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V - Question d’actualité de Mme Roxane DECORTE au nom du groupe U.M.P. à M. le Maire de Paris relative à l’O.P.A.C. de Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme DECORTE.

Mme Roxane DECORTE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, f�brilit�, malaise, malaise profond, rien ne va plus � l?O.P.A.C. o� la pr�sentation du ?Pacte de la proximit�? le 23 janvier dernier a �t� chahut�e et o� la traditionnelle c�r�monie des v?ux a �t� annul�e une heure auparavant.

La mission de service public de l?O.P.A.C., c?est d?�tre justement au service de ses locataires et de tout faire pour am�liorer la qualit� de ce service. L?O.P.A.C. met en avant un pacte de proximit�, alors qu?un projet remet en cause tous les m�tiers de proximit� et en particulier le m�tier et les objectifs des 1.000 gardiens de l?O.P.A.C. aux t�ches bien d�finies et indispensables.

Comment oser parler de gestion de proximit� si le gardien qui incarne cette proximit� n?est plus dans la loge ? Aujourd?hui, qu?en est-il vraiment ?

Une intersyndicale g�n�rale des employ�s de l?O.P.A.C. a d�nonc� le manque total de concertation quant � cette nouvelle organisation des gardiens de l?O.P.A.C. et les locataires sont, bien �videmment, en proie � une vive inqui�tude.

L?O.P.A.C. dispose aujourd?hui de 1.000 gardiens, soit un gardien par groupe d?immeubles de 100 logements. L?O.P.A.C. a d�cid� de lancer une r�forme du gardiennage, sans vote des locataires, faut-il le rappeler, sans concertation et de l?exp�rimenter dans cinq sites immobiliers dans des quartiers sensibles, dans le 13e arrondissement, dans le 15e, dans le 18e, porte Chaumont dans le 19e, rue de M�nilmontant dans le 20e, en rempla�ant les gardiens par des charg�s d?immeuble, � raison de 1 pour 350 logements, en charge de la partie administrative et des employ�s d?immeuble en charge de l?entretien.

Ce d�doublement de la fonction cache une v�ritable r�gression sociale en termes de proximit� et de service. Ce projet est en contradiction avec le d�cret du 1er d�cembre 2001 et la circulaire du 2 f�vrier 2002 qui d�finissent les obligations du bailleur en mati�re de gardiennage des ensembles immobiliers de plus de 100 logements. La circulaire pr�cise que le nombre de personnes en charge de la surveillance doit �tre de 1 par tranche de 100 logements et qu?il s?agit d?un emploi � temps complet, effectu� par une ou plusieurs personnes.

La pr�sence du gardien est le gage d?une s�curit� des biens et des personnes et, oserais-je dire, du bien-�tre des personnes. C?est aussi le gage de la surveillance des installations techniques dans des secteurs o� les ascenseurs posent r�guli�rement probl�me. Le gardien a un r�le social majeur : il est un acteur de liens de convivialit� qui se nouent, il aide les locataires �g�s et souvent isol�s, les mamans seules avec leurs enfants.

En Conseil d?administration de l?O.P.A.C., j?ai �voqu� la situation des habitants de la porte d?Aubervilliers dans le 18e, que je connais bien, qui ont organis� une p�tition pour conserver leurs huit gardiens dans un secteur o� le r�le social, le r�le clef du gardien est reconnu de tous. Un secteur marqu� par la pr�sence de personnes �g�es isol�es, un secteur enclav�, marqu� par les souffrances sociales, o� le gardien est souvent bien plus qu?un gardien.

L?interassociatif a �crit � M. GUEULETTE en ces termes : ?Nous, habitants de la cit� Charles Hermitte, nous ne pouvons accepter une telle mesure. Nous avons le droit � la parole. L?Amicale des locataires en a discut� avec vos repr�sentants, elle n?est pas �cout�e. Jusqu?o� devons-nous aller pour que nous, locataires qui vous faisons vivre, soyons �cout�s ? Arr�tez vos coups bas, soyez � l?�coute des habitants, respectez-les, ne les ignorez pas !?

Monsieur le Maire, belle conception de la proximit� ! Vous vous �rigez � l?envi en donneur de le�on de proximit� et d?effica-cit�, notamment en mati�re de logement social !

Qu?en pensent les 109.000 demandeurs de logement aujourd?hui ? Nous souhaitons vous exprimer notre refus de cette r�forme qui entra�ne une d�gradation du service au locataire. Quelle garantie apportez-vous pour le maintien des 1.000 emplois de gardien qui existent � l?heure actuelle ? Quand allez-vous traiter, avec un vrai sens de la proximit� et de l?�coute, les locataires et les personnels de l?O.P.A.C. ?

Je vous remercie de vos r�ponses.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Et moi, je vous remercie de votre sens de la nuance. Apparemment, cela fait �cole. Vous n?avez pas vu que l?O.P.A.C., cela a chang�; et dans un sens et social et d�mocratique.

Je vous le dis quand m�me au passage. Et c?est l?U.M.P. qui proteste alors qu?on sait ce qu?�tait l?O.P.A.C. de leur temps. J?adore ces contradictions l�. Au moins, la d�mocratie trouve sa place.

Monsieur MANO, vous avez la parole.

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Deux choses.

D?abord, les assises de la proximit�. Oui, c?�tait un succ�s. Oui, pendant 18 mois, 1.500 locataires ont �t� r�unis et ont travaill� en collaboration avec l?ensemble du personnel de l?O.P.A.C. de Paris pour �changer, dialoguer et proposer dans un dialogue constructif, parfois un peu viril mais c?�tait logique.

Et je remercie d?ailleurs l?ensemble du personnel qui, dans une d�marche peu habituelle, a mis en avant sa capacit� d?�coute et de remise en cause personnelle pour faire avancer l?O.P.A.C. dans le dialogue avec les locataires. Comme je remercie d?ailleurs les locataires qui ont particip� un samedi matin � cette d�marche volontaire. Je crois que cela s?est fait dans un esprit tout � fait constructif et cela s?est conclu effectivement par une grande manifestation � la Villette regroupant plus de 1.200 locataires et le personnel de l?O.P.A.C., o� ce dernier s?est engag� vis-�-vis des locataires dans un pacte de proximit�.

C?est dommage, Madame DECORTE, que vous n?ayez pas �t� pr�sente ; vous �tiez d?ailleurs invit�e en tant qu?admi-nistratrice. Vous auriez pu constater l?intensit� de la d�marche qui est mise en application par l?O.P.A.C.

En ce qui concerne l?autre probl�me fondamental, la r�flexion actuelle de l?O.P.A.C. sur l?�volution des m�tiers de proximit� renvoie � des choses simples :

- oui ou non, pouvons-nous consid�rer que le m�tier de gardien, qui est une image avec des fonctions qui datent de plus de 30 ans, doit rester le m�me ?

- oui ou non, est-il possible d?envisager des �volutions de carri�re pour le personnel qui est aujourd?hui gardien�?

- oui ou non, certaines t�ches pourront-elles �tre maintenues pour un personnel d?un certain �ge ?

- oui ou non, pour une femme aujourd?hui gardienne, sortir des poubelles qui p�sent de plus en plus lourd, est-ce l?avenir ?

Nous pensons qu?il y a une r�flexion profonde � mener, qu?il s?agisse du maintien du m�tier de gardien, de l?agent d?im-meuble, du r�gisseur, d?un certain nombre de personnes qui sont � la disposition de l?ensemble du personnel. On pourrait aussi faire �voluer les carri�res d?un certain nombre de personnes dans le sens d?un r�le plus important dans la Cit�. Tout ceci se fait en concertation et doit �tre exp�riment�. Nous en tirerons ensemble avec les locataires le bilan au bout de quelques mois.

Bien �videmment, ceci se fait dans le respect strict des structures repr�sentatives du personnel au sein de l?O.P.A.C. Je crois qu?on ne peut pas rester fig�.

L?immobilisme, ce n?est pas la r�ponse � l?�volution des situations, � l?�volution des technologies. L?immobilisme, c?est le retour en arri�re et ce n?est pas ce que nous souhaitons � l?O.P.A.C.

L?O.P.A.C. avance, elle avance avec le personnel.

Et je garantis ici le maintien de la totalit� des emplois de personnels de gardiennage. Non, leurs fonctions ne seront pas remises en cause. Ils pourront �voluer s?ils le souhaitent avec l?ensemble de l?O.P.A.C.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Mme DECORTE veut rajouter un mot.

Mme Roxane DECORTE. - Ce qu?on peut regretter, c?est le manque de concertation, le manque de lisibilit� et de transparence dans votre processus.

Vous avez envie de faire des �conomies de personnels sur le dos des locataires et vous le faites dans les secteurs les plus sensibles de la Capitale.

Non, non, vous ne voulez pas r�pondre. Vous n?aimez pas la contradiction, Monsieur MANO, et cela se fait en vase clos.

J?ai assist� � un conseil de quartier dans le 18e o� Mme RUES, qui �tait avant au cabinet de Daniel VAILLANT, a expliqu� aux habitants du quartier Charles Lhermitte : ?Ce sera comme cela et pas autrement?.

Ce n?est pas ma conception du d�bat et de la concertation.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

Je vous assure que sur la concertation, la d�mocratie participative, nous vous regardons avec admiration et envie.

Février 2007
Débat
Conseil municipal
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