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II - Question d’actualité posée par Mme Brigitte MARIANI et M. Yves GALLAND, élus non-inscrits, à M. le Maire de Paris relative à l’interdiction de fumer et ses conséquences.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. GALLAND.

M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, cela tombe bien puisque la Ville et le D�partement font pratiquement tout. Je vais leur demander de faire un peu plus.

Monsieur le Maire, fumer sur son lieu de travail est d�sormais interdit et c?est certainement, pour l?environnement de la sant� publique et le respect d?autrui, une tr�s bonne mesure. La cons�quence imm�diate ne s?est pas faite attendre. Dans les entreprises, on laisse les collaborateurs qui d�sirent fumer le faire dehors, devant l?entreprise, sur le trottoir. Avec une deuxi�me cons�quence in�vitable : nos trottoirs sont d�sormais envahis par une quantit� de m�gots qui ont soudainement envahis et salis l?espace public. Cela ne peut �chapper � aucun de nos coll�gues.

Un arr�t� municipal serait en pr�paration pour sanctionner salari�s et entreprises aux motifs d?incivilit� sur la propret� de nos rues. C?est, � notre avis, une mauvaise r�ponse � un v�ritable probl�me. Imaginez les inspecteurs de la salubrit�, les agents de surveillance de Paris ou tout autre fonctionnaire municipal verbaliser � 69 euros ou 182 euros ceux qui jettent leur m�got par terre rel�ve d?une absence de pragmatisme sur l?efficacit� d?un tel dispositif. Je souhaite bon courage aux agents de la Ville de Paris pour s?approcher d?un fumeur qui jette un m�got en lui disant qu?on le verbalise et qu?il va avoir une contravention de 182 euros. Cela risque de nous valoir quelques int�ressantes altercations dans les rues.

Comme ceci a �t� pratiqu� de longue date et avec un grand succ�s dans des villes �trang�res qui ont connu avant nous le m�me probl�me, Paris ferait mieux de prendre une autre initiative pour s?adapter � cette r�alit�. Nous sugg�rons la mise en place dans les zones de bureaux et d?activit�s de cendriers avec des r�ceptacles de sable d?une hauteur d?environ un m�tre qui permettraient en toute s�curit� d?imposer aux fumeurs une discipline � l?instar de ce que nous demandons aux Parisiens avec les corbeilles � papier.

Disons que l?on pourrait faire des espaces civilis�s pour fumeurs, selon une terminologie que vous adorez. C?est l?une des conditions de la propret� de la Capitale qui est souhait�e par les Parisiens et je souhaite que nous puissions donc, sur ce sujet, faire un peu plus, Monsieur le Maire, et un peu mieux.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il faut toujours faire plus et mieux, avec pragmatisme et dans le sens de la diversit�.

M. CONTASSOT a la parole.

M. Yves CONTASSOT, adjoint. - D?abord, je voudrais rappeler � M. GALLAND que la r�glementation interdisant de jeter des m�gots sur la voie publique est en vigueur depuis de nombreuses ann�es, au moins depuis 1989, date de la derni�re r�vision du R�glement sanitaire d�partemental cosign�e par le Pr�fet de police et le Maire de Paris d?alors.

Effectivement, en application de ce texte, abandonner un m�got comme tout autre d�chet, co�te non pas 69 euros, mais 190 euros aux contrevenants. Alors la Ville a engag� de nombreuses actions. D?abord, nous avons test� ce que vous nous proposez, ces cendriers g�ants dans les grands parcs et jardins et sur ?Paris plage?. H�las, cette exp�rience est tr�s peu concluante, ces pots ayant plut�t �t� utilis�s tr�s rapidement comme corbeilles.

Nous avons �galement, � titre exp�rimental, install� des �teignoirs sur une trentaine de corbeilles de rue situ�es sur des sites � forte concentration de fumeurs. Forts de cette exp�rience, nous avons pr�vu d?en �quiper la nouvelle corbeille parisienne qui devrait bient�t �tre install�e. Les mod�les en comp�tition retenus par la Commission du mobilier urbain sont actuellement test�s par la Pr�fecture de police au titre de ?Vigipirate? et toutes ces corbeilles pr�voient un �teignoir. Je rappelle que cette nouvelle corbeille �quipera � la fois les jardins et toute la voirie parisienne.

Dans le m�me temps, la Direction de la Propret� �crit actuellement � l?ensemble des �tablissements rep�r�s par les agents comme des sites � forte concentration de fumeurs, qu?il s?agisse d?�tablissements scolaires, de grands magasins ou de gestionnaires d?immeubles d?activit�s afin d?envisager un dispositif pour les fumeurs, � l?entr�e de leurs locaux. Un grand magasin � proximit� d?ici a install� lui-m�me un tel dispositif. Un arr�t� sp�cifique � ces �tablissements est en cours d?�tude.

De plus, les op�rations de communication sont pr�vues sur le sujet, notamment au cours de la prochaine campagne de propret� qui aura lieu au mois de mars prochain. Je ne peux donc souscrire � cette proposition qui a d�montr� l� son inefficacit�, qui ne peut pas constituer une solution satisfaisante en termes de propret�, qui aurait l?inconv�nient d?encombrer encore davantage le domaine public et qui poserait, � n?en pas douter des probl�mes de s�curit�.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci. Oui, M. GALLAND va rebondir rapidement.

M. Yves GALLAND. - Merci de si bien me conna�tre, Monsieur le Maire.

Je suis assez surpris par l?utilisation de l?argument de la s�curit� en la mati�re. Je suis �galement surpris par l?argument d?inefficacit� parce que M. CONTASSOT, si cela vous int�resse, on pourra aller se promener dans quelques villes �trang�res o� cela fonctionne tr�s bien : il y a une p�dagogie � avoir aupr�s des utilisateurs. Cela fonctionne tr�s bien dans un certain nombre de villes et cela ne pourrait pas fonctionner chez nous ! Il ne faut pas d�sesp�rer du Gaulois et du Parisien.

Enfin, derni�re chose, Monsieur le Maire, je veux bien que nous ayons une excessive rigueur en la mati�re, mais je crois que du crottin de cheval aux m�gots, il y a des limites qu?il ne faudrait peut-�tre pas d�passer.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Bien.

Février 2007
Débat
Conseil municipal
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