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2007, DVD 7 - Arrêt du projet de Plan de Déplacements de Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc au d�bat sur un sujet majeur, le Plan de d�placements de Paris.

Je souhaiterais vous donner mon sentiment sur ce point.

Mes chers coll�gues, c?est dans les ann�es 1980 qu?appara�t pour la premi�re fois la d�finition du d�veloppement durable, un d�veloppement r�pondant aux besoins du pr�sent sans compromettre la capacit� des g�n�rations futures. Autrement dit, le d�veloppement durable introduit une vision tr�s ambitieuse de la solidarit� � travers cette id�e simple : agissons dans le respect de chacun, dans le temps et dans l?espace. Et pourtant, 20 ans plus tard, le monde semble prendre conscience de la gravit� de la menace qui p�se sur lui.

L?activit� humaine et les modes de production des pays riches sont en passe d?�puiser les ressources de la plan�te. De plus, les �missions de gaz � effet de serre provoquent un r�chauffement climatique comme l?ont confirm� les nombreux scientifiques r�unis r�cemment � Paris � l?initiative du Chef de l?Etat.

En deux si�cles, la teneur en C02 de notre atmosph�re a augment� de 30 %, alors qu?elle �tait rest�e stable pendant 1.000 ans. Les enjeux li�s � ces d�r�glements sont tous simplement vitaux. Car de quels risques parle-t-on au juste ? Une diversit� mise � mal avec des esp�ces animales et v�g�tales qui disparaissent, les �cosyst�mes affect�s, des zones vuln�rables au chol�ra et au paludisme, des productions affaiblies voire exsangues, des territoires entiers inond�s et surtout l?eau potable qui se rar�fie.

L?id�e n?est pas de sombrer dans un catastrophisme st�rile, mais de bien mesurer la r�alit� de la situation. Ce que nous �voquons, ce que je suis en train de d�crire, ce ne sont pas des hypoth�ses concernant un futur lointain. Ce sont des dysfonctionnements profonds d�j� perceptibles et dont nous savons qu?ils auront des cons�quences dramatiques si nous ne faisons rien.

Nous, cela veut dire chaque foyer, chaque entreprise, chaque pays, et chaque ville. A Paris, depuis 2001, nos politiques publiques s?inscrivent r�solument dans la logique de d�veloppement durable. Je voudrais d?ailleurs vous livrer quelques exemples qui montrent que notre collectivit� s?applique � elle-m�me des objectifs tr�s exigeants. Ainsi, la rationalisation des quantit�s d?eau utilis�es pour l?arrosage permet une r�duction globale de 20 % sur cette mandature. De m�me, en mati�re de chauffage, nous avons diminu� de 5,5 % notre consommation en 2006. Cette ann�e, 27 tonnes de papier seront �conomis�es gr�ce � la version d�sormais �lectronique du bulletin municipal officiel. Quant � la flotte des v�hicules municipaux, 50 % fonctionne aux �nergies propres, contre 20 % seulement en 2001.

J?ajoute que l?ouverture de 32 hectares d?espaces verts, � comparer aux 10 hectares de la mandature pr�c�dente, permet l� encore de renforcer la contribution de Paris � la lutte contre l?effet de serre. Tel est �galement le sens du Plan climat que nous examinerons en juillet et de notre Agenda 21 dont l?�laboration se poursuit.

Dans le domaine du logement aussi, des changements consid�rables sont intervenus. Je rappelle qu?en France ce secteur est � l?origine de 22 % des �missions de gaz � effet de serre. C?est pourquoi, � Paris, depuis 2 ans, l?O.P.A.C. ne r�alise que des constructions strictement conformes aux normes Haute Qualit� Environnementale. Dans le cadre d?op�rations d?urbanismes comme les Z.A.C. ?Batignolles?, ?Claude Bernard? ou ?Rungis?, le recours aux �nergies renouvelables est syst�matiquement privil�gi�.

Ces quelques illustrations, mes chers coll�gues, font partie d?une r�ponse globale dont l?enjeu des d�placements repr�sente une composante �videmment d�cisive. Ainsi, la baisse de la circulation automobile � Paris produit des effets positifs, mais encore insuffisants.

Une r�cente �tude d?AIRPARIF constate deux choses, soyons clairs. D?une part, une baisse de 32 % de la pollution de proximit� dont une part significative, 20 %, est li�e � cette meilleure ma�trise des flux automobiles. D?autre part, une diminution de 9 % des �missions de gaz � effet de serre qui est le r�sultat exclusif de notre politique de d�placements. Ceux qui sugg�rent de se reposer sur des progr�s techniques r�alis�s par les conducteurs automobiles commettent donc une tr�s lourde erreur. Car, en effet, en termes de sant� publique, les voitures modernes rejettent moins de dioxyde d?azote, mais elles �mettent davantage de C02 responsable, lui, du r�chauffement climatique.

Sur ce dernier point, le rapport d?AIRPARIF est tr�s clair. Si le trafic automobile n?avait pas diminu� dans notre Ville, les �missions de gaz � effet de serre n?auraient pas baiss� de 9 % elles auraient augment� de 2 %. Donc, il faut �tre coh�rent. On ne peut pas d?un c�t� admirer le film d?Al GORE, citer en exemple les reportages de Yann ARTHUS-BERTRAND, signer le pacte �cologique de Nicolas HULOT, d�noncer le refus des Etats-Unis d?adh�rer au protocole de Kyoto et d�clamer les argumentaires de l?Automobile club lorsqu?il s?agit de Paris.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Bien plus que des discours embarrass�s, l?urgence environnementale appelle des actes. Le conservatisme et l?immobilisme ne dessinent aucune perspective utile. Je revendique donc le volontarisme dans notre politique de d�placement. Il en a fallu du volontarisme, depuis 2001, pour faire vraiment bouger les choses. 15 % d?augmentation de l?offre de bus, y compris en soir�e et le dimanche, renforcement du m�tro depuis que le Syndicat des Transports d?Ile-de-France est pr�sid� par la R�gion, m�me si je l?estime encore insuffisant � ce stade.

Ainsi, l?extension de son service nocturne les samedis, dimanches et veilles de f�tes r�pond � une vraie demande des usagers et c?est un vrai changement. Ce n?�tait pas le cas avant 2001. En revanche, la situation sur la ligne 13 reste insupportable. Il est donc imp�ratif que les objectifs du futur contrat de projet soit strictement appliqu�s et surtout que l?Etat tienne ses engagements financiers, ce qui n?a pas �t� le cas ces derni�res ann�es, notamment lorsqu?il dirigeait le S.T.I.F.

J?�voquerai aussi le tramway T 3. Inaugur� en d�cembre dernier, il illustre un moyen de transport moderne et efficace qui donne satisfaction au public. Depuis son lancement en pr�sence de nombreux �lus, � quelques exceptions pr�s, il a d�j� transport� en moyenne plus de 70.000 voyageurs jour. Cette performance ira en s?am�liorant pour atteindre 100.000 d?ici un an.

Enfin, n?oublions pas les circulations douces, avec 350 kilom�tres de pistes cyclables d�sormais ouvertes dans la Capitale. Paris, vous le voyez, fait avancer tous ces projets et refuse de rester inerte face � la maison qui br�le. Mais la gravit� de la situation implique toujours plus de d�termination et de pragmatisme. C?est l?objet du P.D.P.

Celui-ci, je le rappelle, d�coule de la loi du 13 ao�t 2004, qui, pour la premi�re fois, a ouvert � notre Ville la possibilit� d?�laborer son propre plan de d�placement. D?octobre 2005 � d�cembre 2006, une tr�s large concertation a permis d?associer le Conseil r�gional, les services de l?Etat, la R.A.T.P., la S.N.C.F., R�seau Ferr� de France, ainsi que le port autonome. Je veux remercier toutes ces instances de leur utile contribution.

La Commission extra-municipale des d�placements a �galement �t� saisie � chaque phase d?�laboration de ce projet. De m�me, des sources diverses sont venues enrichir notre r�flexion ; je pense en particulier au Conseil parisien de la jeunesse, aux commer�ants et aux artisans de Paris.

La concertation s?est prolong�e sur le terrain, avec les maires d?arrondissement, les conseils de quartier, � la faveur d?une trentaine de r�unions publiques.

Enfin, nous avons re�u 140.000 r�ponses au questionnaire que nous avions diffus� aupr�s des Parisiens et de tous les usagers de Paris.

Sur la question des d�placements, il �tait �galement fondamental, et j?y ai veill�, que s?instaure un dialogue permanent avec tous nos partenaires de l?agglom�ration. Avec eux, nous partageons une communaut� de destin.

C?est pourquoi trois r�unions de la Conf�rence m�tropolitaine ont permis aux �lus des collectivit�s voisines, quelle que soit leur sensibilit� politique, et au-del� des consignes de leurs partis respectifs? car ils sont venus tous, de tous les partis, discuter et influer r�ellement sur le contenu m�me de notre plan.

Chaque projet concernant des axes de circulation structurants, par exemple le p�riph�rique ou les voies sur berge, fera donc l?objet d?une d�cision coordonn�e, pour bien synchroniser nos politiques et �viter les effets de report.

Notre document propose d?ici 2020 des objectifs ambitieux pour am�liorer la mobilit� durable en diversifiant l?offre de d�placement.

Il pose un principe clair : toute restriction de la circulation automobile sera compens�e par une offre suppl�mentaire de transports collectifs. Cette exigence r�pond d?abord � un d�fi de sant� publique, car l?�tude d?AIRPARIF montre aussi qu?aucune rue � Paris ne respecte actuellement les normes europ�ennes de qualit� de l?air. Aucune !

C?est pourquoi le P.D.P. propose que ce r�sultat soit atteint en 2020. Et on ne peut pas l?atteindre en ne faisant rien.

S?y ajoute la baisse programm�e de 60 % des �missions de gaz � effet de serre sur la m�me p�riode. La ma�trise des flux automobiles doit donc se poursuivre, m�me si nous avons d?ores et d�j� accompli une bonne partie du chemin.

En effet, apr�s une baisse de 18 % de la circulation, qui sera effective � la fin de cette ann�e, il restera � favoriser une nouvelle diminution de 22 % d?ici 2020. Cet effort correspond � une baisse de 800.000 trajets quotidiens effectu�s en voiture, mais, dans le m�me temps, ce sont 2,8 millions de trajets en transports collectifs qui sont pr�vus dans le P.D.P. Les transports en commun sont donc renforc�s dans des proportions beaucoup plus importantes que la baisse tr�s raisonnable pr�vue pour le trafic automobile.

Concr�tement, quelles sont les pistes propos�es pour moderniser l?offre de d�placement ?

D?abord, il s?agit de prolonger le tramway, mais aussi? je sais qu?il y en a qui ne sont pas d?accord !... mais aussi de renforcer l?offre de bus, de dynamiser celle du RER et du m�tro en priorit� aux heures de pointe.

Pour ce dernier, le m�tro, nous soutenons les extensions de nombreuses lignes qui permettront de densifier le r�seau actuel. Nous mettons aussi l?accent sur sa r�gularit�, son confort et son fonctionnement le soir et le week-end.

Plus g�n�ralement, nous consid�rons comme prioritaire l?am�lioration des transports de banlieue � banlieue. D?ailleurs, je vous rappelle que Paris finance 30 % des d�placements de toute l?Ile-de-France. Et notre P.D.P. int�gre la cr�ation d?une ligne de rocade situ�e en banlieue et qui pourra �tre connect�e � d?autres lignes du m�tro parisien.

Quel que soit le nom donn� � ce projet, ?Arc Express? ou ?M�troph�rique?, son co�t peut �tre �valu� � environ 4 � 6 milliards d?euros. L?Etat devra donc prendre toute sa part dans la mise en ?uvre, alors que, depuis 2002, ce Gouvernement, le Gouvernement actuel, a fait baisser de 48 % le budget consacr� au transport en commun en France.

Mais nous explorons d?autres pistes innovantes. Par exemple, la modernisation du service des taxis dont nous souhaitons, dont je souhaite que la comp�tence soit transf�r�e � la Ville en coordination avec le S.T.I.F.

Le d�veloppement de l?autopartage ouvre �galement des perspectives tr�s int�ressantes. D�s la s�ance d?aujourd?hui, une d�lib�ration pr�voit la cr�ation d?un label qui sera attribu� aux soci�t�s proposant des v�hicules propres en temps partag�. En contrepartie, ces soci�t�s pourront disposer de places sur la voierie et b�n�ficier de tarifs r�duits dans les parcs conc�d�s de la Ville.

Je note que la Ville de Lille a commenc� cela et je crois que c?est bien que Paris s?y mette d�s aujourd?hui par le projet de d�lib�ration que je vous soumets.

Cette d�marche instaure un autre rapport � l?automobile, selon un usage plus rationnel, plus �conomique et plus �conome d?espace.

Le P.D.P. pr�ne �galement la cr�ation d?une navette fluviale sur la Seine. Une �tude de faisabilit� a confirm� la pertinence de ce projet qui pourrait parfaitement entrer en service d�s 2010 ; et, pour ma part, je pr�f�rerais que l?on y parvienne plus t�t.

Cette ligne r�guli�re, dont les fr�quences seront �lev�es, proposera des tarifs int�gr�s au r�seau des transports publics francilien.

Mais l?objet de ce P.D.P., c?est aussi d?accompagner fortement la dynamique �conomique de Paris.

Depuis 2001, la d�monstration est faite qu?il est possible de d�velopper une politique innovante des d�placements tout en renfor�ant l?attractivit� �conomique de Paris. Ainsi, la baisse de la circulation n?a pas emp�ch� que le solde net du nombre d?entreprises cr��es � Paris s?�l�ve � plus 115.000 de 2001 � fin 2005. Et, sur la m�me p�riode, on observe une hausse de 20 % des soci�t�s pr�sentes dans la Capitale.

Et la remarque s?applique aussi aux activit�s commerciales, puisque, l� o� la tendance nationale dans toutes les villes de France est � la disparition malheureusement r�guli�re du petit commerce, Paris enregistre un gain de plus de 60 commerces.

Le P.D.P. propose donc des instruments efficaces pour amplifier ce mouvement.

Sans entrer dans le d�tail, je mentionnerai les principaux leviers que sont le fret ferroviaire et fluvial, les modes de livraison innovants ou encore la gestion cibl�e de la mobilit� des commer�ants, artisans et professionnels de sant�.

Toutes ces pistes dessinent une vision nouvelle et moderne de l?avenir de Paris.

Car, mes chers coll�gues, nous avons des devoirs � l?�gard des citoyens de cette ville, pas seulement ceux d?aujourd?hui mais aussi ceux de demain.

Face � l?enjeu environnemental, aucun alibi ne peut justifier l?inertie. Bien s�r, il n?est jamais simple de faire �voluer nos propres modes de vie, mais c?est aujourd?hui une urgence.

Il serait donc temps qu?au-del� des postures et des proclamations souvent contradictoires, certains nous r�v�lent enfin leurs solutions alternatives.

Pour notre part, l?�quipe municipale, nous privil�gions les actes. Je tiens d?ailleurs � remercier chaleureusement Denis BAUPIN pour le travail courageux qu?il a r�alis� avec intelligence et pugnacit�. Je salue �galement Pierre MANSAT car le dialogue in�dit et fructueux, qu?il a su �tablir avec les collectivit�s voisines, nous permet d?�tre ambitieux et efficaces.

Pour r�sumer, le sens profond de notre d�marche, et mon propre �tat d?esprit sur ce dossier embl�matique, j?ajouterai un dernier mot qui n?est d?ailleurs pas de moi - il est de Saint-Exup�ry - et je propose que ce soit la r�f�rence de notre r�flexion. Saint-Exup�ry nous dit, �coutez bien... : ?Nous n?h�ritons pas de la terre de nos anc�tres, nous empruntons celle de nos enfants?.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Merci.

Je donne maintenant la parole � M. le Pr�fet de police.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris, en application de la loi du 13 ao�t 2004 relative aux libert�s et responsabilit�s locales, la Ville de Paris a d�cid� de se doter d?un Plan local de d�placement.

Cette d�marche qui s?inscrit dans le cadre de la loi d?orientation des transports int�rieurs - la LOTI - a pour objet de d�tailler et de pr�ciser sur le territoire de Paris, le contenu du Plan de d�placement urbain d?Ile-de-France, qui d�termine l?organisation des transports des personnes et des marchandises, la circulation et le stationnement dans la R�gion.

Il s?agit donc bien s�r, vous l?avez soulign� Monsieur le Maire, d?un projet important pour Paris et les Parisiens, et plus g�n�ralement pour tous les Franciliens, avec sa pr�sentation aujourd?hui au Conseil de Paris, et donc d?engager la premi�re �tape d?un processus d?instruction et d?adoption formalis� par la loi.

Le projet arr�t� par d�lib�ration sera ensuite soumis � l?examen pour avis du Conseil r�gional, du Syndicat des Transports d?Ile-de-France, du Pr�fet de R�gion, Pr�fet de Paris et du Pr�fet de police. L?ensemble sera ensuite soumis � l?enqu�te publique. Le plan, �ventuellement modifi� pour tenir compte des r�sultats de cette enqu�te et des avis des personnes publiques consult�es, sera alors pr�sent� au Conseil de Paris pour approbation.

Le Plan de d�placements de Paris a naturellement vocation � s?ins�rer dans un ensemble de r�f�rences juridiques : les lois et r�glements, bien s�r - je pense notamment au Code de la route et au Code g�n�ral des collectivit�s territoriales - mais aussi les autres planifications territoriales, afin que soit assur�e une parfaite articulation entre les niveaux r�gionaux et locaux, ainsi qu?entre la planification urbaine et les politiques de d�placement. Il doit notamment �tre en coh�rence avec le Plan de d�placement urbain de la R�gion Ile-de-France, le Plan r�gional de qualit� de l?air et le Plan de protection de l?atmosph�re. Il doit l?�tre aussi avec le Plan local d?urbanisme, plus particuli�rement le projet d?am�nagement et de d�veloppement durable, approuv� par votre assembl�e en juin 2006.

Dans ce cadre, l?Etat partage naturellement les objectifs poursuivis par le P.D.P., tant en mati�re de sant� publique que de d�veloppement �conomique dans un environnement de qualit�. La Pr�fecture de police, au titre de ses comp�tences, entend accompagner le souci de la Mairie de privil�gier les transports en commun et de trouver un nouvel �quilibre entre les diff�rents usagers de la voie publique.

Comme elle l?a fait sur les diff�rents projets qui lui ont �t� pr�sent�s au cours de ces derni�res ann�es, elle le fera dans un esprit de pragmatisme, de r�alisme et de progressivit� en veillant simplement � ce que les int�r�ts de la s�curit� et de l?ordre public, dont elle a la charge, soit pr�serv�s.

A ce titre, les enjeux sont les suivants : il y a d?abord ceux li�s � la sp�cificit� de Paris, ville capitale. Paris est le si�ge des institutions nationales, de la plupart des repr�sentations diplomatiques, d?organisations internationales et de nombreux sites sensibles. Les contraintes de leur fonctionnement et de leur s�curit� doivent �tre bien prises en compte.

Paris, ville attractive et symbolique, accueille �galement chaque ann�e l?organisation de plus de 3.500 manifestations de voie publique, qu?elles soient festives, revendicatives ou officielles. Ceci implique des contraintes de circulation qui ne peuvent �tre m�connues et la mobilisation de services de r�gulation souvent importants � assumer par des effectifs par d�finition limit�s.

La deuxi�me cat�gorie d?enjeux, ce sont ceux de la s�curit� des biens et des personnes dans la Ville, centre d?une des plus grandes agglom�rations mondiales. Ceci implique de s?assurer d?un niveau de fluidit� de circulation compatible avec les imp�ratifs d?acheminement des services d?urgence dans des d�lais rapides. A titre de r�f�rence, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris se donne comme objectif d?intervenir dans un d�lai de moins de dix minutes entre l?appel et l?arriv�e du premier v�hicule sur le site. Ce point, comme vous le savez est important dans l?appr�ciation de certaines d�cisions et je souhaite qu?il soit pris en compte prioritairement.

Troisi�me cat�gorie d?enjeux enfin, ceux li�s � la s�curit� des d�placements. D?abord parce que la s�curit� est un facteur important de l?attractivit� des transports en commun. La mise en place de la police r�gionale des transports par le Ministre d?Etat, Ministre de l?Int�rieur en octobre 2003, a permis de constituer une unit� d�di�e de 1.000 hommes qui s�curisent chaque jour une moyenne de 1.000 trains et 1.000 gares en liaison op�rationnelle �troite avec la R.A.T.P. et la S.N.C.F. et avec l?appui du S.T.I.F. qui a consenti des investissements importants en la mati�re.

Tout ceci s?inscrit dans une coop�ration r�gionale permanente avec les autres d�partements de la petite et grande couronne parisienne. L?ensemble de ce dispositif a permis de faire baisser les faits de d�linquance de pr�s de 30 % en 5 ans et de 10,9 % en 2006. Cela a contribu� �galement � faire diminuer nettement le sentiment d?ins�curit� dans les transports ferr�s d?Ile-de-France, qui �tait tr�s pr�gnant il y a quelques ann�es.

La s�curit� des d�placements en bus fait �galement l?objet d?une attention particuli�re gr�ce � une liaison d?alarme imm�diate entre les v�hicules et les services de police. L?intervention est conduite dans des d�lais tr�s rapides et un protocole d?intervention vient d?�tre red�fini pour en am�liorer encore l?efficacit�.

La s�curit� des d�placements, c?est �galement prendre en compte, anticiper et ma�triser les risques d?accidents majeurs que peuvent susciter les �volutions en la mati�re. Par exemple, le d�veloppement substantiel du transport fluvial doit amener � consid�rer l?adaptation des moyens et des modes d?intervention des secours embarqu�s. La couverture croissante de certaines voies urbaines, notamment le p�riph�rique, doit poser la question du risque incendie dans les tunnels. Les strat�gies nouvelles sur la circulation et la livraison des marchandises doivent int�grer leurs cons�quences sur les r�gles relatives aux transports des mati�res dangereuses.

La s�curit� dans les d�placements, c?est enfin la lutte contre l?accidentologie routi�re. Gr�ce � une politique active de s�curit� routi�re, mat�rialis�e notamment par la diffusion de radars automatiques, la mortalit� routi�re a fortement baiss� au cours des cinq derni�res ann�es passant de 101 victimes � 64 en 2006. Mais il n?en demeure pas moins que l?on a assist� en 2005 et 2006 � une �volution pr�occupante des accidents de pi�tons et de deux-roues motoris�s alors que celle des automobilistes a nettement baiss�. Sur les 64 morts sur la route en 2006, 25 sont des pi�tons et 27 sont des conducteurs de deux-roues motoris�s.

Avec la forte augmentation du nombre de personnes ayant recours � ce mode de transport, la question de son int�gration harmonieuse � l?espace public demeure un enjeu important d?une d�marche portant sur les d�placements parisiens. Pour les deux-roues, comme pour les autres modes de transport, diminuer l?ins�curit� dans les d�placements suppose de maintenir une action d�termin�e sur les infrastructures et les comportements.

S?agissant des infrastructures, les nouvelles doivent bien s�r contribuer � am�liorer la s�curit� des d�placements. Quant aux anciennes, lorsqu?elles apparaissent comme facteurs de risques, elles doivent �tre modifi�es. S?agissant des comportements, il faut combattre en permanence la tentation de l?incivisme qui se traduit par des infractions au Code de la route. La Pr�fecture de police conduit une politique active en ce domaine qui s?est traduite en 2006 par une augmentation notable du nombre d?op�rations de verbalisation pour infractions au Code de la route, que ce soit pour vitesse excessive, alcool�mie ou autre.

Elle poursuit par ailleurs le d�ploiement des syst�mes automatis�s de verbalisation. Les radars de vitesse, au nombre de 15 actuellement, verront leur installation � Paris intra-muros facilit�e par la sortie d?un nouvel �quipement aux dimensions r�duites dont le premier exemplaire sera install� tr�s prochainement dans le 9e arrondissement rue de Maubeuge.

L?exp�rimentation d?une nouvelle g�n�ration de radars contr�lant le respect des feux rouges et celle d?un dispositif assurant le contr�le du respect des couloirs r�serv�s sont en cours avant diffusion.

La politique de d�placement est donc naturellement associ�e � la fonction de contr�le. Celle-ci est assur�e � Paris par les forces de police et les agents de surveillance de Paris. Outre le contr�le des r�gles de circulation, elle est particuli�rement sollicit�e pour assurer le respect des r�gles de stationnement.

En 2006, plus de 5.600.000 P.V. pour infractions au stationnement payant ou g�nant ont �t� d�livr�s, soit une hausse de plus de 35 % par rapport � l?ann�e pr�c�dente. 250.000 v�hicules ont �t� conduits en fourri�re.

Pour que cette fonction de contr�le accompagne efficacement la politique de d�placement, celle-ci doit aussi prendre en compte ces contraintes qui s?expriment en termes de rapport moyen mission de simplicit� des r�gles � contr�ler, en r�sum� d?op�rationnalit�.

Elle doit aussi engager des moyens permettant, notamment par la pr�vention et la communication, de ne pas faire d�pendre l?�volution des comportements uniquement de la verbalisation.

J?ai engag� pour ma part une r�flexion, dont je me suis ouvert � M. le Maire, sur une r�forme du dispositif de contr�le de la circulation et de verbalisation � la Pr�fecture de police afin de mieux l?adapter au contexte qui a substantiellement chang� en ce domaine au cours des ann�es r�centes.

Il consistera notamment � apporter plus de proximit� et de r�activit� en confiant aux commissariats d?arrondissement les moyens et la comp�tence en mati�re de gestion de circulation et de verbalisation.

Ceci permettra aussi aux �lus d?avoir en la personne du commissaire central un interlocuteur en capacit� de dialoguer globalement sur ces sujets comme sur ceux de la s�curit� et de la pr�vention. Nous aurons l?occasion d?en reparler.

Voil�, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris, la contribution que je souhaitais apporter au d�bat d?aujourd?hui. Elle fixe le cadre dans lequel j?examinerai le projet de Plan de d�placements de Paris en vue d?�mettre un avis conform�ment � la loi. La Pr�fecture de police apportera � cet exercice important, comme elle l?a toujours fait, une contribution constructive dans le but d?offrir aux Parisiens un cadre de vie toujours meilleur et toujours plus s�r.

(Applaudissements sur tous les bancs de l?h�micycle).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

Donc conform�ment aux d�cisions de la conf�rence d?or-ganisation, je vais maintenant donner la parole � chaque groupe pour 10 minutes. A l?issue de quoi, il y aura une premi�re r�ponse de l?Ex�cutif, puis le d�bat g�n�ral reprendra.

Je me permets de rappeler � tous les groupes, pour ces interventions comme pour les suivantes, que les amendements et les voeux ne sont argument�s que pendant le d�bat g�n�ral. Au moment du vote, dont j?esp�re que l?horaire sera tenu, nous voterons les voeux et les amendements sans aucun commentaire des auteurs comme de l?Ex�cutif.

Vous avez la parole, Monsieur VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Oui. Merci.

Oui, Monsieur le Maire, l?objectif du Plan de d�placements de Paris est bien de r�pondre plus sp�cifiquement aux d�fis environnementaux qui nous sont pos�s aujourd?hui et auxquels la droite n?a jamais su r�pondre quand elle �tait aux affaires.

Nous allons � travers le P.D.P. concr�tiser dans un cadre coh�rent les efforts que nous avons entrepris depuis 2001 pour faire muter le secteur des transports urbains.

Il s?agit l� de favoriser, d?ici � 2020, une utilisation beaucoup plus mod�r�e des v�hicules motoris�s qui sont les principaux �metteurs de polluants nuisibles pour la sant�, de gaz � effet de serre additionnel responsables du r�chauffement climatique, de bruits qui perturbent la vie citadine et aussi d?accidents.

Depuis bient�t 6 ans, notre majorit� s?efforce de mener avec audace et conviction sa politique sur la base de ces objectifs.

De profonds changements dans la mani�re d?appr�hender l?espace public et plus globalement la mobilit� ont �t� op�r�s.

Certes, des erreurs ont �t� commises pour certains am�nagements. Nous devons en tirer les le�ons et pers�v�rer. Malgr� ces quelques ajustements n�cessaires, notre d�marche est innovante et tourne r�solument Paris vers un avenir plus respectueux de l?environnement et une vie urbaine plus agr�able. Mais le P.D.P. ne peut pourtant, ne doit pas m�me, se r�sumer � une guerre ouverte contre l?automobile.

Changer la mobilit�, changer la rue, changer la Ville, voil� le cap que nous nous fixons.

Nous pensons qu?il s?agit aussi plus concr�tement de garantir le droit � la mobilit� pour tous qui conditionne de nombreux autres droits : droit au logement, droit au travail, droit � l?�ducation. Et il est essentiel que ce droit � la mobilit� se place � �galit� avec le droit � un environnement pr�serv�. Nous pensons que le P.D.P. atteint aujourd?hui cet �quilibre.

Le P.D.P. doit aussi, selon nous, r�pondre � une question fondamentale : quelle ville ou plut�t quelle m�tropole souhai-tons-nous pour demain ? Avec quels moyens d?action et quelles strat�gies pour construire un nouveau mod�le de mobilit� plus respectueux de l?environnement ?

Cette r�ponse est d?autant plus d�licate � apporter que le P.D.P. s?�tablit sur la base de lourds handicaps institutionnels. D?une part, son p�rim�tre strictement parisien, et d?autre part, l?�clatement des comp�tences de transports partag�s entre l?Etat, la R�gion, le Syndicat des Transports d?Ile-de-France pour le d�veloppement des transports publics, la Ville de Paris, la Pr�fecture de police pour ce qui est des am�nagements de voirie.

Or, la mobilit� fonctionne en r�seau et s?affranchit des fronti�res administratives.

N?oublions pas que l?aire urbaine de Paris, c?est-�-dire son bassin de vie, comprend 396 communes. Chaque jour, 900.000 Franciliens viennent travailler � Paris tandis que 300.000 Parisiens vont travailler en petite et grande couronnes.

Territorialiser les actions visant � encadrer la mobilit�, c?est prendre le risque de passer � c�t� des enjeux de la m�tropole parisienne.

Pour pallier cet �clatement et �viter que le principe de subsidiarit� ne serve une id�ologie trop localiste, la gouvernance constitue une composante majeure du P.D.P. qui permettra, selon nous, de r�ussir collectivement le pari d?un coeur d?agglom�ration moins �nergivore, plus solidaire, plus accessible et plus �quitable.

Nous pensons que cette gouvernance peut �tre encore am�lior�e en prenant davantage en compte la dimension d?ag-glom�ration. Sophie MEYNAUD vous exposera les amendements que nous proposons en ce sens.

Autre aspect qui nous para�t essentiel : c?est l?am�lioration globale du r�seau de transports en commun. Il y a l� une v�ritable urgence.

Si Paris a b�n�fici� d�s le d�but du si�cle d?un excellent r�seau de transports en commun, ce n?est pas le cas de la petite couronne et encore moins de la grande couronne dont le d�veloppement s?est fond� sur une faible densit� et une utilisation massive de l?automobile.

Aussi, limiter le trafic automobile � Paris n�cessite une am�lioration des transports en commun et une politique intermodale volontariste � une �chelle m�tropolitaine pour permettre � tous les Franciliens d?avoir acc�s � un maximum d?am�nit�s urbaines. Contraindre la mobilit� par des mesures anti-voitures serait inefficace, simpliste et contre-productif.

Il faut, en revanche, changer la mobilit� en proposant des offres alternatives adapt�es.

Nous nous f�licitons que la strat�gie du P.D.P. se fonde sur une articulation et une synchronisation des r�ductions nouvelles de l?espace viaire routier � un renforcement des offres alternatives. Les Parisiens et les Franciliens verront ainsi � l?avenir leur pratique de la Ville changer profond�ment.

Nous ne devons pas seulement favoriser les d�placements de proximit� effectu�s � pied, en v�lo ou en bus - et c?est ce qui nous diff�rencie un peu par rapport � nos amis ?Les Verts? - mais davantage favoriser les d�placements m�tropolitains � partir d?un d�veloppement des transports en commun structurant l?agglom�ration.

Je ne tiens pas � opposer ici d�placements de proximit� et d�placements d?agglom�ration. Ces deux types de d�placement font partie int�grante de la vie urbaine. Mais il y a derri�re ces deux �chelles des enjeux d?une toute autre nature.

Alors, ne nous trompons pas d?�chelle. Les Parisiens et les Franciliens sont dans l?attente d?offres de transport adapt�es. Ne nous trompons pas non plus de priorit�. Le v�ritable enjeu pour Paris, ce n?est pas seulement ses pistes cyclables et ses couloirs de bus, c?est-�-dire seulement l?am�nagement d?un village, mais c?est le renforcement et le d�veloppement de l?offre de transport en commun ferr� � haute capacit� et � forte accessibilit�, � la dimension du c?ur d?une m�tropole mondiale de onze millions d?habitants.

Notre r�seau de transport en commun doit aujourd?hui se r�nover, s?adapter � l?�chelle m�tropolitaine, rattraper son retard en termes d?investissement et de d�veloppement.

Le P.D.P. ne le met pas suffisamment en avant. Pourtant, le r�seau de transport en commun est au bord de la saturation. Nous ne pouvons miser sur l?avenir � partir d?une logique de flux tendu.

C?est pourquoi nous proposons un v?u visant � ce que des objectifs de qualit� et de quantit� de l?offre de transports en commun soient fix�s aux environs de 2013 et 2020. Sophie MEYNAUD y reviendra plus longuement.

Si nous souhaitons que des reports modaux massifs de la voiture vers les transports en commun s?op�rent, alors donnons-nous les objectifs et les moyens d?y parvenir.

La rocade de m�tro en petite couronne est l?exemple parmi les plus embl�matiques du changement radical d?�chelle qui devrait �tre apport� au r�seau de transport public francilien.

Par frilosit� peut-�tre, celle-ci n?est �nonc�e dans le P.D.P. que trop bri�vement. Elle favoriserait pourtant grandement les d�placements banlieue/banlieue en transport en commun et soulagerait aussi le r�seau parisien.

Nous esp�rons que les deux lignes qui lui sont consacr�es dans le P.D.P. seront n�anmoins d�cisives et que Paris saura porter avec force et conviction ce projet.

L?argument ?C?est trop long � r�aliser et c?est trop cher? n?est pas un argument. La mise en ?uvre de ce vaste chantier doit provenir en premier lieu d?une volont� politique.

Rappelons � titre d?exemple que d?autres capitales europ�ennes, comme Madrid, lancent des chantiers de m�tro parmi les plus importants de ces derni�res d�cennies. Entre 1994 et 2003, son r�seau de m�tro a �t� �tendu de plus de 50 kilom�tres et cette expansion se poursuit � nouveau : 57 kilom�tres suppl�mentaires auront �t� r�alis�s d?ici � 2007.

L?Ile-de-France, l?une des r�gions m�tropolitaines qui produit le plus de richesses au monde serait-elle incapable de consacrer une partie de son P.I.B. � la modernisation et � l?extension de son r�seau ?

L?Etat doit se r�investir � la hauteur des besoins de transports publics en Ile-de-France. Nous nous opposons en revanche � ce qu?un droit � polluer pour les plus riches, comme le serait un p�age urbain instaur� aux portes de Paris, participe au financement des transports publics.

Nous proposons un amendement visant � �largir les sources de financement qui sont envisag�es. Francis COMBROUZE y reviendra.

En ce qui concerne les actions visant � r�duire la circulation automobile, nous devons anticiper l?impact social des mesures qui sont propos�es dans le P.D.P. Sur ce point, nous proposons des amendements au P.D.P. pour �viter que les mesures de restriction permanentes � la circulation ne soient v�cues par les populations les plus modestes comme une entrave au droit � la mobilit�.

De m�me, nous proposons que les parkings des bailleurs sociaux ne soient pas r�serv�s aux seuls m�nages ais�s puisque, comme c?est le cas actuellement, les tarifs appliqu�s sont souvent prohibitifs. L� encore Francis COMBROUZE y reviendra plus en d�tail.

J?ajouterai pour finir que nous d�plorons le manque d?ambition du P.D.P. pour d�velopper une politique de fret urbain �cologique. Nous restons persuad�s que la Petite ceinture constitue un atout exceptionnel pour d�velopper une logistique urbaine qui limiterait l?empreinte �cologique de ce secteur d?activit�, assur�e pour une grande part par la route aujourd?hui.

Malgr� ces quelques r�serves dont nous souhaitons d�battre, nous sommes convaincus que le Plan de d�placements de Paris constitue une �volution historique sans pr�c�dent dans la mani�re d?appr�hender l?espace publique, la mobilit� urbaine, les enjeux �nerg�tiques, climatiques et de sant� publique.

Monsieur le Maire, une nouvelle concertation va s?ouvrir en direction des Parisiens et des Parisiennes. Nous souhaitons qu?elle soit � nouveau ouverte aux Franciliens car Paris n?appartient pas qu?aux Parisiens.

Notre collectivit� a une immense responsabilit� ; elle est plac�e au centre d?une agglom�ration de onze millions d?habitants.

(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme de PANAFIEU.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, en introduction, vous avez �voqu� le d�veloppement durable avec justesse. Mon groupe U.M.P. a aim� que vous rendiez hommage � nos actions et interventions. Oui, nous avons choisi de montrer � nos conseils consultatifs de quartier le film d?Al GORE ; oui, nous faisons r�guli�rement r�f�rence au t�moignage photographique de Yann ARTHUSBERTRAND ; oui, nous approuvons le pacte �cologique de Nicolas HULOT qui, d�s 2005, �tait venu t�moigner � la convention sur l?environnement U.M.P., organis�e � la demande de Nicolas SARKOZY.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Vous avez oubli� de mentionner les d�placements de certains de mes coll�gues, avec moi-m�me, � Barcelone, pour comprendre les nouvelles mani�res de traiter les d�chets par pneumatique. Vous avez �galement oubli� de mentionner notre d�placement, la semaine derni�re, par exemple, � Bedzed, ce quartier au Nord de Londres.

Quand vous dites que les nouvelles constructions H.L.M. r�pondent aux normes H.Q.E., je vous rappelle qu?en allant simplement sur place on peut voir que l?on peut faire beaucoup mieux encore, en respectant les r�gles appel�es ?One planet living?. Je vous engage vivement � regarder ce pan-l� de l?ac-tion.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

J?en viens maintenant � la question des d�placements qui repr�sentent un d�fi majeur. Une m�tropole mondiale ne peut en effet exister sans un r�seau de transport performant et fiable. La Ville est dense ; elle est peupl�e ; elle est �tendue ; et plus, c?est le cas, et plus ce r�seau n�cessite d?�tre sophistiqu� et fiable.

Il doit assurer un va-et-vient de personnes et de marchandises toujours croissant et la moindre perturbation peut avoir de lourdes cons�quences pour le fonctionnement m�tropolitain.

Cependant, aujourd?hui, on ne demande pas seulement � l?organisation des transports d?une m�tropole de g�rer des flux, mais �galement de contribuer aux trois piliers du d�veloppement durable : le d�veloppement �conomique, les aspirations sociales et, bien s�r, la pr�servation de l?environnement.

Les transports sont un facteur essentiel d?attractivit� �conomique, une condition indispensable au lien social, mais aussi une cause majeure de la pollution de l?air et du r�chauffement climatique.

Dans le m�me temps, nous ne pouvons oublier ce paradoxe que dans une soci�t� d?�changes, de plus en plus de personne sont isol�es, parfois m�me exclues. Les transports doivent alors faciliter le retissage du lien social, la r�insertion et l?acc�s aux �quipements et aux services pour tous.

Enfin, nous sommes conscients que notre �conomie est confront�e � une concurrence qui d�passe celle des communes situ�es au-del� du p�riph�rique, ainsi qu?� un ch�mage structurellement sup�rieur � la moyenne nationale. Des transports efficaces doivent faciliter l?acc�s � l?emploi et �tre un facteur d?attractivit� ind�niable pour Paris.

Nos choix en mati�re de d�placement doivent anticiper la r�duction de notre d�pendance en �nergies fossiles et l?instabilit� de leurs pays de provenance. De m�me, le rapport STERN, le film d?Al GORE, ne peuvent que nous convaincre de l?avenir des modes de transport dont l?empreinte �cologique est la moindre, et de la n�cessit� de donner la priorit� aux transports collectifs, au rail et � la voie d?eau.

Ce consensus devrait donc �tre de mise pour un document qui doit transcender les clivages et les mandatures. C?est la raison pour laquelle nous avons naturellement opt� pour une attitude constructive dans ce d�bat sur le P.D.P. Le d�p�t de plus d?une soixantaine de v?ux et amendements g�n�raux et d?une centaine de v?ux et amendements locaux de mon groupe en est la meilleure preuve.

Soyons s�rieux, nous n?avons pas de divergences sur les objectifs essentiels. Le d�bat n?est plus l�.

L?ampleur des d�fis � relever n�cessitera du temps, plusieurs mandatures ; l?�laboration d?une strat�gie pour les d�placements est indispensable. Il faut fixer un cap, apr�s avoir �tabli un diagnostic indiscutable, d�fini des priorit�s et mis en place les moyens adapt�s. C?est l� que, dor�navant, se situe le d�bat et que, malheureusement, nos positions divergent.

Car le P.D.P. que vous nous pr�sentez a �t� �labor� dans la douleur, sans concertation et dans un climat de d�fiance.

Pourquoi avoir refus� de soumettre vos travaux � la concertation ? Pourquoi, apr�s 6 ans de r�flexion, avoir diffus� cette premi�re version officielle du P.D.P. il y a seulement 3 semaines ? Il n?est que de voir l?embarras des �lus de la R�gion Ile-de-France ou la position de la Chambre de commerce et d?industrie de Paris pour s?en convaincre. Elabor� dans la pol�mique, dans le secret des cabinets de l?H�tel de Ville, ce P.D.P. ne peut susciter que frustration pour les personnes qui vous ont apport� leur exp�rience, leur savoir et leurs id�es. M�me les collectivit�s, je le rappelle, d?Ile-de-France ont manifest� leur d�sarroi. Elles avaient demand� � �tre associ�es � l?�laboration et au contenu du P.D.P. et ce, quelle que soit leur couleur politique, comme � titre d?exemple, le Conseil g�n�ral de l?Essonne ou la Ville de Saint-Mand�.

Pourquoi cette d�fiance ? Il faut dire que le P.D.P. arrive trop t�t. Le S.D.R.I.F. r�vis� n?est pas encore arr�t� et le Plan de d�placement de l?Ile-de-France entame sa r�vision, � moins que ce P.D.P. n?arrive trop tard. Vous avez d�lib�r�ment attendu 6 ans pour soumettre au vote ce document dans le cadrage de votre politique de d�placement.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La loi a �t� pass�e en 2004.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Force est de constater que ce P.D.P. est en fait d�j� en vigueur depuis 2001. Nous pouvons donc d�j� dresser un bilan de votre politique de d�placement. Vous avez donn� la priorit� aux transports collectifs de surface, aux v�los et aux tramways.

Qu?observe tout-on pour autant ? La fr�quentation des autobus parisiens a chut� de plus de 6 % depuis 2001 quand celle du m�tro augmentait de plus de 11 %. Vous ne devez pas aimer ce mode de transport souterrain, Monsieur DELANO�. Vous avez d?ailleurs toujours refus� de voter nos amendements budg�taires en faveur du m�tro, notamment de la ligne 13. Je vous le rappelle.

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est la meilleure !

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Sur le plan de la pollution, AIRPARIF �value � seulement 6 % la baisse des dioxydes d?azote, depuis 2001, li�e, entre autres, � vos am�nagements lorsque la circulation automobile a baiss� de 17 %. O� sont les 11 points manquants ? Inutile d?�tre grand clerc pour concevoir que si vous n?aviez rien fait la qualit� de l?air serait peut-�tre meilleure.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).

A quoi a servi cette thrombose permanente ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il fallait oser quand m�me.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - A am�liorer l?�conomie ? Le taux de ch�mage � Paris reste dramatiquement sup�rieur � la moyenne nationale et une �tude universitaire �value � un milliard d?euros annuel la perte due aux embouteillages que vous avez sciemment cr��s. Inutile de vous dire que cette paralysie de Paris nuit � son attractivit�.

Aucune autre Ville au monde n?a entrepris d?instituer ce qui est votre p�age urbain. Vous faites payer les d�placements par du temps perdu, temps perdu dans les embouteillages, mais �galement dans les transports en commun qui ne fonctionnent pas comme ils le devraient. C?est la raison pour laquelle le nombre de deux-roues motoris�s a explos� : 8 % de plus entre 2004 et 2005. Il y a mieux � faire pour lutter contre la pollution.

Une �tude universitaire �value d?ailleurs � 54 % l?augmentation des rejets polluants par kilom�tre parcouru due � la r�duction de la vitesse des v�hicules depuis 2001. Au bout du compte, vos multiples travaux ont fait de Paris une ville stress�e. Jamais autant de bitume n?aura �t� coul� sous cette mandature verte.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).

Paris se d�vitalise lentement, mais s�rement puisque vous en interdisez insidieusement l?acc�s aux non Parisiens. Le P.D.P. ne tire pas la le�on de la faillite de votre politique. Le diagnostic fait ainsi totalement l?impasse sur l?analyse des embouteillages, sur l?�volution du commerce dans les quartiers verts et le long des axes que vous avez am�nag�s. Et que dire des taxis ? A Londres, les taxis se touchent. A New York, on ne voit qu?eux, et ici on les cherche.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).

Quand on mesure les propositions du P.D.P., on ne peut pas nier que certaines sont int�ressantes puisque tr�s consensuelles, comme l?extension du r�seau de m�tro et de R.E.R., la cr�ation de minibus de quartier, le Plan de d�placement pour les �coles, etc.

En revanche, de nombreuses mesures sont beaucoup plus critiquables, comme la fermeture � la circulation de la voie Georges Pompidou ou la suppression d?une file pour les voitures sur le p�riph�rique, dans la mesure o� ces propositions ne sont soumises � aucune �valuation de leur r�percussion sur le trafic et sur la pollution. Ces mesures n?ont d?ailleurs �t� l?objet d?aucune concertation avec les communes d?Ile-de-France pour lesquelles elle sont, je les cite, ?totalement inacceptables? selon l?un de vos amis politiques.

Pour conclure sur ce v�ritable inventaire � la Pr�vert, je soulignerai que vous avez omis de donner des priorit�s aux diff�rentes mesures, d?en chiffrer le co�t et d?en �valuer l?impact, ainsi que de pr�ciser en quoi elles se justifient. Aucune id�e non plus sur les financements.

Je dirai pour finir que le groupe U.M.P. r�affirme tout d?abord la n�cessit� d?une �valuation et d?un audit. Le P.D.P. ne cite jamais les sources des donn�es qu?il avance, ni ne pr�cise les m�thodes de calcul employ�es pour fixer les objectifs. On fait mieux question transparence. C?est pourquoi nous proposons une autre m�thode pour parvenir � r�duire la pression automobile que nous souhaitons tous. Nous souhaitons inciter les automobilistes � abandonner leurs v�hicules au profit des transports publics. Ces transports publics doivent offrir une alternative comp�titive, cr�dible et attractive. Notre logique se veut pragmatique, loin de toute id�ologie, gagnante pour les d�placements, gagnante pour l?environnement.

Ceci nous conduit naturellement � une autre proposition. Il faut r�pondre aux vraies priorit�s des Parisiens. Constatant que ce sont les transports ferroviaires qui sont � la fois les plus performants pour op�rer un transfert et qui sont pl�biscit�s par nos concitoyens, nous proposons de leur accorder clairement la priorit�, sans bien entendu renoncer aux autres modes. Il faut des investissements � la mesure de l?enjeu, ce que vous n?avez pas fait au cours de cette mandature, en misant tout sur les transports qui ne pr�sentent que 16 % des d�placements des transports collectifs � Paris.

Ce sont, bien s�r, le m�tro et le R.E.R. qui sont en mesure de concurrencer l?automobile. Or, les Parisiens attendent clairement une am�lioration r�elle des transports en commun en mati�re de fr�quence, de confort, comme de s�curit� et d?acces-sibilit�. Au XXIe si�cle, des investissements massifs de capacit� sont indispensables � Paris si on veut rester dans le peloton de t�te des capitales europ�ennes. Il faut d�doubler la ligne 13 du m�tro et la ligne B du R.E.R., mais aussi prolonger les lignes 1, 4, 5, 9, 11 et 12 du m�tro, amener enfin Eole � La D�fense.

Les transports de banlieue � banlieue repr�sentent 80 % des d�placements en Ile-de-France et s?effectuent majoritairement en voiture particuli�re. C?est pourquoi nous soutenons le projet de cr�ation d?une rocade de m�tro en petite couronne de Paris. Je le dis clairement aujourd?hui : l?inscription et le financement de ces r�alisations me paraissent prioritaires par rapport � l?extension du tramway des Mar�chaux dont il convient d?�valuer l?impact et les performances sur la section en fonctionnement avant de d�cider son prolongement.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).

Nous devons �galement agir sur l?offre quantitative et qualitative des taxis, d�velopper les plans de mobilit� dans les entreprises et, pourquoi pas, poser la question du p�age urbain devant les Parisiens et les Franciliens. En mati�re de transport, il ne doit pas y avoir de tabous, pas d?interdits. Vous avez ferm� la porte au d�bat, je veux la rouvrir en concertation avec les communes franciliennes et en consultant les habitants.

Une autre priorit� consiste � travailler dans le cadre de la zone dense de l?Ile-de-France.

Nous ne pouvons rester � l?�chelle �troite du territoire de Paris ainsi que vous l?avez voulu pour le P.D.P. : ni la pollution, ni les flux des passagers ne s?arr�tent aux portes de Paris. Je r�cuse d?ailleurs totalement la politique autoritaire actuelle qui consiste � faire semblant de consulter nos voisins sur le P.D.P. 6 ans seulement apr�s l?avoir lanc�. Votre strat�gie pour les d�placements n?est pas la n�tre. La n�tre fonctionnera si elle est con�ue � bonne �chelle et nous y veillerons.

Ce P.D.P., Monsieur le Maire, c?est un baroud d?honneur d?une politique � bout de souffle. Votre persistance dans l?erreur est tout aussi inqui�tante que le flou artistique qui entoure les mesures que vous avancez dans ce P.D.P.

Cela valait-il la peine d?attendre six ans pour rendre ces dispositions opposables, avec un r�sultat aussi inabouti�?

Les propositions concr�tes que nous vous formulons aujourd?hui montrent qu?il est possible de faire autrement. Elles ne sont que le pr�lude de celles que nous soumettrons aux Parisiennes et aux Parisiens dans le cadre des prochaines �ch�ances municipales.

Monsieur DELANO�, la v�ritable r�ussite repose sur un juste �quilibre entre les moyens de transports et non sur un quelconque extr�misme pro ou anti-voiture. Ce combat contre la pollution et pour un d�veloppement durable doit r�pondre aux besoins du monde pr�sent, sans compromettre l?avenir de nos enfants et de nos petits-enfants.

Vous avez cit� Saint-Exup�ry, alors moi, je citerai Gandhi. Il disait : ?Nous devons �tre le changement que nous voulons voir dans le monde.? Ne nous laissons donc pas abuser, ce combat n?est l?exclusif de personne, il est celui de toutes et de tous.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Sur le fond, cela ne m�rite pas beaucoup de remarques, mais il en sera fait tout � l?heure.

Je voudrais juste indiquer � Mme de PANAFIEU qu?elle n?est pas au-dessus de nos r�gles communes, qu?il y a six pr�sidents de groupe dans cette Assembl�e, de la majorit� et de l?opposition, qu?ils se plient tous aux m�mes r�gles.

Donc, � la prochaine Conf�rence d?organisation en pr�sence de tous les pr�sidents de groupe - personnellement, j?esp�re -, comme je le faisais quand j?�tais pr�sident de groupe... c?est ce que j?ai entendu? j?y viendrai moi-m�me, parce que ce n?est pas possible d?avoir des r�gles que nous nous fixons ensemble, majorit� et opposition, et qu?une personne seulement d�cide de ne pas respecter !

C?est vrai que vous n?aimez pas du tout le tramway !

Maintenant, c?est clair : l?U.M.P. est contre le tramway ! Je m?en doutais un peu.

Vous l?expliquerez aux Parisiens !

La parole est � Georges SARRE.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet de police, chers coll�gues, le Plan de d�placements de Paris - je m?en f�licite - est le fruit d?un travail s�rieux.

Durant pr�s d?un an et demi, les Parisiens dans les conseils de quartier, les collectivit�s voisines au sein de la Conf�rence m�tropolitaine, les �lus au Conseil de Paris et, �videmment, la Direction de la Voirie et des D�placements y ont contribu�, volontaires et solidaires.

Le groupe des �lus du Mouvement r�publicain et citoyen y a �galement contribu� d?une fa�on tout � fait constructive - je pense - l?enrichissant de sa propre sensibilit�.

L?enqu�te publique, qui d�butera prochainement, permettra enfin d?y apporter de derni�res am�liorations.

Ce travail s�rieux, notre Municipalit� l?a mis au service d?une vision que, tous, nous partageons : faire de Paris une ville dynamique qui donne toute leur place au travail, � l?industrie et au g�nie humain ; faire de Paris aussi une ville agr�able qui m�nage � ses habitants et � ses visiteurs une qualit� de vie authentique.

Depuis 2001, notre Municipalit� a r�ussi � �difier un �quilibre, une synth�se m�me, dans tout ce que ce mot comporte de subtilit�s et de pers�v�rance, entre ces deux p�les.

Le Plan local d?urbanisme l?a illustr�.

Aujourd?hui, c?est le projet de Plan de d�placements de Paris.

Car, mes chers coll�gues, ce travail s�rieux s?est traduit par un document dont la justesse et l?�quilibre font toute la valeur. Personne ne peut le nier, la Municipalit� a effectivement r�ussi � trouver une voie audacieuse et lucide entre le conservatisme et le bougisme qui auraient �t�, l?un comme l?autre, irresponsables et dangereux.

Elle a r�ussi un donn� un contenu juste � ce que le Plan des d�placements de Paris nomme la mobilit� durable.

Mon groupe a toujours pr�f�r� la raison aux modes passag�res. Il se m�fie de ce mot ?durable? que l?on a tendance � utiliser avec un entrain excessif.

Mais, en l?occurrence, le Plan des d�placements de Paris emploie ce terme avec sens et raison.

Paris a besoin d?une mobilit� durable, car les transports g�n�rent une pollution que nous avons pour devoir, envers nos enfants et envers nous-m�mes, de ma�triser, de comprimer. Par son rayonnement international, Paris peut �tre un mod�le ; il doit �tre un exemple de ce que la volont� et la raison politique sont capables dans le domaine de l?environnement ; car nous tous, dans cette Assembl�e, devons �tre � la hauteur de cette exigence environnementale.

Bien inspir�e est la droite qui critique avec une telle virulence le P.D.P., elle qui a vot� - vous vous en souvenez, Madame de PANAFIEU ! - en 1996 la loi donnant au Plan de d�placements un objectif de baisse de la pollution et de la circulation. On ne peut pas � la fois d�clamer de grands discours sur l?urgence environnementale et refuser les mesures qu?elle commande !

Le d�bat politique exige constance et coh�rence ; c?est ce que la Municipalit� met en pratique, avec m�rite.

Une mobilit� durable, ce n?est pas pour autant une mobilit� rationn�e.

Nulle part, le Plan des d�placements de Paris ne cherche � r�duire la mobilit�. Il pr�voit, au contraire, une hausse de la mobilit�. Seulement, il accompagne et oriente la mobilit� au b�n�fice des modes de transport doux.

A la r�duction de 40 % de la circulation automobile entre 2001 et 2020, r�pond ainsi le renforcement de l?offre de transport en commun de 30 %. Ce renforcement est un effort qui ne doit pas �tre sous-estim�, compte tenu de la densit� d�j� consid�rable des transports publics parisiens. Mais nous savons que Paris en est capable.

Les derni�res semaines l?ont prouv�, avec les renforcements des bus, du m�tro et avec l?inauguration du tramway.

D?une fa�on tout � fait in�dite pour Paris, le P.D.P. garantit ainsi une politique des d�placements dans le bon ordre.

Dans le bon ordre, car, comme mon groupe le demandait, la r�duction de la circulation automobile sera d�sormais li�e au d�veloppement des transports publics et, pour permettre ce d�veloppement, les am�nagements de voirie conna�tront une certaine pause jusqu?en 2013.

Un Plan des d�placements, ce ne sont pas seulement une vision, des propositions d?actions mais aussi une composition de mise en mouvements, et le P.D.P. est, � ce titre, une r�ussite.

Autre principe d?action in�dit : l?inscription de notre politique dans toute l?agglom�ration parisienne.

Depuis longtemps, je demande que Paris prenne acte des d�pendances qui lient les communes de l?agglom�ration dans des domaines comme celui des d�placements. D�sormais, nous regardons au-del� du p�riph�rique, nous parlons avec les collectivit�s voisines, nous faisons tomber des barri�res h�rit�es. De cela, nos pr�d�cesseurs ne peuvent que s?en f�liciter? ou tout au moins devraient le faire !

L?importance des transports publics en petite couronne est ainsi reconnue par le P.D.P. Paris apporte son soutien au projet de prolongement de m�tro, au projet de cr�ation de tramway et au projet de rocade de m�tro. Ce dernier projet, mon groupe le consid�re comme indispensable, indispensable pour les habitants de petite couronne mais indispensable aussi pour les Parisiens.

Si nous ne construisons pas de m�tro de rocade, la fr�quentation du r�seau parisien poursuivra son inexorable ascension jusqu?� la saturation. De cela, les usagers ne veulent pas, eux qui voyagent d�j� parfois dans des conditions d�plorables, press�s les uns contre les autres, dans un �tat de tension qui finit par �tre difficile, pour ne pas dire insupportable.

Pour faire face � la tr�s forte augmentation des d�placements en petite couronne � l?horizon 2020, une augmentation de 15 %... Je r�p�te ce chiffre : 15 % pour �viter que cette augmentation ne se traduise par une sollicitation irraisonnable du r�seau parisien, Paris a besoin d?une rocade de m�tro en petite couronne.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, si le P.D.P. dessine ainsi pour Paris, dans son agglom�ration, � l?horizon 2020, une vision des d�placements qui nous agr�e, je souhaiterais vous faire part de notre sentiment profond : le Plan des d�placements de Paris est un document juste et �quilibr� mais il n?est qu?une �tape, qui n?est d?ailleurs pas la plus ardue, le plus important vient apr�s. La plus important, c?est rechercher et d�gager les financements n�cessaires au d�veloppement des transports publics et le chemins ne sera pas ais�.

Alors que notre R�gion a besoin d?un plan de grande envergure, le contrat de projets Etat-R�gion 2007-2013, que le Conseil r�gional d?Ile-de-France s?appr�te � voter, manque singuli�rement d?ambition. Il n?est pas besoin d?�tre grand expert pour comprendre que les trois milliards d?euros que ce contrat consacre aux d�placements sont insuffisants et qu?il en faudra au moins trois fois plus.

Ce contrat n?apporte donc pas de solutions � la hauteur des enjeux, il apporte seulement une nouvelle fois la preuve que le Gouvernement et la droite jouent ?petit bras?. Alors je me f�licite ici que le P.D.P. ne reprenne pas l?id�e de taxer par p�age les automobilistes : un p�age profite toujours aux plus riches, un p�age tape toujours injustement sur les plus modestes, un p�age enferme n�cessairement. Mais il n?emp�che, il faudra trouver de nouveaux financements et je pense que ces financements doivent �tre trouv�s aupr�s des entreprises.

Cette pr�f�rence pour une imposition des entreprises part du constat que la fiche de paye de la tr�s grande majorit� des Franciliens ne suit plus, mais aussi du constat que les entreprises, tout au moins dans leur majorit�, b�n�ficient de la politique parisienne des d�placements bien plus qu?elles ne veulent le laisser croire. Mme Marinette BACHE reviendra tout � l?heure sur ce sujet essentiel.

Ce Plan de d�placements de Paris, mon groupe le con�oit comme un appel � la responsabilit�. La recherche de la mobilit� durable est pr�cieuse pour notre qualit� de vie et pour notre dynamisme �conomique mais elle transf�re � la collectivit� des co�ts qu?elle n?assumait pas jusque l�. Avec le Plan de d�placements de Paris, nous, �lus, devront nous assurer que chaque projet de r�duction de circulation automobile s?accompagne d?une offre alternative de transports publics suffisants. Nous devrons surtout financer cette offre. Les enjeux sont consid�rables. Je suis convaincu que nous pouvons nous hisser � leur hauteur. Cette responsabilit� est grande, c?est l� une exigence dont nous devons prendre conscience. C?est l� une exigence forte � laquelle nous ne pouvons nous soustraire.

Le groupe M.R.C. votera le Plan de d�placements de Paris : c?est un projet n�cessaire et fort.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci. Vous avez respect� votre temps de parole.

Vous �tes exemplaire, Monsieur Georges SARRE, comme sans doute M. Patrick BLOCHE � qui je donne la parole.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, disons le d?embl�e, c?est avec enthousiasme et d�termination que le groupe socialiste et radical de gauche soutiendra le projet de d�lib�ration que vous soumettez aujourd?hui � l?approbation de notre Assembl�e.

Enthousiasme car il s?agit d?inscrire Paris dans la modernit� et de r�pondre � la forte demande de mobilit� qui caract�rise aujourd?hui l?espace urbain. Cette extraordinaire mobilit� est incontestablement un atout pour notre ville, pour son dynamisme �conomique, pour son rayonnement culturel. Elle est aussi un droit pour les personnes �g�es, pour les personnes � mobilit� r�duite, pour l?ensemble des Parisiens et des Franciliens qui souhaitent se d�placer en bus, en v�lo, en m�tro, en tramway, � pied, en voiture m�me et ce pour quelque motif que ce soit.

D�termination car il s?agit de relever un d�fi de sant� publique. Les cons�quences de la pollution sur l?�quilibre du climat ou sur la sant� sont connues et vous en avez, Monsieur le Maire, rappel� l?extr�me gravit�. Loin d?�tre neutres, elles affectent en premier lieu les plus d�munis et les plus faibles de nos concitoyens. Paris, ville de toutes les solidarit�s, ne peut s?y r�signer � l?heure o� les effets d�vastateurs du r�chauffement climatique se font cruellement ressentir, � l?heure o� le Pr�sident de la R�publique lui-m�me constate que nous atteignons - je le cite - ?le seuil de l?irr�versible?, il est plus que temps de reconsid�rer notre rapport � la Ville et de tracer de nouvelles voies.

C?est tous le sens du projet que vous nous proposez, Monsieur le Maire, que de conjuguer ces exigences. Avec l?adoption du P.L.U et du Plan ?bruit?, avec l?�laboration en cours du Plan ?climat? et de l?Agenda 21 local, vous faites le choix d?engager Paris dans la voie du d�veloppement durable, dans une d�marche o� dynamisme �conomique, progr�s social et pr�occupations environnementales sont plac�s au coeur de l?action publique.

Car le d�veloppement durable, ce n?est pas uniquement r�parer ou appr�hender les exigences environnementales comme un frein, ce n?est pas moins produire, ce n?est pas moins consommer, ce n?est pas moins se d�placer, c?est au contraire �tablir un cercle vertueux entre ces trois piliers. On le voit bien : la question est �minemment politique.

Alors je ne sais, m�me si j?ai ma petite id�e, si le d�veloppement durable est de gauche ou de droite. Certains voudraient faire croire qu?il n?est ni l?un ni l?autre. Pourtant, force est de constater qu?en ce domaine le bilan de la droite � la t�te de l?Etat depuis cinq ans est �difiant : Plan ?climat? sans mesures contraignantes, diminution de 48 % du budget d�di� aux transports collectifs, r�duction des cr�dits du Minist�re charg� de l?Environnement, aucunes perspectives pour les �nergies renouvelables. J?arr�te l�, la liste est longue.

Et force est de constater � l?inverse que depuis la d�centralisation du S.T.I.F., les investissements pour renforcer l?offre de transports en commun en Ile-de-France s?accroissent consid�rablement et la Ville de Paris y prend d?ailleurs toute sa part en y contribuant � hauteur de 30 % du budget.

La droite parisienne, elle, semble bien �loign�e de ces consid�rations. Naturellement, elle pr�tendra le contraire, mais nous y sommes habitu�s, avec l?U.M.P. il faut savoir lire entre les lignes. Aujourd?hui encore, elle nous joue sa sempiternelle partition : d?accord sur le fond, pas sur la forme ; d?accord sur les objectifs, pas sur la m�thode ; d?accord pour r�duire la circulation automobile, pas pour mettre en place les am�nagements n�cessaires au d�veloppement de l?offre de transports de surface.

Que l?opposition s?oppose, rien de plus normal. Qu?elle boycotte � tout va l?inauguration du tramway, la Conf�rence m�tropolitaine, cela la regarde apr�s tout. En revanche, qu?elle use de contrev�rit� pour d�sinformer sciemment les Parisiens, cela n?est pas acceptable. L?action de la Municipalit�, nous dit-elle, nuirait gravement au dynamisme �conomique de la Capitale. D�sinformation ! De nombreuses �tudes le montrent : Paris est l?une des villes les plus attractives du monde pour les entreprises.

Paris serait devenue une ville scl�ros�e, suffocant sous le poids des embouteillages ! D�sinformation ! L?�tude r�cente d?AIRPARIF montre que l?action initi�e depuis 2001 a permis une diminution de la pollution de proximit� de 6 %. Il nous est alors r�torqu� que ces r�sultats auraient pu �tre plus satisfaisants encore si l?on s?en �tait remis au seul progr�s technique : l� encore, d�sinformation. Si les v�hicules les plus r�cents polluent moins en dioxyde d?azote, ils �mettent davantage de gaz � effets de serre, de par leur poids plus important et la climatisation, contribuant ainsi au r�chauffement du climat.

L?action de la Municipalit� serait dirig�e contre ses voisins : le tramway, cette ?connerie noire?, ?cette muraille entre Paris et les communes qui l?entourent? - je cite l?opposition municipale - en �tant la manifestation la plus symptomatique : � nouveau d�sinformation ! Le tramway profite pleinement, tout le monde le sait, � l?ensemble des usagers franciliens qui viennent ou passent par Paris. Et c?est occulter l?action de la Ville au sein du S.T.I.F. o� elle pr�ne un renforcement des liaisons banlieue-banlieue et o� chaque ann�e sa contribution ne cesse d?augmenter.

Enfin, vous auriez scandaleusement attendu six ans, Monsieur le Maire, pour �laborer ce P.D.P. ! D�sinformation, encore et encore ! Mme de PANAFIEU devrait savoir, puisqu?elle est parlementaire, que c?est une loi d?ao�t 2004 qui a enfin offert � Paris la possibilit� d?�laborer un tel plan.

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est pour dire du mal de moi, c?est tout.

M. Patrick BLOCHE. - Toutes ces approximations masquent mal une absence totale de projets. Que souhaite l?U.M.P. pour Paris au juste ? Qu?allez-vous proposer aux Parisiens, chers coll�gues de l?opposition ? Leur vanterez-vous vos talents de b�tisseurs en disant qu?il faut ?d�truire? - les mots sont de Claude GOASGUEN - ou ?casser? - ceux-ci sont de Fran�oise de PANAFIEU - certains am�nagements, comme ceux r�alis�s sur les boulevards de S�bastopol ou du Montparnasse ? Leur direz-vous qu?il convient de ne rien faire d?autre que d?attendre et s?en remettre aux �volutions technologiques pour que - je cite encore les propos de Fran�oise de PANAFIEU - il y ait ?moins de voitures, mieux de voitures? ?

Madame de PANAFIEU, je vous l?ai d�j� demand� mais permettez-moi d?insister � nouveau : moins de discours, mieux de discours �claireraient probablement notre Assembl�e sur ce qu?est r�ellement votre projet !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Ah si, Madame de PANAFIEU, depuis peu nous connaissons votre mesure phare : haro sur les transports de surface, tout sur le m�tro avec une ouverture 24 heures sur 24 heures et 7 jours sur 7. Autrement dit, tout pour Paris ; cette mesure co�terait un milliard d?euros par an, l� o� la priorit� est le d�veloppement des transports de banlieues � banlieues. Il est clair que le S.T.I.F. ne pourrait assumer une telle clef de r�partition. Et puis quelle m�connaissance des besoins des Franciliens alors que l?extr�me diversit� des motifs de d�placement implique de repenser totalement l?architecture des transports collectifs en misant sur leur diversit�. Vous nous proposez d?en revenir au mod�le traditionnel, Madame de PANAFIEU : ?m�tro boulot dodo? !

Loin de cette vision archa�que, le projet que vous nous soumettez, Monsieur le Maire, envisage au contraire une diversification de l?offre de transports prenant ainsi en compte les besoins de tous. Il s?agit l� d?un plan �quilibr� aux objectifs ambitieux et aux mesures pragmatiques.

Les �lus du groupe socialiste et radical de gauche tiennent d?ailleurs � saluer votre investissement personnel qui a permis d?aboutir � un texte �vitant certains �cueils d?une vision rendue publique il y a quelques mois et qui, de par sa nature provisoire, a �t� mal comprise car elle ne rendait pas fid�lement compte de votre ambition pour Paris.

Aussi sommes-nous attach�s � cette strat�gie progressive et coh�rente qui pr�voit que l?ensemble des actions soient articul�es dans le temps et dans l?espace. Articul�es dans le temps d?abord avec le principe clairement affirm� de lier toute nouvelle r�duction de la place de la voiture � un renforcement des transports en commun. Une articulation dans l?espace ensuite en faisant sortir Paris de ses limites administratives.

Il est vrai que la loi ne permettait pas de d�finir un plan de d�placement � l?�chelle de l?agglom�ration, ce qui aurait �t� pourtant plus conforme � la r�alit�. Mais fid�le � votre volont� de renouer le dialogue avec nos voisins, vous avez su, Monsieur le Maire, surmonter cette difficult� en associant largement � l?�laboration de ce texte la R�gion ainsi que l?ensemble des communes et des d�partements riverains.

Nous tenons d?ailleurs � saluer le travail effectu� par vos adjoints Denis BAUPIN et Pierre MANSAT qui, de r�unions de concertation en r�unions publiques, ont largement contribu� � faire de ce texte un projet partag� renfor�ant les solidarit�s territoriales.

Mers chers coll�gues, Monsieur le Maire, je voudrais terminer mon propos en �voquant - mais je ne fais que les citer les coll�gues du groupe socialiste et radical de gauche y reviendront, les th�mes majeurs sur lesquels notre groupe a souhait� s?inscrire dans une d�marche constructive. Tout d?abord, la question du stationnement r�sidentiel et notre souhait que soient compens�es les pertes de place provoqu�es par des am�nagements tout � fait l�gitimes et n�cessaires de la voirie pour d�velopper les transports en commun de surface. Nous souhaitons que dans les quartiers d�ficitaires, la Ville de Paris veille � la compensation de ces pertes de stationnement dans la m�me zone de stationnement r�sidentiel.

De la m�me fa�on, pour l?�laboration du plan de circulation des quartiers centraux, nous souhaitons que les mairies d?arrondissement p�riph�riques soient associ�es. Nous souhaitons �galement que soit encourag�e l?acquisition des v�hicules propres. Nous souhaitons �galement qu?il y ait une r�flexion de grande ampleur, amenant d?ailleurs � consulter les Parisiens, afin de trouver toutes les finalit�s novatrices � la r�appropriation des voies sur berges.

Voil�, chers coll�gues, Monsieur le Maire, � travers ce P.D.P. nous voulons plus que jamais construire une Ville ouverte harmonieuse et dynamique. Nous y voyons aujourd?hui � travers le d�bat et le vote de ce P.D.P. la confirmation d?une d�marche engag�e depuis 5 ans qui emporte de plus en plus l?adh�sion de tous les Parisiens et au-del� du p�riph�rique.

Et c?est donc avec enthousiasme que le groupe socialiste et radical de gauche votera ce P.D.P. Vous avez, Monsieur le Maire, notre soutien qui est �videmment sans faille.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Et il m?est particuli�rement pr�cieux.

Je voudrais vous remercier de cette excellente intervention et saluer la magnifique �nergie, renouvelable bien s�r, que vous avez manifest�e.

Maintenant, c?est M. BARIANI qui va d�ployer son �nergie.

M. Didier BARIANI. - Et avant de d�ployer notre �nergie, reconnaissez, Monsieur le Maire, que nous avons eu une patience tao�ste.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Moi aussi.

M. Didier BARIANI. - Oui, attendez. Parce que, Conseil apr�s Conseil, on entendait ?le P.D.P.?, ?le P.D.P.?, ?le P.D.P.? et puis le P.D.P. n?arrivait jamais. Alors c?�tait une profonde inqui�tude qui �tait en nous. Mais allez ! Maintenant, il est l�.

Alors � l?heure o� nous sommes, beaucoup de choses ont �t� dites. Pour que les choses soient pos�es d�s le d�but, nous sommes quant � nous clairement favorables � un r��quilibrage de l?espace public parisien en faveur des transports en commun et des circulations que M. BAUPIN appelle ?douces?.

Mais oui, je le dis aux conseillers de la majorit� : l?oeuvre cin�matographique d?Al GORE ne vous est pas r�serv�e, vous n?�tes pas les seuls � vous pencher sur les conclusions du G.I.E.C. Il n?y a pas d?un c�t� ceux qui ont tous compris et de l?autre, ceux qui ne comprennent rien d�cid�ment.

Voil�, Marielle de SARNEZ, l?ensemble des �lus U.D.F. et moi-m�me, nous sommes tr�s sensibles � cette question.

Et d?ailleurs, le Plan de d�placements que vous nous pr�sentez se fonde, � notre avis, sur une inversion.

Le Plan ?climat?, cher Denis BAUPIN, il est �voqu� dans le P.D.P. mais son �laboration n?est pas achev�e.

Selon nous, compte tenu de l?importance de l?enjeu, c?est le Plan ?climat? qu?il aurait d?abord fallu discuter en premier avant m�me le P.L.U., pour tout vous dire, puisqu?il aura un impact consid�rable en mati�re de transports et d?urbanisme.

En attendant, Monsieur le Maire, il est, de notre point de vue, point la peine d?antagoniser les choses. Pourquoi chercher � stigmatiser une cat�gorie d?usagers pour d�finir une politique des d�placements ?

Il n?y a pas d?un c�t�, les automobilistes par qui tous les malheurs arrivent et de l?autre, en quelque sorte, des cyclistes en forme de saints la�ques, M. Denis BAUPIN.

Faire de la voiture le bouc �missaire de tous les probl�mes de circulation et de pollution est pour certains d?entre vous un exutoire, pour d?autres une obsession. Eh bien, votre diagnostic sur l?automobile, il est partiel et il est donc partial.

R��quilibrer l?espace public, Monsieur le Maire, c?est penser l?harmonisation des modes de transport, pas forc�ment leur rivalit�.

A ce sujet d?ailleurs, d?ici � 2020, le parc automobile aura probablement �volu� et comptera, vous le savez, une part tr�s significative de v�hicules hybrides.

Alors, votre r�cent pacte de non-agression au sein de la majorit� sur la question des transports durera ce qu?il durera. Dommage d?ailleurs que cet infl�chissement ait lieu si pr�s des �ch�ances �lectorales. Cela g�che un peu l?effet, cela fait un peu suspect, mais apr�s tout, pourquoi pas ?

Il n?en demeure pas moins que votre action exige d?�tre amend�e. Non sur des objectifs mais, je le dis clairement, sur les moyens, mais, je le dis clairement, sur l?�tat d?esprit.

Votre projet se fonde aussi sur une confusion. Il juxtapose sans distinguer des �l�ments de bilan et des objectifs pour l?ave-nir, tout comme il m�lange des mesures qui rel�vent de la Ville et des recommandations et pr�conisations � l?�gard d?autres collectivit�s. Sa lecture appelle donc des commentaires non seulement sur les objectifs mais aussi sur le bilan de ce qui a �t� r�alis�. Ce bilan, il est moins performant que vous ne le dites, Monsieur le Maire.

Concernant la p�riode 2001-2005, le trafic automobile a baiss� de 17 %, celui du m�tro et du R.E.R. a augment� de 10 %, et celui du Transilien de 20 %. Mais sur cette m�me p�riode, l?offre de transport en commun n?a augment� que de 486.000 voyageurs/jour. Rapport�e aux 10 millions de d�placements quotidiens, il s?agit d?une augmentation de l?offre qui est limit�e � 5 %.

Conclusion : la majorit� n?a pas su accompagner le mouvement par une augmentation de l?offre des transports en commun dont les conditions de confort, vous le savez bien, ont continu� � se d�grader.

Le bilan est encore aggrav� par le fait que sur l?augmentation d?offre de 486.000 voyageurs/jour, un cinqui�me de cette augmentation, 100.000 voyageurs/jour, concerne l?offre de bus dont la fr�quentation a baiss�. L?offre des transports souterrains a donc augment� de 4 % environ alors qu?il fallait absorber une hausse de trafic de plus de 10�%.

Par ailleurs, comme l?a montr�, oui je sais, cette �tude - qui vous crispe - du Conseil scientifique de la Ville de Paris, vous vous �tes tromp�s de cible en consacrant l?essentiel des financements au d�veloppement des transports de surface - bus, Mobiliens - qui ne repr�sentent que 8 % des distances parcourues. Et en d�pit de ces am�nagements, la fr�quentation du bus elle-m�me a baiss� de 8 %.

Alors je passe pudiquement sur certaines exp�riences circulatoires sur lesquelles j?ai eu l?occasion de dire mon scepticisme et m�me plus � Denis BAUPIN.

Enfin, vous �voquez la baisse de 32 % des oxydes d?azote mesur�s par AIRPARIF depuis 2001. Mais la m�me �tude d�montre que seulement 6 % de cette baisse est imputable � la r�duction du trafic. Cette moyenne ne rend pas compte de la r�alit� car par endroits la pollution a augment� de 15 % en raison, vous le savez bien, de reports de trafic.

Et en tout �tat de cause, en 2007 toutes les rues de Paris resteront sur ce param�tre � un niveau sup�rieur aux normes pr�vues par l?Union europ�enne.

J?ajoute que dans votre projet de P.D.P., vous reconnaissez qu?une des cons�quences de votre politique a �t� la croissance au rythme, Monsieur le Maire, de 5 % par an - ce n?est pas rien ! - du trafic des deux-roues avec tout ce que cela engendre tant du point de vue de la pollution chimique que sonore. Ne parlons pas d?ailleurs de l?accidentologie.

Nous ne pouvons nous satisfaire d?un projet qui ne rectifie pas clairement l?ordre des priorit�s. Il faut d?abord cr�er une offre attractive de transports en commun pour offrir les conditions d?une diminution efficace du trafic automobile.

De plus, une vraie r�flexion sur l?ensemble des causes qui cr�ent des r�ticences et des appr�hensions � utiliser les transports en commun serait, elle aussi, fort utile.

Vous affichez l?objectif de r�duire de 40 % � horizon de 2020 et par rapport � 2001, la circulation automobile dans la capitale, notamment en la reportant sur les transports en commun dont l?offre, nous dites-vous, augmenterait parall�lement de 30 %. Le probl�me, c?est que les actions du ressort de la Ville de Paris elle-m�me et emportant une valeur d�cisionnelle ne repr�sentent que 5 % de toutes les mesures qui d�coulent de cette orientation pr�vue au P.D.P.

En d?autres termes, Monsieur le Maire, votre Ex�cutif municipal n?a de prise que sur 5 % de ce qu?il affiche comme le c?ur de sa politique. Or, ce n?est pas une pr�sentation sinc�re des choses.

De mani�re g�n�rale, l?essentiel de l?agenda pour 2020 se fonde sur d?ambitieux projets d?am�lioration du r�seau et des moyens de transport en commun qui restent la raison d?�tre du S.T.I.F., pr�sid� par la R�gion Ile-de-France, au sein duquel la Ville de Paris est tr�s minoritaire. Elle ne peut compter sur une concordance d?int�r�t g�ographique.

Vous feignez de l?ignorer, mais vous vous heurtez d�j� � la priorit� donn�e par le S.T.I.F. au d�veloppement des transports d?int�r�t r�gional par rapport aux transports parisiens.

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est notre priorit�. Le transport de banlieue � banlieue, c?est notre priorit�, c?est notre philosophie et c?est l?int�r�t des Parisiens.

M. Didier BARIANI. - D?accord, mais la mise en ?uvre concr�te, vous ne pourrez pas la faire. Les mesures affectant Paris qui sont pr�vues au S.D.R.I.F., j?y viens, au Sch�ma directeur de la R�gion Ile-de-France?

M. LE MAIRE DE PARIS. - On l?a d�j� faite.

M. Didier BARIANI. - ? que nous allons voir � la fin de la pr�sente semaine, et au Contrat de projet Etat/R�gion en cours de finalisation ne vous permettront pas, Monsieur le Maire, d?atteindre ces objectifs. A horizon de 2008, Monsieur le Maire, vous aurez un bilan tr�s contrast�. A l?horizon de 2020, vous faites de la prospective sans sc�nario.

Votre politique, pardonnez-moi, c?est gentil, c?est un court-m�trage tout en longueur. Sur le chapitre du financement, le propos manque de pr�cision. Votre r�alisme financier, d?ailleurs, se termine sur un constat sibyllin : explorer des pistes de r�flexion, afin de cr�er de nouvelles ressources pour le financement des transports publics. J?ai bien peur que le versement transports ne soit derri�re ces ambigu�t�s.

Quant � nous, nous avons des priorit�s que nous estimons prioritaires par rapport aux v�tres. Et je vais vous les dire. Marielle de SARNEZ, les �lus U.D.F. et moi-m�me nous allons les d�fendre avec force, l?ann�e prochaine, devant les Parisiens. Il faut m�nager des d�placements et des stationnements n�cessaires aux activit�s �conomiques et sociales. C?est notamment le sens de l?application de la ?Charte de bonnes pratiques des transports et des livraisons � Paris?. Vous la jugez globalement satisfaisante, mais le compte n?y est pourtant pas et je crains le pire pour l?emploi de proximit�.

Nous d�fendons aussi depuis longtemps l?id�e d?un ?grand Paris?. La banlieue parisienne ne rel�ve pas des affaires �trang�res. Nous demandons que cette Conf�rence m�tropolitaine que vous avez voulue devienne un organisme permanent, dot� d?un secr�tariat g�n�ral et d?une pr�sidence altern�e entre les maires de banlieue qui choisiront l?un d?entre eux et le Maire de Paris.

Cela nous semble participer d?une meilleure logique que de d�composer le S.T.I.F. et de doter Paris d?une agence de transport qui lui serait propre. Le S.T.I.F. vient d?�tre rendu aux �lus apr�s des ann�es de combat. Pourquoi favoriser son �clatement. Nous ne voyons pas l?utilit� d?une structure de plus, d?une nouvelle inflation administrative.

Nous nous sommes prononc�s, Marielle de SARNEZ s?est prononc�e et nous nous prononcerons naturellement en faveur de la couverture du p�riph�rique partout o� cela sera possible. Nous le demandons aujourd?hui.

Enfin et surtout - vous voyez que j?�voque des choses pr�cises -, avant toutes les priorit�s, nous voulons le projet ESOPE. S?il y avait une chose � faire pendant le P.D.P., c?�tait de commencer par ce projet. Ce n?est pas parce que ce projet �mane de l?U.D.F. qu?il a moins de pertinence.

ESOPE permettrait de d�senclaver deux gares parisiennes qui constituent encore des culs-de-sac pour les usagers : la gare Montparnasse, grande oubli�e du r�seau ; le terminus souterrain ?Haussmann? de la ligne E du R.E.R. � la gare Saint-Lazare.

Il s?agit de relier ces deux points avec une station interm�diaire en bas des Champs-�lys�es ; alors Versailles et Saint-Quentin seraient � quinze ou vingt minutes du centre de Paris ; alors 13 villes de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne disposeraient d?un acc�s au Centre de la Capitale et � la rive gauche. Finalement, deux millions de Franciliens verraient leurs liaisons avec Paris am�lior�es et cela permettrait en outre de mettre en relation le Centre de Paris et l?a�roport Charles-de-Gaulle.

Enfin, nous demandons la mise en place d?un ?busway?. Vous connaissez bien cela puisque c?est M. AYRAULT, � Nantes, qui le fait. C?est un tramway sur roues guid� par laser qui pr�serve l?environnement et dont les co�ts sont moins importants que ceux d?un tramway classique pour pallier le d�ficit de moyens de transport. Entre la gare d?Austerlitz et la gare de Lyon, l?installation d?un ?busway? serait int�ressante.

Voil�, Monsieur le Maire, j?en termine. Ce sont mes trois derni�res lignes d?une longue m�ditation sur ce point qui a dur� plusieurs semaines.

Nous partageons les objectifs. Il faut r��quilibrer l?espace public en faveur des transports en commun et des circulations ?douces?. Votre mani�re de faire n?est pas la meilleure, loin de l�. Il faut une vraie offre de transport alternative. Il ne faut pas menacer le d�veloppement �conomique et social de la Ville. M�me quand les m�canismes de d�cision sont complexes, et surtout � ce moment-l�, il faut une pr�sentation sinc�re et honn�te des choses. Cela ne nous para�t pas �tre le cas et je crois que ce que vous nous pr�sentez est un projet de projet qui s?�gare dans les m�thodes et qui se trompe dans l?�tat d?esprit.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ce sera r�pondu, mais vous avez suivi le mauvais exemple de Mme de PANAFIEU en termes de respect du temps de parole.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - C?�tait tr�s int�ressant.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Passionnant !

Oui, dans bien des domaines. Vous avez dit quelque chose qui n?est pas exact et je me permets de vous donner la pr�cision. Il n?y a pas une note du Conseil scientifique, mais d?une personne qui a contribu� � une r�flexion.

Le Conseil scientifique n?a pas envie et j?assume le fait que je suis le premier maire de Paris � avoir pens� que les savants avaient des choses � me dire. Ne les mettez pas en difficult�, en disant qu?une contribution, ext�rieure en plus, est devenue leur position. Ce n?est pas leur position.

La parole � Charlotte NENNER.

Melle Charlotte NENNER. - Merci, Monsieur le Maire.

Je commencerai par un seul chiffre, le chiffre 4. Ce n?est pas le nombre moyen de passagers par voiture dans Paris. Tout le monde constate qu?il y en a bien moins.

Ce n?est pas non plus le nombre de lignes de m�tro et de bus. Il y en a �videmment beaucoup plus.

4 comme 4� Celsius, 4� de r�chauffement climatique d?ici � l� fin de ce si�cle, tel que calcul� par les experts mondiaux.

C?est aussi l?ambition que nous poursuivons : diviser par quatre nos �missions de gaz � effets de serre. Alors que certains en sont encore aux lamentations et � regarder des films, les �cologistes sont dans l?action. La preuve, le projet de Plan de d�placements de Paris se fixe l?objectif ambitieux d?une r�duction de 60 % des �missions de CO2 dues � la circulation.

La question des transports est au c?ur des enjeux climatiques et le Gouvernement U.M.P. confirme qu?il n?y comprend rien en programmant 3.000 kilom�tres d?autoroute. La Ville de Paris, elle, agit et se projette dans l?avenir.

Les enjeux ne sont pas seulement climatiques. Il s?agit aussi de lutter contre la pollution de l?air, le bruit et l?ins�curit� routi�re, d?offrir des alternatives pour garantir le droit � la mobilit� et d?am�nager la Ville pour qu?elle soit plus belle et plus facile � vivre.

D�j�, nous avons tourn� la page du ?tout voiture?. Les autoroutes urbaines ont �t� transform�es. Les autobus roulent dans des couloirs r�serv�s. Les trottoirs ont �t� �largis, des pistes cyclables cr��es. L?offre de transports en commun a augment� gr�ce � l?arriv�e du tramway et au service renforc� pour les bus et les m�tros en semaine, le week-end, en soir�e et la nuit.

Cette politique, le groupe ?Les Verts? la revendique et nous en sommes fiers. C?est �videmment parce que Denis BAUPIN a port� cette politique courageuse depuis 2001. C?est aussi parce qu?elle est port�e collectivement par les �lus locaux dans les arrondissements, par les services techniques qui ont parfois fait des prouesses pour g�rer les travaux dans les d�lais et faire que la volont� politique se transforme en r�alisations concr�tes.

C?est surtout parce que nous avons �t� �lus pour cela et que les Parisiens qui n?ont pas tous des voitures avec chauffeur nous soutiennent dans cette politique pour faire reculer le r�gne du ?tout bagnole? !

?Les Verts? se reconnaissent dans les orientations et la philosophie de ce projet de Plan de d�placements de Paris. Le P.D.P. comporte ainsi de grandes avanc�es, en particulier sur les objectifs chiffr�s.

Et il donne une coh�rence et met en �vidence toute la richesse d?une politique de d�placement qui comprend nombre de propositions concr�tes. Il est le fruit d?un �quilibre au sein de la majorit� municipale. Sur certains sujets, nous pensons que le compromis ne suffit pas et qu?il faut et faudra aller plus loin : gratuit� des transports pour les plus d�munis, suppression du transit dans les quartiers centraux, garantie de trottoirs suffisamment larges, vitesse limit�e � 50 kilom�tres heure sur le p�riph�rique et � 30 kilom�tres heure sur toutes les voies de desserte, etc.

Ce n?est pas de la surench�re gratuite.

L?histoire a montr� que les �colos ont souvent une longueur d?avance sur ces questions. Nous d�fendons une politique � la hauteur des urgences environnementales et sociales, une politique ambitieuses qui prend � bras le corps les probl�mes urbains, m�me quand ils ne caressent pas l?�lecteur motoris� dans le sens du poil.

Cette politique s?articule suivant les deux axes majeurs cit� dans ce projet de Plan de d�placements de Paris : la r�duction de la circulation automobile et l?offre d?une alternative dans les d�placements, qu?elle soit en transport en commun, par le v�lo ou par la marche. Elle devrait s?accompagner d?une strat�gie claire, de priorit� dans les choix d?am�nagement mettant en tout premier le pi�ton, en deuxi�me les transports en commun, puis les v�los, le stationnement et enfin la circulation.

La politique visant � la r�duction de la circulation motoris�e individuelle doit ainsi se poursuivre. Elle a d�j� port� ses fruits puisque, depuis 2001, la circulation a d�j� baiss�e de 17 %. N?en d�plaise � ceux qui ont peur de faire des m�contents, la politique �tant faite de choix, il para�t �vident que le courage consiste � ne pas en avoir peur. Il ne faut donc pas avoir peur des grincheux. Il est normal de mettre plus longtemps en voiture qu?en transport en commun pour aller de la place du Ch�telet � la gare du Nord. C?est comme cela que l?on pourra en inciter certains � prendre le m�tro, le bus ou le v�lo.

D?ailleurs, Joe Dassin, ce sera ma seule citation, le disait bien : ?A Paris en v�lo on d�passe les autos?. Je ne chanterai pas.

Cela date des ann�es 70 et montre que les embouteillages � Paris ne datent pas d?hier. Certains ont voulu nous accuser d?en cr�er, mais ils oublient que s?il y a des embouteillages, c?est d?abord parce qu?il y a trop de voitures. Il en faut donc moins dans Paris. Donner moins de place � la circulation peut cr�er des bouchons, mais uniquement dans un premier temps. A terme, cela permet de faire changer les comportements et d?inciter � d?autres modes de d�placements, plus efficaces, moins polluants, moins chers et moins consommateurs d?espace.

Certains ont dit qu?il ne fallait pas r�duire la circulation automobile sans augmenter les transports en commun. Ce jugement r�v�le une double erreur. Premi�rement, c?est une erreur d?appr�ciation car l?offre a d�j� augment�, va augmenter encore. Les couloirs de bus visent � mieux faire rouler les bus pour qu?ils aient un meilleur service et une meilleure fr�quence. C?est souvent ceux qui ne veulent en aucun cas l�cher leur voiture qui trouvent tous les d�fauts � notre r�seau de transport en commun. Certes, il n?est pas parfait, mais je pense que l?on peut �tre fier d?avoir un r�seau de m�tro tr�s dense qui est compl�t� par un tramway et un r�seau de bus de plus en plus performant.

Faut-il s?en contenter ? Non, bien s�r. Nous plaidons pour des investissements massifs vers les transports en commun, un plan Marshall � la hauteur de ceux qui ont �t� faits au moment o� le R.E.R. naissait � Paris ; d�saturer la ligne 13, am�liorer le R.E.R. B, �tendre le tramway � Paris et surtout construire unm�tro de banlieue � banlieue, voil� quelles sont nos priorit�s. C?est pourquoi nous sommes particuli�rement insatisfaits du contrat de projet Etat-R�gion qui vient de confirmer le d�sengagement de l?Etat en mati�re de transport en commun en Ile-de-France, contrairement � la R�gion, � la Ville et � d?autres collectivit�s locales qui montrent qu?elles savent en faire une priorit� politique et budg�taire.

Conditionner la politique de r�duction de la circulation � un pr�alable sur les transports en commun serait aussi une erreur politique. Ainsi, la r�duction de la circulation se justifie en tant que telle : pollution de l?air, effet de serre, bruit, dangers. On ne peut pas attendre que des infrastructures lourdes se mettent en place dans Paris pour agir. On n?allait pas attendre le d�doublement du tunnel du R.E.R. B pour r�am�nager le boulevard de Magenta. De m�me, il ne faut pas attendre le d�doublement de la ligne 13 pour r�am�nager les autoroutes urbaines et cr�er des quartiers verts.

Enfin, la politique de r�duction de la circulation est une d�marche entreprise par beaucoup de villes en France et dans le monde. Il n?y a gu�re plus que la droite parisienne pour s?opposer frontalement � cette politique et � cette d�marche et pour se tourner obstin�ment vers son pass�, fait d?axes rouges et de mythes de la fluidit� automobile. Cette d�marche de r�duction de la circulation automobile est d?autant plus possible dans Paris que nous disposons d?un r�seau de transport en commun, tr�s efficace et d?un taux de motorisation faible montrant qu?une majorit� de Parisiens vivent sans voiture.

C?est bien les deux qu?il faut faire en m�me temps : r�duire la circulation et augmenter les transports en commun pour offrir � tous le droit � la mobilit� dans le respect de l?environnement et de la sant�.

Quelle est notre vision de Paris ? Contrairement � ceux qui veulent nous caricaturer, nous ne sommes pas pour un Paris vide de toute voiture. Nous voulons une ville qui soit avant tout pens�e pour les pi�tons et qui laisse une juste place � la voiture. En effet, la voiture ne doit plus �tre consid�r�e comme un objet identitaire symbole de puissance, souvent machiste ou d?ascension sociale, mais comme un simple outil dont on peut avoir besoin de temps � autre, ni plus ni moins. Evidemment, nous sommes bien loin des publicit�s qui vendent des 4x4 permettant d?aller sur la lune et accessoirement sur les trottoirs.

Question valeurs, nous voulons opposer au droit � la propri�t� d?une voiture le droit de ne pas en avoir une, le droit de respirer, le droit de pouvoir se parler normalement dans une rue et de dormir la nuit, le droit de ne pas se faire renverser, le droit de se d�placer autrement.

Quant � la libert� de circulation, elle est d�j� largement entrav�e par les embouteillages eux-m�mes car ce syst�me de la ?ville/voiture? se mord la queue. Sur la question du stationnement, il faut souligner aussi nos diff�rences de vue. Tous les groupes, sauf ?les Verts?, souhaitent la construction de parkings et ce dans tous les quartiers de Paris. Ce type de mesures forc�ment d�magogiques oublie que la construction de parkings ne fait qu?encourager la possession et l?utilisation de la voiture. Ils oublient que cela co�te cher aux m�nages motoris�s et � la collectivit�, ils oublient aussi de parler des tr�mies et autres acc�s qui d�figurent certains quartiers et fragilisent les sols.

La question du stationnement est �videmment majeure. C?est un des leviers importants de la politique de d�placement. On sait tous que la perspective de difficult�s � se garer ou de difficult�s � circuler peut inciter � d?autres modes de d�placement. Il faut aussi mieux organiser le stationnement, avant tout pour que ceux qui n?ont que le choix de la voiture dans les secteurs de l?Ile-de-France non desservis puissent faire la plus grande partie de leur trajet en transport en commun. C?est ce qui est d?ailleurs propos� dans le projet de P.D.P.

Enfin, il est essentiel de penser en dehors des limites du p�riph�rique. Ce P.D.P. a su mesurer tous les enjeux des d�placements � l?�chelle de l?agglom�ration. C?est aussi un enjeu d?am�nagement du territoire. Nous devons nous attaquer � la mobilit� subie, travailler sur la coh�rence entre une politique d?urbanisme et une politique de transport favorisant la vie locale dans les quartiers.

Enfin pour rapprocher les habitants de leur travail, il faut favoriser une meilleure r�partition de l?emploi dans les espaces urbains en �vitant les zones hyper sp�cialis�es. Il serait irresponsable que de nouveaux quartiers sortent de terre sans que soit anticip�e leur desserte en transport en commun. De m�me, la cr�ation de milliers de m�tres carr�s de bureaux dans Paris ne ferait que renforcer les trajets banlieue Paris au d�triment d?un d�veloppement harmonieux en Ile-de-France. Le prochain Sch�ma directeur de l?Ile-de-France nous permettra de r�affirmer l?importance de ces sujets.

Ce projet de Plan de d�placements est pour nous une premi�re �tape qui pose des jalons importants pour imaginer le Paris de demain. Sur plusieurs sujets, nous ne nous en contenterons pas et nous faisons des propositions pour aller plus loin et en faire un projet ambitieux et la hauteur des enjeux.

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous ai �cout� attentivement, mais des fois involontairement - vous ne vous en rendez pas compte, je crois - il peut y avoir de votre part une forme presque d?arrogance en pensant qu?un seul groupe sait tout, les autres ne savant rien d?autre et ne disant que des b�tises. Par exemple, quand vous dites ?il faut faire un projet ambitieux? cela veut dire qu?il ne l?est pas.

Mais gr�ce � vous, je suis dans une situation d?apprendre, de m?enrichir et de grande modestie puisque je vous ai bien �cout� et que, gr�ce � vous, je suis devenu l?adjoint de Denis BAUPIN, ce qui me r�jouis d?ailleurs. Je lui donne la parole.

Il y a plusieurs mani�res de dire les choses, moi je pr�f�re sourire.

La parole est � Denis BAUPIN.

M. Denis BAUPIN, adjoint, au nom de la 3e Commision. Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais vraiment remercier l?ensemble des orateurs pour ce d�bat pr�liminaire sur le P.D.P. qui pose bien les questions � l?�chelle � laquelle elles doivent se poser. Je remercie particuli�rement les quatre intervenants des groupes de la majorit� municipale qui ont rappel� que ce P.D.P. s?inscrit sous le double signe de l?ambition et de l?�quilibre.

Ambition, je pense que cela a �t� rappel� � juste titre par l?ensemble des intervenants, et vous l?avez rappel� vous-m�me, Monsieur le Maire, vu le contexte dans lequel nous nous situons aujourd?hui, contexte particuli�rement grave en mati�re d?�quilibre environnemental. Nous avons accueilli � Paris, il y a quelques semaines, la conf�rence du G.I.E.C. sur le changement climatique qui a permis de montrer que non seulement le d�r�glement climatique nous menace de fa�on grave, mais que l?activit� humaine en est responsable.

C?est une question totalement en lien avec la question du Plan de d�placements de Paris car nous savons que les transports routiers sont responsables d?une part importante de ces �missions de gaz � effet de serre et en France d?une part pr�pond�rante.

Sur l?ensemble du territoire national, les �missions de gaz � effet de serre dues au transport routier ont augment� de 23 % depuis 1990, alors que, au titre des engagements de Kyoto, nous aurions d� les stabiliser. A Paris, et vous l?avez rappel�, depuis 2001, au contraire, les �missions de gaz � effet de serre dues aux transports ont diminu� de 9 %. Malheureusement, ce n?est pas le cas de l?ensemble des �missions. Nous sommes aujourd?hui sur une d�marche qui permet de r�duire ces �missions sur la Capitale, et c?est un �l�ment extr�mement important, m�me s?il reste encore beaucoup � faire pour les r�duire. Cela a �t� rappel� voici quelques instants par Charlotte NENNER, et c?est un objectif fix� par le Gouvernement, la division par quatre des �missions de gaz � effet de serre est indispensable si nous voulons ne serait-ce qu?�viter que le d�r�glement climatique augmente de plus de 2�C, ce qui appara�t aujourd?hui d?ores et d�j� comme un objectif tr�s difficile � atteindre.

J?entends bien les uns et les autres parler d?Al GORE, parler du Pacte �cologique.

Vous avez oubli�, Madame de PANAFIEU, de citer m�me le Pr�sident de la R�publique qui a d�clar� qu?il fallait faire ?la r�volution �cologique?.

Je pense que cette grande d�couverte de sa part est particuli�rement significative ! Quel dommage qu?il ait attendu 50 ans d?activit� politique pour en prendre conscience et la fin de son deuxi�me mandat pr�sidentiel pour comprendre qu?il fallait changer les choses, en tout cas au moins dire qu?il fallait changer les choses !

Ceci �tant, vous avez rappel� tous ces �l�ments et tenu un discours qui, au moins dans son d�but, pouvait appara�tre comme une prise de conscience, certes tardive. Mais finalement, en vous �coutant, au fur et � mesure, il faut bien constater que le naturel est quand m�me revenu largement au galop sur la suite de votre intervention.

Ce Plan de d�placements de Paris, c?est l?heure de v�rit�. Il y a, d?un c�t�, sur les questions �cologiques, ceux qui en parlent, ceux qui font des visites, ceux qui vont m�me jusqu?� citer Gandhi et puis, il y a ceux qui agissent ; ceux qui agissent depuis cinq ans � Paris pour r�duire les �missions de gaz � effet de serre, pour r�duire la pollution.

Donc, depuis cinq ans, oui, nous faisons d�j� la r�volution �cologique et nous aurions bien aim�, puisque vous �tiez aux responsabilit�s avant nous, que vous l?ayez entam�e plus t�t, plut�t que la politique du tout-automobile que vous avez men�e pendant toutes ces ann�es et que nous tentons progressivement de corriger.

J?ai entendu un certain nombre de remarques et de critiques. Je voudrais commencer � y r�pondre. Nous y r�pondrons aussi en fin de journ�e, � la fin du d�bat g�n�ral.

J?ai d?abord bien compris, Madame de PANAFIEU, que vous �tiez particuli�rement mal � l?aise entre ces diff�rentes contradictions, entre ce discours �cologique que vous pensez indispensable de tenir et, finalement, votre opposition � l?ensemble des mesures que nous avons propos�es depuis cinq ans... � l?ensemble des mesures ! Vous avez vot� contre tout ce que nous avons fait.

Donc, aujourd?hui, nous constatons que l?ensemble de votre argumentaire �tait erron�. Un exemple : vous avez dit pendant des ann�es que notre politique augmentait la pollution et AIRPARIF vient de d�montrer que non seulement elle a �t� r�duite mais qu?en plus, elle a �t� encore plus r�duite par notre politique.

Maintenant, vous essayez de tourner les chiffres de fa�on contradictoire, en essayant de faire croire que les embouteillages seraient n�s depuis que nous sommes aux responsabilit�s. Mais je vous rappelle un peu � la r�alit� : des embouteillages � Paris, malheureusement, il y en a depuis des d�cennies, depuis la cr�ation de l?automobile quasiment, parce que la voiture n?est pas faite pour la ville. La voiture n?est pas faite pour la ville !

(Protestations sur les bancs du groupe U.M.P.).

Vous avez dit que notre politique �tait accidentog�ne. Nous avons r�duit l?accidentologie? Le Pr�fet de police a rappel� dans son intervention, et je l?en remercie, d?ailleurs, que l?Etat soutenait les objectif du Plan de d�placements de Paris et qu?il y avait, sur les questions d?accidentologie, � la fois les comportements � modifier mais aussi les infrastructures � revoir et qu?il faudrait am�liorer les infrastrucutres qui l?ont pas encore �t� et qui sont accidentog�nes. Je pense que c?est un signe important.

Vous avez dit aussi que notre politique de d�placements �tait mauvaise pour le commerce. Eh bien ! Sur l?ensemble des am�nagements que vous avons effectu�s, sur les Mar�chaux, sur la rue du Commerce, sur le boulevard Magenta, chaque fois, les enqu�tes qui ont �t� effectu�es, m�me sur le quartier vert ?Al�sia - Tombe-Issoire?, les enqu�tes faites par l?A.P.U.R. et la Chambre de commerce ont montr� que le nombre de commerces avait augment�.

(Protestations sur les bancs du groupe U.M.P.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vos protestations montrent votre intol�rance !

M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Vous avez dit que la population �tait contre notre politique.

Enqu�te d?opinion apr�s enqu�te d?opinion, m�me au moment o� les travaux �taient les plus difficiles - et il ne viendrait � personne l?id�e de nier que les travaux sont une p�riode p�nible -, la population nous demandait de poursuivre cette politique.

Vous avez dit que cette politique �tait contre la banlieue, contre les habitants de banlieue.

Vous avez pu constater dans ces enqu�tes d?opinion mais aussi au travers du travail que nous avons fait avec Pierre MANSAT, dans la Conf�rence m�tropolitaine et dans le dialogue avec nos voisins, que cette politique est approuv�e par nos voisins qui cherchent, certes, � ce qu?on puisse mieux synchroniser et mieux harmoniser mais qui partagent nos objectifs.

Vous avez �t� contre le tramway et vous dites encore que vous �tes contre le tramway. Mais je n?entends plus ce discours que vous avez tenu pendant toutes ces ann�es, selon lequel le tramway aurait �t� une muraille aux portes de Paris, parce que vous devez bien le constater aujourd?hui : nous avons fait ce tramway dans les d�lais, en tenant les engagements budg�taires et, en plus, sans cr�er les embouteillages que vous aviez annonc�s aux portes de Paris.

Je comprends donc bien que vous soyez mal � l?aise.

Aujourd?hui, vous multipliez plut�t les arguments de forme.

(Protestations sur les bancs du groupe U.M.P.).

Soi-disant, la concertation n?aurait pas eu lieu sur le P.D.P. Nous avons fait? et j?ai �t� dans l?ensemble des mairies d?arrondissement � deux reprises, j?ai fait des r�unions publiques? l?ensemble des conseils de quartier ont �t� associ�s, sauf dans deux arrondissement dont les maires ont refus� que les conseils de quartier soient associ�s : le 5e et le 8e arrondissement.

(Protestations sur les bancs du groupe U.M.P.).

98 conseils de quartier ont fait des contributions au P.D.P, et 99 % des propositions du P.D.P. sont issues de la concertation, sans compter le questionnaire, sans compter tout le travail effectu� avec l?ensemble des interlocuteurs institutionnels qui travaillent avec nous sur ces questions politiques.

Et, �videmment, vous �tes, en plus, emb�t�s sur cette concertation parce que la Conf�rence m�tropolitaine, qui nous a permis de discuter avec nos voisins, qui nous a permis de montrer � quel point nous avions les m�mes objectifs, les m�mes ambitions avec eux, vous l?avez boycott�e !

Alors, �videmment, c?est difficile apr�s de dire qu?on est d�favorable et qu?on estime que la concertation n?a pas eu lieu quand on a refus� d?y participer !

Ce plan est un plan qui prend en compte l?ensemble des politiques de d�placement.

Je le dis � Jean VUILLERMOZ : �videmment, il ne faut pas opposer les niveaux territoriaux, entre les politiques de proximit� et les politiques d?agglom�ration ; il est �vident qu?il faut prendre en compte les deux parce que nous sommes dans une agglom�ration globale et qu?il y a � la fois les d�placements de proximit� qui doivent �tre pris en compte - Charlotte NENNER l?a rappel� - mais aussi des d�placements d?agglom�ration qui doivent, bien �videmment, �tre eux aussi pris en compte.

Je voudrais dire aussi que, �videmment, cette politique doit prendre en compte � la fois les politiques de marchandise, les politiques de stationnement, comme ce sera probablement rappel� tout � l?heure.

Et je voudrais dire � Didier BARIANI que, bien s�r, la question de l?am�lioration des v�hicules particuliers est un �l�ment important. Il ne viendrait � personne l?id�e de nier que des progr�s ont �t� effectu�s pour les polluants locaux de la part des constructeurs automobiles. Ce n?est pas le cas en ce qui concerne les �missions de gaz � effet de serre. D?ailleurs, je constate que, aujourd?hui, la Commission europ�enne tente vaguement, tr�s vaguement, d?imposer des contraintes aux constructeurs automobiles sur les �missions de gaz � effet de serre, quand le Gouverneur de Californie, lui, a d�j� attaqu� en justice - et il est rare que je le prenne comme exemple - les constructeurs automobiles pour diminuer ces �missions de gaz � effet de serre, parce que les constructeurs ont un r�le essentiel en la mati�re.

Et ce n?est pas un hasard si, dans notre Plan de d�placements de Paris, nous pr�voyons des mesures pour inciter l?�volution de la motorisation des v�hicules.

Plusieurs des intervenants, notamment de la majorit� municipale, ont insist� sur le caract�re �quilibr� de ce plan. Nous devons marcher sur les deux jambes : r�duction de la circulation automobile et renforcement des alternatives de transports collectifs. C?est cela qui permettra d?avoir un droit � la mobilit� durable clairement affirm� et qui ne soit pas, en effet, un droit � la mobilit� rationn�e, pour reprendre le terme de Georges SARRE.

Alors, Monsieur BARIANI, vous avez cit� les chiffres en ce qui concerne la r�duction de la circulation automobile dans cette mandature et l?augmentation de l?offre de transports collectifs. Sauf que vos chiffres datent. Ils datent de quelques semaines, de quelques mois. Mais depuis, il y a eu tout le travail que nous avons effectu� avec Jean-Paul HUCHON au sein du Syndicat des Transports d?Ile-de-France depuis qu?il y a eu la d�centralisation, un renforcement des transports collectifs qui a �t� qualifi� de ?sans pr�c�dent? par le Pr�sident de la R.A.T.P., dont vous aurez sans doute not� qu?il ne fait pas partie directement de la majorit� municipale mais qui clairement soutient la politique que nous mettons en place.

Un renforcement qui s?est effectu� sur le m�tro - il y a eu des premiers renforcements de m�tro -, qui s?est effectu� sur le bus, qui s?est effectu� �videmment avec le lancement du tramway T3.

Je pense que vous avez tort de dire que nous n?influons que partiellement cette politique. Le Syndicat des Transports Ile-de-France, vous en �tes d?ailleurs un des administrateurs, est financ� � 30 % par la Ville de Paris. Ce n?est pas rien, 30 %.

Alors, c?est clair que nous affichons clairement, le Maire l?a rappel�, notre volont� de voir se d�velopper prioritairement les d�placements de banlieue � banlieue en transports collectifs. C?est un objectif majeur, nous l?avons affirm� d�s la d�centralisation du S.T.I.F. comme �tant une ambition pour Paris.

En effet, Jean VUILLERMOZ le rappelait, il y a un d�s�quilibre insupportable entre l?offre de transports collectifs dans Paris et l?offre de transports collectifs en banlieue et c?est ce d�s�quilibre qu?il faut progressivement combler. Et c?est pour cela qu?il faut investir dans ces transports collectifs.

Alors, il regrette que nous soyons trop modestes sur le m�troph�rique. Nous affirmons clairement notre souhait de mettre en place une rocade de m�tro. Mais c?est vrai que nous avons essay� dans ce plan de d�placement de trouver, l� aussi, un �quilibre entre ceux qui nous disaient que nous parlions trop de Paris et ceux qui nous disaient que nous n?aurions vocation � ne parler que de Paris et non du reste de l?agglom�ration. C?est ce qui nous a �t� rappel� notamment par l?Etat ou par d?autres interlocuteurs institutionnels.

Nous assumons de parler du territoire de l?agglom�ration parisienne lorsque nous parlons d?un Plan de d�placements de Paris. Certes, la loi nous oblige � faire un Plan de d�placements de Paris, mais il est clair que le bassin de d�placement de ceux qui se d�placent dans Paris d�passe largement le territoire parisien. Et je sais que Pierre MANSAT va insister sur ce point en rappelant l?importance de la conf�rence m�tropolitaine.

Parlons maintenant de l?investissement en transports collectifs.

Madame de PANAFIEU, comment pouvez-vous aujourd?hui venir dire qu?il faut renforcer le m�tro et qu?il a �t� insuffisamment renforc� alors que c?est le Gouvernement que vous soutenez qui, depuis 4 ans, refuse obstin�ment de mettre les moyens pour renforcer les transports collectifs ?

La Ville de Paris a fait sa part de travail. La Ville de Paris fait depuis 4 ans sa part de travail en am�nageant l?espace public pour am�liorer les transports collectifs.

Mais au niveau du m�tro, c?est le Gouvernement qui refuse syst�matiquement de mettre les moyens financiers. Le contrat de plan Etat-R�gion, qui se termine actuellement, a permis d?investir simplement 100 euros par an et par habitant au niveau de l?Ile-de-France pour les transports collectifs. Au m�me moment, � Madrid ou � Londres, on investit 400 euros par an et par habitant, c?est-�-dire 4 fois plus.

Et le contrat de plan Etat-R�gion du Gouvernement que vous soutenez toujours, et qu?il nous propose aujourd?hui, est encore moins ambitieux. Il pr�voit une diminution de l?investissement en mati�re de transports collectifs.

Comment pouvez-vous donc aujourd?hui sans honte venir nous donner des le�ons alors qu?il y a ce d�sinvestissement de l?Etat, alors que la d�centralisation s?est faite sans que l?Etat accorde � la R�gion Ile-de-France les moyens financiers qui avaient �t� accord�s par le Gouvernement pr�c�dent aux autres r�gions lors de la d�centralisation et en plus, simultan�ment, en nous virant, nous, la Ville de Paris, ainsi que le Conseil r�gional, du Conseil d?administration de la R.A.T.P. ?

Je trouve que vous �tes bien mal plac�e pour donner des le�ons en la mati�re.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame de PANAFIEU, vous ne pouvez pas dire cela.

Madame de PANAFIEU, r�cemment, le Gouvernement que vous soutenez a vir� du Conseil d?administration de la R.A.T.P. la Ville de Paris et la R�gion Ile-de-France mais a gard� des �lus locaux de droite. Voil� la v�rit�. C?est votre Gouvernement, pas le n�tre.

M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Je conclus en disant que nous n?opposons pas le transport de surface et le transport souterrain. Il faut investir sur les deux.

D?ailleurs, j?avais cru comprendre, Madame de PANAFIEU, que vous aviez propos� il y a quelques semaines de faire passer le bus PC le dimanche. Alors je vous signale, car � cette �po-que-l� vous vous int�ressiez aux bus, que le bus PC fonctionne le dimanche depuis plusieurs d�cennies. Il traverse d?ailleurs votre arrondissement et vous devriez donc savoir, si vous preniez le bus?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Elle ne le prend pas.

M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - ? de temps en temps, qu?il fonctionne le dimanche.

Alors que nous, nous voulons investir sur ces 2 modes de d�placement. D?une part, parce que c?est vrai, le m�tro aujourd?hui est satur� aux heures de pointe.

Mais, l�-dessus, il faudrait peut-�tre demander � Mme IDRAC, lorsqu?elle �tait Pr�sidente de la R.A.T.P., ou � M. MONGIN, pourquoi les projets de renforcement de la ligne 13 � l?heure de pointe sont aujourd?hui en �chec. On ne va pas quand m�me en faire porter la responsabilit� � la Ville de Paris. Nous ne sommes pas les techniciens du m�tro. Mais nous cherchons des solutions et nous cherchons avec le Pr�sident de la R.A.T.P. des r�ponses � ces questions. Y compris par le renforcement du transport de surface, nous essayons de compenser en partie, tant que les renforcements de m�tro n?auront pas r�ussi � atteindre le niveau que nous voulons obtenir.

Et je remercie le groupe communiste et le groupe M.R.C. notamment des amendements qu?ils posent en ce qui concerne l?offre de transports collectifs � l?heure de pointe.

Je remercie aussi �videmment Patrick BLOCHE pour l?ensemble de son intervention.

Un dernier mot par rapport � M. BARIANI sur le projet ESOPE. Nous avons souhait�, dans ce Plan de d�placements de Paris, afficher des projets d?investissement en transports collectifs qui soient inscrits au S.D.R.I.F. parce que nous pensons qu?il faut �tre en coh�rence avec l?ensemble de la vision r�gionale. Donc je sugg�re que votre groupe du Conseil r�gional voie �galement comment ces questions peuvent �tre �voqu�es.

On va voir d?ici la fin de la journ�e comment on peut r�pondre � votre attente mais notre objectif n?est pas d?ajouter les uns derri�re les autres des projets en faisant comme si demain on allait raser gratis, parce qu?il est clair qu?il y a des besoins de financements consid�rables. Il faut trouver de nouvelles recettes. Des nouvelles recettes qui ne soient pas des recettes discriminantes entre les uns et les autres. Nous avons donc des propositions en ce qui concerne ces questions et qui vont venir dans le d�bat.

Voil�, Monsieur le Maire, ce que je souhaitais dire en r�ponse � ces interventions.

Ce P.D.P., ce n?est pas la Bible, c?est un document qui va nous permettre d?avoir un document de r�f�rence pour la politique de d�placement. Il a vocation � �tre �videmment mis en place, � �voluer dans le temps mais en tout cas, c?est un Plan de d�placements de Paris qui montre clairement une ambition politique, celle de la sortir de la civilisation du tout automobile.

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Pierre MANSAT.

M. Pierre MANSAT. - Oui, Monsieur le Maire, quelques �l�ments d?information, de contestation aussi d?affirmations qui ont �t� �nonc�es par certains dans le d�bat autour du caract�re solidaire du Plan de d�placements de Paris.

Le Plan de d�placements de Paris tel que nous le pr�sentons aujourd?hui est un document profond�ment solidaire de l?ensemble de l?agglom�ration, de l?ensemble des besoins des Franciliens, � la fois dans ses objectif, � la fois dans les moyens qu?ils se donnent et dans la m�thode qui a pr�sid� � son �laboration.

Parce que si on peut affirmer un certain nombre de choses pr�sent�es comme des �vidences, il y a la r�alit� qui s?impose.

Ce que nous avons fait dans la pr�paration du Plan de d�placements de Paris, c?est avant tout un travail consid�rable qui a �t� men� d?abord par les services parisiens en lien avec l?ensemble des services des collectivit�s voisines de Paris, les 29 communes, les E.P.C.I. mais aussi les 3 d�partements - Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Hauts-de-Seine - qui ont donn� lieu � plus de 40 r�unions qui ont permis d?�laborer un atlas des centralit�s, un atlas qui n?avait jamais �t� pens�. C?est-�-dire qu?avant de discuter des objectifs et des moyens, il faut se mettre d?accord sur la r�alit�, il faut faire un diagnostic. Et c?est ce que nous avons fait, cela a donn� un travail tout � fait important qui n?avait jamais �t� r�alis�.

Et puis, en m�me temps un travail de d�bats, de discussions. Il y a eu de nombreuses r�unions avec les �lus. La quasi-totalit� des maires des 29 communes �taient pr�sents � l?H�tel de Ville au cours de 2 r�unions. Et nous avons, Denis BAUPIN et moi-m�me, rencontr� les �lus dans leur d�partement.

Je ne citerai qu?un seul exemple. A l?invitation de Patrick DEVEDJIAN qui �tait le vice-pr�sident charg� des transports dans les Hauts-de-Seine, nous avons rencontr� l?Ex�cutif du Conseil g�n�ral des Hauts-de-Seine ainsi que l?Association des Maires pour un d�bat tr�s s�rieux et beaucoup plus, je dirais, raisonnable que l?expression publique qu?on a parfois de la confrontation sur certains points de vue, mais en m�me temps un vrai travail collectif.

En m�me temps, cette fa�on de faire ne nous satisfaisait pas. Et c?est pour cela que nous sommes pass�s � l?�tape de la Conf�rence m�tropolitaine, que le Maire de Paris avait voulu d�s 2001 c?est-�-dire un lieu de dialogue et d?�changes qui soit � l?�chelle du c?ur de l?agglom�ration, en partenariat �troit avec la R�gion. Et c?est dans cette conf�rence m�tropolitaine, qui s?est r�unie � Montreuil, qui a r�uni 54 collectivit�s du c?ur de l?agglom�ration avec Paris, ce qui ne s?�tait jamais produit dans l?histoire politique de notre R�gion, que le Maire de Paris a dit aux �lus de banlieue : si vous voulez intervenir, si vous voulez agir, si vous voulez amender, si vous voulez proposer autour du Plan de d�placements de Paris, c?est le moment de le faire. Exprimez-vous, participez aux groupes de travail, faites des propositions �crites.

C?est ce qui s?est pass�, de fa�on tr�s notable, avec l?expression des maires et des collectivit�s, tous courants politiques confondus. Un seul exemple, sur 11 communes limitrophes de Paris ayant un maire U.M.P. 6 ont travaill� de fa�on tr�s r�guli�re dans le cadre de la Conf�rence m�tropolitaine, que ce soit la s�ance pl�ni�re ou que ce soient les deux s�ances de travail qui ont suivi, se sont exprim�s, et ont contribu� �galement au Plan de d�placements de Paris par des contributions �crites.

Ce qui est tr�s int�ressant dans cette Conf�rence m�tropolitaine, c?est que pour la premi�re fois il �tait r�pondu d?une certaine fa�on � une demande formul�e par un maire U.M.P. de l?Est de Paris, qui disait que ?le Maire de Paris nous adresse un message exprimant que l?int�r�t des Parisiens est celui des habitants de banlieue, et que le Maire de Paris et les �lus parisiens partagent les pr�occupations, les soucis et la fa�on de voir des habitants de banlieue et des �lus de banlieue?.

C?est ce qui s?est pass� dans la Conf�rence m�tropolitaine sur la base d?un document remarquable �labor� par l?Atelier parisien d?urbanisme, qui a montr� l?imbrication �troite des enjeux de d�veloppement et de d�placements dans le coeur de l?agglom�ration, ainsi que la solidarit� n�cessaire entre les projets parisiens et les projets de banlieue, qui a mis en �vidence la tr�s grande convergence des politiques de banlieues et des politiques parisiennes.

Dans la plupart des villes de banlieue, il y a zones pi�tonnes, zone 30, r�duction de la circulation de transit et on pouvait citer aussi bien Issy-les-Moulineaux, dont le Maire est Andr� SANTINI, Saint-Denis, mais �galement une ville comme Sceaux qui envisage de passer la totalit� de sa voirie communale en zone 30.

Donc une volont� extr�mement partag�e avec ce constat aussi �galement partag�, qui est tr�s fort, que l?�cart est consid�rable entre le r�seau de transports collectifs � Paris et le r�seau de transports collectifs en banlieue, d?o� la n�cessit� port�e par le Maire de Paris et la Ville de Paris de donner la priorit� absolue au d�veloppement des transports de banlieue � banlieue.

Donc, cette conf�rence a �galement �t� un moment tout � fait essentiel dans la mise en �vidence de la n�cessit� de r�aliser cette ligne de transports lourde qu?on appelle soit ?m�troph�rique? soit ?arc express? et cette conf�rence m�tropolitaine a fait en sorte que d?autres collectivit�s, d�cisionnaires dans ce sujet, le mettent � l?ordre du jour de leur programme. Je pense, par exemple, au Conseil r�gional.

En conclusion, je dirai que le Plan de d�placements de Paris, le Maire l?a montr� dans sa communication, et Denis BAUPIN vient de le montrer �galement, est tout � fait solidaire des enjeux de l?agglom�ration, que ce soit dans les objectifs dans l?exigence de phasage et de coordination des politiques des uns et des autres, que ce soit dans les politiques d?�valuation autour d?objectif ambitieux et qui ont �t� replac�es dans ce principe d?agglom�ration - je pense � ces mesures embl�matiques phares qui concernent le boulevard p�riph�rique - o� l?ensemble de ce que nous ferons sera �videmment int�gr�. Un projet de l?agglom�ration, un syst�me autoroutier de l?agglom�ration soumis � un comit� du p�riph�rique qui r�unira l?ensemble des collectivit�s qui souhaitent contribuer � ces progr�s tout � fait indispensables pour la r�duction de la circulation automobile et le d�veloppement des transports collectifs dans le coeur de l?agglom�ration.

Nous avons engag� quelque chose de tout � fait essentiel, qui va se poursuivre de fa�on permanente. C?est le souhait, non seulement de la Municipalit� parisienne mais aussi de la quasi totalit� des �lus de banlieue qui ont vu dans cette Conf�rence m�tropolitaine un acte politique tout � fait majeur qui permet de travailler en parfaite solidarit� et en parfaite coop�ration.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Un grand merci parce que cette mani�re de travailler avec nos voisins sur les d�placements, mais aussi sur l?urbanisme et sur bien des sujets, est totalement in�dite � Paris. Elle est m�me en rupture totale avec ce qui se faisait avant et m�me avec ce que l?opposition municipale d?aujourd?hui porte, car souvent des �lus de l?agglom�ration parisienne, qui sont de la m�me famille politique que le principal groupe de l?opposition municipale, me disent : heureusement que vous nous demandez notre avis, parce qu?eux-m�mes pour faire des propositions pour Paris, ils ne nous demandent m�me pas notre avis !

J?entends donc que nous continuions comme cela dans tous les domaines et que, sans aucun sectarisme, nous discutions avec tous les �lus du suffrage universel, quels qu?ils soient. Et j?en ai beaucoup de t�moignages puisque vous aviez m�me demand�, Madame de PANAFIEU, vous, aux �lus U.M.P. de ne pas venir � la Conf�rence m�tropolitaine sur les d�placements et ils sont venus quand m�me. Ils ont eu raison. C?�tait du travail pragmatique.

La parole est � Christophe NAJDOVSKI.

(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. le Mairede Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Christophe NAJDOVSKI. - Merci.

La question des d�placements est une question �minemment politique. En effet, cet acte de la vie quotidienne est tout sauf anodin. Chaque jour, notre fa�on de nous d�placer comme notre fa�on de produire ou de consommer a des cons�quences et un impact sur notre environnement. Localement, avec la pollution de l?air et globalement avec les �missions de gaz � effet de serre.

Nos modes de production et de consommation actuels, tout comme nos modes de d�placements ne sont pas �cologiquement soutenables. Notre empreinte �cologique, c?est-�-dire ce que nous pr�levons � la nature pour satisfaire nos besoins est tel que si tous les habitants de la Terre avaient le mode de vie des Fran�ais, il nous faudrait deux autres plan�tes.

En un si�cle, l?automobile a profond�ment transform� nos modes de d�placements et elle a aussi fa�onn�e les villes. Les rues parisiennes se sont transform�es en routes quand ce n?est pas en voies express jusque sur les berges de la Seine pourtant class�es au patrimoine mondial de l?humanit�. Les fortifs ont c�d� sous les coups de boutoir de l?automobile pour devenir un boulevard p�riph�rique qui enserre et �touffe Paris.

Les tramways ont disparu avant son retour en 2006 sous la pression de l?automobile � laquelle il fallait faire place. La croissance du parc automobile est all�e de pair avec une hausse toujours plus importante de la circulation engorgeant et asphyxiant les villes. Les politiques du pass� ont montr� leur nocivit� : l?air est devenu irrespirable au point de causer la mort pr�matur�e de plusieurs milliers de personnes chaque ann�e en France, l?asthme et les bronchiolites se d�veloppent chez les enfants et les �missions de gaz � effet de serre dues aux transports routiers continuent d?augmenter, contribuant de mani�re toujours plus importante au d�r�glement climatique.

Enfin, l?espace public est litt�ralement envahi par l?automo-bile, qui occupe 93 % de la chauss�e parisienne. Ce mod�le de la fuite en avant, du toujours plus de routes, de voies rapides, de la croissance �conomique � tout crin, se heurte de plein fouet � la finitude de la plan�te et aux ressources limit�es. On voit o� le mod�le du toujours plus vite, plus loin, plus souvent nous m�ne : droit dans le mur. L?�laboration du plan de Paris est donc un acte d?une grande importance pour Paris et notre r�gion. Les orientations de celui-ci doivent �tre radicalement diff�rentes de celles du pass�. La lutte contre le changement climatique sera le grand d�fi du XXIe si�cle.

Si on ne fait rien, le co�t �conomique, social, humain des cons�quences du r�chauffement climatique sera dramatiquement sup�rieur aux mesures que nous devons prendre comme l?a d�sormais montr� le c�l�bre rapport de l?Anglais Nicholas STERN. Nos soci�t�s doivent radicalement modifier leur mode de production et de consommation et r�duire leur empreinte �cologique.

Depuis 2001, notre Municipalit� a, sous l?impulsion de Denis BAUPIN, men� une politique courageuse et volontaire qui bouscule les habitudes et les conservatismes. Nous avons commenc� � inverser la tendance et la circulation � Paris a d�cru de 17 %, tandis que la fr�quentation des transports en commun progressait de 10 %. La d�centralisation du S.T.I.F. en 2006 et son pilotage par les �lus de la majorit� r�gionale et parisienne n?a pas tard� � porter ses fruits : le m�tro circule d�sormais une heure de plus le soir et les veilles de f�te et des dizaines de lignes de bus fonctionnent d�sormais le dimanche et en soir�e.

Le projet du S.D.R.I.F. prend lui aussi la mesure de ces enjeux en pr�nant une densification raisonn�e de la petite couronne pour lutter contre l?�talement urbain, r�duisant la distance des d�placements et la consommation d?�nergie. Il privil�gie la reconstruction de la ville sur elle-m�me et un r��quilibrage entre l?est et l?ouest de la R�gion afin de rapprocher lieux d?habitation et lieux de travail.

H�las, ces orientations sont contrecarr�es par l?Etat qui relance, de mani�re irresponsable, la D�fense. Il y a loin, entre la coupe aux l�vres entre les discours de madame de PANAFIEU sur Al GORE et ce que fait l?Etat, qui continue � concentrer les bureaux � l?ouest de Paris, ce qui accentue la logique de s�gr�gation, mais aussi la distance de d�placement domicile travail et, par l� m�me, la consommation d?�nergie et les rejets de gaz � effet de serre.

Ce Gouvernement pratique donc soit le double discours ou bien n?a rien compris des enjeux environnementaux, �conomiques et sociaux auxquels nous devons faire face. C?est � l?aune des urgences �cologiques que nous devons �laborer le P.D.P. et les orientations de celui-ci doivent tenir compte � chaque instant de ces enjeux et de ces param�tres. Le premier imp�ratif concerne l?offre alternative � l?automobile. Comme l?a dit ma coll�gue Charlotte NENNER, c?est un v�ritable plan Marschall qu?il faut pour les transports en commun en Ile-de-France, notamment pour les modes lourds. Je tiens � rassurer sur ce point nos amis et coll�gues communistes.

Les investissements en faveur des infrastructures de transport en commun ont drastiquement chut� depuis 30 ans, notamment du fait du d�sengagement de l?Etat. L?Etat U.M.P. actuellement au pouvoir reste sourd aux besoins et aux enjeux des transports dans notre r�gion et dans notre Ville. Cela a �t� signal� avec l?insuffisance criante des cr�dits qu?il consent � engager dans le Contrat de projet Etat-R�gion. Si celui-ci devait �tre vot�, il permettrait � peine de financer les projets inscrits au contrat de plan pr�c�dent.

Pourtant la mise en coh�rence de la politique de transports avec le S.D.R.I.F. et avec le P.D.P. n�cessite un investissement en mati�re de transport de 30 milliards d?euros d?ici 2030, soit plus d?un milliard d?euros par an. Le Contrat de projet pr�voit 2,9 milliards d?euros sur 6 ans dont 2 milliards avanc�s par la R�gion et seulement 900 millions par l?Etat, ce qui est notoirement insuffisant. Il convient non seulement que l?Etat rehausse significativement sa contribution et mais aussi que d?autres pistes de financement soient �galement recherch�es. Par exemple, en application du principe pollueur payeur, ?Les Verts? sont favorables � l?institution d?un syst�me de p�age pour le transit des poids lourds en Ile-de-France, � l?instar de ce que fait l?Allemagne.

La Direction r�gionale de l?Equipement a �valu� � 200 millions d?euros annuels ce que pourrait rapporter une telle taxation sur les autoroutes et voies expresses situ�es � l?int�rieur de l?A86, p�riph�rique compris. Cette taxation pourrait �galement �tre ult�rieurement �tendue aux v�hicules particuliers. Autre piste de financement : le lancement d?un grand emprunt pour des infrastructures de transport qui b�n�ficieront aux g�n�rations futures.

C�t� infrastructure, nous le disons clairement : ce n?est pas au rythme du Contrat de projet propos� pour 2007-2013 que pourra �tre rattrap� le retard pris en mati�re de financement d?infrastructures de transport, bien au contraire. Les prolongements des lignes 4 et 12 d�j� pr�vues au Contrat de plan 2000-2006 et non r�alis�s ne suffisent pas. Des �tudes pour les lignes 11 et 13 ne r�pondent pas aux probl�mes � court terme. A ce rythme, le r�seau des transports lourds ne sera pas suffisamment performant en 2020 pour r�pondre aux besoins de d�placement, notamment de banlieue � banlieue. Un doublement de l?effort financier est indispensable. Il est imp�ratif que d?ici 2020 le m�tro de rocade baptis� m�troferrique ou Arc Express fasse le tour de Paris � une distance entre 3 et 5 kilom�tres du p�riph�rique et qu?il soit reli� au terminus des m�tros qui auront �t� prolong�s.

D?autres projets prioritaires doivent �tre pouss�s, comme par exemple, bien �videmment, la ligne 13 du m�tro. On ne peut que d�plorer le d�sengagement de l?Etat et le double discours de l?U.M.P. Nous ne pouvons nous satisfaire de voir que seules des �tudes sont lanc�es pour am�liorer la ligne 13. Il faut, dans le Contrat de projet, un engagement ferme pour un d�but de r�alisation d?une infrastructure nouvelle pour soulager la ligne 13, que cela passe par le d�doublement, la cr�ation d?une branche ind�pendante ou une autre solution. C?est l?objet d?un de nos amendements d�pos� par notre coll�gue Sylvain GAREL et adopt� � l?unanimit� par le Conseil du 18e arrondissement. La priorit� n?est pas, comme le projet de la R.A.T.P., d?automatiser la ligne 1 ou d?installer des t�l�visions dans le m�tro pour nous faire avaler toujours plus de messages publicitaires, la priorit� est de traiter de mani�re �galitaire les usagers du m�tro et donc de mettre � niveau la qualit� de service de certaines lignes, comme la 13 sur celle qui existe sur d?autres lignes jug�es plus nobles.

Faciliter l?intermodalit� entre les p�les de transport en commun est aussi un objectif du P.D.P. Dans ce cadre, nous proposons, avec notre coll�gue Charlottte NENNER d?am�liorer les liaisons entre la gare du Nord, la gare de l?Est et la gare Magenta par la r�alisation d?une liaison pi�tonne souterraine entre les trois gares d?ici 2013. De m�me, la liaison entre la gare de Lyon et la gare d?Austerlitz doit �tre am�lior�e par exemple, par la cr�ation d?une navette ou par une meilleure utilisation des lignes de bus existantes.

Le r�seau de surface doit �galement �tre d�velopp� de mani�re cons�quente. Le succ�s du tramway des Mar�chaux, n?en d�plaise � l?U.M.P., d�montre, s?il en �tait besoin, l?utilit� de l?extension de celui-ci � l?est et au nord de Paris. En 2013, un nouveau quartier sortira de terre aux Batignolles. Le tramway devra desservir ce quartier comme nous le proposons dans un amendement. Le tramway, c?est aussi la requalification urbaine des boulevards des Mar�chaux, la suppression des tunnels et des tr�mies des boulevards Ney et de la porte de Charenton qui constituent de v�ritables coupures dans le tissu urbain.

A l?horizon 2020, il conviendra de faire la boucle de Paris avec une desserte de la porte d?Auteuil et du bois de Boulogne. Parall�lement, nous soutenons activement la constitution d?un r�seau de tramway d?agglom�ration. A Paris au-del� du tramway des Mar�chaux, il convient d?ores et d�j� de penser au tramway des gares ainsi qu?� un transport en commun en site propre sur les quais hauts de la Seine afin d?offrir une alternative suppl�mentaire � la circulation sur les voies sur berges qui seront rendues aux pi�tons.

La r�alisation des couloirs de bus prot�g�s depuis 2001 a permis d?engager un nouveau partage de l?espace public donnant la priorit� aux bus, aux taxis et aux v�los. Ces am�nagements sont efficaces et doivent �tre poursuivis. Ils ont entra�n� une r�duction de la pollution atmosph�rique, mesur�e par AIRPARIF, et permettent une augmentation de la vitesse et de la r�gularit� des bus et des taxis. La mise aux normes Mobilien du r�seau de bus francilien doit se poursuivre et doit concerner � terme toutes les lignes de bus afin d?avoir une qualit� de service proche d?un m�tro de surface. Nous proposons, dans un amendement, d?am�liorer en priorit� les bus reliant Paris � la banlieue et que la mise en circulation des bus de grande capacit� soit d�velopp�e, comme cela s?est fait r�cemment sur la ligne 62, ce qui a eu un effet b�n�fique sur la fr�quentation de cette ligne.

Des pistes innovantes doivent aussi �tre recherch�es sur les infrastructures actuelles, notamment en r�servant une file de circulation aux transports en commun, au covoiturage, aux taxis, aux v�hicules d?urgence, aux v�hicules propres sur le p�riph�rique et sur les autoroutes franciliennes, en commen�ant par une liaison Paris Roissy par l?autoroute A1. Le deuxi�me enjeu est celui de la r�duction de la circulation motoris�e et des nuisances qu?elle induit. Le P.D.P. fixe un objectif de r�duction de 40 % du trafic motoris� en 2020 par rapport � 2001. Pour r�pondre aux urgences et notamment � l?urgence climatique, nous estimons que la Ville doit se fixer un objectif plus ambitieux de 50 %.

L?�tude de l?accidentologie � Paris met en �vidence la responsabilit� de la vitesse et des exc�s de vitesse comme cause premi�re des accidents. C?est pourquoi nous proposons de r�duire la vitesse maximale sur le p�riph�rique ainsi que sur les voies expresses o� la vitesse maximale est aujourd?hui port�e � 70 km/h. Au-del� de la r�duction du nombre et de la gravit� des accidents, une telle mesure est de nature � r�duire le bruit routier, notamment la nuit, pour des dizaines de milliers de Franciliens qui vivent de part et d?autre du p�riph�rique ou � proximit� des quais. En outre, les couvertures de p�riph�rique doivent �tre poursuivies l� o� elles sont possibles et l?Etat doit prendre ses responsabilit�s en s?engageant financi�rement � la hauteur des besoins existants.

A terme, la requalification des voies expresses en boulevards urbains les rendra moins accidentog�nes et moins bruyantes. Il s?agit �galement de relier la Ville et son fleuve, de retrouver Paris et la Seine, aujourd?hui s�par�es par des voies autorouti�res. A terme, nous devons supprimer tous les points noirs du bruit. Nous devons avoir cette exigence et cet objectif. Le bruit est en effet la premi�re nuisance environnementale et nous devons avoir comme objectif qu?aucune zone ne soit � plus de 60 d�cibels le jour ou � plus de 65 d�cibels la nuit. C?est encore le sens d?un amendement que nous d�posons. Cela concerne, bien entendu, au premier rang, le boulevard p�riph�rique, mais aussi d?autre voies tr�s bruyantes comme les grandes avenues et boulevards parisiens.

Nous proposons �galement un plan de traitement pluriannuel des points noirs de la s�curit� routi�re, de sorte que les dix carrefours et les dix voies les plus accidentog�nes de Paris telles qu?elles ont �t� identifi�es par la Pr�fecture de police soient trait�es dans la prochaine mandature. Nous proposons �galement de limiter � 30 kilom�tres heure la vitesse maximale sur les voies de desserte locale � Paris, qui ne figurent pas au r�seau principal de voirie. Cela concerne l?essentiel environ, 90 % des rues parisiennes.

Et je voudrais dire ici notre d�ception que l?Ex�cutif ne reprenne pas cet amendement, dans la mesure o� des villes comme Nogent-sur-Marne ou encore Sceaux, cela vient d?�tre pr�cis� par Pierre MANSAT, mettent en ?uvre ces dispositifs ou, en tout cas, projettent de les mettre en ?uvre.

Une ville pacifi�e o� on roule au maximum � 30 kilom�tres heure en dehors de quelques grands axes, o� traverser n?est plus un danger, est-ce une utopie ? Pourtant, il me semble que les maires de ces communes qui ont mis en ?uvre ces mesures ou projettent de le faire ne sont pas de doux r�veurs.

La Ville de Paris, c?est aussi une ville o� les places redeviennent des lieux de vie, et non plus simplement des lieux de passage, dont la travers�e par les pi�tons et les cyclistes est s�curis�e. A cet �gard, un certain nombre de places de Paris m�ritent d?�tre trait�es, non seulement celles qui sont mentionn�es dans le P.D.P., mais �galement la place de la Concorde, la place de la R�publique ou la place de la Nation.

Paris a �galement la chance d?avoir deux bois, mais, aujourd?hui, ces poumons verts sont mal en point en raison du trafic de transit, comparable � celui d?une autoroute, et de la sur-occupation de certains lieux, particuli�rement le week-end.

Les orientations contenues dans le P.D.P. sont, il faut le dire, d�cevantes et, qui plus est, en retrait des engagements pris dans la charte des bois.

C?est la raison pour laquelle nous avons d�pos� un amendement pour r�duire et organiser le stationnement dans le bois, augmenter le p�rim�tre des espaces sans circulation automobile, en fermant provisoirement, dans le cadre de ?Paris respire?, ou d�finitivement certaines voies du bois.

L?extension horaire de ?Paris respire? est �galement une priorit�. En p�riode d?heure d?�t�, une r�ouverture � la circulation � 18 heures intervient au plus fort de la fr�quentation des promeneurs, g�n�rant frustration et incompr�hension.

L?extension aux samedis et aux vacances scolaires d?�t� m�rite �galement une mise en ?uvre rapide.

Autre question importante, la circulation des deux-roues motoris�s. Si ceux-ci occupent moins d?espace qu?une automobile, il n?en demeure pas moins que le d�veloppement rapide du trafic des deux-roues motoris�s engendre des nuisances comme la pollution de l?air et le bruit ou l?envahissement des trottoirs.

Les conducteurs de deux-roues motoris�s sont aussi les plus expos�s aux accidents de la circulation et peuvent repr�senter un danger pour les plus fragiles, surtout lorsque certains ind�licats roulent sur les trottoirs.

Aussi, la ma�trise de la circulation des deux-roues motoris�s, leur int�gration dans la ville, est un enjeu particuli�rement important.

Venons-en aux d�placements � vocation �conomique. Nous sommes en accord avec les orientations globales du P.D.P. : d�veloppement du fret ferroviaire et fluvial, am�lioration des conditions de livraison, facilitation des d�placements � vocation �conomique, en accord avec les orientations des d�placements � vocation �conomique, avec notamment des r�gles qui permettront de reconna�tre le stationnement d?utilit� sociale pour les infirmi�res lib�rales, par exemple.

En conclusion, je voudrais indiquer que la politique que nous mettons en ?uvre depuis six ans a invers� la tendance par rapport aux mandatures pr�c�dentes et va dans le bon sens.

Nous devons voir plus loin. Le P.D.P. prend la mesure de ce d�fi, parfois peut-�tre avec des formulations prudentes qui peuvent faire douter de la volont� et de l?ambition � atteindre les objectifs fix�s. Nous devons donc prendre les mesures ad�quates pour que nous assurions aux g�n�rations futures un droit � la mobilit� qui soit �cologiquement soutenable. C?est une imp�rieuse n�cessit�.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je donne la parole � Sophie MEYNAUD.

Mme Sophie MEYNAUD. - Madame la Maire, chers coll�gues.

Comme le disait Jean VUILLERMOZ tout � l?heure, le P.D.P. doit r�pondre � une question fondamentale. Quelle ville ou plut�t quelle m�tropole souhaitons-nous pour demain ? Avec quels moyens d?action et quelle strat�gie pour construire un nouveau mod�le de mobilit�, plus respectueux de l?environnement ?

La r�ponse � construire est forc�ment ardue, d?autant qu?il existe un paradoxe �vident entre la r�alit� institutionnelle d�terminant les cadres d?action en mati�re de mobilit� et la r�alit� quotidienne v�cue par des milliers de Franciliens dont, bien s�r, les Parisiens.

Comme le rappelait Jean VUILLERMOZ, le p�rim�tre du P.D.P. est l�galement parisien, mais il doit s?int�grer � un syst�me tout � fait complexe, caract�ris� par l?�clatement des comp�tences entre collectivit�s nombreuses et � vocation diff�rente, pour ce qui concerne les transports et les am�nagements urbains.

Or, la mobilit� des personnes, les d�placements quotidiens ou occasionnels, dont les motifs sont multiples, n?ont que faire de ces obstacles administratifs et institutionnels. Le r�seau du m�tro parisien s?int�gre � un dispositif con�u � l?�chelle de l?ag-glom�ration, tout comme le r�seau routier, et l?�volution du r�seau de bus et de tramway le montre �galement.

La mobilit� fonctionne en r�seau et il est �vident que l?approche pertinente d�passe largement les fronti�res parisiennes, y compris pour des projets intervenant seulement � l?int�rieur de Paris.

C?est l�, Madame la Maire, que nous devons progresser.

Pierre MANSAT l?�voquait � juste titre, tout � l?heure, la conf�rence m�tropolitaine, mise en place en juillet 2006, est un espace privil�gi� de dialogue et de concertation au niveau de la zone dense ; un espace qui a pu permettre un travail partag�, qui a profond�ment enrichi le P.D.P., mais aussi nos mani�res de voir.

Alors que nous avons, � Paris m�me, la volont� de transformer en profondeur les modes de d�placement, notamment en r�duisant fortement la place de l?automobile, nous avons parall�lement le devoir de garantir aux Parisiens et aux Franciliens un niveau d?offre de d�placement structurant d?agglom�ration au moins �quivalent, au mieux v�ritablement am�lior�.

Pour cette raison, je suis convaincue, les �lus du groupe communiste sont convaincus que les conditions de mise en ?uvre des requalifications des axes routiers structurants de l?ag-glom�ration, que la mise en place d?offres alternatives de part et d?autre du boulevard p�riph�rique, que la d�finition des moyens n�cessaires � mobiliser pour permettre un report modal optimal, doivent continuer d?�tre examin�s et d�battus au sein de la conf�rence m�tropolitaine, c?est-�-dire � une �chelle � la hauteur des enjeux de mobilit� du c?ur de l?agglom�ration. Et c?est le sens de l?amendement n� 124 que nous avons d�pos�.

Pour la pr�cision, Madame la Maire, lorsque j?�voque des offres alternatives, que les choses soient claires. Il s?agit d?abord et avant tout des transports en commun. Les objectifs que nous nous fixons resteront d?une �ventualit� tout � fait th�orique si les transports en commun ne b�n�ficient pas d?une �volution quantitative et qualitative v�ritablement significative.

Il ne s?agit pas non plus de s?appuyer seulement sur le d�veloppement des bus ou des nouveaux usages du v�lo qui font l?objet d?une attention tout � fait justifi�e et qui ont une importance �vidente dans les dispositifs d?avenir envisag�s, mais nous parlons bien aussi d?un renforcement important de l?offre de m�tro et de R.E.R., c?est-�-dire d?infrastructures lourdes de transports collectifs � l?�chelle de l?agglom�ration, y compris dans les liaisons de banlieue � banlieue.

Je tiens � le souligner particuli�rement car c?est une certitude, les reports modaux envisag�s sur le v�lo, le bus ou la marche � pied seront largement insuffisants pour compenser l?augmentation des besoins de d�placement g�n�r�s.

En effet, j?ai beaucoup entendu parler de marche � pied, ces derniers mois et tout � l?heure encore. La marche � pied, c?est bien ; c?est bon pour la sant�, c?est vrai. Moi-m�me j?adore marcher. Mais, soyons s�rieux. Le report modal fond� sur la marche � pied ne peut pas tenir une place pr�pond�rante dans les projets que nous construisons.

Pour m�moire, seulement 17 % des d�placements actifs parisiens sont effectu�s � pied pour se rendre au travail et cette part reste insignifiante - encore une �vidence -, comme mode principal pour les Franciliens se rendant � Paris ou pour les Parisiens se rendant en petite ou grande couronne.

Le principe de ville des courtes distances n?est pas et ne sera jamais une r�alit� pour l?agglom�ration parisienne.

Puis, les �lus du groupe communiste vous l?avaient d�j� exprim� au moment des d�bats relatifs au Plan local d?urba-nisme, Paris n?est pas un village. Paris est autant la ville des Parisiens que des Franciliens. Paris est le c?ur d?une m�tropole mondiale.

C?est pourquoi, Madame la Maire, il y a chez ceux qui fondent leur vision urbaine sur le mythe du village urbain une forme de m�pris de la banlieue et une volont� d?entre soi que je ne peux raisonnablement cautionner.

A l?heure o� nous participons � la construction des quinze � vingt prochaines ann�es, nous nous devons d?�tre extr�mement attentifs � ne pas c�der � ces sir�nes du repli sur soi.

Deuxi�me id�e, pour r�pondre aux besoins de la mani�re la plus ad�quate pour construire une vision commune de l?agglom�ration centrale, les collectivit�s de la zone dense doivent pouvoir disposer d?un outil permettant de construire un diagnostic commun et partag�.

Vous �voquez, dans le projet de d�lib�ration, la mise en commun des donn�es disponibles pour les projets int�ressants les collectivit�s voisines. Vous parlez �galement de coordination entre les services des communes. Tout cela va dans le bon sens, mais je vous propose d?aller plus loin et d?�tre � l?origine de la mise en place d?une structure sp�cifique d�di�e � l?analyse et � l?�valuation des politiques publiques des d�placements conduites au c?ur de l?agglom�ration.

C?est l?objet de l?amendement n� 229 que nous vous proposons, visant � cr�er un observatoire de la mobilit� � l?�chelle de la zone dense. Cet observatoire permettrait de mutualiser les moyens d?expertise des collectivit�s de l?agglom�ration parisienne qui rel�vent des d�fis communs.

Comme je l?�voquais tout � l?heure, alors que nous avons � Paris la volont� de transformer en profondeur les modes de d�placement, notamment en r�duisant fortement la place de l?automobile, nous avons le devoir de garantir aux Parisiens et aux Franciliens un niveau d?offre de d�placements au moins �quivalent, au mieux v�ritablement am�lior�.

Pour cette raison, l?am�lioration de la qualit� des transports doit �tre au c?ur des objectifs du P.D.P.

Aujourd?hui, plus de 10,5 millions de d�placements sont effectu�s � Paris, tous modes confondus. D?ici � 2020, cette demande de d�placements devrait encore s?accro�tre. La part des d�placements r�alis�s en transport en commun est actuellement de 40 %, repr�sentant 63 % des distances parcourues � Paris. Les d�placements effectu�s en voiture particuli�re repr�sentent, quant � eux, 21 % des d�placements concernant Paris et 51 % des d�placements internes � Paris de plus de 2 kilom�tres.

Notre projet de P.D.P. pr�voit des objectifs ambitieux en mati�re de r�duction du trafic automobile : moins 26 % en 2013 et moins 40 % en 2020. Il pr�voit �galement une augmentation significative de l?offre des transports en commun : plus 20 % en 2012 et plus 30 % en 2020.

Le report modal de la voiture vers des solutions alternatives, et notamment vers les transports en commun, d�pendra de la nature et de la qualit� de l?offre suppl�mentaire qui sera apport�e d?ici � 2020.

Aussi, les renforcements de l?offre de transports, et particuli�rement aux heures de pointe o� la charge est d�j� satur�e sur le r�seau lourd et le r�seau de surface, sont indispensables pour am�liorer la qualit� de transport des voyageurs actuels et futurs.

Pour cette raison, nous vous proposons, Madame la Maire, au travers d?un v?u r�dig� conjointement avec les �lus du groupe M.R.C. :

- que des objectifs chiffr�s de taux de charge maximum, ainsi que des objectifs d?�volution des voyages offerts aux heures de pointe, soient fix�s dans le P.D.P. pour les �ch�ances 2013 et 2020 sur les diff�rents r�seaux de transport en commun ;

- que ces objectifs permettent un gain sensible de confortpour les voyageurs, correspondant � moins de quatre voyageurs par m�tre carr�.

Ce v?u est le n� 22.

Voil�, Madame la Maire, chers coll�gues, les remarques sur lesquelles je souhaitais attirer votre attention et je vous remercie de r�pondre � nos propositions.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Madame MEYNAUD.

Avant de donner la parole � Mme Laurence DOUVIN, je vous annonce que la 3e Commission se r�unira � 13 heures en salle 3.

Madame Laurence DOUVIN, vous avez la parole.

Mme Laurence DOUVIN. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, le Plan de d�placements de Paris sort enfin du tunnel... en l?absence regrettable du Maire de Paris � la tribune !

Ce plan est d�cal�.

Il est d�cal� parce que cela fait six ans que vous appliquez votre politique en utilisant les encombrements comme outil de r�gulation de la circulation.

Il est d�cal� aussi parce que, un an avant la fin de la mandature, son adoption d�finitive n?aura pas lieu devant notre Assembl�e.

Alors, nous sommes � contretemps. Ce plan montre ainsi sa vraie nature : il est un avant-programme �lectoral parisien et non pas un d�bat d?orientation qui devait �tre pr�sent� aussi � la R�gion et au S.T.I.F., ce qui n?est pas le cas.

Ce plan r�sulte, d?autre part, d?une concertation en trompe-l??il. Depuis le mois d?ao�t 2001, o� nous avons trouv� en rentrant de vacances la rue de Rivoli d�figur�e et condamn�e aux embouteillages perp�tuels, jusqu?� aujourd?hui o�, pour les futures stations de location de v�los, vous venez seulement d?envoyer en urgence un dossier aux arrondissements, que vous aviez totalement oubli� de consulter, vous d�montrez que vous ne pratiquez pas la concertation.

En juillet 2005, notre Assembl�e s?�tait prononc�e sur un texte qui devait servir de base � la concertation dans les arrondissements.

Un an apr�s, en juillet 2006, � surprise, nous d�couvrons gr�ce � la presse un projet de Plan de d�placements de Paris compl�tement diff�rent !

Devant les protestations suscit�es par une telle m�thode, pas vraiment participative - n?est-ce pas, Monsieur le Maire ! -, vous vous r�signez � organiser une consultation suppl�mentaire.

Mais quelle consultation ?

S?il s?agit des arrondissements, les r�unions ont plus servi � la projection sur grand �cran de vos objectifs qu?au recueil de l?opinion des habitants. Evidemment, nous aurions d� nous souvenir de la fa�on dont vous aviez d�j� trait� les arrondissements et les conseils de quartier lors de l?examen du P.L.U.

S?il s?agit de ce que vous avez appel� la Conf�rence m�tropolitaine, soyons s�rieux ! Vous avez principalement r�uni vos amis ! Cette instance n?est pas repr�sentative. Vous n?avez pas d� entendre la protestation des �lus du Val-de-Marne qui, jeudi dernier, ont r�clam� une r�elle concertation avec les trois d�partements de la petite couronne et la R�gion ; vous n?avez pas d� lire non plus la motion du Conseil g�n�ral de l?Essonne qui a demand� la m�me chose en l?�tendant � la grande couronne. Votre s�quence de rattrapage a manifestement �chou�.

Mais, plus grave, la lecture attentive de ce plan montre sa principale caract�ristique : il est un aveu d?impuissance. En effet, chaque ligne du plan ne fait que souligner ce qu?il n?est pas : �tre � la seule �chelle vraiment pertinente, celle de l?agglo-m�ration.

Et tout ceci est d?une telle �vidence que vous avez d� vous-m�me faire la distinction entre recommandations, pr�conisations et r�glementation, mais vous vous �tes bien gard� de faire la proportion entre les trois et quand on essaie de se livrer � une d�marche v�rit� pour calculer ce qui est du ressort de la Ville de Paris et ce qui ne l?est pas, on s?aper�oit que 80 % des mesures de ce plan ne sont pas de la comp�tence seule de la Ville de Paris.

Que reste-t-il alors, sinon beaucoup de vent et un plan strictement parisien bas� sur votre bilan, un bilan �loquent ? En effet, en six ans, vous avez organis� la punition des Parisiens :

- vous avez d�pens� un maximum d?argent en investissements de voirie ;

- vous avez �ventr� nos rues, en m�prisant la g�ne apport�e aux riverains et aux commer�ants ;

- vous avez rendu illisibles les modalit�s de circulation,pour les automobilistes comme pour les pi�tons ;

- au m�pris des risques d?accident engendr�s, vous avezentass� voitures, camionnettes, v�hicules de transport de marchandises, deux-roues motoris�s sur une voirie toujours plus restreinte, causant encombrements, pollution et g�n�rant surtout exasp�ration et intol�rance ;

- vous avez aussi gaspill� des milliers d?heures, quiauraient d� �tre productives pour l?�conomie parisienne, en temps perdu dans les embouteillages ; vous �tes comptable de ces heures perdues dont le co�t est �valu� � 1 milliard d?euros par an.

Et, dans la lign�e de ce bilan, le plan que vous nous proposez est mortif�re pour l?�conomie parisienne. D?ailleurs, la Chambre de commerce et d?industrie ne s?y est pas tromp�e, elle a donn� un avis tr�s net, en stipulant que ce plan �tait de nature � affaiblir l?�conomie et en s?�levant clairement contre vos projets de restriction du trafic. Philippe GOUJON interviendra sur ce point.

Vous avez aussi introduit la p�nurie du stationnement pour tous, r�sidents comme visiteurs, en diminuant drastiquement le nombre de places en surface. Ce faisant, vous avez provoqu� 15 % de circulation de plus, due aux utilisateurs qui tournent en cherchant une place. Un peu de pollution suppl�mentaire ! Vous supprimez les places de stationnement en surface � tour de bras, mais vous n?offrez rien en compensation, pas de places en sous-sol, sans vous soucier des cons�quences, que ce soit pour l?�conomie ou la vie des familles. V�ronique BALDINI pr�sentera nos propositions.

Alors, tout cela pour quoi ? Pour qui ?

Les Parisiens circulent peu en voiture. Seulement 53 % des foyers en ont une, et encore, ils ne sont que 60 % de ce pourcentage � l?utiliser tous les jours et 16 % une fois par mois. Mais peu vous importe ! Vous choisissez de p�naliser indistinctement Parisiens et Franciliens par une restriction du trafic avec des goulots d?�tranglement aux portes de Paris, sur les grands axes et en envisageant de restreindre leur acc�s aux voies sur berges ou au boulevard p�riph�rique.

S?agit-il de supprimer le trafic de transit dans Paris. Auquel cas, nous applaudirions des deux mains ! Eh bien, non ! Puisque, dans le cadre du S.D.R.I.F., vous vous opposez � l?Etat pour des travaux autoroutiers en p�riph�rie, qui permettraient �videmment de diminuer fortement ce trafic.

Quelle contradiction !

En fait, vous vous �levez contre tout le trafic en voiture, d?o� qu?il vienne et quels que soient les besoins des banlieusards qui n?ont pas d?autre moyen de venir sur Paris, des familles auxquelles une voiture peut �tre n�cessaire pour se d�placer, des personnes �g�es ou handicap�es qui ne prennent pas facilement les transports en commun, des artisans, des livreurs, etc.

La lutte contre la pollution a �t� votre grand argument pour justifier cette politique. Mais que prouve l?enqu�te d?AIRPARIF, dont vous r�p�tez � l?envi les enseignements qui vous arrangent en ne tenant pas compte des autres ?

Si le trafic a baiss� de 17 % depuis 2001, comme vous le dites, pourquoi votre politique n?a-t-elle pas fait baisser d?autant la pollution ? Si elle �tait efficace, la pollution imputable aux effets de la politique municipale aurait donc d� baisser d?un pourcentage �quivalent � 17 %. Cela n?a pas �t� le cas. Ce qui prouve bien que vos mesures ne sont pas les bonnes et Patrick TR�M�GE vous le montrera dans un instant.

Vous avez �galement r�p�t�, chaque fois que cela vous �tait possible, que 93 % de la voirie �tait r�serv�e aux voitures et seulement 7 % aux autres modes. Le probl�me, c?est que r�p�ter une inexactitude ne la rend pas vraie. La voirie, les 93 % dont vous parlez, appartient � l?ensemble des usagers parce qu?ils s?y retrouvent tous, bus compris, taxis compris, v�los compris, aux carrefours et chaque fois qu?il n?y a plus de couloir.

Alors, qui donc a gagn� � votre politique ?

Pas les deux-roues motoris�s qui voient le nombre d?accidents augmenter et les amendes pour stationnement interdit se multiplier puisqu?ils ne trouvent pas suffisamment de places pour stationner.

Pas les livreurs, qui voient le temps n�cessaire � leur livraison augmenter de 20 % et qui effectuent leur travail dans des conditions toujours plus stressantes.

Pas les commer�ants, qui voient dans les zones am�nag�es leurs recettes baisser dangereusement pour la simple raison qu?ils ont besoin de la client�le de passage pour r�aliser leur chiffre d?affaires et que celle-ci ne peut plus ni acc�der ni stationner.

Pas les habitants voisins des zones am�nag�es puisqu?ils supportent les cons�quences des reports sur des voies qui n?ont pas �t� faites pour cela. Ce qui a provoqu� le r�veil des klaxons au grand dam de ceux qui n?y sont pour rien et ne font que supporter les nuisances.

Pas les automobilistes �videmment, cela va sans dire.

Apparemment pas les cyclistes, puisqu?ils se plaignent des am�nagements et de la discontinuit� des itin�raires et que leur nombre n?atteint toujours pas 2 % des d�placements.

Faut-il parler des utilisateurs des transports collectifs ?

Nous attendons toujours les r�sultats significatifs des bus Mobilien alors que la fr�quentation des bus a baiss� de 5 % depuis 2001.

Quant � ceux du m�tro et du R.E.R., ce sont les grands oubli�s de votre politique. Et les conditions de circulation sur certaines lignes ne sont pas dignes d?une capitale comme Paris ; Brigitte KUSTER en parlera tout � l?heure.

Partant d?un tel bilan, comment croire � vos objectifs ?

Pourtant, ils sont nombreux et pr�cis, que ce soit en termes de pollution, de volume de trafic ou d?offres de transports collectifs. Et comment ne pas y souscrire ?

Comprendre comment ils ont �t� calcul�s est, par contre, mission impossible et nous en demanderons l?expertise.

Comment les atteindre est encore plus myst�rieux.

Pour diminuer la circulation automobile, il n?y a qu?un moyen s�rieux : c?est la r�alisation d?infrastructures de transports collectifs de grande capacit�, principalement en banlieue et autour de Paris. Et d?ailleurs, vous ne vous privez pas d?�num�rer les �quipements que vous souhaitez voir mener � bien. M�tro, R.E.R., bus, tram, rien n?est oubli�.

Il ne reste plus que 2 probl�mes � r�soudre.

Premier probl�me : il n?y a aucune priorit� dans votre �num�ration, tout est mis sur le m�me plan comme si tout �tait possible.

Second probl�me : rien n?est financ�. Et pour cause, ce n?est pas la Ville de Paris qui en d�cide, elle ne d�tient pas les cordons de la bourse. Et le S.T.I.F. comme la R�gion Ile-de-France ont bien d?autres priorit�s que la Ville de Paris.

Madame la Maire, ce plan ressemble donc beaucoup plus � un exercice d?illusionnisme o� vous vous appliquez � faire r�ver les Parisiens sans avoir les moyens de les satisfaire.

Personnellement, j?aime bien r�ver mais j?aime encore mieux les r�ves qui deviennent r�alit�.

On h�site � la lecture de ce plan entre le p�re No�l et le p�re Fouettard. L?objectif est bon mais la m�thode est mauvaise et la hotte est vide puisque la bourse est plate.

Vous nous pr�sentez aujourd?hui un plan qui est, en fait, le m�me que celui qu?en juillet dernier, vous avez diff�r�. La seule modification que vous y apportez est, en fait, un leurre. Il s?agit de la coordination des projets de restriction de la voirie avec la mise en service de transports collectifs suffisants pour compenser la diminution de la circulation.

C?est tellement un leurre que la semaine derni�re, votre adjoint a vendu la m�che. Il n?a pas pu attendre la discussion devant notre Assembl�e pour d�clarer - je cite : ?Il faudra peut-�tre aller plus loin? et - je cite toujours : ?Si ?Les Verts? avaient la majorit�, ce plan serait diff�rent?.

Alors, mettez-vous d?accord. Il s?agit d?un plan � 15 ans et avant m�me son adoption, il ne suffit pas � vos alli�s.

Toutes les villes qui ont d�cid� d?une restriction de la circulation, que ce soit Londres ou Stockholm, ont r�alis� auparavant une augmentation des transports collectifs n�cessaire avant et non apr�s.

Ce plan manque enfin d?une vision d?avenir.

Sous couvert de tout citer sur le m�me plan, de la fermeture des voies sur berges � la multiplication des livraisons aux particuliers puisqu?ils sont interdits de voiture, on ne trouve aucun projet d?envergure. Rien que la conception d?une ville forteresse ferm�e aux autres, une ville ronronnant sur elle-m�me sans grand projet de d�veloppement, une ville mus�e repli�e sur son patrimoine, une ville o� il convient de limiter les d�placements et de contenir l?expansion �conomique.

Eh bien, ce n?est pas notre conception, ce n?est pas notre ambition sur Paris.

C?est pourquoi nous avons d�pos� 177 amendements et voeux qui indiquent clairement nos priorit�s. Et nous sommes ouverts � toute �tude n�cessaire ou � toute exp�rience nouvelle sans tabou et sans dogmatisme pour diminuer la circulation automobile comme le font toutes les autres villes europ�ennes.

Pour �voquer quelques-unes de nos priorit�s qui seront d�velopp�es par mes coll�gues, je citerai donc le d�veloppement des transports publics �tudi� bien s�r en collaboration avec l?ensemble des partenaires concern�s, avec des choix prioritaires en faveur du m�tro, du R.E.R. et d?une infrastructure circulaire de grande capacit� desservant la couronne et r�pondant vraiment aux besoins des habitants de l?agglom�ration, la cr�ation de parcs de dissuasion en grande couronne � laquelle la Ville de Paris doit contribuer, la possibilit� d?un recours pour les investissements lourds aux partenariats public priv�.

La mesure la plus efficace pour diminuer la pollution, c?est bel et bien celle-l�, ce qui n?exclut pas une politique ambitieuse de promotion des v�hicules propres.

Dans Paris, nous voulons une �valuation objective de ce qui a �t� fait et appliquer le principe que tout nouvel am�nagement fasse l?objet d?une v�ritable concertation pr�alable avec les riverains.

En mati�re de circulation, nous demandons que toute restriction de la circulation soit pr�c�d�e d?une offre alternative de transports collectifs discut�e avec nos partenaires de l?agglom�-ration.

En mati�re d?espaces publics, nous sommes favorables � la polyvalence de la voirie et au marquage de celle-ci assortie d?une surveillance, plut�t que de voir nos rues d�coup�es en lani�res avec des murets g�n�rateurs d?accidents.

Les nouveaux am�nagements doivent �tre revus en fonction de leur accidentologie, notamment pour prot�ger les pi�tons utilisateurs prioritaires et vuln�rables.

La construction de parcs de stationnement doit compenser la suppression des places de surface et apporter la r�ponse � la p�nurie actuelle.

L?effort en faveur du stationnement des deux-roues motoris�s doit �tre plus rapide.

En conclusion, je dirais que le droit � la mobilit� est ouvert � tous et pas seulement � certains. Toutes les cat�gories d?utilisateurs ont droit au respect et non certaines au m�pris.

Nous sommes tous solidaires du m�me environnement et du m�me cadre de vie et l?effort personnel de chacun en faveur d?une plus grande utilisation des transports collectifs et des modes doux doit �tre assorti d?une d�marche globale dans les domaines de la construction du logement, des modes de vie, de la consommation.

C?est dans cet esprit constructif que le groupe U.M.P. apporte sa contribution afin de faire de ce Plan de d�placements de Paris un vrai plan de d�placement durable.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Madame Karen TA�EB, vous avez la parole.

Mme Karen TA�EB. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, j?interviendrai sur le d�veloppement des services et la logistique urbaine, un th�me qui occupe une place importante dans le P.D.P. mais qui est pourtant assez peu soulign�. Autant que la place � accorder � la voiture dans Paris et celui des financements des transports publics, le d�veloppement des services li�s aux d�placements transformera � l?horizon 2020 le visage des d�placements � Paris. Cela va d?une meilleure gestion des feux de circulation � l?auto partage par exemple.

Ce changement essentiel d?approche ne se fera pas en un jour et ne sera pas chose ais�e mais fixer aujourd?hui les orientations de la mobilit� durable � Paris, ce n?est plus seulement projeter de construire des m�tros et d?am�nager des voies, c?est aussi compl�ter ces projets indispensables en proposant des services concrets � tous ceux qui se d�placent en leur facilitant la vie, je dirais, par petites touches.

Cette s�ance du Conseil de Paris est assez riche en illustration des nouveaux services li�s au d�placement. Nous le verrons demain lorsque nous examinerons le projet d?attribution du march� couplant publicit� et v�los en libre-service. Quelle innovation pour les Parisiens et les visiteurs de Paris ! Quel gain de mobilit� et quelle libert� offerte !

Nous le verrons demain aussi lorsque nous nous pencherons sur la cr�ation du label ?Auto partage?, qui a vocation � encourager l?offre et la demande des services d?auto partage.

Le Plan de d�placements de Paris contient ainsi une grande diversit� de mesures de ce type.

Je citerai par exemple le projet d?une meilleure gestion des feux de circulation pour une meilleure s�curit� et une meilleure circulation des automobiles.

Le projet de plateformes de mise en relation des propri�taires de places de stationnements disponibles et des automobilistes r�sidents qui en recherchent est un autre exemple.

Un projet qui apportera un gain de temps et d?agr�ment important pour les Parisiens concern�s et qui permettra d?exploiter beaucoup mieux le potentiel de stationnements parisiens souterrains.

Je citerai �galement l?id�e des taxis collectifs que j?appelle �galement ?covoiturage en taxi? et que je propose depuis longtemps. Mentionn�e dans le P.D.P., cette id�e n�cessite encore �tude et r�flexion mais ouvre aux Parisiens d?int�ressantes perspectives d?utilisation des taxis � prix modiques.

Pour autant, ces nouveaux services ne se limitent pas au d�placement des personnes. Ceux-ci b�n�ficient �videmment d?une visibilit� toute particuli�re mais ne doivent pas occulter les progr�s qu?ils ouvrent �galement dans le domaine des transports de marchandises.

Dans ces progr�s, r�side un enjeu important du Plan de d�placements de Paris car le fonctionnement �conomique de Paris g�n�re le transport de plus de 32 millions de tonnes de marchandises, transport - on l?a dit - responsable de 60 % des �missions de particules polluantes et de 25 % des �missions de gaz � effet de serre. Un enjeu capital m�me, dans la mesure o� � Paris le trafic de marchandises augmente plus vite que celui des voyageurs.

Or, le potentiel d?�volution des transports de marchandises est consid�rable puisque seulement pr�s de 10 % des tonnages sont transport�s par voie ferroviaire ou fluviale.

Le Plan de d�placements de Paris propose ainsi une vision nouvelle de la logistique parisienne qui repose en grande partie sur ces services li�s aux d�placements. Il s?agira, dans les ann�es � venir, de rationaliser les mouvements logistiques et de massifier les flux, sans quoi le recours au fer ou au fleuve n?est gu�re soutenable d?un point de vue �conomique.

Pour ce faire, le P.D.P. pr�voit de mettre en place un syst�me d?information mettant en relation chargeurs et logisticiens. Cette mesure qui demandera du temps et de la concertation avec les acteurs �conomiques r�pond � une demande que mon groupe a port�e et dont il avait d�j� souhait� l?inscription dans le Sch�ma directeur r�gional �conomique.

Elle devra �galement �tre compl�t�e par la cr�ation d?un r�seau relativement dense d?espaces logistiques urbains et de bureaux de ville dont le r�le sera de concentrer localement les marchandises pour les distribuer ensuite au moyen de v�hicules non polluants.

Ces mesures sont certes tr�s techniques. Elles manquent peut-�tre m�me d?attrait, mais elles n?en sont pas moins prometteuses et permettront certainement de r�duire sensiblement la circulation li�e aux marchandises. Elles ne doivent pas rester lettre morte. Ce sera d?ailleurs un moyen privil�gi� pour la Ville d?atteindre les ambitieux objectifs chiffr�s que le P.D.P. a fix�s pour le d�veloppement du transport de marchandises par le fer et par voie d?eau.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Madame TA�EB.

Je donne la parole � M. DARGENT.

M. Claude DARGENT. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire et chers coll�gues, le Plan de d�placements de Paris que nous examinons aujourd?hui a deux caract�res principaux. La continuit�, d?une part, et le volontarisme, de l?autre.

Je commencerai par la continuit�. Ce plan prolonge en effet la politique des d�placements telle qu?elle est conduite depuis 2001, � la suite des engagements pris par Bertrand DELANO� d�s le premier tour de l?�lection municipale. Le programme que nous avions alors propos� mentionnait en effet, en bonne place, le d�veloppement des transports publics et des diff�rents modes de d�placement, susceptibles de faire diminuer la place de la voiture dans la Capitale.

J?ai encore en m�moire ce t�moignage d?habitants qui nous expliquaient alors qu?ils �taient contraints d?utiliser leur automobile pour ne pas payer le stationnement au prix fort. C?est pour cela que nous avons diminu� d�s 2001 de fa�on consid�rable le co�t du stationnement r�sidentiel.

J?ai encore en m�moire �galement la fa�on dont nos concitoyens d�ploraient la lenteur des bus. C?est pourquoi nous avons propos� alors de mettre en place ce que nous appelions un v�ritable m�tro de surface qui s?est traduit par la cr�ation de couloirs r�serv�s aux bus, taxis et v�los.

Le plan que nous examinons aujourd?hui se situe dans la continuit� stricte de cette politique qu?il projette dans le moyen terme. Il pr�sente le grand avantage de susciter la r�flexion, rendant plus apparent le lien qui doit exister entre ces diff�rentes facettes ; un lien qui inscrit les diff�rents modes de d�placement dans la compl�mentarit� et dans la possibilit� de substituer l?un � l?autre.

Continuit� donc, mais volontarisme �galement. Dans ce domaine, comme pour les autres registres de l?action publique, le conservatisme est toujours un choix plus confortable pour un Ex�cutif. On le sait, tout changement suscite immanquablement la controverse.

Dans le domaine des d�placements, apr�s les d�lires des ann�es 1970 o� �tait proclam� la n�cessit� pour la Ville de s?adapter � l?automobile, ce constat avait conduit la majorit� chi-raco-tib�riste qui menait alors Paris � un immobilisme flagrant.

On en restait au tout ?automobile?, avec, bien s�r, le v?u pieux d?une am�lioration des transports en commun et quelques trac�s � la peinture sur la chauss�e, des couloirs de bus inop�rants d�s qu?il y avait un encombrement, c?est-�-dire au moment o� ils �taient suppos�s servir � quelque chose, et des pistes cyclables vite qualifi�es de couloirs de la mort par les usagers du v�lo.

La Municipalit� a fait, depuis 2001, le choix inverse, celui du volontarisme, dans ce domaine comme dans d?autres. Car, outre que l?encombrement d?une voiture individuelle en fait un mode de d�placement inadapt� � la ville dense, il g�n�re des nuisances consid�rables. Ses rejets participent � la pollution qui affecte la sant� de nos concitoyens.

D?autre part, la prise de conscience de sa contribution � l?effet de serre commence enfin � s?op�rer. Le bilan carbone de la Ville de Paris l?�tablit, le transport des personnes est une des trois grandes causes d?�mission, dans notre ville, � c�t� des b�timents, notamment � cause de leur chauffage, et du transport des marchandises.

Or, s?agissant des d�placements, par personne transport�e, la voiture individuelle est le mode de loin le plus nuisible dans ce domaine. Le volontarisme dont a fait preuve la politique municipale depuis 2001 en mati�re de r�duction de la place de l?automobile �tait donc, chers coll�gues, pr�monitoire.

Continuit� et volontarisme donc. Pour autant, ce P.D.P. nous fournit l?occasion d?une s�rie de pr�cisions et d?adaptations. Ainsi, la continuit� s?accompagne dans le Plan de d�placements de Paris d?un r�el pragmatisme. Les Parisiens qui utilisent leur automobile pour leurs d�placements quotidiens sont tr�s peu nombreux. Seuls 16 % se d�placent de cette fa�on, alors que plus des trois quarts d?entre eux pr�f�rent les transports publics.

Mais, parmi ces 16 %, beaucoup voudraient faire autrement. Or, ils n?en ont pas la possibilit�. Gr�ce � la ma�trise, trop tardive, sur le Syndicat des Transports d?Ile-de-France que le Gouvernement vient enfin de donner aux collectivit�s territoriales, nous avons pu prendre un engagement dans ce P.D.P. que toute nouvelle r�duction de la place de l?automobile soit d�sormais compens�e par l?am�lioration des transports alternatifs, de fa�on � offrir au citoyen concern� le moyen pratique d?abandonner l?usage de sa voiture.

Ce pragmatisme se traduit �galement dans l?amendement que j?ai d�pos� avec Patrick BLOCHE, au nom de notre groupe, et qui vise que soit d�sormais compens�e, dans les quartiers d�ficitaires, toute suppression de places de stationnement de surface li�e aux am�nagements de voirie d�cid�s par la Ville, dans le cadre de sa politique d?am�lioration des modes de d�placement alternatif.

Il faut le dire clairement ici, en effet, le groupe socialiste et radical de gauche tient � garantir les moyens concrets de la libert� pour les Parisiens de poss�der ou non une automobile. C?est l� un choix priv� dans lequel notre collectivit� publique n?a pas � interf�rer.

Notre responsabilit�, au demeurant tout � fait consid�rable, se limite � offrir les moyens permettant � nos concitoyens d?utiliser leur v�hicule aussi peu que possible dans Paris intra muros car un usage trop fr�quent cr�e les d�g�ts � l?environnement dont j?ai parl� plus haut.

Et si nous avons, d�s 2001, abaiss� le prix du stationnement r�sidentiel, c?est bien dans cette perspective. C?est aussi que cette libert� de d�tenir une automobile ne doit pas seulement �tre formelle et c?est pour cela que cette majorit� a d�cid� la r�alisation de deux nouveaux parkings r�sidentiels sous cette mandature et qu?elle n?en exclut pas d?autres � l?avenir.

Dans l?avenir, justement, des places de stationnement r�sidentiel seront fatalement amen�es � dispara�tre lors d?am�nagements de voirie. Dans les quartiers o� il y a p�nurie, le groupe auquel j?appartiens demande � ce que ces places soient compens�es, afin de laisser � nos concitoyens, et d?abord aux plus modestes d?entre eux qui sont les premiers touch�s, la libert� de d�tenir ou non une automobile.

Quand au volontarisme de la politique de d�placement qu?il s?agit de conduire dans les ann�es � venir il ne peut �tre que r�affirm�. Les r�actions de la droite dans ce domaine sont en effet atterrantes. Rappelons simplement en deux mots ici les conclusions r�centes du groupe d?experts intergouvernemental sur l?�volution du climat.

Le 2 f�vrier dernier, il a rendu public son rapport confirmant la responsabilit� humaine dans les changements climatiques en cours. Ce rapport donne ainsi une r�plique d�finitive aux sceptiques sur les origines du changement climatique. Il l?�crit clairement, la question n?est plus maintenant scientifique, mais politique. Comment les soci�t�s humaines vont-elles modifier leur fonctionnement ?

Or, la droite parisienne n?entend rien et ne veut rien faire. On a entendu la r�f�rence � AL GORE, mais, on le sait, la droite aime les hommes de gauche, soit quand ils sont morts, soit aussi �ventuellement quand ils sont �trangers et dans l?opposi-tion. Mais c?est � Georges BUSH que SARKOZY va faire all�geance quand il va aux Etats-Unis.

Il y a l�, de la part de la droite, une responsabilit� - je devrais dire une irresponsabilit� - majeure. Mesdames et Messieurs de la droite, comme je l?ai dit au Conseil du 15e arrondissement, et ce sera ma conclusion, devant votre insouciance face � la gravit� de la situation environnementale, votre attitude m?�voque irr�sistiblement le mot pr�t� � un de vos pr�d�cesseurs, un peu plus conscient que ses coll�gues de la situation. Il s?agissait alors de la question sociale et non pas de la question environnementale, mais le parall�le s?impose. Il avait dit : ?Nous dansons sur un volcan?. Telle est bien effectivement l?attitude qui est la v�tre aujourd?hui comme hier. Mais, dois-je vous le rappeler, cela s?�tait � l?�poque mal fini pour vous, c?�tait en effet en 1830 juste avant la R�volution de juillet.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Claude DARGENT.

Madame Genevi�ve BERTRAND, vous avez la parole.

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Merci, Madame la Maire.

A ce stade du d�bat, je voudrais faire quelques simples remarques de bons sens. Sur les raisons d?�tre du P.D.P., les constats et les exigences imposent d?adh�rer aux deux enjeux mis en fronton : la lutte contre le d�r�glement climatique et les pollutions, et l?am�lioration de la mobilit� de tous les Parisiens et Franciliens.

Rien ne peut se faire sans l?adh�sion des citoyens. Changer les habitudes, modifier des paysages urbains et des r�flexes conditionn�s n�cessite d?inlassables explications.

Je pense que la d�marche doit �tre � la fois rassurante et incitative.

Elle sera ?rassurante? si elle expose l?ensemble des prises de conscience des dangers, au niveau international et au niveau europ�en, comme au niveau national et r�gional. Du protocole de Kyoto aux directives europ�ennes sur l?air, sur l?eau, sur les normes de lutte contre les pollutions, tout doit �tre expliqu� aux citoyens.

Par exemple, les pots catalytiques, qui sont en vigueur en Allemagne depuis bien longtemps, sont une technique ancienne dont nos voisins europ�ens font un usage d�j� concluant. Nos lois fran�aises ne sont que la simple application de r�glements internationaux et europ�ens mais faites comme souvent, h�las, avec un s�rieux d�calage dans le temps. Toutes les m�tropoles d�velopp�es ont le m�me souci : faciliter les mobilit�s de toute nature sans oublier les activit�s �conomiques, les urgences, la sant� qui � Paris s?imbriquent �troitement avec la vie r�sidentielle.

L??incitativit�? va d�couler de la n�cessaire comparaison avec les grandes m�tropoles du monde et avec les bonnes id�es de villes fran�aises, m�me de petite dimension. A cet �gard, il est int�ressant de comparer Paris � Londres, � New York, � Tokyo comme le fait l?I.A.U.R.I.F., l?Institut d?am�nagement et d?urbanisme de la R�gion Ile-de-France. A cela pr�s que Paris ne se vit qu?au sein d?une agglom�ration de 11 millions d?habitants, tandis que Londres comprend une agglom�ration de 18 millions d?habitants, New York de 20 millions et Tokyo de 32 millions d?habitants.

A la diff�rence des trois autres villes, Paris ne poss�de pas d??hinterland?, c?est-�-dire d?implantations domicile - travail audel� de 40 kilom�tres. Ce qui explique la tr�s forte concentration des d�placements dans Paris et la petite couronne. Il en d�coule une pr�dominance de modes de d�placements qui est le fruit de l?histoire et de la g�ographie. Quelques chiffres sont �clairants : la voiture occupe � Paris 65 % des modes de d�placement contre 30 % � Tokyo. Elle repr�sente 59 % � Londres et 54 % � New York. En revanche, le m�tro ne repr�sente que 26 % des d�placements � Paris contre 64 % � Tokyo, 31 % � New-York et 22 % � Londres. Les autobus qui ne sont que 9 % � Paris et 6 % � Tokyo sont � New York de 16 % et m�me de 19 % � Londres.

Ces quelques chiffres suffisent � �clairer l?�mulation qui peut exister entre m�tropoles et l?utilit� d?avoir une vision �largie. C?est pourquoi j?ai trouv� avec soulagement dans le chapitre ultime du projet de P.D.P., au chapitre IX ?Evaluations?, deux petits paragraphes intitul�s ?Assurer une veille internationale?. Ils apportent bien que tardivement une bouff�e d?oxyg�ne utile face � la complexit� du probl�me.

Je concluerai en �voquant six toutes petites questions qui peuvent avoir de s�rieuses cons�quences.

Premi�rement, que font les m�tropoles face � l?invasion des 4x4, aussi polluants qu?inqui�tants ?

Deuxi�mement, que font les villes, � coeur historique et rues �troites, pour adapter les v�hicules de pompiers au format de la voirie et � la hauteur des habitations afin d?�pargner quelques places de stationnement ?

Troisi�mement, comment faire appliquer un code de la rue qui adoucirait l?usage de l?espace public par l?�ducation ?

Quatri�mement, comment g�rer les poussettes qui affluent dans les autobus et qui commencent � cr�er de s�rieux encombrements ?

Cinqui�mement, o� et comment faire stationner les deux-roues qui mangent de plus en plus d?espace public ?

Sixi�mement, pourquoi les autobus � Paris terminent-ils de plus en plus souvent leurs courses au milieu du parcours en laissant les passagers d�sempar�s ?

Beaucoup de grandes villes ont trouv� des solutions. A l?�vidence, l?utilisation de l?espace public est bien l?affaire de tous.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Madame BERTRAND.

Monsieur Yves GALLAND.

M. Yves GALLAND. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, clairement avec la pr�sentation du P.D.P. aujourd?hui la campagne �lectorale pour les �lections municipales commence aujourd?hui. Et l?intervention de Denis BAUPIN, sur ce qu?il analyse dans son intervention comme �tant la popularit� des mesures en mati�re de circulation est tout � fait r�v�latrice � cet �gard.

Le P.L.U. aurait pu �tre l?autre grand dossier catalyseur. Il ne l?a pas �t� car son calendrier de pr�sentation et de discussion �tait trop d�connect� de l?�lection municipale. L�, nous sommes � un an de l?�ch�ance, tout ceci ne vous a pas �chapp�, et curieusement le P.D.P., projet oh combien sensible et important, aura �t� par rapport au P.L.U. trait� a minima au Conseil de Paris. Qu?on en juge, pour l?un, trois s�ances de commission pour recueillir voeux et amendements, pour l?autre, un. Pour l?un, une s�ance particuli�re du Conseil et pour l?autre, un d�bat dans une s�ance normale.

Peut-�tre avez vous craint qu?un approfondissement des propositions et un d�bat structur� n?aient un effet n�gatif sur les Parisiens. Peu importe, rien ne sera de notre part laiss� dans l?ombre sur un sujet qui engage singuli�rement par la qualit� des d�placements le plaisir de vivre � Paris.

Tout d?abord, les �l�ments d?analyse et le constat s?imposent : lutter contre la pollution urbaine, prendre la mesure de l?angoissante menace d?un r�chauffement climatique, tout le monde y est favorable. Et chacun sait aussi que le monde parfait, o� le v�locip�de serait roi est un monde virtuel. Je sais bien qu?un amendement des Verts, partie int�grante et importante de la majorit�, demande la diffusion d?une �tude d?�conomistes pour engager � se d�pouiller de son v�hicule. Je cite : ?pour la moiti� du co�t annuel d?une voiture, on peut s?offrir la carte int�grale, un v�lo lou� � l?ann�e, 20 courses de taxi, 3 week-end de location d?une voiture et 30 courses avec un syst�me d?autopar-tage?.

Ce sont naturellement des bases que nous devrons les uns et les autres faire conna�tre aux Parisiens, Monsieur BAUPIN. Pour que ceux qui, par exemple, souhaitent utiliser une voiture plus de trois week-ends par an, sachent � quoi s?en tenir.

Et si on essayait d?�tre pragmatiques et efficaces � partir de vrais chiffres et de propositions r�alistes pour que l?enfer promis aux automobilistes ne soit pas la seule finalit� et ne signe finalement le funeste destin d?une tr�s grande majorit� de Parisiens.

Nous le savons : 90 % de la pollution de l?air en Ile-de-France est produite en banlieue o� a lieu l?immense majorit� des d�placements. C?est donc dans le cadre r�gional que l?efficacit� doit �tre recherch�e. Et c?est l� o� nous sommes inquiets. Il y a dans le projet de P.D.P. diff�rentes �chelles territoriales qui sont �voqu�es et nous ne savons jamais vraiment laquelle est finalement prise en compte.

Nous ne vous reprochons pas la port�e juridique du P.D.P. circonscrite � la commune, c?est la loi. De m�me, n?avez-vous pas tous les leviers d?action d�cisionnaires et financiers mais au moins que la r�f�rence � une dimension m�tropolitaine ne soit pas qu?une pr�caution r�dactionnelle, qu?elle soit bien au centre de votre r�flexion et de votre strat�gie dans ces propositions qui impactent fortement les d�placements franciliens et l?attractivit� de la Capitale. C?est l?objet de l?un de nos amendements.

Le P.D.P. alterne, tout au long de son discours et de vos propositions, entre l?infiniment local et l?infiniment grand. Pour le grand, il existe des documents de planification : le S.D.R.I.F. en cours de r�vision, le Plan de d�placements en Ile-de-France et un outil op�ratoire le S.T.I.F. Le P.D.P. n?aura de sens qu?en coh�sion avec eux et nous sommes tr�s dubitatifs � ce stade sur le fait que cette coh�sion existe.

Rendre � terme les berges aux pi�tons et aux v�los, adapter l?exploitation du p�riph�rique, am�nager les p�n�trantes et le Centre de Paris sont les grandes orientations de votre projet. Dans votre esprit, clairement, ce ne sont pas des voeux pieux. Se faisant, il reste alors deux alternatives : ou la mise en oeuvre report�e aux calendes grecques dans l?attente d?une v�ritable offre de transports en communs � l?�chelle r�gionale qui puisse compenser vos propositions, ou la mise en oeuvre relativement prochaine avec le risque de congestion, voire une thrombose de la voirie parisienne et francilienne.

D?o� notre proposition constante pour r�duire les nuisances sans g�n�rer des cons�quences dommageables en cha�ne qui seraient pires que la situation que vous souhaitez combattre, il s?agit - vous l?avez compris - de l?�tude d?une voirie souterraine. Je dis bien et je vous confirme ce que je vous ai dit � la Commission, Monsieur BAUPIN : ?l?�tude?.

Votre terminologie utilise d?ailleurs et valorise les d�placements souterrains. Le souterrain est politiquement, �cologique-ment, culturellement et techniquement correct en transport collectif. Il serait inepte, irresponsable, scandaleux, impossible en transport automobile !

Bizarre, bizarre !

Et, pourtant, le projet de deux axes souterrains, est-ouest et nord-sud, avec des entr�es et sorties � l?ext�rieur de Paris, et uniquement des entr�es dans Paris, car ces deux r�seaux seraient raccord�s � de vastes parkings souterrains sous les principaux p�les strat�giques d?activit� et donc de circulation, qui sont les gares, les grands magasins, les mus�es, permettrait sans doute de r�aliser de fa�on concomitante et dans d?excellentes conditions les propositions ambitieuses de r�duction de la circulation en surface.

D?ailleurs, que sont les berges, mes chers coll�gues, si ce n?est un axe de surface est-ouest, avec une fr�quentation quotidienne de 35.000 v�hicules sur la partie centrale et 40.000 sur la partie ouest ? Pourquoi ne pas faire un axe est-ouest souterrain pour faire dispara�tre l?axe est-ouest de surface ?

Notre proposition, sous forme de v?u, d?effectuer une �tude afin de savoir quelle serait l?utilisation de r�seaux souterrains et donc comment pourrait �tre r�alis�e la reconqu�te de la voirie de surface, est raisonnable et marqu�e au coin du bon sens. Ce peut �tre non seulement un acc�l�rateur mais �ventuellement la condition pour atteindre vos objectifs.

Quoi qu?il en soit, pour �valuer les effets d?une fermeture des voies sur berge, nous souhaitons au pr�alable une v�ritable �tude d?impact incontestable de cette mesure sur la voirie secondaire et en proche banlieue.

Nous sommes, en revanche, - et cela en surprendra plus d?un - favorables � votre proposition de r�server une voie du p�riph�rique aux bus express, taxis, covoiturage, v�hicules d?ur-gence. Le seul handicap de cette mesure, c?est que ceci se pratique � l?�tranger, et dans de bonnes conditions, sur des p�n�trantes qui ont au moins quatre voies. Malheureusement, nous n?en avons que trois sur le p�riph�rique et ceci nous para�t strictement impossible l� o� le p�riph�rique n?a que deux voies, c?est un de nos amendements.

En v�rit�, sur les objectifs que nous partageons tous, le succ�s passe par la recherche de propositions recueillant l?adh�sion et donc consensuelles. La baisse de la pollution a commenc� avant vous. Elle se poursuivra ne serait-ce que par l?�volution technologique et la modernisation du parc automobile et l?adoption que nous souhaitons d?une fiscalit� attractive pour les automobiles non polluantes. Il faut l?acc�l�rer.

Mais quand vous demandez � AIRPARIF une �tude sur les effets des am�nagements municipaux et que, fin 2006, nous obtenons les r�sultats d?une �volution qui inclut 2007, nous sommes en droit de nous inqui�ter.

De m�me, il est surprenant que le trafic du p�riph�rique n?ait pas �t� pris en compte, que la simulation soit faite avec un param�tre de hausse de 10 % des autobus, qui est inexistante, et une vitesse de circulation stable, en contradiction avec les chiffres connus depuis 1997.

La r�ussite passera aussi par la transparence, d?o� un amendement que nous vous proposons pour am�liorer les conditions de l?�valuation. Les indicateurs, pour �tre pertinents, doivent �tre fiables et indiscutables. Les objectifs chiffr�s que vous ambitionnez doivent �tre pr�cis�s. L?am�lioration de l?offre de transport en commun doit �tre r�ellement un pr�alable.

Cr�er un r�seau vert, d�ployer des bus de quartier, augmenter le trafic des bus et du m�tro en soir�e ou en week-end sont des projets int�ressants mais - vous en conviendrez - � des ann�es-lumi�re de la cr�ation d?infrastructures lourdes ou de la n�cessaire modernisation des infrastructures existantes.

Bref, nous souhaitons une ad�quation de l?offre de transports en commun aux besoins des usagers parisiens et franciliens et l?ind�pendance de l?observatoire qui sera mis en place. Voil� un imp�ratif qui ne devrait pas vous effrayer.

En v�rit� - ce sera ma conclusion -, sur des objectifs que nous partageons tous, le succ�s passe par la recherche de propositions recueillant l?adh�sion et qui sont donc consensuelles. Si vous voulez en faire un sujet d?affrontement, nous sommes pr�par�s au d�bat. Si vous voulez vous donner les moyens d?un accord qui aille au-del� du compromis, compromis besogneux de votre majorit� municipale, nous sommes pr�ts � y participer.

Et, ce faisant, pour reprendre la conclusion du Maire de Paris, vous seriez v�ritablement les disciples de Saint-Exup�ry parce que Saint-Exup�ry, en dehors de la citation faite par le Maire, disait aussi : ?Si tu veux r�unir les hommes, apprends-leur � b�tir ensemble.? C?est ce � quoi nous vous convions.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. B�tissons ensemble !

La parole est � Charlotte NENNER.

Melle Charlotte NENNER. - Je vais maintenant aborder une question souvent oubli�e lorsqu?on parle des d�placements : les pi�tons et la place qu?on leur fait. Pourtant, la marche repr�sente le premier mode de d�placement � Paris.

L?essor des d�placements doux, inscrit dans le P.D.P., est synonyme de renouveau de la vie locale, de d�veloppement de la sociabilit� et du commerce de proximit�. Des quartiers � visage humain doivent offrir � tous les habitants, quels que soient leur �ge et leur mobilit�, la possibilit� de sortir de chez eux et de mener une vie sociale, avec l?assurance de trouver sur leur chemin des trottoirs larges, des travers�es pi�tonnes s�res, des bancs pour se reposer.

C?est pourquoi nous nous r�jouissons de lire que, dans le P.D.P., le pi�ton doit �tre au c?ur de l?espace public.

Nous proposons de garantir � tous les pi�tons de Paris des trottoirs suffisamment larges, d?au moins 1,80 m�tre. Nous proposons �galement de revenir sur une des mesures envisag�es dans le P.D.P. et de refuser tout stationnement des motos sur les trottoirs. Enfin, nous proposons d?�tablir un programme de rues pi�tonnes dans tous les quartiers pour que les enfants puissent � nouveau jouer dans les rues.

Une politique pi�tonne ne peut s?envisager sans le d�veloppement du r�seau vert, r�seau de rues � priorit� pi�tonne et cyclable. Nous nous r�jouissons que ce projet soit inscrit dans le P.D.P. et nous vous proposons un maillage de tout Paris gr�ce �un programme maillant tous les arrondissements.

Nous proposons �galement de r�affirmer la vocation de la Petite ceinture ferroviaire comme une grande coul�e verte.

Tout comme la marche, le v�lo est bon pour la sant� et ne g�n�re pas de nuisance sonore ni de pollution atmosph�rique. C?est une excellente alternative � l?automobile et � la moto, efficace pour des d�placements de distance moyenne. Il faut rappeler que la distance moyenne d?un d�placement en voiture � Paris est seulement de 3 kilom�tres ; le v�lo peut donc se substituer � une large part de ces d�placements automobiles. Gr�ce � la politique mise en ?uvre depuis 2001, la pratique du v�lo n?est plus marginalis�e. Le v�lo repr�sente en effet 5 % des d�placements m�canis�s de surface. Le P.D.P. se donne l?objectif ambitieux d?augmenter de 400 % les d�placements � v�lo d?ici 2020 par rapport � 2001.

?Les Verts? se f�licitent de cet objectif et souhaitent apporter leur contribution afin de l?atteindre.

En effet, dans les ann�es qui viennent, des efforts plus importants devront �tre men�s pour faire du v�lo un mode de d�placement quotidien.

Le d�veloppement de l?usage du v�lo passe par la g�n�ralisation des contresens cyclables dans les rues en zone 30 et � sens unique pour les voitures.

Le C.E.R.T.U., Centre d?�tude et de recherche sur les transports urbains, fort de son expertise sur les am�nagements cyclables, donne des crit�res pr�cis pour l?am�nagement des contresens cyclables en ville. Nous demandons que les prescriptions du C.E.R.T.U. soient prioritaires sur celles de la Pr�fecture de police qui sont trop souvent bloquantes � Paris.

Nous encourageons aussi les projets de pistes et am�nagements cyclables, notamment dans les quartiers o� le contexte politique y est moins favorable : par exemple, dans le 15e arrondissement.

Le Code de la route doit aussi �tre adapt� aux r�alit�s des d�placements urbains ; nous plaidons pour l?�tablissement d?un v�ritable code de la rue, afin d?am�liorer la cohabitation entre les diff�rents usagers de l?espace public, et de proposer un Code de la route qui soit adapt� au v�lo. L?autorisation du tourne-�-droite pour les v�los aux feux rouges et la prise en compte des skaters et des rollers prennent place dans cette r�flexion sur le code de la rue.

Concernant les am�nagements, nous proposons que soient clairement d�finies dans la strat�gie les priorit�s de partage de l?espace public, suivant ainsi l?avis exprim� par des dizaines de milliers de Parisiens � l?occasion de l?enqu�te I.P.S.O.S.

Nous proposons donc :

- que la priorit� num�ro 1 soit donn�e aux pi�tons;

- qu?en deuxi�me, la place soit r�serv�e aux transports en commun ;

- en troisi�me, la cr�ation de pistes cyclables;

- en quatri�me, le stationnement ;

- et, enfin, la place r�serv�e � la circulation des voitures.

Enfin, les mat�riaux et am�nagements doivent aussi �tre envisag�s sous un angle �cologique, par exemple en d�veloppant des rev�tements poreux ou perm�ables, permettant de r�duire les risques d?inondation et la surcharge des stations d?�puration.

La question du stationnement - on l?a vu ce matin - et du taux de motorisation des Parisiens et des Parisiennes est majeure. C?est aussi une question �minemment culturelle.

La politique engag�e depuis 2001 et les mesures envisag�es par le P.D.P. nous am�nent vers un autre rapport � l?auto-mobile. La voiture particuli�re ne serait plus v�cue comme un mode de vie ou comme un prolongement de sa maison mais plut�t comme un outil de d�placement, utile seulement dans certaines circonstances. L?utilisation de l?automobile ne serait plus un r�flexe automatique mais un choix rationnel, prenant en compte ses avantages et ses inconv�nients. Le d�veloppement des autres modes de d�placements et de l?auto-partage ouvre des perspectives tr�s positives pour assurer la mobilit� tout en luttant radicalement contre les pollutions, l?effet de serre et l?ins�curit� routi�re.

La baisse du taux de motorisation et le recul des ventes automobiles constituent de bonnes nouvelles pour la collectivit� et les m�nages.

En effet, les co�ts de l?automobile sont � la fois collectifs et individuels. On sait, en particulier, le poids de l?automobile dans le budget des m�nages avec les probl�mes de surendettement que cela peut poser.

La possession individuelle de voiture ne constitue en aucun cas un indicateur de bonheur et de bien-�tre. D?ailleurs, le fait que dans les couples h�t�rosexuels, ce soit g�n�ralement l?homme qui utilise la voiture et la femme qui se d�brouille autrement est assez r�v�lateur du rapport entretenu avec des automobiles souvent v�cues comme un outil de domination.

Comme par hasard, cela fait r�ler.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Ne vous laissez pas d�stabiliser, Madame NENNER. Apr�s ces propos sur la domination masculine, reprenez votre souffle et allez-y.

Melle Charlotte NENNER. - J?attendais le calme, je me suis dit que je n?avais pas une voix qui porte.

Les voitures particuli�res prennent donc de la place et ne servent � rien pendant 90 % du temps. Il est donc bien plus efficace de mutualiser des voitures par l?auto-partage, le covoiturage, et c?est ce qui est pr�vu dans le P.D.P.

La baisse du taux de motorisation que nous proposons d?encourager permet �galement de r�duire les besoins en termes de stationnement.

Supprimer des places de stationnement sur voirie permet �galement de d�velopper des am�nagements cyclables, d?agrandir les trottoirs et de cr�er des lignes de transport en commun en sites propres.

La r�duction des constructions de parkings souterrains sous les immeubles permet aussi de faire baisser les co�ts de constructions et de se concentrer sur ce qui est vraiment essentiel, c?est-�-dire la construction de logements.

Ainsi, nous proposons de limiter le stationnement de surface et nous proposons �galement la stabilisation du nombre de stationnements souterrains.

Nous proposons �galement d?accompagner par des aides financi�res pour l?achat de v�hicules propres et nous proposons une mesure d?aide pour l?abandon de la voiture en proposant, par exemple, � tous ceux qui veulent se d�barrasser de leurs v�hicules motoris�s, un an d?abonnement aux transports en commun ou alors le don d?un v�lo.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci.

Monsieur Francis COMBROUZE, je vous donne la parole.

M. Francis COMBROUZE. - Merci. J?interviendrai sur 4 sujets diff�rents. Certains ont �t� d�battus.

Je d�bute par la baisse des tarifs des parkings des bailleurs sociaux dont nous avons d�j� discut�s ici.

Comme vous le savez, avec 23.000 places vacantes dans l?ensemble des parcs de stationnement des bailleurs sociaux, cette question rev�t un int�r�t �conomique capital. Eu �gard au co�t de construction de nouveaux parkings qui ne nous semblent pas n�cessaires, il est tr�s important de mobiliser ces places vacantes au service des Parisiens.

L?optimisation de ces places est donc essentielle. On sait qu?il faut diminuer le stationnement sur voirie pour r�pondre � des besoins plus prioritaires. Outre les normes de la Pr�fecture pour les pompiers, il y a �galement des besoins pour les transports en commun, pour les pi�tons. Donc la r�duction doit �tre n�cessairement compens�e par une augmentation de la mobilisation des places vacantes.

Les prix sont tr�s diff�rents pour les r�sidents de proximit�.

Je vous en donne quelques exemples : 197 euros/mois dans le parking ?Com�te? dans le 7e, 117 euros au parking Saint-Antoine dans le 10e, 106 euros dans le parking ?Basfroi? dans le 11e ou encore 117 euros dans le parking ?Pradier? dans le 19e.

Pour autant, dans certains arrondissements comme le 20e, nous avons pu obtenir des baisses de prix des parkings vacants de l?O.P.A.C. offerts aux r�sidents de proximit�.

Il faut donc aujourd?hui, sans rel�cher notre effort, poursuivre une politique tarifaire de baisse avec un objectif de plafonnement � 60 euros mensuel aux conditions �conomiques actuelles et sous condition de ressource des locataires de ces emplacements. Nous signalons qu?un amendement n� 74 en ce sens a �t� adopt� � l?unanimit� par le Conseil du 13e.

Deuxi�mement, mieux cibler les restrictions permanentes � la circulation.

A cet �gard, pour acc�l�rer le renouvellement du parc automobile, le P.D.P. envisage de mettre en place des restrictions permanentes � la circulation de tous les v�hicules polluants, que ce soient les v�hicules utilitaires l�gers, les camionnettes, les poids lourds ou les voitures particuli�res.

Nous nous opposons clairement � des restrictions sur les voitures particuli�res.

En effet, rappelons l?int�r�t et l?efficacit� de restrictions permanentes sur les camionnettes, v�hicules utilitaires l�gers et sur les poids lourds qui sont de gros rouleurs avec des flottes importantes qui doivent �tre renouvel�es au plus vite dans le respect des normes Euro 4 et Euro 5. C?est-�-dire aux �ch�ances 2005 pour Euro 4 et 2009 pour Euro 5.

Il nous para�t donc important de cibler ces restrictions sur des acteurs �conomiques qui doivent et peuvent renouveler leurs flottes qui font des dizaines de milliers de kilom�tres par an, qui sont de gros �metteurs d?oxyde d?azote.

De m�me, il est n�cessaire de restreindre la circulation des v�hicules neufs les plus �metteurs de gaz � effet de serre comme ceux de type 4x4.

Nous proposons ainsi que la restriction permanente � la circulation soit modul�e sur les �missions en commen�ant par 250 grammes de CO2 par kilom�tre, puis 200 grammes et d?�liminer progressivement tous les v�hicules fortement �metteurs de gaz � effet de serre.

Pour des raisons d?efficacit�, il appara�t indispensable que ce type de restriction soit d�cid� dans un cadre intercommunal ou r�gional. En effet, �vitons que les communes et d�partements limitrophes constituent le d�versoir de v�hicules utilitaires l�gers les plus polluants ou de camions les plus polluants. Il faut donc, pour des raisons d?efficacit�, adopter ces restrictions � l?�chelle pertinente francilienne.

Troisi�me sujet : le p�age urbain.

Nous entendons ici contribuer au d�bat sur le p�age urbain. Beaucoup de mesures de restriction sont en ?uvre ou � l?�tude dans de nombreuses villes en France, en Europe et dans le monde. Le P.D.P. est muet � ce sujet. Or, l?actualit� montre un int�r�t certain de l?Etat pour ce p�age. Je renvoie � la fois aux d�clarations du Premier Ministre mais �galement � celle de son Ministre des Transports.

Or, le recours au p�age urbain est loin d?�tre dominant en Europe.

En particulier, les villes allemandes et suisses choisissent de partager l?espace public et de d�velopper massivement les transports en commun.

En Espagne et en Italie, c?est �galement les directions choisies.

La France s?est largement inspir�e de ce mod�le pour conduire des politiques urbaines de d�placement. D�veloppement du tramway, mise en place de bus en sites propres constituent les moyens d?action les plus couramment mobilis�s.

Il faut donc imaginer de nouveaux modes d?appropriation de l?espace public et inciter des usages davantage favorables aux transports en commun et aux modes doux.

Mais si un p�age �tait instaur� aux portes de Paris, il engendrerait une forte s�gr�gation sociale compte tenu de la configuration urbaine de l?agglom�ration. L?institution d?un tel p�age conduirait � une ponction suppl�mentaire sur le pouvoir d?achat des plus modestes circulant en voiture avec un effet tr�s r�duit sur la circulation des m�nages ais�s, le renforcement du sentiment de sanctuarisation d?une ville r�serv�e aux plus riches et aux touristes. Un p�age au centre ou aux portes de Paris serait socialement non �quitable et instaurerait en r�alit� un droit � polluer pour les plus riches, totalement inacceptable pour nous.

Il aboutirait �galement � l?aggravation de la congestion, � l?augmentation des �missions de polluants au niveau des axes routiers structurants des d�partements limitrophes.

Donc le p�age souhait� par M. de VILLEPIN an�antirait ainsi les efforts entrepris pour solidariser les politiques publiques conduites de part et d?autre du p�riph�rique. Il faut en d�battre franchement pour que notre Conseil se positionne et poursuive ce d�bat avec les collectivit�s territoriales et les populations franciliennes. Le sujet du p�age, �voqu� par nos administr�s, d�battu dans les journaux, ne peut �tre laiss� par un petit calcul � une d�cision gouvernementale sans que notre collectivit� en d�lib�re.

Nous proposons donc un amendement n� 97 visant � exclure des moyens d?action de la Ville un p�age urbain sur les voitures particuli�res de type cordon au centre ou aux portes de Paris.

Quatri�mement : �largir et augmenter les sources de financement des transports collectifs.

Tout le monde l?a dit, on parle de la n�cessit� d?un plan Marshall. En r�alit�, le renforcement de l?offre sur les r�seaux de m�tro, de bus, le prolongement des lignes de m�tro, de Mobilien, la cr�ation d?une rocade de m�tro en petite couronne sont des leviers essentiels pour r�ussir le Paris du changement radical de la mobilit� au coeur de notre agglom�ration.

Ces projets n�cessitent des moyens financiers bien sup�rieurs � ceux d�ploy�s aujourd?hui.

Nous proposons des amendements visant � �largir les sources de financements possibles :

- Faire �voluer l?assiette mais �galement le taux du versement transport ; nous le disons clairement, ce taux doit monter.

- Transf�rer le F.A.R.I.F., Fonds d?am�nagement de la R�gion Ile-de-France, aux collectivit�s locales.

- Augmenter les cr�dits de l?Etat au prochain contrat de projets. Faut-il rappeler que seuls 50 % des investissements transports du contrat de plan 2000-2006 qui s?est achev� ont �t� r�alis�s. Jean VUILLERMOZ l?a rappel� tout � l?heure, de grandes m�tropoles europ�ennes consacrent une part plus importante que l?Ile-de-France en point de P.I.B. au d�veloppement des transports en commun. Il faut donc investir sur l?avenir en cr�ant de nouvelles recettes pour les transports collectifs.

Merci.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Monsieur COMBROUZE.

Monsieur TR�M�GE, vous avez la parole.

M. Patrick TR�M�GE. - Madame le Maire, mes chers coll�gues, apr�s 6 ans de mandature, 5 ans au cours desquels vous avez appliqu� avec obstination votre politique plus que discutable des d�placements, vous justifiez aujourd?hui l?ensemble des dispositions que vous avez fait subir aux Parisiens, � tous ceux qui travaillent et qui visitent la Capitale, par un alibi de poids : celui de la sant� publique et de la lutte contre la pollution. Au moment o� nous pouvons b�n�ficier des premi�res �valuations, il nous appara�t extr�mement paradoxal de constater que votre Municipalit�, qui fait de la lutte de la pollution atmosph�rique le premier enjeu de sa politique des d�placements, conduit sur le terrain des actions qui n?ont en r�alit� pour effet que de l?accro�tre.

C?est un �chec sur le front de la pollution. Force est de constater, et Fran�oise de PANAFIEU l?a fort bien dit ce matin, que sans les embouteillages que vous cr��s d�lib�r�ment, la pollution serait aujourd?hui dans Paris moins sensible. Il manque bien 11 points de baisse de la pollution si on en croit les chiffres de l?�tude d?AIRPARIF. Une autre �tude tr�s s�rieuse conclut que la combinaison des hausses de rejets au kilom�tre et de la baisse des kilom�tres parcourus fait appara�tre une augmentation des rejets polluants de plus de 50 %.

La r�duction des capacit�s de stationnement sur voirie, l?absence de r�alisation de parkings souterrains dans les quartiers qui en sont d�pourvus font que les voitures tournent aujourd?hui, sans cesse, pour chercher une place o� se garer, polluant d?autant et inutilement les quartiers qui sont souvent des quartiers d?habitation. Vous �tes ainsi directement � l?origine de l?explosion du nombre de deux roues motoris�es, pourtant jusqu?� 16 fois plus polluants que les automobiles, avec une hausse de 8 % des motos et scooters, entre 2004 et 2005.

En effet, le deux roues motoris� est aujourd?hui le seul moyen pour nos concitoyens de conserver un temps de d�placement raisonnable lorsqu?on ne peut recourir aux transports publics, et que l?on ne supporte plus l?ensemble de vos embouteillages. C?est, � l?�vidence, un des effets pervers majeurs de votre politique des d�placements. Par ailleurs, vos choix n?ont en r�alit� jamais �t� guid�s par un souci r�el de limiter la pollution. Sinon, pourquoi avoir choisi syst�matiquement le moins-disant environnemental, comme un tramway sur voirie, alors que la solution alternative convertissait 113 % en plus d?automobilistes au transport collectif ?

Abordons le probl�me des reports de trafic. Si la pollution de proximit� peut diminuer sur les axes o� vous avez supprim� des files de circulation, les reports de trafic font que la pollution augmente sur les itin�raires malins et sur les axes qui r�cup�rent le trafic. C?est certainement une des raisons pour lesquelles vous n?avez pas d�velopp� les outils de mesure de la pollution en liaison avec vos r�alisations de couloir de bus, espaces civilis�s et autres quartiers verts.

Vous avez, en cassant le thermom�tre, tout fait pour �viter toute �valuation fine de l?impact de vos travaux sur la pollution de proximit�. Alors que dans toutes les villes �trang�res, toute r�alisation d?importance donne lieu en amont � des mesures de pollution avant et apr�s, vous n?avez volontairement rien entrepris en ce sens.

Alors, Madame le Maire, vous ne parviendrez pas � nous faire croire que votre pr�occupation concerne la baisse de la pollution.

Pour aller dans ce sens, nous avons d�pos� un amendement demandant que des mesures de pollution soient syst�matiquement op�r�es avant et apr�s travaux d?am�nagement viaires de type couloirs Mobilien, espaces civilis�s, quartiers verts, pistes cyclables?, assortis d?une r�duction de chauss�e et que ces mesures soient effectu�es sur les axes concern�s ainsi qu?� leur abords susceptibles de recevoir des reports de trafic.

Dans le m�me ordre d?id�es, vous n?avez jamais mis en ?uvre le v?u que vous aviez pourtant vot� le 8 mars 2005 sur notre proposition, visant � installer des bornes d?affichage en temps r�el des concentrations locales en polluants aux abords de chaque mairie d?arrondissement et dans chaque quartier. C?est la raison pour laquelle nous avons aujourd?hui red�pos� ce v?u.

Madame le Maire, la pollution, vous feignez de l?ignorer, est r�gionale. Vos propositions ne sont pas � la mesure du ph�nom�ne. Vous ne pouvez pas raisonner � l?�chelle de Paris qui ne contribue que pour 10 % � la pollution francilienne, selon AIRPARIF. Une fois de plus, il est n�cessaire et urgent de concevoir un dispositif � l?�chelle r�gionale.

Comment proc�der ? La pollution ne conna�t �videmment pas de fronti�res. Aussi, il convient de limiter au maximum les d�placements des v�hicules des personnes qui habitent dans les secteurs non desservis par les transports collectifs. Ces personnes doivent �tre incit�es � utiliser des parkings de transfert le plus loin possible en Ile-de-France. Sinon un automobiliste qui atteint le p�riph�rique et qui souhaite se rendre dans Paris ira jusqu?� sa destination finale. La Ville de Paris doit, au besoin, participer � l?am�lioration des parkings de dissuasion existants, en concertation avec les communes concern�es, en les humanisant, en les dotant de services qui cr�eront �galement des emplois localement, et surtout en les s�curisant.

Il faut aussi donner la priorit� aux modes les plus concurrentiels face � l?automobile, � savoir les transports collectifs � vitesse commerciale �lev�e, le m�tro, le R.E.R., sachant que 80 % des d�placements s?effectuent de banlieue � banlieue. Paris a tout int�r�t � contribuer au financement des transports collectifs intra-banlieue performants, comme les tangentielles ferroviaires ou le m�tro de rocade en proche couronne.

Or, vous n?avez financ� un tramway en banlieue que pour vous attirer les bonnes gr�ces de vos coll�gues et obtenir en contrepartie le cofinancement d?un de vos projets caprice par la R�gion. AIRPARIF l?a d�montr� : c?est surtout la technologie qui a permis une baisse de la pollution � Paris. L?am�lioration des performances des v�hicules compte pour plus de 82 % dans la diminution de la pollution. Paris pourrait tr�s bien s?inscrire, avec ses universit�s et ses entreprises, dans un programme de recherche sur les transports propres, comme le font toutes les capitales notamment sur les �tudes de la pile � hydrog�ne.

Paris pourrait inciter ses partenaires, comme la R.A.T.P., comme par exemple tous les d�tenteurs de flotte captive, mais aussi elle-m�me, � l?acquisition de v�hicules � plus faible pollution et � l?exp�rimentation des v�hicules issus de cette recherche, imaginer des prix de stationnement diff�renci�s suivant les taux de pollution des voitures, allant jusqu?� la gratuit� pour les v�hicules � pollution z�ro et leur permettre de circuler dans les couloirs de bus serait un levier extr�mement incitateur. Encore faudrait-il que vous ayez une vraie volont� politique.

C?est enfin, Madame le Maire, avec un urbanisme dense, �conome en espace et en d�placements que nous parviendrons � mieux ma�triser l?empreinte �cologique de nos d�placements. Aussi, il appara�t au groupe U.M.P. regrettable que vous ayez choisi de d�densifier inconsid�r�ment Paris avec un P.L.U. aussi malthusien que l?est votre politique de d�placements. On recherche vainement la coh�rence entre les diff�rents documents issus de votre abondante production.

L?enjeu de la pollution est une des pr�occupations majeures aujourd?hui de nos concitoyens, peut-�tre d?ailleurs la premi�re. Alors, pourquoi des mesures de fa�ade ? Pourquoi s?ent�ter � rater la cible ? Nos propositions dressent les premi�res lignes d?une alternative cr�dible que nous voulons tout aussi consensuelle qu?efficace et qui rencontreront, je vous l?assure, l?adh�sion de tous les Parisiens.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � Ren� DUTREY, Pr�sident du groupe ?Les Verts?.

M. Ren� DUTREY. - Il y aura cinq ans exactement le 23 f�vrier prochain, Ingrid B�TANCOURT, citoyenne d?honneur de la Ville de Paris, �tait enlev�e en Colombie.

Nous vous proposons d?aller d�poser un bouquet de fleurs devant son portrait en bas de l?H�tel de Ville, pour nous rassembler d�s maintenant dans le couloir, avant d?aller d�jeuner.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Bien s�r, j?accorde cette suspension de s�ance. Nous la reprendrons � 14 heures 30 et je pr�cise aussi � nos coll�gues qu?il y aura un certain nombre de manifestations auxquelles la Ville participera et qui seront aussi des manifestations en comm�moration de la capture d?Ingrid B�TANCOURT qui est toujours otage des FARCS de Colombie.

Je vous remercie.

Février 2007
Débat
Conseil municipal
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