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74 - 2011, DU 51 - Terrain municipal situé place de la Porte de Vanves (14e) : autorisation de signer une promesse de vente.



M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Nous passons � la 8e Commission avec, dans un premier temps, l?examen du projet de d�lib�ration DU 51 relatif au terrain municipal situ� place de la Porte de Vanves (14e).

Monsieur Jean-Fran�ois MARTINS, � vous !

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, derri�re ce projet de d�lib�ration pourtant simple, se cache en r�alit� une question politique majeure pour ce quartier de la porte de Vanves.

Ce quartier ?politique de la ville?, inscrit dans le cadre d?un grand projet de r�novation urbain, est un des points clefs de l?action publique dans le 14e arrondissement. Il illustre les difficult�s de quartiers qui connaissent � la fois historiquement une densit� forte et une forte population de citoyens en situation sociale d�grad�e, mais il illustre aussi les espoirs d?un quartier symbolique pour l?ambition m�tropolitaine aux abords de Vanves, de Montrouge et de Malakoff, � la crois�e des Mar�chaux, du tramway et d?�quipements publics de qualit� install�s par la Ville, comme le Th��tre 14 ou le centre social Maurice Nogu�s.

Ainsi, dans ce quartier, chaque nouveau projet d?urbanisme rev�t une importance majeure sur la direction que nous souhaitons donner � la porte de Vanves, et l�, visiblement et de mani�re ostensible, le projet que vous poursuivez pour la porte de Vanves n?est pas le bon.

Un projet d?h�tel de luxe dans un quartier qui demande des cr�ations d?emplois stables, p�rennes, et qui attend une �conomie directe et indirecte, est particuli�rement inadapt�. Avec 30 malheureux petits emplois pouvant potentiellement �tre cr��s, dont vous ne pouvez pas garantir aujourd?hui qu?ils iront prioritairement vers les jeunes de ces quartiers, nous sommes tr�s loin d?un �quipement � m�me de favoriser le renouveau et le d�veloppement �conomique de la porte de Vanves.

Ce quartier et son d�veloppement, Monsieur le Maire, ont besoin de mixit� sociale ; ce n?est pas en mettant des clients occasionnels et temporaires d?h�tels de luxe que vous cr�erez de la mixit�. Il faut, pour ces quartiers, des �quipements et une �conomie r�sidentielle, des �quipements qui apportent des habitants nouveaux, aux profils sociaux diversifi�s, et qui s?engagent dans les structures publiques locales qui vont faire vivre la mixit� : des �coles, le monde associatif, la restauration et les petits commerces de quartier. Ce n?est pas un commerce de luxe qui fera vivre ni cette �conomie ni cette mixit�.

Nous plaidions depuis le d�but pour que la porte de Vanves, avec l?historique du sud du 14e arrondissement, devienne, de la porte de Vanves � Cit� universitaire, le v�ritable nouveau quartier �tudiant de Paris. Avec les projets que l?on conna�t boulevard Brune, avec �videmment l?h�ritage historique de la Cit� universitaire, il y a tout dans le sud du 14e pour devenir un vrai nouveau quartier �tudiant, � l?image de ce qu?aurait pu �tre et de ce qu?a �t� le quartier latin. Le sud du 14e m�ritait de devenir un quartier �tudiant, parce que, par ailleurs, en termes de mixit�, cela donnait un sens et cela donnait un message aux habitants du quartier en disant : ?Vos enfants aussi pourront r�ussir � l?universit�, nous leur en donnons les moyens?.

Enfin, Monsieur le Maire, parce que la politique, ce sont aussi des symboles, quand il s?agit d?un quartier ?politique de la ville?, dans un quartier � forte densit� de logements o�, parfois, les habitants ont eu le sentiment que le seul objet que l?on donnait � leur quartier dans la ville est un objet de dortoir, quand le projet d?am�nagement constitue un h�tel, c?est un mauvais symbole � leur envoyer.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. Ren� DUTREY.

M. Ren� DUTREY. - Merci, Monsieur le Maire.

Sur ce dossier, nous sommes d�j� dans une situation o� nous vendons un terrain de la Ville. Je consid�re que quand on vend un terrain de la Ville de Paris, c?est notre v�ritable richesse ces terrains, il n?y en aura pas tout le temps, nous n?en avons d?ailleurs plus beaucoup, donc on doit vraiment s?interroger sur l?utilit� de vendre un terrain de la Ville de Paris � un op�rateur priv�.

Or, la question est : nous sommes dans un quartier ?politique de la ville? ; de quoi a besoin ce quartier ? Est-ce que ce quartier a besoin prioritairement d?un h�tel 4 �toiles ? Je ne crois pas.

Alors cette parcelle est assez singuli�re, elle est au bord du faisceau ferroviaire, elle est travers�e par une s�rie de servitudes et d?�normes tuyaux, donc c?est une parcelle particuli�re, on ne peut pas faire n?importe quoi, mais je crois que le quartier de la porte de Vanves attendrait beaucoup d?autres choses que ce type d?activit�.

Apr�s, je veux bien tout � fait entendre que des choix doivent �tre faits par rapport au d�veloppement �conomique et au d�veloppement du tourisme ; c?est tout � fait l�gitime et cela s?entend tout � fait.

En mati�re de tourisme, l?implantation d?un h�tel et d?un h�tel 4 �toiles � cet endroit attire plusieurs remarques.

Premi�rement, je ne suis pas un sp�cialiste du tourisme, mais j?avais cru comprendre que Paris a un fort d�ficit de chambres d?h�tel et un fort d�ficit, entre autres, de chambres d?h�tel pour accueillir des familles, sp�cifiquement, et que le probl�me touristique sp�cifique d?accueil de ces familles se posait de fa�on r�currente.

Deuxi�mement, et c?est un peu la continuit� du d�bat que nous avons pu avoir hier, on sait aujourd?hui que n?importe quel h�tel, et m�me h�tel de tourisme, alors pas 4 �toiles mais plut�t 2 ou 3 �toiles, qui ouvre aujourd?hui � Paris sait initialement qu?il va avoir 10, 15, 20 % de ses chambres r�serv�es au titre de l?A.S.E. Je suis bien conscient que ce ne sera pas le cas de cet h�tel 4 �toiles, mais la plupart des h�tels sont dans ce cas-l�.

Je continue mon raisonnement.

Il y a aussi une demande � Paris pour tous ces salari�s qui viennent prendre leur premier emploi � Paris, qui n?ont pas de logement, toutes ces personnes qui viennent en formation professionnelle et qui �taient accueillies pendant de nombreuses ann�es dans ces pensions de famille, dans ces h�tels meubl�s, cette premi�re marche du parcours du logement.

Je crois, et c?est ce que je propose maintenant depuis un an et je regrette vraiment de ne pas avoir �t� entendu sur ce point, et ce n?est pas faute, vraiment, d?avoir vu l?ensemble des acteurs, qu?une structure h�teli�re de type appart h�tel, permettant aux gens de se faire � manger, permettant d?accueillir les familles de touristes, permettant d?accueillir des salari�s en formation, donc qui ont tendance � revenir sur le lieu, et pas seulement un h�tel de passage o� les gens vont rentrer, sortir et ne jamais revenir, permettant �ventuellement d?accueillir des familles de l?A.S.E. avec des cuisines, ce type d?�quipement a exactement la polyvalence par rapport � nos besoins qui sont effectivement d?accueillir des familles, des familles de touristes, d?accueillir des salari�s en formation, des salari�s en premier emploi et, pourquoi pas, dans une certaine mesure, pouvoir accueillir ces fameuses familles de l?A.S.E. avec des conditions de vie nettement am�lior�es.

Pour cela, effectivement, ce n?est pas un h�tel 3, 4 �toiles type Viking ou Holiday Inn, c?est plut�t un mod�le de l?appart h�tel.

La Ville de Nanterre, par exemple, dans le cadre de son d�veloppement �conomique, fait beaucoup appel � ce type de structure parce qu?elle r�pond � diff�rents besoins.

Ce n?est pas du d�veloppement �conomique pour faire du d�veloppement �conomique, il faut vraiment s?interroger en mati�re de d�veloppement �conomique : qu?est-ce que cela va apporter au quartier et qu?est-ce que cela va apporter � la Ville ?

J?ai bien peur que cet h�tel 4 �toiles apporte peu au quartier, parce que nous sommes sur? Le projet de d�lib�ration cite 30 emplois ; pour avoir contact� le syndicat des h�teliers, pour avoir contact� de nombreuses personnes, un h�tel de ce type ne cr�era jamais 30 emplois. Je crois que le projet de d�lib�ration est un peu optimiste ; il s?agit plut�t de 15 emplois au maximum pour l?h�tel, de 15 emplois induits, j?imagine, dans le quartier aux alentours.

Les emplois g�n�r�s par ces h�tels ne sont pas obligatoirement des emplois qui donnent des perspectives pour les gens qu?ils emploient. Le quartier de la porte de Vanves conna�t un ch�mage jeune, peu qualifi�, tr�s important, donc ce ne sera pas une r�ponse parfaitement ad�quate par rapport � l?emploi.

Cela risque effectivement de permettre � des touristes et � des hommes d?affaires de venir sur la porte de Versailles ; il y en a besoin, c?est l�gitime, mais je crois que nous aurions pu �tre beaucoup plus astucieux, beaucoup plus fins, pour r�pondre aux diff�rents besoins de ce quartier, du tourisme et de la Ville de Paris et avoir quelque chose d?un peu diff�rent. L�, on est un peu sur des m�thodes de d�veloppement �conomique � l?ancienne.

Voil� ce que je pouvais dire sur ce projet.

Je vous remercie.

(M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, remplace M. DAGNAUD au fauteuil de la pr�sidence).

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, au nom de la 8e Commission. - Monsieur le Maire, je vais essayer de faire preuve d?un peu de finesse.

De quoi ce quartier a-t-il besoin ?

Ce quartier a besoin d?emplois, c?est un quartier ?politique de la ville?, et ce quartier a besoin de mixit�, mixit� sociale et mixit� fonctionnelle. C?est � partir de ce raisonnement que la Ville, qui est propri�taire aujourd?hui, porte de Vanves, d?une emprise de 504 m�tres carr�s, souhaite pouvoir vendre cette emprise pour, dans le cadre de son G.P.R.U. et du Plan h�telier de la Municipalit�, permettre la cr�ation d?un h�tel.

J?entends un certain nombre d?arguments et j?ai du mal, d?ailleurs, � les comprendre, parce qu?on nous dit : ?Ce n?est pas un h�tel qu?il faut, ce n?est pas un h�tel 4 �toiles?. Pourquoi ? Parce qu?on est en secteur G.P.R.U., il ne faudrait pas que ce soit du 4 �toiles, il faudrait que ce soit autre chose.

Les emplois, si, c?est une trentaine d?emplois qui vont �tre cr��s, parce que l?h�tellerie dont on a besoin � Paris, et Christian SAUTTER en parlerait mieux que moi, est une activit� en forte intensit� en main-d??uvre.

J?ajoute que dans ce quartier qui nous importe beaucoup, et vraiment en lien avec Pascal CHERKI, il y a un projet de r�sidence �tudiante qui va �tre confi� � la R.I.V.P., donc il y aura aussi cette tradition d?une population jeune pouvant venir vivre dans cette future r�sidence �tudiante.

Enfin, pour essayer de faire preuve d?un peu d?attention au territoire dans lequel nous sommes, il a �t� demand� au porteur de ce projet d?h�tel d?accorder une attention particuli�re au recrutement, recrutement d?habitants de l?arrondissement, et, d?ailleurs, un partenariat va �tre mis en ?uvre avec le lyc�e h�telier Guillaume Tirel, qui est dans le 14e arrondissement, dans lequel on mange tr�s bien d?ailleurs, qui est vraiment un �tablissement de la r�gion Ile-de-France qui forme tr�s bien les jeunes aux m�tiers de l?h�tellerie.

Je ne partage pas vos craintes concernant cette proposition. Je propose � notre Conseil de nous suivre et je pense qu?un h�tel de cette nature et ces emplois cr��s vont venir, au contraire, apporter un petit peu de douceur dans un quartier qui a besoin d?�tre r��quilibr�.

Merci.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 51.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2011, DU 51).

Février 2011
Débat
Conseil municipal
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