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42 - 2011, SG 15 - Aménagement des berges de Seine. Approbation du bilan de la concertation préalable et approbation du projet. Vœu déposé par le groupe EELVA pour le maintien de Voguéo et pour l’extension du service public de transport fluvial. Vœu déposé par le groupe E.E.L.V.A. demandant l’extension de “Paris Respire” au samedi sur la rive droite des berges de la Seine. Vœu déposé par le groupe E.E.L.V.A. relatif à l’aménagement des quais hauts de la Seine rive droite en boulevard urbain. Vœu déposé par le groupe E.E.L.V.A. relatif à l’aménagement des quais hauts de la Seine rive gauche entre les ponts de Sully et Saint-Michel. Vœu déposé par le groupe E.E.L.V.A. pour le réaménagement des quais hauts dans le 15e. Vœu déposé par le groupe E.E.L.V.A. pour le réaménagement des quais bas dans le 15e. Vœu déposé par le groupe E.E.L.V.A. pour la reconquête de la biodiversité sur l’Ile aux Cygnes. Vœu déposé par le groupe Communiste et élus du Parti de Gauche relatif à l’offre de bus à Paris. Vœu déposé par le groupe Communiste et élus du Parti de Gauche relatif à la prise en compte de la population sans domicile fixe des berges de Seine. Vœu déposé par le groupe U.M.P.P.A. relatif à l’aménagement des berges de Seine du 15e. Vœu déposé par le groupe Centre et Indépendants relatif au lancement d’un concours international d’architectes urbanistes. Vœu déposé par le groupe Centre et Indépendants relatif à la mise en place d’une expérimentation sur une période de 6 mois. Vœu déposé par le groupe Centre et Indépendants relatif à la mise place d’un système de bus en site propre rive gauche. Vœu déposé par l’Exécutif.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, en juillet dernier, je pr�sentais � notre Assembl�e le projet d?am�nagement des voies sur berge.

Je vous le disais alors, les bords de Seine sont l?un des plus beaux endroits du monde, d?ailleurs reconnu comme tel par l?UNESCO qui les a class�es au patrimoine mondial de l?humanit�.

Or, aujourd?hui, sur 26 kilom�tres de berges, 7 sont exclusivement d�di�s � la circulation automobile. Nous devons mettre fin � cette anomalie. Il n?est pas acceptable qu?un lieu impr�gn� de tellement d?histoire et qui s?�tend sur pr�s de 15 hectares demeure une autoroute.

Notre Capitale doit reconqu�rir son fleuve, qui est sa ligne de vie.

Vous connaissez le principe de notre projet : rive droite, transformer la voie autorouti�re en boulevard urbain, rive gauche, fermer enti�rement les voies sur berges au trafic automobile sur 2,3 kilom�tres entre Solferino et l?Alma � partir de l?�t� 2012.

Comme nous en �tions convenus, ce projet a �t� soumis pendant six mois � une vaste concertation.

Le moment est venu d?en rendre compte devant notre Assembl�e et d?adopter des orientations g�n�rales.

La concertation a �t� largement ouverte � tous les publics. Elle s?est d�clin�e sous les formes les plus diverses : des r�unions, bien s�r, mais aussi des expositions, des appels � id�es, des forums sur Internet.

J?insisterai sur la dimension m�tropolitaine sans pr�c�dent. Les communes limitrophes de Paris comme les collectivit�s riveraines de la Seine ont �t� saisies et leurs habitants ont �t� �troitement associ�s � la r�flexion.

Une large r�union a rassembl� les �lus en pr�sence du Pr�sident de ?Paris M�tropole?, Jacques JP MARTIN.

Les jeunes, m�me les enfants, trop souvent �loign�s des processus de d�cision, ont �t� entendus, et nous comptons bien retenir un nombre significatif de leurs propositions souvent tr�s inspir�es.

Quant aux diff�rents acteurs institutionnels, ils ont, bien s�r, �t� sollicit�s et consult�s.

Le premier enseignement de cette concertation est un v�ritable enthousiasme qui �mane des Parisiens et des habitants de la m�tropole dans leur ensemble. Quand ils sont recueillis sans exclusive et au-del� des limites d?un seul arrondissement parisien, les avis se r�v�lent � plus de 70 % favorables au projet.

Mais nous prenons aussi en compte les inqui�tudes qui ont pu �tre soulev�es et qui sont notamment li�es aux d�placements et � la circulation.

Pour y r�pondre, nous devons b�tir notre projet comme une �tape de plus dans la conception de parcours pi�tons, cyclables et automobiles coh�rents dans tout Paris.

Nous devons aussi le penser comme un encouragement aux transports collectifs. Ceux-ci continueront � �tre am�lior�s dans les prochaines ann�es, avec l?automatisation de la ligne 1 du m�tro ou la mise en place des rames � grande capacit� sur le RER A.

Sur la circulation automobile, des analyses tr�s pouss�es, de nombreuses r�unions de travail, notamment avec la Pr�fecture de police, ont permis de s?accorder sur le fait que cet am�nagement n?aura pas d?impact important sur la circulation m�tropolitaine.

L?implantation de feux sur la rive droite ne ralentira, en effet, la circulation d?Issy � Ivry que de cinq � six minutes.

S?agissant de la rive gauche, ces discussions techniques ont permis d?esquisser des solutions efficaces en r�ponse aux r�serves des services de l?�tat qui portaient sur le risque de ralentissement � l?entr�e du pont de la Concorde.

Au-del� de cet aspect qui a �t� trait� avec le plus grand s�rieux, ce qui se dessine � l?issue de cette consultation, c?est l?organisation du site avec une v�ritable continuit� pour les v�los, les pi�tons et pour les activit�s diverses.

Le projet soumis � la concertation ne concernait que les arrondissements centraux, mais il appara�t aujourd?hui indispensable de lancer des am�nagements compl�mentaires dans les 12e, 13e et 15e arrondissements.

L?Ile aux Cygnes devra �tre embellie, une piscine devra voir le jour au niveau du jardin Andr�-Citro�n.

Dans le 13e, il faudra permettre la continuit� vers le 5e arrondissement et dans le 12e, nous travaillons � des am�nagements au port de Bercy.

Se dessine, en outre, l?id�e de regrouper les activit�s en plusieurs p�les, chacun ayant ses caract�ristiques et sa vocation. Ainsi, par exemple, le p�le nature offrirait l?occasion d?�tudier le d�veloppement d?un archipel de petites barges sur le fleuve, le p�le �conomique permettrait des mini-foires ou salons, avec des p�niches, sur lesquelles seraient install�es des connexions � Internet.

On le voit, l?inspiration, l?imagination, n?ont pas �t� d�courag�es.

L?id�e est aussi de cr�er de nouvelles activit�s commerciales, culturelles, ludiques, en donnant plus de place aux bateaux et aussi en organisant des activit�s sp�cifiques en lien avec le fleuve, comme la p�che, qui n?est pas anecdotique et qui t�moigne d?un renouveau de la faune du fleuve, car c?est �galement une occasion unique de faire vivre ou revivre la biodiversit� dans Paris.

Je pr�f�re faire sourire que l?inverse, donc la p�che, le plan biodiversit� - c?est s�rieux -, que je vous soumettrai dans les prochains mois, int�grera d?ailleurs le r�le essentiel de la Seine.

De m�me, l?accent sera mis sur le d�veloppement de nouvelles logistiques fluviales, ainsi que le transport de passagers. La r�flexion s?engage avec le S.T.I.F. pour la mise en ?uvre d?un service de transport sur la Seine entre le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine.

Nous concevons ce projet avec Port de Paris qui est, sur l?ensemble de ce dossier, un partenaire central, tr�s constructif et efficace. Il s?agit en somme de redonner vie � un lieu unique, en le respectant tout en le r�inventant.

Des suggestions �mises, nous retenons la volont� de faire vivre ce site pour tous, en laissant les Parisiens et les amoureux de Paris se l?approprier pleinement, mais aussi proposer des projets ambitieux.

A cet �gard, le p�le Culture et �v�nements du Port de Solferino donnera une dimension tr�s neuve � cette aventure urbaine. Il nous faudra, sur ce lieu, �difier un tr�s bel objet, pour cet emmarchement permettant au parvis du mus�e d?Orsay de se prolonger jusqu?au fleuve.

Je pr�cise enfin que nous ne devrons, bien s�r, n�gliger aucune des contraintes. Nous prenons notamment, tout � fait aux s�rieux, les risques d?inondation et le choix se portera sur des �quipements qui puissent pr�munir de tous les risques et s?adapter � toutes les �ventualit�s.

Mes chers coll�gues, apr�s la concertation et en s?appuyant sur elle, il est temps de passer aux actes. Le projet dont nous d�battons ce matin n?est pas seulement important pour le visage de Paris. Il contribue � l?invention d?une autre fa�on de vivre dans la ville pour en profiter pleinement.

Il permet de r�unir des partenaires tr�s divers, de toute la m�tropole, autour d?un objectif particuli�rement stimulant : retrouver l?acc�s � la Seine. Il contribuera au dynamisme de notre capitale, � son attractivit�, � son rayonnement. Et, � ce titre, il sera bon pour les entreprises parisiennes et il sera cr�ateur d?emplois. Je veux en conclusion remercier tr�s chaleureusement Anne HIDALGO, parce qu?elle conduit ce dossier avec beaucoup de cr�ativit�, de comp�tence et de subtilit�. Il en faut.

Et je le r�affirme, au nom des Parisiens, qui m?en ont donn� le mandat - car je vous signale que ce projet a �t� pr�sent�, m�me si c?�tait en termes d?intention, aux Parisiens avant les �lections municipales de mars 2008 - et donc, je veux r�affirmer au nom des Parisiens, qui m?en ont donn� le mandat, que je suis d�termin� � ce que ce projet aboutisse.

Je vous remercie.

La parole est d?abord � M. le Pr�fet de police.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers.

Vous venez de le souligner, Monsieur le Maire, nous sommes dans ce projet � une �tape interm�diaire, apr�s la concertation pr�alable mais avant l?enqu�te publique. Mes propos d?aujourd?hui qui pr�cisent, gr�ce � l?acquis des �tudes, ceux du 6 juillet dernier, sont donc marqu�s par un double souci.

D?une part, une volont� de clart� et de loyaut� vis-�-vis de la collectivit� parisienne. Je souhaite n?entretenir aucun faux suspens inutile et retardateur s?agissant de responsabilit�s qu?il me revient d?assumer.

D?autre part, l?entier respect des proc�dures applicables au projet public, telles qu?elles sont fix�es par la loi dite Bouchardeau. Ce n?est donc qu?� l?issue du d�bat structur� par l?enqu�te publique que je pourrais l�galement prendre une position d�finitive.

Premier point, Monsieur le Maire, le 6 juillet dernier et � plusieurs reprises depuis, vous avez �voqu� le principe de l�gitimit�, et vous venez de le redire d?ailleurs, ce qui est tout � fait normal, je veux rappeler que l?avis que j?exprime ainsi que les d�cisions que je serais amen� � prendre sont eux-m�mes pleinement l�gitimes.

Cela a �t� peu soulign� jusqu?ici, les berges de la Seine comme tout le domaine public fluvial fran�ais appartiennent � l?Etat. Celui-ci sera donc amen� � exercer les droits du propri�taire. Le r�am�nagement des berges ne pourra �tre men� � bien que dans le cadre d?un accord liant la Ville � l?Etat ou ses op�rateurs.

C?est notamment, vous venez l� �galement de le souligner, le Port autonome de Paris, qui est un �tablissement public de l?Etat. Et je note avec beaucoup de satisfaction, d?ailleurs, que vous avez signal� l?attitude constructive de cet �tablissement public de l?Etat. Il y aura donc une n�gociation des conventions de superposition de gestion des berges.

De surcro�t, en mati�re de circulation, il est inutile de le r�p�ter, comme tous les pr�fets de France, il m?appartient de veiller � la fluidit� de la circulation sur les grands axes, et les voies sur berges appartiennent bien s�r � cette cat�gorie d?int�r�t r�gional. Chacun sait par ailleurs le contexte global et que, chaque matin et chaque soir, nous avons environ 200 kilom�tres de bouchons.

Deuxi�me point, le projet d?am�nagement vise � r�duire significativement la place et le nombre de v�hicules � moteur sur les berges au profit d?autres usages, tout particuli�rement au profit des pi�tons et des loisirs.

Le principe d?un urbanisme renouvel�, davantage fond� sur le d�veloppement durable et sur le lien �troit des habitants de la ville avec son fleuve, est un horizon que nous avons en partage. Les r�flexions des architectes missionn�s dans le cadre du projet du Grand Paris ont montr� l?importance de cette r�flexion dans l?ensemble du bassin de vie. Dans ce contexte global, qui est celui du Grand Paris, l?Etat souhaite que l?Atelier international du Grand Paris soit saisi du projet parall�lement � l?enqu�te publique.

La Pr�fecture de police, quant � elle, est une institution, je l?esp�re, en prise avec son temps, qui s?inscrit r�solument dans les mutations contemporaines. Elle a montr� qu?elle savait accompagner les politiques de transport mises en ?uvre par les collectivit�s et l?Etat. S?agissant des questions de s�curisation, o� nous poursuivrons bien s�r, dans le cadre de la pr�paration de projet du m�tro du Grand Paris, et s?agissant �galement des questions de s�curit� routi�re, notamment li�es au report modal vers les v�los ou demain vers Autolib?.

Demain, je r�cuse tout dogmatisme en mati�re de transport individuel motoris�. L?exemple du r�am�nagement de la place de la R�publique et sans doute sous votre initiative la mise � double sens des grands boulevards, si les �tudes compl�mentaires confirment les premi�res conclusions techniques, d�montrent que la P.P. peut valider, au titre de ses comp�tences de circulation, des projets de r�am�nagements urbains ambitieux, en termes de red�finition du partage de l?espace public, d�s lors qu?ils respectent le principe de progressivit�.

En effet, en mati�re de circulation routi�re, les mutations s?enregistrent dans le temps. Dans le temps long d?ailleurs et le recalibrage des axes, induit par le projet, doit �tre compatible avec les possibilit�s de report des usagers, soit vers d?autres axes routiers, soit vers d?autres moyens de transport.

S?agissant de la rive droite, le projet de r�am�nagement transformera la voie Georges-Pompidou en boulevard urbain, par l?introduction de feux, le r�tr�cissement des voies et la possibilit� pour les pi�tons d?acc�der plus facilement aux berges.

L?allongement des temps de parcours, que vous avez signal�, r�duira l?attractivit� de cet axe pour le trafic de transit par rapport au p�riph�rique sud. Des �tudes techniques montrent, aux heures de pointe du matin et du soir, qu?ils seront sans doute �tendus en amplitude. La capacit� maximale de trafic sera r�duite de 25 % passant de 4.000 � 3.000 v�hicules par heure.

On ne peut donc minimiser l?importance du projet de la rive droite ni l?impact des reports de circulation qui vont s?op�rer, notamment sur le p�riph�rique ou le boulevard Saint-Germain, via le Pont de la Concorde. Cependant, le fait de conf�rer un caract�re plus urbain � cet axe rapide ne saurait soulever d?objection dans son principe.

Sur proposition des services en charge de la s�curit� routi�re, j?ai moi-m�me, depuis que j?exerce ces fonctions, uniformis� en 2007 la vitesse maximale � 50 kilom�tres/heure sur tout le lin�aire de la rive droite. J?ai �galement not�, au cours des discussions techniques, le souci municipal d?�viter tout risque d?engorgement de la place de la Concorde. En raison de l?implantation d?un feu au niveau des Tuileries, la suppression de l?�change de files situ� � ce niveau sera donc n�cessaire.

A ce stade, aucun �l�ment suffisant ne me para�t fonder un avis d�favorable rive droite m�me si, je souhaite le dire, il faut �tre conscient des difficult�s qui seront enregistr�es sur une p�riode dont on esp�re qu?elle sera la plus courte possible.

En revanche, la situation me para�t plus compliqu�e rive gauche car aujourd?hui, sur les 3.600 v�hicules enregistr�s aux heures de pointe, deux tiers empruntent les quais bas, dont la fermeture est envisag�e d?un seul tenant. Il s?agit donc d?un impact consid�rable sur la circulation. Nous avons cherch� � v�rifier si l?impact �tait le m�me tout au long de la voie sur berge de la rive gauche. Or, les �tudes montrent que la vuln�rabilit� est beaucoup plus forte sur la partie amont, entre le mus�e d?Orsay et le pont de la Concorde qui repr�sente 40 % du trajet, que sur la partie aval entre ce pont et le pont de l?Alma, c?est-�-dire bien s�r sur les 60 % restants de ce trajet.

Que l?enjeu et le risque principal soient situ�s au niveau du pont de la Concorde peut se r�sumer ainsi : la voie sur berge permet � une bonne partie des flux automobiles de se superposer. Demain devront se croiser au m�me niveau, et non pas dans un syst�me de superposition, trois axes importants de circulation :

- le flux est/ouest de la rive gauche ;

- le flux nord/sud depuis les Champs-�lys�es et la Madeleine par le pont de la Concorde, vers Saint-Germain et Invalides ;

- le flux sud/nord depuis les Invalides vers la Concorde.

Je sais gr�, apr�s nos travaux, � la Ville d?avoir pris conscience de cet enjeu et d?avoir propos� r�cemment l?am�nagement d?une file de passage suppl�mentaire sur 200 m�tres, au niveau de ce feu, tout en pr�servant le principe d?un couloir n�cessaire aux bus, aux taxis et aux services d?urgence.

Il n?en reste pas moins que, dans le meilleur des cas, le d�bit maximal sera de 2.400 v�hicules par heure, soit un tiers de moins qu?aujourd?hui.

Les r�centes inondations n?ont pas permis de tirer beaucoup d?enseignements pertinents dans la mesure o� la fermeture est intervenue en p�riode de vacances et de jours f�ri�s et, pourtant, l?allongement des temps de parcours relev� par les services est d�j� significatif.

J?ajoute que, comme toute capitale, Paris conna�t un nombre tr�s important de manifestations revendicatives ou r�cr�atives sur la voie publique, tout particuli�rement les samedis et, l?an dernier par exemple, 160 �v�nements ayant un impact sur la voie publique ont d� �tre g�r�s (67 impactant les abords des quais, 143 les grands axes). Les voies sur berge constituent alors une soupape d?�vacuation tr�s utile.

D?autre part, lorsque l?on se situe � un niveau d?encombrement tr�s souvent proche de la saturation, ce qui est le cas dans le centre de Paris, il faut avoir � l?esprit les limites de la fiabilit� des outils de mod�lisation th�orique ; un surcro�t minime de circulation peut entra�ner des effets disproportionn�s surtout dans un pays comme le n�tre o� la discipline sur le passage aux carrefours encombr�s m�rite �videmment une plus grande attention, semble-t-il.

Il est donc de mon devoir d?avertir solennellement des risques que la fermeture de la voie sur berge rive gauche entra�nera pour la fluidit� de la circulation sur le tron�on amont (dont je rappelle qu?il ne constitue que 40 % de la distance du trajet) et des effets potentiels en cascade sur les carrefours et les voies avoisinantes.

Nous devons d?ailleurs tout particuli�rement veiller � pr�server la vitesse moyenne de circulation des bus et des taxis, car ils repr�sentent une alternative � la voiture individuelle ; la gestion d�j� difficile des cars de tourisme � partir de Notre-Dame vers le mus�e d?Orsay et le mus�e Branly sera aussi � prendre en compte.

Monsieur le Maire, vous m?avez fait part � plusieurs reprises, et vous venez de le redire, du caract�re strat�gique de ce projet pour votre municipalit� et de votre volont� de proc�der � ce r�am�nagement d?un seul tenant.

En raison des risques de congestion, je reste convaincu qu?un phasage aurait pu �tre envisag� sur la base de ce principe de progressivit� que j?�voquais.

La n�cessit� de garantir la continuit� de la circulation au centre de la capitale, tout comme la loyaut� � votre �gard, me conduisent � vous informer aujourd?hui que je serai amen� � proposer que l?�tat, dans sa n�gociation avec la Ville, pr�voie une clause de r�versibilit� dans les conventions de gestion des berges, sans frais pour l?�tat.

Le Pr�fet de R�gion a d?ailleurs aussi constat� que la garantie du libre �coulement des eaux en cas de crue rendait n�cessaire �galement la r�versibilit� des installations sur le site.

Je pr�cise imm�diatement que, m�me dans le cas de figure o� la r�versibilit� s?imposerait en raison d?une congestion au-del� d?une p�riode raisonnable d?observation, la Pr�fecture de police n?adoptera pas, bien s�r, une position de tout ou rien, au regard des �tudes techniques, mais cela demande confirmation. Il est possible que la partie aval puisse �tre trait�e ind�pendamment du secteur amont et il y a des solutions, � moindre co�t, qui pourraient �tre recherch�es.

Avant de terminer, je voudrais dire un mot sur les propositions de fermeture sur la voie sur berge rive droite le samedi.

Le constat que nous faisons est celui d?une circulation tr�s dense ce jour-l�, notamment parce qu?il s?agit d?un jour o� nos concitoyens de banlieue profitent de l?offre culturelle et commerciale de la capitale, pas seulement d?ailleurs pour leurs achats de No�l. Je n?y suis donc pas favorable.

Restant � l?�coute des conseillers qui vont s?exprimer lors du d�bat qui va avoir lieu, je tiens � vous assurer Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers, du fait que bien s�r la Pr�fecture de police demeurera, sur ce dossier comme sur tous les dossiers, un partenaire fiable pour votre collectivit�, en s?effor�ant bien s�r de r�pondre � toutes les pr�occupations qui peuvent s?exprimer et sans ne prendre en compte que ceux qui seraient hostiles ou bien tr�s favorables.

Il y a des �quilibres � trouver, une progressivit� et nous sommes tous en tout cas favorables � la reconqu�te des berges de la Seine, mais nous ne pouvons pas ne pas prendre en compte les habitudes de vie de nos concitoyens et la situation au regard de la circulation dans cette Ville.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

Je vous remercie effectivement et je vous donne acte tout � fait de la fiabilit� et de la loyaut� de nos relations, chacun dans nos responsabilit�s qui ne sont pas les m�mes.

Premi�rement, � ma connaissance, l?Ex�cutif n?a pas envisag� de fermer la rive droite le samedi. Voil� d�j� un point sur lequel je vous donne une indication.

Deuxi�mement, dans un travail extr�mement constructif, nous avons trouv� une solution sur 300 m�tres vers la place de la Concorde pour cr�er une deuxi�me file sans toucher, comme vous l?avez dit, � la voie de bus.

A ma connaissance, cette file absorbe le flux qui est transf�r� en haut par la fermeture des voies sur berge.

Ne vous �nervez pas, on va d�battre tranquillement !

Ensuite, je vous ai dit, comme j?ai dit � M. CANEPA, Pr�fet de r�gion, que toutes les r�gles qui devront �tre appliqu�es par rapport au risque d?inondation le seront. Ce n?est pas discutable.

Troisi�mement, vous m?avez parl� de r�versibilit�, notamment parce qu?on a travaill� aussi tous les deux. Sur la r�versibilit�, j?accepte le principe. Ce que je n?accepte pas, c?est de dire que l?on fait cela pour six mois.

On le fait en prenant le risque de consid�rer que cela marchera et que cela durera des ann�es. Bien entendu, j?accepte tout � fait que, � un moment donn�, une �valuation soit faite et que l?on en tire des conclusions.

Enfin, derni�rement, ce n?est pas tellement au Pr�fet de police que je le dis, dans toutes les villes du monde (c?est valable aussi pour Bordeaux), chaque fois que l?on cr�e un dispositif �cologique et qui dissuade?

Attendez ! Vous ne savez pas ce que je vais dire.

? Et qui dissuade l?utilisation de l?automobile individuelle polluante, cela cr�e des changements d?habitude.

On l?a vu � Paris pour les couloirs de bus, vous �tiez contre. On l?a vu pour le tramway sur le boulevard des Mar�chaux, vous �tiez contre.

Bien s�r que cela a pris un temps d?adaptation.

Personnellement, je pense qu?il en sera de m�me, sur les quais, aussi bien rive droite que rive gauche (surtout Rive gauche).

Mais, entre les inconv�nients provisoires, le temps d?adaptation et l?immense plaisir citadin?

C?est dr�le parce que sur le tramway vous vous �tes tromp�s. Vous vous trompez sur tout et vous continuez ! Quelque part, cela arrange peut-�tre la majorit� que vous vous trompiez.

Chers coll�gues, je crois qu?il y a des �lections municipales en 2014. On verra donc � ce moment-l� ce que penseront les Parisiens de ce que nous aurons livr� en 2012 pour les voies sur berge, comme cela � �t� le cas pour le tramway du boulevard des Mar�chaux entre le pont du Garigliano et la porte d?Ivry.

Je n?ai pas oubli� qu?une partie des �lus �taient tellement contre qu?ils ne sont m�me pas venus � l?inauguration ; il y avait pourtant un ministre? � quelques exceptions pr�s.

Un intervenant (hors micro). - On a quand m�me gagn� !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous avez gagn�? J?ai �t� plut�t mieux �lu en 2008 qu?en 2001. Donc, si c?est pareil de 2008 � 2014, c?est bon ! Dans le 15e, nous avons progress� largement : il n?en manquait pas beaucoup.

En tout cas, je vous remercie, Monsieur GOUJON, de consid�rer que l?am�nagement des voies sur berges permettra � la majorit� municipale de conna�tre la m�me progression de 2008 � 2014 que celle qu?elle a connue de 2001 � 2008.

Ce n?est pas pour cela que nous le faisons. Nous le faisons pour la beaut� de Paris et pour le droit l�gitime des Parisiens � vivre avec leur fleuve, et donc, je r�pondais � M. le pr�fet de police mais vous m?avez amen� � dire d?autres choses, ce que j?ai fait bien volontiers.

Je vous remercie.

Je donne la parole � M. Jean-Fran�ois LAMOUR.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Monsieur le Maire, j?ai envie de vous dire aujourd?hui : sept mois pour rien.

Nous sommes aujourd?hui le 8 f�vrier, et le 6 juillet dernier, vous nous avez fait d�lib�rer sur votre projet de r�am�nagement des voies sur berges.

Que s?est-il pass� entre-temps ? Qu?avez-vous fait des autres propositions ? Qu?avez-vous fait surtout des oppositions formul�es par la Chambre de commerce, les milieux �conomiques et surtout, la plupart des maires riverains de la Seine ? Rien !

Qu?avez-vous fait des interrogations et r�ticences formul�es notamment par la R.A.T.P., et surtout par la Pr�fecture de police ? Je viens d?entendre le Pr�fet de police : il semble maintenir ses inqui�tudes et ses interrogations malgr� ce que vous voulez bien nous dire.

Et ce n?est, Monsieur le Maire, que le 13 janvier dernier que vous vous �tes d�cid� � saisir le Pr�fet de R�gion, comp�tent sur une tr�s grande partie du dossier.

Pour le reste, vous vous en �tes remis � un simulacre de concertation.

Qu?en est-il ressorti ? Une chose est certaine : le projet d?am�nagement que vous proposez manque toujours autant d?ambition malgr� les �volutions extr�mement modestes que vous y apportez.

Il s?inscrit toujours dans une logique strictement parisienne et n?int�gre aucune strat�gie de d�veloppement durable � l?�chelle m�tropolitaine.

�videmment, vous n?avez cess� de le r�p�ter : vous �tes l�gitime � envisager l?am�nagement de ce site exceptionnel que sont les berges de la Seine au c?ur de la Capitale. Mais, Monsieur le Maire, nous ne le sommes pas moins, en particulier les maires des arrondissements baign�s par le fleuve.

Alors, pouvez-vous d�cider unilat�ralement de privil�gier les loisirs de quelques-uns au d�triment du quotidien des autres ?

Pouvez-vous ignorer une fonction historique de desserte et de transit essentielle aux �changes avec les d�partements limitrophes ?

Je ne le crois pas ; je le crois d?autant moins que Paris est aujourd?hui au c?ur du projet du Grand Paris, un projet ambitieux, un projet de longue haleine, et surtout un projet collectif. Et l�, Monsieur le Maire, sur ce dossier, vous ne jouez pas collectif.

Vous refusez de consid�rer que l?am�nagement des berges n?est pas la seule affaire des Parisiens, mais celle de tous ceux qui s?y rendent chaque jour pour travailler et de tous ceux dont l?activit� d�pend �conomiquement, socialement, culturellement de ce c?ur, qui insuffle la vie � la r�gion et � notre pays tout entier.

Aussi, ai-je vraiment la conviction que votre vision n?est pas adapt�e � ce que nous attendons pour ce site, site d�sormais indissociable du d�fi que constitue la construction de la m�tropole. Je regrette que vous n?ayez pas choisi d?aller dans le sens du mouvement et de l?int�r�t g�n�ral. Je regrette aussi que vous n?ayez pas choisi de travailler autrement.

Car sur le plan de la m�thode, vous ne nous avez pas convaincus, qu?il s?agisse de la conception ou de la ?concertation?.

La conception, tout d?abord : elle m�rite il me semble, un v�ritable appel � projets, une consultation d?envergure des urbanistes, des architectes, comme ceux du g�nie civil, ou dans le domaine environnemental. Or vous avez choisi les seuls services de l?A.P.U.R. qui, quelles que soient d?ailleurs leurs qualit�s et leurs comp�tences, ne peuvent �tre la seule source de r�flexion et d?innovation pour un tel sujet.

Cette conception aurait d� �tre aussi une occasion pour nous de travailler ensemble dans l?int�r�t de tous. Mais vous avez pr�f�r� communiquer sur une proposition quasiment ficel�e, quasiment aboutie, soumise ensuite � une pseudo consultation dont vous dites avoir tir� les cons�quences en proposant, je le disais tout � l?heure, � la marge, quelques ajustements mineurs.

Le bilan qui nous est propos� aujourd?hui est �loquent tant il est d�pourvu d?honn�tet� intellectuelle. Choix partial des acteurs, des avis, des contributions, de la place et de la valeur qui leur sont accord�s, comme d?ailleurs de l?ordre qui leur a �t� attribu� dans la pr�sentation du document. Que dire des trois lignes consacr�es aux opinions d�favorables, contre trois pages aux favorables ? Que dire de la page et demi consacr�e aux contributions des enfants contre huit lignes conc�d�es aux Chambres de commerce ?

Sans oublier le point d?orgue : la consid�ration anecdotique accord�e � l?analyse des maires d?arrondissement et l?absence de l?avis du Pr�fet de R�gion. Ah ! Si, j?ai lu trois lignes dans l?amendement que vous avez d�pos� sur nos tables hier soir.

Quant au nombre de r�ponses exploitables et donc exploit�es, il n?est pas s�rieux.

R�sumons-nous, d�sinformation - je pense notamment au 15e, et G�rard D?ABOVILLE y reviendra -, absence de r�elle concertation, manque de transparence, d�ni des r�alit�s objectives eu �gard aux cons�quences sur le trafic parisien, vision unilat�rale et �triqu�e de l?avenir de Paris et de la r�gion capitale.

Malgr� tout, vous persistez et allez m�me jusqu?� refuser toute exp�rimentation pr�alable. J?insiste sur ce mot qui signifie dans mon esprit ?ant�rieur � tout am�nagement?. Sinon, elle ne prendrait �videmment pas tout son sens.

Avez-vous peur de son r�sultat, Monsieur le Maire ? Avez-vous peur de porter un coup fatal � votre projet ? Pourquoi ne pas prendre le temps, comme le demande le Pr�fet de police ?

Cette pr�cipitation nous semble coupable car elle ne fait qu?exprimer un calcul politique visant � vous parer de la couleur verte qui vous a manqu� lors de vos derni�res campagnes europ�ennes et r�gionales si l?on en croit les r�sultats.

Acceptez, Monsieur le Maire, cette exp�rimentation r�versible d?une dur�e de six mois que nous appelons de nos v?ux, car il faut fixer un d�lai raisonnable situ� en dehors des p�riodes estivales pour �tre significatif.

Profitez-en pour engager une v�ritable r�flexion qui mettra en coh�rence l?ensemble des projets dans la perspective du Grand Paris ; c?est aujourd?hui l?Atelier international du Grand Paris qui est en quelque sorte la conscience commune et le moteur de l?action. Vous avez d?ailleurs vu les architectes de l?AIGP vendredi : vous auriez pu leur proposer.

Confiez donc � cet atelier cette �tude autour de l?axe Seine, qui doit se faire de mani�re transversale, sur le long terme, afin de valoriser et d?identifier les potentiels qui pourraient s?y d�velopper. L?enjeu, Monsieur le Maire, est crucial pour l?avenir.

Monsieur le Maire, vous ne pouvez r�sumer la Seine � sa portion de voies circul�es au c?ur de Paris. Ne persistez pas dans une approche r�ductrice du r�am�nagement des berges qui aboutirait finalement � un Paris ?respirant? en bord de Seine, pendant qu?il ?suffoque? sur les quais hauts.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame CUIGNACHE-GALLOIS, vous avez la parole.

Mme Edith CUIGNACHE-GALLOIS. - Merci, Monsieur le Maire.

71 % des Parisiens seraient favorables � un r�am�nagement des voies sur berges : c?est le r�sultat du sondage que vous avez command�.

Pour tout vous dire, nous aussi, groupe centre et ind�pendants, nous en aurions fait partie si nous n?avions �t� bien inform�s des modalit�s de votre projet et surtout de ses cons�quences.

Car c?est vrai, a priori, l?id�e de r�am�nagement des bords de Seine, qui pourrait �tre contre ? Seulement dans ce m�me sondage, on note pr�cis�ment que 57 % ont justement le sentiment d?�tre mal inform�s, c?est-�-dire que le panel des 1.400 personnes qui ont �t� interrog�es par t�l�phone s?est prononc� sur un projet qu?il ne conna�t pas.

Bien s�r que l?on ne peut �tre que pour plus de bonheur ! Plus de plaisir ! Plus de beaut� ! Moins de bagnoles ! Plus de petits canards ! Plus de poissons rouges ! Moins de pluie ! Moins de froid ! Plus de soleil ! Plus de promenades ! Moins de stress ! Plus de r�ve ! Moins de crise et moins d?emmerdes !

Mais le maire d?une ville monde est-il l� pour offrir plus de r�ve ou plus de r�alisme ?

Une ville monde se dessine-t-elle avec des crayons de couleur ou avec pragmatisme ? Le r�le d?un politique est-il de faire r�ver ou d?accompagner ses concitoyens dans leur vie au quotidien et de pr�parer l?avenir de la cit� ?

Alors, moi, je voudrais moi-m�me, m�me si c?est beaucoup moins glamour, revenir sur la r�alit� du bilan de la concertation de votre projet.

Vous semblez en �tre tr�s satisfait, clamant partout que les Parisiens d�bordent d?enthousiasme, que les r�unions se sont d�roul�es de fa�on formidable.

Alors, rappelons vos propres chiffres : 1.700 personnes pour l?ensemble des r�unions publiques dans les 20 arrondissements : cela fait 85 personnes en moyenne. C?est cela, votre enthousiasme d�bordant ?

Surtout que l?audience, le plus souvent, �tait loin de chanter les louanges de votre projet, contrairement � ce que vous laissiez entendre.

Et comparons avec la votation citoyenne qui a �t� organis�e dans la mairie du 7e arrondissement qui a, elle, r�unit 5.116 votants, pour un seul arrondissement ! Le r�sultat a �t� sans appel : 90 % contre la fermeture des voies sur berge et, pourtant, ils r�clament depuis longtemps une piscine.

Je me r�jouis d?ailleurs de cette initiative de la maire du 7e, car elle reprend un v?u que j?avais d�pos� ici m�me, d�s mai 2010, proposant une votation populaire citoyenne.

Plus de 5.000 personnes, donc, dans le seul 7e arrondissement.

Vous n?avez pas le droit d?ignorer une mobilisation aussi importante, alors que ce sera l?arrondissement le plus impact� !

Et puisque vous �tes sensible au sondage pour faire valoir votre projet, je vous en livre un autre, r�alis� par ?lefigaro.fr? le 18 octobre et auquel ont particip� 9.612 personnes : 58 % sont contre la transformation des voies sur berges en promenade. La r�ponse est claire : la majorit� des Parisiens et des Franciliens consid�rent que la circulation sur les berges est une priorit� et, j?ajouterai, dans l?�tat actuel des choses, compte tenu de la situation catastrophique des transports en commun.

C?est d?ailleurs sur ce point que nos points de vue diff�rent. Que les choses soient bien claires : bien s�r que je suis pour un embellissement des quais de Seine et un am�nagement des bords de Seine, bien s�r que j?aime la beaut�, le v�lo et la marche � pied, mais pas � n?importe quel prix, pas s?ils consistent � fermer des axes strat�giques de circulation qui sont indispensables quotidiennement aux Parisiens et aux Franciliens.

Parce qu?il n?existe pas d?offre alternative de d�placement pour cet axe reliant l?Ouest et l?Est de la Capitale.

Or, je vous le rappelle, cette offre alternative, vous en aviez vous-m�me, Monsieur le Maire, fait une condition pr�alable et n�cessaire � tout projet d?am�nagement des bords de Seine. Et vous aviez raison ! Dans le Plan de d�placements de Paris, de 2007 d?abord, vous indiquiez que l?id�e ne pourrait �tre envisag�e qu?une fois que l?offre de transports en commun serait suffisante pour supporter le report de trafic ; ce sont exactement vos termes. Dans votre programme de campagne des municipales de 2008, Monsieur le Maire, vous pr�cisiez que ?l?offre alternative et simultan�e?, entre guillemets, serait un �l�ment pr�alable � l?am�nagement des berges de Seine. Que ne l?avez-vous fait ? Ces conditions ne sont aujourd?hui tout simplement pas respect�es !

Le fonctionnement du R.E.R. C ne s?est pas am�lior� de fa�on substantielle et n?offre pas de capacit� d?absorption suppl�mentaire. Le TC Est-Ouest dont vous parliez ne constitue pas non plus une structure de transports collectifs lourds et rapides r�pondant aux besoins.

Enfin, ce n?est pas une liaison de transport fluvial de personnes quand on voit l?�chec de Vogu�o qui pourrait apporter une r�ponse pertinente � ce sujet. Le Pr�fet lui-m�me a demand� au S.T.I.F. l?arr�t de Vogu�o ?en raison des d�ficits accumul�s et de la fr�quentation microscopique? : plus de 4 millions d?euros par an pour moins de 7 personnes par course en moyenne.

Que ce soit au regard du P.D.P. de 2007 ou de votre programme de 2008, Monsieur le Maire, vous passez outre vos engagements, sans m�me regarder derri�re vous.

Vous passez outre vos engagements mais vous faites �galement peu de cas des dol�ances et des doutes �mis m�mes par vos propres amis politiques. Ainsi, Jean-Paul HUCHON, dans un courrier qu?il vous a adress�, avec son langage tr�s diplomatique, vous exhorte � �tayer plus pr�cis�ment la dimension r�gionale de votre projet et � en mesurer les incidences. Il s?inqui�te - je le cite toujours - ?des capacit�s d?absorption des reports vers les infrastructures routi�res et les lignes de transports en commun qui devront y faire face?, vous indiquant - je cite encore - qu??il conviendrait de regarder pr�cis�ment les parcours impact�s pour appr�cier les trafics suppl�mentaires?.

Finalement, il insiste sur le fait - et je le cite encore - qu??en termes de trafic automobile, le report sur les quais hauts et sur le boulevard p�riph�rique doit �tre bien mesur�?. Je ferme les guillemets.

Je n?aurais pas mieux dit !

En tant que Pr�sident de la R�gion, il est vrai que ses inqui�tudes sont bien l�gitimes, car votre projet parisien, Monsieur le Maire, aura de r�elles r�percussions sur la circulation dans la Capitale mais aussi pour toutes les communes de la proche couronne.

Et s?il y a bien quelqu?un qui peut s?interroger sur les capacit�s d?offre alternative en termes de transports en commun, c?est bien M. HUCHON, Pr�sident du S.T.I.F. Si lui-m�me exprime des r�serves et des demandes d?�tudes suppl�mentaires plus pr�cises, il ne serait pas inutile de votre part de tenir compte de son avis.

C?est pour les m�mes raisons que notre groupe r�clame une exp�rimentation grandeur nature des am�nagements sur une dur�e de six mois. C?est le seul moyen de disposer d?une vision pertinente et r�aliste des reports de circulation.

Plus fondamentalement, votre projet, qui se concentre dans les arrondissements de l?hyper-centre, conduit une politique des plus privil�gi�s. Vous aviez oubli� les arrondissements p�riph�riques. Il a fallu que nous vous le fassions remarquer pour que vous vous en rendiez compte. Alors, je note bien que vous souhaitez maintenant inclure les 12e, 13e et 15e, mais ce ne sont pas ces petits am�nagements additifs qui viendront infirmer l?id�e qu?ils n?�taient pas la r�alit� de votre ambition.

Vous aviez l� l?occasion de mener pourtant un v�ritable r��quilibrage vers l?Est, � travers des op�rations d?embellissement de ces quais de Seine et des dotations en �quipements pour ces quartiers.

Votre projet, c?est aussi la politique des plus privil�gi�s parce qu?en supprimant les voies sur berges, qui sont les portes d?entr�e dans la Capitale, vous renvoyez finalement les banlieusards en banlieue.

C?est vrai que ceux-l� ne votent pas pour vous, ni pour ni contre vous.

Une logique des plus privil�gi�s encore, car ce droit s?adresse � ceux qui peuvent vivre la Capitale comme un village, qui n?ont pas de probl�me de d�placement et qui ne subissent ni les contingences de la vie ni les effets de la crise, car vous ne devez pas l?ignorer, votre projet va fortement p�naliser le monde du travail : les salari�s d?abord qui utilisent quotidiennement ces axes de circulation (60.000 rive droite, 35.000 rive gauche) mais aussi les entreprises dont la mobilit� est un facteur essentiel du dynamisme de leur activit�.

Ce n?est pas un petit sujet, Monsieur le Maire. Vous avez d� noter le nombre d?entreprises qui ont quitt� Paris pour la banlieue ! Est-il bien opportun d?aggraver ce mouvement de fuite des si�ges sociaux ?

En continuant sur cette voie, vous risquez de transformer le centre de Paris en centre de loisirs, mais peut-�tre est-ce l� votre conception de la responsabilit� politique ! La Seine est un �l�ment symbolique de la dimension m�tropolitaine, elle m�rite une r�flexion commune sur le r�le du fleuve par l?ensemble des acteurs du Grand Paris, une vision globale qui serait partag�e par toutes les composantes r�gionales et non pas un projet exclusivement centr� sur Paris intra-muros. Nous avons la chance de disposer de l?Atelier international du Grand Paris qui r�unit 10 �quipes d?architectes urbanistes dont la comp�tence et la cr�ativit� sont reconnues. C?est l� une grande chance de pouvoir b�n�ficier de leur expertise et de pouvoir confronter diff�rentes visions sur le sujet.

C?est pourquoi, Monsieur le Maire, nous vous demandons de saisir l?Atelier international du Grand Paris en ce sens, afin que plusieurs projets puissent �tre �labor�s dans une vraie dimension m�tropolitaine et alors que le Grand Paris est en marche.

Il conviendrait que la Ville de Paris, et c?est ma conclusion, ne s?enferme pas et pense � son d�veloppement, � son rayonnement, � la vie des vrais gens, � la vie de tous les Franciliens.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame la porte-parole des vrais gens, je voudrais quand m�me?

Elle m?a dit que je ne m?int�ressais pas aux vrais gens ! Donc, Madame la porte-parole des vrais gens, Monsieur LAMOUR, ne protestez pas !

Je voudrais vous informer que l?immense majorit� des salari�s sont dans les transports en commun.

Deuxi�mement, je vous informe, et Christian SAUTTER se tient � votre disposition, que l?attractivit� �conomique de Paris s?est consid�rablement renforc�e depuis 10 ans. Pourtant, nous avons fait baisser la circulation automobile de 24 %.

Vous me direz : dans le m�me temps, le monoxyde de carbone et le benz�ne ont baiss� de 80 %. Chacun ses choix !

Enfin, ch�re Madame, vous ne pouvez pas dire que notre concertation est bidon et, en m�me temps, vous plaindre que l?on ait ajout�, effectivement, trois arrondissements dans le projet ! Une concertation, c?est fait pour influencer. Donc, moi, j?ai entendu la maire du 12e, le maire du 13e, les �lus du 15e et voil� ! Et on a ajout� parce que, contrairement � d?autres, je ne suis pas immobile.

La parole est � M. Jean-Pierre CAFFET.

M. Jean-Pierre CAFFET. - Merci, Monsieur le Maire...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Les �lus du 15e, j?ai dit.

Maintenant, c?est Jean-Pierre CAFFET seulement.

M. Jean-Pierre CAFFET. - Merci.

Chers coll�gues, le projet de reconqu�te des berges de la Seine, dont nous avons d�battu l?�t� dernier, a franchi une �tape consid�rable gr�ce � une concertation intense, riche, associant bien entendu tous les acteurs institutionnels concern�s mais aussi les Parisiens et les Franciliens qui ont �t� nombreux � s?exprimer.

Je dis d?ailleurs volontiers les Franciliens, parce que c?est sans doute la premi�re fois qu?une concertation se d�roule � une �chelle m�tropolitaine aussi vaste et il est vrai que le sujet le m�ritait.

Il nous appartient donc, aujourd?hui, de tirer les conclusions de cette concertation, de mesurer ses diff�rents apports au projet initial et, finalement, d?approuver un nouveau projet.

Pour ma part et au nom de mon groupe, je tirerai trois enseignements de cette phase de consultation.

Le premier, c?est l?adh�sion tr�s large de nos concitoyens � l?id�e de reconqu�te des voies sur berges, mais aussi aux principes qui ont pr�sid�, tant rive droite que rive gauche.

Le deuxi�me, c?est l?enrichissement pour le moins non n�gligeable du projet soumis � la concertation gr�ce � la mobilisation de tous ceux qui ont particip�.

Quant au troisi�me enseignement, c?est que des oppositions persistent, peut-�tre irr�ductibles, l?avenir le dira, mais que ces oppositions apparaissent d?un autre �ge.

Adh�sion tr�s large � l?id�e et aux principes de ce projet, disais-je, c?est un fait, Monsieur LAMOUR, que le sondage r�alis� � cette occasion montre que 70 % des personnes interrog�es selon des m�thodes scientifiques, et j?insiste sur ce terme, selon des m�thodes scientifiques, y sont favorables, dont 58 % tr�s favorables.

Cette adh�sion ne s?est pas d�mentie lors des nombreuses r�unions de concertation organis�es au plan local ou sur le site d�di� � cet am�nagement sur Internet.

Enfin, la dimension m�tropolitaine �vidente de ce projet a permis l?approfondissement des �changes entre Paris, les collectivit�s et les d�partements riverains, le d�passement de certaines interrogations ou inqui�tudes, comme en a t�moign� d?ailleurs la r�union publique du 30 novembre dernier qui a vu l?expression d?avis globalement tr�s favorables des collectivit�s repr�sent�es, au-del� des clivages politiques traditionnels, y compris du Pr�sident de ?Paris M�tropole?, je veux parler, bien �videmment, de Jacques JP MARTIN.

Deuxi�me enseignement : l?enrichissement du projet.

Si les objectifs g�n�raux de ce projet ont �t� pl�biscit�s, les avis ont �t� divers sur les usages des espaces ainsi lib�r�s et les activit�s qui pourraient s?y implanter, sachant qu?au premier rang des attentes - excusez-moi, Madame CUIGNACHE-GALLOIS, dont je ne savais pas que vous �tiez, en m�me temps que la porte-parole des vrais gens, la porte-parole du Pr�sident de R�gion, c?est une nouveaut� - figurent la promenade, les loisirs et la d�tente le long du fleuve, ce qui n?exclut pas les activit�s �conomiques et l?utilisation de la Seine pour un renforcement de la logistique fluviale.

Cette prise en compte de la concertation se traduit, et c?est une excellente chose, par le choix d?une organisation des am�nagements en plusieurs p�les : mode autour de Docks en Seine, culture au port de Solferino, lieu de rencontres et de festivit�s au pont Alexandre III, sport et nature au niveau du port du Gros-Caillou.

En outre, force est de constater que les pr�occupations relatives aux risques de crues et aux questions de circulation ont �t� soigneusement examin�es et des r�ponses apport�es.

S?agissant de ce dernier sujet, celui de la circulation, � combien importante, bien s�r, on ne peut que se f�liciter des solutions propos�es, comme l?�largissement du quai haut Anatole-France � trois files de circulation pour r�gler le seul probl�me s�rieux, � savoir le risque de difficult� de circulation entre le pont Royal et celui de la Concorde.

N?ayant jamais �t� partisan de la th�se selon laquelle, pour r�duire la circulation automobile, il fallait organiser la congestion, ces propositions nous conviennent parfaitement.

Enfin, je crois qu?il faut saluer l?extension du projet ou les am�nagements compl�mentaires pr�vus dans quatre arrondissements suppl�mentaires : les 4e, 12e, 13e et 15e arrondissements.

Bien s�r, et c?est le troisi�me enseignement, des oppositions persistent ; elles ont les m�mes protagonistes (la C.C.I.P., le M.E.D.E.F. et une partie de la Droite parisienne), la m�me constance (opposition aux couloirs de bus en 2001, opposition au tramway des Mar�chaux pendant la pr�c�dente mandature, opposition � l?am�nagement des voies sur berges aujourd?hui), la m�me argumentation selon laquelle toute diminution de la circulation automobile serait pr�judiciable � l?activit� �conomique, le M.E.D.E.F., allant m�me, contre toute raison, jusqu?� �voquer des millions d?heures de travail perdues si le projet dont nous d�battons aujourd?hui �tait r�alis�.

Peu leur importe que les �tudes r�alis�es par la Ville et valid�es par l?�tat montrent une augmentation de six � sept minutes au maximum de la travers�e de Paris � l?heure de pointe.

Peu leur importe que selon une �tude conduite, non pas par la Ville mais par la R.A.T.P., pr�s de 90 % des commer�ants riverains du trac� du tramway des Mar�chaux se d�clarent satisfaits de ce nouveau mode de transport collectif.

Peu leur importe que, malgr� les couloirs des bus, le tramway, ces ?crimes? commis par notre Municipalit� contre l?�conomie parisienne, le nombre d?entreprises dans Paris ait progress� de 25 %, celui des touristes de 15 %, l?emploi augment� et le chiffre d?affaires des grands magasins battu des records l?an dernier.

Par quels myst�res peut-on �tre ainsi aveugl� ?

Par l?incompr�hension des principes nouveaux de d�veloppement des m�tropoles modernes qui tablent sur la qualit� de la vie pour �tre plus attractives ? Par nostalgie de l?�poque pompidolienne, o� il fallait adapter la ville � la voiture ?

Sans doute les deux, mais peu importe, ne nous laissons pas distraire par ces combats d?arri�re-garde et poursuivons nos efforts pour faire en sorte que Paris, Madame CUIGNACHE-GALLOIS, soit v�ritablement toujours en mouvement.

Vous nous avez dit, Monsieur le Maire, votre d�termination � ce que ce projet aboutisse. Sachez que la n�tre est � l?aune de celle que vous affichez et que pour le mener � bien, nous serons � vos c�t�s.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Cela avait de la tenue, Monsieur CAFFET !

Et alors, vous croyez que je n?ai pas d?avis ? Je l?exprime. Ma libert� d?expression vaut bien la v�tre !

Monsieur NAJDOVSKI, vous avez la parole.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

En juillet dernier, notre Assembl�e avait approuv� les modalit�s de la concertation en vue de l?am�nagement des berges de Seine.

La Seine, vous l?avez dit, c?est le c?ur de Paris, sa colonne vert�brale, sa ligne de vie.

Alors que, de tous temps, les Parisiens ont v�cu pr�s de leur fleuve, les am�nagements urbains de l?�re du tout automobile, chers � Georges Pompidou et, il faut le croire, � la partie droite de cet h�micycle encore aujourd?hui, ont coup� Paris de son fleuve, sur sa rive droite comme sur sa rive gauche.

Les �cologistes se sont depuis toujours oppos�s � ces am�nagements qui d�figurent la ville et la d�shumanisent. Nous l?avons d�j� dit, les berges de Seine offrent aujourd?hui un paysage indigne de notre Capitale, celui d?une autoroute urbaine en plein c?ur de la ville, alors qu?elles sont pourtant class�es au patrimoine mondial de l?Humanit�.

Cette aberration urbanistique, cet anachronisme, nous avons pris l?engagement d?y mettre fin il y a 10 ans d�j�, lorsque la majorit� municipale de gauche et �cologiste est arriv�e aux responsabilit�s � Paris.

Comme vous le savez, Monsieur le Maire, pour les �lus du groupe ?Europe Ecologie - Les Verts et Apparent�s?, l?am�nagement des berges de Seine m�rite d?�tre pens� dans sa globalit�, en tenant compte non seulement des berges, mais aussi des quais hauts, tant leur fonctionnement est �troitement imbriqu�.

C?est d?ailleurs � l?�chelle m�tropolitaine qu?il convient de r�fl�chir au devenir des berges de Seine. Cela a �t� act� lors de la premi�re phase de concertation, ce dont nous ne pouvons que nous r�jouir.

Nous avions propos� en f�vrier 2010 qu?un concours international d?architecture puisse �tre lanc� pour imaginer l?avenir des berges et des quais hauts, mais nous n?avons, h�las, pas �t� entendus sur ce point.

Nous regrettons aussi que le sc�nario d?une reconqu�te globale des berges, incluant la rive droite, que nous avions propos� comme deuxi�me variante � pr�senter au public, n?ait pas �t� soumis � la concertation.

Si nous approuvons, bien entendu, la reconqu�te de la rive gauche, permettez-nous de r�affirmer nos interrogations sur l?am�nagement propos� en rive droite.

La transformation d?une partie de la voie expresse en boulevard urbain est certes une avanc�e, mais, pour nous, bien trop timide. Nous nous interrogeons notamment sur la fa�on dont pourront cohabiter une circulation automobile qui restera extr�mement intense et une circulation pi�tonne que l?on fera descendre sur la berge, l� o� elle est aujourd?hui interdite.

D?ailleurs, nous notons que le r�sultat de l?enqu�te r�alis�e aupr�s de 1.400 habitants de Paris et de quatre communes riveraines de la Capitale montre une moindre adh�sion � l?am�nagement rive droite - 63 % d?avis favorables - que pour celui de la rive gauche, pl�biscit� � hauteur de 71 %.

Il serait int�ressant de conna�tre votre analyse de ce moins fort enthousiasme.

Nous pensons qu?un sc�nario de reconqu�te plus large des berges aurait pu �tre soumis au d�bat et � la concertation avec un renforcement concomitant et cons�quent de l?offre de transports en commun sur les quais hauts.

Le dossier de pr�sentation, remis en mai dernier, pr�cisait bien, je cite :

?En 2001, les berges du 7e comme du 4e arrondissement sont rest�es ferm�es plus de deux mois en pleine p�riode de plein trafic.

Si les temps de parcours ont �t� globalement augment�s, le fonctionnement m�tropolitain n?a cependant pas �t� affect� dans un contexte o� le niveau de circulation �tait globalement sup�rieur?.

D?autant que la r�duction de capacit� de circulation li�e � la fermeture des berges est de loin inf�rieure � l?augmentation de l?offre de transports collectifs que nous avons r�alis�e ou qui est programm�e pour les ann�es � venir avec l?am�lioration de la ligne 1 du m�tro et des RER A et C.

Nous proposons �galement que la Ville �tudie dans les plus brefs d�lais la mise en site propre syst�matique des bus sur les quais hauts, en particulier dans les 5e et 15e arrondissements, et qu?elle mette � l?�tude la r�alisation d?un transport en commun en site propre � haute qualit� de service sur les quais hauts, en rive droite.

Nous r�affirmons aussi notre volont� forte que le service public fluvial ?Vogu�o? soit p�rennis�, �tendu � l?ensemble du bief de Paris, soit de Maisons-Alfort � Suresnes, et qu?il soit am�lior� dans sa fr�quence et sa connexion aux autres modes de transport en commun.

La Ville de Paris s?est battue pour que ?Vogu�o? existe et notre coll�gue Denis BAUPIN a beaucoup ?uvr� sous la pr�c�dente mandature en faveur de ce mode de transport qui peut apporter un plus ind�niable � l?offre de transports publics m�tropolitaine.

Au moment o� l?exp�rimentation de ?Vogu�o? risque de tourner court, il est plus que jamais indispensable que notre collectivit� r�affirme son attachement � ce mode de transport.

C?est le sens d?un des v?ux que nous d�posons.

Il est primordial en effet de ne pas r�duire le d�bat des berges � la seule circulation automobile, mais de raisonner en termes de mobilit� globale et soutenable en incluant l?offre de transports en commun.

De m�me, pour nous, la vocation �conomique de la Seine doit �tre affirm�e car le d�veloppement du fret fluvial en substitution du fret routier constitue un �l�ment de la conversion �cologique de l?�conomie que nous souhaitons promouvoir.

A l?issue de la premi�re phase de concertation, nous sommes satisfaits de noter que certains des amendements que nous avions port�s aient �t� repris et int�gr�s au projet, je pense par exemple � la liaison pi�tonne entre le port Henri-IV et le Bassin de l?Arsenal ou bien encore � l?�tude de l?�largissement du port de la Rap�e au niveau de la voie Mazas pour assurer une continuit� pi�tonne de qualit� sur la berge en rive droite.

Je pense aussi � l?�tude de la liaison sous le Pont Royal, entre le port de Solf�rino et le port des Saints-P�res, en rive gauche, ou bien encore au r�am�nagement du port de Bercy sur lequel pourraient �tre d�velopp�es des animations culturelles et citoyennes, avec des p�niches associatives comme tente de le faire aujourd?hui, non sans mal, la p�niche associative Alternat.

D?un point de vue urbain, relier le parc de Bercy dans le 12e arrondissement au parc Andr�-Citro�n dans le 15e arrondissement par les berges de Seine, sans discontinuit� pour les pi�tons, mais aussi pour les cyclistes, doit pouvoir devenir une r�alit�.

Nous insistons �galement sur l?importance des am�nagements et des animations propos�s sur les berges reconquises.

Pour les �lus de notre groupe, il est primordial d?ouvrir des lieux de d�tente et de promenade sur les berges de Seine.

La reconqu�te du lien vers le fleuve est d?ailleurs une r�alit� dans des villes comme Bordeaux ou Lyon, o� les nouveaux espaces ouverts � la population sont pl�biscit�s.

Nous insistons � nouveau pour que les espaces nouveaux qui seront ouverts restent des espaces pr�serv�s de la marchandisation, o� l?on pourra avant tout se promener et b�n�ficier d?un paysage exceptionnel au c?ur de la ville.

C?est d?ailleurs le souhait d?une majorit� des personnes interrog�es � l?occasion du sondage r�alis� par la Ville de Paris.

C?est bien � une renaturation � laquelle nous aspirons, � la pr�servation de la biodiversit� de ce corridor �cologique que constitue la Seine, � la d�couverte de lieux o� nous pourrons tous (enfants, adolescents, adultes, personnes �g�es, personnes en situation de handicap) jouir de ce site exceptionnel.

A cet �gard, la situation de l?Ile aux Cygnes dans le 15e arrondissement m�rite que l?on s?y attarde. Par sa morphologie et ses dimensions, elle constitue un espace propice au maintien de la biodiversit�, de la faune et de la flore aquatique � Paris.

Nous proposons un r�am�nagement de l?Ile et de l?all�e des Cygnes en concertation avec les habitants. La mise en valeur de la statue de la Libert�, �l�ment du patrimoine parisien trop m�connu, pourrait aussi faire partie du programme d?am�nagement de l?Ile.

Nous sommes aussi bien entendu favorables aux animations, mais nous souhaitons qu?elles restent essentiellement gratuites et qu?elles offrent � tous la possibilit� d?y acc�der : jeux pour enfants, rampes de skate et terrains de sport pour ados, espaces pour les pi�tons distincts de ceux pour les cyclistes ou rollers, bancs pour que les personnes puissent s?asseoir, pelouses accessibles, espaces libres o� chacun pourra, � son gr�, se d�placer ou faire une pause.

L?augmentation substantielle du co�t de fonctionnement entre le projet initial et le projet pr�sent� aujourd?hui nous interpelle.

Il y a un risque, selon nous, � vouloir privil�gier des activit�s rentables au d�triment des activit�s non lucratives pour financer le co�t de fonctionnement des am�nagements r�alis�s.

Nous souhaitons pour notre part que la Ville de Paris privil�gie la simplicit� pour un co�t de fonctionnement restant dans l?ordre de grandeur de l?enveloppe initiale.

L?agr�ment qu?offrent les berges contribue �galement au rayonnement international de la Capitale.

Il suffit de voir le succ�s de ?Paris Respire? et de ?Paris Plage?, cette derni�re manifestation �tant populaire autant aupr�s des touristes que des Parisiens et Franciliens qui ne partent pas ou ne peuvent pas partir en vacances, faute de moyens.

L?acc�s aux berges de la Seine, c?est non seulement l?acc�s � des espaces en plein air, mais c?est aussi faire jouer � l?espace public un r�le social f�d�rateur.

Nous vous proposons dans un v?u, Monsieur le Maire, que nous �tendions l?op�ration ?Paris Respire? au samedi afin que les berges de la rive droite soient accessibles � tous pendant tout le week-end.

Nous pourrions aussi r�fl�chir ensemble � une extension de ?Paris Respire? sur une cinqui�me semaine pendant l?�t�.

Comme le disait ma coll�gue Danielle FOURNIER lors de notre d�bat de juillet dernier, cette libert� laiss�e � chacun de pouvoir appr�cier le paysage des berges, c?est ce qui fait une ville vivante et agr�able, une ville o� l?on prend le temps de s?arr�ter aussi et de ne rien faire, une ville qui vit le jour et la nuit.

Nous sommes satisfaits � cet �gard que des lieux soient pr�vus aussi pour les noctambules.

Nous insistons aussi sur l?indispensable continuit� des am�nagements qui seront r�alis�s, tant pour les pi�tons que pour les cyclistes, car ce qui caract�rise aujourd?hui les berges, c?est leur morcellement, leur illisibilit� et leur manque de continuit�.

Monsieur le Maire, en conclusion, je voudrais vous dire que les �lus du groupe ?Europe Ecologie - Les Verts et Apparent�s? consid�rent que le projet que vous proposez constitue une premi�re �tape de la reconqu�te des berges de Seine.

Conscients de notre responsabilit�, du caract�re historique de cet am�nagement qui fait rentrer Paris de plain-pied dans le XXIe si�cle et lui fait d�finitivement tourner le dos aux chim�res du tout automobile, nous estimons que nous devons r�solument avancer et offrir aux Parisiens, aux Franciliens, aux gens du monde entier qui aiment Paris, un nouvel espace de libert� et de beaut� au c?ur de Paris.

C?est la raison pour laquelle nous approuverons ce projet avec raison mais aussi avec fiert�.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Monsieur BROSSAT, vous avez la parole.

M. Ian BROSSAT. - Merci.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, l?Opposition municipale nous avait pris de haut en juillet dernier, au moment de la pr�sentation de l?avant-projet de r�am�nagement des berges de Seine.

Pourtant, le bilan de la concertation pr�alable d�montre le soutien des Parisiens � notre ambition d?une ville plus douce et plus apais�e.

Dans leur grande majorit�, � plus de 70 %, cela a �t� dit par mes coll�gues, ils y sont favorables.

N?en d�plaise � l?U.M.P., l?�poque a chang� et les habitants de Paris veulent marquer l?entr�e dans notre collectivit� dans le XXIe si�cle, au c?ur m�me de la ville, � son point de d�part, son origine g�ographique, �conomique et culturelle.

La rupture est consomm�e avec une seconde moiti� de XXe si�cle qui �rigeait la voiture en mode de d�placement principal, comme marqueur social et comme signe de progr�s technologique.

La vitesse appartient d�sormais � des syst�mes de communication d�mat�rialis�s, l?habitant d?une grande m�tropole moderne aspire, lui, � d?autres pratiques urbaines, d?autres rythmes.

Cela va dans le sens des efforts de notre Municipalit� depuis 2001, et c?est une excellente nouvelle, la ville doit changer elle aussi, nous la changerons avec les Parisiens.

Au c?ur de la m�tropole, au pied d?un paysage architectural exceptionnel, class� par l?UNESCO au patrimoine mondial de l?Humanit�, passe aujourd?hui une voie rapide d�di�e au dioxyde de carbone et au bruit ininterrompu des moteurs.

Les Parisiens ne veulent plus de ce stigmate d?une �poque r�volue. Nos coll�gues de l?U.M.P., vous vous en souvenez, avaient l?ambition de le mettre sous cloche sans y toucher.

Chacun son id�e du patrimoine, ce n?est pas la n�tre, ni celle des habitants de notre ville, qui pr�f�rent, � la voie Georges Pompidou, la Seine, le Louvre et le Mus�e d?Orsay, heureusement.

Nous les rendrons donc aux Parisiens, et je souhaite que la mise en ?uvre de ces nouvelles berges de Seine � taille humaine soit exemplaire de notre volont� de service, de nos exigences de solidarit� et de nos ambitions de partage.

Les Parisiens doivent trouver l� un refuge contre l?acc�l�ration du temps, des communications et des transactions, qui caract�risent et d�shumanisent l?extr�me modernit�.

Le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche avait souhait� que la concertation pr�alable au r�am�nagement des berges de Seine soit �tendue au maximum d?habitants de Paris et de sa m�tropole, et pas seulement aux arrondissements concern�s.

Le r�sultat de cette concertation et du sondage command� par la Ville montre que les berges de Seine sont un enjeu pour l?ensemble des Franciliens. Certains acteurs de l?agglom�ration et d?habitants de Paris expriment cependant des interrogations.

En v�rit�, la principale interrogation touche l?offre de transport et la fluidit� des d�placements au c?ur de notre ville. Le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche a d�pos� un v?u en ce sens.

Les r�sultats des �tudes d?impact d�montrent que la circulation automobile et les temps de d�placements ne seront que marginalement alt�r�s par le r�am�nagement des berges de Seine, mais la r�ussite de notre projet en d�pend. Non seulement la collectivit� doit veiller � ce que l?ensemble des Parisiens et des Franciliens?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Attendez un seconde, parce que je ne sais pas pourquoi mais par moments il y a un bruit de fond. Voil�. Donc, je demande que tous les orateurs, quels qu?ils soient, soient �cout�s. Voil�.

Vous d�rangez Jean VUILLERMOZ et cela me contrarie beaucoup.

Non, il est toujours tr�s vigilant et le sport est tr�s important sur les voies sur berges. Donc, on s?�coute tous. On s?�coute tous ! Et on tient les r�unions o� on veut, je n?ai rien contre, mais pas pendant les interventions.

Ian BROSSAT.

M. Ian BROSSAT. - Merci, non seulement la collectivit� doit veiller � ce que l?ensemble des Parisiens et des Franciliens ne soit pas p�nalis� dans leurs d�placements, mais elle doit cr�er de nouveaux itin�raires et de nouvelles mobilit�s.

C?est un principe auquel les �lus de notre groupe sont profond�ment attach�s. Toute r�duction de la place de la voiture doit s?accompagner d?un accompagnement des transports en commun. C?est d?ailleurs ce que Jean VUILLERMOZ disait au cours de la pr�c�dente mandature, quand il occupait ma place. Pour pr�cis�ment que les Parisiens et les Franciliens se r�approprient les berges de Seine, il faut en faciliter l?acc�s.

La concertation montre que de plus en plus d?habitants consid�rent le v�lo et circulations douces comme des modes de circulation � part enti�re, et non pas seulement comme une activit� de loisirs, mais ces modes de circulation d�pendent de l?offre globale de transports collectifs.

Pour que les uns puissent faire du v�lo, les autres doivent d�laisser leur voiture et pour qu?ils la d�laissent il faut une offre de transport collectif coh�rente. Une offre qui viendra irriguer aussi ce c?ur de la ville que nous r�am�nageons.

Pour fluidifier les d�placements, rediriger les Parisiens vers les berges de Seine, la Ville doit interpeller le S.T.I.F. Pour densifier l?offre globale de bus, de nouveaux itin�raires, de nouveaux arr�ts doivent �tre �galement d�finis avec la R.A.T.P. C?est l?objet d?un des v?ux que nous pr�sentons.

Car c?est le mouvement qui doit commander nos projets : un mouvement qui r�concilie, qui rassemble et qui ne divise plus. La voie Georges Pompidou aura �t�, pendant des d�cennie, le symbole de ce mouvement qui divise, qui s�pare, qui �loigne, un mouvement par exclusion du reste, de tout le reste. C?est la vision d?une ville, con�ue comme une machine infernale, qui transporte ses habitants d?un point � un autre, par n�cessit�, par fonction.

Les nouvelles berges de Seine doivent symboliser un autre mouvement, doux, apais�, alternatif � l?acc�l�ration moderne des rythmes de vie urbaine, un mouvement qui r�concilie rive droite et rive gauche, qui r�concilie les transports et la promenade, le d�placement et les activit�s culturelles et sportives.

Surtout un mouvement qui rassemble tous les Parisiens et tous les Franciliens, et n?abandonne personne. Vous l?aurez compris, nous soutenons ce projet et nous souhaitons vivement que nos v?ux puissent �tre adopt�s.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Monsieur MARTINS, vous avez la parole.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Monsieur le Maire, comme je l?affirmais en juillet dernier, je partage votre double ambition sur ce projet.

La premi�re, celle de reconqu�rir le fleuve et de rendre aux Parisiens l?�l�ment naturel constructeur de l?histoire de leur ville, de leur histoire et de son d�veloppement. La deuxi�me ambition que je partageais avec vous �tait celle de r�duire la place de la voiture individuelle polluante dans Paris. C?est autant le sens de l?histoire que notre responsabilit� environnementale � destination des g�n�rations futures. Donc, je partageais cette double ambition.

Pour autant, si ces ambitions �taient justes, elles appelaient d�j� en juillet et elles appellent toujours certaines r�serves et remarques.

La premi�re, Monsieur le Maire, est que, non, vous n?inventez pas les voies pi�tonnes le long du fleuve et, non, on ne peut pas pr�tendre am�nager le fleuve quand on n?investit que sur trois tout petits kilom�tres du centre de la capitale. D�s juillet dernier, Monsieur le Maire, je vous avais exhort� � investir sur les quais pi�tons existant dans les autres arrondissements, qui manquent eux aussi cruellement d?am�nagement, de mobilier et d?ambition urbaine.

C?est le sens de l?amendement que je d�fendrai par ailleurs, car seul cet investissement sur l?ensemble du fleuve nous permettra de cr�er r�ellement une continuit� des mobilit�s douces le long de la Seine, et de cr�er ainsi ce que nous appelons, nous, une coul�e bleue et qui permettra attractivit� pour la capitale et lieu sympathique de cadre de vie pour nos concitoyens.

La seconde r�serve, Monsieur le Maire - je ne vais pas la d�velopper plus avant -, concerne �videmment la circulation automobile et nos inqui�tudes sur l?encombrement probable du centre de la Capitale, et l?absence totale qui �tait celle du premier projet sur l?offre compl�mentaire de transports en commun.

Et miracle ! Miracle, Monsieur le Maire, une fois n?est pas coutume, vous avez �cout� et, fait encore plus incroyable, vous avez entendu la concertation. Elle a eu lieu et elle a confirm�, par ailleurs, les remarques que nous avions faites. Je dois reconna�tre qu?une grande partie des remarques et des inqui�tudes que j?avais soulev�es en juillet ont �t� lev�es dans ce projet modifi�. Je regrette peut-�tre que cette �coute de la concertation ne soit pas la r�gle dans certains projets, tout aussi majeurs, comme l?am�nagement des Halles ou Roland Garros

Si je vous reconnais, Monsieur le Maire, le m�rite d?avoir su lever une partie des r�serves, je veux vous dire ceci : on peut avoir raison sur l?ambition, sur l?objectif et sur le projet, et tort sur la m�thode et sur l?ex�cution.

C?est pourquoi je vous invite vraiment � rejoindre le camp de ceux qui pr�f�rent la conduite du changement � faire le bonheur des gens contre leur gr� et la r�forme � la brutalit�.

Et c?est pourquoi, Monsieur le Maire, je vous invite � accepter l?id�e d?une mise en place progressive de ce r�am�nagement de voirie, qui permettra de conduire nos concitoyens vers des choix de d�placement plus responsables, plus �cologiques et qui permettront � nos concitoyens d?accepter et d?int�grer les nouvelles donn�es de voirie que ce projet engendrera.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci. Je vous remercie de votre note. Si j?ai bien compris, c?est : peut mieux faire ! Et en fait, je ferai vraiment bien quand je serai au MoDem, quoi ! Mais je ne garantis rien.

Mais j?aime bien l?�change qui est tr�s cordial. Je le dis avec beaucoup de gentillesse.

Madame DATI, vous avez la parole.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Nous pourrions, en ce qui nous concerne, nous arr�ter effectivement � l?intervention extr�mement brillante et compl�te de notre coll�gue Edith CUIGNACHE-GALLOIS, mais on voudrait aussi repr�ciser certains �l�ments.

D?abord, �voquer dans quelles conditions vous avez lanc� ce projet de fermeture des voies sur berges, au cours d?une conf�rence de presse, le 14 avril 2010, sans concertation pr�alable et sans y avoir associ� ni les �lus, ni les maires d?arrondissement en particulier, et encore moins les Parisiens et les Franciliens. C?est vrai que votre d�claration avait provoqu� la surprise et l?�moi de certains Parisiens, pour ne pas dire plus globalement des Franciliens.

C?est pourquoi j?ai organis�, d�s le 31 mai dernier, une r�union publique, � laquelle j?avais convi� les �lus de la mairie de Paris. Aucun n?a souhait� venir. Ce sont donc les responsables techniques de l?A.P.U.R. et de la Ville qui ont d� faire face � l?hostilit� des habitants, et particuli�rement des gens qui travaillent.

Il vous aura fallu six mois pour organiser la concertation, � laquelle vous ne pouviez plus �chapper dans ces conditions.

Il ressort finalement du bilan de votre concertation que votre projet ne passionne pas. Que l?on en juge les 2.113 avis anonymes, recueillis par vos services, soit moins de 0,1 % de la population parisienne.

Je ne reviens pas sur le contenu et les questions pos�es dans le cadre de ce sondage, si bien d�crit par Edith CUIGNACHE-GALLOIS avec r�alisme, mais aussi avec po�sie. La consultation nominative, que j?ai organis�e sous contr�le d?huissier, donne en revanche des r�sultats sans appel, puisque pr�s de 6.000 votants ont r�pondu et qu?� plus de 90 %, ils se sont prononc�s contre le projet.

Comme vous pouvez le constater, nous avons mobilis� pr�s de trois fois plus, Monsieur le Maire, avec des avis nominatifs, fiables, d�pouill�s sous contr�le d?huissier, sans recours � aucun cabinet de communication, et encore moins � un institut de sondage.

Oui, nous sommes encore en lien avec les r�alit�s ici. Vous r�pondiez avec beaucoup de hauteur en qualifiant notre coll�gue Edith de Madame le Peuple, nous, nous sommes encore en lien avec eux, effectivement, et les Parisiens en particulier.

Il faut bien avouer que l?opposition � la fermeture des voies sur berges transcende les clivages partisans, m�me parmi vos amis politiques et y compris sur les bancs de cette Assembl�e.

Les personnes publiques les plus concern�es ne vous ont pas non plus donn� leur aval, ni le Pr�fet de police comme on l?a encore entendu ce matin, qui est responsable de la fluidit� des d�placements et de la s�curit� des Parisiens, ni la R.A.T.P. qui refuse la suppression des couloirs de bus, ni les pouvoirs �conomiques, ni m�mes plusieurs collectivit�s territoriales ne vous ont donn�s leur blanc-seing.

C?est, cependant, sur le fond que demeurent les probl�mes les plus lourds. En concevant un projet uniquement tourn� vers les loisirs et les activit�s ludiques, vous avez oubli� ceux qui travaillent, ceux pour lesquels cet axe est strat�gique et vital �conomiquement, mais, �galement, vous avez oubli� le r�le strat�gique que les berges ont toujours jou� dans l?histoire de Paris pour le transport et la logistique.

Ce r�le est pourtant appel� � se renforcer avec la mont�e des pr�occupations environnementales et les engagements du Grenelle de l?environnement.

C?est d?ailleurs tout le sens du courrier que Dominique BUSSEREAU, alors ministre des Transports, vous a adress�, en vous rappelant que les berges sont destin�es en priorit� au transport fluvial, au transport de passagers et � la logistique urbaine.

L?Ile-de-France est l?agglom�ration la plus embouteill�e d?Europe et cette fermeture brutale nuirait gravement � notre productivit� et � notre attractivit� �conomique.

Qu?allons-nous faire des pr�s de 4.000 v�hicules par heure qui circulent aujourd?hui sur ces voies sur berges et qui viendront aggraver les probl�mes d?embouteillages et emp�cheront l?acc�s aux services de secours, les pompiers et le S.A.M.U. ?

Londres, qui devance encore Paris dans les classements, a r�ussi la reconqu�te des berges de la Tamise, avec des projets centr�s sur la volont� d?accro�tre son attractivit� �conomique, facilit�s par le vaste p�rim�tre du Grand Londres, � Paris plus de 1.200 kilom�tres carr�s contre 105 kilom�tres carr�s.

Vos propositions en mati�re de transports de substitution rel�vent de l?utopie, pour ne pas dire de la plaisanterie.

Qui peut croire que la ligne n� 1, qui est d�j� la plus charg�e du r�seau, pourra servir d?exutoire ? Ne parlons pas des bus, dont la moiti� des lignes parisiennes seront ralenties par votre projet selon la R.A.T.P. elle-m�me. Qui paiera d?ailleurs pour les heures perdues par les transports collectifs ?

Rappelons l?�chec de ?Vogu�o?, que vous proposez pourtant comme une id�e nouvelle, pour ne pas dire comme une solution.

Vous n?�tes pas s�r vous-m�me de votre projet, puisque vous l?avez revu en proposant de r�am�nager le quai Anatole-France, au risque de confisquer le couloir de bus, de supprimer l?espace cyclable, � nouveau sans aucune consultation.

En v�rit�, les reports de circulation se feront dans les rues de Paris et sur le p�riph�rique. Ce sont donc les conditions de vie des Parisiens que vous sacrifiez au profit de quelques loisirs �ph�m�res, comme l?a indiqu� le Pr�fet de police.

Nous ne pouvons pas prendre le risque de mettre en danger nos concitoyens par le ralentissement ou le blocage des v�hicules de secours.

Il faudra �galement surveiller les quais bas, propices aussi parfois aux trafics douteux, sans parler de la crue centennale qui se chargera d?emporter tous ces am�nagements que vous souhaitez. Que ferons-nous et que deviendront les barges et les autres jardins flottants en cas de crue ?

Monsieur le Maire, un tel projet ne doit pas s?ajouter aux autres �checs et autres gouffres financiers, qu?il s?agisse des Docks de Seine, du ?104?, du stade Jean-Bouin, des Halles et de bien d?autres.

Paris a d�j� �t� assez massacr�e architecturalement et matraqu�e fiscalement pour ne pas en rajouter. Pour d�velopper les activit�s artistiques et culturelles, je pr�f�rerais am�liorer l?accueil du Conservatoire municipal du 18e arrondissement qui refuse tous les ans 300 �l�ves, je pr�f�rerais �galement que les 40 millions d?euros soient utilis�s pour construire 10 cr�ches de 66 berceaux afin d?aider � r�pondre aux 15.000 enfants encore en liste d?attente � Paris.

Nous ne sommes pas sectaires. Nous sommes parfaitement dispos�s � nous investir dans un projet utile d?am�nagement des berges, mais � la bonne �chelle, celle du Grand Paris, comme cela a �t� fait dans le cadre du Grand Londres, mais avec le conseil et la vision prospective des professionnels et de l?Atelier international du Grand Paris.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous remercie, ch�re Madame, de votre sens de la nuance, notamment sur tous mes �checs qui me submergent.

Je remercie gentiment, ne m?engueulez pas !

Demandez � Rachida DATI si j?ai du m�pris pour elle ! Pas du tout.

La parole est � Mme Dominique BERTINOTTI.

Mme Dominique BERTINOTTI, maire du 4e arrondissement. - Je vais �tre dans le propositionnel et dans le constructif.

Nous voici arriv�s � la fin d?une premi�re phase de concertation parisienne et je me f�licite que des �l�ments de la concertation du 4e arrondissement aient �t� repris dans la d�lib�ration qui nous est propos�e aujourd?hui.

J?aimerais rappeler rapidement le sens de cette concertation, les principaux �l�ments conclusifs et les axes sur lesquels nous attendons de la Ville des approfondissements.

Les travaux du Conseil de quai mis en place dans le cadre de la concertation sur ce projet nous enseignent que les habitants du 4e, au-del� d?une approche strictement locale, ont int�gr� � leur r�flexion une dimension plus globale sur le devenir des arrondissements centraux d?une M�tropole, autrement dit, du futur r�le de l?hypercentre de Paris M�tropole.

Des principes forts ont guid� notre travail collectif fond� sur l?exigence d?une multifonctionnalit� : � la fois d�velopper un arrondissement qui accueille et garde ses habitants, mais aussi un quartier qui g�n�re une pluralit� d?activit�s �conomiques, afin d?assurer une mixit� sociale et professionnelle, meilleure garante contre une mus�ification de ces arrondissements centraux.

Cette concertation approfondie dans le 4e a d�bouch� sur des propositions indispensables � un r�am�nagement ambitieux des bords de Seine. Elles se sont articul�es autour de cinq axes :

- redonner un vrai r�le urbain aux berges en retrouvant des usages vari�s et utiles � la Ville (�conomiques, transports, marchands, loisirs) ;

- cr�er une promenade pi�tonne continue en bord de Seine depuis l?H�tel de Ville jusqu?� Bastille ;

- r�implanter des activit�s �conomiques en bord de Seine, dont le transport fluvial des marchandises, pour faciliter l?approvisionnement des commerces de centre-ville. Ce conseil de quai a �galement propos� d?organiser un march� alimentaire de producteurs franciliens, dont les vivres seraient achemin�es par voie d?eau, suggestion � laquelle nous travaillons d�s � pr�sent ;

- am�liorer le lien entre les quais hauts et les quais bas, afin de concilier la vie des habitants des quais hauts avec les nouvelles finalit�s des voies sur berges ;

- enfin, d�velopper un v�ritable paysage urbain de bord de Seine de qualit�, ce qui suppose un projet qui aille au-del� d?un simple r�am�nagement de voirie.

Comme vous le voyez, les riverains, habitants et commer�ants de notre arrondissement ont exprim� avec force et d�termination leur volont� de redonner � la Seine sa vocation de transport des hommes et des marchandises, dans la perspective d?une ville durable, d?en faire un nouvel axe d�terminant pour la Ville de Paris et pour sa r�gion.

Je souhaiterais n�anmoins insister tout particuli�rement sur la desserte des commerces de centre-ville par la voie d?eau, car il nous faut d�velopper des formes innovantes de logistique urbaine pour le transport de marchandises.

55 % des Fran�ais consid�rent le transport fluvial comme �tant le plus respectueux de la nature. Mettre fin au tout routier repr�sente une urgence �cologique manifeste. Des villes �trang�res l?ont d�j� valoris� et sachons nous inspirer d?initiatives �trang�res en la mati�re, et je pense en particulier � celles des pays du Nord tels que les Pays-Bas, qui pr�sentent des exp�riences et des r�ussites � prendre en consid�ration.

A titre d?exemple, la ville d?Utrecht, qui pratique depuis plus de 10 ans d�j� la livraison de ces commerces de centre-ville par voie fluviale, plus de 65 commerces qui se font ainsi approvisionner � l?aide d?une barge municipale chaque matin pendant deux heures.

Ce mode de livraison coexiste parfaitement avec le paysage urbain de quais offerts �galement aux habitants et aux touristes.

Cette exp�rience nous montre combien il est important que nous engagions au plus vite une �tude sur la desserte des commerces de centre-ville par voie fluviale.

Afin d?atteindre ces objectifs, et cela d�montre bien que le monde �conomique y trouve aussi son compte dans ce r�am�nagement des voies sur berges, j?ai engag� une discussion avec les grandes enseignes de Paris : Galeries Lafayette, B.H.V, Monoprix, qui m?ont confirm�, cela encore tr�s r�cemment, leur volont� de s?investir dans la mise en place � partir du fleuve de la desserte de leurs commerces.

Le 4e arrondissement est donc pr�t � travailler en ce sens avec tous les partenaires et � devenir ainsi un terrain d?exp�rimentation de ces nouvelles pratiques.

A cet effet, le quai Henri IV jusqu?au bassin de l?Arsenal constitue dans sa configuration actuelle l?emplacement id�al pour accueillir une plateforme de livraison de marchandises.

La grande accessibilit� de ces quais via la rampe qui relie les quais bas et la voie circul�e des quais hauts pourrait permettre un transfert facile des marchandises vers les rues du Centre de Paris. Aujourd?hui, ces quais sont d�di�s prioritairement � un usage de luxe, mais rien n?exclut qu?il soit envisageable d?imaginer un nouveau concept de port de centre-ville, int�grant la notion de partage de l?espace dans le temps entre activit�s � cet endroit-l�.

Le transport final des marchandises vers les commerces du centre, soit le dernier kilom�tre, serait effectu� � l?aide de transports doux principalement �lectriques.

Quant au transport des passagers, et c?est un d�fi, il faut cr�er des arr�ts de navette fluviale en plein centre ville. Certes, ce service ne fonctionne pas aujourd?hui de fa�on satisfaisante car a �t� perdue cette culture de l?utilisation de la voie d?eau pour les d�placements des passagers, mais une station en bordure de Seine au pied du Pont-Marie permettrait la cr�ation d?un v�ritable lieu de transport intermodal, essentiel pour appr�hender le centre de la capitale autrement. Cette halte fluviale pourrait constituer par ailleurs un excellent lieu d?information concernant ses quartiers centraux, son patrimoine, ses activit�s culturelles abritant une multiplicit� d?institutions culturelles.

Vous le comprendrez, cette d�lib�ration constitue pour nous une premi�re �tape qui se doit d?�tre engag�e, poursuivie, approfondie, car comme le souligne si justement Laurent TH�RY, Grand Prix de l?urbanisme en 2010, le fleuve ne doit plus �tre consid�r� comme le support d?usages qui lui sont ext�rieurs mais �tre ce qui donne sens � l?histoire des lieux. La vocation de ces lieux ne peut �tre uniquement ludique. Elle doit renouer avec son histoire plurielle, dynamique, fond�e sur la pluralit� de ses fonctionnalit�s.

Nous, nous comptons bien nous donner tous les moyens pour que les Parisiens se r�approprient la Seine, et le fleuve redeviendra alors un v�ritable moteur �conomique, culturel, social de notre ville.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je suis d?accord avec cette intervention.

Monsieur CORBI�RE, vous avez la parole.

M. Alexis CORBI�RE. - Merci.

Mon intervention, bien s�r, s?inscrit dans la continuit� de ce que disait tout � l?heure mon ami le pr�sident de mon groupe Ian BROSSAT. Nous soutenons ce projet. Il �tait inscrit dans les grands projets de la mandature. Il y a donc eu un choix d�mocratique qui a �t� fait, il reste maintenant � aller vers sa r�alisation, et je dois avouer avant d?en dire un peu plus sur ce que nous comptons associer et rajouter � ce projet g�n�ral, ma surprise d?entendre certains arguments de la part de nos coll�gues de l?opposition.

Certains vantent les m�rites de la concertation citoyenne, mais pourquoi ne le font-ils pas sur des sujets touchant l?ensemble des Fran�ais ? Je pense notamment � la retraite, o� pour ma part, je continue � demander un r�f�rendum. La retraite � 60 ans, elle, n?avait pas �t� annonc�e par le Pr�sident de la R�publique lors de l?�lection pr�sidentielle.

De plus, lorsque Mme DATI nous vante les m�rites de la concertation qu?elle aurait faite, je rappelle qu?elle n?est peut-�tre pas totalement experte en concertation et que le mouvement actuellement en cours dans les tribunaux de justice est aussi la cons�quence, pas seulement des propos du pr�sident de la R�publique, mais de son manque de tact et de doigt� quand il s?agit de concerter, et la fa�on dont elle a ferm� de nombreux tribunaux d�montre que sur ce sujet, elle n?a peut-�tre pas de le�ons � donner !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ah ! C?est difficile, la d�mocratie ! �coutez-vous !

M. Alexis CORBI�RE. - De plus, pour en rajouter, puisque vous r�agissez positivement � mes propos, j?affirme ici que vos r�unions du 7e n?�taient pas r�ellement des r�unions de concertation publique, mais plut�t parfois des r�unions d?affolement public.

Oui, je le dis, certains arguments qui ont �t� avanc�s, non pas par vous, Madame DATI, mais qui se sont dits parfois au cours de ces r�unions, n?�taient pas le visage du Paris que nous souhaitons mais plut�t un affolement g�n�ralis� au motif que ce projet aurait pour cons�quence que la jeunesse de banlieue viendrait notamment dans le 7e arrondissement.

Eh ! Oui, les raisons de certains r�sultats ne sont pas toujours tr�s dignes.

Alors, revenons � l?essentiel.

Ce projet a pour ambition la reconqu�te des voies sur berges.

Reste � savoir, cette reconqu�te au profit de qui ? Des choses ont �t� dites. Nous voulons moins de voitures, nous le voulons parce que c?est une exigence �cologique. Mais qui va profiter de cette reconqu�te ? C?est la question que nous posons, sur laquelle nous serons particuli�rement exigeants en tant que groupe.

C?est aux citoyens et aux Parisiens d?en profiter et non pas aux marchands. Si de nouveaux espaces sont lib�r�s, ce n?est pas pour faire toujours plus de profits, aller toujours plus vers une soci�t� de consommation et transformer Paris en un gigantesque supermarch� dans lequel des gens viendraient pour consommer, consommer sans cesse?

Premi�rement, parce que c?est une vue de l?esprit, et cela ne cr�e pas de l?emploi de cr�er des zones plus importantes de consommation et deuxi�mement, parce que ce n?est pas cela qu?attendent aujourd?hui nos concitoyens.

Nous voulons que sur ces voies de berges lib�r�es, il y ait de la culture, il y ait des possibilit�s, notamment � travers des exp�riences d?�conomie sociale et solidaire, d?autres choses que de simples lieux de consommation. Nous serons vigilants � ce qu?il en soit ainsi. C?est un enjeu majeur pour faire de Paris une ville v�ritablement moderne � l?aube du XXIe si�cle. Ce n?est pas gagn� ! Nous le disons franchement, et nous serons, je le r�p�te, attach�s � ce qu?il y ait des services publics parisiens, car seul le service public est garant de l?�galit� entre les citoyens ! Le reste ne fait qu?aller vers toujours plus d?in�galit�s : ceux qui ont les moyens de consommer pourront profiter de ces voies de berges, et les autres ne le pourraient pas, ce n?est pas le projet que nous soutenons !

Nous savons que de ce point de vue, nous partageons les grandes lignes de nos orientations, Monsieur le Maire. Nous avons souvent vu que c?est ce qui remonte des concertations, et je pense notamment � ce qui a �t� dit dans le 12e arrondissement : ce sont des lieux de culture et de rencontre, et j?insiste, pas des lieux de marchandisation et de consommation qui doivent se mettre en place.

Sur ces mots, ce sujet est une belle d�monstration que l?exigence �cologique ne peut �tre port�e que par la puissance publique, la Ville seule ou en concertation avec l?�tat et la Pr�fecture. C?est ce nous appelons au Parti de gauche, et avec nos amis du Parti communiste, la n�cessaire planification �cologique que seule, j?insiste, la puissance publique peut porter pour faire reculer les int�r�ts priv�s qui sont contraires aux int�r�ts g�n�raux.

Un dernier mot sur le v?u que nous avons pr�sent�. Il y a actuellement, bien souvent sur les voies de berges, toute une s�rie de nos concitoyens les plus frapp�s par la crise, que certains appellent parfois les sans domicile fixe, toute une s�rie de nos concitoyens qui sont r�duits � y habiter dans des logements pr�caires. Il ne s?agirait pas que ce projet ait pour seule cons�quence de les chasser.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Monsieur CORBI�RE.

M. Alexis CORBI�RE. - Je conclus en invitant notamment � lire le v?u que nous pr�sentons : nous reviendrons l�-dessus tout � l?heure. Nous souhaitons que ce projet aille de pair avec des permanences sociales et sanitaires pour qu?il soit porteur de nos valeurs d?�galit�.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, mais je rappelle � tout le monde que l?on plaide, que l?on d�veloppe ses arguments sur les v?ux pendant le d�bat g�n�ral, il n?y a pas de retour.

J?en profite d?ailleurs pour informer le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s qu?il leur reste 10 minutes 52 pour trois orateurs, et le groupe U.M.P.P.A. qu?il leur reste 12 minutes 16 pour quatre orateurs.

Monsieur LECOQ, je serai �quitable.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Un projet qui n?a pas lieu d?�tre avant l?heure?

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, avec le projet que vous nous pr�sentez aujourd?hui assorti du bilan de la concertation, vous vous �tes surpass�s dans tous les domaines o� vous excellez, c?est-�-dire ceux d?une communication boursoufl�e et d?une pseudo concertation.

Rappelons tout d?abord que les voies sur berges sont rest�es en 2001 sous la responsabilit� pr�fectorale alors que la quasi-totalit� de la voirie parisienne passait sous votre responsabilit�.

La Pr�fecture de police en a gard� le contr�le en raison de leur caract�re strat�gique de liaison transversale et de leur connexion au r�seau autoroutier et de voies rapides franciliens.

� travers ce projet, vous n?h�sitez pas � faire fi de cette r�alit� g�ographique et r�glementaire en proposant un projet d?am�nagement ludique dont les cons�quences multiples sont manifestement sous-estim�es.

Premi�rement, reprenant les m�thodes de vos alli�s verts, vous n?h�sitez pas � afficher des donn�es fantaisistes en mati�re de temps de parcours suppl�mentaires, de report de circulation et de pollution.

Enfin, qui peut croire que les temps de parcours suppl�mentaires se limiteront � 6 minutes entre la gare d?Austerlitz et le pont de Bir-Hakeim, comme vous osez le pr�tendre dans votre projet ?

Nous avons vu fin d�cembre, lorsque la crue de la Seine a submerg� les quais rive gauche, que la r�alit� �tait tout autre : en pleine p�riode de vacances, le boulevard Saint-Germain �tait totalement satur� et les embouteillages, comme souvent, remontaient jusqu?au pont Alexandre III.

Alors que les �tudes internationales montrent que Paris est malheureusement l?une des villes les plus embouteill�es du monde, les multiples travaux sur le r�seau francilien, notamment sur les tunnels, qui vont arriver, vont encore compliquer la donne.

Or vous n?h�sitez pas � concevoir un projet qui va aggraver cette situation.

Lorsque dans 15 ou 20 ans, les progr�s r�alis�s en mati�re de transports de banlieue � banlieue, lorsque le m�tro du Grand Paris sera en service et permettra � des millions de personnes d?�viter la capitale, alors le projet d?am�nagement, voire de suppression de la circulation sur les berges de la Seine sera pertinent.

C?est d?ailleurs ce que vous avez r�pondu syst�matiquement aux ?Verts? pendant la premi�re mandature lorsqu?ils vous avaient propos� � plusieurs reprises cette id�e.

Comme vous, nous ne sommes pas d�favorables � un am�nagement raisonnable et r�versible qui pourrait d?ailleurs �tre limit� en fonction de la saison, voire � l?int�rieur de la journ�e.

En revanche, l?am�nagement d�finitif que vous proposez n?est pas acceptable, pour toutes les raisons expos�es.

Parmi elles, permettez-moi d?�voquer l?ins�curit� qui risque de s?emparer de cette vaste zone, allant du mus�e d?Orsay jusqu?aux abords de la Tour Eiffel. Alors que nous sortons, Monsieur le Maire, avec lenteur d?une p�riode hivernale qui a commenc� en novembre, il est �vident que fort peu nombreux seront les usagers des berges am�nag�es entre les mois d?octobre et d?avril.

En revanche, nous risquons certains soirs, et notamment les vendredis et samedis, d?attirer des personnes d�s?uvr�es et alcoolis�es qui cr�eront un foyer d?ins�curit� permanent lors de la seconde partie de la nuit.

La situation que nous connaissons � partir du printemps sur la Passerelle des Arts justifie cette analyse.

Vous comprendrez donc, Monsieur le Maire, qu?au terme de mon intervention, je me prononce en faveur d?une exp�rimentation de la fermeture des berges, exp�rimentation ais�e � mettre en ?uvre mais qui devra �tre d?une dur�e suffisante pour appr�cier pleinement les mesures de compensation indispensables � prendre aussi bien rue de Rivoli que boulevard Saint-Germain.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Cela me rappelle un �ditorial que vous aviez fait dans votre journal du 6e arrondissement apr�s la victoire de la Gauche aux l�gislatives de 1997 o� tout y passait. Du m�me style ! Vous vous en souvenez, Monsieur LECOQ ?

Eh bien, moi aussi !

La parole est � Mme Marinette BACHE.

Mme Marinette BACHE. - Monsieur le Maire, � n?en pas douter, ce projet marquera durablement le paysage urbain.

Comme les Halles, c?est une restructuration urbaine d?importance majeure. Comme V�lib? ou le tramway, c?est une avanc�e consid�rable pour la qualit� de vie de nos concitoyens, une autre conception de notre cit�.

Les opposants sont toujours les m�mes et utilisent les m�mes vieilles ficelles. A en croire la Chambre dite de commerce et d?industrie de Paris, il s?agit l� d?une monstruosit� ; ce projet serait un coup de poignard au petit commerce ; ce serait la fin de la libert� de circuler dans la Capitale ; ce serait m�me, selon le M.E.D.E.F., des millions d?heures de travail qui s?envolent.

Que le M.E.D.E.F. et la C.C.I.P. s?opposent � la volont� de notre Municipalit� de Gauche, soit ! Ce n?est que la preuve que nous souhaitons bien des projets de soci�t� oppos�s et qu?ils nous consid�rent � juste titre comme des adversaires.

Mais de l� � tomber dans de telles outrances et vilenies, r�ussir � structurer un argumentaire reposant uniquement sur des contrev�rit�s, il fallait oser. Cela est d?autant plus inadmissible que notre Municipalit� n?a de cesse de d�velopper la concertation la plus large.

Ce projet, c?est une premi�re, a m�me �t� soumis � l?avis de ?Paris M�tropole? et des communes limitrophes. Il n?y a que les Hauts-de-Seine - mais peut-on s?en �tonner ! - qui aient �mis un avis non favorable au motif suivant : Paris n?a pas assez consult�, oui, je sais, c?est risible ! - et doit inclure leur projet de 2x2 voies?? pour lequel eux n?ont consult� personne !

Bref, cette consultation a �t� men�e de mani�re large et s�rieuse. Pour s?en convaincre, il suffit d?y voir l?apport constitu� par toutes les contributions, des associations, collectivit�s, institutions, citoyens. Ce sont les zones de p�che, escales fluviales, continuit� des parcours cyclistes, inclusion de la circulation des poussettes, des rollers, liaison entre mus�e du Louvre et mus�e d?Orsay, r�novation des ports par Port de Paris, troisi�me file de circulation sur le quai haut Anatole France pour fluidifier le trafic automobile. Bref, ce n?est pas une consultation d?op�rette comme en pratique le Gouvernement mais une v�ritable prise en compte de soucis individuels, collectifs, g�ographiques qu?Anne HIDALGO et son cabinet r�ussissent � rendre compatibles, autant que faire se peut, avec l?int�r�t g�n�ral et � inclure dans le sch�ma d?am�nagement des voies sur berges que nous souhaitons.

Les �lues r�publicaines socialistes pensent d?ailleurs que le meilleur gage de l?efficacit� d?une telle d�marche est l?avis favorable de tous les arrondissements, sauf le 7e et le 15e quelle surprise ! - et leur volont� d?enrichir le projet.

Je tiens seulement � remercier les �lus U.M.P. du 15e qui ont permis � leur Conseil d?arrondissement d?illustrer une brillante coh�rence : le 15e est contre le projet mais souhaite en m�me temps que nous poussions l?am�nagement jusqu?� l?Ile aux Cygnes !

Les Franciliens, comme les commerces de proximit� des bords de Seine, ont bien s�r tout � gagner � cet embellissement des quais. Ils le savent d?ailleurs, puisque 71 % soutiennent ce projet. Les artisans et les commer�ants se rendent bien compte de l?int�r�t �vident d?avoir des personnes qui fl�nent � deux pas de chez eux plut�t que de les voir filer en voiture.

Je comprends bien s�r que la C.C.I.P., en retard d?un si�cle, et le M.E.D.E.F. soient choqu�s que notre projet ne pr�voie pas de donner la Seine aux promoteurs immobiliers et � la Jet Set. Et oui ! Je me souviens des premi�res d�clarations de l?U.M.P. !

U.M.P. que je sens aujourd?hui tr�s agac�e de d�couvrir que pr�s de trois quarts des Parisiens et des Franciliens, de toutes origines g�ographiques, sociales, professionnelles et politiques, sont favorables au projet. M�me, plus de 40 % des lecteurs du Figaro, c?est dire et cela devrait vous interpeller !

Alors, pourquoi cette attitude tellement � contretemps ? On se perd en conjonctures : une telle ringardise �tonne ! Est-ce de l?incomp�tence, de l?incons�quence ? Une m�connaissance du projet ? Est-ce une impossibilit� de vivre et de construire le XXIe si�cle ? Est-ce une forme d?humour que l?on ne comprend pas ? Car vous finissez par �tre dr�les � force d?�tre path�tiques, mes chers coll�gues, particuli�rement quand, au nom d?un r�f�rendum dans le 7e arrondissement, vous pr�tendez d�fendre les salari�s de banlieue !

Pour ce qui nous concerne, je fais confiance au Maire de Paris, � sa Premi�re adjointe, aux adjoints concern�s, pour mener � bien un projet qui allie, dans une volont� de mixit� sociale, sport, culture, nature et activit�s �conomiques.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur TR�M�GE, vous avez la parole.

M. Patrick TR�M�GE. - Si j?ai bien compris, Monsieur le Maire, il s?agit pour notre Assembl�e d?approuver aujourd?hui le bilan de concertation pr�alable relatif � l?am�nagement des berges de Seine. Je dis ?concertation? parce que, � vous �couter, je ne suis pas convaincu que vous sachiez bien de quoi il s?agit quand on parle de concertation !

Monsieur le Maire, comment pourrions-nous, en responsabilit�, approuver le bilan d?une si faible concertation et si totalement tronqu�e ?

Vous tirez notamment gloire des 1.750 personnes qui ont particip� aux r�unions publiques, dont 300 enfants, et - mieux encore ! - des 2.284 contributions dont vous consid�rez que 65�% ont �mis un avis favorable. Autrement dit, avec 1.484 avis favorables, vous consid�rez sans rire que la concertation a eu lieu, qu?il n?y a plus rien � voir et que le dossier est boucl�.

Cette concertation est tronqu�e et elle n?est pas sinc�re, dans la mesure o�, tout au long de son d�roulement, elle a �t� conduite de fa�on partisane et politicienne par vos adjoints qui avaient comme feuille de route d?aboutir � la conclusion que vous nous proposez aujourd?hui : rendre les berges aux pi�tons, d�velopper et diversifier les usages en offrant des activit�s sportives et culturelles, valoriser ce site unique porteur de l?identit� de Paris, renforcer la continuit� �cologique de la Seine. Comment et qui ne pourrait pas �tre d?accord sur de telles propositions ? C?est carr�ment No�l, comme l?a soulign� excellemment Edith CUIGNACHE-GALLOIS !

Je m?�tonne d?ailleurs qu?il n?y ait pas eu sur ce sujet de v�ritable pl�biscite ! Mais avez-vous, lors de vos pr�sentations, �clair� les publics sur les cons�quences de telles mesures, sur les utilisateurs de ces voies et les risques �conomiques que ne manqueraient pas d?avoir de telles dispositions ?

D?ailleurs, qui sont-ils, ces utilisateurs, et combien sont-ils ? De fa�on empirique, parce que vous n?en dites rien, ils seraient 8 sur 10 � venir de banlieue. Mais que viennent-ils faire � passer par Paris ? J?imagine que ce n?est pas pour le plaisir d?embouteiller la Capitale mais bien pour quelque chose : s?y cultiver, y travailler, y acheter, faire du tourisme !

Et s?ils viennent en voiture, Monsieur le Maire, ont-ils d?autres moyens de venir ? Et, sinon, que vont-ils faire ?

Cet aspect �conomique est notamment soulev� par la C.C.I.P. et la C.G.P.M.E. et, dans la situation qui est la n�tre, est-ce bien le moment d?ajouter des difficult�s aux difficult�s ? 5 ou 10 ou 15 minutes de temps suppl�mentaire pour un trajet peuvent vous appara�tre, � vous, comme supportables mais qu?en pensent les livreurs ou les taxis ? C?est autant de livraisons et de courses non faites et une p�nibilit� accrue.

Je veux souligner � ce propos que les taxis sont �trangement absents de votre document.

J?en reviens, si vous le voulez bien, � ces utilisateurs. Ils nous rappellent nos relations avec les banlieues qui nous entourent, directement et indirectement. La Ville de Paris n?est pas la seule ville de France. L� encore, vous faites une curieuse concertation.

L?un de vos adjoints, M. MANSAT je crois, a envoy� de belles lettres � nos voisins avec s�rement une belle brochure en leur demandant : ?Alors, vous pensez quoi de mon beau projet ??

Vous faites une relation des r�ponses pour le moins surprenante ! Car, � vous lire, tous seraient enthousiastes � votre projet. Seul petit b�mol avec les Hauts-de-Seine o� vous �tes oblig� de reconna�tre une opposition franche mais, pour le reste, pas de souci.

Or, quand on prend la peine de lire avec attention ces courriers, il n?en va pas de m�me, et je prendrai pour preuve la lettre de Mme Corinne VALLS, repr�sentante du D�partement de la Seine-Saint-Denis et vice-pr�sidente. Elle vous �crit : ?Les temps de parcours dans Paris seront d�grad�s � l?int�rieur de Paris mais c?est compr�hensible et, vu la nature des projets, cela me semble acceptable.? Merci de ce jugement. Elle continue : ?On ne dispose toutefois pas d?�l�ments sur la d�gradation des temps de parcours des usagers de banlieue et, sur ces aspects, il me serait agr�able de pouvoir disposer d?informations compl�mentaires : la provenance notamment des usagers de transit ou en lien avec la banlieue, les impacts �ventuels sur le fonctionnement des portes de Paris notamment en Seine-Saint-Denis et les modifications des conditions de circulations pour les flux de transit entre Paris et banlieue.?

Madame VALLS, comme M. BR�TILLON, Pr�sident de la Communaut� de communes Charenton/Saint-Maurice, comme M. �BL�, Pr�sident du Conseil g�n�ral de Seine-et-Marne, comme M. GAUTIER, au nom des maires des Hauts-de-Seine, tous, en reconnaissant l?int�r�t d?une mise en valeur des berges, font part de leur grande inqui�tude quant � l?interruption des circulations Est/Ouest.

Monsieur le Maire, le groupe U.M.P. ne dit rien d?autre. Acceptez de consid�rer qu?une exp�rimentation avec r�versibilit� serait de nature � rassurer et � apaiser les inqui�tudes que tous manifestent et appellent � ce que ce projet s?inscrive dans le cadre du Grand Paris dessin� par le Pr�sident de la R�publique et non pas celui d?un tout-petit Paris �go�ste et �triqu� tel que vous l?envisagez.

Par ailleurs, dans les berges de Seine, il y a certes les berges mais il y a aussi et surtout la Seine qui reste notre plus fabuleuse avenue et que vous ne traitez que tr�s accessoirement.

Le temps me manque pour �voquer compl�tement les pistes qui auraient pu �tre �voqu�es et d�battues � cette occasion.

Le groupe U.M.P. profite de ce d�bat pour vous demander d?inscrire rapidement, Monsieur le Maire, un d�bat sur l?utilisation de la Seine.

Un mot rapide, si vous me le permettez, sur les amendements que vous nous proposez, notamment dans le 13e arrondissement.

Certes, vous acc�dez � nos demandes de prolongation des itin�raires entre le 5e et le 13e arrondissement, c?est bien, mais n?attendez pas de moi un satisfecit tant que ne seront pas d�m�nag�es les usines � b�ton polluantes, � tous points de vue, qui continuent d?�tre sur les quais.

Il est paradoxal, Monsieur le Maire, que vous proposiez des am�nagements � des arrondissements largement dot�s en animation et que vous les refusiez � ceux de l?Est, tr�s d�ficitaires.

En conclusion, Monsieur le Maire, et vous l?avez clairement exprim� tout � l?heure, vous vous situez dans une attitude purement et totalement �lectoraliste. Pour vous, tout se passe comme si la Ville de Paris se r�sumait aux loisirs des habitants avec des week-ends de 7 jours.

Faut-il rappeler, Monsieur le Maire, que Paris vit aussi de ses activit�s �conomiques ?

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur TR�M�GE, vous avez laiss� moins de trois minutes � vos deux coll�gues qui sont encore inscrits.

Je le dis � Mich�le BLUMENTHAL, il y a 6 minutes 47 pour les deux intervenants du groupe.

Madame BLUMENTHAL, vous avez la parole.

Mme Mich�le BLUMENTHAL, maire du 12e arrondissement. - L?am�nagement des berges de Seine est une attente ancienne des habitants du 12e, renforc�e par l?ouverture de la passerelle Simone-de-Beauvoir.

Depuis 2006, celle-ci enjambe la Seine de l?esplanade de la Biblioth�que nationale au jardin de Bercy, cr�ant ainsi du lien entre le 13e et le 12e arrondissement.

Cette passerelle r�pond � la n�cessite de donner � la Seine un r�le central urbain, en continuit� avec les quais. De ce fait, elle est devenue un lieu de vie, d?animation o� les Parisiens ont plaisir � se retrouver.

Dans le 12e arrondissement, la Seine est � la fois proche et lointaine de ses habitants, avec des quais difficilement accessibles et peu am�nag�s.

Pour autant, l?attente est grande, c?est d?ailleurs en ce sens que de nombreux habitants se sont exprim�s le 4 octobre dernier lors de la pr�sentation de l?am�nagement des berges de Seine par Anne HIDALGO.

Je me r�jouis donc de constater qu?� l?issue de cette phase de concertation, le projet d?am�nagement des berges de Seine a �t� �tendu � de nouveaux arrondissements dont le 12e.

C?est pourquoi nous soutenons largement les orientations que vous proposez, Monsieur le Maire, afin que soit am�lior�es la continuit�, la s�curit� et la convivialit� des promenades pi�tonnes sur les berges.

Le prolongement de la promenade pi�tonne depuis le port de l?H�tel de Ville jusqu?au bassin de l?Arsenal par une liaison pardessus l?�cluse, sous forme de ponton, entre le port de la Rap�e et celui de l?Arsenal...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous savez qu?une maire d?arrondissement est l�gitime, comme tous les maires d?arrondissement.

Mme Mich�le BLUMENTHAL, maire du 12e arrondissement. - ? para�t ainsi primordiale. Elle permet de relier les 4e et 12e arrondissements.

L?am�nagement constituera �galement l?amorce d?un cheminement anim� et familial vers le port de Bercy et au-del� s?inscrit ainsi pleinement dans la dynamique du projet Bercy-Charenton.

Ces propositions confirment d?ores et d�j� notre volont� de transformer ces espaces, de les embellir, d?en r�inventer les activit�s afin de permettre aux Parisiennes et aux Parisiens de se les r�approprier.

Ce projet concr�tise un engagement fort de cette mandature, et marquera plus que notre ville. Elabor� en lien avec les communes limitrophes, je suis convaincue qu?il jouera un r�le f�d�rateur pour l?agglom�ration parisienne.

Paysage exceptionnel, berceau historique de notre Ville, les berges de Seine ne peuvent se limiter au simple r�le de site touristique, pour ceux qui voient Paris du fleuve, ou d?autoroute urbaine avec son cort�ge de nuisances pour ses riverains, comme c?est actuellement le cas.

Pens� autour du partage des espaces publics, de la mixit� des populations, des fonctions et usages, ce r�am�nagement est embl�matique de notre vision de Paris de demain.

A cette �tape, je veux souligner la concertation pr�alable dont le projet a fait l?objet, son niveau d?exigence est r�compens� par la pertinence, la qualit� et la richesse du bilan que nous votons aujourd?hui.

A cet �gard, comment ne pas citer le travail fourni par les deux conseils de quartier riverains de la Seine dans le 12e arrondissement ? Arm�s de carnets, de crayons, d?appareils photos, ils ont effectu� des marches exploratoires, analysant les coupures urbaines, les difficult�s d?acc�s aux berges pour proposer des pistes de r�alisation qui permettraient de rompre l?actuelle autoroute urbaine.

Leur contribution pr�sent�e en annexe de la d�lib�ration d�montre par son esprit de synth�se, sa qualit� et sa rigueur, la vitalit� de la d�mocratie locale, la pertinence de notre volont� d?associer durablement les citoyens aux �volutions de Paris et de sa m�tropole.

De plus, la concertation a fait la place aux enfants, que ce soit dans le cadre des centres de loisirs ou dans celui des ateliers Ville, comme celui auquel j?ai particip� ce lundi � l?�cole de la rue Marsoulan.

Les �l�ves de CM2, apr�s une visite sur site, ont d�cid� des am�nagements qu?ils souhaitaient, alliant activit�s �conomiques et ludiques, dans un souci du respect de l?int�r�t g�n�ral.

La concertation confirme les orientations que nous avions nous-m�mes pr�sent�es pour ce projet, elle les a aussi enrichies gr�ce � la cr�ativit� des acteurs et � leur volont� d?action.

Rendre ces espaces aux pi�tons, diversifier les usages du fleuve, organiser une offre autour du th�me du sport, de la culture et de la nature, tels sont nos objectifs.

Pour les atteindre, nous choisissons d?engager d�s cette ann�e des am�nagements l�gers, rompant toujours un peu plus avec les pratiques urbanistiques de ces derni�res d�cennies.

Am�nager les berges de Seine ne signifie pas sacrifier les activit�s �conomiques aux am�liorations du quotidien des habitants. Les deux peuvent �tre trait�s sans pour autant s?opposer, les usages doivent et peuvent �tre concili�s.

Vous assurant � nouveau de l?engagement du 12e dans la r�ussite de ce beau projet, je nous souhaite � tous de pers�v�rer.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je dois dire que vous battez des records pour dire un maximum de choses en un minimum de temps.

La parole est � M. d?ABOVILLE.

M. G�rard d?ABOVILLE. - Merci, Monsieur le Maire.

Des moyens consid�rables ont �t� d�ploy�s pour cette concertation et, comme il a �t� dit, 2.284 contributions, cela fait � peine un Parisien sur 1.000 et moins de deux habitants sur 10.000 de l?agglom�ration parisienne, par rapport � l?objectif d�clar� de faire s?exprimer l?ensemble des Parisiens, de recueillir l?avis et les propositions des m�tropolitains.

Vous criez victoire, j?appelle cela un fiasco.

Quant au bilan de cette concertation, il est parfaitement tendancieux. Le poids accord� aux r�ponses est sans mesure avec leur importance relative.

De nombreuses contributions �mettent les plus vives r�serves quant aux reports de circulation, � l?impossibilit� pour les transports collectifs de faire face, aux cons�quences en termes de pollution.

Cela n?emp�che pas d?�crire avec aplomb dans le projet de d�lib�ration :

?Il ressort des avis exprim�s par les partenaires et collectivit�s une orientation globalement favorable?.

On met en avant un sondage dans lequel 71 % des Parisiens approuveraient le projet, mais qui ne r�pondrait pas ?oui? � la question simpliste : ?Etes-vous favorable au r�am�nagement des berges ??

Que signifie un tel sondage quand on sait que la majorit� des Parisiens n?a pas de voiture, alors que les automobilistes qui empruntent ces voies sont, pour la plupart, des habitants de la R�gion parisienne ?

Pour ce qui est du 15e arrondissement, suite � nos interventions en juillet, voil� que des am�nagements compl�mentaires seraient ajout�s au projet.

En fait, il s?agirait d?inclure des am�nagements qui sont d�j� et par ailleurs plus qu?initi�s et qui ont fait l?objet depuis des ann�es de maintes r�unions en mairies, organis�es par Philippe GOUJON et par Claire de CLERMONT-TONNERRE avec le Port de Paris et avec les exploitants, am�nagements qui font l?objet du v?u que nous vous pr�sentons.

On nous reparle de la piscine, d�j� promise d?ann�e en ann�e, maintenant pr�sent�e comme un cadeau et, supr�me faveur, de l?entretien de l?Ile aux Cygnes qui, vu son �tat, est � faire de toute fa�on.

En revanche, concernant les cons�quences des reports de trafic avec le p�riph�rique sud d�j� satur�, bloqu� en p�riode de salons, c?est tout le Sud de notre arrondissement, je pense notamment � la rue de la Convention, qui conna�tra l?embolie.

En ce qui concerne le projet lui-m�me, Jean-Pierre LECOQ l?a rappel�, nous ne sommes pas, bien au contraire, oppos�s � l?id�e d?un r�am�nagement � terme des berges de la Seine.

Sa r�alisation devrait �tre accompagn�e, pr�c�d�e m�me, par une offre de transports en commun, sans mesure avec ce qu?elle est aujourd?hui, int�grant pourquoi pas des bateaux d�di�s au transport des touristes, qui remplaceraient les autocars pour desservir les sites en bordure de Seine.

Voil� qui aurait plus de sens que des v?ux incantatoires destin�s � ranimer un Vogu�o encalmin� qui restera un �chec tant que l?on persistera � vouloir en faire un RER bis.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous avez �puis� le temps de parole du groupe U.M.P.P.A.

Je donnerai une minute � M. TIB�RI, �videmment, comme ancien maire.

Monsieur d?ABOVILLE, concluez, cela s?applique aux socialistes et � tout le monde.

M. G�rard d?ABOVILLE. - Je conclus : nous voterons contre ce projet parce que, faute de prendre le temps d?une r�flexion globale, il se limite, Monsieur le Maire, sous pr�texte de pseudo modernisme et de plaisir citadin, � une �num�ration de gadgets dignes d?une f�te au village, version 1950.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Ne dites pas de mal de 1950, c?est mon ann�e de naissance. C?est une ann�e aussi respectable que les autres.

La parole est � M. J�r�me COUMET.

M. J�r�me COUMET, maire du 13e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

M. d?ABOVILLE est tellement fort qu?il arrive m�me � ramer � contre-courant.

Je souhaite me r�jouir d?une telle distance entre l?Opposition municipale et l?opinion des Parisiens. C?est vrai que, pour le membre de la Majorit� que je suis, cela m?est agr�able.

Mais il y a tout de m�me un �l�ment nouveau. Ce qui est le plus �tonnant, c?est la distance qui est en train de se cr�er entre les �lus U.M.P. (ou plus largement de l?Opposition municipale) et leurs propres coll�gues d?Ile-de-France, eux-m�mes U.M.P.

M. TR�M�GE s?�tonne d?un travail it�ratif, mais il n?en a pas �cout� les conclusions.

Lors de la grande r�union organis�e � l?Institut de la Mode et du Design, j?ai �t� �tonn� de voir des nombreux �lus franciliens et notamment des communes limitrophes venir exprimer leur solidarit� avec la Ville de Paris, leur int�r�t pour cette d�marche, que certains entament �galement dans leur commune et venir dire qu?ils trouvaient cette action l�gitime et souvent qu?ils l?approuvaient. Ces �lus repr�sentaient tout l?�chiquier politique des communes d?Ile-de-France.

Chers coll�gues de l?U.M.P., vous avez trouv� un seul v�ritable soutien dans cette opposition d?arri�re-garde, finalement tr�s r�actionnaire, c?est le Conseil g�n�ral des Hauts-de-Seine.

Je livre cette remarque � votre sagacit�.

Revenons � cette concertation sur les berges de Seine.

Il y a eu une deuxi�me surprise.

Comme dans toutes les concertations, nous avons entendu des critiques, des pr�ventions, des oppositions et, de mani�re plus g�n�rale, des questions somme toute bien l�gitimes.

Mais, je crois que c?est une premi�re, nous sortons de cette concertation avec une adh�sion plus forte des Parisiens et un projet plus ambitieux qu?au d�but.

Oui, cela me semble une premi�re. Mais cela ne m?�tonne gu�re, finalement. Je sais qu?il n?y a pas de plus belle perspective que de reconqu�rir l?acc�s � l?eau, l?acc�s � la mer ou au fleuve. Au fil du temps - je n?oserais dire au fil de l?eau - cet acc�s a �t� rogn� par des installations industrielles, car l?eau �tait le moyen souvent mobilis� pour les transports lourds.

Ce mouvement de reconqu�te, nous le retrouvons dans bien d?autres villes. Regardez Barcelone qui a reconquis son front de mer, Lyon ou Bordeaux qui r�am�nagent leurs quais. Il s?agit l� aussi de r�ussites remarquables !

Dans le 13e arrondissement, nous avons un quartier de la Gare. Ce n?est pas en r�f�rence � la gare d?Austerlitz, comme on le croit souvent, mais � une gare d?eau, � un port. Le 13e arrondissement, au fur et � mesure des installations industrielles et de l?arriv�e de la gare de chemin fer cette fois-ci, fut coup� de la Seine.

Je peux t�moigner, en tant que maire d?arrondissement, de l?enthousiasme des habitants du 13e � l?id�e de pouvoir � nouveau regagner le fleuve, de pouvoir se promener sur les berges, de pouvoir rejoindre le parc de Bercy par la passerelle Simone de Beauvoir. Et pour les publics jeunes, c?est b�n�ficier des animations des p�niches culture ou se baigner dans la piscine sur Seine.

C?est sans doute la force de ces exemples qui a conduit � �largir la r�flexion, � renforcer les interventions dans les 4e, 12e, 13e et 15e arrondissements, et d�cider notamment - c?est une proposition que je portais - d?engager au plus vite des am�nagements au niveau du quai d?Austerlitz, pour permettre la constitution d?un v�ritable lin�aire entre Jussieu, le Jardin des Sculptures du 5e, l?Institut de la Mode et du Design, le port de Tolbiac avec ses animations et la piscine sur Seine. Bient�t le lien entre 5e et Ivry pourra �tre r�alis�.

Bien des lieux de promenade, d?animation, de sorties familiales s?ouvriront aux Parisiens. ?Paris Plage? ne sera pas que l?�t� et, Monsieur le Maire, je vous en remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Moi aussi, je vous remercie beaucoup, parce que vous avez notamment, comme Mich�le BLUMENTHAL et Dominique BERTINOTTI, pour vos arrondissements, aid� � am�liorer le projet. Je suis demandeur de ces concours. Il n?y a plus le temps pour le groupe U.M.P.P.A, mais il y a toujours un peu de temps pour un ancien Maire de Paris.

Monsieur TIB�RI, vous avez la parole.

M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Je partage tout � fait, vous l?imaginez, la position g�n�rale du groupe, qui a �t� d�velopp�e par les diff�rents orateurs et notamment par M. LAMOUR, et l?id�e g�n�rale d?un am�nagement ne me g�ne pas du tout.

D?ailleurs, sur le plan du 5e arrondissement, l?am�nagement existe d�j�. Je souhaite, en revanche, qu?il y ait une exp�rience, et surtout que tout cela se fasse lorsque les transports en commun annonc�s seront pr�sents.

Pour l?am�nagement du 5e existant, c?est l?occasion de rappeler qu?il serait int�ressant d?y consacrer quelques cr�dits, parmi ceux que vous envisagez, pour son am�lioration.

Les cons�quences dans le 5e arrondissement sont importantes sur le plan de la circulation, sur les quais de la Seine et sur le boulevard Saint-Germain.

Lorsque les berges sont ferm�es, la circulation est impossible sur les quais et sur le boulevard Saint-Germain. Donc, il y a une inqui�tude manifest�e par les habitants et les commer�ants, sur le plan de la pollution atmosph�rique et de la pollution sonore, notamment dans les quartiers Sorbonne et Saint-Victor.

Je regrette que dans ce dossier, important, ne figurent pas certains comptes rendus, notamment des r�unions qui ont eu lieu � la mairie du 5e o� il y avait plusieurs centaines d?habitants. Nous les avons organis�es en lien avec M. MANSAT, et elles se sont pass�es dans d?excellentes conditions, o� toutes ces pr�occupations et les plus grandes r�serves ont �t� exprim�es par plusieurs centaines d?habitants.

Peut-�tre, Monsieur le Maire, saurons-nous pourquoi il n?y a pas eu le compte rendu de ces r�unions extr�mement importantes ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je passe plusieurs fois par jour dans ces quartiers que vous d�crivez. Honn�tement, ce n?est tout de m�me pas la catastrophe que vous dites, y compris sur le boulevard Saint-Germain.

En revanche si, dans le projet global d?am�lioration des voies sur berges, on peut effectivement trouver quelques cr�dits pour entretenir, notamment vers l?Institut du Monde arabe, ce qui avait �t� fait pr�c�demment, n?�tant pas sectaire, moi, je serai tout � fait favorable � ce que l?am�lioration soit globale.

Pour r�pondre � toutes ces interventions, la parole est � Mme Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, au nom de la 8e Commission. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, je me r�jouis du d�bat tr�s dense que nous avons eu ce matin et qui vient conclure une p�riode de concertation de six mois.

M. LAMOUR a parl� tout � l?heure d?une concertation pour rien, j?ai quand m�me plut�t le sentiment que c?est une concertation qui a �t� men�e dans un temps ma�tris� et qui a permis d?associer �norm�ment de Parisiens, de Franciliens, au travail que nous sommes en train d?�laborer sur les voies sur berges.

D?abord, je le redis, nous nous �tions vus cet �t�, on avait jet� les bases de ce que pourrait �tre ce projet des voies sur berges. J?avais lanc� la concertation en expliquant comment elle allait se d�rouler : concertation dans les arrondissements, concertation �galement avec les habitants de la m�tropole et les �lus de la m�tropole.

C?est une concertation que nous avons voulu innovante, en associant notamment des enfants. L� aussi, Monsieur LAMOUR, n?opposez pas la l�gitimit� des enfants, futurs citoyens, � celle de la Chambre de Commerce. Soyez un peu ouvert au monde et ouvert � l?�nergie que nous apporte la jeunesse de notre ville.

Donc, cette concertation a �t� men�e et je voudrais, � ce stade, vraiment remercier non seulement mes coll�gues de l?Ex�cutif parisien, qui ont conduit ces r�unions, je pense bien s�r � Annick LEPETIT, � Pierre MANSAT, � Hamou BOUAKKAZ, � Anne LE STRAT, mais �galement � Colombe BROSSEL, Fabienne GIBOUDEAUX ou encore Christophe GIRARD, qui m?ont accompagn�e dans beaucoup de ces r�unions.

Je voudrais aussi saluer le travail tr�s intense qu?a fait notamment l?A.P.U.R., qui n?est pas un petit atelier, un petit service, c?est un atelier d?urbanisme qui nous est envi� par beaucoup. D?ailleurs, il contribue tr�s fortement � toute la r�flexion m�tropolitaine et est directement li� au futur A.I.G.P.

Je voudrais aussi remercier, bien s�r, le Secr�tariat g�n�ral de la Ville, l?ensemble des fonctionnaires et les collaborateurs qui ont permis d?avancer pendant ces six mois, de fa�on extr�mement pr�cise, sur tous les sujets que nous avions � aborder.

Je remercie �galement les services de l?Etat, notamment vos services, Monsieur le Pr�fet, mais aussi les relations que nous avons pu avoir avec vous, avec la Pr�fecture de R�gion, parce que je dois dire que cela s?est fait dans un esprit totalement constructif.

Chacun a �voqu� effectivement les points sur lesquels on souhaitait pousser la r�flexion et les �tudes. Mais, comme vous l?avez dit dans votre intervention, nous partageons un horizon commun, celui de la diminution des voitures � Paris. Je voudrais vous remercier du travail qui a pu �tre fait avec vous et avec vos services, comme avec Port de Paris.

Pour aller plus rapidement et r�pondre � certaines des questions, dans plusieurs interventions, notamment de l?U.M.P., vous nous avez expliqu� qu?on allait � nouveau contre le sens de l?Histoire, puisque le sens de l?Histoire serait toujours celui de la place de la voiture qu?il ne faudrait absolument pas revoir � Paris.

Eh bien, je vous dis, mes chers coll�gues de l?opposition : voyagez un peu, ouvrez vos horizons, allez voir ce qui se passe dans les autres villes du monde ! Vous verrez qu?il y a l� une culture urbaine, une culture de l?�cologie urbaine, qui est vraiment partag�e par des villes qui sont d?ailleurs dirig�es, parfois par des conservateurs, parfois des gens qui sont plut�t des progressistes, mais partout, dans toutes les villes du monde, il y a cette volont� de diminuer la pollution atmosph�rique en diminuant la place de la voiture.

Nous, nous le faisons avec ambition et avec pragmatisme. C?est vrai que le choix que nous avons fait, et que nous maintenons - c?est pourquoi je dis � nos amis ?Verts? que nous n?accepterons pas les v?ux qui poussent � fermer aujourd?hui la rive droite -, nous le faisons avec pragmatisme parce que nous avons bien �tudi� les conditions, notamment de circulation et d?usage, des deux voies, rive droite et rive gauche. C?est cette ambition �cologique de qualit� de vie, mais aussi ce pragmatisme qui nous a guid�s.

Mes chers coll�gues de l?opposition, vraiment, voyagez ! Partagez, notamment dans les associations de maires internationales qui se r�unissent, partagez avec eux leur vision urbaine ! Vous verrez, vous allez �tre bient�t les derniers des Mohicans d�fendant une vision de la ville qui doit continuer, devrait continuer � s?organiser autour de la voiture ! Nous ne sommes plus � l?�re des Trente Glorieuses et notamment des ann�es soixante-dix o� il fallait construire la ville autour de la voiture.

Je voudrais vous dire aussi, assez rapidement, vous avez tous exprim�, notamment � l?U.M.P., mais aussi au Nouveau Centre, l?id�e qu?il faudrait consulter l?A.I.G.P. On les a r�unis d?ailleurs vendredi soir et cela s?est tr�s bien pass� Pierre MANSAT, le Maire de Paris, le Pr�sident de la R�gion, le Pr�sident de Paris M�tropole, le Pr�sident de l?A.M.I.F., nous �tions r�unis avec - les 10 �quipes n?�taient pas l� - neuf �quipes - il manquait l?�quipe italienne de Bernardo SECCHI, mais les neuf autres �quipes �taient l� - et nous avons eu une r�union que tous ont qualifi�e d?historique, tant l?envie de travailler ensemble sur les projets m�tropolitains est forte, tant, �galement, il y a, je crois, de la confiance entre les architectes du Grand Paris et les �lus de nos collectivit�s.

Je voudrais vous le dire, parce qu?il ne faudrait pas que vous jouiez � instrumentaliser les uns et les autres. J?ai entendu d?ailleurs une forme d?instrumentalisation de M. le Pr�fet de police lorsque, parfois, certains �lus de l?U.M.P. reprennent vos propos en disant : ?c?est au nom du Pr�fet de police qu?on s?exprime en tant que membre de l?U.M.P.? ; j?ai eu l?occasion de dire dans les m�dias que je trouvais que ce n?�tait pas une bonne fa�on d?appr�hender ce qu?est le r�le d?un Pr�fet et d?un haut fonctionnaire que je respecte. Je pense que chacun doit rester dans son r�le, tout comme vis-�-vis de l?A.I.G.P., chacun doit rester dans son r�le. Rester dans son r�le, c?est quoi ? C?est ne pas penser? Surtout, n?imaginez pas une seconde que les architectes qui sont des grandes gueules, des gens tr�s libres, tr�s ind�pendants, instrumentalisables par personne, vont s?amuser � r�pondre � votre requ�te pour venir bloquer le projet de Paris. En tout cas, ils n?en ont absolument pas l?intention.

En revanche, que nous les sollicitions d?ici l?�laboration du dossier de l?enqu�te publique pour qu?ils nous apportent leur avis, leurs id�es, sur ce que peut �tre ce beau paysage de la Seine dans sa M�tropole et dans Paris, c?est d�j� chose faite, puisque nous avons pr�vu, effectivement, de recueillir leur avis, mais surtout, respectez chacun dans la fonction qui est la sienne et n?essayez pas de faire jouer des r�les politiciens � des gens qui jouent des r�les soit de haut fonctionnaire, soit d?architecte, qui nous ont dit tr�s pr�cis�ment d?ailleurs qu?ils n?entendaient absolument pas le r�le de l?A.I.G.P. comme une r�le de super architecte voyer du Grand Paris ou m�me de super architecte des B�timents de France.

Je vous le dis, parce qu?il vaut mieux que chacun soit s�r de ce qu?il avance.

L?A.I.G.P., oui, on va travailler avec eux, mais dans l?ind�pendance et la libert� qui est la leur est sans qu?ils souhaitent d?ailleurs bloquer notre projet.

Je poursuis les r�ponses.

Madame CUIGNACHE-GALLOIS nous a dit que, notamment, l?�conomie parisienne souffrirait. Je vous rappelle quelques chiffres quand m�me : 600 entreprises cr��es � Paris par semaine, 3.000 par an, 30.000 habitants de plus par an, donc je crois que l�-dessus, l?attractivit� de l?�conomie parisienne n?est pas en cause. L� aussi, c?est une vision tr�s �triqu�e que de penser qu?il faudrait figer la ville dans son fonctionnement des ann�es soixante-dix pour obtenir la croissance des ann�es soixante-dix. Cela ne marche pas comme cela, ce n?est pas du tout comme cela que cela fonctionne aujourd?hui !

Nous le savons, l?attractivit� de notre ville, c?est aussi la qualit� des espaces que nous proposons et quand Annick LEPETIT a re�u notamment les taxis, les professions des taxis, et qu?ils lui ont dit : ?nous consid�rons que ce projet, m�me s?il va nous compliquer un peu la vie, apportera de l?attractivit� suppl�mentaire � Paris et donc, pour cela, nous sommes pour et nous demandons des adaptations pour avoir des d�poses rapides pour pouvoir acheminer des visiteurs, des touristes, etc.?, nous r�pondons ?oui?, mais, vous voyez, ils sont plus constructifs que vous et pourtant, ils sont quand m�me aux premi�res loges derri�re leur volant tout au long de la journ�e � Paris.

Je voudrais �galement, bien s�r, r�pondre � Christophe NAJDOVSKI. D?abord, lui dire que je prends acte, nous prenons acte d?ailleurs depuis longtemps, des points de diff�rence, notamment sur la question du traitement de la Rive droite.

Un certain nombre de v?ux qui sont pr�sent�s par le groupe ?Europe Ecologie - Les Verts et apparent�s? sont d�j� dans la d�lib�ration, donc je vous renverrai � la d�lib�ration gentiment ; je crois qu?on est d?accord l�-dessus. Il y a vraiment beaucoup de choses qui ont �t� reprises dans vos v?ux qui sont d�j� dans la d�lib�ration.

En revanche, nous sommes tout � fait d?accord pour dire que ?Vogu�o? doit �tre un transport � r�activer. Je voudrais vous pr�ciser, l� aussi, qu?on n?a pas attendu le d�bat aujourd?hui, puisque Annick LEPETIT, avec Pierre MANSAT, au sein du S.T.I.F. et avec �galement Bernard GAUDILL�RE qui y si�ge ont d�j� port� cette question depuis plusieurs mois et que nous allons la porter, y compris avec nos coll�gues voisins des communes limitrophes.

Je voudrais vous dire qu?en ce qui concerne le ?Paris respire le samedi?, le Maire l?a dit tout � l?heure, non, nous consid�rons que l�, ce serait un pas qui poserait de vrais probl�mes et nous voulons qu?il y ait une adh�sion � ce projet et nous pensons qu?avec son caract�re ambitieux et responsable que nous proposons aujourd?hui, il y a de quoi cr�er de l?adh�sion.

Je voudrais dire �galement � Christophe NAJDOVSKI qu?il a raison, tout comme, tout � l?heure, Mich�le BLUMENTHAL, d?�voquer notamment les quais du 12e arrondissement et la liaison autour du port de l?Arsenal, c?est un sujet qui est tr�s cher � Mich�le BLUMENTHAL et c?est un sujet qui a �t� port� par les conseils de quartier du 12e arrondissement. Rendons � C�sar ce qui revient � C�sar, ce sont les conseils de quartier du 12e, qui ont �t� fortement impliqu�s par la mairie du 12e, qui ont port� ces propositions que nous allons retrouver dans notre projet de d�lib�ration.

Je voudrais, bien s�r, dire � Ian BROSSAT que je me r�jouis de ses propositions et que la question de la fluidit� des transports, le fait d?avoir une offre de transport qui arrive en m�me temps que les am�nagements, est quelque chose qui nous guide.

Je l?avais dit au mois de juillet, une partie du r�seau ferr� va vraiment �tre renforc�e entre 2011 et 2013, c?est-�-dire au moment de la mise au point de nos voies sur berges reconquises ; je pense � l?automatisation de la ligne 1, je pense �galement au red�ploiement progressif des rames � deux niveaux sur le RER A, mais nous sommes d?accord pour aller d?ailleurs dans le sens �galement propos� par ?Europe Ecologie - Les Verts et apparent�s? et mon groupe, vers l?id�e qu?il faut une offre de transport, notamment de bus, accrue ; c?est un point extr�mement important pour nous.

C?est donc un ?oui? au v?u formul�, tout comme c?est un ?oui? �galement au v?u formul� par Alexis CORBI�RE sur la question des S.D.F. sur les voies sur berges, puisque nous savons qu?ils n?y habitent pas mais ils y sont, malheureusement, contraints.

Quelques mots aussi � Mme DATI qui nous a reparl� de sa consultation. Ecoutez, il suffisait d?�tre l� le jour o� nous avons pr�sent� cette d�lib�ration et le sondage fait par l?I.F.O.P. pour entendre, non pas les �lus de la majorit� parisienne, mais le directeur de d�partement de l?I.F.O.P., Fr�d�ric DABI, qui, quand m�me, s?est �tonn� qu?on puisse mettre sur un m�me plan ce sondage et quelque chose qui rel�ve d?une consultation dans laquelle vient voter qui veut? C?est vrai, il y avait un huissier qui a constat� qu?il y a des gens qui avaient vot� et qu?ils avaient vot� � 90 % contre le projet des voies sur berges, mais enfin, les m�thodes scientifiques, comme l?a rappel� d?ailleurs Jean-Pierre CAFFET, d?un sondage fait selon des r�gles tr�s strictes d?�chantillonnage, de panel, n?ont quand m�me rien � voir avec ce que vous avez fait. Vous aviez tout � fait le droit de le faire, mais n?opposez pas quelque chose qui est fait selon des r�gles scientifiques et quelque chose qui ne l?est pas !

Je voudrais rassurer Mme DATI, parce que j?ai l?impression qu?elle n?a pas totalement compris - je ne vais peut-�tre pas la rassurer - que nous ne voulons pas supprimer les couloirs de bus, Madame DATI, mais non, on ne supprime pas les couloirs de bus ! Cela figure d?ailleurs noir sur blanc dans la d�lib�ration, nous sommes tr�s attach�s d?ailleurs aux couloirs de bus, et notamment sur le quai Anatole-France.

Je pense, Madame DATI, que vous n?�tes pas tr�s constructive. C?est dommage de ne pas �tre tr�s constructive et de v�hiculer une vision aussi pass�iste de Paris, mais bon, comme le disait le Maire tout � l?heure, peut-�tre devons-nous nous en r�jouir.

En tous les cas, moi, je pense que l?on ne porte bien que des sujets pour lesquels on a une conviction. Nous, nous avons une conviction �cologique et urbaine que nous portons avec ce projet des voies sur berges.

En tous les cas, je voudrais remercier aussi les orateurs de mon groupe, les maires d?arrondissement, notamment Mich�le BLUMENTHAL, J�r�me COUMET, et Dominique BERTINOTTI, qui se sont beaucoup impliqu�s, qui ont beaucoup mobilis� les conseils de quartiers, ce qui sera fait autour du 4e et du 12e arrondissement, mais aussi dans le 13e arrondissement sera tr�s int�ressant pour l?ensemble des riverains...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Une seconde !

Depuis hier, je vois cette nouveaut� maintenant : les �lus de l?opposition veulent �crire les interventions des �lus de la majorit� ! Ce n?est pas possible.

Je suis d�sol� de vous contrarier.

Vous avez tout � l?heure exprim� ce que vous pensiez ; nous exprimons ce que nous pensons, Anne HIDALGO notamment.

Poursuivez !

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. - Merci, et permettez-moi de remercier ceux qui sont dans une attitude constructive.

En ce qui concerne les maires qui sont dans cette attitude constructive, je voudrais dire � Dominique BERTINOTTI que comme elle, je partage cette id�e que nous devons absolument profiter de l?am�nagement de ces voies sur berges pour mieux travailler et mieux traiter la question du dernier kilom�tre.

D?ailleurs, le port de Paris se situe aussi dans cette optique, et je sais notamment qu?au port d?Austerlitz, � certains endroits sur les quais, le port de Paris souhaite vraiment que nous travaillions de la m�me fa�on que cela avait �t� fait dans la premi�re mandature avec la gare de Bercy, qui permet d?acheminer les marchandises des Monoprix par rail, qui sont ensuite d�velopp�es par v�hicule �lectrique dans les magasins. L?id�e du port de Paris est de pouvoir travailler de la m�me fa�on en utilisant le quai ; je voudrais donc vraiment aller dans ce sens-l�.

Simplement, pour conclure, je vais vous dire les �tapes � venir.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Elle r�pond ce qu?elle veut, enfin ! Cela suffit ! Vous ne cessez d?interrompre les membres de l?Ex�cutif en leur disant : ?Non ! Ce n?est pas cette r�ponse-l� que je veux !?

Nous sommes l�gitimes � parler selon notre conviction !

Je ne cherche pas � faire votre discours, Monsieur LAMOUR ! Vous parlez au nom de vos convictions, je le respecte. Quelque chose ne me pla�t pas.

Il faut que l?on se respecte dans cette Assembl�e.

Madame DATI ! Vous plaisantez, ou quoi ? Je vous ai �cout� avec patience, j?ai peut-�tre quelque m�rite.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - C?est insultant ! Insultant !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous devez �couter les interventions des adjoints. Hier, il y a eu le m�me probl�me?

Madame DATI, vous n?avez pas la parole. Mme HIDALGO a le droit de dire ce qu?elle veut. Je sais que vous voulez �tre en rivalit� avec elle mais d�brouillez-vous d?abord avec votre groupe !

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. - Merci, Monsieur le Maire.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Attendez ! Elle n?a pas fini ? Non mais je r�ve !

Monsieur LAMOUR, un adjoint finit son intervention !

Mais vous �tes incroyables ! Je vous assure qu?il y a une intol�rance?

C?est de l?intol�rance, c?est quelque chose qui est du non-respect de notre vie d�mocratique : je vous le dis franchement.

Oui, j?y mettrai bon ordre au fur et � mesure, avec votre concours.

Madame HIDALGO ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. - Je continue � porter ce projet, au nom de notre Ex�cutif et de notre majorit�, avec beaucoup de conviction et avec le sentiment d?�tre soutenue par une grande majorit� des Parisiens. Je suis tr�s sereine et tr�s enthousiaste avec mes coll�gues sur ce dossier depuis le d�but parce que nous savons que nous sommes tr�s soutenus, que cela r�pond vraiment � une aspiration tr�s forte.

Que cela correspond �galement au sens de l?histoire des grandes m�tropoles durables du XXIe si�cle. Je porte donc cela avec beaucoup de s�r�nit� et de conviction.

Je con�ois que vous ne soyez pas d?accord, c?est votre affaire. Les clivages en politique sont sains : cela permet de se d�marquer et � nos concitoyens de choisir, le moment venu, sur des choses qui ne sont pas de l?ordre de... bref, je ne vais pas utiliser des termes qui f�cheraient? de l?ordre des sujets de fond.

Je me r�jouis de cette diff�rence entre nous.

Je voudrais vous dire que nos concitoyens, les Parisiens, les Franciliens, qui se sont prononc�s nous disent qu?ils ont envie de se promener, de fl�ner, de jouer avec leurs enfants, de profiter de ces espaces magnifiques pour y faire du sport, pour �tre ensemble, toutes g�n�rations confondues.

C?est ce qu?ils nous disent ; je regrette que vous ne les entendiez pas, mais nous, nous les avons bien entendus. � l?issue de cette s�ance et de ce d�bat, o� nous tirons le bilan de la concertation, nous allons �laborer le dossier pour l?enqu�te publique qui doit �tre pr�sent�e, et sur laquelle il y aura � nouveau une concertation tr�s large avec un commissaire enqu�teur.

Nous reviendrons � l?issue de l?enqu�te publique devant le Conseil de Paris avant l?�t� et ensuite, lorsque le vote d�finitif aura eu lieu en tenant compte des remarques du commissaire enqu�teur, nous pourrons proc�der, nous l?esp�rons, comme cela sera d�cid� d�mocratiquement, je l?esp�re dans cette enceinte, de mettre en ?uvre ce beau projet pour Paris auquel nous tenons, et auquel les Parisiens tiennent �galement.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous remercie beaucoup, Anne HIDALGO, et je salue votre courage et votre t�nacit�.

Oui, j?ai le droit de saluer le courage et la t�nacit� de mes adjoints.

Monsieur LAMOUR, quel commentaire voulez-vous faire ?

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Un point de r�glement.

Vous avez laiss� entendre que nous souhaitons soi-disant �crire des r�ponses. Ce n?est pas du tout ce que nous demandons. Nous demandons simplement des r�ponses, et nous n?en avons pas eues, en particulier, Monsieur le Maire, sur un sujet crucial, puisque vous m?en donnez l?opportunit�, qui a �t� �voqu� d?ailleurs sur plusieurs bancs de cette Assembl�e, celui la r�versibilit�.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vais r�pondre.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Tr�s bien ! On attend cette r�ponse.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Non ! Vous ne l?attendez pas : je l?ai d�j� donn�e !

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Non, non : je ne l?ai pas entendue.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Si ! Eh bien, vous n?avez pas �cout�.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Madame HIDALGO, nous n?avons rien entendu sur le principe de r�versibilit� au pr�alable. Il est bien �vident que la proposition que vous nous faites, c?est-�-dire commencer les travaux puis regarder dans dix ans si cela va, ce n?est pas ce que nous demandons.

Nous demandons une r�versibilit�, c?est ce que j?ai exprim� le plus clairement possible dans mon propos, une r�versibilit� au pr�alable qui permettrait de faire � la fois une �tude d?impact, de regarder comment se reporte la circulation un peu partout dans Paris et aux limites de Paris, parce que c?est bien le sujet qui nous int�resse.

Ensuite, effectivement, de poursuivre les enqu�tes et les �tudes, y compris d?ailleurs - on a vu que c?�tait refus� - au travers des travaux et de la r�flexion de l?Atelier international du Grand Paris.

Ce n?est pas �crire vos r�ponses, ce sont des r�ponses simples � une question qui vous a �t� pos�e, je pense avec beaucoup de calme, mais aussi beaucoup de pr�cision, en tout cas de ma part.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur LAMOUR, d?abord, je ne suis pas surpris que les �lus de l?opposition ne soient pas tout � fait satisfaits des r�ponses de la majorit� : c?est un peu classique en d�mocratie et ce n?est pas une nouveaut� de cette mandature.

Deuxi�mement, vous parlez de la r�versibilit� ; c?est moi qui en ai parl� le premier ce matin apr�s M. le Pr�fet de police. Je n?ai pas la m�me conception que vous de la r�versibilit�, j?ai le droit !

Je n?ai plus le droit d?avoir une position ? Anne HIDALGO, assez logiquement, est d?accord avec moi.

Attendez ! Il faut qu?elle se l�ve tous les matins en disant : ?Je suis d?accord avec lui? ?

Je l?ai dit, et je suis le maire de Paris !

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. - Je suis d?accord avec vous.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Voil� ! Tu es d?accord avec moi. Merci, Anne. Et je suis d?accord avec elle.

J?ai dit tout � l?heure, Monsieur LAMOUR, que j?entendais la demande de M. le Pr�fet de police sur le th�me...

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - la n�tre !

M. LE MAIRE DE PARIS. - �coutez. J?entends d?abord le Pr�fet de police, repr�sentant de l?�tat. Je vous �coute avec passion, c?est un plaisir dont je ne me lasse pas? Cela va me manquer dans quelques ann�es !

La r�versibilit�, pour moi, c?est le fait que si l?on constate au bout d?un certain temps que c?est absolument ing�rable, on verra. On est tous responsable et on reviendra en arri�re.

En attendant, je ne con�ois pas d?am�nagement provisoire, �ph�m�re. Je l?ai dit en long et en large. Voil� !

Maintenant que nous nous sommes bien expliqu�s et que j?ai r�pondu deux fois � vos questions, je propose que nous passions aux votes. Nous allons?

Attendez ! Mes chers coll�gues, j?aimerais que les choses se passent de temps en temps sereinement. Il y a beaucoup d?amendements et de v?ux, je vais donc dire les choses clairement de mani�re que vous votiez en connaissance de cause. Il y aura donc certains v?ux sur lesquels il y a des avis favorables et d?autres des avis d�favorables.

Je mets d?abord aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 1 d�pos�e par le groupe E.E.L.V.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 1 est repouss�e.

A l?amendement n� 2 du groupe E.E.L.V.A. r�pondent les amendements n� 18 bis et le v?u n� 18 ter de l?Ex�cutif. Est-ce exact ? Non ? Vous maintenez l?amendement n� 2 ? Comme vous voulez.

L?amendement n� 2...

On ne commente pas pendant les votes. Vous devriez savoir cela !

Surtout quand on a exerc� de hautes responsabilit�s li�es � la d�mocratie !

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - Calmez-vous !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tout n?est pas un jeu ! Et un vote n?est pas un jeu.

L?amendement n� 2 est donc maintenu? avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 2 d�pos�e par le groupe E.E.L.V.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 2 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 3 d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 3 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 4 d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 4 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 5 d�pos�e par M. MARTINS, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 5 est repouss�e.

Il ne faut jamais avoir peur d?avoir raison tout seul ! C?est possible.

On ne sait pas. Vive la d�mocratie !

Le v?u n� 6, d�pos� par le groupe E.E.L.V.A.?

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Il ne faut pas commenter !

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est entre les votes que je commente.

Madame DATI, vous devriez faire la diff�rence d?abord entre le Maire, qui a le droit de parler tout le temps, et deuxi�mement... C?est le Code des communes qui l?a pr�vu !

Vous connaissez le Code des communes ? Bon !

Deuxi�mement, c?est pendant les votes qu?il ne faut pas parler !

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 6, d�pos�e par le groupe E.E.L.V.A., assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d v?u est adopt�e. (2011, V. 1).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 7, d�pos�e par le groupe E.E.L.V.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d v?u est repouss�e.

En r�ponse aux v?ux n� 8 et n� 9 d�pos�s par le groupe E.E.L.V.A., l?Ex�cutif a d�pos� le v?u n� 18 ter. Les v?ux n� 8 et n� 9 sont-ils retir�s ? Oui.

Le v?u n� 10 est-il retir� ? Oui.

Le v?u n� 11 est-il retir� ? Oui.

Le v?u n� 12 est-il retir� ? Oui.

C?est bien ce qu?il me semblait.

Je mets maintenant aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 13, d�pos�e par le groupe Communiste et �lus du Parti de gauche, assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2011, V. 2).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 14, d�pos�e par le groupe Communiste et �lus du Parti de gauche, assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2011, V. 3).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 15, d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 16, d�pos�e par le groupe Centre et Ind�pendants, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 17, d�pos�e par le groupe Centre et Ind�pendants, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Maintenant, en r�ponse au v?u n� 18 d�pos� par le groupe Centre et Ind�pendants, l?Ex�cutif a d�pos� le v?u n� 18 ter. Le v?u n� 18 est-il maintenu ?

Mesdames ou Messieurs du groupe Centre et Ind�pendants, maintenez-vous le v?u n� 18 ? Oui ? Vous le maintenez, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 18, d�pos�e par le groupe Centre et Ind�pendants, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet d?amendement n� 18 bis d�pos� par l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet d?amendement n� 18 bis est adopt�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u r�f�renc� n� 18 ter d�pos� par l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de v?u est adopt�. (2011, V. 4).

Je mets maintenant aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 15 ainsi amend�.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2011, SG 15).

Février 2011
Débat
Conseil municipal
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