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12 - 2011, II - Question d’actualité posée par le groupe “Europe Ecologie - Les Verts et Apparentés” à M. le Maire de Paris relative à la Commission du Vieux-Paris.



M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M.� Yves CONTASSOT pour le groupe ?Europe Ecologie - Les Verts et Apparent�s?.

M. Yves CONTASSOT. - Merci, Monsieur le Maire.

Le 3 f�vrier dernier, 15 membres de la Commission du Vieux Paris sur les 22 d�sign�s au titre de leur expertise vous ont exprim� leur profond d�saccord sur la mani�re dont fonctionne cette Commission.

Dans la presse, un membre s?est m�me plaint d?�tre trait�, je le cite : ?comme une potiche?.

L?origine de cette ire provient du refus d?inscrire le dossier concernant l?�ventuelle extension de Roland Garros sur les serres d?Auteuil � l?ordre du jour de la r�union du 24 janvier.

Par courrier en date du 4 f�vrier, vous avez justifi� ce refus en argumentant que, votre d�cision �tant d�j� prise, vous estimiez inutile de consulter une commission consultative.

Vous pr�cisez � cet �gard que toute pol�mique sur le projet est infond�e, estimant que le projet est non seulement pleinement respectueux de la composition du jardin mais qu?il garantit �galement la vocation originelle de ce jardin, d�di� � la conservation et � la pr�sentation des collections botaniques exceptionnelles.

Fort bien, mais si tel est le cas, pourquoi vous passer d?un soutien aussi important que celui de la Commission du Vieux Paris, dont la renomm�e et la composition seraient un s�rieux gage face � vos d�tracteurs ?

Vous affirmez par exemple que les serres chaudes sont de construction r�cente. Comment ne pas vous appuyer sur les avis de ces experts qui viendraient sans doute pr�ciser � quelle date et qui a con�u ces serres ?

De m�me, l?expertise de la Commission du Vieux Paris constituerait un atout formidable pour votre dossier � propos du patrimoine paysager et l?insertion du court pr�vu dans le site du jardin.

Ce serait d?autant plus utile que vos d�tracteurs demandent, de fa�on sans doute infond�e, que des perspectives soient publi�es car ils estiment que le volume du nouveau court viendrait ob�rer de fa�on irr�m�diable les serres historiques de Jean-Camille Formig�.

Les propri�taires priv�s qui ont un projet � Paris saisissent r�guli�rement la Commission du Vieux Paris, bien en amont de leur projet, afin d?en conna�tre ce que l?on appelle la faisabilit�.

C?est sain, car ils peuvent int�grer les recommandations de la Commission pour que le projet soit accept� dans les meilleures conditions.

Vous avez nomm� personnellement chacun et chacune des experts de la Commission pour vous �clairer et vous conseiller. Pourquoi vous priver d?un tel appui, l� encore avant que la F�d�ration fran�aise de Tennis prenne sa d�cision ?

A moins, et je ne peux pas le croire, que vous n?ayez qu?une confiance relative dans votre projet au plan du patrimoine architectural paysager et v�g�tal ; � moins que l?ind�pendance d?esprit de ces experts ne devienne un risque pour le dossier ; � moins que la forte convergence de tous les experts, �mettant les plus expresses r�serves, ne vous inqui�te au point de ne pas vouloir donner la parole � celles et ceux dont vous dites par ailleurs que leur avis, je cite : ?constitue toujours un �l�ment majeur de la d�cision? que vous prenez.

Ma question est simple, Monsieur le Maire. La grande majorit� des experts de la Commission vous demande d?ouvrir le d�bat sur les serres d?Auteuil avant la d�cision de la F�d�ration fran�aise de Tennis.

Acceptez-vous de respecter ces experts et de faire conna�tre leur avis en toute transparence ou allez-vous les ignorer, quitte � jeter une ombre sur le prestige et la cr�dibilit� d?une institution plus que centenaire ?

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame POURTAUD, vous avez la parole.

Mme Dani�le POURTAUD, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Cher coll�gue, votre question est double puisqu?elle porte � la fois sur le fonctionnement de la Commission du Vieux Paris et sur le dossier des serres d?Auteuil, questions qui font �galement l?objet d?une lettre ouverte du 3 f�vrier de certains membres experts de la Commission du Vieux Paris � laquelle le Maire de Paris a r�pondu d�s le lendemain, le 4 f�vrier.

Je vais revenir en quelques mots sur le r�le de la Commission du Vieux Paris. C?est une Commission charg�e d?�clairer le Maire sur les enjeux patrimoniaux.

Cette Commission rend des avis consultatifs car elle n?a �videmment pas pour r�le de se substituer aux �lus et au Maire de Paris dans l?exercice de leurs responsabilit�s en mati�re d?autorisations d?urbanisme.

Ces avis sont rendus au moment o� la Ville est saisie de permis de d�molir ou de construire qui peuvent repr�senter un enjeu patrimonial.

Cette Commission examine ainsi chaque ann�e un millier de demandes de permis. Elle rend plus d?une centaine de v?ux et recommandations. Ces �l�ments doivent faire l?objet d?une pr�sentation en Conseil de Paris. Nous le ferons au cours du premier semestre, en fonction de l?ordre du jour du Conseil et de la charge de travail du service.

Contrairement � ce que vous laissez entendre, cher coll�gue, les avis de la C.V.P. sont pleinement pris en compte et le Maire s?appuie largement sur son travail, notamment dans la gestion des grands dossiers patrimoniaux.

Je pense en particulier au dossier embl�matique et complexe de l?h�tel Lambert, dans lequel ses avis ont permis de faire �voluer le dossier favorablement, deux des membres de la Commission et la Secr�taire g�n�rale faisant d�sormais partie, conjointement avec le Minist�re de la Culture, de la Commission de suivi des travaux.

Le Maire vient, de la m�me mani�re, de sugg�rer au Ministre de la Culture que la C.V.P. soit associ�e aux r�flexions sur le devenir de l?H�tel de la Marine.

La Commission du Vieux Paris joue �galement un r�le majeur, � la fois pour signaler des b�timents susceptibles d?�tre prot�g�s, soit au titre des Monuments historiques soit au titre des protections Ville de Paris inscrites au P.L.U.

Je rappelle, et je crois que cela illustre bien l?importance que l?�quipe municipale accorde au patrimoine parisien, que 5.000 b�timents b�n�ficient d�sormais d?une protection Ville de Paris.

Ces protections permettent d?identifier et de prot�ger, en particulier des b�timents li�s � la m�moire industrielle et artisanale ou des constructions faubouriennes dans les arrondissements p�riph�riques qui avaient �t� jusqu?� maintenant laiss�s de c�t� par les protections Monuments historiques.

Elle aura � jouer un r�le important dans l?�laboration d?une doctrine sur l?adaptation des b�timents anciens aux enjeux du d�veloppement durable et nous aurons un s�minaire en septembre sur ce sujet.

Mais je pense, Monsieur CONTASSOT, que le fond de votre question, ce n?est pas la Commission du Vieux Paris dont vous �tes membre, bien que, je dois le dire, je ne vous y aie vu que deux fois en deux ans, votre sujet, nous l?avons bien compris en vous �coutant?

Je vais r�pondre, mes chers coll�gues.

Votre sujet, nous l?avons bien compris, c?est l?extension de Roland Garros, dossier sur lequel notre Conseil a pris position en d�cembre dernier � une �crasante majorit�.

Ce projet a fait l?objet de la part de certains membres d?une demande d?examen � la s�ance du 27 janvier dernier � laquelle, sauf erreur de ma part, vous ne participiez pas. Ils �taient d?ailleurs sept ce jour-l� � s?�tre manifest�s sur ce sujet.

Dans la r�ponse qu?il leur a adress�e, le Maire a expliqu� pourquoi cette demande n?avait pas de sens � ce stade du projet. Certains membres auraient voulu �tre consult�s sur le principe du projet. Comme le Maire le leur a �crit, il n?aurait pas �t� respectueux de saisir maintenant la Commission du Vieux Paris sur le principe d?un projet qui a d�j� �t� d�cid�.

Cette d�cision, j?y insiste, rel�ve dans son principe des �lus et d?eux seuls. Rappelons que ce projet, contrairement � la campagne de d�sinformation qui a �t� conduite, ne porte en aucun cas atteinte aux serres historiques de Formig�, ni � la composition d?origine du jardin ni bien s�r � sa vocation de jardin botanique d�di� � la conservation et � la pr�sentation des collections de la Ville.

Le dossier sera bien entendu transmis � la Commission du Vieux Paris quand nous serons saisis d?un projet abouti, si la F.F.T. choisit de rester � Paris. La Commission pourra alors jouer tout son r�le de conseil et d?accompagnement du projet.

Je tiens enfin � vous signaler que d?autres membres de la Commission, dont Paul CHEMETOV m?ont au contraire �crit pour me faire part de leur soutien � cette d�marche et au projet.

Enfin, le Maire se rendra vendredi 11 f�vrier � la prochaine r�union de la Commission pour avoir un �change sur le fond et la m�thode avec les membres de la Commission qui, pr�cisons-le, n?ont pas tous, loin s?en faut, sign� cette lettre.

Rassurez-vous, Monsieur CONTASSOT, la Commission du Vieux Paris travaille et continuera � le faire dans le respect de sa mission et dans le respect aussi de la responsabilit� qui incombe aux �lus de Paris.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur CONTASSOT, un mot ?

M. Yves CONTASSOT. - Deux minutes, comme le droit et le r�glement le pr�voient.

Madame POURTAUD, si vous publiiez les comptes rendus auxquels vous �tes tenue - aucun compte rendu des s�ances de la Commission n?a �t� publi� depuis 2009 - les assertions sur ma pr�sence seraient largement remises en cause. Je suis d�sol� de vous le dire : aucun compte rendu !

Aucun compte rendu malgr� vos engagements. Aucun compte rendu en Conseil de Paris, depuis deux ans, alors que depuis deux ans, r�guli�rement, vous dites en premi�re s�ance du d�but d?ann�e, nous aurons un compte rendu. C?est �a la r�alit�.

Vous pouvez donner des le�ons. Commencez par appliquer les v?ux du Conseil de Paris et vos propres engagements. Vos propres engagements ! Ce n?est pas moi, c?est le Conseil de Paris qui a vot� ces v?ux, et vous vous �tes engag�e � le faire, y compris devant la Commission.

Alors, nous en reparlerons, certes, en Commission. Je note que vous bottez en touche et vous dites qu?on va rediscuter de tout cela, mais cela fait trois ans qu?on en rediscute tous les ans et que rien ne change, bien au contraire. Je ne pense pas que c?est comme cela que vous apporterez un peu de cr�dibilit� vis-�-vis de ces personnalit�s.

Volontairement, je n?ai pas �t� pr�sent � la derni�re s�ance sur cette question, parce que je savais que vous seriez tent�e de l?instrumentaliser politiquement, ce qui est loin d?�tre le cas de ces personnes.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous en prie.

Monsieur CONTASSOT, d?abord Dani�le POURTAUD vous a r�pondu avec beaucoup de comp�tence et d?honn�tet� intellectuelle.

Je peux dire un mot ? Cela vous d�range ?

Deuxi�mement, je respecte totalement votre point de vue, mais je me permets de vous rappeler qu?il y a eu un vote ici au Conseil de Paris par 141 voix contre 12.

Par ailleurs, Monsieur CONTASSOT, vous vous r�pandez dans des courriers et des propos qui ne sont pas conformes � la v�rit� de ce que, nous - je vous l?ai prouv� dans des courriers que j?ai envoy�s � la F.F.T. et � un certain nombre de personnes, comme Fran�oise HARDY notamment?

Oui, Jean-Pierre MARIELLE, �a l?a convaincu, et d?autres aussi.

Monsieur CONTASSOT, vous n?�tes pas le professeur de v�rit� de cette Assembl�e. Ce n?est pas parce que vous avez la joie d?�tre applaudi par le groupe U.M.P. qu?il faut croire que vous �tes porteur de la v�rit�. En cette affaire, vous avez bien le droit?

Il est objectif, dit Alain DESTREM. J?allais justement vous dire que je ne vous trouvais pas du tout objectif.

Pour le reste, sur la Commission du Vieux Paris, Monsieur DESTREM, c?est moi qui depuis dix ans la prend vraiment au s�rieux et qui vais continuer � la prendre au s�rieux. Eh oui, car tous les avis de la Commission du Vieux Paris avant 2001 n?ont pas �t� port�s � la connaissance des �lus, ce que je fais.

Deuxi�mement, j?ai r�pondu tr�s compl�tement aux membres de la Commission qui m?avaient �crit, qui ne sont d?ailleurs pas la majorit� mais qui existent et que je respecte profond�ment. Je leur ai r�pondu, d?abord que j?allais les voir vendredi?

Attendez, je n?ai pas besoin de balancer des mensonges pour convaincre, j?ai besoin de d�fendre ma conviction, c?est tout !

Deuxi�mement, Monsieur CONTASSOT, il vous est arriv� dans la pr�c�dente mandature de mettre en cause mon honneur.

Si ! Notamment dans mes relations avec tel ou tel groupe �conomique - c?est d?ailleurs arriv� � d?autres. Monsieur CONTASSOT, je vous le redis vraiment clairement, devant tout le monde, je n?ai absolument pas peur de la confrontation avec vous sur la v�rit�.

Et sur l?affaire de la Commission du Vieux Paris, je leur d�montre mon respect, j?irai vendredi. Effectivement, le projet qui a �t� �tabli avec la F.F.T., dont je ne sais pas s?il est choisi, ne touche absolument pas au patrimoine architectural ni au patrimoine en termes de biodiversit�, mais bien entendu si la F.F.T. nous choisit le week-end prochain, la Commission du Vieux Paris sera consult�e comme c?est normal.

Monsieur CONTASSOT, je vais vous dire un dernier mot. Sur ces sujets, il vous arrive d?�tre plus destructeur que constructif, et c?est votre droit que je respecte, mais moi c?est mon devoir de d�fendre le point de vue de 141 �lus du Conseil de Paris par rapport � 12 qui sont contre, que je respecte, mais ce n?est pas n�cessairement leur point de vue que je dois adopter.

C?est ma conception de la d�mocratie.

Février 2011
Débat
Conseil municipal
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