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11 - 2011, I - Question d’actualité posée par le groupe socialiste, radical de gauche et apparentés à M. le Maire de Paris, relative à la baisse des moyens pédagogiques accordés par le Rectorat de Paris à l’enseignement du premier et du second degré public dans la Capitale.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous commen�ons, d?abord, par la question d?actualit� pos�e par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s.

La parole est � M. Philippe DUCLOUX

M. Philippe DUCLOUX. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, depuis bient�t dix ans, la Municipalit� parisienne, sous votre impulsion, Monsieur le Maire, n?a de cesse de faire de Paris une ville en mouvement. En t�moigne notamment le fait que la Capitale de la France ait regagn� 100.000 habitants en une d�cennie. Il s?agit d?un mouvement qui va croissant puisque, entre 2009 et 2010, il faut compter 18.621 Parisiens et Parisiennes de plus.

Comment comprendre d�s lors l?attitude du Gouvernement et de l?Acad�mie de Paris qui, pour tout accompagnement de cet incomparable dynamisme d�mographique parisien, r�pond par une baisse continuelle, ann�e apr�s ann�e, des moyens p�dagogiques allou�s aux �tablissements scolaires parisiens ?

C?est ainsi que, s?agissant de la prochaine rentr�e, l?Etat a d�cid� de supprimer pas moins de 77 postes dans le premier degr� qui, notons-le, s?ajoutent aux 86 postes d�j� supprim�s au total lors des deux pr�c�dentes rentr�es. En clair et pour ne prendre que les postes de professeurs des �coles, 30 postes de R.A.S.E.D. sont supprim�s, soit 1 en moyenne par circonscription - et je reviendrai demain dans le v?u que je pr�senterai pour la situation dans le 11e arrondissement -, ainsi que 28 postes de rempla�ants.

Et la saign�e ne s?arr�te pas l� !

Pour 500 �l�ves suppl�mentaires, l?Acad�mie propose un solde fermetures/ouvertures de classes nul.

Pour ce qui concerne le second degr�, lors du Conseil d�partemental de l?Education nationale auquel j?ai particip� le 1er f�vrier dernier, les propositions acad�miques �taient telles que les repr�sentants des parents d?�l�ve, les syndicats et l?ensemble des �lus de la majorit� municipale s?y sont tous oppos�s. On ne peut pas �tre plus clair face � une telle d�sinvolture du Gouvernement : r�pondre par une suppression pure et simple de 27 postes d?enseignants � l?augmentation av�r�e des effectifs parisiens, soit 695 �l�ves pour les coll�ges notamment en plus. Quelle incoh�rence, quel manque de lucidit� ! Et ceci, tout simplement pour faire une application aveugle et sourde d?un des plus tristes principes du sarkozisme, s?il en est un, le non-remplacement d?un fonctionnaire sur deux partant � la retraite.

On connaissait les lois ou grands principes du service public d�gag�s par la jurisprudence : �galit�, continuit�, mutabilit�, transparence. Faudrait-il, mes chers coll�gues,� dor�navant y ajouter un petit nouveau inspir� du sarkozisme : celui de r�ductibilit� � tout prix du service public, consistant � tout faire pour le casser, principe particuli�rement inique lorsqu?il s?agit de l?Education nationale !

Certes, mes chers coll�gues, Paris n?est pas la seule victime, puisque le Gouvernement supprime 16.000 postes dans la France enti�re. Il reste qu?au regard de la d�mographie parisienne notamment, on aurait pu s?attendre � une �volution des moyens acad�miques concordant au moins avec la hausse des besoins.

C?est pourquoi, sans avoir les coud�es franches puisque les comp�tences municipales et d�partementales s?arr�tent, si j?ose dire, � la porte de la classe, les initiatives et l?effort budg�taire de la Ville de Paris sont � regarder avec solennit�. � titre d?exemple, mes chers coll�gues, je ne renvoie qu?au soutien � hauteur de 1 million d?euros qui sera, je l?esp�re, vot� tout � l?heure � l?unanimit�, soutien du D�partement de Paris en faveur des coll�ges parisiens fragilis�s par la politique gouvernementale d?assouplissement de la carte scolaire. Ma coll�gue Anne-Christine LANG y reviendra plus longuement lors du d�bat qui va suivre.

Monsieur le Maire, ma question est simple, c?est la suivante : l?�ducation n?est pas une charge � r�duire mais un investissement pour l?avenir. C?est le mot d?ordre de celles et ceux qui refusent le rabotage et le sabotage de l?�cole publique. Quelles actions avez-vous et allez-vous entreprendre pour donner corps � ce mot d?ordre � Paris ?

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Qu?est-ce qui d�range dans le fait que ce sont des opinions diff�rentes qui sont exprim�es ?

J?�coute bien des choses encore plus d�sagr�ables. J?en ai m�me entendu ce matin !

Soyez sereins !

La parole est � Mme Colombe BROSSEL.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Tr�s sereinement, merci, Monsieur le Maire.

Merci, Monsieur DUCLOUX.

J?entendais, pendant votre intervention, Monsieur DUCLOUX, M. LAMOUR soupirer en disant ?toujours plus?, comme si votre intervention �tait extravagante.

Eh bien, oui, parce qu?on est l� effectivement dans une logique du toujours moins : moins d?enseignants, moins de formation - m�me plus de formation pour les enseignants -, moins de carte scolaire, moins de moyens, moins d?accompagnement, moins d?accompagnement pour les enfants les plus en difficult�, moins d?�ducation prioritaire.

Et la caricature, elle est justement dans ce que vous venez de dire : ?on rase gratis? !

Quand on abaisse perp�tuellement, en permanence, les moyens, quand on ne prend pas en compte le fait que la vitalit�, notamment dans notre ville, voit revenir des enfants et qu?� ces enfants, il faut leur apporter ce bien minimum que la Nation peut leur apporter, c?est le droit � l?�ducation et le droit � une �ducation de qualit�, alors oui, l�, on est en train de d�truire un syst�me.

Le Maire de Paris le disait dans un autre cadre � l?instant : lorsqu?on r�duit en permanence les moyens d?un service public et que, par ailleurs, on d�nigre ceux qui, au quotidien, le font vivre, alors c?est bien le lien de confiance entre ce service public et les habitants du pays que l?on est en train de d�grader.

C?est aujourd?hui ce qui est en train d?�tre fait au sein du service public de l?Education nationale, c?est la d�gradation de ce lien de confiance entre les citoyens, entre les parents, les enfants, les enseignants et ce service public.

Alors, oui, il faut bien un autre projet, cet autre projet nous y participons comme collectivit� en participant bien entendu aux discussions et aux r�flexions qui existent sur ce sujet.

Je pense �videmment � l?appel de Bobigny, je pense aussi � l?ensemble des mouvements p�dagogiques avec lesquels nous travaillons. Nous y participons aussi bien entendu avec des moyens et l?accompagnement de la Ville de Paris en la mati�re est important.

Nous reviendrons sur le second degr� tout � l?heure, je vous propose de ne pas m?appesantir.

Nous y participons aussi en soutenant et en accompagnant la mobilisation qui existe concernant ces fermetures de postes dans le premier degr�. Nous �tions avec un certain nombre d?�lus de la majorit� municipale la semaine derni�re devant le Rectorat pour soutenir les 36 d�l�gations d?�coles qui sont venues protester contre l?abaissement des moyens qui leur est propos� et qui va mettre en p�ril un certain nombre de projets et d?innovations p�dagogiques.

Ils avaient raison d?�tre l�. Leur parole n?a absolument pas �t� entendue puisque rien n?est ressorti de ces 36 rendez-vous qui leur ont �t� accord�s, rien n?est ressorti de la r�union qui s?est tenue.

Nous serons bien entendu de nouveau � leurs c�t�s pour les d�fendre et pour d�fendre le droit � une �ducation de qualit� qui permette la r�ussite de tous, de tous les petits Parisiens, cette semaine, les 10 et 11 f�vrier.

Février 2011
Débat
Conseil municipal
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