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24 - 2011, DDEEES 41 G - Signature d'une convention avec l'association Aurore (15e) visant le versement d'une subvention destinée à l'achat d'un autobus pour le Carré des Biffins. Montant : 50.000 euros. Vœu déposé par les groupes "Europe Écologie - Les Verts et apparentés" et Communiste et élus du Parti de Gauche demandant le développement de "Carrés aux Biffins" à Paris. Vœu déposé par l'Exécutif.



M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous arrivons � l'examen du projet de d�lib�ration DDEEES 41 G, sur lequel un v?u n� 12 G a �t� d�pos� conjointement par les groupes "Europe �cologie - Les Verts et apparent�s" et Communiste et �lus du Parti de Gauche. Il y a aussi un v?u n� 12 G bis de l'Ex�cutif.

Il s?agit d?une convention avec l'association "Aurore" visant le versement d'une subvention destin�e � l'achat d'un autobus pour le Carr� des Biffins, soit 50.000 euros.

Il y a quatre intervenants : Mme Katia LOPEZ, � qui je vais donner la parole, M. BAUPIN, Mme SIMONNET et M. Sylvain GAREL. Dans la mesure o� il y a un v?u, M. GAREL n'aura droit qu'� trois minutes, mais les trois autres orateurs ne sont pas oblig�s de consommer leurs cinq minutes. Ils peuvent imiter M. GAREL, ce qui est parfois souhaitable.

Mme Katia LOPEZ. - Monsieur le Pr�sident, aujourd'hui nous votons un projet de d�lib�ration permettant l'achat d'un bus chauff� pour les biffins de la porte de Montmartre, dans le 18e arrondissement.

Nous sommes, dans le 20e, � Belleville et � la porte de Montreuil, mais aussi dans les arrondissement limitrophes - 10e, 11e et 19e - confront�s au m�me ph�nom�ne des travailleurs pr�caires, des ch�meurs, des retrait�s contraints, pour survivre, de d�baller leurs marchandises � la sauvette dans les rues.

La r�pression voulue par ses maires n'est pas une bonne r�ponse ni la bonne mani�re de r�gler ce probl�me. Nos comp�tences, vos comp�tences, Madame, Messieurs les Maires, c?est d'alerter, de pr�venir, de proposer des r�ponses et des strat�gies �quilibr�es.

Le Pr�fet de Paris a clairement r�pondu, je le cite : "La question de la pr�sence polici�re ne suffit pas, m�me si elle a accept� qu'elle soit renforc�e, mais il faut �galement que l'on aboutisse � une forme de r�gulation. Faut-il d�terminer de nouveaux emplacements r�serv�s � ces activit�s ?", s'est-il aussi interrog�.

Les habitants attendent de nous une solution. Au lieu d'�tre une force de proposition et de raison, vous amplifiez le mal-�tre autour de cette question en jouant sur les peurs que peuvent susciter la mis�re qui occupe des espaces publics.

Je regrette pour ma part, en tant qu'�lue du 20e, terre d?asile et de solidarit�, que son �dile, lors d'un r�cent conseil de quartier, ait cru habile de souffler sur les braises, en contradiction avec le plus �l�mentaire sens de justice et de paix sociale, et appelle � une manifestation "Belleville, ville morte" qui ne ferait qu'aggraver les tensions et alt�rer la physionomie et la r�putation de nos quartiers.

Il faut r�fl�chir � des projets et permettre par exemple l'autorisation, les jours de march�, d'un carr� d�di� aux biffins. Il faut �tre plus lucide sur ces march�s de la mis�re et monter des projets pour les aider socialement plut�t que de les r�primer.

Le Carr� des Biffins du 18e est un exemple � suivre et un mod�le de vivre ensemble. � Toulouse s'ouvre ces jours-ci un march� solidaire de la r�cup?.

Alors, continuons � cr�er des espaces l�gaux pour les biffins et redonner une dignit� � ces gens.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame Katia LOPEZ.

Monsieur Denis BAUPIN, vous pouvez imiter la bri�vet�?

M. Denis BAUPIN. - Je crains que non, Monsieur le Pr�sident.

Je voudrais � mon tour exprimer ma forte pr�occupation en ce qui concerne la situation des march�s de biffins dans l'Est parisien.

Comme c?�tait pr�visible, et comme nous vous avions averti � de nombreuses reprises ici en Conseil de Paris comme au Conseil du 20e arrondissement, rien de bon ne peut r�sulter de la strat�gie du pourrissement.

Jour apr�s jour, semaine apr�s semaine, on ne peut que comprendre l'exasp�ration des riverains devant l'inaction des pouvoirs publics. Aux nuisances engendr�es au quotidien, vient s'ajouter le sentiment, au mieux d'une impuissance du politique, au pire d'une volont� d�lib�r�e de laisser monter l'exasp�ration pour mieux l'instrumentaliser.

Face � la mont�e de la mis�re, qui peut croire qu'il suffirait d'appliquer des r�ponses simplistes ? Cette mis�re ne cesse de monter dans notre propre pays, non seulement � cause des politiques injustes et de casse sociale du Gouvernement, mais aussi parce que nous avons trop longtemps laiss� perdurer cette mis�re dans le reste du monde et que notre �go�sme de pays riche nous revient aujourd'hui en boomerang.

Face � cela, il y a deux politiques possibles : la premi�re est d'opposer les uns aux autres et de faire monter les populations les plus fragiles les unes contre les autres. C'est ce qu'a fait un ministre la semaine pass�e en stigmatisant les personnes qui en sont r�duites � d�pendre du R.S.A. � ce moment-l�, toute la gauche s'est �lev�e contre ces d�clarations scandaleuses.

Eh bien, c'est la m�me chose en ce qui concerne les biffins : eux aussi ont droit au respect qu'on doit � tout �tre humain. Ils n'ont pas � �tre stigmatis�s et humili�s, m�me si pour l?instant ils en sont r�duits � survivre sur les march�s de la mis�re.

Que penserait-on d'un �lu qui d�clarerait publiquement aux personnes concern�es que ce n'est pas digne de vivre de ce que l'on trouve dans les poubelles, qu'il n'y a aucune dignit� dans la mis�re, ou encore que les chiffonniers sont le rebut de la soci�t� ?

J'imagine que toute la gauche s'�l�verait imm�diatement face � cette humiliation publique de personnes qui n?ont en rien choisi d'�tre r�duites � la mis�re. Pourtant, rien de tel ne s'est produit, peut-�tre parce que ces propos n'ont pas eu le m�me �cho que ceux du Ministre, peut-�tre aussi parce que l?�lu qui les a prononc�s est maire d'arrondissement, maire du 20e arrondissement, lors du dernier conseil de quartier � Belleville.

Franchement, quand on m'a rapport� ces propos, j'ai eu du mal � y croire. Nous avions �t� �lus ensemble, sur la m�me liste, porteuse de valeurs de solidarit� et je me souviens que la Maire de notre arrondissement s'est longtemps engag�e dans une O.N.G. de solidarit� internationale pr�sid�e par Dani�le MITTERRAND, � laquelle elle se r�f�re souvent en conseil d'arrondissement.

Malheureusement, tous les r�cits de cette r�union concordent et le site d'information 75020.fr les a publi�s pour une bonne part ce matin.

Mon malaise est d'autant plus grand que si j'en crois toujours et les propos rapport�s et le souci de l'information, la Maire de l'arrondissement aurait aussi propos� de prendre la t�te d?une manifestation, non pas pour r�clamer justice et solidarit�, mais pour r�clamer plus de renforts policiers pour lutter contre la mis�re.

En sommes-nous vraiment arriv�s l� ? Est-ce vraiment tout ce que nous pouvons proposer, nous, politiques, qui plus est municipalit� de gauche, nous qui d�non�ons la d�rive s�curitaire de ce Gouvernement, nous qui avons d�nonc� la criminalisation de la mis�re dans la loi L.O.P.P.S.I. 2, nous qui, � juste titre, vantons les moyens que nous consacrons � la politique sociale et de solidarit� de Paris, n'avons-nous rien d'autre � proposer face au march� de la mis�re que des r�ponses d�magogiques, r�pressives et polici�res ?

Ce n'est pas ce que nous pensons, nous, �lus �cologistes, et nombre d?autres �lus de gauche de notre arrondissement. Nous ne nous leurrons pas sur la difficult� de l'exercice, nous ne doutons pas qu'il soit difficile de g�rer la mis�re, plus difficile en tout cas que de la nier ou de tenter de la repousser ailleurs, mais nous ne manquons pas d'outils, d'exemples plus ou moins probants, de dispositifs qui, certes, ne r�solvent pas � eux seuls tous les probl�mes, mais qui permettent d'ouvrir la voie vers un mieux, vers une meilleure organisation, et il n'y a pas besoin d'aller chercher tr�s loin, puisque sur Paris m�me, dans le 18e notamment, ce type d'exp�rimentation a �t� lanc�.

Pour cela, le premier pas, c?est d'accepter de reconna�tre le droit des principaux int�ress�s � s?exprimer, c?est d?accepter qu'�merge la parole des biffins, afin qu'il puisse y avoir des interlocuteurs. C?est ce que tente de faire un collectif sur place, essayant de contribuer � l'apaisement et � la m�diation et plut�t que de saper ce type d'initiative, il serait largement pr�f�rable de permettre son d�veloppement.

Un second pas serait d?ailleurs de dialoguer au sein m�me d'une majorit� municipale et d'�laborer collectivement nos r�ponses face � des situations nouvelles.

Je l'ai d�j� dit ici, nous ne pr�tendons pas que nous avons r�ponse � tout, nous ne pr�tendons pas que toute solution valable ici r�ussira l�, mais si nous n'essayons pas, si nous nous contentons de la politique de l'autruche, nous sommes s�rs de ne pas y arriver.

Je redis ma conviction, notre conviction, qui est celle que face � la mont�e de la mis�re, nous avons � inventer, � permettre de nouvelles formes d'�conomie solidaire, de nouvelles formes d'�conomie informelle, qui soient non seulement capables de prendre en compte la mis�re des vendeurs, mais aussi, on l'oublie trop souvent, des acheteurs, encore bien plus nombreux. Il en va de notre responsabilit�. Si nous ne le faisons pas, alors qui le fera ?

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur BAUPIN.

Je donne la parole maintenant � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, puisque ce projet de d�lib�ration parle d'abord de l'association "Aurore", disons tout de m�me que le travail r�alis� vis-�-vis des biffins de la porte de Saint-Ouen est extr�mement important et j'invite vraiment tous les coll�gues � regarder tout le travail que fait l'association "Aurore" sur le Carr� des Biffins et, bien �videmment, le groupe Communiste et �lu-e-s du Parti de Gauche soutient pleinement ce projet de d�lib�ration, mais soyons conscients qu'on ne peut pas limiter notre action en faveur de la r�gulation des "march�s de la mis�re" � l'unique Carr� des Biffins de la porte de Saint-Ouen. D'abord parce que la r�pression de la revente d'objets usag�s � Belleville, � la porte de Montreuil et � la porte de Vanves provoque un tel afflux � la porte de Saint-Ouen qu?elle met en p�ril un projet qui marche et, vraiment, allez sur la porte de Saint-Ouen pour comprendre, discutez avec l'association "Aurore", discutez avec les militants de l'association "Sauve qui peut", rencontrez �galement les policiers qui sont l�-bas pr�sents, ils vous diront, comme ils me l'ont dit, que la cr�ation de nouveaux espaces autoris�s � Paris pour la biffe est n�cessaire et urgent.

Ensuite, parce qu?il est urgent de sortir du statu quo � Belleville comme � la porte de Montreuil. Oui, la situation est devenue invivable pour les riverains et les commer�ants. Le nombre de revendeurs et d?acheteurs est devenu tr�s cons�quent, m�me s'il ne sert � rien non plus de grossir les chiffres et ce chiffre va, par ailleurs, augmenter du fait de l'aggravation de la crise.

Bien s�r, vous retrouverez peu de biffins revendiquant la tradition historique que la comm�moration de la Commune de Paris ferait bien de se rappeler aux bons souvenirs. Oui, dans ces march�s, on retrouve des retrait�s aux trop faibles pensions, des travailleurs si pr�caires qu?ils ont besoin de compl�ter leurs revenus, comme d'autres font des vide greniers de fa�on plus �pisodique, et puis il y a �galement des sans-papiers, des Roms, qui se retrouvent exclus, discrimin�s, sur le march� du travail.

La situation est devenue invivable, car la r�pression comme unique solution propos�e par la Pr�fecture de police, salu�e h�las par les quatre maires socialistes de Belleville, ne r�sout rien. Reconnaissez-le, mes chers coll�gues, c'est un �chec total !

La Brigade sp�cialis�e fait bien des interventions, confisquant les maigres objets propos�s � la vente par certains. Elle fait fuir la foule d'acheteurs et de revendeurs pour une heure au plus, et puis, d�s que c?est possible, ces derniers reviennent et se r�installent, avec toutes les tensions, avec la d�gradation de la propret� sur la voie publique que cela engendre, avec aussi toute l?humiliation et toute la violence symbolique sur l'ensemble, � la fois des revendeurs et des acheteurs.

Alors oui, comme cela a �t� dit pr�c�demment, la maire du 20e, devant l'exasp�ration l�gitime d'une partie des habitants, a cru bon d?en rajouter, d'inciter la population � partir en manif devant la Pr�fecture pour revendiquer cette fois-ci des C.R.S. en grand nombre. A-t-on conscience de l'impact de tels discours si m�prisants des plus pauvres que soi, de cette incitation au rejet, de cet encouragement � revendiquer toujours plus de r�pression ?

Sauf erreur de ma part, mes chers coll�gues, nos trois groupes de la majorit� sont oppos�s � la loi L.O.P.P.S.I. 2 qui pr�voit par ailleurs 3.750 euros d'amende � l'encontre des revendeurs et aussi des mois d'emprisonnement avec sursis. Nous y sommes tous oppos�s.

Alors si on demande que les C.R.S. viennent et que cela ne marche pas, l'�tape d'apr�s, ce sera quoi ?

Bien s�r, elle a eu dans ce conseil de quartier que l?on m?a racont� un �cho tr�s favorable des pr�sents, mais sur quoi jouons-nous ? La peur du d�classement des classes populaires qui, face � l'aggravation de la crise, ont peur de se retrouver dans des situations plus d�grad�es et pr�caires encore ? Oui, le m�canisme r�actionnaire exploit� par la droite et l'extr�medroite pour encourager le racisme, la peur de l'autre et le souhait de mesures autoritaires et liberticides jouent justement sur les ressorts de la peur du d�classement des classes populaires.

Alors, mes chers coll�gues, sortons de cette engrenage ou ceux qui les encouragent porteront la responsabilit� de la mont�e du vote FN dans les quartiers populaires et personne ici ne le souhaite, personne ! Mais surtout, parce que cette fuite en avant s�curitaire ne donnera rien, c'est ce statu quo qu'il faut changer, en se mettant enfin � travailler et � r�fl�chir avec tout le monde aux solutions alternatives qui existent.

J'avais demand� en 5e Commission qu'une r�union sur le Carr� des Biffins soit organis�e, elle avait �t� programm�e, puis annul�e du fait d'une r�union entre les maires d?arrondissement et des associations tri�es sur le volet ; pourquoi ?

Nous pouvons et nous devons cr�er des espaces r�gul�s, Carr� des Biffins ou autres, de petite taille, mais en plusieurs endroits, afin de limiter les d�gradations de l'espace public provoqu�es par l?inorganisation et l'afflux trop nombreux et concentr�. Nous devrons utiliser les moyens d�bloqu�s par le D�partement et la R�gion pour des exp�rimentations diff�renci�es et permettant un vrai travail social sur chaque cat�gorie concern�e.

Il est de la responsabilit� des �lus d?organiser, de r�guler, d'encadrer, d'accompagner ce qui se passe sur le territoire qu'ils ont en responsabilit�.

Nous soutenons, bien s�r, les projets de ressourceries, mais ils ne peuvent constituer l'unique r�ponse.

Des villes comme Toulouse, mes chers coll�gues, viennent de suivre l'exemple du 18e, donc il est temps que les arrondissements de Belleville et communes de l'Est parisien s'en inspirent enfin.

Alors, pour terminer, sachez qu'il y a un collectif de soutien aux biffins qui a �t� cr��, qui regroupe des biffins, des habitants, des conseillers de quartier, des partis ; �videmment, comme ceux de notre majorit�, mais �galement des chercheurs, des travailleurs sociaux et des associations, et ce collectif travaille d�j� � des propositions concr�tes ; �tudions-les.

J'aurais aim� m'adresser au Maire de Paris ; je sais qu'il approuve l'exp�rience du 18e, je sais qu?il y tient. Il est urgent que nous puissions ensemble convaincre les maires de Belleville de sortir de cette impasse, de ce statu quo et qu'on mobilise enfin l'ensemble des acteurs concern�s, de toutes les composantes de la majorit�, les diff�rents territoires concern�s, y compris des villes limitrophes, pour se mettre enfin � travailler aux solutions concr�tes.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame SIMONNET.

Le maire du 11e arrondissement, arrondissement qui est cit� dans le v?u, a demand� la parole.

Je donne la parole � M. Patrick BLOCHE.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

J'ai souhait� prendre la parole sur la base de l'article 18 du r�glement du Conseil de Paris, puisqu?il s'agit � la fois d'un projet de d�lib�ration et d'un v?u concernant tout particuli�rement deux arrondissements parisiens, le 11e et le 20e arrondissement, m�me si je n'ai pas �t� mis en cause personnellement, au contraire de ma coll�gue Fr�d�rique CALANDRA, maire du 20e arrondissement, et je consid�re, je le dis de suite, que le proc�s d'intention qui lui est fait n'est pas acceptable.

Ma conception du d�bat politique, ici comme ailleurs, c?est que le d�bat politique ne doit pas se nourrir � la fois de la surench�re et de la provocation.

Nous sommes face � une situation extraordinairement difficile, avec, incontestablement, un march� de la mis�re - c?est la r�alit�, ce n?est pas un march� des biffins, comme cela est dit injustement, c'est un march� de la mis�re, un march� � la sauvette, un march� sauvage.

Oui, c?est diff�rent, ce ne sont pas des chiffonniers, ce n'est pas un march� qui existe historiquement et qui se r�gule plus ou moins lui-m�me au fil du temps. C'est un ph�nom�ne tout � fait nouveau, qui traduit une d�tresse humaine incontestable.

Je ne voudrais pas que, dans cette affaire, il y ait une vision manich�enne des choses, qui am�nerait � ce qu'il y ait les bons ou les mauvais, ceux qui sont solidaires et ceux qui ne le seraient pas. Nous essayons de traiter concr�tement cette situation.

C'est d'ailleurs l'objet du projet de d�lib�ration en tant que tel. C'est l'engagement qu'ont pris � la fois la Mairie de Paris et le Conseil r�gional d'Ile-de-France en responsabilit� de traiter l'aspect social de cette question. Si je m'exprime � ce moment, au cours de ce d�bat, c'est effectivement pour parler � la fois en mon nom et en celui de Fr�d�rique CALANDRA.

Effectivement, nous assumons notre responsabilit� d?�lus de relayer l'exasp�ration l�gitime des riverains et commer�ants qui n'en peuvent plus. Ce march� sauvage existe depuis le mois de septembre dernier. Il a boug�, il �tait surtout tr�s pr�sent dans le haut de la rue du Faubourg du Temple. Ce n'est plus le cas aujourd?hui : il s'est d�plac� sur le terre-plein du boulevard de Belleville, d'abord vers le m�tro couronne et maintenant au-del�.

Nous avons � Belleville, que l?on soit dans le 10e, le 11e, le 19e ou le 20e arrondissement, une population qui rend compte elle-m�me des difficult�s sociales, qui souvent reproche aux pouvoirs publics de ne pas assez s'occuper d'elle, et nombreux sont les habitants de ce quartier qui se consid�rent comme �tant abandonn�s ou laiss�s-pour-compte.

Combien de fois ai-je �t� interpell� par ces habitants, ces riverains, ces commer�ants qui m'ont dit : Monsieur le Maire, si ce march� sauvage �tait install� sur le parvis de la mairie du 11e arrondissement, en trois heures, il aurait �t� enlev� !

Donc, en l'occurrence, notre responsabilit� d?�lu, parce que le suffrage universel nous a donn� cette l�gitimit�, c'est de trouver les solutions, les bonnes solutions.

Je le dis, comme je m'exprime depuis vendredi � travers un document aupr�s des habitants, des riverains et des commer�ants du 11e arrondissement, et en cela Fr�d�rique CALANDRA tient le m�me discours que moi, en responsabilit�, nous le disons, ce march� sauvage ne peut continuer � subsister sur le terre-plein du boulevard de Belleville. Il doit progressivement se r�duire et dispara�tre.

Pour cela, il faut que chacun assume ses comp�tences. Il n'est pas de la comp�tence du Maire de Paris et des maires d'arrondissement de d�ployer des moyens qui permettent effectivement � ce march� sauvage d'avoir, si j'ose dire, une fin.

Parall�lement, par rapport � l'objet m�me du v?u pr�sent�, je crois par les �lus du groupe "Les Verts", la solution de d�velopper un certain nombre de carr�s aux biffins nous appara�t, je le dis tr�s clairement, totalement inadapt�e � la g�ographie urbaine du quartier de Belleville qui, je le rappelle, est le quartier le plus dense de Paris.

En l'occurrence, je me satisfais pleinement du v?u de l?Ex�cutif, qui �voque des solutions diverses. En tout cas, des carr�s aux biffins sur le terre-plein du boulevard de Belleville et du boulevard de M�nilmontant, voire du boulevard de La Villette, ce n'est vraiment pas la solution, je vous le dis.

Surtout quand on sait, et j'en aurai termin�, que ce qui est cit� en r�f�rence, c'est-�-dire le Carr� aux Biffins de la porte Montmartre, n'est en rien un espace r�gulier : il y a effectivement un espace r�glement� et tout autour des espaces totalement d�r�glement�s. Et se servir du Carr� aux Biffins de la porte Montmartre pour en faire un exemple qu'il faudrait d�velopper � un certain nombre d'endroits de Paris nous appara�t vraiment la mauvaise solution.

J'en ai termin� et je vous remercie, Monsieur le Pr�sident, de m'avoir donn� aussi longuement la parole.

En cette affaire, prenons nos responsabilit�s. Nos responsabilit�s sont, premi�rement, de traiter le probl�me social pos� par ce march� de la mis�re. C'est de prendre en compte l'exasp�ration et la vraie col�re des riverains et des commer�ants du quartier de Belleville, quel que soit l'arrondissement, qui attendent des pouvoirs publics des solutions p�rennes et qu'enfin l'espace public soit � nouveau partag� dans ce quartier populaire de Paris.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur BLOCHE.

Monsieur CHERKI, en votre qualit� de maire du 14e arrondissement, arrondissement qui est aussi cit� dans le v?u, je vous donne la parole, peut-�tre un petit peu plus bri�vement ?

M. Pascal CHERKI. - Oui, parce que je suis tr�s surpris que l?on ait cit� le 14e arrondissement dans ce v?u. Je pense, pour les auteurs du v?u que c?est une m�connaissance totale de la r�alit� de l'arrondissement et de ses quartiers populaires. Nous avons des biffins de l'arrondissement qui ne vont pas se livrer � des activit�s de nature commerciale ou para-commerciale, sur le Carr� des Biffins de Belleville au motif qu'il y aurait des probl�mes dans le 14e arrondissement. Faire cela, c'est m�conna�tre la r�alit�.

Mais c?est ce que vous dites dans le v?u. Si, vous le dites ! Ils ne vont pas � Belleville.

Le probl�me que nous avons sur ces march�s, c'est la confusion qu'il y a entre quelques habitants, des riverains, notamment parfois des vieux chibanis, des habitants qui vivent avec soit le minimum vieillesse, soit l?allocation adulte handicap� ou autre et qui, � un moment donn� pour s?en sortir et joindre les deux bouts, font un petit travail de biffin, et ce qui se glisse au milieu : le recel, le trafic, y compris des activit�s qui n'ont rien � voir avec des march�s de la mis�re et qui posent probl�me.

Qui posent probl�me � ces biffins, qui posent probl�me aux riverains et qui posent probl�me aux autres commer�ants quand cela se situe dans la continuit� d'un march�, qui est comme celui des puces de Vanves ou autres.

Nous travaillons � des solutions. Ce n'est pas une question simple parce que cela m�le des probl�mes sociaux et d'ordre public. Je trouve ce v?u compl�tement inappropri� et je demanderai � ses auteurs de le retirer ou alors d'aller expliquer � la population quelle est leur politique.

Et j?attends avec beaucoup, non pas de gourmandise parce que je ne veux pas faire de surench�re dessus mais avec beaucoup d'int�r�t comment ils seront re�us par les riverains quand ils viendront leur proposer d'expliquer ce v?u.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur CHERKI.

Je donne enfin la parole � Sylvain GAREL pour pr�senter le v?u n� 12 G et ensuite Mme TROSTIANSKY pourra r�pondre � l'ensemble des orateurs et pr�senter le v?u n� 12 G bis.

M. Sylvain GAREL. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

D'abord, une chose avec laquelle nous sommes d'accord : c'est pas simple. C'est un probl�me compliqu�, complexe, on l'a vu et on l'a vu dans le 18e. Ce qui est tr�s �tonnant, c?est que les d�bats que l?on a aujourd'hui ici, on les a eus il y a trois ou quatre ans dans le 18e, avec la m�me configuration : les �lus �cologistes et communistes d?un c�t� qui disaient : il faut trouver une solution ; puis, au d�part, le maire socialiste de l'arrondissement qui disait : la seule solution est d?envoyer la police, de mettre une benne, de jeter tout ce que vendent ces chiffonniers et de faire de la r�pression.

Puis, on a vu que cela ne fonctionnait pas. L�, je dois rendre hommage � Daniel VAILLANT, qui a �t� tr�s pragmatique dans cette affaire : quand il a vu qu'au bout d'un an ou deux ans de r�pression, cela ne fonctionnait pas, il a commenc� � dire : pourquoi on n'essaye pas autre chose ? Nous avons propos�, sur le mod�le du carr� des artistes de la place du Tertre, o� ce sont des peintres � cet endroit-l�, mais qui ont aussi une activit� semi l�gale d?un point de vue r�glementaire au d�part, d'essayer de faire un carr� des biffins.

Et on a vu que cela a am�lior� grandement la situation. Ce n?est pas parfait. Personne ne dit que c'est parfait, mais je pense que, dans ce domaine comme dans d'autres domaines tr�s difficiles, comme la gestion des Tunisiens, comme celle des toxicomanes, quand on g�re des probl�mes comme ceux-l�, rien n'est parfait : il n'y a pas de solution o� il y aura tout au carr� et pas une t�te qui d�passe, pas un probl�me.

Oui, il y a toujours des probl�mes, mais le probl�me qui se pose au Carr� des Biffins � la porte Montmartre, le principal probl�me est que comme c'est le seul carr� qu'il y a, non seulement � Paris mais dans toute la proche banlieue, il y a une accumulation de personnes et le Carr� aux Biffins, qui arrive � g�rer 200 ou 300 biffins, ne peut pas en g�rer 1.000 ou 1.500.

C'est pour cela qu'il faut cr�er d'autres lieux, que soit des carr�s aux biffins et que cela s'appelle autrement, peu nous importe mais en tout cas il faut cr�er d'autres lieux � Paris et en proche banlieue, dans des endroits o� il y a � la fois des vendeurs mais, comme le rappelait Denis BAUPIN, aussi des acheteurs.

Pourquoi il y a des gens qui vendent dans ces march�s de la mis�re ? C'est aussi parce qu'il y a un certain nombre de nos concitoyens qui ne peuvent plus acheter dans les r�seaux commerciaux normaux et qui ne peuvent pas acheter autrement que des babioles qui valent 50 centimes ou un euro parce qu?elles ont d�j� �t� utilis�es.

Quand au fait qu?il y ait du recel, du trafic, mais il n'y en a plus dans le Carr� aux Biffins. Dans le Carr� aux Biffins, on a r�ussi � ce que - je l?ai encore visit� avec Seybah DAGOMA il y a quinze jours - il n'y a plus de produits alimentaires, il n?y a pas de m�dicaments et il n?y a quasiment plus de produits neufs. Donc, on arrive avec un syst�me de charte, g�r� tr�s bien par "Aurore" qui a une tr�s bonne action. Ce que fait "Aurore", avec cette charte et ces biffins, c'est de permettre de r�guler ce march� et de faire en sorte qu'il soit accept� par les riverains.

Bien s�r, les riverains ont �t� pris en compte. Dans le 18e, le principal probl�me que posait le march� sauvage, au d�part, c'�tait qu'il se situait � l'entr�e d'une immense tour, l'une des plus grandes du 18e, sans doute l'une des plus grandes de Paris, et que les riverains ne pouvaient plus sortir de leur cour d'immeuble, parce qu?ils �taient oblig�s de traverser les �tals des biffins qui �taient l�.

On a d�plac� le march� de quelques m�tres et maintenant cela se passe bien. Je ne dis pas que les riverains sont super contents d'avoir cela sous leur fen�tre, mais aujourd'hui il n'y a plus de conflit.

Par contre, il y a conflit dans les endroits o� le march� sauvage se perp�tue. C'est pourquoi il faut cr�er d'autres lieux de r�gulation dans plusieurs arrondissements, dans plusieurs villes de banlieue. C'est ainsi que l'on arrivera � g�rer ce probl�me, ce n?est pas par la r�pression, cela ne fonctionne pas et c'est moralement et politiquement condamnable.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur GAREL.

Je donne maintenant la parole � Mme Olga TROSTIANSKY pour r�pondre au nom de l'Ex�cutif et pr�senter le v?u n� 12 G bis.

Mme Olga TROSTIANSKY, vice-pr�sidente, au nom de la 6e Commission. - Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, le d�veloppement des march�s de la mis�re dans le Nord et l'Est parisien nous mobilise tous depuis de nombreux mois.

Plusieurs v?ux, d�pos�s � ce sujet, ont permis d'exprimer clairement ce que nous entendons mettre en ?uvre pour r�sorber ce ph�nom�ne, g�n�rateur de nuisances pour les riverains et r�v�lateur de la paup�risation croissante d'une partie de la population, oubli�e des politiques sociales de l'�tat.

Il faut une nouvelle fois le souligner, ces personnes tr�s d�munies devraient relever de la solidarit� nationale pour leur h�bergement et leur insertion.

Le constat est sans appel, la d�faillance de l'�tat contribue � faire peser sur des quartiers d�j� en difficult� le poids des march�s � la sauvette.

Avec Fr�d�rique CALANDRA, Patrick BLOCHE, Roger MADEC et R�mi F�RAUD, nous partageons avec nos coll�gues du groupe Vert et du groupe Communiste la certitude que le probl�me des march�s de la mis�re ne sera jamais r�solu sans un soutien � cette population dans son acc�s au droit et dans son insertion professionnelle.

Il est important d'entendre les maires de ces arrondissements, qui ont aussi � tenir compte des probl�mes de propret� et de s�curit� sur leur territoire.

Conform�ment aux engagements pris devant notre Assembl�e, nous travaillons avec des associations, depuis le d�but de cette ann�e, � une meilleure connaissance de ces publics et � la mise en ?uvre de r�ponses innovantes et adapt�es � leurs besoins.

Cette r�flexion, men�e en �troite collaboration avec les acteurs locaux, tient compte des caract�ristiques des territoires dans lesquels ces actions seront d�ploy�es. Compte tenu de la multiplication des march�s, toutes les sources de solutions seront envisag�es et notamment, nous y travaillons avec Seybah DAGOMA, celle de l'insertion "via" l'�conomie sociale et solidaire pour conjuguer l'aspect social du ph�nom�ne et la r�habilitation de l'espace public.

La R�gion Ile-de-France a pour sa part lanc� un appel � projet visant � mieux conna�tre les publics.

Nous devons aussi assurer aux habitants un usage serein de l'espace public, ce qui implique une pr�sence polici�re et l'intervention de la Brigade sp�cialis�e de terrain, la B.S.T., qui est en lien avec les associations, les habitants et les commer�ants du quartier.

Cette pr�sence r�guli�re est d'ailleurs indispensable au bon fonctionnement du Carr� des Biffins, dont d'ailleurs Daniel VAILLANT est � l'origine du projet de la porte de Montmartre, qui pr�sente un bilan positif, aussi bien en termes d'insertion des vendeurs que de la tranquillit� retrouv�e dans le quartier.

N�anmoins, comme nous l'avons rappel� � de nombreuses reprises, cette exp�rimentation qui est fond�e sur des crit�res locaux n'est pas duplicable telle qu'elle dans tous les autres arrondissements.

C'est pour ces raisons que je vous propose, Mesdames et Messieurs les �lus des groupes "Europe Ecologie - Les Verts et apparent�s", Communiste et parti de Gauche, de retirer votre v?u et de voter le v?u de l?Ex�cutif.

Je ne vais pas le repr�senter, tout le monde l?a sous les yeux, mais, peut-�tre pour aller encore plus loin par rapport aux interventions que j'ai entendues, pour tenir compte de ces interventions, je propose deux corrections par rapport au v?u tel qu'il est pr�sent� :

- que "la Ville poursuive les �tudes de plusieurs solutions, avec des activit�s fonctionnant sous la forme d'un chantier d'insertion et d'autres solutions issues d'exp�riences men�es � Paris ou dans d?autres villes", en lieu et place de "ou d?autres solutions",

- que "la Ville recherche plusieurs sites permettant d'accueillir ces activit�s" en lieu et place de "cette activit�".

Je voulais dire � Mme SIMONNET que je suis disponible pour cette r�union en 5e et 6e Commissions. Effectivement, il y en avait une qui �tait organis�e, mais j'�tais la seule pr�sente et disponible � cette r�union. C'est pour cela qu'elle a �t� annul�e.

Evidemment, r�union des 5e et 6e Commissions, quand vous voulez pour travailler sur cette probl�matique avec l'ensemble des �lus qui participeraient � cette r�union.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame TROSTIANSKY, pour votre disponibilit�.

Je me tourne vers M. GAREL, qui a pr�sent� le v?u de son groupe, pour lui demander s'il maintient le v?u n� 12 G.

M. Sylvain GAREL. - Nous allons le retirer parce que nous souhaitons trouver des solutions, et en particulier, ce qui nous int�resse le plus dans le v?u de l'Ex�cutif, c'est la premi�re partie qui parle d'une r�union qui doit avoir lieu tr�s prochainement pour essayer de trouver des solutions, ce qui est ce que nous cherchons.

Je pr�cise que, dans le v?u de l'Ex�cutif, ce que nous votons, c'est bien la partie v?u. Dans la partie des consid�rants, il y a des choses avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord, mais nous en parlerons lors de cette r�union et essaierons de trouver des compromis, ce n'est qu'ainsi que nous pourrons avancer sur ce dossier.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur GAREL.

Le v?u n� 12 G est retir�.

Si Mme SIMONNET veut dire quelques mots sur le v?u de l'Ex�cutif, je lui donne la parole.

Mme Danielle SIMONNET. - Tr�s rapidement.

Le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche votera la proposition de v?u de l?Ex�cutif avec les m�mes arguments expliqu�s pr�c�demment, c'est-�-dire que nous ne votons pas les consid�rants sur lesquels nous �mettons plus que des r�serves.

Par contre, nous votons les propositions �tant donn� qu?elles permettent enfin d'organiser une r�union qui va permettre d'�tudier les propositions et que, dans les propositions, enfin, pour une fois, la question des solutions alternatives comme celles exp�riment�es dans le 18e ou � Toulouse ne sont pas exclues des alternatives � �tudier.

Voil� la raison pour laquelle on votera ce v?u.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Parfait. Merci, Madame SIMONNET, de cette explication de vote.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u bis de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u est adopt�. (2011, V. 26 G).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDEEES 41 G.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2011, DDEEES 41 G).

Mai 2011
Débat
Conseil général
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