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45 - 2011, SG 124 - DAC 324 - DAC 325 - Signature de 33 conventions avec 33 établissements cinématographiques parisiens relatives à l’attribution de subventions de fonctionnement et d’investissement. Montant : 1.072.000 euros.



M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration SG 124 - DAC 324 - DAC 325 concernant la signature de 33 conventions avec 33 �tablissements cin�matographiques parisiens relatives � l?attribution de subventions de fonctionnement et d?investissement d?un montant de 1.072.000 euros.

La parole est � M. le Pr�sident GAREL, pour 5 minutes.

M. Sylvain GAREL. - Merci, Monsieur le Maire.

Je suis tr�s heureux que ce soit vous qui pr�sidiez parce que vous allez avoir la confirmation que mon groupe est un groupe tr�s soucieux des �conomies de la Ville. Vous l?avez d�j� vu tout � l?heure avec les Villes Marraines du Charles de Gaulle. On va vous prouver une nouvelle fois avec les subventions concernant le cin�ma que nous sommes des �lus tr�s responsables et soucieux d?une bonne gestion de la Ville.

En effet, nous allons voter ce projet de d�lib�ration d?aide � 33 cin�mas parisiens et vous savez comme nous sommes, et je suis particuli�rement, attach�s au cin�ma d?art et d?essai � Paris. Il est formidable que notre Ville aide ces cin�mas � survivre. Il faut dire que les temps sont parfois difficiles pour ces petits cin�mas qui continuent � donner � notre Ville un caract�re tout � fait particulier. Je rappelle que Paris reste la ville au monde o� il y a le plus de cin�mas et le plus de films � l?affiche chaque semaine. Je pense que nous devons tout faire pour que cela continue.

J?ai deux critiques � faire, toutefois, sur ce projet de d�lib�ration : l?une de forme et l?autre de fond.

Celle de forme est qu?il serait mieux pour nos d�bats qu?il y ait 33 d�lib�rations et pas une seule. Cela nous permettrait d?avoir des votes diff�rents, dissoci�s, suivant les cin�mas aid�s, ce qui l� n?est pas possible. Je crois que cela va � l?encontre de ce que nous avions d�cid� en 2001 lorsque nous sommes arriv�s ensemble � la majorit� dans cette maison : faire en sorte qu?il soit possible de voter diff�remment pour diff�rentes sortes de subventions.

A l?avenir, je souhaiterais qu?il y ait une subvention pour chaque salle de cin�ma, pour que ce soit beaucoup plus clair et que nous puissions nous prononcer diff�remment, �ventuellement, d?une salle � une autre.

Parce que, sur ces 33 salles, l?une d?entre elles nous pose un probl�me. Je l?avais d�j� soulign� l?ann�e derni�re : c?est le Mac Mahon.

Le Mac Mahon, effectivement, est une salle d?art et d?essai, mais elle a deux sp�cificit�s qui font que la subvention que lui verse la Ville ne me semble pas utile et m�me �tre un peu du gaspillage.

D?abord, c?est une salle qui n?est ouverte que quatre jours par semaine et dont l?essentiel des revenus ne provient pas de son activit� cin�matographique mais du fait qu?elle soit lou�e pour des soir�es priv�es. On le voit, d?ailleurs, dans les documents qui nous sont fournis par la Ville : sur un budget de 400.000 euros, seuls 105.000 euros proviennent de l?activit� cin�matographique, donc on voit que le cin�ma est tout � fait annexe.

L?autre chose, c?est que c?est la propri�t� priv�e de M. Vincent BOLLOR� et je ne suis pas certain que M. Vincent BOLLOR� ait besoin d?une subvention de 10.000 euros pour pouvoir continuer ses activit�s, fussent-elles cin�matographiques. Alors que Vincent BOLLOR�, en plus, est propri�taire de 10 % du capital de Gaumont, donc manifestement, il n?a pas forc�ment le cin�ma d?art et d?essai comme unique motivation. Donc, je pense que la Ville pourrait s?�conomiser ces 10.000 euros et ne pas verser cet argent au Mac Mahon.

Je souhaiterais que cette subvention soit remise en cause. On l?avait d�j� demand� l?an pass�, elle revient malheureusement cette ann�e, au moment o� on nous dit que l?on ne peut pas augmenter de 5.000 euros, par exemple, la subvention � AHON D�CIBEL qui est une association en grande difficult�, mais je sais que c?est le cas aussi pour de nombreuses associations. Je trouve dommage de gaspiller l?argent de la Ville en aidant un cin�ma qui n?en est plus vraiment un et en aidant M. Vincent BOLLOR� qui n?est pas vraiment un n�cessiteux.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � M. Philippe DUCLOUX, pour 5 minutes.

M. Philippe DUCLOUX. - Monsieur le Maire, je ne reviendrai pas sur les propos de mon coll�gue M. GAREL, je pense que Christophe r�pondra � ses deux interrogations.

Ce qui m?int�resse, c?est de conna�tre un peu la finalit� de ce projet qui vise � soutenir 33 �tablissements cin�matographiques qui g�rent � Paris 37 salles de cin�ma et, bien entendu, ind�pendantes et class�es Art et Essai.

Elles sont situ�es dans 13 arrondissements diff�rents au titre de leur activit� cin�matographique, et ceci, tout au long de l?ann�e.

Certaines de ces salles de cin�ma sont mythiques, et nous les connaissons tous, je citerai Accatone, Max Linder, Studio 28, Champo, Balzac, Brady, la Pagode, Saint Andr� des Arts qui sont quand m�me des cin�mas qui marquent la vie parisienne. Ces salles de cin�ma poursuivent depuis plusieurs ann�es un important travail d?animation culturelle, ancr�e dans leur quartier et en direction �galement de tous les publics.

Ainsi, de nombreuses salles proposent aux familles des actions sp�cifiques pour le jeune public, en lien avec les �tablissements scolaires et les associations. Elles d�veloppent �galement des programmes d?�ducation � l?image en organisant des s�ances sp�ciales en pr�sence des �quipes de film ou des critiques de cin�ma. En outre, des s�ances exceptionnelles de films fran�ais Art et Essai en exclusivit� sont organis�es en direction des personnes malvoyantes et malentendantes en ce qui concerne ce projet de d�lib�ration.

Ces divers �l�ments, mes chers coll�gues, confortent la politique culturelle municipale qui a �t� rappel�e tout � l?heure avec beaucoup de vigueur par Christophe GIRARD, cette politique men�e depuis 2002 en faveur des salles ind�pendantes.

Ainsi, cette aide d?un million d?euros vient-elle s?ajouter au plan de soutien � la num�risation que nous avons adopt� en septembre 2010, pour lequel j?�tais d�j� intervenu, et pour lequel �galement la Ville de Paris, en partenariat avec la R�gion Ile-de-France, consacre pr�s d?1,4 million d?euros sur un budget total de 2,1 millions d?euros.

Vous l?aurez compris, mes chers coll�gues, pour ne pas �tre plus long, je me r�jouis donc que nous puissions poursuivre notre soutien � ces salles.

Je salue le travail r�alis� par la Mission Cin�ma (j?ai vu que son directeur �tait parmi nous) qui a su pendant toutes ces ann�es prendre � bras-le-corps la globalit� de la probl�matique et des atouts du cin�ma � Paris.

Je vous invite, mes chers coll�gues, bien entendu, � voter cette subvention d?un montant total d?1.072.000 euros � ces 37 salles de cin�ma ind�pendantes d?art et d?essai, soit, je vous le rappelle, 86 �crans, afin qu?elles puissent bien entendu poursuivre leurs activit�s en direction de tous les publics parisiens.

Je vous remercie.

(M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, remplace M. Bernard GAUDILL�RE au fauteuil de la pr�sidence).

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur DUCLOUX.

Pour r�pondre, la parole est � M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Je ne vais pas r�p�ter ce qui a �t� dit, on conna�t tous tr�s bien la situation du cin�ma, Sylvain en plus la conna�t particuli�rement.

Avec plus de 28 millions de spectateurs et pr�s de 400 �crans, en effet, Paris est incontestablement la capitale du cin�ma, la capitale cin�phile, c?est bien pour cela que le Maire, d�s 2001, avait souhait� cr�er une Mission Cin�ma et donner des moyens sp�cifiques pour que le cin�ma, qu?il soit en complexe cin�matographique (je pense � l?U.G.C. ou au MK2 Biblioth�que) ou en salles ind�pendantes de quartier, comme ?Le Latina? par exemple, soit vraiment d�fendu et regard� au cas par cas, c?est ce que nous faisons, je salue d?ailleurs l?excellence du travail de Michel GOMEZ, de la Mission Cin�ma et de toute l?�quipe pour le cin�ma � Paris.

Ces aides, dont on a parl�, s?ajoutent au plan de num�risation des salles d?art et d?essai, programme 2010-2014, financ� en grande partie par la Ville avec 1.400.000 euros et la R�gion Ile-de-France, � hauteur de 700.000 euros, soit un total de 2,1 millions d?euros.

J?aimerais r�pondre � ceux qui sont intervenus, leur dire que la vitalit� cin�matographique du 15e arrondissement par exemple est exponentielle, les travaux de Beaugrenelle pour les cin�mas Path� viennent de d�marrer, pour une livraison pr�vue d?ici deux ans.

Le changement de direction au Chaplin, l?ancien Saint-Lambert, avec l?arriv�e de Gr�gory SAUERBORN est plut�t une r�ussite. Les r�sultats de fr�quentation sont excellents et la programmation de grande qualit�.

Le Chaplin, ainsi, contribue par ailleurs au dispositif d?�ducation � l?image mis en place par notre Ville et qui sera int�gr� � la programmation de la prochaine �dition de ?Mon premier Festival?.

Enfin, des travaux sont pr�vus au cin�ma de Convention, ces travaux n�cessitent une modification du r�glement d?urbanisme, ce � quoi nous travaillons en lien avec Anne HIDALGO et la Direction de l?Urbanisme.

Pour �tre plus pr�cis, cette fois, aupr�s de Sylvain GAREL : vous posez la question de l?�galit� des crit�res et de l?�galit� de traitement, ce qui est une vraie question : doit-on faire des cas � part, doit-on revoir les crit�res du C.N.C., doit-on regarder la nature des actionnaires ? Je ne sais pas, ce sont des questions politiques qui se posent.

En tout cas, aujourd?hui, la Ville de Paris soutient l?ensemble des salles d?art et d?essai, telles qu?elles sont d�finies par le C.N.C., dans un maillage territorial o� la diversit� de la programmation cin�matographique est av�r�e et assur�e.

Le traitement public envers l?ensemble de ces salles est donc pleinement � d�connecter des consid�rations, me semble-t-il, des actionnaires, de l?actionnariat. En effet, le cin�ma Mac Mahon, dont la programmation s?�tale exclusivement sur les week-ends, b�n�ficie d?une subvention inf�rieure de 10.000 euros par rapport aux autres cin�mas, pour les raisons que je viens d?�voquer, c?est-�-dire que ce n?est ouvert que le week-end, comme un cin�ma de quartier.

Par ailleurs, les crit�res d?attribution des aides de la Ville de Paris sont les m�mes pour toutes les salles ind�pendantes d?art et d?essai, je pense d?ailleurs que nous serions en infraction avec la loi si nous ne respections pas les crit�res du C.N.C., donc les crit�res de l?�tat.

La salle, je vous le rappelle, doit favoriser la diffusion de films classiques class�s art et essai, �tre � l?initiative d?hommages ou de r�trospectives (ce qui est le cas actuellement au Mac Mahon, qui organise une r�trospective de Terrence MALICK, immense cin�aste qui, pendant presque 20 ans n?a pas tourn� et qui vient � nouveau de sortir un film magnifique) et �tre ouverte sur le quartier.

Le Mac Mahon r�pond de fait aujourd?hui � l?ensemble de ces crit�res et les salles, je vous le rappelle, Sylvain GAREL, sont des entit�s ind�pendantes, quel que soit l?actionnaire.

Vous pourriez � ce moment-l� citer l?Arlequin dont l?actionnaire principal est Sophie DULAC, elle-m�me actionnaire de Publicis. La liste est longue, et c?est peut-�tre aussi parce qu?il y a des actionnaires actifs, avec des soci�t�s ayant des b�n�fices, qu?un certain nombre de cin�mas sont sauv�s, r�nov�s et d�velopp�s.

M�fions-nous quand m�me de la critique trop facile de l?argent qui serait un frein, alors qu?il est parfois le moteur de l?investissement, en particulier quand il s?agit de la culture, c?est plut�t une tr�s bonne nouvelle.

A noter, par ailleurs, que le cin�ma Mac Mahon cumulait en 2009 un d�ficit de 30.000 euros, qui s?�levait en 2008 � 92.000 euros, donc l?aide de 10.000 euros nous semble en retrait des autres aides pour les raisons que j?ai �voqu�es, et nous semble juste, au regard des crit�res d�finis aujourd?hui par la loi.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 124 - DAC 324 - DAC 325.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l?unanimit�. (2011, SG 124 - DAC 324 - DAC 325).

Mai 2011
Débat
Conseil municipal
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