retour Retour

77 - 2011, DEVE 41 - Subvention en nature sous la forme de grumes provenant de l’abattage d’arbres du jardin des Halles à diverses associations.



M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DEVE 41 relatif � l?attribution d?une subvention en nature sous la forme de grumes provenant de l?abattage d?arbres du jardin des Halles � diverses associations.

La parole est � Mme Danielle FOURNIER.

Mme Danielle FOURNIER. - Merci.

Comme l?ont rappel� les oratrices pr�c�dentes, tous les jours, � Paris, des arbres sont abattus et des arbres sont plant�s ; j?ai �t� tr�s contente d?entendre les chiffres qu?a donn�s Fabienne GIBOUDEAUX, 2.000 arbres par an environ.

Pour le chantier dont il est question dans cette d�lib�ration, ce seront pr�s de 500 arbres, 478 arbres, qui seront replant�s � terme, soit 138 de plus que ceux qui �taient plant�s auparavant.

Je voudrais intervenir sur, justement, ce chantier, parce que lorsqu?il a commenc�, un certain nombre d?arbres ont d� �tre abattus, notamment parce que le diagnostic phytosanitaire a montr� que certains �taient en mauvaise sant�, d?autres �taient brid�s dans leur d�veloppement, d?autres �taient bless�s. D?ailleurs, le type de sol qui sera mis en place � terme est destin� � faciliter le d�veloppement harmonieux de toutes les plantations.

Je voudrais signaler ici que les arbres abattus dans le cadre de ce chantier n?ont pas fini dans une broyeuse, et c?est heureux, et que la Ville a pu en recycler certains aupr�s d?associations culturelles comme les Ateliers d?artistes de Belleville, le G�nie de la Bastille, Art-Exprim 18 ou d?associations d?insertion comme Extramuros ou les Ateliers du P�re-Lachaise associ�s.

Cela est tr�s compliqu� � r�aliser - vous-m�me, vous avez tiqu� un peu en lisant l?intitul� de la d�lib�ration -, parce que m�me si l?id�e semble simple, cette d�lib�ration est tr�s particuli�re, puisqu?il s?agit d?un don en nature ; c?est assez inhabituel pour �tre soulign�.

Je voudrais vraiment remercier Fabienne GIBOUDEAUX, son �quipe et, plus largement, la DEVE, qui ont r�ussi � d�passer les obstacles administratifs et � faire en sorte que ces arbres, pour certains d?entre eux en tout cas, continuent � vivre, mais sous forme d??uvres d?art.

D?ailleurs, m�me si c?est un peu pr�matur�, je pense que je peux annoncer que l?id�e d?une exposition avec les diff�rentes ?uvres r�alis�es � partir des grumes est dans l?air, sans que l?on pr�juge de ce que vont faire les artistes avec ces ?uvres.

En attendant, je voulais aussi souligner que l?on retrouve avec ce projet une autre difficult� inh�rente � Paris : il est difficile pour les artistes et les artisans de stocker du mat�riel, ici les troncs d?arbres ; aussi, ce n?est qu?une partie de l?ensemble des arbres abattus qui a pu �tre donn�e � ces associations diverses, culturelles ou d?insertion. En tout cas, c?est fait et merci.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur Jean-Fran�ois LEGARET, vous avez la parole.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Monsieur le Maire, c?est vraiment de la pure provocation, cette d�lib�ration, pour tous ceux qui, et ils sont nombreux, sachez-le, Madame FOURNIER, le 16 f�vrier, ont v�cu comme un v�ritable drame l?abattage de 260 arbres au c?ur de Paris.

Madame FOURNIER, ce n?est pas la peine de vous en aller ! Vous mentez, Madame FOURNIER, vous mentez ! Vous �tes excusable, car vous ne faites que reprendre les termes mensongers de l?expos� des motifs, et je vais vous dire pourquoi.

On a coup� 260 arbres le 16 f�vrier, mais figurez-vous que dans le permis de d�molir le jardin des Halles qui avait �t� �tabli au cours de l?�t� 2009, on pr�sentait un �tat phytosanitaire de chacun des 343 arbres vou�s � l?abattage. Sur ces 343 arbres, Madame FOURNIER, je m?adresse � vous, l?erreur est commune, ce que vous avez dit l�, je l?ai malheureusement entendu dire, y compris au Conseil du 1er arrondissement, vou�s � l?abattage, 222 ont �t� jug�s en parfaite sant�, 121 sont des arbres qui pr�sentaient des signes ; soit ils �taient ab�m�s, soit ils �taient d�p�rissants, comme le sont h�las un certain nombre d?arbres dans Paris.

Je vais vous en donner une autre forme d?attestation. Je me suis rendu sur place le 16 f�vrier, quand on a abattu ces arbres. On a d?ailleurs emp�ch� les journalistes de p�n�trer et une �quipe de France 3 de venir tourner. Je suis all� voir une �quipe de b�cherons, je leur ai dit : ?Qu?est-ce que vous faites l� ??. Ils m?ont dit : ?On coupe les arbres?. Je leur ai dit : ?Mais dans quel �tat sont-ils, ces arbres?? Ils m?ont dit : ?Monsieur, ils sont parfaitement sains et on peut vous dire que cela fait mal?, paroles de b�cherons, Madame FOURNIER. On en est l� !

La provocation supr�me, c?est de nous dire qu?aujourd?hui, des grumes, des arbres d�bit�s, vont reprendre vie parce qu?on va les confier � des artistes. Qu?est-ce que c?est que ces artistes ? Cinq associations ! Aucune, je ne dis m�me pas du 1er arrondissement, mais du centre de Paris.

Deuxi�me question : comment ces associations d?artistes c�l�bres ont-elles eu connaissance de l?abattage du jardin des Halles ? Personne n?en a parl�. Moi, quand je parle de cela, les gens tombent des nues. Cette information a �t� purement et simplement occult�e. Je le r�p�te, France 3 n?a m�me pas �t� autoris�e � p�n�trer dans le camp retranch� pour y faire le moindre tournage. Comment les associations en question ont-elles pu savoir qu?il y avait des arbres abattus dans le jardin des Halles ? C?est donc vraiment une inutile provocation.

Je tiens � dire que cette affaire est entour�e d?un chagrin tr�s sinc�re de la part des riverains qui ont assist�, comme dans un v�ritable drame, � un abattage qui est un acte de vandalisme inutile, parce que rien ne justifiait l?abattage de tous ces arbres et c?est profond�ment ressenti comme une blessure et un drame.

Je trouve que cette d�lib�ration, ce n?est pas cela qui va co�ter tr�s cher � la Ville de Paris, parce que si on fait le compte, cela fait � peine 350 euros, 345 exactement, donc cela ne va pas ruiner la Ville, mais je consid�re que c?est vraiment tr�s dommage d?en rajouter de cette fa�on-l�, d?une mani�re b�te et m�chante qui ne fait qu?aggraver, malheureusement, le drame ressenti par tous les riverains, tous les habitants, de l?acte de vandalisme totalement inutile de destruction du jardin des Halles.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Madame GIBOUDEAUX, vous avez la parole.

Mme Fabienne GIBOUDEAUX, adjointe, au nom de la 4e Commission. - Certains arbres qui ont �t� abattus �taient malades, mais vous le savez bien, je l?ai toujours dit et je ne l?ai jamais cach�, ces abattages �taient n�cessaires pour installer le chantier de la Canop�e ; c?est quelque chose que j?ai toujours assum� et on a m�me rapidement montr� de fa�on publique le p�rim�tre sur lequel il fallait installer le chantier. C?est quelque chose que j?ai toujours assum� en toute transparence, les abattages d?arbres, et je le regrette, ce n?est pas de gaiet� de c?ur que je vois abattre des arbres, mais c?�tait n�cessaire pour la mise en place d?un chantier qui est tr�s compliqu�, tr�s lourd, et vous voyez bien aujourd?hui la fa�on dont c?�tait install�.

Ce n?�tait pas une op�ration pour la r�novation du jardin, c?est une op�ration globale dans le cadre du chantier des Halles, vous le savez tr�s bien, et je l?ai dit � plusieurs reprises lors de r�unions et d?ateliers publics.

Sur la question de cette r�utilisation, elle �tait aussi � la demande d?associations, de quartier d?ailleurs, qui ne sont pas des associations d?artistes, qui m?avaient interpell�e sur cette op�ration douloureuse, ils ne voulaient pas voir partir � la benne ou � la broyeuse tous ces arbres et demandaient � ce que l?on fasse un effort de r�utilisation.

On a contact� tous les collectifs, les grands collectifs parisiens, y compris celui du 1er arrondissement rue de Rivoli, qui n?a pas r�pondu favorablement � cette proposition. Je voulais vous le dire, Monsieur LEGARET, parce que le 58 Rivoli est dans le 1er arrondissement, donc il a �t� contact�, comme les autres grandes associations parisiennes pour pouvoir r�utiliser ces arbres.

Nous avions aussi contact� les �coles, l?Ecole Boulle, l?E.N.S.A.A.M.A., nous avons aussi contact� les ateliers de la Ville de Paris qui font des ateliers de sculpture � base de bois et ils ne pouvaient pas, pour des raisons de stockage qu?a �voqu�es Danielle FOURNIER, candidater � cette proposition.

On l?a fait de fa�on globale sur Paris, sans vouloir exclure le 1er ou un autre arrondissement. Si un collectif du 1er arrondissement avait r�pondu, on lui aurait volontiers donn� les arbres.

En tout cas, cette r�utilisation est int�ressante ; sinon, la plupart des arbres partent � la broyeuse ou � des march�s pour valoriser ce broyeur. Je pense que c?est int�ressant et c?est une piste tout � fait int�ressante de pouvoir faire profiter � des artistes, dont certains, d?ailleurs, ne sont pas des artistes forc�ment connus, qui appartiennent � des collectifs qui participent, en tout cas, � la vie locale parisienne, des journ�es portes ouvertes, des ateliers aupr�s d?enfants, aupr�s d?un public en insertion. En tout cas, je n?ai pas � rougir de cette d�lib�ration. Il faut assumer ce que l?on fait � la Ville de Paris. Cette d�marche n?est pas honteuse du tout, elle s?est fait en toute transparence et c?est vraiment dans cet esprit-l� que je vous demande de la voter favorablement.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 41.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2011, DEVE 41).

Mai 2011
Débat
Conseil municipal
retour Retour