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56 - 2011, Vœu déposé par le groupe Communiste et élus du Parti de Gauche relatif à un hommage de la Ville à Bruno Lenoir et Jean Diot.



Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Nous passons maintenant � l?examen du v?u r�f�renc� n� 35 dans le fascicule, d�pos� par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, relatif � un hommage de la Ville � Bruno Lenoir et Jean Diot.

Je donne la parole � M. BROSSAT pour le pr�senter en une minute.

M. Ian BROSSAT. - Merci, Madame la Maire.

Ce v?u est relatif � une demande d?hommage de la Ville de Paris � Bruno Lenoir et Jean Diot.

Le 4 janvier 1750 � 23 heures 30, au croisement de la rue Montorgueil et de la rue Saint-Sauveur, Bruno Lenoir, gar�on cordonnier d?une vingtaine d?ann�es et Jean Diot, domestique de 40 ans, ont �t� arr�t�s en raison de leur homosexualit�. Bruno Lenoir et Jean Diot sont alors br�l�s vifs publiquement, le 3 juillet � 17 heures pour le seul crime d?homosexualit�, et il s?agit en r�alit� du dernier couple ex�cut� en France pour cette raison.

Ce v?u vise � ce qu?un lieu, une place, une rue, une plaque � Paris, soit d�di� � la m�moire de Bruno Lenoir et de Jean Diot.

Je vous remercie.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - C?est Mme VIEU-CHARIER qui va vous r�pondre au nom de l?Ex�cutif.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe. - Chers coll�gues, ce v?u, comme l?a expliqu� Ian BROSSAT, est l� pour nous rappeler dans l?espace public l?acharnement et les horreurs qu?ont subi des hommes dont le seul d�lit, puisque c?�tait � l?�poque un d�lit, et des femmes - tu as tout � fait raison - �tait d?�tre homosexuels.

Pour cette seule raison, Bruno Lenoir et Jean Diot ont �t� br�l�s vifs, comme cela a �t� rappel�. Ils �taient loin d?�tre les premiers, puisque cela s?est d�roul� durant toute notre histoire, et il faudra attendre le XXe si�cle et loi Badinter de 1982, pour que l?homosexualit� ne soit plus consid�r�e comme un d�lit en France.

Malgr� cette loi, l?homophobie est toujours de nos jours un v�ritable fl�au. Selon SOS Homophobie, les t�moignages concernant des agressions homophobes dans des lieux publics ont consid�rablement augment�. On peut noter aussi une nette augmentation de propos homophobes d?une inqui�tante virulence, notamment sur Internet.

Cette homophobie quotidienne, sourde, pernicieuse, dite ordinaire, qui ne dit pas son nom, nous devons lutter contre elle, car elle est destructrice pour celles et ceux qui en sont victimes.

La Ville de Paris a montr� qu?elle �tait vraiment partie prenante de cette lutte contre l?homophobie qui fait partie du combat pour l?�galit� des droits, mais il est juste de rappeler, par cet hommage public, un �v�nement dramatique et embl�matique de la longue histoire de la r�pression homophobique dans notre pays.

C?est pourquoi je vous demande, mes chers coll�gues, d?�mettre un avis favorable.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - M. MARTINS m?a demand� la parole pour une explication de vote.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Madame la Maire, il n?y a �videmment pas de doute, je voterai et j?apporterai un soutien franc et sinc�re � ce projet de v?u. Je tiens � rappeler tout particuli�rement que la Ville s?honore de voter un tel v?u puisque nous sommes aujourd?hui la Journ�e mondiale de lutte contre l?homophobie. Nous nous grandirons de voter ce v?u aujourd?hui ainsi - peut-�tre M. BROSSAT y avait-il pens� - que du fait que cette plaque soit appos�e dans le quartier Montorgueil qui, on le sait, reste aujourd?hui un quartier important de la vie homosexuelle dans Paris.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Je pense que vous souhaitiez faire allusion au Marais plut�t qu?au quartier Montorgueil, mais peu importe.

La parole est � M. COUDERT.

M. Thierry COUDERT. - Je voudrais souscrire �galement � ce clin d??il historique lors de la Journ�e nationale contre l?homophobie. Nous soutiendrons ce v?u, d?autant qu?il nous rappelle qu?� une �poque fort lointaine, il y avait une homophobie d?Etat dans ce pays. Nous savons qu?il y a, � travers le monde d?ailleurs, nous avions d�pos� un v?u voici quelques mois pour soutenir notamment un jeune Iranien qui �tait sous le coup de poursuites dans ce domaine - un certain nombre d?Etats qui pratiquent aujourd?hui l?homophobie d?Etat. Comme vous le savez, le Gouvernement fran�ais, sous l?impulsion du Pr�sident de la R�publique, m�ne un combat dans les instances internationales sur ce sujet.

Voil� pourquoi nous voterons avec d�termination ce v?u d�pos� par le groupe Communiste.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Monsieur POZZO di BORGO, vous avez la parole pour une explication de vote.

M. Yves POZZO di BORGO. - Merci, Ian BROSSAT, de nous rappeler l?histoire comme cela. Evidemment, nous soutenons son v?u et nous le voterons parce que c?est vrai, on ne se rend pas compte que l?histoire de ce monde-l� �tait tragique. Je voulais dire que je f�licite Ian BROSSAT d?avoir propos� ce v?u.

Mme V�ronique DUBARRY, adjointe, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e � l?unanimit�. (2011, V. 118).

Mai 2011
Débat
Conseil municipal
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