retour Retour

16 - 2011, IV - Question d’actualité posée par le groupe U.M.P.P.A. à M. le Maire de Paris, relative à la politique et la gestions des ressources humaines de la Ville de Paris.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d?actualit� pos�e par le groupe U.M.P.P.A.

La parole est � Mme Val�rie MONTADON. Je connais mieux les �lus que certains de mes pr�d�cesseurs, mais MONTANDON ! Vous savez, on m?a tellement appel� DELANOY, DELANO�? Je ne me vexe pas.

Mme Val�rie MONTANDON. - D�cid�ment, Monsieur le Maire, votre politique en mati�re de ressources humaines n?est pas un long fleuve tranquille. Rappelez-vous, la Ville de Paris a travers� un conflit historique au dernier trimestre 2009 : la premi�re gr�ve unitaire depuis �tienne Marcel.

De m�me, de nombreux d�bats ont eu lieu � l?occasion des conclusions du rapport de la M.I.E. relative � la gestion des personnels de la Ville, conduite par mon coll�gue Alain DESTREM. Malgr� tout cela, l?Ex�cutif demeure herm�tique � de nombreuses revendications et inqui�tudes des agents les plus expos�s.

M. LE MAIRE DE PARIS. - S?il vous pla�t ! Il faudrait que tout le monde se taise.

Mme Val�rie MONTANDON. - Malgr� tout cela, l?Ex�cutif demeure herm�tique � de nombreuses revendications et inqui�tudes des agents les plus expos�s.

Premi�re direction concern�e : la propret�. Le malaise des personnels du service technique de la propret� de Paris est criant. Plus encore, les syndicats des services de nettoiement parlent d?une v�ritable d�claration de guerre de la part de la mairie � leur encontre.

On ne compte plus les mouvements de gr�ve des �boueurs parisiens : juin 2008, octobre 2010, mai 2011. Pour autant, depuis 2001, la propret� des rues s?est consid�rablement d�grad�e au d�triment de la qualit� de vie des Parisiens qui se plaignent chaque jour de l?�tat de salet� de l?espace public.

Deuxi�me direction concern�e : la DASCO. Les animateurs, et ce, tous statuts confondus, ont engag� un mouvement de gr�ve intersyndical afin d?obtenir une reconnaissance statutaire de leur m�tier. D�j� confront�s � une gr�ve la semaine derni�re, les parents trouveront de nouveau les portes des centres de loisirs ferm�es les deux prochains mercredis.

Enfin, les cr�ches, o� une �ni�me gr�ve touche cette semaine l?ensemble des personnels de la petite enfance, y compris les directeurs, qui demandent tout simplement de meilleures conditions de travail.

Faut-il vous d�crire, Monsieur le Maire, le d�sarroi des parents confront�s � une telle situation, a fortiori sans avoir �t� avertis � l?avance. Monsieur le Maire, cr�ches, plus centres de loisirs en gr�ve dans la m�me semaine, cela commence � faire beaucoup !

Alors que la situation s?enlise et que les Parisiens subissent des d�sagr�ments li�s � ces gr�ves, quelles sont les r�ponses concr�tes que vous comptez enfin apporter pour r�pondre au malaise des agents concern�s ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Ma�t� ERRECART.

Mme Ma�t� ERRECART, adjointe. - Lors de la s�ance du 28 septembre dernier, et aussi � l?occasion du d�bat sur la M.I.E., j?ai eu l?occasion de clarifier un peu ce qu?�tait notre politique de ressources humaines et les orientations que nous d�veloppions. Je ne vais donc pas reprendre mon propos g�n�ral.

Je dirai seulement que depuis cette date, et suite � l?annonce par le Gouvernement du gel du point d?indice en 2011, nous avons conduit une large discussion en fin d?ann�e avec les repr�sentants du personnel afin de soutenir le pouvoir d?achat des agents qui per�oivent les plus faibles r�mun�rations, et donc fortement impact�s par la d�cision du Gouvernement.

Il nous a sembl� en effet que l?�volution des d�penses contraintes, notamment �lectricit� et logement, pour les agents qui avaient un salaire inf�rieur � 1.800 euros nets m�ritait un soutien. Parmi ces mesures d?un co�t de 9 millions d?euros, je citerai notamment la revalorisation en moyenne de 200 euros de prime de plus de 31.000 agents et la revalorisation de 8 % de l?aide � l?acquisition d?une compl�mentaire sant� vers�e aux agents.

Parall�lement, nous avons engag� un vaste chantier d?am�lioration de la sant� et de la s�curit� au travail de fa�on � am�liorer les conditions de travail de tous.

Nous avons aussi � l?heure actuelle une discussion conduite par la DRH, et j?esp�re que nous allons aboutir � un accord, � l?image de ce qui a �t� r�alis� dans le domaine de la formation l?an dernier.

Enfin, nous avons engag� la r�forme de la cat�gorie B, pour laquelle nous sommes d�pendants des textes parus au niveau de la fonction publique d?�tat ou territoriale. Et lors du dernier conseil, je vous ai d?ailleurs pr�sent� les premiers r�sultats de cette r�forme qui concernait 4.000 des 8.000 agents de cat�gorie B de la Ville.

Les discussions se poursuivent pour l?autre moiti� des agents de cat�gorie B, et vous comprendrez que cette r�forme statutaire contribue � attiser les revendications des personnels pour am�liorer le d�roul� des carri�res, et cela se traduit effectivement � l?heure actuelle par diff�rents mouvements sociaux.

Vous avez parl� de la propret�. Effectivement, le d�bat se focalise sur l?acc�s en cat�gorie B des chefs d?�quipe et agents d?encadrement du nettoiement. Nous y sommes favorables, et les A.E.N., les agents d?encadrement du nettoiement, rejoindront la cat�gorie B d�s cette ann�e, et les C.E.N., progressivement.

Les �boueurs ont �t� re�us longuement et plusieurs fois par la D.R.H. et la D.P.E. pour leur fournir toutes les explications souhait�es. Leur revendication n?a donc pas de r�elle justification.

Les centres de loisirs s?inscrivent �galement dans ce d�bat de la r�forme de la cat�gorie B. L� encore, il y a des pr�occupations de d�roulement de carri�re mais aussi de r�mun�ration pour les animateurs contractuels. Les discussions se poursuivent.

Par ailleurs, vous avez raison de signaler que la situation dans le secteur de la petite enfance reste tendue. Vous n?ignorez pas, effectivement, l?engagement de la Municipalit� d?ouvrir 4.500 nouvelles places pendant cette mandature, soit, entre 2001 et 2014, 10.300 places. Cette croissance tr�s forte du nombre de cr�ches provoque des difficult�s de recrutement, li�es au manque de personnel qualifi� dans ce secteur.

Nous d�non�ons d?ailleurs, depuis des ann�es, cette p�nurie de formation, tant des auxiliaires de pu�riculture que des �ducatrices de jeunes enfants. Nous avons d?ailleurs sign� en 2008 une convention avec la R�gion et l?Acad�mie de Paris o� nous faisions �tat de nos besoins et nous demandions de prendre des dispositions pour que les choses aillent mieux.

N�anmoins, dans ce contexte de p�nurie, nous conduisons des n�gociations avec les organisations syndicales, afin de concevoir des solutions p�rennes afin notamment que nos agents ne soient pas trop tent�s d?aller dans d?autres collectivit�s parce que, effectivement, il y a p�nurie pour nous mais il y a p�nurie pour tout le monde. C?est une r�alit� !

Ainsi, des r�unions bimensuelles se d�roulent depuis la mi-mars sur tous les sujets?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il faudrait conclure !

Mme Ma�t� ERRECART, adjointe. - ? que ce soit la pr�sence au travail, la gestion du remplacement des absences, la fid�lisation des personnels ou les parcours de formation. Cet apr�s-midi m�me, une nouvelle r�union se tiendra avec les organisations syndicales.

Je voudrais conclure en disant simplement que nous ne sommes pas herm�tiques � la discussion. Je pense que l?on essaie � la fois d?anticiper les tensions et de r�pondre quand il y a des sujets de discussion.

Cela dit, il faut savoir que le contexte national p�se lourdement. Il est clair que le Gouvernement a encore annonc� le gel du point d?indice pour 2012. Ce n?est pas pour faciliter les discussions. La flamb�e des loyers est loin de se calmer, vous le savez. La flamb�e des produits de base, qu?il s?agisse de l?�nergie ou des c�r�ales, est aussi une r�alit� et les transferts de l?Etat, qui sont mal assur�s aux collectivit�s territoriales, comme les besoins de solidarit�, font que nos finances n?ont pas une aisance � toute �preuve.

Dans ce contexte, soyez donc assur�s que nous sommes attentifs et d�termin�s pour qu?il y ait une continuit� et que la qualit� du service public soit assur�e.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Vous voulez rajouter un mot, Madame ?

Mme Val�rie MONTANDON. - Vous nous parlez beaucoup de r�forme de statut et de cat�gories mais pas de r�forme plus concr�te dans le d�tail.

Un des constats les plus frappants relev� par la M.I.E., c?�tait pr�cis�ment le fl�au de l?absent�isme � la Ville de Paris. Il s?agit bien l� d?un �chec de la Municipalit� constat� dans ces trois directions que je vous ai cit�es.

Faut-il vous rem�morer le rapport de l?Inspection g�n�rale de la Ville de Paris de novembre 2008 ?

Alors, fort de ces enseignements, quel est votre plan d?action pour lutter contre l?absent�isme, qui co�te tout de m�me la bagatelle de 200 millions d?euros par an, soit 10 % de la masse salariale de la Ville de Paris ?

J?ajoute aussi que la mise en ?uvre du plan de cr�ation de places en cr�ches que vous �voquiez d�grade les conditions de travail des personnels qui, en effet, fuient la Ville, incapable de les fid�liser. En d�finitive, le volant de remplacement est r�guli�rement absorb� par les ouvertures de cr�che et il ne suffit plus � couvrir les besoins de fa�on r�active. Et l�, je vous signale que je ne fais que citer le v?u d�pos� par le groupe Communiste en mars 2011.

Quand prendrez-vous conscience que les directrices de cr�che demandent que leur charge de travail administratif diminue, et notamment la gestion du recouvrement ? Savez-vous, Monsieur le Maire, que tout ce temps et cette �nergie sont perdus, au d�triment de l?accueil des enfants et des familles ?

Il est plus que temps de r�agir, d?�tre � l?�coute de ces agents qui sont tout de m�me au service des Parisiens !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ch�re Madame, je voudrais vous rappeler que l?esprit de la deuxi�me intervention, c?est vos r�actions aux r�ponses donn�es aux questions que vous avez pos�es.

Vous permettez ?

Une seconde !

Vous n?avez pas la parole.

Or, l�, vous venez de lire un papier en reposant des questions.

Cela dit, moi, je prends acte que vous �tes d?accord avec les propositions du groupe Communiste et j?esp�re que votre enthousiasme pour d�fendre les travailleurs va d�passer les fronti�res de Paris et s?�tendre � tout le pays.

Je vous remercie pour les travailleurs.

Monsieur DUBUS ?

Laissez parler M. DUBUS !

Il faut que je d�fende toutes les expressions d�mocratiques.

Et moi, je prends acte loyalement quand le groupe U.M.P.P.A. d�fend les travailleurs. Loyalement ! JE vous prends au premier degr�.

Oui, Monsieur GOASGUEN, je vous prends au premier degr� quand vous d�fendez les travailleurs !

Mai 2011
Débat
Conseil municipal
retour Retour