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4 - 2011, SG 156 - Paris, métropole innovante : communication sur l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. Vœu déposé par le groupe U.M.P.PA. relatif à la mise en place d’une évaluation annuelle des activités de la maison des Initiatives Étudiantes. Vœu déposé par le groupe U.M.P.PA. relatif à la revalorisation de la bourse municipale d’enseignement supérieur. Vœu déposé par le groupe U.M.P.PA. relatif aux investissements consacrés à l’innovation, la recherche et l’enseignement supérieur.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons au sujet de ce matin, la communication que je vous ai adress�e sur l?innovation, l?enseignement sup�rieur et la recherche.

Mes chers coll�gues, il y a un petit peu plus de trois ans, en se pr�sentant devant les Parisiens, notre �quipe municipale s?�tait engag�e � consacrer sur la dur�e de ce mandat un milliard d?euros � l?innovation.

Aujourd?hui, je tiens � vous confirmer que, malgr� la crise (et m�me d?une certaine fa�on en raison de la crise), ce pari sur la cr�ativit� n?a pas cess� de figurer parmi nos priorit�s absolues.

A ce jour, sur le milliard annonc�, 522 millions d?euros ont d�j� �t� affect�s et 478 sont engag�s sur des projets clairement d�finis.

Entendons-nous bien avant tout sur le sens � donner au terme ?innovation? qui inclut des enjeux et des domaines multiples, tr�s li�s les uns aux autres.

Je veux parler de l?enseignement sup�rieur, de la transmission du savoir, de la vie �tudiante, de la recherche et des entreprises innovantes.

Autant de d�fis � relever ensemble, sans les dissocier, car ils engagent de fa�on d�cisive et, � certains �gards, irr�versible, le pr�sent et l?avenir de notre Ville.

L?innovation, c?est une confiance. Son principe est d?investir dans les forces de l?intelligence et de la cr�ation, de miser sur le meilleur et de savoir affronter l?inconnu pour y trouver du nouveau.

Cela commence donc par l?universit�. Paris accueille 300.000 �tudiants. C?est la premi�re ville universitaire d?Europe, une capitale mondiale de l?exigence intellectuelle et scientifique qui doit rester digne de son histoire et de sa mission.

Nous avons d� pour cela rattraper autant que possible les insuffisances de l?Etat. Le contrat de plan Etat-R�gion en faveur des universit�s parisiennes, qui devait s?�lever � 372 millions d?euros, n?a en effet �t� ex�cut� qu?� hauteur d?un tiers. Autant dire que le Gouvernement ne tient pas ses engagements sur un sujet qui rel�ve pourtant totalement de sa responsabilit�.

En investissant 283 millions d?euros depuis 2008, notre Ville tente de palier cette carence en allant bien au-del� de ses propres comp�tences. Notre effort a pour objectif essentiel de faire de Paris un v�ritable campus universitaire, � la mesure de son si�cle.

Afin de donner � nos universit�s toutes les armes n�cessaires, nous luttons avec volontarisme contre le morcellement qui entra�ne in�vitablement une dispersion des talents et une d�perdition de l?�nergie. L?objectif est de regrouper les sites universitaires parisiens en grands p�les bien structur�s et identifi�s.

Dans le m�me esprit, nous avons lanc� une vaste consultation d?architectes urbanistes, qui proposent de v�ritables am�nagements urbains destin�s � cr�er une sp�cificit� des quartiers universitaires. Ceux-ci auront ainsi leurs caract�ristiques propres, leur signal�tique et leur mobilier urbain.

Le projet du grand Quartier latin s?inscrit naturellement dans cette logique. Et, dans le m�me temps, il offre l?occasion de lancer une r�flexion m�tropolitaine capable de donner, � l?ensemble des universit�s de l?agglom�ration, une coh�rence.

Il s?agit, en effet, d?impulser, voire de cr�er une continuit� territoriale : � l?Est, vers Cr�teil, Ivry et Vitry, au Nord vers Aubervilliers, Saint-Denis et Villetaneuse et � l?Ouest vers La D�fense et Nanterre. Au Sud aussi vers Arcueil, Gentilly et Cachan, voire Cergy, �vry et Marne-la-Vall�e.

En un mot, notre logique est l?inverse de celle de l?Etat qui, en opposant Paris � Saclay, en pr�tendant vider la capitale de son capital universitaire, ne renforce pas l?agglom�ration mais l?affaiblit. Car la logique m�tropolitaine repose, par d�finition, sur la coop�ration, sur la mise en commun des �nergies et non pas sur leur concurrence entretenue.

J?ajoute que l?enseignement sup�rieur n?est pas dissociable de la recherche : enseigner, c?est chercher ; �tre chercheur, c?est transmettre. Notre Ville s?engage r�solument pour l?accueil des chercheurs mais aussi pour l?exigence et l?excellence scientifique.

Nous sommes impliqu�s dans le financement de la quasi-totalit� des instituts scientifiques qui na�tront d?ici 2014. Je pense, par exemple, � l?Institut Langevin, pour lequel nous avons investi 3.400.000 euros et qui sera consacr� � la recherche en ondes et acoustique.

Je pense aussi � l?institut Pierre-Gilles de Gennes, sp�cialis� dans les microfluides, comme bien s�r � l?Institut d?�tudes avanc�es qui accueillera, � partir de la rentr�e 2013, des chercheurs parmi les meilleurs du monde dans le site prestigieux de l?H�tel de Lauzun.

Sur ce sujet aussi, la dimension m�tropolitaine occupe une place �minente, et l?illustration la plus r�v�latrice en est le projet Aqua Futura qui mobilise la R�gion, trois d�partements, ainsi que quatre p�les de recherche et d?enseignement sup�rieur. C?est vraiment l� un grand dessein, con�u en lien avec Eau de Paris, et qui permettra de d�velopper, avec des outils appropri�s, la recherche sur l?eau, son adduction, sa distribution, sa ma�trise et sa gestion.

Paris et sa m�tropole se situeront ainsi � la pointe de l?innovation sur un sujet dont d�pend, � beaucoup d?�gard, l?avenir de nos civilisations urbaines.

Ce projet, bien entendu, associe � sa mise en ?uvre des entreprises innovantes, car l?innovation ne se limite pas � l?enseignement sup�rieur et � la recherche. Elle d�pend aussi directement des entreprises et des entrepreneurs.

En 2008, dans le cadre pr�cis�ment du milliard d?euros que je viens d?�voquer, nous avions pris l?engagement d?atteindre, en 2014, 100.000 m�tres carr�s d�di�s aux jeunes entreprises innovantes.

Cet engagement sera tenu et sa mise en ?uvre avance � un rythme exigeant qui ne se rel�chera pas. Plusieurs ouvertures majeures sont ainsi pr�vues avant la fin de cette ann�e, notamment 6.000 m�tres carr�s, rue des Poissonniers, 2.300 m�tres carr�s boulevard Raspail, 2.500 m�tres carr�s rue du Chemin vert ou 500 m�tres carr�s dans le 5e arrondissement pour le nouveau laboratoire de l?�dition.

D?ici 2014, de grands ensembles permettant d?accueillir chacun plus de cinquante entreprises, seront con�us, en particulier dans le domaine des �co-activit�s, qui est vital, tr�s innovant et cr�ateur d?emplois qui, de surcro�t, ne sont pas d�localisables.

De nombreuses initiatives s?inscrivent dans ce cadre, comme l?appel � projet pour le mobilier urbain intelligent, qui a d�j� recueilli plus de cinquante r�ponses, et dont la vocation est de changer l?environnement quotidien, de modifier l?art de vivre dans la ville.

Nous portons une attention tr�s particuli�re au secteur num�rique, qui repr�sente en Ile-de-France 20.000 P.M.E., 50.000 emplois et 20.000 dipl�m�s par an. De nombreuses start-up de dimension internationale se sont implant�es ces derni�res ann�es dans notre ville. Google a ainsi choisi de s?enraciner fortement � Paris, ce qui conduira dans les tout prochains mois � l?installation de 10.000 m�tres carr�s nouveaux consacr�s � l?innovation dans le 9e arrondissement.

Mes chers coll�gues, ces sujets ne rel�vent pas seulement, bien entendu, des �quilibres �conomiques globaux. Ce sont, dans toutes leurs dimensions, des enjeux sociaux, qui engagent la vie des Parisiens dans sa r�alit� quotidienne. C?est vrai notamment pour les �tudiants, dont la qualit� d?accueil et de vie a une influence d�terminante sur l?attractivit� de notre capitale.

Je pourrais, en me tournant vers Didier GUILLOT, dont le talent et l?engagement nous sont pr�cieux, en multiplier les illustrations, de la restauration universitaire � la prise en charge de la sant�.

J?insisterai sur un enjeu particuli�rement important, dont d�pendent tous les autres : le logement. Les �tudiants ont tr�s souvent de faibles revenus et ils acc�dent difficilement � la location, en raison notamment de l?importance des cautions exig�es. Le logement �tudiant est donc pour nous une priorit�. Il s?inscrit pleinement dans notre politique pour l?enseignement sup�rieur et l?innovation, dont il est une condition.

Nous y avons consacr� 120 millions d?euros depuis le d�but de ce mandat, auxquels s?ajouteront 60 millions d?euros d?ici 2014. Au cours de cette seule ann�e universitaire 20102011, sept nouvelles r�sidences universitaires de grande qualit� ont ainsi ouvert dans les 11e, 13e et 18e arrondissements. Au moins dix seront inaugur�s en 2011, 2012, car c?est l� un enjeu essentiel de justice sociale et un �l�ment fondamental du rayonnement de Paris.

Mes chers coll�gues, m�me dans un contexte �conomique et budg�taire particuli�rement difficile, notre municipalit� tient donc ses engagements. Ce n?est pas seulement une question d�mocratique, m�me si c?est aussi cela, car la politique repose sur le sens de la parole donn�e.

C?est plus encore l?expression d?une conviction. Paris existe par son histoire, par son patrimoine, par son pass�, mais elle ne peut se d�velopper qu?en les d�passant et en affrontant l?avenir avec confiance, et en se donnant tous les moyens d?innover, c?est-�-dire d?avancer.

Je tiens � remercier tr�s chaleureusement Jean-Louis MISSIKA pour son volontarisme, son sens de l?initiative, et l?�nergie qu?il met � surmonter les obstacles. J?exprime devant vous ma confiance dans l?intelligence et la cr�ativit� de Paris.

Je vous remercie.

Mes chers coll�gues, j?entame le d�bat. Je vous rappelle au d�but de ce d�bat que les �changes d?arguments sur les v?ux d�pos�s � l?occasion de cette communication doivent intervenir � l?int�rieur de ces temps de parole.

Je donne d?abord la parole � M. Jean-Pierre CAFFET.

M. Jean-Pierre CAFFET. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, la communication relative � l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation qui nous est pr�sent�e ce matin constitue un marqueur durable de la politique men�e par notre collectivit�. Depuis 2001, t�nacit� et inventivit� sont en effet deux des principaux piliers qui gouvernent les politiques municipales au service des Parisiens et de leur m�tropole.

T�nacit�, parce que les livraisons d?aujourd?hui dans chacun des domaines pr�sent�s ce matin ont n�cessit� le temps de la maturation et de l?investissement.

Inventivit�, parce qu?en mati�re d?�conomie de la connaissance, la constitution d?un capital immat�riel, comp�titif et socialement juste impose de rassembler les talents, rechercher les projets prometteurs et les mod�les de gouvernance les mieux adapt�s.

Enseignement sup�rieur, recherche, innovation : tel est donc le triptyque sur lequel la Ville intervient activement depuis maintenant dix ans.

On ne soulignera en effet jamais assez l?importance strat�gique que rev�t l?universit�, v�ritable cheville ouvri�re de notre ascenseur social, que la Droite a d�laiss� depuis 2002, la d�pense moyenne par �tudiant s?av�rant aujourd?hui encore inf�rieure � celle des autres pays de l?OCDE.

Dans sa fonction formatrice, elle reste le meilleur atout pour la constitution et la diffusion de la connaissance, c?est-�-dire d?un ?capital savoir? de qualit�.

C?est pourquoi la Ville la soutient activement, comme en t�moignent par exemple le 46 millions d?euros engag�s pour la r�novation de la Sorbonne, ou encore les 6 millions consacr�s � la construction d?espaces nouveaux � Jussieu.

Mais l?Universit� ne saurait rester isol�e de la recherche. C?est pourquoi, aussi, la Ville apporte son concours aux p�les de recherche et d?enseignement sup�rieur et facilite leur dimension m�tropolitaine, comme pour le campus Condorcet, qui sera situ� � la fois sur Paris et Aubervilliers.

Ces p�les de recherche sont en outre autant d?occasions d?un partenariat in�dit entre les diff�rents acteurs locaux. Je pense � Aqua Futura, plateforme scientifique et technologique pour la recherche de l?eau, � laquelle participeront, vous l?avez dit, Monsieur le Maire, trois d�partements, la R�gion �le-de-France, quatre p�les de recherche, deux p�les de comp�titivit� et bien entendu, Eau de Paris.

Au coeur des strat�gies �conomiques et territoriales, l?innovation est par ailleurs une des sources majeures de la croissance future. D?ores et d�j�, le secteur num�rique repr�sente � lui seul en �le-de-France 20.000 P.M.E. et un demi million d?emplois. Depuis 15 ans, il tire la croissance, et 25 % des cr�ations d?emploi lui sont dues.

C?est dans ce cadre que les p�les de comp�titivit� prennent leur sens. Combinant dans un m�me espace g�ographique entreprises, centres de formation et unit�s de recherche, ils offrent une dynamique essentielle � la cr�ativit�. Ainsi, plus de 24 millions d?euros de fonctionnement y seront consacr�s par la collectivit� parisienne entre 2008 et 2014.

En mati�re d?incubateurs et de p�pini�res d?entreprises, 66.000 m�tres carr�s h�bergeaient aujourd?hui � Paris plus de 260 jeunes entreprises, et conform�ment au programme de mandature, elles seront 500 an 2014 pour 100.000 m�tres carr�s. L� encore, ce sont autant d?occasions de d�veloppement territorialement cibl� comme avec Paris R�gion Nord Express ou la p�pini�re MacDonald, qui accueilleront chacune plus de 50 entreprises.

Il appara�t cependant que la mise en ?uvre de ce dispositif innovant et le d�veloppement des nouvelles fronti�res de la connaissance ne doivent pas conduire � confondre les responsabilit�s qui, en cette mati�re, rel�vent de la comp�tence de l?�tat.

Le r�le d?une collectivit� comme la n�tre, m�me si elle reste force de proposition et partenaire incontournable, ne saurait durablement �tre celui d?un palliatif. Et pourtant, depuis 2001, il est clair que la Ville de Paris va, notamment dans le domaine universitaire, tr�s au au-del� de ses comp�tences. Pourquoi ? Parce que le Gouvernement refuse d?assumer les responsabilit�s qui lui incombent mais accepte bien volontiers de faire peser le poids de son inaction et de ses d�faillances sur la Ville de Paris. J?en veux pour preuve les annonces toujours renouvel�es mais jamais suivies d?effets de Val�rie PECRESSE.

Le Plan Campus destin� � faire �merger 12 p�les universitaires d?excellence � travers le pays gr�ce � des dotations exceptionnelles est rest� effectivement exceptionnel.

Depuis 2008, les annonces se succ�dent, mais alors que la Ville s?est engag�e � hauteur de 57 millions d?euros sur ce dossier, aucun chiffrage n?a encore �t� propos� par le Gouvernement. Et si par bonheur les financements �taient d�bloqu�s aujourd?hui, les premi�res livraisons interviendraient dans trois ou quatre ans, soit depuis 2008, le temps d?un cursus universitaire complet.

Ce n?est pas le taux d?ex�cution de 33 % de la part de l?�tat dans le contrat de plan �tat-R�gion qui permettra de mener � bien ce projet de p�le d?excellence. Encore une fois, Paris a d� s?engager � hauteur de 283 millions d?euros sur la p�riode 20072013 pour tenter de rem�dier � cette d�mobilisation chronique.

Enfin, cette communication apporte des r�ponses pr�cises aux insinuations de la Droite sur la r�alit� du milliard de d�penses nouvelles en faveur de ces politiques annonc�es pendant la campagne de 2008. � mi-mandat, ce sont 522 millions d?euros qui ont d?ores et d�j� �t� engag�s.

Quant � la culture de l?�valuation et � la pr�sentation de bilans v�rifiables r�clam�es par la Droite lors de notre pr�c�dent d�bat dans cet h�micycle il y a trois ans, je me permets de formuler la m�me exigence � propos de la politique du Gouvernement et de toutes ses promesses non tenues. Elles sont particuli�rement nombreuses.

Il y a trois ans, la Droite exhortait �galement la Ville de Paris, pour reprendre ces termes, � ce que soit maintenue une vraie exigence sur le dossier du logement �tudiant avec la production de 1.000 logements par an.

Il y en aura 7.800 de plus en 2010, conform�ment � l?engagement de la majorit� municipale devant les Parisiens.

Sur le niveau de production annuel optimal, je la renvoie je parle toujours de la Droite - � celui, r�el, cette fois, du Gouvernement depuis 2005. Je rappelle simplement pour m�moire que 44.000 logements ont �t� livr�s depuis cette date, contre les 70.000 pr�vus par le plan ANCIAUX, qui fixait l?objectif annuel de construction ou de r�habilitation de logements �tudiants au niveau national.

Pour conclure, je souhaiterais saluer ici au nom de mon groupe le dynamisme dont ont fait preuve Jean-Louis MISSIKA et Didier GUILLOT sur ces dossiers.

Cette communication anniversaire t�moigne de l?accomplissement des objectifs fix�s et de la poursuite des efforts de la Ville de Paris en direction d?une universit� d?excellence pour tous, d?une recherche d�cloisonn�e, et d?une innovation continue au service de l?emploi et de la connaissance.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme Danielle FOURNIER.

Mme Danielle FOURNIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Comme sur l?�ducation, le logement ou la sant�, le contexte g�n�ral de cette communication est celui d?un d�sengagement de l?�tat. Malgr� les effets d?annonce � r�p�tition de la Ministre, le retrait du Gouvernement dans l?enseignement sup�rieur est manifeste. La mise en place de la r�forme, avec la loi L.R.U. � laquelle les �tudiants, les chercheurs, les enseignants, les personnels se sont oppos�s, conduit � une mise en concurrence des territoires. Les �tudiants sont de plus en plus pr�caris�s et la recherche est, par pans entiers, d�mantel�e, le tout faute de moyens.

Et c?est une vision tr�s particuli�re des missions de l?enseignement sup�rieur qui se d�veloppe, celle qui s?appuie sur la marchandisation des connaissances et la rentabilit�, qui passe par le d�veloppement et l?accumulation de projets � court terme, au d�triment d?une vision coh�rente et qui s?inscrirait dans le long terme.

Nous pensons que c?est tout au long de la vie que chacun doit pouvoir b�n�ficier de formations de qualit�, et ce, dans des conditions de vie et de travail qui permettent l?�panouissement individuel.

De fait, cette politique contraint notre Ville � mettre les bouch�es doubles sur les universit�s, allant au-del� de ses pr�rogatives en la mati�re. Elle fait ainsi preuve de pragmatisme et de responsabilit�, pour soutenir les cat�gories d�laiss�es par le Gouvernement. Il en va ainsi de nos 300.000 �tudiants et des 16.000 chercheurs de la Capitale.

D�s lors, notre groupe E.E.L.V.A. se r�jouit des investissements r�alis�s par la Ville dans l?enseignement sup�rieur pour pr�parer le Paris du 21e si�cle, c?est-�-dire le Paris de la M�tropole.

Saluons d?abord l?effort mis sur le logement �tudiant, avec 6.200 logements cr��s depuis 2001 et la construction, qui sera bient�t achev�e, de 10 nouvelles r�sidences d?ici 2012.

Certes, cela est bien insuffisant pour r�pondre � la demande, mais une impulsion nouvelle a �t� donn�e et la mixit� sociale passe aussi par l?installation de ces r�sidences universitaires dans tous les quartiers de Paris. Sur le plan qualitatif, la diversification des formes de logement est un imp�ratif qu?il faut encore approfondir, pour mettre fin � l?id�e co�teuse ?un logement, une personne?. Nous sommes tr�s favorables � la colocation �tudiante, aux logements solidaires en partenariat avec les associations, aux formules de partage entre g�n�rations, mais il faudra aussi d�velopper les logements adapt�s aux couples, voire aux familles, pour les �tudiants et pour les chercheurs.

Prendre en compte la pluralit� des modes de vie, les �volutions soci�tales, c?est �conomiser l?espace et am�liorer consid�rablement le bien-�tre de tous.

Nous saluons aussi la cr�ation d?ici 2014 d?une r�sidence de logements pour des personnes lourdement handicap�es, mais nous rappelons aussi que l?acc�s aux savoirs pour les �tudiants en situation de handicap suppose �galement l?am�lioration de l?acc�s aux b�timents des universit�s. Par ailleurs, depuis la loi de 2005 qui instaure le principe de la scolarisation des enfants en situation de handicap en milieu ordinaire, une augmentation des effectifs est � pr�voir dans les ann�es � venir, alors que le nombre d?�tudiants en situation de handicap � Paris a d�j� �t� multipli� par 7, et c?est heureux, entre 1997 et 2010.

Notre Ville doit donc anticiper et continuer � apporter des r�ponses au niveau du logement, de l?accessibilit� des locaux, par la traduction d?informations en langue des signes, par l?installation d?aides � la lecture pour un public malvoyant, par exemple.

Par ailleurs, dans sa gestion du parc immobilier des universit�s, la Ville doit s?engager avec l?Etat pour atteindre les objectifs fix�s par le Plan climat parisien et le Grenelle de l?environnement. Par exemple, d?ici quelques ann�es, elle doit r�duire de 40 % sa consommation �nerg�tique et de 50 % ses �missions de CO2.

Nous avons aussi le souhait de voir se d�velopper le bio dans la restauration universitaire. Il nous semble que l?effort fait dans les �coles primaires par la Ville pourrait trouver un prolongement dans les repas servis par le C.R.O.U.S. et la marge de progression de ce c�t�-l� nous semble tr�s grande.

Plus largement, tout ce qui prend en compte les personnes, dans leur globalit� et dans leur diversit�, pour leur bien-�tre, nous semble essentiel. Aussi, au-del� de l?alimentation, la question de la sant� des �tudiants est aussi tr�s importante. Trop souvent, faute de moyens, ils sont n�gligents avec leur sant�.

C?est pourquoi nous sommes tr�s satisfaits que le Centre de sant� et de planning familial, r�alis� par la Fondation de sant� des �tudiants de France, se fasse avec l?appui financier de la Ville. De m�me, il y a une politique sp�cifique pour le sport universitaire et la Ville participe � la construction d?un �quipement destin� aux �tudiants. Parfait !

Mais, dans le domaine culturel, en termes d?acc�s aux �quipements et surtout de d�veloppement des pratiques, plus pourrait �tre fait en direction sp�cifiquement des �tudiants. Il est vrai que, depuis maintenant plusieurs ann�es, le festival ?Ici et Maintenant? soutient les pratiques artistiques �tudiantes, toutes disciplines confondues, et m�lant les �tudiants de Paris et ceux d?Ile-de-France. Ce festival met en valeur la grande cr�ativit� des �tudiants, mais ne pourrait-on pas imaginer une aide accrue pour justement la favoriser et la faire �merger tout au long de l?ann�e ?

Enfin, je voudrais dire quelques mots � propos de l?ouverture du ?Labo 13?, une maison qui soutient les initiatives �tudiantes li�es au d�veloppement durable, au commerce �quitable ou � la solidarit� internationale. Tout cela va dans le bon sens, tout comme la cr�ation d?une A.M.A.P. en collaboration avec le R�seau des �tudiants fran�ais pour le d�veloppement durable.

Mais ces initiatives nous semblent encore trop embryonnaires. En effet, sur la formation � l?environnement, sur le soutien aux initiatives li�es � la protection de l?environnement, il est possible de faire beaucoup plus. Cela correspond � un besoin criant pour la plan�te, pour Paris, et au d�sir d?investissement et de solidarit� des �tudiants.

Notre groupe soutient, par ailleurs, sans r�serve le rapprochement de trois �coles de la Ville de Paris : l?Ecole des ing�nieurs, l?Ecole professionnelle sup�rieure d?arts graphiques et d?architecture et l?�cole du Breuil, service de la DEVE qui forme des techniciens du v�g�tal en milieu urbain jusqu?� la Licence pro.

C?est l� un tr�s beau projet, car la constitution de ce nouvel ensemble scolaire et universitaire, � vocation m�tropolitaine, voire nationale, couvrirait l?ensemble des probl�matiques du G�nie urbain. Par ailleurs, leur rapprochement serait un gage de p�rennit� dans un monde de l?enseignement en pleine concentration. Cette collaboration �largirait la palette de formations professionnelles continues � destination des agents de la Ville mais aussi de ceux issus des communes de Paris M�tropole, tr�s demandeuses. Elle favoriserait, enfin, les synergies scientifiques entre ces �tablissements, un atout inestimable si l?on entend r�pondre aux th�matiques �minemment transversales de l?urbain.

Nous esp�rons donc que ce projet va pouvoir �tre rapidement lanc�, avec le souci de conserver ce qui fait la force et l?originalit� de chacun de ces �tablissements.

Il est n�cessaire aussi de mettre aux normes ces locaux, notamment pour l?�cole du Breuil, une �cole qui a une dimension sociale, en offrant de r�els d�bouch�s � des �l�ves d?origine souvent modeste, pour lui donner des conditions d?accueil adapt�es. J?esp�re, pour cela, que la Ville mobilisera les cr�dits n�cessaires au sein du milliard qu?elle a d�cid� de consacrer � l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation.

Deux mots, Monsieur le Maire, avant de passer la parole � Jacques BOUTAULT qui interviendra sur le volet innovation de cette communication.

Nous nous r�jouissons que la Ville s?investisse aussi sur l?insertion des �tudiants, un passage particuli�rement d�licat pour les nouvelles g�n�rations sortant du syst�me universitaire. Nous esp�rons que la Ville favorisera aussi la recherche de stages professionnalisants, un domaine o� r�gne trop souvent la loi du plus fort, c?est-�-dire le primat des ressources familiales. Les �tudiants se retrouvent trop souvent d�munis dans la recherche de stages adapt�s et valorisants, v�ritables tremplins vers les d�buts professionnels, et la Ville, avec ses multiples comp�tences, ses services, a un r�le d?accueil important � jouer dans ce domaine.

Nous souhaitons aussi souligner que, certes, il est heureux que Paris soit attractif et qu?apr�s avoir accueillit 4 % d?�tudiants suppl�mentaires en 2010, la Capitale compte aujourd?hui 317.000 �tudiants, soit presque 14 % des effectifs fran�ais. Mais prenons garde � la surconcentration et � la concurrence entre les territoires. Plus Paris comptera d?�tudiants dans une situation particuli�rement tendue, par exemple, sur le plan du logement, plus les conditions de vie et d?�tude de chacun d?entre eux risqueront d?�tre affect�es. Veillons ainsi � jouer la carte de la mod�ration pour veiller � la qualit�, � la coop�ration et � la solidarit� territoriale.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme Emmanuelle BECKER.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, je me r�jouis tout particuli�rement de ce d�bat sur l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation. Pour le groupe Communiste et les �lus du Parti de gauche, il s?agit d?un moment essentiel de contradiction et de lutte ; un de ces moments o� la fronti�re entre Gauche et Droite, si souvent rejet�e par certains dans les poubelles de l?Histoire, est plus claire que jamais. Depuis 2007, en effet, elle est parfaitement imperm�able.

Avec la loi L.R.U. relative aux libert�s et responsabilit�s des universit�s, l?intitul� le plus ironique de la d�cennie dans le domaine de l?enseignement sup�rieur, la Droite, l?U.M.P., Nicolas SARKOZY, ont entrepris une exp�dition punitive sans pr�c�dent contre l?universit�, contre le savoir et contre les �tudiants.

C?est la raison pour laquelle l?U.M.P. parisienne a tellement de mal avec l?initiative prise par la majorit� municipale de consacrer un milliard d?euros � ces questions.

Cet engagement sans pr�c�dents rend ridicule un Gouvernement qui consacre les moyens qui lui restent � d�truire un �difice que nous nous effor�ons de consolider et de d�velopper.

Surtout, nos ambitions ne sont pas les m�mes, notre id�e de l?universit�, de la recherche et de l?innovation n?a rien � voir.

Le Gouvernement?

M. LE MAIRE DE PARIS. - J?aime bien que l?on �coute tout le monde et que, une fois que l?on a parl�, les orateurs �coutent aussi les autres.

La parole est � Mme Emmanuelle BECKER seulement.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci, Monsieur le Maire.

Le Gouvernement, dans la droite ligne du trait� de Lisbonne et de ses ambitions lib�rales archa�ques, consid�re le savoir et l?universit� comme relevant du m�me esprit de comp�tition et de rentabilit� imm�diate, qu?il tente d?imposer au reste de la soci�t� fran�aise.

Nous, nous consid�rons que la diffusion du savoir est un enjeu scientifique, un enjeu culturel, social et d�mocratique, qu?un citoyen mieux form�, dont l?acc�s aux soins est facilit�, est un citoyen plus � m�me de s?engager et de participer � la vie en soci�t�.

Comme vous le rappelez dans votre communication, Monsieur le Maire, la Ville va tr�s au-del� de ses comp�tences et consent des investissements politiques, �conomiques et strat�giques tr�s importants � des domaines qui rel�vent en principe de la responsabilit� de l?�tat.

Dans la premi�re ville universitaire d?Europe, qui compte plus de 300.000 �tudiants et 16.000 chercheurs publics, l?�tat se d�sengage ou se contente de poudre aux yeux, comme en ce qui concerne son fameux Plan Campus, un fameux Plan Campus d?ailleurs tr�s critiqu� par une grande part de la communaut� universitaire, qui, � force d?�tre recul� et repouss�, ressemble de plus en plus � un mirage de chaleur.

Se substituer � l?�tat n?est pourtant pas une solution, nous le savons. La recherche et le savoir sont des enjeux communs, des bien communs et il n?est pas acceptable qu?au gr� des abandons du Gouvernement, telle ou telle collectivit� compense au prorata de ses moyens de mani�re absolument in�galitaire.

Cette in�galit� n?est cependant pas un probl�me pour la Droite, nous le savons, elle qui encourage une politique de civilisation qui n?a comme seul mod�le que la jungle n�olib�rale.

C?est le sens de ses rares projets en ce qui concerne l?enseignement sup�rieur comme � Saclay, c?est le sens aussi de la loi L.R.U. qui livre l?universit� aux int�r�ts particuliers et aux entreprises.

C?est le sens toujours de son manque d?investissement car, je veux le rappeler, nous investissons moins que nos voisins. Les �tats-Unis, le Japon ou les pays scandinaves consacrent 20 � 25 % de ressources en plus, en valeur relative, � la recherche et au d�veloppement.

Mieux, l?Angleterre d�pense 50 % de plus que ce que d�pense la France pour un �tudiant, au regard de la dur�e de ses �tudes. La Su�de, deux fois plus.

Quand on sait qu?en plus la France se distingue par un investissement d?1,5 � deux fois sup�rieur pour un �tudiant en cours pr�paratoire ou dans de grandes �coles par rapport � l?universit�, on devine que la situation est plus que consternante au sein de cette derni�re.

Dans ce contexte, le milliard d?euros investi par la Ville � l?�chelle de cette mandature est �videmment une bonne initiative pour les �tudiants parisiens et franciliens.

L?implication de Paris dans la cr�ation et le financement des instituts et des p�les de recherche est salutaire et la liste de ces �tablissements, que la communication du Maire vient d?effleurer, est r�v�latrice.

N?oublions pas quand m�me nos �tudiants de plus en plus nombreux. Leurs conditions de vie et d?�tudes, notamment en troisi�me cycle, dans la ville la plus ch�re de France, doivent �tre au c?ur de nos pr�occupations. Et surtout n?oublions pas nos jeunes chercheurs qui connaissent d?�normes difficult�s financi�res � Paris.

Les efforts de la municipalit�, en ce qui concerne le logement, la restauration universitaire ou la sant� sont indispensables. Faire ses �tudes � Paris ne peut pas �tre synonyme de pr�carit�.

Mais, l� aussi, nous le savons, Paris ne saurait �tre seule � d�fendre ses �tudiants, notamment en ce qui concerne le logement. D?ici la fin de la mandature, nous construirons encore 1.600 logements sociaux pour les �tudiants, mais, comme pour beaucoup d?autres mal log�s, la probl�matique est plus large et participe de l?inaction de l?�tat et de son encouragement de la sp�culation immobili�re.

Ce qui m?am�ne d?ailleurs � cette r�flexion qu?un jour prochain nous devrions peut-�tre appuyer la cr�ation d?un institut consacr� au logement ou, pourquoi pas � la question sp�cifique du contr�le des loyers.

La recherche ne doit pas se cantonner � certains domaines, quoi qu?en pense le Gouvernement dans sa logique utilitariste, et en l?occurrence les sciences sociales auraient grand besoin d?�tre mieux soutenues, cette r�flexion vaut pour l?innovation, d?ailleurs.

Car, certes, en ce qui concerne l?innovation, Paris est la premi�re ville d?Europe pour l?implantation de centres de recherche et de d�veloppement, la premi�re ville europ�enne pour la cr�ation et les nouvelles technologies et la municipalit� tient sa promesse de doubler la superficie de locaux pour les jeunes entreprises innovantes, 66.000 m�tres carr�s r�alis�s aujourd?hui.

Les ouvertures, cette ann�e, d?incubateurs rue des Poissonniers, boulevard Raspail, rue du Chemin-Vert, continuent sur cette lanc�e.

Depuis 2008, Paris a investi plus de 100 millions d?euros. Aujourd?hui, presque 300 jeunes entreprises sont h�berg�es gr�ce � nos efforts et, � la fin de l?ann�e, elles seront 350, en 2014 environ 500.

Bien �videmment le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche ne peut que se r�jouir, mais nous voudrions insister sur trois points qui nous semblent importants.

Tout d?apport Paris a mis l?accent par exemple sur le num�rique, l?informatique, le ?design? car la Ville consid�re que ce sont les secteurs qui cr�ent des emplois et que ce sont des secteurs utiles, dont les innovations sont profitables.

Mais sachons garder en t�te cette id�e d?utilit� collective, de b�n�fice commun, sans tomber dans la logique utilitariste qui est celle du Gouvernement.

N?oublions pas qu?en plus d?abribus intelligents ou d?Autolib?, les Parisiens verraient certainement d?un bon oeil que l?on soutienne d?autres aspects de la recherche et de l?innovation, notamment en ce qui concerne les sciences sociales et le logement.

Aujourd?hui, l?innovation doit aussi �tre politique, nous ne devons pas seulement nous substituer aux banques pour aider � la cr�ation d?entreprise dans certains domaines choisis.

C?est une logique par ailleurs dangereuse, qui laisse l?argent public prendre tous les risques dont celui de voir ses investissements �chapper � ses int�r�ts, � son int�r�t : le bien commun.

La Droite aime pardessus tout parler d?efficacit�, parler de rentabilit�, de retour sur investissement, c?est ce que nous d�sirons nous aussi, mais nous ne parlons pas d?argent.

Nous ne consid�rons pas seulement le crit�re �conomique pour d�terminer un choix, strat�gique, politique ou culturel. Le retour sur investissement qui nous int�resse est celui qui favorise la d�mocratie, l?�galit�, l?�mancipation, le d�veloppement collectif.

C?est d?ailleurs pour cette raison que nous trouvons tr�s pr�occupant le manque de femmes dans les p�pini�res et les incubateurs de la Ville : seulement 8 %. N?est-ce pas aussi justement parce que les domaines des entreprises dans lesquelles nous investissons devraient �tre plus divers ? C?est en tout cas une in�galit� inacceptable que la seule cr�ation d?une p�pini�re ?Paris Pionni�res? ne saurait r�soudre.

C?est � ce prix que nous favoriserons d?autant mieux la cr�ation d?emplois � Paris et que nous soutiendrons une recherche et une innovation v�ritablement utiles � tous.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. Jean-Fran�ois LAMOUR.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, en abordant ces sujets essentiels que sont l?innovation, l?enseignement sup�rieur et la recherche, c?est de l?avenir dont nous allons parler.

Ce qui se joue dans ce domaine, c?est bien le futur de notre pays et de sa jeunesse, c?est la raison pour laquelle le Pr�sident de la R�publique en a fait une priorit� absolue de son quinquennat, avec un budget en hausse de 9 milliards d?euros sur cinq ans.

Ce choix, il l?a fait au nom d?une ambition pour la France que nous devrions partager, car nous avons tous la m�me responsabilit� � cet �gard.

Pourtant, Monsieur le Maire, lorsqu?on lit votre communication, on ne trouve pas cette ambition. Vous nous aviez annonc�, et nous �tions int�ress�s d?ailleurs par cette annonce, au lendemain de votre r��lection, un investissement d?un milliard d?euros sur six ans, qui venait soutenir l?action d�termin�e de l?�tat.

Aujourd?hui, on vous d�couvre bien isol�, Monsieur le Maire, sur ce sujet majeur, comme vous l?avez d?ailleurs �t� sur le Grand Paris.

Comment alors pr�tendre changer d?�chelle en ignorant royalement l?acteur, l?investisseur essentiel qu?est l?�tat ?

Cette absence de synergie est bel et bien d�sastreuse. Elle entache la vitalit� et l?ambition pour Paris. Et pourquoi ? Tout simplement pour des raisons purement politiciennes et dogmatiques.

Vous privez ainsi Paris de nombreuses opportunit�s alors que les trois piliers (Ville/�tat/R�gion), et leur compl�mentarit� sont essentiels pour porter une r�elle ambition en la mati�re.

Evidemment, pour �tre un partenaire cr�dible et pertinent, il faudrait que vous ayez une strat�gie et des priorit�s. Or, elles sont totalement absentes de votre communication qui ne laisse appara�tre que du saupoudrage.

Trois ann�es ont donc pass� depuis votre communication tonitruante de mai 2008, annon�ant, je vous cite : ?Nous allons nous donner les moyens de notre ambition, un milliard sera consacr� � l?innovation, � la recherche et � l?enseignement sup�rieur. Un milliard qui en livrera un second en stimulant et en mobilisant les efforts de nos partenaires : Europe, �tat, R�gion, acteurs financiers et �conomiques.?

Alors, Monsieur le Maire, parlons tout d?abord du premier milliard que vous �voquez d�sormais au conditionnel et dont il est tr�s difficile de comprendre la r�alit� budg�taire.

Il est vrai que l?opacit� est une constante de votre gestion. Je l?ai d?ailleurs �voqu� tout � l?heure lors du rappel au r�glement. Rien dans les chiffres que vous avancez ne permet d?�tablir clairement un milliard d?investissement sur la mandature.

A mi-mandat, on n?y voit rien, certaines dotations ressemblent � de l?investissement, d?autres s?apparentent � du fonctionnement. La lisibilit� g�n�rale est totalement inexistante. Aucune annexe comportant des tableaux pr�cis et exhaustifs ne figure dans la communication. Rien ne nous permet de v�rifier et d?�valuer la mise en ?uvre concr�te des investissements en question.

C?est pourquoi nous vous demandons un plan pluriannuel d?investissement pour Paris, correspondant � l?ensemble de ces d�penses pour chaque ann�e de 2008 � 2014. Ce P.I.P.P. devra faire appara�tre clairement l?ensemble des cr�dits d?investissement vot�s en autorisation de programme, et ceux r�alis�s gr�ce � des cr�dits de paiement. A moins que vous ne pr�f�riez, Monsieur le Maire, que le groupe U.M.P. ne r�alise ce document en liaison directe avec vos services ?

Peu explicite sur votre action, vous vous montrez en revanche tr�s prolixe s?agissant de celle de l?�tat, avec votre sempiternelle accusation de d�sengagement financier.

Vous n?�tes pas cr�dible car le Gouvernement a, lui, fait le choix d?investir pour que la France tienne toute sa place dans le monde.

Je vous rappelle, � ce titre, puisque vous �tes si mal inform�, et Jean-Pierre CAFFET l?est tout autant, que sur la p�riode 2007-2013, l?�tat investit 1,8 milliard d?euros en faveur des op�rations de construction, de r�novation et de r�habilitation de l?immobilier universitaire parisien, auxquels s?ajoutent les 700 millions de dotation en capital pour l?op�ration Campus � Paris, sans oublier non plus les 450 millions de dotation �galement pour celle de Condorcet � Paris Aubervilliers.

Au total, ce sont 2,5 milliards d?euros que l?�tat aura investi pour Paris entre 2007 et 2013. C?est cela, la v�rit�, Monsieur le Maire, ne vous en d�plaise ! C?est cela, la politique ambitieuse de l?�tat port�e par le Gouvernement et Val�rie PECRESSE, une politique qui offre ainsi des moyens exceptionnels, � la hauteur du potentiel scientifique et universitaire de notre capitale.

De nombreux exemples sont �galement r�v�lateurs de la volont� du Gouvernement de lutter contre le morcellement des universit�s parisiennes et de d�velopper une vraie vie de campus en plein c?ur de Paris.

Je vais rappeler quelques-unes de ces initiatives : un milliard d?euros pour Jussieu ; r�habilitation compl�te de Dauphine et Assas pour plus de 100 millions d?euros ; r�novation progressive de la Sorbonne et de son site de Clignancourt pour 68 millions d?euros, Paris 5 avec Necker et la rue des Saint-P�res pour 52 millions. Vous le voyez, Monsieur le Maire, la liste est longue des oublis volontaires de votre communication, sans oublier le maintien de l?aide au logement �tudiant qui permet aux �tudiants et � leur famille de cumuler l?APL et la demi-part fiscale ainsi que le coup de pouce donn� par le Pr�sident de la R�publique aux boursiers.

Voil� donc le constat, Monsieur le Maire : la Ville de Paris n?est pas � la hauteur de cette impulsion donn�e par l?�tat, car vous ne voulez pas soutenir et accompagner, en partenaire responsable, ces investissements massifs en faveur de l?universit� parisienne.

Qu?avez-vous fait r�ellement depuis la convention U3M sign�e par Jean TIBERI, dont on sait que les engagements repr�sentent l?essentiel des r�alisations du bilan de votre premi�re mandature, qu?il s?agisse du foncier mis � disposition des universit�s sur Paris Rive gauche ou des logements �tudiants ?

Combien avez-vous d�pens� depuis 2008, en investissement pour l?enseignement sup�rieur, la recherche et les �tudiants ? Quel est le d�tail des investissements r�alis�s et leur r�partition entre les diff�rentes universit�s et les grandes �coles ? On revient toujours aux m�mes interrogations et surtout � vos silences �loquents.

On est, de toute �vidence, loin du milliard revendiqu� et largement � la tra�ne de ce que fait l?�tat. C?est le reflet de votre communication : absence d?ambition, absence d?engagements et manques cruels � bien des �gards.

En guise de conclusion, je vous fais trois propositions constructives, afin de palier certain de vos manques.

Tout d?abord, le lancement d?un plan ?Paris logement �tudiant?, entre 2011 et 2014 pour mieux r�pondre aux besoins croissants dans la capitale et fixer un objectif de 1.000 logements par an et non de 600 comme vous le proposez.

Vous savez que les disponibilit�s fonci�res existent, notamment dans le 12e arrondissement, avec les terrains de Bercy Poniatowski, o� 60 hectares pourraient, � terme, accueillir 2.000 de ces logements �tudiant. Les �tudes sur ce secteur ne mentionnent qu?un projet de 5.000 logements sociaux et pas un mot pour les r�sidences �tudiantes.

Il est encore temps d?orienter autrement ce projet et de pr�voir les investissements n�cessaires, environ 120 millions d?euros, ce qui ne repr�sente que 12 % du milliard de recette des droits de mutation que vous avez per�u en 2010.

Ce plan pourrait �galement int�grer la proposition de Val�rie PECRESSE aux bailleurs sociaux de r�server 10 % des studios pour les �tudiants et les apprentis.

Mais la vie �tudiante, c?est aussi les conditions de travail, au premier rang desquelles figurent les biblioth�ques et les salles de travail. Depuis la biblioth�que Sainte-Barbe, act�e dans la convention U3M avant 2001, la Ville n?affiche quasiment aucun investissement significatif en la mati�re.

Il y a donc urgence � lancer un plan ?Paris biblioth�que? en partenariat avec l?�tat et les pr�sidents d?universit�, d�sormais autonomes, afin d?augmenter la capacit� d?accueil et de moderniser les structures existantes.

Ce plan devra comporter l?ouverture d?une grande biblioth�que num�rique universitaire mutualisant les moyens et regroupant les contenus. Elle pourrait, elle aussi trouver sa place sur le terrain de Bercy Poniatowski et donnerait � ce nouveau quartier de Paris une image moderne au service de l?attractivit� de la Capitale.

Enfin, troisi�me et derni�re proposition visant � donner un sens et surtout une cr�dibilit� � ces initiatives. Mise en place en 2000, la Sous-direction de l?enseignement sup�rieur est aujourd?hui en ?d�sh�rence?. Elle est pass�e de six bureaux � trois, c?est assez r�v�lateur du peu d?int�r�t que vous lui portez. Je vous demande la cr�ation d?une D�l�gation g�n�rale � l?enseignement sup�rieur, � la recherche et � l?innovation. Elle serait le signe d?une volont� politique affirm�e de la Municipalit� sur les questions universitaires et surtout un interlocuteur attentif et efficace du Minist�re de la Recherche et de l?Enseignement sup�rieur.

Voil�, Monsieur le Maire, il est encore temps de r�agir. Vous pouvez le faire en juillet, lors de la s�ance o� nous d�battrons du budget suppl�mentaire. Paris m�rite, pour son rayonnement et son attractivit�, une nouvelle impulsion aux c�t�s de l?�tat, un vrai partenariat ambitieux et constructif pour faire de la capitale une m�tropole universitaire mondiale.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur SAINT-ETIENNE, vous avez la parole.

M. Christian SAINT-ETIENNE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, l?enjeu de l?essor de l?enseignement sup�rieur, de la recherche et de l?innovation se conjugue au d�veloppement de l?�conomie entrepreneuriale de la connaissance.

Notre capacit� � cr�er une m�tropole moderne, servant de tremplin � ce d�veloppement �conomique fond� sur le travail commun des chercheurs, des entrepreneurs et des capitaux risqueurs au service de la cr�ation d?emploi sera le test de notre r�sistance collective.

Si vos efforts dans cette direction vont dans la bonne?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Attendez une seconde ! Tout � l?heure, il a m�me fallu que je reprenne des �lus qui n?�coutaient m�me pas un orateur de leur groupe.

Je vous en prie, �coutez absolument tous les orateurs et s?il y a des r�unions, faites-les, mais pas dans l?enceinte du Conseil de Paris.

La parole est � M. SAINT-ETIENNE, seulement.

M. Christian SAINT-ETIENNE. - Si vos efforts en faveur du renforcement de l?enseignement et de la recherche � Paris vont dans la bonne direction, Monsieur le Maire, la charge obsessionnelle de votre majorit� contre le Gouvernement est malheureusement injustifi�e et malvenue.

L?effort soutenu de renouveau de l?universit� et de dynamisation de la recherche a fait suite � l?�lectrochoc provoqu� par la premi�re �dition du classement de Shanghai en 2003, qui avait expos� la m�diocre performance des universit�s fran�aises qui ne pointaient au mieux qu?� la 65e place.

Depuis, de nombreuses r�formes structurelles ont �t� mises en ?uvre. Il y a eu la cr�ation des PRES, les P�les de recherche et d?enseignement sup�rieur, qui visent � f�d�rer plusieurs universit�s pour atteindre une masse critique en termes de recherche, tout en favorisant l?�mergence de projets strat�giques.

En ce qui concerne Paris, nous avons b�n�fici� des 200 millions d?euros attribu�s par l?�tat au PRES ?Paris Cit�? lors de sa cr�ation en f�vrier 2010, auxquels viendront s?ajouter 130 millions pour le PRES ?Sorbonne Universit�?, 100 millions pour le PRES HESAM qui financeront un centre universitaire dans la caserne Lourcine, mais aussi la r�habilitation du Conservatoire national des arts et m�tiers et l?extension de l?�cole nationale sup�rieure des arts et m�tiers. Il y a eu encore les 70 millions d?euros pour la fondation de coop�ration scientifique ?Paris Science-Lettres?.

Ces chiffres sont � mettre en perspective avec les 6 millions que la Ville pr�voit d?apporter au projet ?Paris Parc? pr�sent� par le PRES ?Sorbonne Universit�?, ou les 3 millions d?euros de sa contribution au projet d?Institut de recherche et d?innovation sur l?oncologie pr�sent� par le PRES ?Paris Cit�? avec l?universit� Paris Diderot.

La Ville ne peut l�gitimement pr�tendre que les moyens que l?�tat met � sa disposition sont insuffisants, avec une ?Op�ration Campus? qui accorde une dotation de 700 millions d?euros � Paris intra-muros, dont 200 millions d?euros sp�cifiquement d�di�s � la vie �tudiante sur Paris et qui b�n�ficieront � l?ensemble des �tablissements d?enseignement sup�rieur parisiens. De plus, le Contrat de plan �tat-R�gions 2007-2013 lui alloue 372 millions d?euros.

En 2011, entre les moyens budg�taires, fiscaux, extrabudg�taires et les investissements d?avenir, ce sont pr�s de 4,7 milliards d?euros de moyens suppl�mentaires qui irrigueront ainsi le secteur de l?enseignement sup�rieur et de la recherche.

Le logement �tudiant n?est pas en reste, tandis que l?�change foncier entre la Ville et l?�tat et l?engagement de ces deux partenaires sur le site de la Cit� internationale universitaire de Paris produira un gain de 1.200 chambres, auxquelles vont s?ajouter les 600 chambres de la caserne Lourcine.

Paris, forte de ses 300.000 �tudiants et 16.000 chercheurs publics b�n�ficie pleinement des r�formes �labor�es � l?�chelon national concernant l?autonomie des universit�s, sans oublier le d�veloppement de l?universit� num�rique - avec un effort exceptionnel de 16 millions d?euros - ; le plan de renforcement de l?attractivit� des carri�res dans l?enseignement sup�rieur et la recherche, ou encore la mise en ?uvre d?une politique sociale in�dite au service de la r�ussite des �tudiants avec notamment l?octroi d?un dixi�me mois de bourses. Je suis �tonn� que cette mesure n?ait jamais �t� prise par un gouvernement socialiste, et je suis �tonn� que cela ne soit relev� par personne dans la majorit� de cet h�micycle.

A cet engagement de renouveau, vous r�pondez par une salve de critiques et d?op�rations de communication, Monsieur le Maire, � l?instar de ?Citer Paris? qui a consist� en la projection de citations de grands savants parisiens sur les murs de la Sorbonne. Ludique, p�dagogique, mais probablement avec un effet limit� sur la cr�dibilit� de notre recherche actuelle au plan mondial.

Des d�penses gadgets en contrepoint du pari d?excellence national que vous fustigez. Mais la R�publique n?est-elle pas b�tie sur l?excellence et la dignit� de l?homme qui progresse et ma�trise ses instincts ? A l?audace du Plan Campus, vous ripostez par le projet du ?Grand Quartier latin?, esp�rant par l?effet de votre ma�trise de la signal�tique transformer le plomb en or. Vous �tes un alchimiste, Monsieur le Maire.

Des services num�riques de localisation, des am�nagements de l?espace public, l?implantation de mobiliers urbains et, par-ci, par-l�, quelques manifestations ludo-culturelles en gage de reconqu�te du Quartier latin, ce n?est pas inutile, mais ce n?est qu?un minuscule compl�ment de la politique de l?Etat.

A l?effet d?annonce, permettez-nous de pr�f�rer un projet m�tropolitain � vocation internationale, un campus cluster de rang mondial, alliant enseignement sup�rieur, recherche et p�les de comp�titivit� sur un m�me territoire, � l?instar de Paris Saclay, ce qui permettra de pr�senter une marque regroupant le savoir-faire fran�ais dans le domaine de l?ing�nierie.

Quand aurons-nous un projet �quivalent pour Paris intra muros, Monsieur le Maire ? A ce titre, si le P.L.U. a fig� l?affectation des b�timents des �coles qui d�m�nagent � l?enseignement sup�rieur et la recherche par le biais de prescriptions localis�es, Paris pourrait profiter de cette surface disponible pour cr�er un p�le d?excellence intra-muros se diff�renciant et compl�tant celui du site de Saclay.

Le rayonnement intellectuel, scientifique et l?attractivit� des universit�s parisiennes pour les �tudiants, comme pour les chercheurs et enseignants, tel est le projet qui s?impose imp�rativement � Paris, capitale de la France. A d�faut d?ambition et de profondeur, �pargnez-nous le ridicule d?attaques r�p�t�es contre l?Etat, alors que toutes les instances internationales reconnaissent l?effort historique de la France, apr�s tant d?ann�es de stagnation.

Il me semble que la Gauche a gouvern� la France assez longuement au cours des trente derni�res ann�es et on ne l?a pas vu briller dans ce domaine. J?ai d�j� eu l?occasion de vous dire que vous faisiez du surplace au volant de la superbe Ferrari qu?est notre ville.

Les 60 milliards de budget, qui ont fil� entre vos doigts depuis dix ans, auraient d� vous servir � refaire de Paris une ville lumi�re de l?innovation et de la recherche. Vous avez br�l� cet argent dans un gigantesque feu d?artifice et d?apparence, dont les �toiles meurent sous nos yeux. Paris se meurt d?�tre une �toile faiblissante.

Combien de temps devrons-nous encore attendre pour pouvoir rassembler les Parisiens autour d?un projet ambitieux de d�veloppement, afin qu?apr�s avoir port� nos yeux sur le Grand Paris, gr�ce au Pr�sident de la R�publique et � lui seul, on puisse � nouveau entendre les peuples de la terre s?�merveiller devant un Paris aux lumi�res resplendissantes !

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. MARTINS.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Monsieur le Maire, chers coll�gues?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Attendez une seconde.

Il y a quelque chose que je ne comprends pas ce matin, c?est que non seulement les orateurs ne sont pas �cout�s mais ils ne sont m�me pas �cout�s par les membres de leur groupe. Comme M. MARTINS n?appartient � aucun groupe, je tiens � vous prot�ger particuli�rement.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Pour ceux de mon groupe, cela va, je suis serein !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Voil� ! Pour ce qui est de vous �couter, je suis � vos c�t�s. Je demande � l?ensemble des �lus de bien vouloir �couter.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, le d�veloppement d?une civilisation repose autant sur sa capacit� � pr�server ses ressources pour l?avenir que sur sa perp�tuelle qu�te de savoir, sa soif d?innovation et son d�sir intact de progr�s.

Pour demeurer prosp�re et assurer le progr�s social, notre soci�t� doit en permanence garantir la cr�ation, l?invention et la valorisation du g�nie humain, afin non seulement de s?adapter au d�fi du monde mais aussi de transformer ce monde pour le rendre meilleur, plus civilis�, plus prosp�re et plus respectueux de l?homme.

A ce titre, Paris a au travers des si�cles jou� un r�le important : son r�le de ville lumi�re qui a inspir� les r�volutions civiques, intellectuelles, culturelles et scientifiques qui ont servi de rep�res pour le monde. Ce statut si particulier de Paris nous oblige � la plus grande exigence et ambition.

Depuis le d�but de la mandature, force est de constater qu?un investissement sans pr�c�dent a �t� fait en faveur de l?enseignement sup�rieur et de la recherche par votre municipalit�, dans le m�me temps - vous savez pourtant que je suis relativement avare en compliments � l?�gard de ce Gouvernement reconnaissons-le, que l?universit� a �t� l?un des rares secteurs pr�serv�s des coupes arbitraires et comptables, sauvegardant pour une fois un bien public si pr�cieux.

Je constate ici les tentations politiciennes, d?un c�t� comme de l?autre, de dire que l?autre se d�sengage. R�jouissons-nous : enfin, la Ville comme l?Etat, ont donn� les moyens � l?enseignement sup�rieur qui lui manquaient depuis plus d?une d�cennie.

Pour autant, si nous souhaitons �tre fid�les � l?histoire de Paris et �tre au rendez-vous de l?avenir, il faut d�sormais engager non seulement un investissement suppl�mentaire mais surtout une transformation de nos pratiques, pour faire de Paris une ville cr�ative o� le talent, le g�nie humain et l?initiative individuelle sont soutenus et o� le savoir est accessible sans autres conditions que l?envie d?apprendre.

Je vous soumets ici, Monsieur le Maire, dans les quelques minutes qui me sont imparties, quelques pistes qui me semblent participer � faire de Paris une ville cr�ative et innovante.

Premi�rement, en mati�re d?enseignement sup�rieur et de recherche, je pense que la Ville doit sortir d?une logique simplement fonci�re de son investissement, pour entrer dans une �re de r�ponses humaines aux enjeux de l?universit� parisienne. Lutte contre l?�chec en premier cycle, incitation � la colocation ou accueil des �tudiants �trangers, vous voyez que, typiquement sur ces enjeux, nous devons r�pondre par l?humain et non pas par la pierre ou par la construction.

Deuxi�mement, la Ville, conform�ment � son histoire, doit affirmer que la cr�ation n?est pas qu?utilitariste, mon�taire ou directement applicable. Nous devons nous souvenir des lumi�res et soutenir bien plus que nous le faisons un secteur que l?Etat abandonne chaque jour et qui pourtant est le ciment de notre civilisation, les humanit�s et les sciences sociales, pour que Paris demeure demain autant une ville de penseurs qu?une ville de start-up.

Troisi�mement, Monsieur le Maire, la Ville doit r�sister � l?envie de ne penser que seul : ?big is beautiful?. Si certains regroupements universitaires ou �conomiques ont du sens, nous devons pour autant soutenir les PME et les petites unit�s de recherche plus souples, plus cr�atives et plus libres.

Enfin, la Ville doit d�sormais donner corps et vie � sa vision m�tropolitaine de l?enseignement sup�rieur et de la recherche en pensant, au-del� de la pr�servation du Quartier latin, � un nouveau quartier �tudiant, je le crois, �tendu aux portes de Paris et aux communes voisines et en lui donnant un souffle nouveau et un souffle de mixit�. Je pense en particulier au Sud de Paris, au 14e arrondissement et, pourquoi pas, au Nord avec des partenariats nouveaux, avec Saint-Denis et l?�cosyst�me d?innovation de la Plaine Saint-Denis.

Merci, Monsieur le Maire.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme Sandrine CHARNOZ.

Mme Sandrine CHARNOZ. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, cette communication d�montre une nouvelle fois combien l?ambition qui anime cette �quipe municipale est grande, tourn�e vers la cr�ation de richesses et au service de nos valeurs.

Cette communication nous permet � mi-mandat de faire un point d?�tape sur notre volont� de d�velopper l?enseignement sup�rieur, la recherche et de favoriser l?innovation. Nous avions, en 2008, lors de la pr�c�dente communication sur ce th�me, dans la continuit� de nos engagements de campagne, annonc� un budget d?un milliard sur ce secteur.

A chaque budget, la Droite chevauche la m�me rengaine et aveugl�ment refuse de voir nos investissements dans les domaines de l?enseignement sup�rieur, de la recherche et de l?innovation. Et pourtant, notre �quipe tient ses engagements sous l?impulsion dynamique de Jean-Louis MISSIKA : 522 millions d?euros ont �t� affect�s pour le financement de la recherche, avec 18 millions d?euros pour ?Recherche in Paris?, par exemple ; 17 millions d?euros pour le financement des incubateurs, p�pini�res, clusters ; 54 millions d?euros pour nos �coles d?excellence, comme l?Ecole sup�rieure municipale de physique et chimie industrielle ou encore les trois �coles d?art municipal Boulle, Estienne et Duperr�.

Ce sont 66 millions d?euros encore investis dans l?innovation en soutien aux P.M.E. innovantes et aux p�les de comp�titivit�, 18 millions d?euros pour le soutien aux nouveaux instituts scientifiques parisiens, comme par exemple l?Institut de la vision qui nous est cher dans le 12e arrondissement.

Ce sont 250 millions d?euros pour l?enseignement sup�rieur, la construction de nouveaux b�timents ou la mise � disposition de foncier pour les universit�s, avec par exemple 63 millions d?euros pour les travaux de l?�cole Boulle ou encore 100 millions d?euros pour le logement et la vie �tudiante.

Ce sont 522 millions d?euros que la Droite refuse de voir. Mauvaise foi de la Droite sur le respect de nos engagements. Mauvaise foi peut-�tre pour dissimuler un sous investissement chronique sur ces th�matiques du c�t� de leurs amis du Gouvernement. Les cadeaux fiscaux en effet aux entreprises sans contrepartie faits par la Droite depuis le d�but du quinquennat ne favorisent pas l?investissement dans la recherche.

Mauvaise foi pour dissimuler un sous investissement dans ce domaine. Les annonces se multiplient, les communiqu�s pleuvent mais l?argent manque. Le contrat de plan Etat R�gion pr�voyait 283 millions d?euros pour les universit�s parisiennes, et ce ne sont que 123 millions d?euros qui sont � l?heure actuelle engag�s, un petit tiers seulement.

Autre effet d?annonce, le Plan Campus du Pr�sident de la R�publique : 700 millions d?euros pour financer les partenariat public-priv�, plan d?ailleurs annonc� en 2007 pour lequel la ministre en charge de l?enseignement sup�rieur a mis plus de quatre ans � d�tailler les investissements � Paris. Toujours est-il qu?aujourd?hui on note qu?il n?y a pas la trace du moindre centime d?euro dans notre capitale.

Des appels d?offres � r�p�tition sur le Grand Emprunt. Labex, Equipex, I.R.C., Idex, qui �puisent nos chercheurs par leur rythme effr�n�. C?est une fuite en avant qu?il faut arr�ter et qui de plus, saupoudre l?argent public et ne permet pas � nos universit�s d?innover.

Autre sujet, le logement des �tudiants et chercheurs. � l?issue de la Conf�rence nationale sur le logement �tudiant, la ministre a multipli� les annonces, avec 8.000 logements suppl�mentaires d?ici 2014, et voulant atteindre en 2020 680.000 m�tres carr�s d�di�s aux �tudiants. Annonce d?autant plus paradoxale que l?aide � la pierre de l?�tat diminue et que Paris, qui souhaite d�velopper son offre de logement social et �tudiant, est victime d?un d�sengagement crucial de l?�tat.

Nous nous sommes engag�s � cr�er et � r�nover d?ici 2014 7.800 logements �tudiants sous l?impulsion de Jean-Yves MANO et Didier GUILLOT. Cet objectif est en passe d?�tre atteint puisque 6.200 logements sont d?ores et d�j� financ�s. La baisse de l?aide � la pierre compromet ce rythme et cet objectif crucial pour notre jeunesse. Ce ne sont pas les annonces de tableaux de bord, de labels qui r�pondent � l?urgence, mais bel et bien les cr�dits pour r�nover et cr�er des logements sociaux.

Je voulais revenir �galement sur les logements accessibles selon des crit�res d?excellence, comme la caserne Lourcine. Un logement est un droit, et non une r�compense. Un logement ne se m�rite pas, c?est un besoin fondamental, et le d�veloppement de logements sur la caserne Lourcine sur des crit�res s�lectifs fait bien peu de cas de la justice sociale et du contexte de crise qui touche encore plus durement les jeunes aujourd?hui.

Nous n?avons pas non plus la m�me approche de l?am�nagement urbain. Je voudrais dire � MM. LAMOUR et LEGARET que r�server Bercy-Charenton � une programmation �tudiante ne r�sout en rien le probl�me du manque de cr�dits li� au d�sengagement de l?�tat.

Cela revient � nier �galement le travail de concertation que m�ne avec brio notre premi�re adjointe. C?est �galement nier l?ambition m�tropolitaine de ce site. Nous ne voulons pas des ghettos, mais une ville mixte o� chacun trouve sa place et contribue � la richesse de notre Capitale.

Le pari de l?innovation que nous faisons, c?est aussi le pari du d�veloppement �conomique, de la cr�ation des emplois p�rennes de demain.

La R�gion Ile-de-France rassemble la moiti� des instituts de recherche et des brevets fran�ais, de grandes entreprises de technologie, de grands groupes internationaux, de services comme Google, qui va s?installer prochainement dans le 9e. C?est cette synergie qui favorise l?�mergence de start-up de dimension internationale comme Allocin� ou Daily Motion.

La Ville s?implique pour favoriser la mise en r�seau et la mise � disposition d�s infrastructures n�cessaires de ce secteur num�rique qui, � lui seul, porte 25 % de la croissance, 25 % des cr�ations d?emploi depuis 15 ans.

Si la soci�t� Mac Guff r�alise de longs m�trages d?animation pour Universal, si la soci�t� Quantic Dream remporte trois BAFTA - les oscars des jeux vid�o -, si la soci�t� Aldebaran vend ses robots au Japon et aux Etats-Unis, c?est parce que la Ville a soutenu des projets de recherche comme HD33D, Play All, ou Rom�o, trois projets labellis�s par Cap Digital qui ont permis de d�velopper les technologies cl�s de ces succ�s.

Autre forme de soutien, la localisation des entreprises innovantes. Nous avions pris en 2008 l?engagement de doubler les locaux disponibles pour les jeunes entreprises innovantes, pour leur assurer les conditions d?un parcours immobilier. D?ici 2014, la Ville de Paris poursuivra donc son effort pour atteindre 100.000 m�tres carr�s de p�pini�res d�di�es aux jeunes entreprises innovantes.

Au-del� des surfaces, c?est la multiplicit� des produits que nous proposons, avec des incubateurs par exemple en lien �troit avec la recherche comme Aqua Futura, des sites d�di�s � un secteur d?activit� ou un public sp�cifique comme la p�pini�re d�di�e aux m�tiers du design, ou de grands ensembles permettant d?accueillir chacun plus de 50 entreprises comme Paris R�gion Nord Express dans le 18e.

Ce sont plus de 500 projets qui seront soutenus par notre action fonci�re d�di�e aux entreprises innovantes, et plus de 3.000 emplois directs.

� ces dispositifs fonciers d?envergure s?ajoutent des fonds auxquels nous apportons notre soutien depuis le d�but de la mandature.

Autre forme de soutien pour donner de la visibilit� � l?innovation � Paris et � la R�gion Ile-de-France, l?Open World Forum, qui r�unit chaque ann�e des d�cideurs des logiciels libres, avec plus de 1.500 participants en 2011, ou encore le festival Futur en Seine, la f�te de la ville num�rique.

Cette innovation, pour finir, nous la voulons au service de tous, au service de notre m�tropole, et c?est pour cela que nous aidons les projets situ�s hors Paris. Nous ne souhaitons pas rentrer dans cette guerre que livre l?�tat, pr�f�rant affaiblir les uns pour d�velopper les autres.

Paris M�tropole a besoin d?une politique concert�e et non pas d?une concurrence st�rile et co�teuse entre petites enclaves antagonistes.

Au service de tous �galement, avec Open Data, qui permet de partager les donn�es publiques avec la mise en ligne d�s janvier de plus de 2 millions de donn�es, faisant ainsi de Paris une r�f�rence mondiale et favorisant l?usage de ces donn�es, la valorisation de notre patrimoine commun par les chercheurs et les entrepreneurs.

Au service de tous, encore, avec l?appel � projets mobilier urbain intelligent, qui a d?ores et d�j� recueilli 50 r�ponses, et dont les prototypes seront test�s dans notre ville d�s septembre. Par exemple, l?exp�rimentation de potelets lumineux fera de Paris un laboratoire dont chaque Parisien est un acteur.

Au service de tous, enfin, avec l?appel d?offres qui sera lanc� sur la question du maintien � domicile des personnes �g�es. L� encore, nous faisons le pari que l?innovation est au service des emplois de demain et du mieux vivre ensemble o� chacun trouve sa place dans notre belle capitale.

L?innovation est un enjeu de comp�titivit� �conomique et d?image, et donc de coh�sion sociale, mais aussi une question de justice sociale, et c?est ce que d�montre cette communication.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Mes chers coll�gues, je veux maintenant attirer l?attention de tous les orateurs qui vont s?exprimer, et pas seulement le futur. Il y a encore beaucoup d?orateurs inscrits et assez peu de temps.

Je suis oblig� de faire respecter les temps de parole si je veux que nous tenions nos travaux normalement.

Jacques BOUTAULT, mais cela concernera les suivants.

Cela tombe sur toi, mais je m?inqui�te pour les suivants, c?est pour cela que je le dis maintenant. Toi, tu as 2 minutes 39.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Je vais donc vous �pargner mon introduction dans laquelle je m?�tendais sur tous les bienfaits de la Ville qui innove et favorise l?innovation.

La premi�re impression suite � la pr�sentation des 40 projets retenus dans le cadre de l?appel � projets de la Ville sur le mobilier urbain intelligent est �videmment une sorte de fascination devant ces nouveaut�s technologiques et des gadgets parfois un peu myst�rieux.

Certaines id�es sont tr�s int�ressantes, qui font appel au recyclage, � la production d?�nergie renouvelable, aux modes de d�placements doux. Je retiens parmi d?autres Mobilot, la terrasse mobile, ou les potelets lumineux � m�moire de forme assurant une meilleure s�curit� aux cyclistes et pi�tons.

On peut aussi se r�jouir de l?initiative de la Ville de lancer une exp�rimentation qui permettra de mieux conna�tre l?ad�quation entre les besoins suppos�s des Parisiens et leurs besoins r�els, ce qui pourrait couper l?herbe sous le pied aux parfois tr�s approximatives prospectives des marketteurs.

Cependant, quelques mises en garde s?imposent. Il convient de s?interroger. Ces outils ont-ils pour objectif de remplacer un service physique existant par un outil num�rique ? Cela ne risque-t-il pas d?agrandir encore la fracture num�rique entre ceux qui poss�dent le dernier smart phone � la mode et les autres ? N?est-ce pas un nouveau Cheval de Troie pour la publicit� ?

Cet appel � projets aurait pu en outre avoir des objectifs plus pr�cis en termes de r�ponse aux besoins sociaux et �cologiques des Parisiens, et �tre orient� de fa�on � contribuer � la n�cessaire transition �cologique de notre cit�.

L?objectif quasi unique de l?innovation ne devrait pas �tre de favoriser la croissance �conomique et des emplois, l?engagement de la Ville sur l?innovation devrait porter sur des objectifs de transition �cologique de la soci�t� et de justice sociale.

Il n?y a pas assez de place pour les entreprises dont l?activit� est centr�e sur des produits ou services apportant une r�elle plus-value environnementale et sociale. La Municipalit� doit aider plus fortement les projets capables de r�pondre aux d�fis qui se posent � la Ville : r�habilitation thermique des b�timents, �nergie renouvelable en milieu urbain, etc.

Pour les �cologistes, il ne faut pas entendre par innovation uniquement la mise � disposition d?un produit plus performant dans le but de fournir aux consommateurs un produit nouveau am�lior�. Sinon l?innovation se r�sumerait � une simple cr�ation de besoins souvent artificiels contribuant � l?obsolescence acc�l�r�e des produits et services.

Le progr�s doit se concevoir, non pas dans une simple perspective marchande destin�e � favoriser la croissance, mais bien comme une offre destin�e � am�liorer la qualit� de vie d?une population. L?innovation sociale recouvre souvent des nouveaut�s issues de la recherche et du d�veloppement pour lesquelles il n?existe pas d?offre, et qui ont un impact social en s?adressant aux personnes en difficult�, et donnent acc�s � des besoins fondamentaux comme l?�ducation, la sant�, le logement, l?emploi, le transport, etc. Ces projets d?innovation sociale ont malheureusement beaucoup de mal � aboutir, faute de moyens. Pourtant, les Pouvoirs publics peuvent participer � leur essor en participant au rep�rage des besoins sociaux et en favorisant leur �mergence, notamment en leur facilitant l?acc�s � la ressource financi�re.

Par ailleurs, le microcr�dit est un bon exemple d?innovation sociale qui am�liore concr�tement la vie des personnes en situation de pr�carit�.

Certes, la Ville a pos� les premiers jalons de fa�on � r�pondre aux d�fis environnementaux et sociaux qui se posent � nous, avec deux projets ambitieux que je voudrais souligner.

Le premier, c?est ?Aqua Futura? � Ivry-sur-Seine, un site majeur pour l?innovation dans le secteur de l?eau et de l?environnement...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous allez exploser votre temps, mon ami !

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. Le deuxi�me, et je vais terminer, c?est l?I.M.D., l?Institut des M�tropoles Durables, qui a �t� initi� avec la R�gion Ile-de-France et qui pourrait constituer un outil de prospective tr�s utile pour tracer des pistes pour la transition �cologique de Paris et de sa m�tropole.

Par ailleurs, la dimension sociale de l?innovation se retrouve �galement dans le second appel � projets de la Ville qui concernera notamment les questions du maintien � domicile.

Je me r�jouis, cela a �t� dit, de l??Open World Forum?, de la place de ?Silicon Sentier? dans le d�veloppement num�rique et notamment de son accueil au Palais Brongniart, puisque cette n�buleuse d?entreprises est aussi importante pour la Ville.

Vous voyez, Monsieur le Maire, je conclus? Je sens que vous �tes impatient !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Mais non, je ne suis pas impatient, je suis oblig� de tenir compte de tout le monde !

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - En vous disant que nous sommes convaincus, nous, Ecologistes, que l?innovation va au-del� de la simple cr�ation d?emplois et doit s?inscrire dans un projet politique qui r�ponde aux d�fis, notamment environnementaux et sociaux qui vont se poser � notre collectivit�.

Je vous remercie pour votre attention.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Franchement, Fran�ois DAGNAUD, � la prochaine conf�rence d?organisation, il faut dire aux pr�sidents de groupe que s?ils inscrivent trop de personnes compar� au temps dont ils disposent et si les orateurs pr�c�dents ne tiennent pas compte des suivants, c?est moi qui passe pour le m�chant !

Ce n?est pas difficile d?ordonner les choses.

La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le d�sengagement financier de l?Etat a �t� largement d�nonc� par mes coll�gues, et je partage leurs propos, mais, quand m�me, M. LAMOUR, quand il s?est permis de critiquer la politique municipale en mati�re de logement �tudiants et chercheurs, franchement, de qui se moque-t-on ? Quand est-ce que le Gouvernement va se d�cider enfin � s?engager dans un grand plan pour le logement �tudiants et chercheurs ? Quand est-ce qu?il se d�cidera enfin � ouvrir le dossier de l?allocation d?�tudes ou du pr�salaire �tudiant ?

Mais je voudrais centrer mon propos sur autre chose. Puisque l?occasion nous est donn�e de d�battre sur les choix de la Ville et qu?ils sont li�s aux choix de la politique gouvernementale, eh bien, globalement, r�fl�chissons : quelle est notre orientation sur l?�conomie de la connaissance ? Que pensons-nous de la soi-disant imp�rieuse n�cessit� de placer Paris dans la comp�tition internationale par l?hypersp�cialisation et la concentration ?

Commen�ons par partir des P.R.E.S. cr��s par le Gouvernement.

Sur le papier, ces p�les de recherche et d?enseignement sup�rieur ont vocation � �tre des outils de coop�ration, mais, depuis le vote de la L.R.U. et l?ouverture de la s�quence ?grand emprunt?, ils sont devenus des outils de concentration de structures, de choix de sp�cialisation et d?acc�l�ration de la concurrence. Dans la course � l?excellence, les LabEx, EquipEx, IdEx issus du grand emprunt surgi du rapport JUPPE-ROCARD tombent et pleuvent, concentr�s sur un nombre tr�s limit� de sites universitaires. Et je vous invite � aller voir sur le site du minist�re, c?est vraiment �difiant !

Quand on valorise quelques structures seulement, on exclut le plus grand nombre d?universit�s et de laboratoires. Alors, on se retrouve dans une France universitaire coup�e en deux et, en plus, au d�triment de certains domaines universitaires et de recherche, notamment dans la recherche fondamentale, en courant apr�s le rapprochement entre les mondes �conomique et acad�mique.

On fait �merger des grandes marques universitaires sur le march� de la connaissance, souhait� par la strat�gie de Lisbonne. S?impose � l?universit� et � la recherche fran�aise une mue n�olib�rale utilitariste et productiviste.

C?est donc la course aux parts de march� pour obtenir des financements en trompe-l??il.

Oui, en trompe-l??il, car les sommes annonc�es viennent en r�alit�, pour partie, d?une baisse des financements r�currents : moins 12 % en moyenne. On ne pr�te donc vraiment qu?aux riches en prenant aux petits. Les milliards promis sont n�anmoins virtuels, car seuls les int�r�ts g�n�r�s seront vers�s et un faible pourcentage seulement sera consommable.

Enfin, les IdEx ne seront labellis�s qu?apr�s une p�riode probatoire de quatre ans, soit en 2015, mes chers coll�gues. Les financements sont donc, pour partie, de la poudre de perlimpinpin, distill�s par un joueur de bonneteau. Du SARKOZY pur jus ! Les m�thodes utilis�es, d�nonc�es par les organisations syndicales, r�v�lent par ailleurs, de plus, un recul d�mocratique sans pr�c�dent mais parfaitement inscrit dans la loi L.R.U.

Revenons maintenant au Plan Campus Condorcet dot� de 450 millions d?euros plac�s. C?est un bon cas pratique, finalement, de cette politique lib�rale. Seuls les int�r�ts produits par ce capital pourront �tre utilis�s pour financer des partenariats public/priv�, mais avec un P.P.P., seuls les gros groupes de B.T.P. peuvent y pr�tendre et on devra leur verser des loyers sur 20 ans minimum. L?Etat, en se d�sengageant ainsi de ses responsabilit�s d?investisseur, est en train d?organiser la fuite de fonds publics vers le priv�.

Ce p�le a pour but d?avoir une visibilit� mondiale. Il doit drainer des �tudiants et des �quipes de chercheurs et d?enseignants-chercheurs de Paris intra muros � l?ext�rieur du p�riph�rique.

Mais, mes chers coll�gues, que vont devenir les universit�s ainsi d�pouill�es ? Et le reste du personnel, BIATOSS inclus, lorsqu?il verra une grande partie des �tudiants partir � la Plaine Commune ?

Une fois ce P�le Condorcet cr��, comme une sorte de r�serve, que va-t-il rester des autres �tablissements de langues, sciences humaines et sociales des autres campus ? Vont-ils dispara�tre car jug�s de taille trop modeste et non rentables par le Gouvernement ?

La question de fond, absente, je trouve, de cette communication, est celle-ci : la Ville de Paris doit-elle concentrer ses aides, cons�quentes, l� o� l?Etat a d�j� pr�vu d?investir, dans les P.R.E.S. ? Ne devrions-nous pas, au contraire, concentrer nos moyens dans les projets sous-financ�s ? Ne devrions-nous pas organiser un chantage au soutien financier en exigeant d?attribuer nos moyens l� o� il y aurait une v�ritable coop�ration, un projet d�mocratiquement valid� par les conseils d?administration des �tablissements sup�rieurs ? Quels sont les rapports de force que nous instaurons ?

Par ailleurs, quelles sont les cons�quences sociales de cette politique de mise en concurrence ? Ne nous voilons pas la face ! L?�tape d?apr�s, c?est le retour de la s�lection � l?entr�e de ces P.R.E.S., vieux projet de la droite. Oui, la s�lection sera sans doute bient�t exig�e, car le grand nombre de bacheliers sera rel�gu� dans les fili�res et les �tablissements les moins bien dot�es et pour un nombre d?ann�es d?�tudes plus limit�. Fin du projet de d�mocratisation de l?enseignement sup�rieur !

C?est aussi grave que cela, ce qui attend l?enseignement sup�rieur !

Je n?ai, h�las, pas le temps de d�velopper les inqui�tudes des �tablissements du Quartier Latin face � la grande braderie qui s?annonce du patrimoine immobilier universitaire au c?ur de Paris par l?Etat. La Ville de Paris persiste, elle, � entretenir le sien et c?est heureux !

L?affaire, mes chers coll�gues, est � suivre de tr�s, tr�s pr�s !

Vous savez, mes chers coll�gues, les savoirs nouveaux sont des biens communs. Cessons de vouloir seulement peser plus que le voisin dans cette course internationale lib�rale d?hyper-comp�titivit� par l?hypersp�cialisation, sans v�ritable vision scientifique, d�mocratique et d?am�nagement r�publicain du territoire et sans v�ritable d�bat et contr�le d�mocratique.

Cette conception, je la trouve, h�las, aussi pr�sente concernant l?autre partie de la communication sur les innovations. Nous saluons, bien s�r, l?ouverture aux innovations, avec notamment le maintien � domicile des personnes �g�es, mais on a le sentiment que, globalement, on reste encore dans des domaines restreints, avec l?id�e finalement de sp�cialiser Paris dans le design, dans le num�rique. Je pense qu?il faut faire attention � cette d�rive de l?hypersp�cialisation.

Je me suis d�j� exprim�e par ailleurs sur les r�serves du groupe relatives � la partie finance et innovation dans des s�ances pr�c�dentes. Dans ce p�le o� l?on compte, parmi les membres fondateurs, entre autres, la F�d�ration bancaire fran�aise, ou Nyse Euronext qui g�re la Bourse de Paris, je doute qu?on soit exclusivement dans le soutien de d�marches de type micro-cr�dit, cr�dit coop�ratif, monnaie sociale. J?ai plut�t le sentiment que, comme dans le capitalisme vert, derri�re un jargon autoris� sur ?la finance durable et responsable?, on soit finalement sur des logiques classiques du capitalisme financier.

Franchement, je le rappelle, l?innovation politique urgente en la mati�re serait vraiment de d�fendre la nationalisation des banques, la cr�ation de p�les publics bancaires et, en attendant, de privil�gier les banques qui n?ont pas recours aux produits toxiques, comme la Caisse des D�p�ts ou le Cr�dit Coop�ratif.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure !

Mme Danielle SIMONNET. - Je terminerai? Nous approuvons pleinement le soutien aux jeunes cr�ations d?entreprises cr�atrices d?emploi, mais nous nous interrogeons sur ce qu?il en est de la p�rennit� de cet emploi. Est-elle �valu�e ?

Et nous souhaiterions qu?on ait l?audace d?�tendre nos exigences d?innovation sociale � l?organisation m�me des entreprises, en cessant de faire de l?Economie Sociale et Solidaire le simple �-c�t� de nos politiques, alors que, au contraire, nous exigeons des nouvelles entreprises que nous finan�ons de s?inscrire pleinement dans ces approches coop�ratives d�mocratiques, de faible �cart de salaires et de redistribution interne. Ainsi, nous pourrions, � l?�chelle de la Capitale, innover et d�montrer que des formes sociales...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Non, l�, vous exag�rez !

Mme Danielle SIMONNET. - ? de production de biens et de services, alternatives au capitalisme peuvent �tre source de richesses, socialement utiles et �cologiquement responsables.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur MENGUY, vous avez la parole.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, �tudier � Paris est � la fois un d�fi excitant, impressionnant mais difficile.

Je vous parle en connaissance de cause. Cela rel�ve souvent du v�ritable parcours du combattant : trouver un logement, supporter les nombreux rejets de dossier, remplir toutes les d�marches administratives d?inscription, de demande de bourse, trouver un job �tudiant rapidement, etc. La vie d?un �tudiant � Paris n?est pas de tout repos.

Paris peut �tre une grande ville universitaire, Paris peut �tre une capitale du savoir, mais � la condition que Paris soit une ville o� les �tudiants puissent vivre. Etre �tudiant � Paris, c?est aussi �tre Parisien.

La communication que vous nous pr�sentez, nous l?avons dit, est critiquable, elle est surtout incompl�te.

Un �tudiant ne r�ussit ses �tudes que parce qu?il peut se concentrer sur son apprentissage et non �tre submerg� par d?autres contraintes du quotidien. La responsabilit� de la Ville de Paris, c?est d?accompagner ce quotidien afin que les �tudiants puissent se d�placer, se former, se loger, se soigner, se divertir et se cultiver dans de bonnes conditions.

C?est le choix que nous faisons, Monsieur le Maire, qu?une vraie politique en mati�re d?enseignement sup�rieur soit avant tout au service des �tudiants.

Parce que beaucoup d?�tudiants ont besoin de travailler pendant toutes leurs �tudes, nous proposons que la Ville de Paris joue un r�le de premier plan pour les jobs �tudiants, pourquoi pas en �tant l?interface privil�gi�e avec les entreprises.

Mais il faut aller plus loin sur cette question des ressources. La bourse municipale d?enseignement sup�rieur de la Ville de Paris peut jouer un r�le majeur. Cette bourse est particuli�rement int�ressante, mais son montant actuel est de 900 euros par an, et ce depuis 10 ans d�j�.

En 10 ans, le co�t de la vie � Paris a �norm�ment augment�, a fortiori pour les �tudiants, et pourtant vous n?avez jamais revaloris� son montant. C?est pourquoi nous demandons par un v?u que la dotation annuelle de 2 millions d?euros consacr�e � ces bourses soit doubl�e � l?occasion du budget suppl�mentaire de juillet, portant ainsi son montant � 1.800 euros par an.

Monsieur le Maire, les d�penses destin�es � aider les jeunes � poursuivre et � r�ussir leurs �tudes doivent �tre consid�r�es comme un investissement d?avenir et non comme une charge suppl�mentaire pour la Ville.

Parce qu?une grande capitale universitaire doit pouvoir accueillir tous les �tudiants, sans discrimination aucune, nous vous demandons de nouveau que les �tudiants handicap�s soient aid�s aussi dans leur quotidien, par l?accessibilit� non seulement des �tablissements, mais aussi par exemple de tous les transports publics, y compris le m�tro parisien.

Parce que les �tudiants sont de grands pratiquants du sport, une capitale universitaire se doit d?�tre � la hauteur pour ce quotidien-l� �galement, mais quelle offre sportive propose la Ville de Paris aux �tudiants ? Dans quel �tat sont les gymnases, les piscines, les stades ? La s�curit� est-elle assur�e ? Sont-ils accessibles ? De quels cr�neaux peuvent-ils b�n�ficier ?

Monsieur le Maire, encore une fois, nous manquons de visibilit� sur ce point, c?est pourquoi nous vous demandons encore et toujours un v�ritable audit g�n�ral sur les �quipements sportifs parisiens.

Enfin, mes chers coll�gues, un �tudiant � Paris, c?est une chance pour la capitale, une chance de nouveaut�, de progr�s, d?audace, de r�volte, mais aussi d?initiative. Nous devons valoriser ces initiatives et surtout les respecter.

Monsieur le Maire, d�s 2008, j?avais point� des dysfonctionnements concernant la Maison des Initiatives Etudiantes et je vous demandais un bilan d?activit� annuel de la M.I.E. mais aussi des associations qui y sont inscrites.

Depuis maintenant trois ans, vous n?avez toujours pas r�pondu � cette demande de transparence publique. Cette opacit�, chronique d�sormais, ne valorise pas les �tudiants et ne les respecte pas non plus. C?est la raison pour laquelle j?ai d�pos� avec mon groupe un v?u en ce sens.

D?autre part, la M.I.E. a-t-elle d�velopp� des liens avec d?autres organismes d?enseignement sup�rieur ? Vous pr�voyez d?ouvrir une antenne dans le Quartier Latin, tourn�e notamment vers l?audiovisuel. Je vous encourage vivement � vous rapprocher de l?Ecole Sup�rieure de R�alisation Audiovisuelle situ�e dans le 15e arrondissement, afin de cr�dibiliser votre projet.

Etre �tudiant, c?est s?ouvrir sur le monde, la Maison des Initiatives Etudiantes de Paris ne semble finalement ouverte que sur elle-m�me !

Voil�, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le bilan de votre politique pour l?enseignement sup�rieur.

A la veille des examens universitaires, je disais toujours � mes �tudiants de ne pas faire d?impasse dans leurs r�visions, car ils rateraient le sujet essentiel. En ayant fait l?impasse sur le quotidien des �tudiants parisiens, Monsieur le Maire, vous avez manqu� le sujet essentiel : eux-m�mes.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame Val�rie SACHS, vous avez la parole.

Mme Val�rie SACHS. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le groupe ?Centre et Ind�pendants? revendique pour Paris une v�ritable ambition �conomique et a pour r�gle de soutenir toute action propre � cr�er un environnement attractif et sp�cifiquement toute mesure visant � promouvoir la recherche et l?innovation.

Comme maire d?une m�tropole internationale, vous disposez d?une force d?impulsion politique, qui renforce consid�rablement vos comp�tences institutionnelles r�elles, qui vont bien au-del� des limites territoriales ordinaires.

En mai 2008, nous avions salu� votre engagement de concentrer l?effort de ce second mandat sur l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation.

Nous sommes � mi-mandat, dans un climat d?apr�s crise, vos premi�res r�alisations sortent de terre. Vous nous proposez un point d?�tape, mais peu de prospective, un document de bilan plus que de projet, aussi notre satisfecit de 2008 c�de la place � un certain d�senchantement.

Votre strat�gie volontariste d?hier n?a pas su se r�inventer, se r��valuer malgr� la crise et semble fragilis�e dans la comp�tition �conomique de l?intelligence que se livrent entre elles les m�tropoles internationales.

Sur les moyens, peu de surprise : 522 millions affect�s, 478 engag�s sur le milliard promis. C?est beaucoup d?argent, mais est-ce suffisant pour faire de Paris une ville ouverte � l?innovation et visible du monde entier, comme vous l?esp�rez ?

Ne pouvions-nous pas esp�rer une part plus importante du budget d�di�e � la recherche et � l?innovation, �tant donn� le nouveau record des droits de mutation cette ann�e ?

Une fois encore, et alors que vous �voquiez une communication exempte de tout esprit de pol�mique, nous d�plorons votre stigmatisation du d�sengagement de l?�tat, qui affaiblit consid�rablement votre discours.

L?�tat a su doter Paris d?atouts de poids, notamment dans le cadre de la loi sur la recherche vot�e depuis 2006 et des p�les de comp�titivit� � dimension mondiale.

Vous �tes en charge d?une ville-monde qui doit pouvoir assumer ses ambitions, ses succ�s comme ses �checs, sans chercher de bouc �missaire.

Nous appr�cions toute d�marche m�tropolitaine clairement �tablie, or, certains points de votre communication semblent parfois c�der � une logique parall�le, voire alternative, quand Paris et le Grand Paris devraient avoir des ambitions compatibles.

Nous craignons que Paris n?en souffre, une inqui�tude d�j� �voqu�e en 2008.

Nous soutenons comme vous le d�veloppement du ?cluster? de Saclay dans la mesure o� Paris et Saclay ne suivront pas des logiques concurrentes, mais o� les deux p�les de recherche, par leurs synergies, donneront une force nouvelle � la recherche de la r�gion-capitale.

O� en sont les engagements de 2008 et qu?attendre de plus pour 2014 ?

Le Lab, acc�l�rateur d?innovations et terrain d?exp�rimentations grandeur nature, sera une r�alisation forte s?il ne concentre pas tous les moyens disponibles.

La r�alisation de grands instituts, comme celui des m�tropoles durables, le lancement d?Aqua Futura, 66.000 m�tres carr�s r�alis�s sur un objectif de 100.000 pour le parcours r�sidentiel des entreprises, de nouveaux incubateurs avec de plus en plus de projets d�di�s (finance, ?design?), des p�pini�res de plus grande superficie, le renforcement de l?accueil aux entreprises innovantes qui passeront de 260 � 340 jeunes entreprises, pour quelques milliers d?emplois, mais encore tr�s insuffisants.

Le fonds ?Paris Innovation Amor�age? avec Oseo et une enveloppe de 16 millions d?euros d?ici 2014 en faveur des P.M.E.

Au Palais Brongniart, l?ouverture du camping, espace de rencontre ou acc�l�rateur de projets, dites-vous, toute une po�sie qui alimente mes craintes sur l?avenir du Palais Brongniart entre les mains de GL Events.

Est-ce r�ellement suffisant pour changer de dimension, faciliter la cr�ation innovante et cr�er les conditions n�cessaires � une effet de ruche ?

Paris est la premi�re ville europ�enne d?implantation de centres de recherche et de d�veloppement, le ?cluster? europ�en le plus dense en emploi pour les T.I.C. et les industries de cr�ation, mais cinqui�me en mati�re d?investissement entre 2006 et 2010, une m�tropole d�sesp�ramment stable.

Aussi, dans une d�marche d?opposition constructive, nous proposons en guise de conclusion quelques pistes de r�flexion d?un ?small business act? de sortie de crise � la parisienne, pour relancer la croissance et cr�er un �cosyst�me tr�s international, propice � la coop�ration entre concurrents, orient�es entreprise plus que chercheur pur.

L?ambition d?une �conomie de l?innovation qui va au-del� du seul parcours r�sidentiel pour l?entreprise, qui s?articulerait autour de trois objectifs, le premier �tant la rationalisation des services au sein des p�pini�res, incubateurs, h�tels d?entreprise de la Ville, et l?offre de facilit�s administrative, comptable, financi�re, juridique et en mati�re de marketing ou d?exportation, qui permettraient � l?entrepreneur de se consacrer exclusivement � son projet entrepreneurial.

La cr�ation d?une agence unique type London & Partners qui regrouperait les services propos�s aux entreprises, aux touristes et aux �tudiants.

Enfin, la mise en place de m�canismes pour int�resser les Parisiens � investir en direct dans les P.M.E. � travers les ?Love Money? - par exemple pourquoi ne pas reconstituer une petite corbeille au Palais Brongniart � titre exp�rimental ? - ce serait un moyen de rapprocher tout citoyen de l?innovation.

Mon coll�gue et ami Christian SAINT-ETIENNE vous a fait partager son expertise sur l?enseignement sup�rieur et la recherche, je vous ai fait part de nos r�flexions pour que l?ouverture de Paris � l?innovation ait la plus grande visibilit� possible. Prendre le pari de l?innovation � tout prix est une saine ambition de sortie de crise, mais l?innovation ne se d�cr�te pas.

Vous mobilisez les bons leviers de la croissance, mais les moyens et le choix des actions ne sont pas toujours � la hauteur des enjeux. Finalement, trop peu semble pouvoir modifier significativement le contexte �conomique parisien actuel.

La Ville se veut trop souvent op�rateur, quand nous l?imaginons accompagnateur et facilitateur.

Nous partageons avec vous la vision d?un Paris du futur, de dimensions m�tropolitaines, � la hauteur de ses r�ves et de son talent, mais votre communication d?aujourd?hui ne fait que reprendre vos engagements de d�but de mandat d?avant la crise alors qu?il faudrait acc�l�rer le rythme pour que Paris devienne un territoire d?exp�rimentation de la croissance, de la cr�ation de richesse et de la cr�ation d?emploi.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. Daniel VAILLANT.

M. Daniel VAILLANT, maire du 18e arrondissement. - Monsieur le Maire, Monsieur l?adjoint charg� de la recherche et des universit�s, cher Jean-Louis MISSIKA, la communication sur l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation qui nous est pr�sent�e aujourd?hui t�moigne du formidable effort politique, strat�gique et financier d�ploy� par la Ville de Paris sur ce secteur fondamental pour l?avenir de notre ville et de notre pays.

Comme maire du 18e arrondissement, je suis heureux de l?arriv�e prochaine de Paris 1 � la porte de la Chapelle qui permettra de cr�er enfin un v�ritable campus dans le nord de la capitale.

Je veux souligner l?importance strat�gique du campus Condorcet, symbole de la dimension m�tropolitaine que nous souhaitons donner � l?enseignement et � la recherche, un projet ambitieux qui constituera un nouveau p�le d?enseignement et de recherche structurant pour notre arrondissement, pour la capitale, mais aussi pour toute la m�tropole parisienne.

Vous le savez, la Ville et la R�gion sont tr�s impliqu�es dans ce projet qui s?inscrit dans une perspective de renouvellement urbain global, celui du quartier Paris nord-est.

La cr�ation de ces nouvelles implantations universitaires dans la zone de la porte de la Chapelle et � Aubervilliers est largement soutenue par la Ville et la R�gion qui, ensemble, financent le site porte de la Chapelle � hauteur de 57 millions d?euros.

Je veux rappeler ici l?effort de la Ville qui ach�te le foncier et cofinance le b�timent avec la R�gion, soit un investissement total pour notre municipalit� de 36 millions d?euros.

J?en profite pour rappeler ce matin que l?�tat a ses responsabilit�s sur ce projet, quand on sait qu?il nous avait promis 450 millions d?euros pour Condorcet et qu?il n?a encore rien annonc� pour le financement du site porte de la Chapelle.

Nous attendons donc des engagements concrets pour que cette premi�re universit� transp�riph�rique puisse voir le jour.

En ce qui concerne le c�t� parisien, nous serons ravis d?accueillir d?ici cinq ans 33.500 �tudiants de licence sur le site porte de la Chapelle. Avec l?IUT de la Z.A.C. ?Pajol?, le p�le Clignancourt de l?universit� Paris 4 � quelques dizaines de m�tres de l� et les logements �tudiant entre ces deux secteurs, c?est un v�ritable quartier �tudiant qui va voir le jour.

De surcro�t, l?objectif de cr�er un campus ouvert au quartier et � ses habitants est enthousiasmant.

Je me r�jouis de la participation active de l?�tudiant de Paris, le Conseil, dans la concertation organis�e par la fondation Campus Condorcet, en lien avec plusieurs adjoints au Maire de Paris, dont, bien s�r, Didier GUILLOT, charg� de la vie �tudiante. Il est, en effet, essentiel d?associer les jeunes �tudiants � la d�finition du projet.

La municipalit� d?arrondissement sera attentive � ce que celui-ci soit con�u comme une ?uvre collective, tourn�e vers les �tudiants, leurs besoins et leur quotidien, mais aussi � en cr�er dans les quartiers de Paris et de Seine-Saint-Denis avec les particularit�s et l?identit� qui sont les leurs.

Nous esp�rons trouver dans le futur campus la concr�tisation et la meilleure synth�se possible des attentes de chacun.

J?aurai � nouveau le plaisir d?accueillir ce d�bat le 19 mai prochain au sein de la mairie du 18e.

Vous l?aurez donc compris, l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation � Paris, gr�ce � la d�termination de son Maire, Bertrand DELANO�, et de sa premi�re adjointe, Anne HIDALGO, sa premi�re adjointe charg�e de l?urbanisme, je l?ai bien dit, de Jean-Louis MISSIKA et de toute la municipalit�, r�pond aux ambitieuses exigences environnementales, sociales et urbaines que s?est fix�es notre municipalit� dans la concertation et le dialogue.

Pour l?ensemble des Franciliens, des Parisiens et pour ceux du 18e arrondissement, je suis tr�s heureux de ce volontarisme mis concr�tement en ?uvre.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Madame TISSOT, vous avez la parole.

Mme Claude-Annick TISSOT. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, vous affirmez favoriser l?�conomie et l?innovation en y consacrant une partie importante des efforts budg�taires de la Ville de Paris, mais j?ai envie de dire que comme � votre habitude, vos d�clarations d?intention sont fort prometteuses, mais, malheureusement, leurs mises en ?uvre souvent d�cevantes et, en tout �tat de cause, peu � la hauteur des enjeux.

Votre politique en mati�re d?innovation nous para�t, en r�alit�, truff�e d?�normes trous noirs et je prendrai comme premier exemple les Instituts de recherche technologiques.

Je m?associe d?ailleurs totalement aux propos tenus par mon coll�gue Pierre-Yves BOURNAZEL � ce sujet et je rappelle que dot�s de 2 milliards d?euros par l?�tat, les IRT sont des outils d?excellence, dont la finalit� premi�re est le d�veloppement industriel et des services, par le regroupement des capacit�s de recherche publique et priv�e en relation �troite avec les p�les de comp�titivit�.

L?IRT �tait donc, pour Paris, une formidable opportunit� d?assurer la visibilit� internationale de th�matiques parisiennes d?excellence et de se positionner sur de nouveaux march�s.

Or, une des conditions essentielles du succ�s de l?IRT supposait qu?une masse suffisante de moyens et de comp�tences soit mobilis�e sur le territoire parisien. Visiblement, le jury international n?a pas eu la m�me appr�ciation que vous de l?investissement soi-disant massif de la Ville de Paris en faveur de l?innovation. En effet, le 10 mai dernier, le jury n?a pas retenu le projet parisien.

Monsieur le Maire, cet �chec est particuli�rement r�v�lateur des insuffisances dont la Ville de Paris fait preuve dans le cadre du programme d?investissement d?avenir. La Ville de Paris ne pouvait pas se permettre d?�tre recal�e sur ce projet, quand on sait qu?avec la R�gion Ile-de-France, elle concentre 40 % de la recherche fran�aise.

Ce revers souligne votre incapacit� � saisir les formidables opportunit�s offertes par la politique men�e par le Gouvernement en direction de l?enseignement sup�rieur, de la recherche et de l?innovation.

L?investissement en faveur de l?innovation ne se r�sume pas, Monsieur le Maire, � une question politique : ce n?est pas une question de Droite ou de Gauche, c?est simplement un investissement d?avenir pour favoriser et p�renniser l?attractivit� de la Ville de Paris.

J?ajoute que partout ailleurs en France, les collectivit�s se sont mobilis�es sur ce projet. Elles ont compris que c?�tait une chance pour elles de donner un coup d?acc�l�rateur au d�veloppement scientifique et �conomique de leur territoire.

Jean-Marc AYRAULT � Nantes, Michel DESTOT � Grenoble, G�rard COLOMB � Lyon, Pierre COHEN � Toulouse, Dominique GROS � Metz l?ont tr�s bien compris et les projets d�velopp�s au sein de leur ville ont tous �t� retenus par le jury international. Alors pourquoi pas vous, Monsieur le Maire ?

Ils ont travaill� main dans la main avec l?Etat � l?op�ration Campus. Ils ont �galement apport� tout leur savoir-faire pour pr�senter des dossiers de grande qualit� aux appels d?offre du Grand emprunt. Pourquoi pas vous, Monsieur le Maire ?

Vous disposez pourtant de toutes les clefs, � savoir de nombreux projets parisiens innovants et des dotations de l?Etat les plus importantes en France. Cependant, pour des raisons purement id�ologiques, voire politiciennes, je le r�p�te, vous pr�f�rez rester � l?�cart de ce mouvement national et jouer avec l?avenir de Paris et de nos jeunes.

Monsieur le Maire, laissez-moi vous dire que vous �tes le seul en France � suivre cette strat�gie. Sachez que cette strat�gie d?ailleurs a un co�t pour la Ville de Paris. La derni�re �tude de la C.C.I.P. classe Paris en 15e position des grandes villes du monde, quant aux intentions d?investissement � dix ans.

Alors, vous dites aussi que la Ville finance le fonctionnement des p�les de comp�titivit� et certains de leurs projets collaboratifs pour un budget de 24 millions d?euros de 2008 � 2014.

Monsieur le Maire, subventionner le fonctionnement est une chose mais investir massivement dans ces p�les de comp�titivit� en est une autre. Et si l?on s?en tient � vos d�clarations, ce serait uniquement gr�ce � la Ville de Paris que des projets de recherche labellis�s par Cap Digital ont pu voir le jour, comme HD3D2 et non d?ailleurs HD33D comme c?est �crit de fa�on tout � fait �tonnante par erreur dans votre communication, ce qui prouve d?ailleurs que ce projet est mal connu de la Ville.

Monsieur le Maire, l?enveloppe totale d�di�e par l?Etat au financement des p�les de comp�titivit� a �t� fix�e � un milliard et demi d?euros sur trois ans, c?est-�-dire sur la p�riode 20092011. Et puisque vous parlez de Cap Digital, en parcourant son rapport de gestion pour 2010, vous constaterez que le montant de la subvention de Paris, Ville et D�partement, s?�l�ve � 270.000 euros, alors que celle de l?Etat s?�l�ve � 1.333.000 euros. Je pense que les chiffres parlent d?eux-m�mes sur la modestie de l?intervention de la Ville.

J?en profite d?ailleurs pour saluer l?excellence du travail r�alis� par l?Institut de la vision, situ� dans le 12e arrondissement et financ� par l?Etat, qui est l?un des plus importants centre de recherche int�gr� sur les maladies de la vision en Europe et qui d�veloppe des projets tr�s innovants, comme le projet Descartes qui vise � am�liorer les conditions de vie des malvoyants.

Beaucoup de ces projets de recherche sont d?ailleurs qualifi�s � titre des projets structurants par Medisem Paris R�gion, qui est le premier p�le de comp�titivit� mondial de haute technologie pour la sant� et les nouvelles th�rapies. Ce p�le est financ� � hauteur, je le rappelle, de 58 millions d?euros par le Fonds unique interminist�riel, et compte � ce jour 195 membres actifs, dont plus de 151 entreprises et 28 organismes de recherche.

Alors j?en terminerai sur deux points, si vous le voulez bien.

D?abord, vous �voquez l?appel � projet concernant le mobilier urbain intelligent. Votre communication omet seulement de pr�ciser qu?un appel � projet concernant le mobilier urbain intelligent a �t� lanc� par le Gouvernement, avec un engagement financier plus cons�quent. En effet, l?aide de l?Etat peut aller jusqu?� 40 % du projet, l� o� la Ville de Paris se contente de mettre � disposition des emplacements ou �ventuellement une avance remboursable via Paris innovation.

Quant � votre politique ?Open data? et j?en terminerai par l�, comme vous je trouve que c?est une tr�s bonne chose. J?ai d?ailleurs voulu me connecter sur le site cens� contenir plus de 2 millions de donn�es d�tenues par la Ville. Malheureusement, je n?ai pas pu y arriver, le message d?erreur suivant s?affichant � chacune de mes tentatives : ?Le site est peut-�tre temporairement indisponible, dit-on, r�essayez plus tard?.

Je dirai, Monsieur le Maire, que c?est finalement � l?image de votre politique en mati�re d?innovation.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ch�re Madame, il ne faut pas que le sectarisme vous aveugle, parce que sur l?Institut de la vision, Jean-Louis MISSIKA vous en dira un mot, mais c?est particuli�rement un dossier qui a �t� port� par la Ville de Paris. Je veux bien que vous d�molissiez tout ce qui vient de nous, mais il ne faut pas que cela vous oblige �, � ce point, ignorer la v�rit�.

Madame CHRISTIENNE, vous avez la parole.

Mme Odette CHRISTIENNE. - Merci, Monsieur le Maire.

J?essayerai de limiter mon propos sur le vaste projet de la recherche.

En 1878, Ernest Renan d�clarait : ?Celui qui se livre aux occupations de recherche a d?ordinaire tr�s peu de besoins, il en a cependant. Le s�jour � Paris lui est presque indispensable.? Ce propos a pu �tre lu par tous, projet� sur les murs de la Sorbonne les 5 et 6 mai 2011, lors de la manifestation Cit� Paris initi�e par Jean-Louis MISSIKA.

Travaillons donc pour que Paris du XXIe si�cle demeure un passage important pour tous les chercheurs en sciences dures comme en sciences humaines. Paris se doit d?�tre fid�le � M. de Sorbon et � son coll�ge, rappelons-le, ouvert pour les �tudiants indigents. Du XIIIe si�cle � aujourd?hui, la Sorbonne a �t� une r�f�rence et l?excellence intellectuelle doit �tre pr�serv�e.

Monsieur le Maire, en 2008, lors de votre communication sur le d�veloppement �conomique, l?innovation, la recherche et l?enseignement sup�rieur, vous souligniez les enjeux d�cisifs face � une concurrence des grandes m�tropoles mondiales.

Alors foin des classements suspects. Loin de la crise financi�re, vous incitiez � nous investir dans une d�marche volontariste et notre politique municipale entretient avec une volont� farouche de d�fendre le rayonnement de Paris en mati�re de recherche.

Ainsi, depuis 2008, Paris s?est largement investi pour que son campus soit � la hauteur de d�fis de la comp�tition internationale. Mais il y a le nerf de la guerre. Alors, nous regrettons que l?engagement pr�sidentiel d?une augmentation de 9 milliards d?euros se solde par un d�sengagement de fait, et massif, en particulier par le biais de la r�forme des universit�s, le financement �tatique �tant marqu� par une logique de retrait. 372 millions d?euros pr�vus au terme du contrat plan Etat-R�gion n?ont �t� � ce jour honor�s qu?� la hauteur de 125 millions d?euros, alors que la Ville de Paris a inject� 283 millions d?euros.

Et comment la Sorbonne pourrait-elle se positionner dans le projet, visant la cr�ation autour de cette Sorbonne d?un p�le de recherche de rang mondial, sans un investissement massif de la Ville de 46 millions d?euros pour sa r�novation dans le projet du Grand Quartier latin Sorbonne ?

La Ville contribue � c�t� des p�les de recherche et d?enseignement sup�rieur (PRES) � l?�mergence de projets strat�giques pour le d�veloppement des universit�s parisiennes et elle est impliqu�e dans le financement de la quasi-totalit� des nouveaux instituts scientifiques qui verront le jour en 2014.

Le partenariat avec la R�gion Ile-de-France pour le Campus Condorcet indique bien l?int�r�t port� � la dimension m�tropolitaine de l?enseignement et de la recherche. Mais si la municipalit� soutient, par exemple, le d�veloppement d?un nouveau cluster � Saclay, il ne doit pas �tre r�alis� au d�triment des autres p�les de recherche, et notamment ceux de Paris.

Nous insistons aussi sur l?insistance donn�e � Paris � l?accueil enrichissant d?�tudiants et de chercheurs �trangers. Entre 2008 et 2011, 500 chercheurs ont b�n�fici� des aides cr��es par la Capitale.

L?am�lioration des conditions de leur accueil participe de l?attractivit�, d?o� le d�veloppement de r�sidences dans le 13e, le 12e et le 18e, et 250 nouveaux logements dans la Cit� internationale universitaire seront cr��s gr�ce � l?accord d?�change foncier entre la Ville de Paris et l?Etat.

La recherche fondamentale ou appliqu�e est un atout majeur. D�bouchant sur des avanc�es technologiques, elle r�gle, qu?on le veuille ou non, les rapports de force territoriaux.

Rappelons �galement qu?� chaque �poque une avanc�e technologique a correspondu � l?�mergence d?un continent, d?une nation ou d?un peuple, et au basculement des dominances.

Certes, les technologies qui donnent le pouvoir devraient s?accompagner de consid�rations morales qui les transcenderaient et permettraient le progr�s de l?homme au-del� des retomb�es mat�rielles b�n�fiques pour beaucoup, mais cela nous diton est une utopie. Alors, faisons face au monde tel qu?il est sans pour autant d�sesp�rer.

En conclusion, Monsieur le Maire, les �lues r�publicaines socialistes se f�licitent de la politique conduite par la Ville en mati�re de recherche.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Monsieur TIBERI, vous avez la parole.

M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - Monsieur le Maire, j?interviens bri�vement puisque beaucoup de choses ont �t� dites, et bien dites, par les orateurs pr�c�dents : Mme TISSOT r�cemment, M. SAINT-ETIENNE tout � l?heure, et M. LAMOUR �galement ont rappel� des choses int�ressantes. Ils ont donn� des chiffres tr�s clairs.

C?est une communication int�ressante, Monsieur le Maire, je le dis, sur le plan g�n�ral de la politique de la Ville en la mati�re - M. LAMOUR y a r�pondu - avec des annonces int�ressantes, m�me insuffisantes, et positives de la Ville de Paris. Y a-t-il des points d?accord ? Bien s�r ! Tout ce qui est positif, nous l?approuvons et notamment - cela n?appara�t pas directement mais je l?approuve aussi totalement -, notre action commune pour que les locaux occup�s par l?agro concernent des universit�s et des �coles.

L?action en faveur de la Sorbonne, nous l?approuvons aussi, avec simplement un regret, d�s le d�but, en ce qui concerne les logements pour chercheurs qui �tait pr�vus dans le 5e, qui n?ont pas �t� retenus, et notamment pour l?�cole sup�rieure de physique et chimie.

Quelques regrets quand m�me - cela a �t� indiqu� mais j?y reviens.

Vous refusez d?avoir une action de coop�ration avec l?�tat. Je crois pourtant que c?�tait une action - je vais y revenir tout � l?heure - dans l?int�r�t des jeunes Parisiens.

Et vous critiquez - c?est un axe de votre politique -, vous critiquez totalement le Gouvernement en vous plaignant d?une baisse de l?effort de l?�tat en faveur des universit�s et de la recherche. C?�tait une contrev�rit� et je vais y revenir.

Mais je regrette aussi que vous n?ayez pas �voqu� - et cela aurait un peu expliqu� l?�tat d?esprit qui devrait r�gner ici - l?accord que j?avais eu l?honneur de signer avec un homme que vous connaissez bien, Jack LANG, avec le Recteur de Paris et le Pr�fet de R�gion de l?�poque, accord que j?avais sign� � un moment important, qui est le plan U3M.

C?�tait une premi�re. C?�tait la premi�re fois que la Ville de Paris s?engageait avec l?�tat, et que l?�tat s?engageait avec la Ville, avec des sensibilit�s politiques diff�rentes. C?�tait une volont� de tenir compte pour la premi�re fois, peut-�tre, de l?int�r�t g�n�ral et de l?int�r�t des �tudiants. C?�tait une avanc�e consid�rable, et je tiens encore aujourd?hui � remercier Jack LANG qui, par del� les convictions politiques, avait fait ce choix.

Cela engageait la Ville d?une mani�re prioritaire et d�cidait d?actions communes : c?�tait un v�ritable partenariat. Et vous ne le faites plus aujourd?hui, vous n?y faites plus r�f�rence, vous vous engagez dans un conflit avec l?�tat qui n?est pas bon pour les Parisiens, et en tout cas pour les jeunes.

Par ailleurs, vous critiquez la politique du Gouvernement.

On est en p�riode pr��lectorale, et on peut comprendre sans les approuver des critiques sur tel ou tel point de la politique, mais dire que l?�tat diminue l?effort pour les universit�s - et je vais �tre mod�r� dans mon propos - est simplement une contrev�rit�.

Page 2 de votre document, vous parlez de retrait, d?abandon. Mais comment peut-on dire une contrev�rit� pareille ? En p�riode de crise, de lutte contre la dette et les d�ficits, des efforts sont demand�s, des mesures difficiles sont prises pour assainir les finances de l?�tat.

Mais le budget des universit�s est celui qui a �t� totalement �pargn�. Il n?y a pas de d�parts � la retraite non remplac�s, et les cr�dits - ce qui est extraordinaire apr�s une progression consid�rable - augmentent de plus de 1 milliard d?euros par an. Alors dire qu?il n?y a pas eu d?efforts n?est pas conforme � la v�rit�.

Je ne rentre pas dans le d�tail. Cela a �t� dit sur le Plan Campus, sur le plan de relance dont b�n�ficiaient les universit�s en g�n�ral, et notamment les universit�s parisiennes, et sur le grand emprunt, dont deux grands PRES parisiens ont b�n�fici�. Je crois que c?est important, et cela a aussi �t� dit par MM. LAMOUR et SAINT-ETIENNE.

Quant au quartier latin, qui nous int�resse tous, il b�n�ficie de cet effort sans pr�c�dent - n�cessaire, l�gitime- mais sans pr�c�dent en faveur des universit�s et en faveur des grandes �coles.

Vous avez annonc� quelques mesures en ce domaine ; nous les approuvons. Elles sont modestes par rapport � l?effort de l?�tat mais nous les approuvons.

Mais vous ignorez l?effort consid�rable et justifi� de l?�tat : plusieurs milliards en ce qui concerne le fonctionnement et les investissements pour les universit�s et les grandes �coles.

Parlons de la biblioth�que Sainte-Barbe, qui a �t� un effort consid�rable ;

L?universit� de Censier, qui est sauvegard�e, et qui va �tre d�samiant�e et modernis�e ;

De Jussieu, qui va devenir une des plus grandes universit�s europ�ennes. Actuellement, nous en sommes � la moiti� de la restructuration : un milliard d?euros, Monsieur le Maire, un milliard d?euros ont �t� d�pens�s � juste titre pour cela, sans parler du grand emprunt ;

Les travaux pour le Coll�ge de France et l?�cole normale sup�rieure.

Le temps me manque pour aller plus loin. Je souhaiterais, en terminant, et en revenant � ce que je disais au d�but, que la Ville s?engage dans une politique de coop�ration et de partenariat avec l?�tat, et non pas de conflit, car il y va de l?int�r�t de la jeunesse de notre ville.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous confirme que les ministres socialistes �taient beaucoup plus ouverts et constructifs dans le partenariat avec la Ville. Par ailleurs, j?avais approuv� cette signature d?un accord entre vous et Jack LANG. Malheureusement, vous n?avez pas financ� un seul euro de cet accord. Il a fallu que notre �quipe le fasse � partir de 2001,� de tr�s bon coeur bien s�r.

La parole � Mme Laurence GOLDGRAB.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Merci, Monsieur le Maire.

Alors que l?�tat reste passif, et pire, ne respecte pas ses engagements, la Ville de Paris m�ne depuis 2001 une politique de justice sociale ambitieuse pour accompagner les �tudiants et se placer comme auteur majeur de la connaissance.

J?invite MM. LAMOUR et TIBERI, qui plaident pour un partenariat, comme il vient d?�tre rappel�, entre la Ville et l?�tat, � exiger que l?�tat respecte tout d?abord ses engagements.

En 2001, il y avait moins de 1.900 logements �tudiants dans tout Paris. Entre les ann�es 1960 et la fin des ann�es 1990, une seule r�sidence �tudiante avait �t� construite alors que le nombre des �tudiants dans la capitale avait consid�rablement augment�.

Entre 2001 et 2007, 3.800 logements �tudiants ont �t� financ�s. L?objectif de cette deuxi�me mandature est d?atteindre 4.000 logements suppl�mentaires, soit en tout 7.800 logements, et nous tiendrons nos engagements.

D?ici 2014, 10 % du parc de logement social a �t� consacr� au logement �tudiant, ce qui favorise d?ailleurs la mixit� dans le logement social.

D?autres que moi se sont r�jouis des efforts financiers de la Ville en faveur de la restauration scolaire et de la sant� des �tudiants. Mais ce n?est pas tout ! � l?heure des nouvelles technologies, la Ville s?engage toujours plus � faciliter la vie des �tudiants en favorisant la multiplication des espaces num�riques de travail, en leur ouvrant plus largement les espaces dot�s de WiFi et en proposant une carte multiservices groupant les acc�s aux biblioth�ques universitaires, la gestion des photocopies, et servant de mode de paiement dans les restaurants universitaires.

Enfin, notre Municipalit� s?est donn�e pour mot d?ordre de consid�rer les �tudiants comme acteurs de la ville en commen�ant par leur donner la parole sur les sujets qui les concernent.

D�s 2008, sous l?impulsion de son adjoint � la vie �tudiante, Didier GUILLOT, la Ville a relanc� son instance de d�mocratie participative �tudiante sous une forme tout � fait novatrice appel�e ?�tudiants de Paris, le conseil?, ce que Daniel VAILLANT a rappel� tout � l?heure.

Une plateforme Internet d�di�e � des rencontres permet ainsi annuellement aux �tudiants de donner leur avis et d?�mettre des propositions afin d?am�liorer leur quotidien ou d?anticiper leur avenir, et ce dispositif rencontre un franc succ�s.

Et ce n?est pas un hasard si pour 2011, la th�matique choisie a �t� le bien-�tre �tudiant. Favoriser l?acc�s aux soins, � un logement ind�pendant, g�rer le stress, la vie affective, mais �galement aider � trouver des lieux de restauration de qualit�, �quilibr�e et accessible avec un budget restreint sont autant de questions qui ont �t� d�battues cette ann�e par ?�tudiants de Paris, le conseil?, sans compter les questions culturelles. Un rapport sera d?ailleurs rendu � la Ville fin juin, et nous aurons donc l?occasion d?en reparler.

Pour toutes ces raisons, et compte tenu du d�lai qui m?a �t� imparti, je terminerai en f�licitant mes coll�gues adjoints Didier GUILLOT et Jean-Louis MISSIKA pour l?excellent travail qu?ils m�nent conjointement pour le bien-�tre des �tudiants � Paris et pour le d�veloppement de notre capitale comme territoire de connaissance et d?innovation.

Merci, Monsieur le Maire.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Bravo ! Et bravo � votre groupe d?avoir �t� particuli�rement exemplaire sur le temps. Vous transmettrez au pr�sident.

La parole est � M. LECOQ.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire, je vais t�cher d?�tre aussi exemplaire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, la communication que vous avez pr�sent�e aujourd?hui sur l?enseignement sup�rieur et la recherche t�moigne de votre volont� ind�niable de maintenir la vocation de Paris comme ville universitaire.

Nous nous retrouvons donc sur cet objectif, mais votre volont� ne prend pas suffisamment en compte les besoins d?universit�s du XXIe si�cle qui, il faut bien le reconna�tre, n?avaient que peu �volu� depuis les grandes r�formes des ann�es soixante et soixante-dix, il y a pr�s de 40 ans.

La concurrence que se livrent les grandes �conomies mondiales, rejointes maintenant par les �conomies �mergentes, se prolonge, nous le savons, sur le terrain universitaire et dans le monde de la recherche qui lui est li�.

Quelles que soient ses imperfections, le classement de Shanghai s?est impos� et leur rang conditionne pour beaucoup d?universit�s le flux d?�tudiants et le niveau des financements qu?elles re�oivent.

Dans ce contexte, les universit�s fran�aises doivent �voluer, se moderniser, se doter de moyens et d?�quipements nouveaux.

Elles devaient s?engager dans une marche forc�e pour rattraper des d�cennies de sous-investissement, notamment pendant les ann�es Mitterrand, tout en se dotant d?une nouvelle gouvernance leur permettant de supporter la comparaison avec les meilleures universit�s �trang�res.

Val�rie PECRESSE a eu depuis 2007 un r�le essentiel en leur conf�rant l?autonomie et en les dotant de moyens financiers consid�rables.

Ainsi, les universit�s fran�aises ont fait un pas de g�ant, mais dans cette course � l?excellence, tous les moyens comptent et doivent s?additionner sans restriction.

Monsieur le Maire, dans ce domaine plus que dans d?autres, nous travaillons pour les g�n�rations futures. En coop�rant beaucoup plus ensemble, l?�tat, la Ville et la R�gion peuvent vraiment faire ?uvre utile et permettre � Paris et � l?Ile-de-France de devenir une des r�gions universitaires et de recherche les plus importantes au plan international.

Les regroupements administratifs des universit�s parisiennes ayant eu lieu, il faut le traduire sur le plan immobilier. En r�duisant le nombre d?implantations des universit�s, non seulement nous all�geons leurs charges de fonctionnement, mais nous favorisons les synergies entre les laboratoires, les instituts et les lieux de rencontre.

A cet �gard, dans le 6e arrondissement, au-del� des grandes op�rations qui sont engag�es, il convient d?affecter prioritairement les locaux d�gag�s aux universit�s dont les principales implantations s?y trouvent d�j�.

A Paris II Assas, qui sera dot�e au printemps 2012, gr�ce au grand emprunt, d?un des premiers ?learning center? rassemblant professeurs et �tudiants et les dotant de restaurants et de salles d?�tudes suppl�mentaires, � Paris V qui doit r�cup�rer les locaux des Cordeliers actuellement occup�s partiellement par Paris VI ou � Sciences Po, situ�e � la lisi�re des 6e et 7e arrondissements.

La r�novation de la facult� de pharmacie doit s?engager dans les meilleurs d�lais et le centre de recherche qui lui est associ�, qui constituera une v�ritable cit� du m�dicament, peut �tre le point d?application d?une coop�ration tripartite renforc�e.

Enfin, le centre de recherche de Paris V, qui prendrait place dans une partie des locaux de l?ancienne clinique Tarnier rue d?Assas, est une bonne chose, mais ne faut-il pas en profiter pour le compl�ter par des logements pour chercheurs, dont Paris manque cruellement ?

Dans ce domaine comme dans d?autres, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, c?est le pragmatisme qui doit guider nos pas.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Je dois reconna�tre que votre groupe aussi, gr�ce � vous notamment, a respect� son temps de parole.

Je donne maintenant la parole � M. Jean-Louis MISSIKA et M. Didier GUILLOT pour conclure ce d�bat. Vous penserez l?un et l?autre � r�pondre aux trois v?ux qui ont �t� d�pos�s par le groupe U.M.P.P.A.

Il y en a trois. C?est peut-�tre M. GUILLOT qui est concern� par les deux autres, vous vous �tes certainement concert�s avant.

Jean-Louis MISSIKA ?

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, au nom de la 2e Commission. - Absolument.

Mes chers coll�gues, d?abord, merci pour votre assiduit� et l?int�r�t des diff�rentes interventions. Je dois dire que beaucoup de choses ont �t� exprim�es.

Ce qui me para�t essentiel, c?est au moins un �l�ment partag� par tous : l?importance de l?investissement dans l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation pour l?avenir de Paris, aussi bien pour son avenir scientifique que pour son avenir �conomique.

Alors, c?est vrai qu?il y a un c�t� st�r�otyp� dans les interventions souvent, avec chacun qui va dire que le sujet est tellement important que l?on devrait d�passer les clivages politiques et, une fois qu?il a dit cela, il revient dare-dare aux clivages politiques et il critique soit l?�tat, soit la politique municipale, suivant la position qu?il occupe dans cette assembl�e.

Je voudrais juste dire que moi aussi, je consid�re que ce sujet est beaucoup trop important pour une approche purement politicienne, que l?avenir de Paris est en jeu et que son avenir se joue notamment dans la capacit� de l?ensemble des acteurs publics de coop�rer, l?�tat, la Ville et la R�gion notamment, mais m�me au-del�, un certain nombre d?entreprises et quelques banques d?origine publique ; je pense notamment � la Caisse des D�p�ts.

Premi�re remarque, j?ai �t� tr�s surpris de la posture choisie par le groupe U.M.P.P.A. sur le fait que nous refusons de travailler avec l?�tat. Je ne sais pas o� vous �tes all�s chercher cela, mais c?est faux. Quand l?�tat travaille, nous travaillons avec lui. Il arrive qu?il ne travaille pas ou qu?il fasse semblant de travailler, mais quand il travaille, nous travaillons avec lui. Je vais prendre un seul exemple : l?accord que nous avons pass� avec l?�tat et la cit� universitaire sur C.I.U.P., qui est un accord historique, qui a demand� des n�gociations acharn�es, pilot�es notamment par mon coll�gue Didier GUILLOT, montre que lorsqu?il y a de la bonne volont� et du pragmatisme du c�t� de l?�tat, une coop�ration est possible, mais ce n?est pas le seul sujet sur lequel nous travaillons avec l?�tat.

Sur les p�les de comp�titivit�, le fonds unique d?investissement est cofinanc� par l?�tat, la R�gion et la Ville de Paris sur les projets parisiens.

J?en profite pour dire � Mme TISSOT qu?elle confond, d?un c�t�, l?investissement de l?�tat avec des cr�dits de fonctionnement de la Ville pour comparer des centaines de milliers d?euros avec des millions d?euros. En r�alit�, la Ville de Paris a engag� en investissement 24 millions d?euros sur les projets port�s par les p�les de comp�titivit� dans le cadre des F.U.I. Bien �videmment, cette somme est int�rieure � celle mise par l?�tat, mais je signale que nous sommes le D�partement qui investit le plus dans les projets port�s par les p�les de comp�titivit� et je ferai juste une comparaison avec l?investissement du D�partement des Hauts-de-Seine qui est de z�ro euro. On voit bien la diff�rence qu?il y a entre les diff�rents d�partements de la R�gion Ile-de-France.

Deuxi�me remarque, je m?aper�ois que Jean-Fran�ois LAMOUR fait des progr�s. Au d�but, il disait que le milliard n?existait pas. Maintenant, il dit : ?il y a de l?argent, mais cela ne fait pas un milliard?. Faites travailler un peu plus votre calculette, Monsieur le Pr�sident, je suis convaincu que vous arriverez au milliard et pour r�pondre � votre v?u, j?ai pr�par� avec les services de la Ville un petit document qui vous est distribu� et qui montre que l?argent que nous signalons comme �tant un argent investi a �t� effectivement investi.

Je note que vous nous reprochez de m�langer cr�dits de fonctionnement et cr�dits d?investissement. Je vais r�pondre � ce point tr�s pr�cis�ment. Les cr�dits de fonctionnement d?une Ville comme Paris, qui n?investit pas, qui n?est pas oblig�e d?investir dans la recherche et l?universit�, sont essentiellement consacr�s au financement de la recherche : ?Research in Paris?, ?Emergence?, le financement des salaires des chercheurs de l?E.S.P.C.I. Il est �vident que nous sommes dans de l?investissement dans la recherche et non pas dans un cr�dit de fonctionnement banal.

Je vous signale que le grand emprunt, les investissements d?avenir sont calcul�s comme �tant de l?investissement, alors qu?en r�alit�, il s?agit �galement de financement de la recherche.

Il ne faut pas confondre la comptabilit� publique avec la question de savoir � quoi sert effectivement cet argent et l?argent que nous investissons en fonctionnement est un argent qui finance de la recherche et qui, donc, peut-�tre comptabilis� comme un investissement d?avenir et � l?int�rieur du milliard.

Alors, vous vous interrogez �galement sur - comment appelez-vous cela - l?autre milliard.

Je vais vous donner quelques exemples. Apr�s tout, je crois que c?est int�ressant de rentrer dans le fond de la discussion. Lorsque nous faisons le plan P�pini�res, pour un certain nombre de sites, nous avons un co-investissement de la R�gion, nous avons un co-investissement de la Caisse des D�p�ts, nous avons un co-investissement d?un certain nombre de fonds europ�ens.

Pour les 51 millions d?euros que repr�sente l?investissement de la Ville de Paris, nous avons 15 millions d?euros d?investissement de la R�gion, 15 millions d?euros d?autres investissements. On a un effet de levier d?1,76 et donc on est dans quelque chose qui est extr�mement positif.

C?est pareil sur ?Paris Innovation Amor�age? qui est un accord que nous avons pass� avec Oseo : pour un euro mis par la Ville de Paris, il y a un euro mis par Oseo.

En plus, vous ne pouvez pas dire une chose et son contraire. Nous cherchons ces partenariats, nous construisons ces partenariats avec la Caisse des d�p�ts, avec l?�tat, avec la R�gion et, simultan�ment, vous dites : ?Vous jouez tout seuls dans votre coin et vous ne participez pas � des projets coop�ratifs?.

Je vais vous donner un dernier exemple de coop�ration que nous menons avec le Recteur de l?Acad�mie de Paris, il porte sur le projet d?Institut Pierre-Gilles de Gennes que nous souhaitons installer rue Jean-Calvin, dans un b�timent qui fera l?objet d?un �change entre la Ville et l?�tat. Nous �changerons ce b�timent de la rue Jean-Calvin contre le b�timent de la rue Garanci�re.

Et donc, l� aussi, nous travaillons en concertation permanente avec le repr�sentant de l?�tat sur un projet scientifique de tr�s haut niveau.

Je vais dire quelques mots �galement � mon coll�gue M. SAINT-ETIENNE qui a dit : ?O� est le grand projet ??

Je voudrais juste rappeler bri�vement quelle est la strat�gie que nous menons (bien qu?il ne soit pas l�, je vais lui r�pondre) en la mati�re.

D?une part, nous voulons qu?il y ait deux ou trois grandes universit�s de recherche pluridisciplinaires, sur la place de Paris. De ce point de vue, il y a une vraie diff�rence entre notre politique et celle de l?�tat, puisque l?�tat a dit : ?La science au Sud et les sciences sociales au Nord.?

Nous disons qu?il n?est pas possible aujourd?hui de s�parer la science dure des sciences sociales, il faut raisonner par universit�s pluridisciplinaires, c?est la raison pour laquelle nous militons pour qu?il y ait des sciences sociales � Saclay et pour qu?il y ait des sciences dures sur le Campus Condorcet.

A part cela, nous avons li� cette politique de financement de la recherche et de l?universit� � l?id�e que Paris, en tant que ville, doit �tre un territoire d?innovation.

C?est pour cela que nous avons cr�� le laboratoire Paris R�gion Innovation, la Ville doit organiser la coop�ration autour de l?innovation ouverte, doit organiser l?accueil de jeunes entreprises innovantes, doit utiliser le levier de la commande publique - et Dieu sait s?il est important pour une ville comme Paris pour mettre en ?uvre l?innovation et pour aider les jeunes entreprises innovantes � faire la preuve de leur concept.

La Ville doit �galement faire savoir tout cela pour attirer les talents, permettre la cr�ation gr�ce � ces contacts incessants entre chercheurs, artistes, entrepreneurs et le grand public, parce que, de ce point de vue, nous souhaitons que le public parisien puisse �tre partie prenante de cette politique d?innovation.

C?est l� l?int�r�t des appels � projet d?exp�rimentation que nous lan�ons comme l?appel � projet mobiliers urbains intelligents, parce que nous faisons d?un acteur qui pour nous est essentiel, c?est-�-dire l?usager, l?un des partenaires qui doit porter un jugement sur l?int�r�t de l?innovation.

Cela me permet de r�pondre � mon coll�gue Jacques BOUTAULT que, bien �videmment, il faut faire la part entre le gadget, le support publicitaire et l?objet v�ritablement innovant et c?est justement � cela que sert l?exp�rimentation.

J?en viens maintenant � la question de l?engagement ou du d�sengagement de l?�tat, un dernier mot bri�vement pour dire qu?il y a beaucoup de confusion sur la question du Plan Campus. M�me un �conomiste aussi brillant que Christian SAINT-ETIENNE se prend les pieds dans le tapis, lorsqu?il parle d?investissement � propos d?une dotation en capital.

Je voudrais quand m�me remettre les choses un tout petit peu au clair sur le sujet.

Le Plan Campus est une dotation en capital, ce qui veut dire que cette dotation en capital ne peut pas �tre utilis�e. Ce sont les int�r�ts de cette dotation qui peuvent �tre utilis�s.

Alors, on va poursuivre un peu : pour qu?il y ait une v�ritable dotation en capital, il faut que le capital soit vers� � la fondation ou � l?�tablissement public, or, aujourd?hui, o� est l?argent du Plan Campus ? Il est � Bercy, il est au minist�re des Finances, il n?est pas dans les fondations et il n?est pas dans l?�tablissement public. Donc, il ne s?agit pas d?une dotation en capital, c?est une pseudo-dotation en capital.

Maintenant, est-ce que ce capital est investi dans des obligations pour d�gager un int�r�t ? Pas du tout. Bercy a dit, � juste titre d?ailleurs : ?Puisque cet argent est chez moi, je ne vais quand m�me pas emprunter des bons du Tr�sor, donc je vais verser des pseudo-int�r�ts?, puisque ces int�r�ts n?existent pas.

Nous sommes face � une subvention parfaitement classique de l?�tat, en direction des universit�s, et non pas face � une dotation en capital qui g�n�re des int�r�ts.

D?autre part, le fait que les fondations n?aient pas acc�s � cette dotation en capital les emp�che de placer cet argent l� o� elles le veulent, ce qui est la d�finition m�me de la dotation en capital. Si nous �tions dans une situation o� les fondations pouvaient acheter, par exemple, des obligations d?�tat allemandes et non pas des obligations d?�tat fran�aises, oui, nous serions dans un sch�ma correspondant � cela. Aujourd?hui, ce n?est pas du tout le cas.

J?ajoute, dernier �l�ment, que Mme P�CRESSE a attendu quatre ans, de 2007 � 2011, avant d?annoncer la r�partition de ces pseudo-dotations en capital aux diff�rentes entit�s P.R.E.S. de Paris, ce qui veut dire que z�ro euro, je dis bien z�ro euro, a �t� vers� aujourd?hui au titre du Plan Campus aux universit�s parisiennes.

Z�ro euro !

J?ajouterai que la probabilit� que ce z�ro euro dure jusqu?� avril 2012 est tout de m�me tr�s forte.

Cela veut dire tout de m�me que nous aurons une situation assez surr�aliste? Monsieur LAMOUR, votre r�action montre que j?ai tap� juste.

Cela signifie concr�tement, lorsque l?on nous parle de ces 5 milliards de dotation en capital, que ce n?est pas une dotation en capital, qu?il n?y a pas d?int�r�ts et que la Ville de Paris et les universit�s parisiennes ont touch� z�ro euro de cet argent, jusqu?en avril 2012.

Voil� la r�alit�, laissez-moi terminer s?il vous pla�t.

Voil� la r�alit� du Plan Campus, qui est de la pure poudre aux yeux.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tout � fait, d?autant que l?on ne peut pas � la fois nous reprocher de faire moins que l?�tat lorsque l?on voit que l?�tat, sur le Plan Campus, c?est z�ro, alors que, nous, on agit r�ellement, ce n?est pas bidon.

Bien s�r que ce sera r�p�t�, j?esp�re bien.

Monsieur GUILLOT, vous avez la parole.

M. Didier GUILLOT, adjoint, au nom de la 2 Commission. - Monsieur le Maire, je prends le relais en parlant �galement du Plan Campus, mais sous un autre angle.

Sur le Plan Campus, pour information, Jean-Louis MISSIKA et moi avons r�uni l?ensemble des pr�sidents d?universit�s et des grandes �coles 10 jours apr�s notre entr�e en fonction en avril 2008. Il est d?ailleurs ressorti de cette r�union qu?il fallait mettre le paquet sur la vie �tudiante et que toutes les universit�s et les grandes �coles ainsi que les op�rateurs, le C.R.O.U.S. en particulier, avaient un certain nombre de projets dans les cartons, int�ressants � financer.

Entre ce moment et la premi�re r�union � laquelle l?�tat nous convie pour parler de la question de la vie �tudiante sur le Plan Campus, le 16 juin prochain, il s?est d�roul� plus de trois ans sans que l?�tat nous convie � la moindre r�union pour parler du Plan Campus.

Je veux bien que l?on cr�e des synergies, je n?attends que cela, en tout cas on en a cr�� une belle sur la Cit� Internationale, mais, en la mati�re, c?est � l?�tat de prendre la main.

On attend toujours, Jean-Louis MISSIKA et moi, d?�tre invit�s � participer � une r�union sur le d�roulement et la mani�re dont on peut travailler ensemble sur le Plan Campus, ce n?est tout de m�me pas � nous de le faire en la mati�re. Ce serait compl�tement aberrant.

Vous avez r�ussi � le faire avec un certain nombre d?autres collectivit�s locales. Pourquoi effectivement pas � Paris ? J?ai une petite id�e, � savoir que c?est li� � des ambitions, r�gionales, en l?occurrence.

Je trouve cela tr�s dommage parce que je trouve que, effectivement, on a perdu beaucoup de temps en la mati�re.

Vous voyez dans le document consacr� aux P.I.P.P., dont Jean-Louis MISSIKA parlait, qu?en mati�re d?investissement sur la vie �tudiante, nous sommes tr�s en retard par rapport � ce que l?on pensait d�velopper et � ce que l?on pensait investir dans cette mandature, parce que les projets en mati�re de vie �tudiante sont forc�ment li�s � des op�rateurs qui sont la Cit� Internationale, qui sont le C.R.O.U.S., qui sont les universit�s et l?on ne peut pas les faire � leur place.

On ne va pas faire un restaurant universitaire � la place du C.R.O.U.S., on peut les accompagner, mais pas tant qu?ils n?ont pas de projet d�velopp�. Ils n?en ont pas eu, parce que le Plan Campus a pris trois ans de retard? donc, je le regrette ! Peut-�tre que cela marchera mieux dans deux ans, mais il y a eu effectivement beaucoup de temps perdu et, vraiment, ce n?est certainement pas de notre fait parce que nous, nous avons fait preuve de volontarisme en la mati�re.

Sur la question du logement, l� aussi, je trouve tr�s int�ressant de rappeler ce qu?a rappel� Laurence GOLDGRAB : lors de la conf�rence logement, durant laquelle d?ailleurs la Ville de Paris n?a pas �t� invit�e � parler, pas plus que la R�gion, alors m�me que nous sommes les deux collectivit�s locales qui investissent, de tr�s, tr�s loin, le plus en mati�re de logement �tudiants, mais �videmment, l� aussi, particularit� r�gionale, nous n?avons pas le droit de nous exprimer l�-dessus, et je vais donc le faire ici !

On nous annonce comme une grande ambition le fait d?avoir au moins 10 % du logement social r�serv� aux jeunes et apprentis. En tout cas, c?�tait l?annonce, mais moi, je pr�cise que, pour la Ville de Paris, 4.000 logements �tudiants, 3.000 logements jeunes travailleurs, dont 30 % sont pour les �tudiants, et 500 logements chercheurs, cela fait plus de 18 % du logement social consacr� au logement jeunes.

Vous nous dites : ?Il faut toujours faire plus ! Il faut toujours faire plus ?, mais en m�me temps, l?Etat donne toujours moins pour le financement du logement social. Or, le logement �tudiants, comme le logement jeunes travailleurs, comme le logement chercheurs, sont financ�s sur les cr�dits de logements sociaux, vous le savez tr�s bien, donc tout cela n?a strictement aucun sens. Effectivement, on ne veut pas, en mati�re d?investissement, non plus recr�er un ghetto �tudiant et l?id�e est bien de faire de Paris une ville campus, m�me si nous avons effectivement deux quartiers privil�gi�s que sont le 13e arrondissement et le Nord-est parisien, autour duquel se construiront la moiti� des logements �tudiants dans ces deux mandatures.

Je vais en venir maintenant aux v?ux.

Le premier v?u sur les bourses.

L?Etat �tant l?acteur num�ro un sur les bourses, ce n?est pas notre comp�tence du tout, et je suis tr�s content que l?Etat ait avanc� sur le dixi�me mois de bourse, gr�ce d?ailleurs � la pression extr�mement forte du principal syndicat �tudiant, mais ce n?est pas de notre comp�tence. Or, vous nous demandez l�, nous, d?augmenter la bourse � 1.800 euros et donc de faire en sorte que la bourse � taux 0 % soit sup�rieur � la bourse � taux 1 %. Excusez-moi, il y a un petit d�calage et cela me para�t un petit peu compliqu� � mettre en ?uvre !

En revanche, moi, je pr�cise les choses : nous avons un conseil, ?Etudiants de Paris - Le Conseil?, qui vient de travailler pendant six mois sur les questions de sant�. D?ailleurs, ils mettent en valeur les besoins en mati�re de handicap et le centre de sant� que nous allons cr�er rue des Quatrefages. L� aussi, on attend le reste du tour de table mais nous avons mis l?investissement sur la table.

Sur ce conseil, je ne peux pas d�voiler l?id�e qu?ils vont sortir, puisque le rapport sera rendu le 7 juin. N�anmoins, il y a beaucoup de pistes extr�mement int�ressantes sur le logement, sur la restauration et sur la sant�. Sur le logement, je pense que l?on s?appuiera sur un certain nombre de ses propositions pour, ensemble, et c?est un gros travail, faire �voluer le syst�me des bourses pour qu?il soit un peu plus li� � la question du logement.

Sur la question des initiatives �tudiantes, de la M.I.E. et du ?Labo 13?, d?abord, je veux r�pondre � Mme FOURNIER et lui dire qu?en mati�re �ducative, si nous avons choisi de faire en sorte que la premi�re antenne de la M.I.E. ouverte dans cette mandature soit d�di�e au d�veloppement durable, aux solidarit�s internationales et au commerce �quitable, c?est bien justement pour ?booster? l?initiative sur ce terrain. D?autres viendront ensuite, mais je trouve que c?est un outil et je vous invite, chacun, � aller le visiter. Je proposerai d?ailleurs � la 2e Commission d?organiser une visite pour les �lus parce que c?est un lieu vraiment tr�s r�ussi. Donc, vraiment, l?effort est extr�mement important sur ces sujets-l� et des initiatives sont d�j� prises en lien avec le C.R.O.U.S., en particulier sur la question du bio.

Je veux maintenant revenir sur le fond du dossier sur la M.I.E. Dans ce v?u, on demande aux associations �tudiantes de rendre des comptes et de fournir des rapports d?activit�, alors m�me qu?elles ne sont pas financ�es par la Ville. Excusez-moi, mais, en droit, cela me para�t un petit peu compliqu� ! D?ailleurs, aucune Maison des associations ne fait cela, donc je ne vois pas pourquoi ce que l?on ne demande pas aux M.D.A. devrait �tre demand� � la M.I.E. ? Au nom de quelle exigence peut-on le faire ?

Sur le rapport d?activit�, je veux bien faire amende honorable, nous ne l?avons effectivement pas fait. Je dis qu?on va le faire et je pr�cise tr�s clairement qu?on le fera � l?occasion de chaque anniversaire de la .M.I.E., qui a lieu le 21 juin, qui est un moment festif et tr�s agr�able. Donc, nous ferons effectivement un rapport d?activit� de la M.I.E. ; la M.I.E. qui travaille avec l?ensemble des associations, aussi bien des universit�s que de grandes �coles, et je ne vois pas pourquoi on vient ici chercher � opposer ces deux mondes. En mati�re de cr�ativit� et de projets, je peux vous dire que l?essentiel des projets sont port�s par les universit�s comme les grandes �coles. Dans le monde de l?audiovisuel, d?ailleurs, beaucoup d?�coles - je ne sais pas � laquelle vous pensiez, Monsieur MENGUY -, mais en tout cas, beaucoup d?�coles sont tr�s pr�sentes � la fois dans le festival ?Ici et demain? et autour des initiatives prises � la M.I.E., notamment � la M.I.E. des Tournelles, autour de la question des m�dias �tudiants.

Donc, l�, je ne comprends pas du tout cette assertion.

Au contraire, les deux M.I.E. aujourd?hui sont le lieu, mais un lieu extraordinaire pour cela, qui permet de cr�er des passerelles entre le monde de l?universit� et des grandes �coles, puisqu?il s?agit de favoriser des projets, et des projets qui sont justement port�s par les associations de toute origine.

Pour r�pondre � ce que Mme FOURNIER a dit sur la question de la culture, les politiques en la mati�re ne sont effectivement, � Paris, pas des politiques vis-�-vis du public �tudiants mais vis-�-vis du public jeunes. Ce qu?a pu faire Bruno JULLIARD, comme mon coll�gue, le charg� de la culture, ce sont des politiques g�n�rales ; je pense notamment � un tr�s bel �quipement, l?espace Fleury Goutte d?Or dans le 18e, qui permet de favoriser les pratiques amateurs de l?ensemble des jeunes et pas seulement des �tudiants.

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est l?espace Barbara, je crois.

M. Didier GUILLOT, adjoint, rapporteur. - L?espace Barbara Goutte d?Or, voil�.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il vaut mieux l?appeler Barbara.

M. Didier GUILLOT, adjoint, rapporteur. - C?est vrai, excusez-moi !

Sur la question des restaurants universitaires, nous allons favoriser le bio et je pr�cise que nous sommes en cours de n�gociation avec le C.R.O.U.S. pour une convention Ville de Paris et C.R.O.U.S. et que cette dimension sera tr�s importante. Mais, je veux dire, l� aussi, en termes de volontarisme, l?engagement extr�mement fort de la Ville de Paris et de ses services d?ailleurs, pour trouver des solutions sur le site de Paris 7 o�, l�, il y a eu un vrai retard.

Je pr�cise d?ailleurs, pour terminer, que, sur toutes ces questions, l?engagement des associations �tudiantes et des syndicats, qui sont tr�s pr�sents dans l?association de la M.I.E., a �t� extr�mement fort sur ?Etudiants de Paris - Le Conseil?, avec beaucoup de propositions, d?ores et d�j� mises en ?uvre, sur l?insertion professionnelle ; je pense notamment au forum des jeunes dipl�m�s qui est un moment o� la Ville favorise la rencontre entre les �tudiants et les entreprises, les employeurs. Je pense aussi � la question des stages.

Je ne doute pas que ce qui va sortir le 7 juin sera � nouveau extr�mement riche. Je pr�cise que les solutions propos�es par les �tudiants ont cet int�r�t qu?elles sont prises en compte par la Ville de Paris, ce qui est normal, mais �galement par l?ensemble des partenaires ; je pense aux universit�s, qui ont mis le paquet l?ann�e derni�re et sont pr�tes � le faire encore� � nouveau, mais �galement au C.R.O.U.S., qui est un partenaire fiable pour peu que l?Etat lui donne les moyens d?avancer aussi vite qu?on le souhaiterait nous aussi.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Merci donc � Jean-Louis MISSIKA et Didier GUILLOT. Continuez, parce que c?est un sujet essentiel.

Si je vous ai bien compris tous les deux, l?avis de l?Ex�cutif sur chacun des trois v?ux du groupe U.M.P.P.A. est d�favorable, n?est-ce pas ?

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, rapporteur. - C?est un document qui r�pond au v?u et donc nous souhaitons que le v?u soit retir�. S?il n?est pas retir�?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Entre tes souhaits et ce que fait l?U.M.P.P.A., il faut que tu t?habitues ! C?est toujours assez dr�le ! Les communications ne sont pas soumises au vote, mais il y a les v?ux des groupes.

Nous allons passer au vote du v?u n� 1 du groupe U.M.P.P.A. qui, � ma connaissance, est maintenu ? Oui. Et qui a un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 1, d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 2, d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 3, d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Mai 2011
Débat
Conseil municipal
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