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18 - 2011, VI - Question d’actualité posée par M. Georges SARRE, conseiller non-inscrit, à M. le Maire de Paris, relative au Revenu de Solidarité Active à Paris.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d?actualit� pos�e par M. Georges SARRE, conseiller non-inscrit.

Vous avez la parole, Monsieur SARRE.

M. Georges SARRE. - Monsieur le Maire, ?le R.S.A. est le cancer de la soci�t� fran�aise?, tel est le diagnostic qu?a livr� Laurent WAUQUIEZ sur BFM TV le 8 mai dernier. M. WAUQUIEZ veut faire travailler ceux qui cherchent un travail et qui ne trouvent pas de travail.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ecoutez aussi les non-inscrits !

M. Georges SARRE. - Cette logique politique est digne de Ionesco. Avec M. WAUQUIEZ, un allocataire du R.S.A. travaille. Or, l?on est allocataire du R.S.A. quand on ne travaille pas. Donc, avec M. WAUQUIEZ, quelqu?un qui ne travaille pas, travaille ! Ne cherchez pas, chers coll�gues, le th��tre de l?absurde appartient naturellement � tous, m�me aux Enarques normaliens. Les quelque 65.000 allocataires du R.S.A. � Paris sont d?ailleurs pri�s d?applaudir.

On attendait plut�t du ministre des Affaires europ�ennes qu?il d�nonce le cancer du pacte d?aust�rit� europ�en, qui va multiplier les ch�meurs et donc les allocataires du R.S.A, qu?il s?insurge contre les d�localisations et les fermetures d?entreprise et qu?il lutte contre un euro trop fort, boulet au pied de notre comp�titivit� et donc de notre emploi.

Je vous pose la question : pouvons-nous tol�rer cette orientation, la stigmatisation de ceux que le capital financier mondialis� a d�j� frapp�s est-elle acceptable ? Je pense que ce n?est pas le cas de notre Municipalit�.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Georges SARRE.

La parole est � Mme Olga TROSTIANSKY.

Mme Olga TROSTIANSKY, adjointe. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je remercie Georges SARRE d?avoir port� au d�bat de notre Assembl�e cette lamentable pol�mique lanc�e par le Gouvernement, selon une proc�dure connue, qui consiste � tenir des propos tr�s outranciers pour voir quelle r�action ils suscitent, reculer en cas de pol�mique, puis revenir � la charge, jusqu?� ce que les protestations ne soient plus audibles.

Sur le R.S.A., le Gouvernement, par la voix de Laurent WAUQUIEZ, tente de mani�re extr�mement choquante de faire croire que l?assistance et l?assistanat, c?est la m�me chose, que les allocataires du R.S.A. sont des profiteurs qu?il faudrait contraindre un peu plus.

Ces propos d�forment bien s�r compl�tement la r�alit�, puisque les allocataires sont soumis � une logique de droits et de devoirs, et que tous et toutes doivent accomplir des d� marches d?insertion sociale et professionnelle.

Monsieur le Maire, les allocataires signent un contrat d?insertion avec le D�partement. Ce contrat engage les deux parties, car la collectivit� a aussi des devoirs envers l?allocataire, un devoir d?assistance en lui donnant les moyens de sa survie, un devoir d?accompagnement en l?aidant � r�soudre ses difficult�s sociales et en l?aidant � retrouver un emploi.

Les propos de Laurent WAUQUIEZ tentent de dissimuler le dramatique �chec du Gouvernement en mati�re d?emploi. Plut�t que d?imposer aux allocataires des heures de travail d?int�r�t g�n�ral, le Gouvernement serait plus inspir� de leur donner les moyens de retrouver du travail, en dynamisant un march� du travail compl�tement atone et en donnant les moyens � P�le Emploi de fonctionner correctement.

Rappelons-le, � Paris, chaque conseiller emploi doit suivre plus de 200 personnes en m�me temps. Est-ce l� un service public de qualit� ?

La triste r�alit� sur laquelle est fond�e le R.S.A., c?est que le march� du travail n?est plus en mesure de fournir des emplois � temps plein et correctement r�mun�r�s. Les allocataires du R.S.A. doivent se contenter de miettes d?emploi, leur maigre salaire s?additionnant � l?allocation R.S.A. sans pouvoir les faire sortir de la pauvret�.

Quand l?allocataire parvient � reprendre un emploi � temps plein, il peut se transformer en travailleur pauvre.

Pour les jeunes, la classe d?�ge la plus touch�e par la pauvret�, le Gouvernement ne propose qu?un R.S.A. au rabais, presque impossible � toucher tant ses conditions sont exigeantes, � savoir avoir travaill� deux ans lors des trois derni�res ann�es.

A Paris, quelques dizaines de jeunes en b�n�ficient ! Quel succ�s !

Monsieur le Maire, je terminerai par une note positive : notre assembl�e vote chaque ann�e � l?unanimit� le P.D.I., Programme D�partemental d?Insertion, signe qu?il y a un consensus � Paris pour se f�liciter de l?action du d�partement dans l?accompagnement des allocataires du R.S.A.

Mes derniers mots, Monsieur le Maire, seront pour les travailleurs sociaux du D�partement qui, au quotidien, sont confront�s aux difficult�s des allocataires et qui les accompagnent avec efficacit�.

Je pense pouvoir leur adresser mes plus chaleureux remerciements au nom du Conseil de Paris.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, mes chers coll�gues.

Nous passons au Conseil g�n�ral.

Mai 2011
Débat
Conseil municipal
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