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15 - 2011, III - Question d’actualité posée par le groupe Communiste et élus du Parti de Gauche à M. le Maire de Paris, relative au blocage du programme de logements sociaux, boulevard de la Tour-Maubourg (7e).



M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d?actualit� pos�e par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche.

La parole est � M. Ian BROSSAT.

M. Ian BROSSAT. - Merci, Monsieur le Maire.

Si la partie droite de l?h�micycle me permet de poser ma question, vous allez voir qu?elle va vous plaire : ma question porte effectivement sur une question qui vous int�resse beaucoup, c?est la question du logement social dans notre Capitale.

Nous le savons, le logement est le probl�me n� 1 pour une grande majorit� de Parisiennes et de Parisiens.

C?est dans ce cadre, parce que nous en sommes conscients, que notre municipalit�, avec l?appui de notre groupe, a d�velopp� une politique en mati�re de logement social, fond�e sur deux principes. Le premier, c?est d?acc�l�rer la production de logements sociaux. Nous avons vot� lors de notre programme local de l?habitat une proportion de 6.000 nouveaux logements sociaux chaque ann�e. Le deuxi�me pilier est le r��quilibrage du logement social sur le territoire parisien, avec l?objectif - et mon groupe y est particuli�rement attach�- de faire aussi du logement social � l?Ouest de Paris.

Nous le savons, vous le savez aussi bien que nous � droite de cet h�micycle, lorsque nous avons l?ambition de faire du logement social � l?Ouest, nous nous heurtons � des oppositions, � des obstacles assez consid�rables.

On se souvient par exemple que Jean-Fran�ois LAMOUR avait os� dans ?Le Parisien? du 25 mai 2010 un bien curieux amalgame entre d�linquance et b�n�ficiaires de logements sociaux.

C?est quand m�me incroyable que vous vous �nerviez � ce point lorsque l?on vous cite, Monsieur LAMOUR !

Et puis, il y a eu des propos similaires?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Attendez une seconde, bien que je sache que, vous aussi, vous aimez les �changes assez dynamiques.

Je voudrais faire remarquer quelque chose : pendant ces questions d?actualit�, ce sont les groupes qui s?expriment. Il est assez peu probable que cela fasse plaisir aux groupes de la famille politique oppos�e.

En g�n�ral, quand vous, vous posez des questions (faisons d?ailleurs attention pour tout � l?heure), il y a un respect?

Ce matin, c?�tait pendant que certains de vos orateurs s?exprimaient qu?il y avait un brouhaha ici. J?ai m�me du ramener le silence pour que l?un de vos orateurs, de votre groupe Monsieur DESTREM, puisse parler dans des conditions normales.

Taisez-vous !

Je n?ai pas l?impression qu?Ian BROSSAT va parler au nom de votre groupe, il parle au nom du groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche. Je n?ai jamais consid�r� qu?il exprimait la pens�e de l?U.M.P. Donc, on ne s?�nerve pas !

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - On est tr�s calme.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Ian BROSSAT.

M. Ian BROSSAT. - Merci, Monsieur le Maire, je poursuis donc.

Vous allez �tre heureux, puisque je vais continuer � vous citer. M. GOASGUEN, de m�me, avait d�clar�, je cite : ?que le logement social d�nature le 16e arrondissement?.

Maintenant, vous le savez, un recours d�pos� par des riverains bloque actuellement un programme de construction de 31 logements sociaux, � l?angle du boulevard de la Tour-Maubourg et de la rue Saint-Dominique dans le 7e arrondissement, 7e arrondissement qui ne compte pourtant qu?1 % de logements sociaux, alors que nous avons bien d?autres arrondissement � Paris qui comptent 20, 30 voire 40 % de logements sociaux.

La maire du 7e a elle-m�me exprim� son opposition � ce projet pour des pr�textes d?ordre esth�tique, �videmment.

Les travaux auraient d� commencer en 2008, les familles pourraient y �tre install�es, ce n?est malheureusement pas le cas, du fait du recours. C?est la raison pour laquelle nous souhaiterions conna�tre, Monsieur le Maire, o� en est ce recours ainsi que les dispositions que notre municipalit� compte prendre pour que ces projets puissent bien voir le jour et que l?on r��quilibre effectivement le logement social entre l?Est et l?Ouest dans notre Capitale.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est tr�s bien.

La parole est � M. Jean-Yves MANO.

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Oui, Monsieur BROSSAT, merci d?�voquer le d�veloppement du logement social dans les quartiers du Centre ou de l?Ouest de Paris.

Votre question porte essentiellement sur le 7e arrondissement, o� tout le monde sait que nombre de logements sociaux est extr�mement faible et o�, � ce jour, nous n?avons h�las que trois projets de cr�ation de logements sociaux, � commencer par l?h�pital Laennec, o� apr�s 10 ans de recours, 80 logements sociaux pourront s?�tablir sur cet espace extr�mement int�ressant.

Deuxi�me projet, rue de la Tour-Maubourg, dont je rappelle que c?est un immeuble de bureaux, propri�t� de l?�tat, qui a �t� c�d� � la Ville dans le cadre d?un accord pour construire des logements sociaux, avec un d�gr�vement de 35 %, tel que pr�vu par les textes.

Nous devons � la fois r�habiliter un immeuble ancien et profiter de la possibilit� de constructibilit� pour faire 11 logements suppl�mentaires.

J?ai assist� � une r�union publique � la mairie du 7e arrondissement, o� tout le monde s?est d�cha�n� contre la cr�ation de logements sociaux rue de la Tour-Maubourg.

Nous ne devions pas �tre � la m�me r�union, mais moi j?�tais bien pr�sent. Je ne saurais oublier deux expressions assez caract�ristiques de membres de l?�quipe municipale du 7e sur le logement social.

Il fut une �poque o� l?on m?a expliqu� qui pouvait vivre dans le logement social du 7e arrondissement : ceux qui avaient des revers de fortune, mais les autres pouvaient aller voir � l?Est et au-del� des fronti�res du p�riph�rique.

Le deuxi�me �l�ment forc�ment, c?est que ces employ�s qui gardaient les enfants des familles du 7e arrondissement, une fois que les enfants �taient grands, on n?avait nullement besoin de les garder dans le 7e arrondissement.

Cette r�flexion a �t� faite lors d?une r�union, en pr�sence de Mme DATI, pas par elle, je le dis clairement, mais par un membre de l?�quipe municipale du 7e.

Sur les bancs de l?Opposition. - C?est de la pure invention !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Terminez tranquillement, apr�s j?ajouterai peut-�tre un t�moignage auquel M. DUMONT sera sensible.

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Troisi�me projet de logement social qui voit le jour, dans le 7e arrondissement, rue Cler.

Nous avons une lettre sign�e de Mme DATI qui pr�conise que, au lieu de logements sociaux, nous devrions cr�er une structure publique pour les personnes �g�es.

Sans doute est-il clair que, pour Mme DATI et les �lus de la majorit� du 7e arrondissement, le logement social n?a pas sa place dans cet arrondissement.

Nous n?avons pas cette conception de la mixit� sociale, de l?organisation territoriale et de l?implantation du logement social dans Paris.

Sur le projet r�el de la Tour-Maubourg, regardons les faits : le recours a �t� intent� sur des probl�mes de qualit� architecturale. Je note que le jugement rendu par le tribunal administratif dans son audience du 27 janvier, lecture du 10 f�vrier 2011, ne fait absolument pas r�f�rence � l?int�gration architecturale, qu?il l?admet, mais bien � une difficult� technique de taille de fen�tre qui sera forc�ment r�gl�e dans un permis modificatif.

Sachez, Monsieur BROSSAT, que j?encourage le bailleur social � engager au plus vite les travaux sur la partie ancienne, qui ne font pas partie du recours en tant que tel. Je ne peux que regretter que le tribunal ait annul� le permis dans sa totalit�, alors qu?il aurait �t� possible de s�parer la partie ancienne et la partie nouvelle, qui sera mise aux normes, bien �videmment.

Nous continuerons, chaque fois que possible, soyez-en assur�, de construire du logement social dans le 7e arrondissement.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je veux apporter mon t�moignage.

Effectivement, Monsieur DUMONT, puisque vous avez protest�, quand vous �tiez maire du 7e, vous �tes venu me voir, lors de la mandature pr�c�dente, pour me demander de diminuer le nombre de logements sociaux sur le projet La�nnec, voil� ! De la m�me mani�re que Mme DATI lance des pol�miques insens�es sur le mur de la paix alors que le Gouvernement est en accord avec moi, ou plus exactement, que je suis en accord avec le Gouvernement. Cela n?a rien � voir avec le logement social, mais c?est un fait. Nous passons. Non, Monsieur DUMONT !

M. Michel DUMONT. - Je fais une demande.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous trouvez que c?est une mise en cause ?! Faites attention : il y en aura encore apr�s ! Monsieur DUMONT, tr�s bri�vement. Ce n?est pas pr�vu dans le r�glement. Cela tient � ma faiblesse habituelle ! Attendez une seconde.

Fran�ois DAGNAUD, vous examinerez en conf�rence d?organisation la possibilit� de mettre les questions d?actualit� � un autre moment, parce que je constate que chaque d�but d?apr�s-midi, il y a plus d?effervescence. Ce n?est qu?une suggestion.

La parole est � M. DUMONT, tr�s bri�vement.

M. Michel DUMONT. - Monsieur le Maire, ce sera tr�s bref. Vous �voquiez notre entretien, o� nous n?�tions que tous les deux.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Non, il y avait votre pr�d�cesseure. Nous �tions trois.

M. Michel DUMONT. - Mme AURILLAC �tait avec nous.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Elle �tait pr�sente : je m?en souviens tr�s bien.

M. Michel DUMONT. - D?autant plus qu?avec Mme AURILLAC, mon pr�d�cesseur, nous �tions venus vous voir pour vous parler de la maison de g�rontologie pr�vue dans le projet initial de la Ville sous la pr�c�dente mandature, celle de Jean TIBERI, projet auquel vous avez d�cid� de renoncer pour construire du logement social. Nous �tions venus vous voir avec Mme AURILLAC pour d�fendre cet �tablissement de g�rontologie et vous parler d?un autre site pas tr�s loin, rue Oudinot, � l?�poque, o� nous aurions pu faire du logement social.

La conclusion est que vous avez emp�ch� la r�alisation par la Ville de cet �tablissement de g�rontologie, que nous avons r�ussi avec Mme AURILLAC � faire reprendre par un �tablissement priv�. De ce fait, vous n?avez pas de le�ons � nous donner sur ce plan-l�.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je confirme, Monsieur DUMONT, que dans cet entretien, ind�pendamment du dossier de l?�tablissement g�rontologique, vous avez vraiment essay� de me faire baisser le nombre de logements sociaux, et quand je disais?. non cela restera, c?�tait 120, et vous me disiez : ?90, 100 mais surtout diminuez?. Je le maintiens clairement, et je pense que ce propos est particuli�rement cr�dible quand on voit le comportement de l?U.M.P. � Paris en mati�re de logement social.

Assumez ! Comparons ce qui a �t� fait en quantit� en logements sociaux avant 2001 et depuis ! Comparez ! Comparez les avis des maires d?arrondissement de gauche quand on leur propose des programmes de logements sociaux, et les avis des maires d?arrondissement de droite quand on propose des programmes de logements sociaux dans leur arrondissement. Voil� un beau d�bat int�ressant. Qui est pour le logement social � Paris ? � mon avis, les Parisiens ont d�j� compris !

Mai 2011
Débat
Conseil municipal
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