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8 - 2011, SGCP 2 G - Création d’une mission d’information et d’évaluation sur le thème “Les personnes âgées en perte d’autonomie à Paris : état des lieux et perspectives”.



Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration SGCP 2 G relatif � la cr�ation d?une mission d?information et d?�valuation sur le th�me : ?Les personnes �g�es en perte d?autonomie � Paris, �tat des lieux et perspectives?.

La parole est tout d?abord � Mme Karen TA�EB.

Mme Karen TA�EB. - Madame la Pr�sidente, mes chers coll�gues.

Comme vous le savez, depuis septembre 2008, le r�glement int�rieur du Conseil de Paris permet de cr�er une mission d?information et d?�valuation sur une question d?int�r�t communal ou d�partemental pour Paris.

L?autonomie des personnes �g�es � Paris m�rite en effet que l?on se pr�occupe, que l?on questionne, que l?on investisse le champ de ce qui existe aujourd?hui pour am�liorer la qualit� de vie des personnes �g�es, et y planter ce qui permettra, demain, d?�tre au rendez-vous des progr�s de la m�decine, qui promettent plus de 60.000 centenaires en 2050, dans la France m�tropolitaine, contre 200 avant la deuxi�me guerre mondiale.

Si le rallongement de l?esp�rance de vie nous ram�ne � r�fl�chir d?urgence sur cette question d?avenir, la canicule de l?�t� meurtrier de 2003?

Il y a un peu trop de bruit, Madame la Pr�sidente.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Oui, s?il vous pla�t, chers coll�gues, un peu d?attention !

Mme Karen TA�EB. - Merci.

Si le rallongement de l?esp�rance de vie nous am�ne � r�fl�chir d?urgence sur cette question d?avenir, la canicule de l?�t� meurtrier de 2003 qui a fait pr�s de 15.000 victimes, victimes de cette chaleur assassine mais aussi de l?immense solitude, pour ne pas dire de l?abandon, nous rappelle le peu de moyens que nous avions pr�vus pour faire face � une telle trag�die.

Sommes-nous loin de cette soci�t� occidentale que Simone de Beauvoir d�crivait dans son essai sur la vieillesse, faisons-nous mieux qu?hier, ce temps o�, disait-elle, les vieillards �taient consid�r�s comme des parias ?

J?ose esp�rer le contraire, mais la maltraitance dans certaines maisons de retraite, la proposition du rapport de Mme Val�rie ROSSO-DEBORD de faire supporter la d�pendance par souscription � des assurances priv�es et non par une politique de solidarit� nationale ont encore de quoi nous inqui�ter.

La soci�t� a raison de se pencher sur tout ce qui va permettre plus d?autonomie aux personnes �g�es, c?est �videmment plus de bien-�tre pour nos a�n�s mais aussi, disons-le clairement, un moindre co�t pour la collectivit�.

La question du grand �ge se pose � tous les niveaux. En mati�re de pr�vention, qui reste parfaitement l�gitime � l?�ge de 80 ans, comme l?explique le docteur Bernard DURAND-GASSELIN, chef de service de g�riatrie dans le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, car � 80 ans, on vit encore neuf ans pour les femmes et sept ans pour les hommes.

En mati�re de prise en charge, par l?augmentation des structures d?accueil et des maisons de retraite, avec toujours en t�te cette �pid�mie annonc�e d?accidents vasculaires c�r�braux, en m�me temps que l?esp�rance de vie va augmenter.

L?A.V.C. qui est un v�ritable fl�au avec un accident toutes les deux secondes dans le monde et qui donne des s�quelles au niveau moteur dans un cas sur deux. Il faut donc d?urgence penser � plus d?appartements, � plus de lieux de vie, � plus de maisons de retraite adapt�s au handicap.

On ne peut parler du vieillissement sans �voquer la maladie d?Alzheimer, ou les troubles cognitifs qui n�cessitent et n�cessiteront plus de structures d?accueil de jour, non seulement pour am�liorer la prise en charge des malades mais aussi pour soulager les aidants qui payent souvent seuls le prix de cette co-d�pendance en s?affaiblissant � leur tour d?�puisement.

Plus d?autonomie, c?est �videmment ce que d�sirent les personnes �g�es elles-m�mes. Selon les donn�es de l?Insee de l?automne 2010, un centenaire sur deux, neuf octog�naires sur dix et deux tiers des nonag�naires vivent � domicile. Cela est rendu possible par l?adaptation des logements et des salles de bain par la domotique, par les soins infirmiers, les aides m�nag�res, le portage de repas ou encore la t�l�alarme.

Les personnes �g�es les plus d�pendantes b�n�ficient de l?A.P.A. mais celle-ci pourrait diminuer. Notre vigilance s?impose.

Enfin, d�velopper autant que faire se peut l?interg�n�rationnel, car la soci�t� a besoin de cette transmission, de ce lien d?une g�n�ration � l?autre, qui fait du bien aux petits comme aux grands, et qui �loigne les individus de leur sentiment de finitude.

D�velopper aussi l?offre d?activit� physique et intellectuelle, rempart au vieillissement acc�l�r�. L?enjeu de cette mission est donc important. Paris doit �tre au rendez-vous de l?esp�rance de vie et l?Etat doit prendre toutes ses responsabilit�s car demain il sera trop tard.

J?esp�re qu?� l?issue de nos travaux nous envisagerons des perspectives qui donneront aux personnes �g�es la place qui leur revient dans notre soci�t� et de l?avenir � la vieillesse.

Je vous remercie.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Merci.

Pour vous r�pondre, la parole est � M. Jean-Marie LE GUEN.

M. Jean-Marie LE GUEN, au nom de la 6e Commission. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Je peinerai � dire aussi bien ce que vient d?exposer Mme Karen TA�EB, donc je ne vais pas le faire, si ce n?est pour insister � mon tour sur l?importance du sujet. Cette question, non pas dans son aspect dramatique telle qu?elle est souvent pr�sent�e, mais parce que c?est une question de soci�t� qui va concerner effectivement beaucoup de nos compatriotes, est un des enjeux majeurs de la r�organisation de notre soci�t�.

Je ne crois pas, cela a �t� dit tr�s bien par Karen, que l?enjeu majeur de cette affaire soit un enjeu d?ordre financier. Je pense que fondamentalement, m�me s?il faudra �videmment que la solidarit� nationale fonctionne, en tout cas c?est notre conception des choses, il faudra surtout r�organiser notre soci�t� pour faire face � toutes ces questions.

D?abord, en mati�re de soins. On ne peut pas concevoir la probl�matique des personnes �g�es en perte d?autonomie, si on ne revoit pas compl�tement l?organisation du syst�me de sant�, aussi bien la m�decine de ville que l?h�pital. Aujourd?hui, vous le savez, beaucoup de perte de chances, de co�ts suppl�mentaires par la soci�t� et de drames et de souffrances ont lieu parce qu?il n?y a pas de continuit� des soins : des soins entre la ville et l?h�pital, entre le sanitaire et le m�dicosocial.

C?est donc un des enjeux qui, avec d?autres aspects, notamment les probl�matiques de pr�vention qu?a commenc� � d�crire Karen, sont des enjeux majeurs, et �galement les imp�ratifs d?environnement que Karen a aussi d�velopp�s, notamment toute la probl�matique de la domotique, tous les services � domicile automatis�s qui pourraient �videmment favoriser le maintien � domicile des personnes en perte d?autonomie.

C?est donc un enjeu de modernit� sociale tout � fait essentiel, et donc je me f�licite que notre Conseil ait d�cid� de mettre en place une M.I.E. pour travailler sur ces sujets et faire en sorte que notre ville acqui�re des capacit�s tout � fait exemplaires en la mati�re, car de nombreuses innovations sociales sont n�cessaires. Cela sera donc passionnant.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SGCP 2 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l?unanimit�. (2011, SGCP 2 G).

Mars 2011
Débat
Conseil général
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