2009, DASES 321 G - Signature d'une convention de gestion et de délégation de compétences du RSA avec la Caisse d'allocations familiales. - Montant : 143.000.000 euros. Vœu déposé par M. Ian BROSSAT et les élus du groupe Communiste et élus du Parti de Gauche relatif au formulaire de demande de R.S.A. Vœu déposé par M. Jérôme DUBUS, Mmes Martine MÉRIGOT de TREIGNY, Joëlle CHÉRIOUX de SOULTRAIT, M. Vincent ROGER et les élus du groupe U.M.P.PA. relatif à l'entrée en vigueur du R.S.A.
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Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration suivant, DASES 321 G, concernant le R.S.A., sur lequel les v?ux nos 13 G et 14 G ont �t� d�pos�s.
La parole est, � nouveau, � M. CARON-THIBAULT.
M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Merci encore, Madame la Pr�sidente.
Je vais intervenir non pas sur les v?ux mais sur les projets de d�lib�ration instaurant le R.S.A.
Comme vous le savez, depuis le 1er juin, le Revenu de Solidarit� Active est mis en place sur tout le territoire. Ainsi donc est fusionn� le Revenu Minimum d'Insertion, l'allocation "parent isol�" et la prime pour l'emploi.
Ce dispositif a deux objectifs affich�s : inciter au travail en r�tribuant toute activit�, m�me la plus minime, sans risque de perdre les droits, le "R.S.A. socle", et procurer un compl�ment de ressource aux m�nages qui restent en dessous du seuil de pauvret� malgr� leur activit� professionnelle, le "R.S.A. chapeau".
Disons-le clairement, si cette nouvelle disposition a engag� de nombreux d�bats sur la stigmatisation des mauvais pauvres et de vives pol�miques suite � la d�claration pr�sidentielle de Valenciennes le 25 novembre dernier, selon laquelle : "il y a tant de gens qui souffrent alors qu'ils n?y sont pour rien ; celui qui ne veut pas s'en sortir, on ne peut pas l'aider", cette instauration r�cente, en p�riode de crise, nourrit l�gitimement quelques satisfactions, des risques ind�niables et de nombreuses craintes qu'il est du r�le des collectivit�s locales de relayer.
Quelques satisfactions tout d'abord.
Hier, l?allocation "parent isol�" n'ouvrait pas de droit � un suivi social d'insertion professionnelle sp�cialis�. Fusionn�e avec le R.S.A., cette mesure est, d�s lors, possible. C'est ainsi l'obstacle vers l'emploi qu'une maternit� r�cente peut constituer qui pourra, en partie, �tre lev�.
A ce titre, il faut se f�liciter de la convention liant le D�partement de Paris avec la Caisse des allocations familiales que nous devons adopter aujourd'hui et qui permettra un premier suivi de 1.000 b�n�ficiaires de l?A.P.I. sur une file active de 4.000 b�n�ficiaires en 2008, afin de leur permettre d'affirmer une perspective d'insertion professionnelle.
Des risques ind�niables ensuite.
S'il faut chercher � revisiter notre syst�me de redistribution afin d'�viter les trappes � pauvret�, il faut �galement se demander si, en p�riode de crise, le R.S.A. ne va pas cr�er des trappes � pr�carit�. En effet, les entreprises ayant assimil� le fait que l'Etat compensera la pauvret� des salaires ne vont-elles pas chercher, en p�riode de crise, � multiplier les bas salaires et � user de contrats pr�caires comme l?int�rim ou le temps partiel, et ce afin de s'adapter aux flux d'un march� subissant une baisse de la demande face � laquelle le Gouvernement ne fait rien.
On comprend mieux �galement la duret� du syst�me quand on sait que suite � deux offres de travail refus�es, peu importe la qualit� de l?offre, le R.S.A. est suspendu.
Il y a donc un risque �vident face au manque de certitude du dispositif sur les garanties apport�es aux b�n�ficiaires du R.S.A. de ne pas devenir les nouveaux journaliers du march� du travail.
Et, pour finir, de nombreuses craintes, Madame la Pr�sidente.
Qui dit nouveau dispositif pour verser les allocations aux b�n�ficiaires du R.S.A. dit �galement mise en place d'un nouveau syst�me organisant l'orientation et l'accompagnement des chercheurs d'emploi. Il nous faut, � ce titre, saluer les services sociaux parisiens qui vont garantir la bonne mise en ?uvre de ce dispositif.
Permettez-moi, ici, de souligner l'ing�nierie sociale qui organise ce dispositif d?accompagnement autour et en permettant des perm�abilit�s entre les Espaces Insertion pour les chercheurs d'emploi vivant un frein momentan� dans leur recherche, des structures sociales sp�cialis�es pour ceux ayant des freins plus importants, comme des addictions ou une forte d�socialisation et du droit commun pour le reste des b�n�ficiaires, le tout chapeaut� par le P�le Emploi qui reste ma�tre des inscriptions du versement des allocations et de la bonne marche du dispositif.
Mais permettez-moi de craindre que les probl�mes de personnel et d'accompagnement aff�rents � la fusion A.N.P.E.-Assedic ne viennent obscurcir cette belle organisation, avec, en bout de cha�ne, des probl�mes d?inscription � temps, d?enregistrement des suivis et de possible radiation abusive.
Il y a l� un enjeu, car si le premier trimestre 2009 a vu le nombre de "R.M.istes" parisiens augmenter de 22 %, les demandes de suivi dans le cadre des Espaces Insertion, donc par des personnes vivant un frein certain dans leur employabilit�, a, quant � lui, �t� rehauss� de plus de 50 %.
Il y a donc une vraie crainte de voir certains des plus fragiles supprim�s � tort des listes du R.S.A., et ce car l'Etat n'aurait pas anticip� ce probl�me de personnel et qu?il ne semble pas, aujourd'hui, prendre les mesures ad�quates pour y rem�dier.
N�anmoins, Madame la Pr�sidente, mes chers coll�gues, le D�partement de Paris a su, dans le cadre de son Plan d�partemental d?insertion, construire un vrai r�seau d?aide aux b�n�ficiaires du R.M.I. dans le cadre de leur recherche d?emploi, car Paris a, malgr� tout, des ressources en mati�re de cr�ation d'emploi que n'ont pas forc�ment d'autres territoires.
Reconnaissons cependant que ces dispositifs d'accompagnement tombent � point nomm� dans cette p�riode de crise �conomique, dont les effets sociaux se font d�j� bien sentir, mais restons vigilants et n'h�sitons pas, d�s que cela sera possible, � tirer les conclusions de ce nouveau dispositif d?indemnisation et � obtenir de l?Etat les ajustements n�cessaires.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs de la majorit�).
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Pour le groupe Communiste, c'est M. Alexis CORBI�RE qui s?exprime. Je lui donne la parole.
M. Alexis CORBI�RE. - Ceux qui, parmi nous, ont eu l'occasion d'avoir entre les mains le formulaire C.E.R.F.A. relatif aux demandes R.S.A. ont eu peut-�tre la surprise de constater qu'il est demand� dans la rubrique : "vos droits � pension alimentaire", une invitation � chaque personne qui ne per�oit pas une pension alimentaire � engager : "une action envers leurs parents pour obtenir une pension alimentaire" et demande donc de donner un motif � ceux qui ne souhaitent pas engager cette proc�dure.
Une telle demande est? J'entends dire que c'est du boulot pour les avocats. Certes, cette belle profession d'avocat doit pouvoir exister, mais il s'agit l�, plus s�rieusement, de quelque chose de choquant, voire m�me de scandaleux, et tr�s en retrait, bien s�r, par rapport � ce qui �tait jusqu'� pr�sent dans le R.M.I.
Voil� pourquoi, pour aller � l?essentiel, nous demandons � ce que le Pr�sident du Conseil g�n�ral intervienne aupr�s du Haut Commissaire aux solidarit�s actives contre la pauvret� pour lui demander purement et simplement de retirer cette disposition inscrite dans le formulaire C.E.R.F.A.
Merci.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � M. J�r�me DUBUS.
M. J�r�me DUBUS. - Mes chers coll�gues, ce 6 juillet 2009 est un grand jour pour la solidarit� dans notre pays.
En effet, d�s ce matin, 185.000 travailleurs pauvres ont touch� le R.S.A., ce qui leur permettra de cumuler revenu et allocation. Au total, 1,3 million de foyers vont le percevoir d�s � pr�sent.
Cette r�forme, nous en sommes fiers, et il faut qu'elle r�ussisse !
J'ai entendu ce matin de la part du pr�sident du groupe communiste, M. Ian BROSSAT, des propos particuli�rement durs sur ce R.S.A. Ces propos sont d'ailleurs relay�s depuis plusieurs jours par le journal "L'Humanit�".
Je le dis ici clairement, sur un sujet aussi embl�matique, nous devons rassembler nos forces pour r�ussir � lutter contre la grande pauvret�, contre la pr�carit�. C?est main dans la main, Etat et D�partement, que nous devons avancer, comme l?a demand� M. HIRSCH, p�re du R.S.A.
D�s ce matin, l'Etat a d'ores et d�j� fait un effort, puisqu'il a abond� la contribution au Fonds national des solidarit�s actives de plus de 434 millions d?euros.
Le D�partement de Paris doit �tre exemplaire dans la mise en application de cette r�forme, comme l?a d�j� �t� le D�partement des Hauts-de-Seine, et c?est la raison pour laquelle nous demandons un premier bilan d'�tape avec le nombre d'allocataires anciens et nouveaux qui seront soumis au R.S.A., le nombre de demandes trait�es depuis la mise en application du R.S.A. et les actions men�es par le D�partement de Paris.
Nous demandons �galement l'�tat d'avancement du pacte territorial d'insertion qui doit �tre sign� avec les partenaires sociaux et avec un certain nombre de partenaires ext�rieurs.
Nous voulons la r�ussite du R.S.A., j'esp�re que vous la souhaitez aussi. Faire passer 700.000 personnes au-dessus du seuil de pauvret�, c'est un immense pari dont chacun ici doit prendre sa part.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs de l'opposition).
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Mme TROSTIANSKY a la parole pour r�pondre aux trois orateurs.
Mme Olga TROSTIANSKY, vice-pr�sidente, au nom de la 6e Commission. - Madame la Pr�sidente, lors de cette s�ance du Conseil de Paris, il nous est propos� de voter un certain nombre de projets de d�lib�ration relatifs � la mise en place du R.S.A. Ils permettent la signature des conventions avec les partenaires du D�partement de Paris : le C.A.S.-V.P., la C.A.F., P�le Emploi, la Pr�fecture et la Mutuelle sociale agricole.
Ces textes sont le fruit d'une intense p�riode de n�gociation et d'ajustement avec ces partenaires, avec comme principale pr�occupation que le droit au R.S.A. soit ouvert � tous les Parisiens et Parisiennes qui peuvent y pr�tendre. Je peux donc satisfaire les demandes de M. J�r�me DUBUS et les membres du groupe U.M.P.P.A. La mont�e en charge du R.S.A. est assez rapide. En effet, plus de 9.000 personnes en emploi vont recevoir le paiement de leur premier R.S.A. en juillet, sur un nombre potentiel de b�n�ficiaires pour le D�partement d'environ 55.000 personnes.
Je voudrais, Madame la Pr�sidente, remercier particuli�rement la directrice de la DASES, la sous-directrice de l'insertion et de la solidarit�, ainsi que l'ensemble du bureau du R.M.I. pour le travail consid�rable accompli ces derniers mois pour que le R.S.A. soit mis en place dans de bonnes conditions � Paris.
Par rapport � l'intervention de M. Gauthier CARONTHIBAULT, il est � craindre, en effet, qu'avec le durcissement des conditions d'indemnisation du ch�mage et la naissance douloureuse de P�le Emploi, les plus fragiles des demandeurs d'emploi soient �galement les principales victimes d'un syst�me autant coercitif que d�sorganis�.
La principale pr�occupation, lors de la n�gociation de la convention d'orientation avec P�le Emploi, a �t� de faire en sorte que l'on oriente vers un suivi par P�le Emploi les seuls allocataires sans probl�matique majeure et qu'aucun allocataire ne sorte du suivi d'accompagnement en cas de radiation par P�le Emploi.
Je voudrais �galement r�pondre � l'inqui�tude d'Alexis CORBI�RE et des �lus communistes. Nous dispenserons, bien s�r, les allocataires du R.S.A., de faire valoir une cr�ance d'aliments � leurs parents. Le Haut Commissariat aux solidarit�s actives a d'ailleurs admis la confusion engendr�e par les termes employ�s dans le formulaire de demande R.S.A. et va faire modifier ce document tr�s prochainement.
Une convention importante : celle que nous allons solennellement signer mercredi avec le Pr�sident de la C.A.F. de Paris qui pr�voit l'accompagnement par les travailleurs sociaux de la C.A.F. de quelques 1.000 allocataires en situation de monoparentalit�. Cette proposition nous permet d'ouvrir sereinement l'acc�s des anciennes allocataires de l'A.P.I. (allocation parent isol�) au dispositif d�partemental d'insertion, probl�matique � laquelle je suis tr�s attach�e, tout comme Mme Fatima LALEM.
Enfin pour conclure, je voudrais saluer la d�cision, si vous la confirmez par votre vote, d'accorder les m�mes conditions tarifaires, pour l'acc�s aux �quipements sportifs et culturels de la Ville, � l'ensemble des allocataires du R.S.A., y compris ceux en emploi qui ne rel�vent pas de la responsabilit� du D�partement. En permettant � un grand nombre de Parisiens disposant de faibles ressources de fr�quenter les �quipements de loisirs, nous apportons, je crois, vraiment une preuve concr�te de la solidarit� de la Ville de Paris.
Quant au v?u pr�sent� par l'U.M.P.P.A., je donnerai un avis favorable ; je souhaiterais simplement rajouter que les �lus locaux ainsi que les partenaires associatifs sont invit�s � participer � une r�union pr�vue le 10 juillet qui leur pr�sentera de fa�on d�taill�e la mise en place du R.S.A. � Paris. Les conseillers de Paris seront, bien s�r, inform�s de l'avanc�e du pacte territorial pour l'insertion pr�vu par la loi qui leur sera pr�sent� au Conseil de Paris d'ici la fin de l'ann�e.
Je vous propose de voter ce projet de d�lib�ration ainsi que les deux propositions de v?ux qui sont pr�sent�s.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons au vote.
Ah pardon, Monsieur GAREL, vous souhaitez intervenir ? Je vous donne la parole.
M. Sylvain GAREL. - Nous allons, bien s�r, voter ces projets de d�lib�ration et le R.S.A. est une bonne mesure malgr� toutes les limites qui ont �t� indiqu�es par mes coll�gues. Mais je pense que, maintenant, le nouveau progr�s que nous devons faire, en ce qui concerne la question du partage des richesses et des r�mun�rations, c'est d'�tablir tr�s vite un revenu maximum. Et je pense que c'est une question pour laquelle j'esp�re que le Gouvernement sera aussi actif que pour le R.S.A.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.
Qui est favorable ?
Avis contraires ?
Abstentions ?
Mme DOUVIN s'abstient.
La proposition de v?u est adopt�e. (2009, V. 36 G).
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A. assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.
Qui est favorable ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u est adopt�e � l'unanimit�. (2009, V. 37 G).
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 321 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2009, DASES 321 G).
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