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8 - 2001, ASES 57 G - Actualisation des dispositions particulières de la convention-type signée en 1994 entre le Département de Paris et 21 associations de prévention spécialisée


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous poursuivons nos travaux par l'examen du projet de d�lib�ration ASES 57 G, page 3 de l'ordre du jour, relatif � l'actualisation des dispositions particuli�res de la convention-type sign�e en 1994 entre le D�partement de Paris et 21 associations de pr�vention sp�cialis�e.
Il y a deux orateurs inscrits, d'abord M. GOUJON, auquel je donne la parole, puis Mme MAZETIER.
Monsieur GOUJON, vous avez cinq minutes maximum.
M. Philippe GOUJON. - Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, je voudrais simplement et tr�s sinc�rement me r�jouir de ce que, parmi le tr�s petit nombre de projets de d�lib�ration qui nous est soumis aujourd'hui, figure ce texte qui non seulement est la d�clinaison de la politique de pr�vention que nous avons mise en ?uvre, mais cite en r�f�rence � la fois le Plan "Paris-Espoir" qui, dans les ann�es 90, a renforc� de 65 % les moyens de la pr�vention sp�cialis�e � Paris, �galement le Plan "Pari sur les jeunes" qui en 2000 les a encore augment�s de pr�s de 15 % dans le cadre du Contrat local de s�curit� - vous voyez que nous l'avons mis en ?uvre - le red�ploiement de 1998 qui a permis de mieux tenir compte de la r�alit� des quartiers sensibles ainsi que la Charte d�partementale de la pr�vention sp�cialis�e sign�e en juin 2000 entre le Maire de Paris et les 21 Pr�sidents d'associations de pr�vention parisiennes, v�ritable monument, reconnu comme tel en tout cas, �labor� apr�s un long et minutieux travail en �troit partenariat avec les associations et les �lus locaux.
Il est vrai que la politique de pr�vention sp�cialis�e men�e sous les 2 pr�c�dentes mandatures, le plus souvent dans l'unanimit� de notre Conseil, a permis � celle-ci de b�n�ficier d'un quasi doublement de son budget : pr�s de 100 % d'augmentation. Vous n'�tes donc pas des pr�curseurs quand vous envisagez, ce que nous ne critiquons pas d'ailleurs, une nouvelle �volution de 70 %. L'important n�anmoins est de savoir comment vous la r�aliserez et je vous pose d�j� la question puisque dans ce projet de d�lib�ration, o� vous auriez pu commencer � pr�senter vos propres orientations, vous vous contentez de reprendre les n�tres. Il est certain que nous n'avons pas � rougir d'un bilan qui a plac� la Capitale en t�te des collectivit�s d'Ile-de-France, elle-m�me d'ailleurs en t�te de toutes les r�gions fran�aises, pour leur ratio entre le nombre de salari�s de pr�vention sp�cialis�e et le nombre de jeunes de 16 � 25 ans.
Je vous sais gr� de cette reconnaissance et de cette r�elle volont� de continuit� par l'int�gration pure et simple dans la convention que vous nous pr�sentez des �volutions enregistr�es depuis 7 ans, �crivez-vous, comme d'ailleurs l'int�gration de la charte que nous avions nous-m�mes pr�par�e l'an pass�.
J'appr�cie �videmment aussi, vous vous en doutez, dans l'article 23 des stipulations particuli�res, la r�f�rence � l'avis de la Commission "Jeunes en difficult�" que j'avais moi-m�me mise en place au sein du Conseil parisien de s�curit� et de pr�vention de la d�linquance.
J'en profite pour vous poser la question de savoir quand vous la r�unirez et si elle continuera � �tre ouverte aux �lus d'arrondissement d'opposition ?
Enfin, la reprise int�grale des conclusions des groupes de travail qui se sont r�unis tr�s r�guli�rement pendant 3 ans, notamment sur les proc�dures budg�taires et les projets p�dagogiques, ainsi d'ailleurs que la reproduction � l'identique pour chacune des 21 associations de notre dispositif - pas une de plus, pas une de moins - la reprise des secteurs d'intervention, des buts et des moyens, sans y changer une seule virgule, nous va r�ellement droit au c?ur, comme un hommage dont notre modestie ne pourra que souffrir !
Je vous remercie.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, M. GOUJON d'avoir �tal� votre modestie.
Je donne la parole � Mme MAZETIER.
Mme Sandrine MAZETIER. - Je crois que M. GOUJON a eu raison de parler de modestie... modestie du bilan de l'�quipe sortante, je vais y revenir.
Les actions �ducatives et la prise en charge des jeunes en difficult� qui sont men�es par les clubs et �quipes de pr�vention de Paris sont un compl�ment indispensable � la politique de s�curit� que nous souhaitons proposer aux Parisiens et dont les principales orientations nous ont �t� expos�es lors du pr�c�dent Conseil.
Le groupe socialiste et radical de gauche, vous le savez, Monsieur le Pr�sident, est particuli�rement attach� au d�veloppement de ce volet pr�ventif qui, seul, permet la prise en charge, par un travail dans la rue, au quotidien, d'adolescents et de jeunes en profonde difficult�. Des difficult�s qui portent pr�judice � leur environnement comme � leur propre avenir.
Le bilan de la pr�c�dente Municipalit� que nous a expos� M. GOUJON est dramatiquement insuffisant. Les besoins sont immenses et ils n'ont pas �t� couverts par la pr�c�dente Municipalit� dont l'action a �t� caract�ris�e, contrairement � ce que vous venez de nous dire, Monsieur GOUJON, par la stagnation : stagnation des cr�dits consacr�s � la pr�vention, stagnation du nombre de jeunes suivis...
M. Philippe GOUJON. - On est pass� de 50 � pr�s de 100 millions de budget !
Mme Sandrine MAZETIER. - Il y avait 12.000 jeunes qui �taient suivis, ce qui est notoirement insuffisant. Je me f�licite que ces cr�dits augmentent consid�rablement cette ann�e.
Egalement, le maintien en situation de sous-effectif...
M. Philippe GOUJON. - Pas du tout !
Mme Sandrine MAZETIER. - Je ne vous ai pas interrompu, Monsieur GOUJON, j'attends de vous le m�me respect !
Votre intervention avait un caract�re extr�mement provoquant pour mes oreilles et je ne suis pas la seule � avoir �t� choqu�e par cet auto-satisfecit hors de propos compte tenu de la situation que vous-m�me, Monsieur GOUJON, d�criviez en posant des questions d'actualit� � M. le Pr�fet.
C'est le d�ficit de la politique de pr�vention de la Municipalit� pr�c�dente et des 2 mandatures qui explique la d�t�rioration de la situation de la jeunesse en difficult�.
M. Philippe GOUJON. - Que fait la police ?
Mme Sandrine MAZETIER. - Qu'ont fait la Ville et le D�partement en mati�re de pr�vention dans les ann�es pr�c�dentes ?
Stagnation des effectifs, des cr�dits ; stagnation du nombre de jeunes suivis et persistance de quartiers entiers qui n'�taient pas desservis par les �quipes de pr�vention faute de moyens.
M. Philippe GOUJON. - C'est faux !
Mme Sandrine MAZETIER. - Ce bilan dramatiquement insuffisant contribue largement � l'augmentation de la d�linquance des jeunes et des actes d'incivilit�s dans certains quartiers de la Capitale. Le retard parisien est tel qu'il �tait urgent de relancer cette politique en renfor�ant significativement les dotations financi�res affect�es aux �quipes et en mobilisant l'ensemble du dispositif de pr�vention, que ce soit le projet "Ville-Vie-Vacances" les centres sociaux de pr�vention de la maltraitance des adolescents auxquels vous n'avez pas fait allusion, le soutien scolaire, les activit�s p�riscolaires, etc.
Dans ce cadre, je profite du renouvellement de la convention entre le D�partement de Paris et les �quipes de pr�vention pour vous demander, Monsieur le Pr�sident, quelles sont vos orientations sur ce sujet et plus pr�cis�ment les modalit�s de d�penses des cr�dits suppl�mentaires et quels cr�dits, 60 millions de francs inscrits au budget primitif 2001 par la nouvelle majorit� municipale.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, "Les Verts" et du Mouvement des citoyens).
M. Philippe GOUJON. - On posait les m�mes questions !
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame MAZETIER.
C'est Mme STIEVENARD qui va r�pondre aux 2 orateurs.
M. Philippe GOUJON. - Je croyais qu'il y avait un adjoint charg� de la pr�vention. J'ai du me tromper.
Mme Gis�le STIEVENARD, vice-pr�sidente, au nom de la 5e Commission. - M. GOUJON a toujours le m�me prisme. Quand on parle pr�vention, il consid�re que les adjoints en charge des affaires sociales ne sont pas fond�s � �voquer ces probl�mes et qu'il faut absolument que ce soit l'adjoint qui suit les questions de s�curit� qui r�ponde automatiquement.
Je lui dirai sur ce plan que nous avons bien l'intention de travailler la main dans la main, M. CARESCHE et moi-m�me sur ces sujets, que cela plaise ou d�plaise � M. GOUJON.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, "Les Verts" et du Mouvement des citoyens).
M. Philippe GOUJON. - Il n'a pas l'air int�ress� par le d�bat !
Mme Gis�le STIEVENARD, vice-pr�sidente, rapporteur. - M. GOUJON est �gal � lui-m�me en ce sens qu'il poursuit sur le mode de l'auto satisfaction de son action pass�e. Je crois n�anmoins que les �lecteurs ont tranch� et vous ont sanctionn�.
M. GOUJON tient un discours contradictoire. J'appr�cie qu'il se r�jouisse que ce texte vienne � l'ordre du jour, mais en m�me temps il regrette de ne pas y trouver d�j� la traduction de l'effort que nous avons inscrit au budget primitif 2001. Quelle impatience ! Nous aurions pu retarder la pr�sentation de ce projet de d�lib�ration. Il nous a paru plus judicieux de ne pas le diff�rer, m�me si il n'est pas l'alpha et l'om�ga de ce que nous comptons faire sur le sujet, loin s'en faut.
M. GOUJON nous demande de presser le pas. Je lui dirai : que ne l'avez-vous fait vous-m�me au cours des six ann�es �coul�es ?
M. Philippe GOUJON. - On a doubl� le budget !
Mme Gis�le STIEVENARD, vice-pr�sidente, rapporteur. - Nous ne sommes pas d'accord l�-dessus. Vous avez le plus souvent proc�d� � des red�ploiements, vous le savez parfaitement.
M. Philippe GOUJON. - Je ne parle pas de red�ploiement.
Mme Gis�le STIEVENARD, vice-pr�sidente, rapporteur. - Nous savons qu'il y a des secteurs � d�couvert qui ont besoin d'�quipes de pr�vention, notamment dans les quartiers sensibles de Paris. C'est cette politique que nous allons mettre en ?uvre progressivement en lien avec le contrat de ville et en �troite concertation avec les maires d'arrondissement.
C'est pourquoi, en effet, nous n'avons pas voulu pr�senter les choses sans qu'elles n'aient �t� concert�es, ce qui me para�t �tre quand m�me de bonne m�thode.
Il y aura des mesures nouvelles bien �videmment en faveur de la pr�vention pr�coce, en direction des enfants et des pr�adolescents, qui sont livr�s � eux-m�mes dans certains quartiers, avec la cr�ation aussi de nouveaux centres sociaux et le renforcement des structures existantes.
Nous avons �galement l'intention d'apporter un soutien financier beaucoup plus cons�quent � des associations locales qui proposent aux enfants et aux adolescents des activit�s en semaine et pendant les vacances scolaires tout au long de l'ann�e. Nous accro�trons le nombre de places dans le programme "Ville-Vie-Vacances", l� encore en liaison avec Mme Martine DURLACH et la politique de la ville.
Pour toutes ces raisons, nous allons avec mon coll�gue Christophe CARESCHE tr�s rapidement r�unir les instances adapt�es afin de r�aliser un travail pr�cis de rep�rage des quartiers � couvrir alors qu'ils ne l'�taient pas jusqu'ici : on a parl� de Plaisance ce matin, bien �videmment, la Chapelle, Strasbourg Saint-Denis et combien d'autres dans le 19e. Je suis bien plac�e, avec l'ensemble de l'�quipe du 19e et Roger MADEC, pour savoir qu'il y a des besoins insatisfaits. C'est � ce travail que nous allons nous atteler tr�s rapidement.
Nous avons l'intention de pr�senter une communication globale sur l'ensemble de la politique de pr�vention de la collectivit� parisienne d�s l'automne prochain.
Je rassure M. GOUJON, s'il avait besoin de l'�tre : la Commission jeunes en difficult� du Comit� de s�curit� et de pr�vention de la d�linquance sera r�unie tr�s rapidement avant le 15 juillet.
Je ne voudrais pas manquer de remercier Mme Sandrine MAZETIER de son intervention tout � fait pertinente sur ces sujets qu'elle conna�t parfaitement bien.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame STIEVENARD.
Maintenant, je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 57 G, dont nous venons de d�battre.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2001, ASES 57 G).

Juin 2001
Débat
Conseil général
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