retour Retour

33 - Vœu déposé par MM. Laurent DOMINATI et Jack-Yves BOHBOT demandant que le nom de Théodore Herzl soit attribué à une rue de Paris


M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du v?u r�f�renc� n� 21 dans le fascicule, d�pos� par M. DOMINATI et M. BOHBOT, relatif � la m�moire de Th�odore Herzl.
M. Jack-Yves BOHBOT. - Merci, Monsieur le Maire.
Avec Laurent DOMINATI et les �lus du groupe U.M.P., nous souhaitons proposer au Conseil de Paris que le nom de Th�odore Herzl soit attribu� � une rue de Paris. Il y a quasiment 100 ans, c'�tait pr�cis�ment le 3 juillet 1904 que mourait, � l'�ge de 44 ans, Th�odore Herzl. Qui �tait-il ?
Th�odore Herzl �tait un journaliste hongrois d'origine juive, qui fut �galement �crivain, sociologue et diplomate. Apr�s un passage � Vienne, il est � Paris d�s la fin de l'ann�e 1891 comme correspondant d'un journal viennois. Son arriv�e en France est marqu�e par le choc de l'antis�mitisme, la lecture de la "France juive" de Drumont, le d�cha�nement de l'Affaire Dreyfus. Il assiste, en d�cembre 1894, � la c�r�monie de d�gradation publique du capitaine Dreyfus dans la cour des Invalides. Et au printemps 1895, il apprend l'�lection d'un maire antis�mite � Vienne. Il est r�volt� par la flamb�e d'antis�mitisme en Europe et surtout en France, la patrie des Droits de l'Homme. C'est alors qu'il imagine que les Juifs ne forment qu'un seul et m�me peuple, qu'il leur faut acqu�rir la souverainet� et l'ind�pendance pour �chapper aux pers�cutions qu'ils subissent en Europe et en Orient. Son formidable projet commence alors � prendre corps. Il �crit, en 1896, un ouvrage : "l'Etat juif, recherche d'une r�ponse moderne � la question juive", o� il d�veloppe son id�e de fonder un Etat juif en Palestine, refuge pour tous les Juifs qui viendraient � �tre pers�cut�s. En 1897, le premier congr�s sioniste se r�unit � B�le et d�cide de la cr�ation d'un Etat juif. Le chemin sera encore long pour ce visionnaire, marqu� par la d�claration Balfour en 1917, la mont�e du nazisme, la politique des quotas qui limite l'acc�s � la Palestine pour les Juifs pourchass�s en Europe et qui mourront abandonn�s par millions dans les camps de la mort.
Son r�ve trouve finalement son aboutissement en novembre 1947, lorsque l'Assembl�e g�n�rale des Nations unies vote le partage de la Palestine en deux Etats, dont l'un arabe et l'autre juif. Comme le dit si bien Shimon PEREZ, sa vision, la seule utopie jamais r�alis�e au Proche-Orient, a cr�� une ind�pendance qui surpassa tout ce dont il avait pu r�ver.
Voil� qui �tait, Monsieur le Maire, Th�odore Herzl, le fondateur du sionisme moderne et de l'Etat d'Isra�l. Vienne va donner son nom, dans quelques jours, le 3 juillet, � un square de la capitale autrichienne et j'esp�re que Paris va prendre aujourd'hui la m�me d�cision. Pourquoi Paris ? Parce que c'est pr�cis�ment � Paris qu'est n�e cette belle id�e d'offrir aux Juifs pers�cut�s un refuge dans leur patrie historique. Parce que Paris est la capitale des Droits de l'Homme, parce que c'est une ville g�n�reuse qui a su, tout au long de son histoire, accueillir les r�prouv�s et ceux qui ne savaient pas o� aller, parce que nous voulons dire solennellement, nous les �lus parisiens, que nous refusons hier comme aujourd'hui cet antis�mitisme qui s'est abattu sur notre pays, que nous n'acceptons pas la recrudescence inacceptable des actes antis�mites. C'est ce message que nous voulons envoyer � travers ce v?u et je sais que nous saurons, au-del� de nos clivages politiques, nous retrouver parce que nous partageons tous ensemble la m�me conception de la dignit� humaine et du respect de la tol�rance.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - M. Jean-Pierre CAFFET va r�pondre au v?u que vous avez d�pos� et que vous venez si bien de pr�senter.
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - L'Ex�cutif �met un avis favorable � ce voeu. Th�odore Herzl �tait une grande figure du combat pour la libert�, mort pr�matur�ment. Une grande figure en fait du mouvement socialiste, comme vous le savez, Monsieur BOHBOT, mais ce n'est pas pour cela que nous l'honorons, bien �videmment. C'�tait quelqu'un qui a toujours �t� du bon c�t�, c'est-�-dire du c�t� r�publicain, notamment, puisque vous l'avez cit�, � l'�poque de l'affaire Dreyfus, o� il a �t� dreyfusard, bien �videmment. Pour toutes ces raisons, m�me si son r�ve s'est concr�tis� plusieurs dizaines d'ann�es plus tard, l'Ex�cutif �met un avis favorable � ce v?u et � cette proposition. Il restera � trouver un lieu idoine et un moment, que d'aucuns d'entre nous, j'imagine nombreux, souhaitent apais�, pour honorer la m�moire de Th�odore Herzl.
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur CAFFET.
La parole est � M. RIOU.
M. Alain RIOU. - Une explication de vote. Je vois qu'on est dans une atmosph�re apais�e, donc je vais contribuer � cet apaisement. Sur ce vote, le groupe "Les Verts" a donn� � chacun de ses membres une libert� de vote. Mais je voulais, puisque je vais voter moi aussi et que je peux donner mon explication, dire clairement que je voterai pour ce v?u, pour toutes les raisons qui ont �t� dites ici.
En effet, Herzl �tait un homme de gauche, un la�c, quelqu'un qui, � un moment, en pleine affaire Dreyfus, a forg� en quelque sorte sa doctrine. Il pensait aux pogroms de Russie tsariste, � la fa�on dont l'antis�mitisme en France faisait des ravages consid�rables au moment de cette affaire, et il a forg� une doctrine qui a conduit � la cr�ation de l'Etat d'Isra�l.
Je tiens � dire clairement ici que "Les Verts" sont bien �videmment pour l'existence de l'Etat d'Isra�l dans des fronti�res s�res et reconnues, et pour l'�mergence le plus rapidement possible d'un Etat palestinien. Je dis sans pol�mique et aimablement � ceux qui ont propos� le v?u sur Herzl que j'esp�re qu'un jour il y aura sur cette terre un Etat palestinien. J'esp�re qu'� ce moment-l� les hommes de bonne volont� comme nous, ou comme vous, j'esp�re, pourront aussi c�l�brer celui qui aura �t� � l'origine de la cr�ation de cet Etat.
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur RIOU.
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par MM. DOMINATI et BOHBOT, avec un avis favorable de l'Ex�cutif.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u est adopt�e. (2004, V. 117).

Juin 2004
Débat
Conseil municipal
retour Retour