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130 - 2004, DVD 61 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer un marché sur appel d'offres pour les fournitures courantes et de services relatives au "système de priorité au tramway, contrôleurs de carrefour à feux" dans le cadre du Tramway Maréchaux sud (13e, 14e et 15e)


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous examinons en 3e Commission, � pr�sent, le projet de d�lib�ration DVD 61 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer un march� sur appel d'offres pour les fournitures courantes et de services relatifs au syst�me "Priorit� au tramway", contr�leur de carrefours � feux dans le cadre du tramway Mar�chaux sud (13e, 14e et 15e arrondissements).
Je donne la parole � Brigitte KUSTER.
Mme Brigitte KUSTER. - Merci, Madame la Maire.
Mes chers coll�gues, le T.M.S., projet phare de votre mandature consiste, rappelons-le, � remplacer la ligne d'autobus Mobilien P.C.1 par un tramway afin d'augmenter sa vitesse commerciale de 4 kilom�tres/heure en la faisant passer de 16 � 20 kilom�tres/heure, le tout pour la modique somme de plus de 2 milliards de francs, soit 300 millions d'euros.
A ce propos, nous noterons que le projet de tramway est men� dans la plus totale opacit�. L'expos� des motifs de ce projet de d�lib�ration ne mentionne m�me pas le montant estimatif du march� pour le dispositif que vous nous appelez � voter, ce qui est symptomatique de la transparence toujours plus opaque de vos m�thodes sur ce dossier, mais revenons-en au fond.
Comme chacun le sait, ce n'est pas le mode tramway qui engendre le suppl�ment de vitesse commerciale, mais la conjonction de deux dispositifs.
Premi�rement, la suppression de plus de 30 % des arr�ts de l'autobus actuel PC1 et, deuxi�mement, la priorit� aux feux dont doit b�n�ficier le tramway et dont il est question dans ce projet de d�lib�ration.
Tout est bon pour le tramway et vous n'�tes pas � un paradoxe pr�s pour tenter de l�gitimer cet investissement.
Alors que vous n'avez de cesse de d�clarer vouloir supprimer la coupure entre Paris et sa banlieue, vous faites exactement le contraire en donnant la priorit� � l'axe circulaire qui enferme la Capitale, au d�triment des radiales qui permettent l'interp�n�tration Paris/banlieue.
La priorit� aux feux qui sera accord�e aux boulevards des Mar�chaux signifie que ce sont les radiales qui seront p�nalis�es puisque le syst�me fonctionne selon une logique gagnant/perdant. Ce sont notamment les usagers des autobus (plus d'une quinzaine de lignes sont concern�es) qui entrent ou sortent de banlieue qui subiront une attente plus longue aux feux puisqu'ils ne seront pas prioritaires.
C'est un bel exemple de logique r�gionale.
(M. Christian SAUTTER, adjoint, remplace Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, au fauteuil de la pr�sidence).
En d�finitive, ce syst�me de priorit� aux feux s'inscrit aussi tr�s clairement dans votre objectif de transformer Paris en "Ile aux enfants g�t�s", au m�pris le plus souverain des communes limitrophes, jamais associ�es � la d�cision et tardivement int�gr�es � une pseudo concertation.
Enfin, Monsieur le Maire, pour �tre logique avec vous-m�me, pr�voyez-vous de r�aliser un syst�me de priorit� semblable pour les lignes P.C.2 et P.C.3 qui bouclent la boucle et qui font �galement partie du programme Mobilien ?
Cela vous permettrait de tester les cons�quences de votre politique de d�placement dans les autres secteurs de Paris, mais cette fois-ci de mani�re r�versible.
Je vous remercie.
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame KUSTER, pour cette intervention br�ve et pr�cise. Je suis s�r que M. GOUJON va vous imiter.
M. Philippe GOUJON. - Absolument ! Vous �tes tr�s perspicace, Monsieur le Pr�sident.
La priorit� aux feux, assur�e par des syst�mes sophistiqu�s, est d'une utilit� �vidente.
Quelques questions se posent n�anmoins, tr�s techniques et tr�s pr�cises.
Peut-on nous expliquer davantage les mesures de s�curit� indispensables prises pour �viter les accidents et donc �vacuer compl�tement les carrefours � l'arriv�e du T.M.S. ?
Ensuite, comment assurer un bon d�bit des v�hicules, alors que l'itin�raire sera tr�s embouteill� ? Par exemple, un carrefour comme celui de la porte de S�vres l'est constamment. Des r�percussions se font sentir jusque dans le 16e et jusqu'� Issy-les-Moulineaux.
Comment sera trait� plus particuli�rement ce carrefour avec en plus le trafic des rames qui regagneront les ateliers garages de la rue du G�n�ral-Lucotte ? Le carrefour de la porte de S�vres est un carrefour important, sensible et tr�s compliqu�. Je voudrais donc avoir une r�ponse sur ce point.
Comment pourra-t-on assurer en m�me temps le passage acc�l�r� du T.M.S., qui est l'un de ses atouts essentiels, recommand� m�me dans le rapport des commissaires-enqu�teurs, et la fluidit� de la circulation automobile aux carrefours travers�s, indispensable aussi pour �viter l'engorgement sur tout l'itin�raire du T.M.S. des rues et des villes adjacentes ?
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Vous avez �t� exemplaire de concision, Monsieur GOUJON.
Mme BELLENGER a la parole.
Mme Genevi�ve BELLENGER. - Merci, Monsieur le Maire.
Un tram, �a change la ville ! Performant, �cologique et s�r, il induit une r�organisation des modes de d�placements, garante d'un processus vertueux de d�veloppement durable en int�grant la prise en compte du plus vuln�rable, le pi�ton, son complice naturel.
Engag� dans la reconqu�te urbaine de ce p�riph�rique bis, la Mairie de Paris, par ce projet de d�lib�ration, se donne les outils de ses objectifs : un transport de surface performant et r�gulier, � vitesse commerciale constante et fiabilis�e, gr�ce � l'apport hautement technologique d'un syst�me global de priorit� aux carrefours dont les pi�tons b�n�ficieront, en augmentant sensiblement leur temps de travers�e.
Par l� m�me, nous r�pondons � une attente forte des riverains qui ont manifest� � de nombreuses reprises, lors des diff�rentes r�unions de concertation, dans le cadre du T.M.S. et �galement dans le cadre de l'�laboration du projet de territoire, puisque nous sommes, dans le 14e, en grande partie, en G.P.R.U., sur le trac� du tramway, leurs profondes inqui�tudes sur les probl�mes d'embouteillage aux carrefours et sur les difficult�s rencontr�es lors des travers�es pi�tonnes, aux carrefours, mais �galement en sections courantes.
Cet outil incontournable dont nous d�lib�rons aujourd'hui, de haute technologie, contribuera donc enfin � l'av�nement d'une ville plus douce, garante de l'accessibilit� pour tous, sur un territoire o� le pi�ton bafou� jusqu'ici retrouvera enfin tous ses droits gr�ce � cette dynamique des feux qui en garantira l'affirmation et la valorisation, notamment sur ce secteur G.P.R.U., compris entre la Porte d'Orl�ans et la Porte de Vanves, o� quatre carrefours b�n�ficieront du syst�me de priorit�, et sept travers�es en section courante seront �quip�es de feux tricolores, au lieu de deux actuellement.
Je vous remercie.
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame BELLENGER, pour cette belle intervention.
M. BAUPIN va r�pondre, puis M. DARGENT donnera une br�ve explication de vote.
M. Denis BAUPIN, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Je voudrais d'abord r�pondre aux questions de fond qui ont �t� pos�es par Mme KUSTER.
Sur les questions de fond, Madame KUSTER, il n'y a pas de d�rive financi�re en ce qui concerne le tramway. Vous pouvez �tre certaine que l'Etat, la R�gion, la Ville de Paris et la R.A.T.P., qui sont les cofinanceurs de ce tramway, sont particuli�rement attentifs. Lorsque la convention a �t� sign�e entre ces diff�rents partenaires, ils ont bien s�r veill� � ce qu'il n'y ait pas de diff�rence importante entre ce projet et l'�valuation initiale qui a �t� faite. Je peux vous indiquer que l'�cart financier, comme cela avait �t� indiqu� � plusieurs reprises ici, �tait de l'ordre de 5 % par rapport au co�t pr�vu lors du Contrat de plan Etat-R�gion, � comparer � beaucoup d'autres projets pour lesquels les �carts entre le Contrat de plan Etat-R�gion et la r�alisation sont de l'ordre de 25 %, 30 %, 35 % !
On est donc sur un projet qui, � l'inverse de ce vous indiquiez, respecte tr�s largement les co�ts qui avaient �t� envisag�s lors du Contrat de plan Etat-R�gion, malgr� un traitement qualitatif des boulevards qui est vraiment � la hauteur de l'ambition de la Municipalit�.
En ce qui concerne la priorit� aux feux, M. GOUJON a bien rappel� que c'�tait utile, contrairement � ce que vous semblez craindre, Madame KUSTER, c'est utile et cela fait partie du projet ! C'est un projet qui, je vous le rappelle, a �t� soumis tr�s longuement � la concertation. C'est un projet qui a �t� soumis au contr�le des services de l'Etat qui ont valid� tr�s largement l'ensemble de ce dispositif: plus de 50 services de l'Etat ont �t� consult�s, et l'enqu�te d'utilit� publique a permis l� aussi de valider.
Les commissaires enqu�teurs, d'ailleurs, avaient souhait� sur cette p�riode v�rifier l'ensemble des algorithmes li�s � cette technique de priorit� aux feux, et avaient m�me propos� que nous mettions en place, et nous l'avions fait, une simulation de ce qui se passerait si l'on avait remplac� le tramway simplement par un certain nombre de bus. Vous sembliez dire qu'il suffirait de mettre des bus � la place du tramway pour que cela fonctionne : eh bien, nous l'avions essay�, et force a �t� de constater que, du fait du nombre de carrefours tr�s important de ce parcours, il serait impossible de faire fonctionner le syst�me sans mettre cette priorit� aux feux. Et c'est bien un point essentiel.
Monsieur GOUJON, je vous prie de m'excuser, mais je ne vais pas ici, dans cette enceinte, nous lancer dans une grande discussion technique carrefour par carrefour, mais je suis pr�t � ce que nous organisions avec les services de la voirie et la mission tramway une mission sp�cifique, si vous le souhaitez, pour pr�senter aux �lus int�ress�s le dispositif sur la priorit� aux carrefours, et montrer comment, par des simulations, ce dispositif va fonctionner, comme cela fonctionne d'ailleurs dans bien d'autres villes.
Je pr�cise par ailleurs � Mme KUSTER que cette politique s'inscrit totalement dans le cadre du Plan de D�placements Urbains d'�le-de-France. Vous le combattez, vous pensez qu'il faudrait plus de voitures. Nous pensons qu'il en faudrait moins. Mais je peux vous dire que c'est totalement coh�rent avec les mesures qui seront prises en Petite et Moyenne Couronne puisque la RN 20, la RN 7, la Porte d'Ivry vont �tre reconfigur�es dans le cadre du Contrat de plan Etat-R�gion pour bien limiter la circulation automobile venant vers la capitale, comme cela est pr�vu dans le cadre du Plan de d�placements urbains d'Ile-de-France.
Voil� ce que j'avais envie de dire sur les questions techniques.
Madame KUSTER, vous avez montr� une fois de plus que vous n'approuviez pas le projet de tramway. C'est un fait entendu. Certains de vos coll�gues disent qu'ils sont pour. Vous, en tout cas, au moins, avez l'honn�tet� de dire que vous �tes contre le tramway. C'est un peu surprenant � cette �poque, alors que le maire de Bordeaux qui, je crois, est encore Pr�sident de l'U.M.P., fait 3 lignes de tramway, que le Vice-pr�sident de l'U.M.P., maire de Marseille, fait des lignes de tramway, que le Secr�taire g�n�ral de l'U.M.P., maire de Toulouse, fait des lignes de tramway. On a pu voir pendant la campagne des �lections r�gionales...
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Il faudrait que l'algorithme converge.
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - ...votre volont� de vous opposer au tramway, vous avez bien r�ussi. Vous avez essay� d'opposer les habitants de Paris et de banlieue, mais malheureusement pour vous les maires de banlieue, eux, sont favorables au tramway parce qu'ils voient bien que cela permet de desservir les zones d'emploi � proximit� de leur commune.
De notre c�t�, en tout cas, nous allons poursuivre de notre c�t� une strat�gie qui gagne!
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).
M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BAUPIN.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 61.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2004, DVD 61).

Juin 2004
Débat
Conseil municipal
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