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110 - 2004, DAC 209 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer un marché de prestation de service pour la scénographie et la production d'une exposition sur les boulevards des Maréchaux sud dans le cadre du programme artistique du tramway des Maréchaux sud


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l'examen du projet de d�lib�ration DAC 209 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer un march� de prestations de services pour la sc�nographie et la production d'une exposition sur les boulevards des Mar�chaux.
La parole est � Mme G�GOUT.
Mme Catherine G�GOUT. - Nous allons, par ce projet de d�lib�ration, confier � "Art public contemporain" la r�alisation de l'exposition temporaire sur le site du futur tramway Mar�chaux Sud. Il s'agira de demander � des artistes contemporains, qui travaillent la lumi�re, de formuler des propositions pour le futur parcours du tram. L'exposition temporaire sera inaugur�e � l'occasion de l'�dition 2004 de "Nuit blanche".
A la lecture du cahier des clauses administratives et techniques particuli�res, il appara�t que l'exposition comportera 5 ou 6 ensembles d'?uvres destin�s � �tre expos�s dans l'espace public.
D'abord, une question. "Art public contemporain" va-t-il proc�der � un appel � participation ou le choix des artistes est-il d�j� fait ?
Si la derni�re hypoth�se est la bonne, nous souhaiterions conna�tre les conditions dans lesquelles a �t� faite cette s�lection.
Si par contre il y a appel � participation, il va de soi que "Art public contemporain" devra se r�f�rer au fameux cahier des clauses administratives et techniques particuli�res.
Si tel est le cas, j'y vois donc un important probl�me. En effet, parmi les prestations demand�es � "Art public contemporain", il est pr�cis� que la S.A.R.L. mettra au point avec les artistes "les conditions de leur participation". C'est bien l� que je m'inqui�te beaucoup, quand je lis ensuite que "Art public contemporain s'assurera de la cession des droits de pr�sentation de reproduction et de diffusion des images".
Vous savez que les artistes plasticiens subissent de plein fouet la pr�carit� qui s�vit dans ce secteur dont les raisons structurelles sont dues, pour partie, aux demandes constantes qui leur sont faites d'abandonner leurs droits d'auteur et de pr�sentation. Nous aurons l'occasion d'y revenir tout � l'heure puisque nous avons d�pos� un v?u sur ce probl�me-l� qui visait �galement "Art public contemporain" sur un autre dossier.
Cette prestation demand�e � "Art public contemporain", qui vise � demander aux artistes comme condition de participation de c�der leurs droits de pr�sentation, est en totale contradiction avec le soutien que la Ville a manifest� aux artistes en condamnant fermement leur statut pr�caire.
C'est pourquoi nous souhaitons avoir des �claircissements sur ce cahier des clauses administratives et avoir votre engagement que des modifications y seront apport�es afin que la cession des droits de repr�sentation des artistes ne soit pas une condition de leur participation. Si tel n'�tait pas le cas, je dois dire que nous serions contraints de ne pas soutenir ce march� de prestations.
Je vous remercie.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Vous avez la parole, Madame CATALA.
Mme Nicole CATALA. - Monsieur le Maire, nous sommes en pr�sence d'un projet qui appelle de ma part des critiques plus s�v�res encore que celles de Mme G�GOUT.
En effet, de quoi s'agit-il ? Il s'agit d'organiser une sorte de spectacle son et lumi�re mais sans le son, sur le boulevard des Mar�chaux sud, pour tenter de faire oublier les nuisances qu'entra�ne l'installation du tramway. Projet sur lequel plane aujourd'hui une grave incertitude, puisqu'il p�se sur ce projet le risque d'une annulation administrative de la proc�dure.
Les Parisiens sont invit�s � consacrer aujourd'hui une somme importante � un projet qui est par essence m�me, puisqu'il s'agit de jeux de lumi�re, tout � fait �ph�m�re, superficiel. Et � mes yeux, c'est l� une illustration suppl�mentaire de la fa�on dont vous employez les deniers publics. Vous ne les employez pas aux besoins prioritaires de la population, mais � des op�rations sans lendemain.
Je voudrais dire que cela me heurte d'autant plus que les besoins sociaux, en particulier dans le 14e arrondissement, sont loin d'�tre satisfaits.
Pour ma part, j'ai fait une �valuation du nombre de places en cr�ches dont la somme pr�vue permettrait d'assurer le fonctionnement. Les 245.000 euros qui vont �tre affect�s � cette op�ration de jeux de lumi�re pour quelques semaines permettraient d'assurer le fonctionnement de 40 berceaux pendant pr�s de 5 mois. Je suis s�r que si les jeunes m�res de familles de Paris avaient le choix, elles ne choisiraient pas un spectacle lumineux sur les Mar�chaux pendant quelques soir�es ; elles choisiraient de b�n�ficier de plus de moyens de garde pour leurs enfants.
Voil� ce que je voulais dire, Monsieur le Maire. Et c'est la raison pour laquelle je ne voterai pas ce projet de d�lib�ration.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
La parole est donn�e � Mme BELLENGER.
Mme Genevi�ve BELLENGER. - Merci, Monsieur le Maire.
Naturellement, j'ai port� attention � l'intervention de Mme G�GOUT et sur laquelle s�rement M. GIRARD nous apportera des informations.
Quant � l'esp�ce de r�clamation de vase communiquant de Mme CATALA, � chaque fois que nous faisons une action en faveur de la coh�sion sociale, il y a toujours une bonne raison de penser que cela aurait pu �tre mis ailleurs et opposer ainsi un projet � un autre.
Eh bien, moi, Monsieur GIRARD, Monsieur le Maire, je me f�licite de la mise en ?uvre de l'accompagnement artistique du T.M.S. C'est une proposition que nous avions port�e d�s la premi�re r�union du comit� de pilotage T.M.S. afin de donner � voir, d�s la phase ingrate du chantier, une autre vision de l'espace public urbain ainsi qu'un renouvellement qualitatif et festif de l'usage de cet espace majeur de la couronne sud de Paris.
Faire r�ver, transformer le chantier en f�te, proposer une vision positive et utopique de la transformation des lieux, comme "un tramway nomm� d�sir", inciter les Parisiens et les Franciliens � se d�placer sur son futur trac�, � l'apprivoiser dans sa transformation m�me, participant ainsi aux diff�rentes �tapes du devenir de leur Cit�, c'est, me semble-t-il, tout l'enjeu de cette op�ration.
Nouveau lieu de vie et de coh�sion sociale, l'accompagnement artistique, en travaillant sur la lumi�re, �l�ment essentiel de liaison, de perm�abilit� englobante, notamment dans le cadre de "Nuits blanches" symbolisera ainsi un des objectifs essentiels de notre projet de territoire : relier les deux rives d'un boulevard aujourd'hui s�par�, dans un jeu de sc�ne qui, avec des rythmes li�s aux transports collectifs et aux circulations douces, permettra l'�mergence de son identit� et de son originalit� dans un chantier en f�te.
C'est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Maire, de bien vouloir nous pr�ciser les suites que vous comptez donner � ces premi�res manifestations festives. Il pourrait s'agir de marquer l'avanc�e m�me des travaux du tramway lors des grandes �tapes d'avancement de ce chantier par une performance artistique de rue, contribuant ainsi � poursuivre un processus d'appropriation du nouveau devenir du boulevard des Mar�chaux car, effectivement, un tram, �a change la ville !
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Monsieur GIRARD, vous avez la parole.
M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Merci beaucoup, Madame BELLENGER, pour ces mots de modernit� et de soutien aux artistes.
A Mme CATALA tout d'abord, je voudrais rappeler que d'autres villes ont connu l'exp�rience du tramway et je pense � une en particulier, qui est la ville de Bordeaux dirig�e par Alain JUPP� qu'elle conna�t, je pense, et qui a en effet, lui aussi, souhait� qu'il y ait un accompagnement artistique. Je pense que c'est une tradition d'embellir des travaux pour �viter que les habitants n'aient que du laid et de la difficult� � assumer pendant ces mois de travaux dont ils se r�jouissent en g�n�ral, une fois que le tramway fonctionne.
Quant au spectacle son et lumi�re, je laisserai cela � M. de VILLIERS au Puy du Fou. Ce n'est pas dans cet esprit que nous le faisons. Peut-�tre que, parmi les b�b�s dont vous parliez, il y aura des futurs artistes. Or, ces futurs artistes seraient tr�s tristes de voir que la Ville de Paris ne les soutient pas dans leurs projets culturels.
Madame G�GOUT, vous serez en partie satisfaite, mais je ne pense qu'en partie. La question �tait donc pos�e par Mme BORVO, con�ue initialement par M. Robert FLECK, ancien directeur de l'�cole des Beaux-Arts de Nantes, actuel directeur du Centre d'art de Hambourg, commissaire artistique de l'op�ration, on a pris un grand professionnel international.
Le programme d'accompagnement artistique du tramway pr�voyait que des interventions temporaires constitueraient une forme de pr�figuration d'une commande p�renne qui sera appel�e � figurer sur le site du tramway. Con�ue par Robert FLECK et Ami BARAK, responsable de l'art contemporain � la Direction des Affaires culturelles, par ailleurs commissaire artistique de "Nuit blanche 2004", l'exposition dont l'inauguration est pr�vue pendant la "Nuit blanche" prochaine rassemble des artistes s�lectionn�s par ces deux personnalit�s de l'art contemporain.
Les artistes choisis pr�senteront des ?uvres sp�cialement con�ues pour l'exposition. Leur droit moral sera strictement respect� et cela va de soi.
Ces artistes ont accept� de signer un contrat par lequel ils re�oivent une r�tribution qui les r�mun�re de leur peine et soins. En �change, ils acceptent de c�der les droits de pr�sentation de leurs ?uvres pour la dur�e et l'usage exclusif de l'exposition, mais �videmment, pas au-del�.
Si vous aviez une l�g�re insatisfaction, je la comprendrais mais, n�anmoins, je crois que l'on a respect� la loi au sens strict du terme et en plein accord avec les artistes.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 209.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2004, DAC 209).

Juin 2004
Débat
Conseil municipal
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