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154 - Vœu déposé par M. Jacques DAGUENET, Mme Liliane CAPELLE, M. Patrick BLOCHE et Mme Khédija BOURCART concernant le C.A.C. de la Roquette.Vœu déposé par Mmes Michèle BLUMENTHAL, Pénélope KOMITÈS et les élus de la majorité municipale du 12e arrondissement concernant la fusion des Centres d'accueil et de crise psychiatrique des 11e et 12e arrondissements


M. Pascal CHERKI, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen des v?ux r�f�renc�s nos 57 et 58 dans le fascicule, qui ont trait � la fusion des Centres d'accueil et de crise psychiatrique des 11e et 12e arrondissements.
Je donne la parole � M. DAGUENET.
M. Jacques DAGUENET. - Sur le v?u n� 57 ? D'accord.
Merci, Monsieur le Maire. Patrick BLOCHE interviendra. Nous allons nous partager le temps de parole pour pr�senter ce v?u. Ce v?u qui a �t� adopt� � l'unanimit� par le Conseil du 11e arrondissement, fait suite � la d�cision de fusionner les 2 Centres d'accueil et de crise du 11e et du 12e arrondissements.
Il faut rappeler que cette d�cision a �t� prise - et c'est cela qui est scandaleux - sans concertation, et pourtant je rappelle que, gr�ce � l'action de tous, l'Agence r�gionale d'Hospitalisation avait pris l'engagement d'un moratoire et report� la d�cision � septembre pour permettre d'ouvrir pr�cis�ment une concertation. Si cette d�cision se confirmait, elle serait tr�s grave et se ferait au m�pris des besoins des malades et contre l'avis de tous.
Le Centre de la Roquette serait dans l'incapacit� d'accueillir le double de population avec le m�me nombre de lits et de personnels, et les patients pourraient �tre dirig�s, � partir de l�, vers les urgences de Saint-Antoine. Sauf que les m�decins urgentistes de Saint-Antoine, et Patrick PELOUS en t�te, viennent de r�affirmer leur incapacit� d'accueillir de nouveaux patients. C'est pourquoi, je crois, nous nous devons de r�affirmer notre refus de fusion des deux centres et apporter notre soutien aux personnels, m�decins et aux patients des deux centres d'accueil.
Nous allons assister, une nouvelle fois, � une diminution de l'offre et de la qualit� des soins, alors que Paris souffre d�j� d'un manque criant de structures de proximit�. C'est donc un mauvais coup de plus port� aux hommes et aux femmes en souffrance psychique, alors qu'install�s au c?ur de Paris, les C.A.C.P. r�pondent � un vrai besoin de sant� sp�cifique. Et je rappelle qu'un v�ritable r�seau s'est construit entre les usagers, les m�decins, les personnels, les assistantes sociales et les associations de quartier. C'est v�ritablement la remise en cause de centres de proximit� alors qu'ils font un travail remarquable. Ces choix sont �troitement li�s � la politique de sant� du Gouvernement qui vise � remettre en cause gravement le droit � la sant� pour tous.
Apr�s l'annonce de cette fusion, l'�motion est grande ; on peut parler m�me de col�re, parmi les m�decins, les personnels et les usagers. Les personnels n'acceptent pas cette d�cision. Des initiatives ont eu lieu, notamment le mercredi 4 rassemblant de nombreuses personnes. Je crois qu'il est urgent de trouver, avec toutes les parties concern�es, des solutions afin de refuser cette fusion, et d'�tudier les solutions qui permettent de maintenir ces 2 C.A.C.P., l'offre de soins de ces �tablissements. C'est le sens du v?u que nous pr�sentons, demandant au Maire de Paris d'interpeller le Ministre de la Sant� pour lui faire part de son refus de la fusion qui est pr�vue la semaine prochaine, lundi 14, et demander dans le m�me temps l'ouverture d'une concertation avec les m�decins, les personnels, leurs repr�sentants et les associations. Cette concertation doit permettre d'�tudier les solutions afin de maintenir ces deux Centres de sant�, d'accueil et de psychiatrie dans les deux arrondissements.
M. Pascal CHERKI, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole, pour s'exprimer sur ce v?u, � M. Patrick BLOCHE.
M. Patrick BLOCHE. - S'exprimer sur le v?u n� 57 ou n� 58 revient un peu au m�me puisque ce sont les deux m�mes v?ux, sauf que les signataires changent, mais cela traduit la mobilisation des �lus du 11e comme du 12e arrondissement � l'�gard de ce dossier sensible. Jacques DAGUENET vient de rappeler la situation dans laquelle se trouvent ces Centres d'accueil et de crise psychiatrique, qui s'occupent des questions d'urgence psychiatrique. Nous avons �voqu� d'ailleurs ces questions dans le cadre du d�bat que nous avons eu hier matin sur le handicap. Tout le probl�me, c'est le fait que la Ville s'efforce d'augmenter, de valoriser une offre de soins psychiatriques, notamment dans les cas d'urgence, et que, parall�lement, on constate un retrait de l'intervention de l'Etat car, l�, nous sommes dans une logique purement comptable qui vise � la fusion de deux Centres d'accueil et de crise. C'est extr�mement grave car, en l'occurrence, pour s'occuper d'urgences psychiatriques, pour �tre en capacit� d'accueillir des usagers, et le Centre de la Roquette en a accueilli 10.000 en 10 ans (c'est vous dire le besoin que cela couvre d'un point de vue de sant� publique), il y a, pour ces personnes tr�s fragilis�es, une question essentielle d'habitude, de s�curisation du fait de pouvoir aller r�guli�rement dans ces lieux ouverts et qui les accueillent dans la journ�e. Cela va �tre un grand traumatisme pour elles de se retrouver dans une situation qui va les isoler et les pr�cariser.
Ce qui est surtout scandaleux, c'est qu'on nous avait indiqu� (� tous ceux qui se sont mobilis�s sur ce dossier : les personnels, les m�decins, les usagers, les syndicats, les associations et bien s�r les �lus des 11e et 12e arrondissements) qu'il y aurait un moratoire, et qu'on verrait � la rentr�e o� nous en serons. Or l�, brutalement, cette parole n'a pas �t� tenue puisqu'� la mi-juin il y aura fermeture. La d�cision de fusion va s'appliquer brutalement. C'est inacceptable. C'est d'autant plus inacceptable qu'on entre dans une p�riode qui est la p�riode estivale et, nous l'avons vu l'ann�e derni�re, elle conduit � ce que l'isolement d'un certain nombre de nos concitoyens soit, pour des raisons �videntes, accru. En l'occurrence, c'est vraiment scandaleux, j'ose m�me dire criminel, de fermer ces centres d'accueil � la mi-juin, avant l'�t�. Je pensais qu'un certain nombre de responsables publics avaient tir� les le�ons de ce que nous avions v�cu l'�t� dernier. Visiblement les d�cisions technocratiques s'imposent. Les d�cisions comptables s'imposent, sans prendre en compte les imp�ratifs de sant� publique, sans prendre en compte la dimension humaine particuli�rement sensible de ce dossier. C'est la raison pour laquelle nous avons pr�sent� ces v?ux.
M. Pascal CHERKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. LHOSTIS.
M. Alain LHOSTIS, adjoint. - Apr�s ces deux interventions, je n'ai rien � ajouter aux arguments qui ont �t� d�velopp�s, si ce n'est que je regrette d'autant plus cette attitude que j'avais organis� une rencontre entre les diff�rents int�ress�s et le Pr�fet RITTER, qui est le Directeur de l'Agence r�gionale d'hospitalisation de l'Ile-de-France. Nos arguments avaient sembl� franchir les barrages technocratiques puisqu'il avait �t� d�cid� de surseoir et de se concerter. Cependant, la d�cision brutale est tomb�e et, comme cela vient d'�tre dit par l'un et par l'autre, la technocratie a encore de beaux restes et l'�coute des populations en souffrance est rejet�e une nouvelle fois. Bien �videmment, je vous appelle � voter sans r�serves et fermement ces v?ux qui manifestent notre opposition � cette d�marche.
(M. Eric FERRAND, adjoint, remplace M. Pascal CHERKI, adjoint, au fauteuil de la pr�sidence).
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur LHOSTIS.
La parole est � Mme RENSON.
Mme C�cile RENSON. - Je pense que l'Agence r�gionale d'hospitalisation n'est pas du tout d�loyale, contrairement � ce qu'on peut laisser penser. Mais que l'on s'est trouv� devant un probl�me tout � fait pr�gnant, qui est que nous avons ici deux centres qui, en fin de compte, sont des locaux, mais il manque du personnel. Il ne sert � rien d'avoir des locaux sans personnels pour les faire fonctionner.
(Mouvements divers dans l'h�micycle).
Des centres qui devraient fonctionner 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ne peuvent �tre ouverts que 5 jours sur 7 et que 12 heures par jour. On a donc int�r�t � mutualiser les moyens. Voil� pourquoi nous voterons contre ce v?u. Mais, nous sommes tout � fait sensibles � la population psychiatrique en souffrance.
M. Alain LHOSTIS, adjoint. - Mon p�re qui �tait un ouvrier pay� � la semaine, disait que deux mauvaises semaines faisaient une m�diocre quinzaine.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Le d�bat est termin�.
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u les �lus de la majorit�, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u est adopt�e. (2004, V. 139).
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par les �lus de la majorit� du 12e arrondissement, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u est adopt�e. (2004, V. 140).

Juin 2004
Débat
Conseil municipal
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