16 - VI - Question d'actualité de M. Laurent DOMINATI et des membres du groupe U.M.P. à M. le Maire de Paris sur la situation économique à Paris
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Laurent DOMINATI pour la question d'actualit� du groupe U.M.P.
M. Laurent DOMINATI. - Merci, Monsieur le Maire.
Nous sommes inquiets, nous l'avons d�j� dit plusieurs fois, d'une certaine paup�risation des habitants de Paris et d'un d�clin �conomique parisien.
Nous avons lu comme vous l'enqu�te d'un magazine, le magazine "Challenges" sur les 36 m�tropoles de plus de 100.000 habitants. Ce magazine classe Paris bon dernier.
Dernier notamment en termes de pouvoir d'achat des habitants. Et notamment des cadres moyens, des classes moyennes. Et dans les derniers en ce qui concerne l'emploi, puisque, vous le savez comme nous tous, le taux de ch�mage parisien est d�sormais sup�rieur � la moyenne nationale. Alors que cela �tait l'inverse dans les ann�es pr�c�dentes puisque Paris, �tant la capitale, b�n�ficiait toujours d'une sorte de plus-value, notamment en termes d'attirance et de cr�ation d'emplois.
Le journal en question constate ce que nous tous nous constatons �galement depuis un certain temps, c'est-�-dire ce cycle de fuite des classes moyennes due � cette baisse de pouvoir d'achat, fuite des emplois, fuite des revenus.
Et nous nous inqui�tons du fait que ce d�clin �conomique de Paris se traduit �galement par un d�clin dans la qualit� de vie bien �videmment, mais aussi d�clin en ce qui concerne le r�le intellectuel, le r�le technologique, et puis le r�le de proximit� d'un certain nombre de commerces, d'artisans qui eux aussi quittent Paris.
Vous connaissez ces chiffres-l�, puisque votre adjoint, M. SAUTTER, a r�pondu � ce magazine en disant que "la situation n'�tait pas si dramatique et qu'elle commen�ait � s'inverser".
Pour notre part, nous ne voyons pas d'inversion. Et nous ne le voyons pas non plus dans la hausse du prix des logements, dans la p�nurie qui est malheureusement - � notre avis - entretenue par la politique que vous menez, par la politique aussi vis-�-vis des commerces et des entreprises parisiennes. Nous ne voyons pas, Monsieur le Maire, la situation s'inverser.
Aussi, nous vous demandons deux choses. La premi�re, c'est que vous avez nomm� une mission ou une commission sur le d�veloppement �conomique de Paris depuis quelques mois, voire depuis plus d'un an. Nous aimerions savoir si elle vous a fait des propositions, quelles sont-elles, et si on pouvait en d�battre.
Et - c'est notre deuxi�me proposition - pouvons-nous avoir un d�bat sur la situation �conomique � Paris, sur le d�clin parisien, qu'il concerne les entreprises parisiennes ou qu'il concerne les classes moyennes ? Il en va bien �videmment de l'avenir de Paris.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. SAUTTER.
M. Christian SAUTTER, adjoint. - Monsieur DOMINATI, vous avez des bonnes lectures. Et si vous avez regard� l'enqu�te de "Challenges", � laquelle vous faites allusion, vous verrez qu'il y a un point o� Paris se distingue, c'est en mati�re de fiscalit� locale qui est la plus faible � Paris par rapport � toutes les villes de 100.000 habitants qui ont �t� �tudi�es, malgr� la hausse qui a �t� op�r�e entre 1991 et 1998.
Ce que je voudrais vous dire, c'est que nous pensons qu'il n'y a pas de fatalit� du d�clin malgr� ce que nous avons constat� dans les ann�es 1990 puisque Paris a perdu 126.000 emplois entre janvier 1990 et d�cembre 2001, et nous agissons sur ce point.
Quelques exemples :
- un forum pour l'emploi en octobre dernier qui a permis � 3.057 ch�meurs de trouver du travail ;
- des moyens accrus accord�s � "Paris-D�veloppement", qui est un comit� de d�veloppement �conomique g�r� conjointement par la Chambre de commerce et par la Ville de Paris. Ce sont 1.860 emplois qui ont �t� ainsi d�velopp�s l'an dernier.
Nous avons - puisque vous parlez de technologies - fait passer la surface d'incubateurs et des p�pini�res, pour r�soudre le probl�me d'installation de ces jeunes entreprises, de 5.000 m�tres carr�s � 12.000 m�tres carr�s en trois ans.
Dans le domaine du commerce, Lyne COHEN-SOLAL r�pondrait mieux que moi, nous faisons de gros efforts pour favoriser les reprises commerciales. Et vous savez qu'une soci�t� d'�conomie mixte a �t� mandat�e pour lutter contre la mono activit�.
Si j'ajoute que nous d�veloppons l'�conomie solidaire, nous passons d'une r�gie de quartier � six r�gies de quartier d'ici la fin de l'ann�e, que les investissements - comme je le disais ce matin � M. LEGARRET - sont en hausse de 25 % en trois ans, eh bien, c'est une contribution � l'emploi et, je l'esp�re, � l'emploi parisien.
Donc vous voyiez que, contrairement � ceux qui pensaient que Paris �tait une ville administrative et une ville touristique, nous ne baissons pas les bras. Et les premiers r�sultats commencent � appara�tre, m�me s'il faudrait �tre tr�s prudent en la mati�re puisque le ch�mage auquel vous avez fait allusion est en l�ger recul depuis le mois d'octobre, � statistiques constantes.
Vous avez fait allusion au Comit� du d�veloppement �conomique durable pr�sid� par M. STOLERU et constitu� � la demande du Maire de Paris. Vous pouvez trouver sur le site Internet de la Ville non seulement les propositions qui ont �t� faites par ce Comit� qui travaille fort bien depuis trois ans, mais vous pouvez m�me y trouver les r�ponses du Maire. Merci.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
Monsieur DOMINATI, vous avez la parole.
M. Laurent DOMINATI. - Monsieur le Maire, j'avais bien entendu les r�ponses de votre adjoint car elles �taient d�j� dans "Challenge", mais elles ne m'ont pas plus convaincu que le journaliste en question. Je note simplement que, pour la fiscalit�, vous remerciez vos pr�d�cesseurs. Nous vous remercions de maintenir cette m�me politique, si vous le pouvez, dans la dur�e, compte tenu de l'endettement croissant de la Ville.
Mais je crois qu'il n'est pire sourd que celui qui ne veut entendre. Il ne s'agit pas de faire un forum pour aider les gens � trouver des emplois. Il s'agit de politique �conomique pour Paris, pour les entreprises. Ou bien la Ville de Paris contribue � faire de la Capitale la capitale �conomique qu'elle doit �tre au niveau national et europ�en, ou bien elle passe � c�t� et nous craignons qu'elle ne soit en train de passer � c�t�.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur DOMINATI, vive le d�bat, mais il se trouve que c'est la premi�re mandature o�, je l'esp�re sur six ans, il n'y aura pas d'augmentation de la fiscalit�. Vous pouvez donc r�affirmer ce que vous voulez.
Quant au r�le de la Municipalit� dans la vitalit� �conomique, je suis pr�t � comparer nos initiatives nombreuses, y compris en achetant des locaux commerciaux pour les mettre � la disposition du petit commerce, avec ce qui a �t� fait par mes pr�decesseurs. Voil� !
Mais des b�tons...
M. Laurent DOMINATI. - Alors faisons un d�bat !