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16 - IX - Question d'actualité de M. Claude GOASGUEN, au nom du groupe "Démocratie libérale et indépendants", à M. le Préfet de police concernant les problèmes de sécurité à Paris


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d'actualit� du groupe "D�mocratie lib�rale et ind�pendants".
Monsieur GOASGUEN, vous avez la parole et je souhaite qu'on n'entende que vous, pour l'instant.
M. Claude GOASGUEN. - Merci. J'esp�re que cela durera, Monsieur le Maire.
M. LE MAIRE DE PARIS. - 2 minutes 30, comme une chanson c�l�bre.
M. Claude GOASGUEN. - J'ai �cout� avec beaucoup d'attention la r�ponse que vous venez de faire � Philippe GOUJON et connaissant sa question, j'ai insist� pour qu'une question vous soit encore pos�e sur les probl�mes de s�curit�, tant il est �vident, qu'au-del� des faits qu'il a soulign�s, la question de la s�curit� � Paris est le probl�me essentiel qui angoisse les citoyens parisiens, depuis plusieurs ann�es.
Bien s�r, vous pouvez dire la s�curit� �tait aussi d�faillante dans les syst�mes pass�s.
La police de proximit�, Monsieur le Pr�fet, c'est celle de M. CHEV�NEMENT, qui d'ailleurs commen�ait � en apercevoir les limites. Donc quand on vous parle de police de proximit�, r�pondez, non pas sur le pass�, mais sur le pr�sent et l'avenir.
Vous nous dites que le rapport qui a �t� publi� - alors qu'il s'agissait d'un rapport confidentiel - dans le "Figaro", il y a quelques semaines, ne concerne pas Paris. J'aurais tendance � vous dire, Monsieur le Pr�fet, que c'est pire � Paris.
C'est pire � Paris, par rapport � la r�alit� de ce que nous vivons sur le terrain, � Paris. J'ose vous dire que votre police de proximit�, Monsieur le Pr�fet, ne fonctionne pas.
Vous nous avez dit le mois dernier que vous la mettriez en place, et je vous dis ce qu'on dit dans une pi�ce c�l�bre : "S?ur Anne, ne vois-tu rien venir ?"
Les Parisiens ne voient rien venir, Monsieur le Pr�fet. Non seulement, la s�curit� ne s'am�liore pas, au contraire, la d�linquance de proximit� augmente, et m�me explose.
Je ne veux pas faire de provocations. D'ailleurs, je dois saluer la modestie des m�dias dans ce domaine, qui pourraient aller plus loin dans l'exploitation du sensationnel.
C'est tout � leur m�rite que de remettre � la plus stricte dimension les probl�mes de s�curit� qui se posent � Paris.
Monsieur le Pr�fet, vous devez interroger les citoyens parisiens, interroger votre police, qui dit d'ailleurs dans le m�me journal, dans un certain nombre de cas, qu'elle a peur des affrontements et de la violence des affrontements qui se produisent avec la police de proximit�.
Je vous demande deux choses :
1�) quand allez-vous v�ritablement r�former la police de proximit� qui vient d'�tre mise en place ?
2�) puisque vous nous dites qu'il n'y a pas de lien entre le rapport publi� et la police de proximit� parisienne, et bien nous souhaitons un rapport d'�valuation rapide sur la mise en place de la police de proximit� � Paris.
Ce n'est pas que nous ayons l'intention de d�velopper une campagne diffamatoire � l'�gard de la police, au contraire, mais nous avons besoin de rassurer dans les faits, dans l'information, dans la r�alit�, les Parisiens sur l'augmentation de la d�linquance.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "D�mocratie lib�rale et ind�pendants", "Union pour la d�mocratie fran�aise", "Rassemblement pour la R�publique" et "Ensemble pour Paris").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
La parole est � M. le Pr�fet de police.
M. LE PREFET DE POLICE. - Monsieur le Conseiller, je ne rappellerai donc pas que le rapport, dont il est fait �tat, concerne un certain nombre de circonscriptions de province qui ont fait l'objet de la premi�re vague de police de proximit� en province. L'exp�rience de Paris est d�j� un peu ant�rieure.
Je rappellerai que ce rapport, contrairement � ce qui a �t� dit, ne met pas en cause la police de proximit� mais � la demande du Ministre, il pr�cise un certain nombre de points.
C'est le travail administratif normal du Minist�re.
Le Ministre a demand� � l'Inspection g�n�rale de regarder l� o� la police de proximit� se mettait en place, comment cela se passait et comment il fallait am�liorer les choses.
Un certain nombre de propositions constructives sont faites dans ce rapport qui ne sont pas une mise en cause de la police de proximit�, mais des propositions pour am�liorer un dispositif.
Je continue � penser, Mesdames et Messieurs les Conseillers, qu'il n'y a pas d'autres solutions pour faire reculer la d�linquance, que de mettre en place une v�ritable police de proximit�.
Une police de terrain, pr�sente, r�active, pr�s de la population et visible du citoyen.
M. Philippe GOUJON. - Celle qui n'existe pas ?
M. LE MAIRE DE PARIS. - Ne vous en m�lez pas !
Laissez le Pr�fet de police r�pondre.
M. LE PREFET DE POLICE. - Il n'y a pas d'autres solutions. Tout le monde sera d'accord pour dire qu'il n'y a pas d'autres solutions, c'est le bon sens. Je confirme que la r�forme - mise en place � Paris en 1999 par mon pr�d�cesseur et qui a consist� � faire du commissariat d'arrondissement une circonscription de plein exercice traitant tout � la fois, de la police de quartier et de la police judiciaire, comme partout ailleurs dans le monde, est une bonne r�forme.
Le policier de terrain doit �tre polyvalent pour �tre efficace et proche de la police d'investigation. C'est en soi une r�forme positive.
Mon action consiste maintenant, comme je l'ai annonc�, il y a 3 semaines, � votre Conseil... donnez-moi un peu de temps, Monsieur le Conseiller... de donner des moyens � cette police de quartier : moyens en effectif, moyens �galement en �quipements.
C'est dans ce cadre que j'ai d�cid� de red�ployer 1.000 policiers sur le terrain. C'est aussi dans ce cadre que je m'emploie, avec chaque commissaire d'arrondissement, � mettre en ?uvre syst�matiquement cette police de quartier, pr�sente, r�active et visible.
C'est dans ce cadre que je souhaite aussi que tous les maires d'arrondissement s'impliquent.
J'ai demand� aux commissaires, je le dis � Mme AURILLAC qui �voquait cette question ce matin, de se mettre � la disposition du maire d'arrondissement pour �tre � l'�coute des maires d'arrondissements afin d'adapter les dispositifs aux besoins de l'arrondissement.
J'ai commenc� � mettre en ?uvre mon plan d'action. Je l'ai annonc�, et d�s lundi prochain, lundi 18 juin, 135 gardiennes et gardiens, qui �taient affect�s � des gardes statiques, vont �tre r�partis entre 6 arrondissements, dont les besoins �taient les plus urgents, en fonction de crit�res objectifs.
Je peux vous dire de fa�on pr�cise comment sont r�partis ces 135 personnes et d'autres red�ploiement suivront.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Pardonnez-moi. On m'a fait un rappel au r�glement.
2,30 minutes pour interroger et 2,30 minutes pour r�pondre.
L� nous avons des �lus qui demandent le respect du r�glement et donc cela rallonge les d�bats.
Je vous en prie... c'est totalement int�ressant, mais croyez-moi on aura des d�bats r�guli�rement sur ce sujet.
Je vous demande maintenant d'�couter la r�ponse du Pr�fet de police et de ne pas l'interrompre si cela vous est possible.
M. LE PREFET DE POLICE. - Si vous le souhaitez, Monsieur le Maire, je donnerai la r�partition des 135 grad�s et gardiens. J'indique que c'est l� une premi�re affectation dans le cadre de ces red�ploiements. La deuxi�me interviendra d�s le mois de septembre jusqu'� ce que nous parvenions dans l'ann�e au chiffre de 1.000 policiers, ce qui permettra de doubler le nombre des patrouilles et notamment en fin d'apr�s-midi ou le soir. J'ai choisi une approche pragmatique : celle qui consiste � mettre des policiers au plus pr�s de la population, et veiller � ce qu'ils soient bien utilis�s pour ce travail de pr�sence mais je me refuse � tout d�bat th�orique sur ce sujet.
Il n'y a pas d'autres solutions, je le r�p�te, mais en toute �quit�, Mesdames et Messieurs les Conseillers, accordez-moi quelques d�lais avant de juger de l'action.
L'�valuation mise en place se fera de toute fa�on avec vous, le moment venu et avec les maires d'arrondissements dans le cadre des contrats locaux de s�curit� qui seront d�clin�s par arrondissement.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�fet. Merci de l'attention que vous avez pour l'ensemble des �lus de cette Assembl�e.
Nous aurons effectivement de nouveaux �changes comme j'imagine que vous en avez avec chaque �lu qui vous le demande, de mani�re � essayer de nous rendre le plus efficacement possible au service de la s�curit� des Parisiens.

Juin 2001
Débat
Conseil municipal
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