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44 - 2001, DFAE 64 - Communication de M. le Maire de Paris : "Paris, Capitale de l'euro"


M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, il m'a �t� fait remarquer de mani�re tout � fait pertinente qu'il fallait commencer � l'heure, tenir les horaires, etc.
Moi, je vous signale qu'hier, on vous a un peu attendus pour commencer les questions d'actualit�.
Je m'adresse � ceux qui sont l�, �videmment. Souvent, quand on fait des remarques, elles s'adressent justement � ceux qui ne sont pas l� pour les entendre. Je vais peut-�tre l'�crire.
En tout cas, merci � ceux qui sont l�.
Sans attendre et sans p�naliser justement ceux qui font l'effort d'arriver � l'heure, nous allons poursuivre l'ordre du jour de la s�ance qui porte maintenant sur Paris, capitale de l'euro. Je vous ai �crit � ce sujet, c'est pourquoi je ne vais pas reprendre l'ensemble des �l�ments que je vous ai transmis dans cette communication �crite.
Je crois que c'est un enjeu extraordinaire sur le plan culturel et, en m�me temps, un rendez-vous de vie quotidienne avec les Parisiens, o� une collectivit� locale quelle que soit son orientation politique doit se donner les moyens, concr�tement, de tenter de faciliter la vie de ses concitoyens. C'est pourquoi je me permettrai, ce matin, avant de vous �couter, de rajouter juste quelques remarques.
Le premier janvier prochain donc, tous les pays de la zone euro adopteront d�finitivement cette nouvelle monnaie, m�me si le franc continuera � circuler jusqu'au 17 f�vrier. C'est donc � une v�ritable r�volution �conomique, politique mais aussi culturelle que nous devons nous pr�parer. En effet, l'utilisation de l'euro repr�sente pour l'ensemble des Fran�ais un changement majeur dans leur vie quotidienne.
D�s � pr�sent, le Gouvernement organise et programme des campagnes de communication mais la Ville de Paris, en tant que telle, a un r�le � jouer : rendre aussi simple que possible cette �tape in�dite, assurer ce changement dans la transparence et garantir la stabilit� des prix des services municipaux. C'est la confiance de nos concitoyens qui est au c?ur de cet enjeu. C'est aussi leur capacit� � suivre le mouvement, quel que soit leur �ge ou leur condition sociale.
Pour relever ce d�fi, tous les moyens d'information sans exception dont dispose la Ville seront mobilis�s.
D�s les prochaines semaines, nos concitoyens seront sensibilis�s � l'utilisation quotidienne de l'euro par une campagne tr�s ambitieuse. Elle s'appuiera sur des supports divers : les 600 panneaux d'information municipaux, le 36.15 Paris ainsi que le site Internet de la Ville, un num�ro sp�cial "allo euro" ou encore "Paris le Journal", � l'int�rieur duquel une brochure d�tachable sera ins�r�e � l'automne prochain.
Par ailleurs, la Ville s'appr�te � lancer un march� public d'achat de calculettes destin�es � faciliter la conversion des prix. Elles seront diffus�es en particulier aupr�s des personnes �g�es et des enfants.
J'ajoute qu'un appel � projet sera prochainement adress� aux artistes de la Capitale. L'id�e est de concevoir des cartes postales diffus�es tr�s, tr�s largement et proposant des moyens mn�motechniques simples sur les paiements en euro.
Enfin, un clip p�dagogique sera diffus� au Parc-des-Princes � l'occasion de chaque manifestation, de septembre � d�cembre mais j'imagine qu'il sera peut-�tre opportun de prolonger au-del� de d�cembre.
Ce dispositif global pr�voit aussi des antennes d'information dans chaque mairie d'arrondissement. Elles accueilleront une exposition "demain l'euro" d'ici la fin de l'ann�e, et plusieurs bus itin�rants euro proposeront une information didactique aux Parisiennes et aux Parisiens.
Dans un souci d'efficacit�, nous avons �galement souhait� intensifier nos partenariats avec des acteurs strat�giques : la Banque de France bien s�r mais aussi d'autres institutions telles que la Poste, l'Ordre des experts comptables et aussi la Chambre des M�tiers et la Chambre de Commerce et d'Industrie, qui est d'ailleurs pr�sente dans les ateliers de l'euro.
Autre condition de succ�s de l'op�ration : bien cibler les messages en fonction des publics vis�s. Dans cette optique, les enfants apparaissent comme de formidables ambassadeurs de l'�v�nement. Ainsi, dans les centres de loisirs, les jeunes parisiens seront convi�s � un concours "un slogan pour l'euro" et des classes de d�couverte th�matiques sont d'ores et d�j� pr�vues.
De plus, j'ai souhait� que la dimension inter-g�n�rations soit bien prise en compte afin que les plus jeunes puissent contribuer � faciliter l'adaptation de leurs a�n�s et c'est pourquoi une formation sp�cifique sera dispens�e autour du th�me "les enfants expliquent l'euro aux adultes" - c'est peut-�tre parce que je vieillis et que j'ai envie d'�tre aid� - et parmi ces adultes, je pense en particulier aux seniors, au service desquels la Ville a choisi de conduire une action volontariste.
A l'initiative du C.A.S.V.P., des conf�rences et des visites d'information seront organis�es dans les clubs de retrait�s. D'ici la fin de l'ann�e, 34 ateliers "si l'euro m'�tait compt�" proposeront aux seniors une initiation pratique sous forme de simulation d'achat.
Par ailleurs, en collaboration avec l'Institut national de retraite active, 100 retrait�s volontaires et form�s visiteront, d�s septembre, une trentaine de sites o� s�journent des Parisiennes et des Parisiens tr�s �g�s.
Pour ce qui concerne les personnes en situation de pr�carit�, le C.A.S.V.P. assurera la formation d'administrateurs b�n�voles auxquels il fournira tous les moyens p�dagogiques adapt�s.
Le changement d'unit� mon�taire implique �galement des mesures concr�tes � destination des personnes qui souffrent de handicaps divers. Ainsi, les d�ficients visuels, qui repr�sentent environ 2 % de la population parisienne, soit pr�s de 40.000 de nos concitoyens. La Ville a donc d�cid� de soutenir financi�rement le programme euro vision France, initi� par le minist�re des finances, qui d�veloppe des m�thodes de formation � distance et des outils de reconnaissance tactile.
Pour les d�ficients auditifs, et je vous rappelle que ce sont 100.000 personnes concern�es � Paris, des supports sp�cifiques ainsi qu'une cassette vid�o en langue des signes seront bient�t disponibles.
Telles sont, mes chers coll�gues, les grandes lignes du dispositif adopt� pour l'information sur le passage � l'euro. Dans un souci de transparence, de stabilit� et de simplicit�, la Ville entend n�gocier ce rendez-vous autour de trois principes :
- le double affichage des prix en francs et en euros. C'est la meilleure fa�on pour l'usager de se familiariser � la nouvelle monnaie. C'est pourquoi ce double affichage se prolongera au-del� du premier janvier 2002 ;
- la stabilit� des prix des services municipaux ;
- enfin, la conversion simplifi�e de ces prix. Il s'agira de fixer un montant rond aussi souvent que possible et toujours � l'avantage de l'usager. Pour le paiement des horodateurs par exemple, l'objectif est de pouvoir l'acquitter avec une seule pi�ce de monnaie, soit un demi-euro, ce qui nous permettra en plus d'amplifier notre politique en faveur du stationnement r�sidentiel et pour dissuader les Parisiens d'utiliser leur v�hicule automobile priv�.
C'est � travers de telles initiatives que chaque citoyen adoptera peu � peu cette nouvelle monnaie et l'int�grera � ses actes quotidiens. Consommer, sortir, s'acquitter de tel ou tel paiement peut s'apparenter � une r�alit� soudain angoissante lorsqu'on remet en cause des r�f�rences tr�s anciennement ancr�es. Cela fait sourire la plus jeune des maires adjoints mais il faut prendre cela tr�s au s�rieux. C'est cet inconfort qu'il faut juguler en intervenant sur chaque levier, sur chaque lieu susceptible de le g�n�rer.
Cette v�ritable sc�ne, dans laquelle chacun apprend ; mais contribue aussi � transmettre, traduira aussi � l'�lan de notre collectivit� � travers la sensibilisation des 40.000 agents municipaux.
J'y vois la condition d'une pleine r�ussite de toutes les op�rations comptables programm�es pour les prochains mois. Je rappelle en particulier que la mutation des syst�mes informatiques et financiers constitue un processus tr�s lourd auquel nous nous sommes pr�par�s. Ainsi d�s d�cembre prochain, le budget primitif, pour 2002, sera vot� et ex�cut� en euro.
Voil�, mes chers coll�gues, les quelques informations que je souhaitais ajouter � l'occasion du d�bat de ce matin. Christian SAUTTER vous apportera toutes les pr�cisions compl�mentaires sur ce vaste dispositif. Je veux d'ailleurs le remercier chaleureusement ainsi que l'ensemble des services concern�s pour le travail consid�rable qui a �t� r�alis� et qui vise � allier imagination, technicit�, transparence et devoir de solidarit�. Autant de conditions indispensables � la r�ussite de grand rendez-vous. Pour la premi�re fois en effet dans l'histoire, des femmes et des hommes issus de pays distincts ont d�cid� en conscience d'effectuer leurs �changes dans une seule et m�me monnaie. A travers cet acte fort, ce sont aussi des liens culturels, sociaux et politiques qui peuvent �tre renforc�s au-del� des fronti�res. Dans cette aventure in�dite, notre cit� a donc d�cid� de jouer pleinement son r�le avec la volont�, je l'ai dit, de ne laisser personne en marge d'un changement si exigeant. Nul ne doit se sentir exclu de cette nouvelle �re mon�taire. D'�vidence, l'enjeu est aussi citoyen et cette r�alit� a influ� sur l'�laboration du plan qui vous est propos�. C'est maintenant � chacune et � chacun d'entre vous de l'enrichir par vos analyses, par vos propositions et par votre cr�ativit�. Merci mes chers coll�gues.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens, communiste et "Les Verts").
Nous entamons maintenant le d�bat avec la premi�re intervenante, Mme DUMAS pour le groupe R.P.R.
Mme Catherine DUMAS. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, l'av�nement de l'euro est sans aucun doute un des tournants les plus radicaux de la mise en place de l'Europe. A son actif, l'on constate que l'Europe parach�ve plusieurs d�cennies d'efforts �conomiques et politiques ; le processus a, en effet, apport� la paix en Europe. Aujourd'hui, l'Europe est un acteur majeur sur la sc�ne internationale : elle permet de s'unir pour parler d'une voix et de peser sur les grandes d�cisions. L'euro repose sur des fondements �conomiques solides. Il a �t� cr�� dans le respect des crit�res de convergence et va donc contraindre les �tats � pr�server ces acquis, mais aussi � les renforcer. Il permet ainsi un alignement par le haut en �tant un facteur de stabilit� pour l'Europe : stabilit� des prix, des changes, des taux d'int�r�t. Il est un facteur de dynamisme et permet la libre circulation des biens, des services et des capitaux.
Cette �re nouvelle est porteuse d'espoirs pour notre pays et plus particuli�rement pour la premi�re r�gion de France, l'Ile-de-France. Vous me permettez d'y faire allusion alors que je suis Conseill�re r�gionale et que je constate chaque jour � quel point l'Ile-de-France est un carrefour commercial, �conomique et culturel au c?ur de l'Europe. L'Ile-de-France qui est l'un des plus importants p�les de d�veloppement en Europe tient une place essentielle au c?ur de l'�conomie nationale avec un P.I.B. par habitant qui est le plus �lev� de l'Union europ�enne.
Aujourd'hui, Monsieur le Maire, nous sommes J -204 de cette grande r�volution que va �tre l'euro et vous avez choisi de faire une communication sur ce th�me devant le Conseil de Paris. Permettez-moi de vous dire que ce d�bat sur l'euro, qui s'annon�ait consensuel pour une grande majorit� d'entre nous, m'inspire un certain nombre de critiques voire de craintes alors que vos propos rel�vent plus d'un catalogue de bonnes volont�s que d'une v�ritable dynamique face � cet enjeu qu'est l'euro pour la vie quotidienne des Parisiens.
Tout d'abord, geste symbolique c'est vrai, mais qui aurait pu �tre le t�moin d'une v�ritable prise de conscience de la part de votre �quipe, vous auriez pu, d�s votre prise de fonction, veiller � ce que les d�lib�rations vot�es au Conseil de Paris soient pr�sent�es en francs, mais aussi en euros. J'ai d'ailleurs pr�sent� un v?u dans ce sens au Conseil d'arrondissement du 17e le 9 mai 2001, v?u adopt� largement par la majorit� et l'opposition. J'esp�re que vous reprendrez cette id�e pour l'ensemble de Paris. Mais revenons aux diff�rents points que vous venez d'�voquer. Vous avez parl� d'une campagne d'information et de la publication d'une brochure avec tableau de conversion ins�r� dans "Paris le Journal". Je remarque que la date de cette campagne n'est pas connue alors qu'il y a urgence et qu'elle aurait d�j� d� commencer. Ce n'est pas une exposition sur la monnaie ou encore l'exposition du kiosque "Paris Jeunes", certes int�ressantes, mais pas � la hauteur des enjeux, qui vont permettre � la Ville de rattraper son retard.
Certes, vous �voquez une communication dans les quartiers et les lieux de vie de la Capitale sans apporter aucune pr�cision sur les op�rations vis�es en objet (lieux, dates...). Quant aux partenaires institutionnels sur lesquels vous semblez vouloir vous reposer : la Chambre de commerce et d'industrie, la Chambre des M�tiers, la Banque de France, leurs seules initiatives ne sauraient suffire.
Vous �voquez �galement et � juste titre ceux que vous appelez les Parisiens les plus fragiles en souhaitant et je vous cite "une plus grande solidarit� qui se traduira par des exemples concrets". Merci, Monsieur le Maire, de nous �clairer sur ce point.
Vous abordez �galement une formation en faveur des enfants de CM2. Nous pensons que la formation des petits Parisiens ne saurait se limiter � la classe de CM2 et nous vous demandons de mettre en ?uvre d�s la rentr�e scolaire une semaine de l'euro � laquelle participeraient tous les �l�ves du primaire � partir du cours pr�paratoire.
Enfin vous �voquez l'adaptation des automates et les probl�mes techniques concernant les horodateurs (nous avons pris note que le stationnement r�sidentiel passerait de 2,20 euros � 0,5 euro). Nous aimerions savoir si vous avez l'intention de profiter des modifications des appareils pour mettre fin une fois pour toutes aux pillages journaliers des horodateurs devant des contractuels d�sabus�s et des Parisiens en col�re.
Mais, Monsieur le Maire, le plus grave est que vous avez occult� trois points qui, � mes yeux, sont primordiaux et qui posent les vrais probl�mes. Il s'agit de la pr�paration des P.M.E., des commer�ants, des artisans, mais aussi des particuliers au passage � l'euro. Il s'agit �galement des modifications de prix et des tarifs publics et enfin du probl�me de la s�curit� qu'il faudra bien assurer en cette p�riode de transition.
S'agissant des grandes entreprises, la prise de conscience de l'enjeu de l'euro est indiscutable. En revanche, beaucoup de progr�s restent � accomplir pour les petites entreprises, les commer�ants et les artisans qui ont pu sous-estimer le temps n�cessaire pour se pr�parer. Les P.M.E. doivent pr�parer avec leur banquier, leur comptable, les changements de comptabilit�, les modifications des paies en euro, les nouveaux bar�mes de prix et les changements informatiques. Le Comit� national de l'Euro, pr�sid� par le Ministre des Finances ne r�soudra pas les probl�mes de cette cat�gorie de Parisiens : les collectivit�s locales, Paris principalement doivent prendre des initiatives dans ce sens.
En ce qui concerne les op�rations de change entre les deux monnaies, il ne saurait �tre question que les banques se d�faussent de leur mission de change sur les petits commer�ants. En effet, pendant 1 mois et demi, les commer�ants vont avoir � g�rer une double caisse, ce qui va ralentir consid�rablement leur fonctionnement. Imaginons d�j� ce qui se passera dans un bureau de tabac qui accueille 2.000 personnes par jour !
Quant aux particuliers : si l'on y prend garde, cela risque d'�tre un v�ritable casse-t�te pour eux. Si la pr� alimentation en billets et en pi�ces interviendra en d�cembre chez les commer�ants, les particuliers devraient eux se procurer des pi�ces et des billets dans les bureaux de poste, les banques mais aussi chez les buralistes d�s le 1er janvier.
On nous dit que le Gouvernement r�fl�chit � une pr� alimentation des particuliers. Il faudrait qu'il r�fl�chisse vite. Nous sommes inquiets quant � cette incertitude et nous redoutons une pr� alimentation qui interviendrait juste avant No�l, au cours d'une p�riode traditionnelle de forte consommation.
Les soci�t�s de distributeurs automatis�s, quant � elles, s'attachent les cheveux avec les probl�mes de conversion. Combien d'euros faudra-t-il glisser dans un distributeur pour obtenir un caf� l'an prochain ? Il reste quelques mois aux entreprises pour proc�der aux ajustements n�cessaires, ce qui n'est pas simple si elles veulent pr�server leur marge. Car les Parisiens ont aussi une crainte : la hausse des prix. Certaines entreprises ont d�cid� d'augmenter leur prix d�s maintenant en se collant sur le chiffre en euros qu'elles souhaitent afficher le 1er janvier ; un chiffre rond pour �viter les embouteillages aux caisses. Une pouss�e inflationniste est donc � redouter d�s la fin 2001.
La mise en place de l'euro va aussi rendre la comparaison des prix des diff�rents pays europ�ens beaucoup plus facile, notamment � Paris, centre touristique international. Alors que la mise en place des 35 heures entra�ne pour les entreprises des augmentations de prix de revient, il importe que des ajustements de T.V.A. soient pratiqu�s afin de ne pas p�naliser les soci�t�s de services fran�aises et je pense notamment aux nombreux restaurateurs parisiens qui pourraient souffrir de cette concurrence.
Enfin, Monsieur le Maire, autre crainte des Parisiens : la s�curit�. Comment M. le Pr�fet de police va-t-il assurer la s�curit� des Parisiens mais aussi celle des professionnels comme les convoyeurs de fonds alors que d'importants et fr�quents mouvements de fonds vont transiter dans Paris quotidiennement ?
Nous connaissons malheureusement trop les faits dramatiques qui interviennent en temps normal avec l'approvisionnement des distributeurs de billets.
Sur les probl�mes de s�curit� qui ont �t� occult�s dans votre intervention, je souhaite mentionner une affaire qui confirme nos craintes. Policiers et gendarmes l'avaient pr�dit, la mise en circulation de l'euro attirerait des faussaires et susciterait de nombreuses arnaques.
En quelques semaines 1,5 milliard de billets et 7,6 milliards de pi�ces vont d�ferler sur l'hexagone. C'est une aubaine pour les voyous et une premi�re escroquerie a �t� d�couverte dans la R�gion parisienne.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Chers coll�gues, je vous demande d'�couter votre coll�gue avec calme... C'est peut-�tre dur, mais il faut que vous y arriviez. Faites un effort...
Je vous en prie, poursuivez, Madame !
Mme Catherine DUMAS. - Je ne pense pas que ce soit si dur !
Dans cette affaire, o� des euros devaient �tre �chang�s contre des francs au domicile des particuliers, on apprend qu'aucune enqu�te judiciaire n'a �t� initi�e alors qu'il n'y avait pas de victimes donc pas de pr�judices. Permettez-moi d'�tre inqui�te pour les prochains mois si on d�cide d'attendre qu'il y ait des victimes pour agir.
La Mairie de Paris et la Pr�fecture de police pourraient organiser une campagne d'information rappelant qu'aucun �change Francs-Euros n'est pr�vu au domicile des particuliers et inciter les Parisiens � signaler aux services de police, tout d�marchage suspect.
Voil�, Monsieur le Maire, l'ensemble des points essentiels que je souhaitais d�velopper au nom du groupe R.P.R.
Vous le constatez bien que l'organisation d'expositions ou de r�unions d'information, de vrais probl�mes se posent � quelques mois de cette fabuleuse r�volution qu'est le passage � l'euro.
Au-del� d'une volont� politique qu'il est urgent de mettre en ?uvre, il va de soi que l'ensemble du personnel municipal doit mettre au service des Parisiens les qualit�s de travail et de comp�tence qui sont les siennes.
Tous ensemble, �lus et fonctionnaires, nous devons tout faire pour pr�server le dynamisme de Paris, cl� de croissance et d'emploi de notre Ville.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame, de cette contribution du groupe R.P.R. dont j'ai particuli�rement appr�ci� que soit absent tout esprit partisan.
Je donne la parole � Mme HOFFMAN-RISPAL.
Mme Dani�le HOFFMAN-RISPAL, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.
Mes chers coll�gues, la mise en place de l'euro va constituer un deuxi�me bouleversement mon�taire mais pas seulement dans la vie quotidienne des personnes �g�es.
Le premier a eu lieu il y a 40 ans, c'�tait le passage de l'ancien franc au nouveau franc.
Chacun d'entre nous, pour ceux qui fr�quentent les boulangeries, entendent le prix de la baguette �nonc� � 420 ou 430 F par les personnes �g�es.
Dans 6 mois, le passage � la monnaie unique nous impose � tous une vigilance p�dagogique, afin d'�viter que l'euro ne soit comme l'a dit le Maire une cause d'exclusion.
Cette question de l'euro est tr�s souvent abord�e lors de nos rencontres avec les personnes �g�es. Ce n'est pas un hasard. L'int�r�t, le r�el int�r�t, m�l� d'appr�hension existe.
C'est pourquoi il para�t tout � fait essentiel d'aider les seniors � bien appr�hender leur r�le : mettre en place, en particulier en lien avec le Centre d'action sociale de la Ville de Paris, une action forte � destination de ces personnes pour que l'apprentissage de cette nouvelle monnaie soit v�cu comme une chance, un moyen de rester en phase avec son temps.
Le personnel du C.A.S.-V.P. jouera un r�le tr�s important � ce niveau. 520 agents dans le secteur de l'aide � domicile sont souvent, par leur contact fr�quent et leur proximit� avec les personnes isol�es, les principaux liens avec l'ext�rieur.
Ils donnent des nouvelles du quartier, du temps ou de l'actualit� et sont sans doute les mieux plac�s pour une p�dagogie de l'euro au quotidien.
Ensuite le Minist�re des Finances, en partenariat avec l'Institut national de la retraite active, a promu, vous en avez parl� et c'est important, l'op�ration euro-formateur, dont l� encore le Centre d'action sociale de la Ville de Paris est le relais pour les Parisiennes et les Parisiens.
Vous venez d'annoncer que cette op�ration pr�voit la formation de 130 retrait�s b�n�voles.
Ce sont ces m�mes retrait�s, ces m�mes seniors, qui iront au contact des personnes �g�es jusqu'en mars 2002.
J'insiste sur cette notion de mars 2002. Un an pour suivre l'�volution et nous n'arr�terons pas l'an prochain au 1er janvier, nous continuerons jusqu'en mars 2002.
Notre ambition est que ce passage � l'euro permette aux seniors d'�tre acteurs d'une grande mutation et non d'un changement impos�.
D�s septembre, ces euro-formateurs seront r�partis dans une trentaine de sites dans la Capitale pour tenir des r�unions d'information dans les clubs de retrait�s et je crois que l'id�e d'offrir un r�el soutien de proximit� est important pour les retrait�s qui en �prouvent le besoin.
Egalement, il faut souligner l'action de l'Union f�minine civique et sociale qui mettra en place des ateliers pratiques permettant aux personnes �g�es d'�tre en situation r�elle d'achat.
Vous avez �voqu� l� aussi, Monsieur le Maire, les 34 ateliers d'initiation qui s'appelleront : "Si l'euro m'�tait compt�". Cette id�e d'initiation pratique, la forme de simulation d'achat dans une galerie marchande, est effectivement le bon moyen pour appr�hender le passage � l'euro.
Pour les personnes �g�es, et c'est sans doute plus difficile en institution et en situation de d�pendance, il serait souhaitable d'organiser des exercices, le C.A.S.-V.P. le pr�voit �galement, sous forme de jeu afin d'aider aussi � l'apprentissage d'un nouveau r�f�rentiel de prix.
Vous avez cit�, et il faudra continuer, la diffusion de nombreuses publications et de brochures ainsi que le programme ambitieux d'achat de calculettes que vous venez d'�voquer.
Je pense que les distribuer en priorit� aux personnes �g�es est un bon engagement.
L'Etat et le Gouvernement jouent �galement un r�le essentiel d'accompagnement de ces mesures.
La semaine derni�re, nous avons appris que dans le fonds de modernisation de l'aide � domicile pr�vu dans la loi relative � l'allocation personnalis�e d'autonomie, nous allons avoir la possibilit� de mieux former les responsables du secteur de la d�pendance � l'euro.
Ce fonds va �galement soutenir les grandes associations d'aide � domicile nationales et parisiennes, je pense � l'U.N.A.S.S.A.D., � la F.N.A.D.A.R., � la F.A.S.S.A.D., et �galement, de former les directeurs d'�tablissement.
Je vous entendais, Madame DUMAS, parler des commer�ants. Certains d'entre eux ont commenc� � mener des actions intelligentes, je pense � la rue Montorgueil, par exemple, o� ils ont men� des simulations en euros et o� les maisons de retraite du quartier ont �t� largement associ�es. C'est dans ce sens l� qu'il faudra continuer.
Il appartient donc, je crois, � tous et je pense l� aux familles et aux aidants, d'impliquer, d'associer les personnes �g�es, leur entourage, � l'apprentissage de l'euro.
M. le Maire a parl� d'un enjeu citoyen. Je crois que c'est tous ensemble, avec nos seniors, nos personnes �g�es, que nous devons r�ussir la monnaie unique.
Les diff�rentes actions qui viennent de nous �tre propos�es, nous allons les mener tous ensemble. A nous d'�tre attentifs et pr�sents au cours des prochains mois pour que l'euro soit bien une chance pour tous. Merci.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci. Je vous demande quand m�me de l'attention.
La parole est � M. POZZO DI BORGO, au nom du groupe U.D.F.
M. Yves POZZO DI BORGO. - Merci, Monsieur le Maire.
Excusez-moi, je suis oblig� de lire sur mon ordinateur, je n'ai pas eu le temps de tirer sur papier mon intervention.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Les ordinateurs sont accept�s, ce que je n'accepte pas, ce sont les t�l�phones portables.
M. Yves POZZO DI BORGO. - Je suis d�sol�.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Mais il n'y a pas de probl�me.
M. Yves POZZO DI BORGO. - Le 1er janvier, la France et Paris, comme dix autres pays europ�ens, adopteront d�finitivement une nouvelle monnaie, l'euro, qui succ�dera au franc fran�ais institu� par la loi du 17 Germinal an XI.
Emanation d'un courant de pens�e qui de Robert Schuman, en passant par Jean Lecanuet et GISCARD d'ESTAING, aujourd'hui, Fran�ois BAYROU, les �lus de l'U.D.F. ne peuvent que se r�jouir de cette mise en place de l'euro qui n'�tait, il y a quelques ann�es, qu'un r�ve d'utopiste et de doux r�veur.
C'est la raison pour laquelle, nous nous f�licitons, Monsieur le Maire, de cette communication et des mesures annonc�es.
Malheureusement, comme chaque fois avec vous, les socialistes, le d�luge de bonnes intentions cache toujours une moindre efficacit�. Une moindre efficacit� parce que vous �tes l'�manation d'un Gouvernement de la France, vos amis, qui ont mis tant de temps � comprendre que dans moins de six mois, nous allons entrer, cette fois-ci vraiment, dans une �re nouvelle.
Nous avons l'impression que ce Gouvernement s'est r�veill� et s'agite de fa�on fr�n�tique pour essayer de parer au plus press�.
Malheureusement, ce retard � l'allumage et l'agitation malhabile qui en d�coule se retrouvent dans certaines des mesures que vous nous proposez aujourd'hui.
Vous avouez vous-m�me que le calendrier pr�visionnel des diff�rentes op�rations de passage au sein de nos services n'est pas encore arr�t� pour la cl�ture des op�rations comptable en francs en 2001. Croyez-vous que c'est s�rieux ?
Croyez-vous que la formation tardive dans l'urgence de ceux que vous appelez les 400 ou les 500 eurocadres sera performante et � la hauteur de l'enjeu ?
Croyez-vous qu'une sensibilisation rapide de 2.500 agents tourn�s vers l'accueil du public sera suffisante pour les besoins de l'information des Parisiens qui, tr�s vite, vont se heurter � la complexit� de la conversion de francs en euros ?
Voici quelques exemples de mesures o� l'on ressent l'impr�paration, la pr�cipitation et le manque d'ambition, mais il s'agit d'une chose s�rieuse et profonde. C'est � une v�ritable r�volution � laquelle nous allons assister. Il s'agit d'un changement dans le comportement des Parisiens, comme vous le dites vous-m�me, d'un changement de premi�re ampleur.
Pour les plus anciens d'entre nous, souvenons-nous du changement introduit par le passage au nouveau franc en 1960. Combien de Fran�ais comptent encore en anciens francs ? Et il ne s'agissait alors que d'un changement simple qui n'avait pas la complexit� qu'introduisent aujourd'hui les d�cimales.
Nous savons que tout cela rendra les choses plus difficiles.
Pour �viter trop de ces d�sagr�ments et pour que ce passage � l'euro soit positif et joyeux, nous allons, au nom de l'U.D.F., quand m�me faire quelques r�flexions et des propositions.
J'insisterai, en tout premier lieu, sur les personnes �g�es.
Ce sont les plus fragiles et celles sur lesquelles il faut porter le plus d'attention. Les cents retrait�s b�n�voles qui tiendront des r�unions d'information d�s septembre sur une centaine de sites correspondront-ils aux besoins ? Je ne crois pas.
Il faut aller beaucoup plus loin, il faut impliquer tout le personnel et notamment nos assistantes sociales qui rencontrent ces personnes �g�es, il faut impliquer les associations qui suivent ces personnes �g�es, il y a vraiment un gros effort � faire.
Nous savons aussi, en ce qui concerne les personnes �g�es, que notre 3e et notre 4e �ges seront, d�s le mois de septembre, � la merci de divers aigrefins. Elles seront la proie de toutes sortes d'escroqueries.
Quid du travail de pr�vention en ce domaine ? Quelles sont les mesures que vous allez prendre, Monsieur le Maire ? Quelles sont les mesures de collaboration que vous allez avoir avec le Pr�fet de police afin d'assurer une pr�vention plus que n�cessaire ?
L'arriv�e de l'euro, en outre, risque d'entra�ner par sa difficult� de conversion une augmentation des prix.
Aussi, je voudrais f�liciter M. SAUTTER, car je me r�jouis de la d�cision annonc�e de faire passer le prix du stationnement r�sidentiel � 0,5 euro...
M. Christian SAUTTER, adjoint. - C'est M. le Maire.
M. Yves POZZO DI BORGO. - Je suis d�sol�...
M. LE MAIRE DE PARIS. - On partage, il n'y a pas de probl�me. F�licitez, f�licitez Christian SAUTTER, Denis BAUPIN, ne vous g�nez pas, vous pouvez passer les 33, je serai content.
M. Yves POZZO DI BORGO. - Je critique et je f�licite.
Par contre, cette mesure de sagesse ne devrait pas se limiter � cela. Pourquoi la Ville de Paris n'aurait-elle pas une action sur la R.A.T.P. pour faire en sorte que le ticket de m�tro, le 1er Janvier 2002, ne co�te pas 1,2 euro, mais seulement 1 euro ?
Pourquoi la Ville de Paris ne s'impliquerait-elle pas aupr�s de la R.A.T.P. pour que la carte orange mensuelle, celle des zones 1 et 2 qui concernent les Parisiens co�te 43 euros au lieu des 43,45 euros ?
Nous devons multiplier ce genre de mesures et nous devons faire en sorte que ces prix soient simples et efficaces sur plusieurs mois?
Nous devons �galement multiplier les mesures d'accompagnement � la p�dagogie en grandeur nature. Pourquoi ne pas reprendre l'exemple de la communaut� de communes du canton de Cormeilles dans l'Eure qui a consist� � installer, pendant une semaine, une double caisse chez les commer�ants volontaires ? Ces op�rations d'animation sont techniquement possibles sur nos march�s et chez les commer�ants de nos rues, et c'est pourquoi je vous invite � demander � la Chambre de commerce de s'impliquer un peu plus l�-dessus.
Je vois que vous me demandez...
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je ne vous ai pas coup� la parole, je vous signale que vous avez �puis� votre temps de parole depuis un moment. Dites votre derni�re phrase tranquillement.
M. Yves POZZO DI BORGO. - En conclusion, Monsieur le Maire, ce que je voudrais dire, c'est que nous avons besoin d'un peu plus d'ambition pour l'accompagnement du passage � l'euro. Je souhaiterai que nous mettions un peu plus d'animation, je souhaiterai que soit mise en place une "task force" � la Mairie qui serait charg�e de suivre tous ces probl�mes l�, et nous souhaiterions que le budget d�gag� de 500.000 euros soit plus important. Pourquoi ne pas donner � ces mesures d'accompagnement le m�me budget que celui que nous avons mis pour le passage � l'an 2000, c'est-�-dire 40 millions de francs ? Faites le calcul en euros.
Merci.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je ne veux pas trop commenter votre intervention. Votre suggestion sur la R.A.T.P. m'int�resse beaucoup et je suis tout � fait dispos� � relayer cette id�e.
Pour le reste, pardonnez-moi de vous dire, avec beaucoup de gentillesse, qu'on est l� depuis deux mois et demi, qu'il y a eu pas mal de choses � faire, un budget, quelques petits trucs ; que nous avons d� nous occuper des cr�ches etc., et qu'apr�s tout, vous appartenez, je crois, � l'ancienne majorit�, vous pouviez pr�parer ce passage, la date �tait connue depuis plus de deux mois.
Mais enfin, je vous le dis tout � fait gentiment.
La parole est � Christophe NAJDOVSKI.
M. Christophe NAJDOVSKI. - Merci, Monsieur le Maire.
Tout d'abord, je partage tout � fait les analyses et les demandes de notre coll�gue POZZO DI BORGO en ce qui concerne l'ajustement des tarifs pour les transports en commun et je le remercie donc d'avoir fait ce genre de suggestion. Je demande � nos coll�gues qui si�gent dans les instances type conseil d'administration de la R.A.T.P. ou du S.T.I.F. de s'inspirer de ces remarques pour intervenir et faire en sorte que l'ajustement se fasse au profit des utilisateurs et des usagers des transports en commun.
Le passage � l'euro, le 1er janvier 2002, constituera � n'en pas douter une date historique pour notre pays ainsi que pour les onze autres pays de l'Union europ�enne qui ont choisi d'abandonner leur monnaie nationale au profit d'une monnaie unique. Gageons que cette nouvelle monnaie commune � douze pays, puis certainement � d'autres encore dans un futur proche, sera source de rapprochement culturel, �conomique et social entre les peuples europ�ens.
La Ville de Paris a, comme beaucoup d'autres acteurs, son r�le � jouer pour assurer une transition la meilleure possible vers la nouvelle monnaie et pour aider les citoyennes et les citoyens � surmonter le choc, essentiellement psychologique, du passage � un nouvel �talon mon�taire.
La communication que vous nous pr�sentez aujourd'hui, Monsieur le Maire, pr�sente de fa�on d�taill�e les diff�rentes mesures qu'entend mettre en ?uvre notre collectivit� afin de bien franchir ce cap historique.
Nous sommes en accord avec les orientations que vous pr�sentez et, donc, je ne m'appesantirai pas dessus, ce qui nous fera gagner du temps dans nos d�bats. Nous souhaitons cependant faire part de quelques remarques et de quelques suggestions.
Tout d'abord, nous pensons qu'une campagne municipale d'information ne trouvera sa pleine efficacit� que si les diff�rents acteurs et, notamment, les commer�ants et le public, se familiarisent concr�tement et mat�riellement avec l'euro. Aussi, nous pensons que des initiatives comme celle qui vient d'�tre lanc�e dans le quartier Montorgueil pourraient se multiplier dans tous les quartiers commer�ants de Paris, ce qui permettra sans doute aussi de faire des commer�ants de proximit� les ambassadeurs de l'euro aupr�s du public. La Ville de Paris, en partenariat avec les acteurs concern�s, pourrait appuyer ces initiatives qui pourraient se d�rouler notamment dans la p�riode qui nous m�nera du mois de septembre au mois de d�cembre.
Vous soulignez aussi � juste titre que les enfants peuvent devenir les meilleurs ambassadeurs de l'utilisation de l'euro aupr�s de leurs parents et de leurs grands-parents et que des rencontres enfants/personnes �g�es auront lieu pour que les enfants expliquent l'euro � nos a�n�s. Ces rencontres devraient pouvoir se p�renniser au-del� de la mise en place de l'euro, car l'on sait que les rencontres inter-g�n�rationnelles sont importantes pour le maintien et m�me le d�veloppement du lien social. C'est essentiellement en direction des personnes les plus fragilis�es et donc, notamment, des personnes �g�es que doit s'orienter l'effort de notre collectivit�.
A ce titre, le maintien du double affichage, bien au-del� des premiers mois de la mise en circulation de la nouvelle monnaie, sera un moyen d'aider les personnes qui ont le plus de difficult�s � se familiariser avec elle. Nous vous demandons donc de maintenir pendant une p�riode suffisamment longue le double affichage dans tous les organismes d�pendant de la Ville afin d'assurer une transition en douceur vers la nouvelle monnaie.
Enfin, nous soulignons comme vous l'importance de la stabilit� et de la simplicit� des nouveaux tarifs qui seront appliqu�s par la Ville de mani�re � faciliter le travail des caissiers et � faciliter l'utilisation de la nouvelle monnaie par tous.
Voil� quelques remarques et suggestions que nous faisons pour le passage � l'euro. Cette grande aventure collective devra se faire de telle sorte qu'elle ne laisse personne au bord du chemin. Quand nous pensons que certains de nos a�n�s calculent encore en anciens francs quarante ans apr�s l'entr�e en vigueur du nouveau franc, nous pouvons mesurer l'ampleur de la t�che qui s'ouvre devant nous.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
La parole est � M. ASSELINEAU.
M. Fran�ois ASSELINEAU. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, les Conseillers de Paris membres du "Rassemblement pour la France" souhaitent vous faire part de leur opposition � la campagne de sensibilisation sur l'euro que vous venez de nous pr�senter.
Trois raisons principales nous motivent.
La premi�re, c'est que cette campagne est parfaitement superflue. Nos compatriotes sont soumis depuis deux ans et demi � un v�ritable d�luge de propagande en faveur de l'euro r�alis� aux frais du contribuable national : 10 millions de brochures de pr�sentation ont d�j� �t� diffus�es par Bercy, un nouveau guide de 16 pages �dit� � 27,5 millions d'exemplaires est adress� depuis quelques jours � tous les foyers fran�ais, le Gouvernement proc�de � des campagnes publicitaires t�l�vis�es incessantes sur TF1, France 2, France 3, Canal +, La 5e, M6, RTL 9 et LCI, une amplification est encore pr�vue � partir de l'automne, des milliers de mallettes p�dagogiques, des dizaines de milliers de calculettes, des centaines de milliers de jeux de soci�t�, de cahiers de comptes en euros, de pi�ces et de billets factices ont �t� ou vont �tre distribu�s aux enseignants et � leurs �l�ves ainsi qu'aux personnes �g�es et handicap�es, on ne compte plus les op�rations promotionnelles, d�pliants d'information, num�ros verts ou sites Internet mis au point par les Chambres de M�tiers, les Chambres de Commerce, l'ensemble des banques de d�p�t, la quasi totalit� des grandes soci�t�s de distribution et j'en passe.
Toutes ces op�rations ont �videmment un co�t, qui se chiffre en centaines de millions de francs pour la collectivit� nationale.
On voit mal, dans ces conditions, pour quelle raison imp�rieuse le contribuable parisien devrait, � son tour, �tre sollicit� pour en rajouter dans ce pilonnage publicitaire.
(Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).
Notre deuxi�me objection, c'est que votre campagne refuse de voir la r�alit�. Cette r�alit�, mes chers coll�gues, c'est la sourde hostilit� populaire face � l'euro. Le sondage officiel disponible sur le site Internet de Bercy actuellement - ce qui n'est quand m�me pas rien - indique que les Fran�ais sont devenus d�sormais majoritairement oppos�s � l'euro. Ce constat commence � faire s�rieusement paniquer l'Elys�e, Matignon et Bercy et c'est probablement la raison pour laquelle, Monsieur le Maire, vous tentez � votre tour l'impossible pour faire aimer une monnaie unique � un peuple qui n'en veut pas et qui vote, si j'ose dire, avec les pieds en refusant de s'y int�resser !
M. Jean-Louis ARAJOL. - Bravo !
M. Fran�ois ASSELINEAU. - Mais permettez-moi de le rappeler, ce n'est pas � coups de millions que l'on obtient l'adh�sion d'un peuple.
M. Jean-Louis ARAJOL. - Bravo !
M. Fran�ois ASSELINEAU. - La v�rit�, c'est que la mise en place de l'euro...
M. Jean-Louis ARAJOL. - Tr�s bien !
M. Fran�ois ASSELINEAU. - ... fait l'objet d'un d�bat national qui va aller en s'amplifiant.
Le "Rassemblement pour la France" a donc d�cid� de lancer une p�tition nationale pour r�clamer l'organisation d'un r�f�rendum. Nous souhaitons que l'euro reste une monnaie...
M. Pierre CASTAGNOU, maire du 14e arrondissement. - Qui paye ?
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Mes chers coll�gues, laissez notre coll�gue s'exprimer, m�me si l'on peut regretter son pessimisme ; nous aurons l'occasion tout � l'heure d'�couter des coll�gues plus enthousiastes.
M. Fran�ois ASSELINEAU. - Comme tout le monde est d'accord, j'ai le droit de m'exprimer !
M. Jean-Louis ARAJOL. - C'est cela, la diff�rence !
M. Fran�ois ASSELINEAU. - Nous souhaitons que l'euro reste une monnaie commune assimilable � un syst�me de parit� fix� et ajustable en cas de besoin. Cela permettrait de conserver le franc comme monnaie de paiement quotidienne.
Formul�e neuf ans apr�s Maastricht, notre demande de r�f�rendum est �videmment l�gitime. Apr�s tout, le peuple irlandais vient de rejeter dimanche dernier le Trait� de Nice, et voil� que les Gouvernements europ�ens veulent, d�s le lundi, lui imposer un nouveau r�f�rendum pour le faire changer d'avis ! Notre demande de r�f�rendum correspond de toute fa�on � l'engagement que M. Jacques CHIRAC avait pris en novembre 1994 au cours de sa campagne pr�sidentielle et notre volont�...
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens, communiste et "Les Verts").
M. Jean-Louis ARAJOL. - Respectez la diff�rence !
M. Fran�ois ASSELINEAU. - ... et notre volont� de conserver le franc a �t� reprise par le Mouvement des citoyens, qui appartient � votre propre majorit� municipale !
M. Jean-Louis ARAJOL. - Ils ne sont pas l�, d'ailleurs !
M. Fran�ois ASSELINEAU. - Oui, ce n'est peut-�tre pas un hasard.
Votre campagne de promotion de la monnaie unique ne nous para�t donc pas seulement superflue, elle prend ind�ment position dans un d�bat politique national.
Notre troisi�me objection enfin c'est que tous vos efforts de communication ne changeront rien au fait que l'euro appara�t d�j� comme un fiasco retentissant. L'euro devait �tre une monnaie de r�f�rence et une monnaie de r�serve mondiale, c'est rat�, car en l'espace de deux ans et demi il a perdu plus du quart de sa valeur par rapport au dollar et le tiers par rapport au yen.
L'euro devait nous affranchir des al�as de la conjoncture �conomique am�ricaine...
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Veuillez conclure...
M. Fran�ois ASSELINEAU. - Non, j'ai �t� interrompu � de nombreuses reprises... L'euro devait nous affranchir des al�as de la conjoncture �conomique am�ricaine, c'est rat�, car le ralentissement enregistr� Outre-Atlantique produit d�j� des effets r�cessifs en France, en Allemagne.
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Pouvez-vous conclure, Monsieur ASSELINEAU, vos interruptions ont �t� d�compt�es de votre temps de parole.
M. Jean-Louis ARAJOL. - C'est la seule voix, vous n'allez quand m�me pas l'emp�cher de s'exprimer.
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Vous disposez de quelques phrases pour conclure, merci de vous diriger vers la fin de votre intervention.
M. Jean-Louis ARAJOL. - Cela vous ennuie, c'est la pens�e unique.
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Les temps d'interruption sont d�compt�s de votre temps de parole.
M. Jean-Louis ARAJOL. - C'est le diktat de la pens�e unique !
M. Fran�ois ASSELINEAU. - L'euro devait �tre un facteur de stabilit� mondiale, c'est rat�, sa d�gringolade d�stabilise les partenaires de la France situ�s en dehors de la zone euro. L'euro devait permettre de juguler l'inflation, c'est rat�, aucun des 12 �tats membres de la zone euro ne respecte le seuil plafond de 2 % d'inflation fix� par le pacte de stabilit�. L'euro devait donner � l'Europe une cr�dibilit� mon�taire internationale, c'est rat� car chaque d�claration de M. DUISENBERG, ce "Gaston Lagaffe" de la monnaie unique...
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Monsieur ASSELINEAU, votre temps d'intervention est achev�.
M. Fran�ois ASSELINEAU. - ... fait pleurer de rire les march�s financiers internationaux.
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Je vous demande de conclure en deux phrases.
M. Pierre CASTAGNOU, maire du 14e arrondissement. - Vive la France !
M. Jean-Louis ARAJOL. - Tout � fait, vive la France !
M. Fran�ois ASSELINEAU. - Ne vous y trompez pas, mes chers coll�gues, pas plus que les Fran�ais, les Parisiens ne sont dupes de cette s�rie de fiascos, ils n'en ressentent que plus vivement le caract�re path�tique et surr�aliste du sc�nario de la propagande d'�tat. Je vous en prie, Monsieur le Maire, n'ayez pas la candeur de croire qu'ils seront davantage sensibles aux propagandes municipales.
M. Jean-Louis ARAJOL. - Bravo!
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur ASSELINEAU. Vive l'euro !
La parole est � M. DAGUENET au nom du groupe communiste.
M. Jacques DAGUENET. - Merci, Madame la Maire.
Madame la Maire, chers coll�gues, avec votre communication vous affichez, nous le pensons, une belle ambition et celle-ci ne manque pas d'id�es, de projets, et d'initiatives. Et j'y reviendrai en soulignant quelques points. Le seul probl�me - et qui n'est pas n�gligeable - c'est que les citoyens n'ont pas �t� ma�tres de cette ambition europ�enne.
Toute la construction europ�enne, telle qu'elle a �t� engag�e - et cela depuis le d�but - n'a pas �t� le fait des citoyens eux-m�mes. Les citoyens ont plus subi que voulu la construction europ�enne. Du fait qu'elle a �t� pr�par�e par le haut, sans une pleine participation des citoyens. Du coup le passage � l'euro, qui va toucher et bouleverser au quotidien la vie de tous, est v�cu difficilement par un nombre important de Fran�ais comme d'Europ�ens.
L'adh�sion vraisemblablement majoritaire mais assez mouvante de la population � l'euro s'accompagne, surtout dans les milieux populaires, du sentiment justifi� que la mise en place de la monnaie unique est une affaire impos�e ailleurs, sans prendre en consid�ration les aspirations des citoyens.
Vous ne serez pas �tonn�, Monsieur le Maire, que je vous fasse part de nos interrogations sur la construction europ�enne actuelle. La pression lib�rale y est tr�s forte. Interrogations sur le r�le de la Banque centrale europ�enne et sur la monnaie unique, qui ne sert essentiellement qu'� alimenter les march�s financiers.
Ces interrogations sont d'autant plus fortes en ce moment, que les licenciements en masse refont surface et que la croissance conna�t un s�rieux ralentissement. Confirm� par des experts qui d�clarent qu'elle sera plus brutale que pr�vu.
Il est grand temps:
- de r�orienter la construction europ�enne ;
- de r�former la Banque centrale, en lien avec une politique mon�taire diff�rente qui permettrait de soutenir l'emploi, la croissance et p�naliserait l'inflation financi�re ;
- de donner des droits et des pouvoirs nouveaux aux citoyens et aux salari�s ;
- d'agir pour une Europe sociale ;
- et de d�mocratiser les institutions.
Faire en sorte que les citoyens soient ma�tres de leur choix et de leur destin.
L'Europe doit �tre l'affaire des citoyens, ce qui n'a pas �t� le cas jusqu'� pr�sent. D'o� la difficult� d'associer les citoyens � ce passage � l'euro.
Sacr� d�fi � relever !
La communication qui est faite, je le r�p�te, ne manque pas d'ambition mais quel handicap du fait des raisons que je viens d'�voquer. C'est pourquoi je voudrais faire quelques propositions qui permettraient d'y rem�dier.
Tout d'abord je pense notamment que dans les expositions qui sont propos�es, comme celle sur "La monnaie dans la civilisation europ�enne", ou "demain l'Euro", organis�es dans les Maisons du D�veloppement �conomique et de l'Emploi, ou bien dans les antennes d'information qui seront cr��es dans les mairies d'arrondissement, il faut acter la n�cessit� d'une Europe plus solidaire, plus ouverte au monde, plus sociale et plus d�mocratique et une Europe citoyenne.
Je voudrais m'arr�ter enfin sur d'autres points. Effectivement, il est n�cessaire d'avoir des actions en faveur des parisiennes et des parisiens les plus fragiles. Ils redoutent encore plus le changement de monnaie.
Des risques d'exclusion encore plus profonds existent. Des initiatives effectivement particuli�res sont n�cessaires. Une r�flexion devrait avoir lieu entre la CAF, le CAS et autres institutionnels pour mutualiser les efforts � fournir en direction de ces familles.
Comme en direction des personnes en situation de pr�carit� et en tr�s grande difficult�. Les diff�rents acteurs de terrain, de r�seaux ou associatifs qui militent dans ce secteur devraient �tre mis � contribution. Ce qui suppose aussi de leur donner des moyens humains et financiers.
Les aides aux personnes handicap�es devraient �tre pr�cis�es, par exemple cr�er des lieux o� elles pourraient s'adresser ou bien d�velopper l'aide � domicile. Comme d'ailleurs en direction du 3e �ge.
Le CAS de la Ville de Paris devrait �galement apporter - cela est act� mais nous pensons qu'il faut en faire davantage - une plus grande attention � la formation des agents tourn�s vers l'accueil du public ainsi qu'aux aides m�nag�res afin d'apporter toute l'aide indispensable aux personnes �g�es.
Il faudrait aussi, comme l'ont dit plusieurs orateurs, rajuster certains tarifs, comme ceux des transports en commun, au profit des usagers.
Enfin je voudrais attirer votre attention sur les inqui�tudes des salari�s des secteurs financiers, banques, caisses d'�pargne et poste, concernant leur s�curit�. Des millions vont transiter dans leurs mains et �galement sur les d�rives en mati�re de conditions de travail avec des d�rogations au Code du Travail, tout � fait inadmissibles.
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Veuillez conclure, Monsieur DAGUENET.
M. Jacques DAGUENET. - Justement, je terminerai en disant que la confiance avec laquelle les Parisiennes et les Parisiens aborderont le passage � l'euro d�pendra pour une part de la mani�re dont ils ont plus ou moins �t� inform�s, mais surtout de la mani�re dont on r�pondra � leur pr�occupation, � leurs attentes et � leurs besoins.
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Merci. La parole est � M. LE GOFF au nom du groupe "D.L.I.".
M. Ren� LE GOFF. - Madame la Maire, M. le Repr�sentant du Pr�fet de police, chers coll�gues, le groupe "D�mocratie lib�rale et ind�pendants" au nom duquel je m'exprime a �cout� avec beaucoup d'attention votre communication sur Paris, capitale de l'euro. Permettez-nous tout d'abord de vous dire que vous r�pondez ainsi partiellement � la question �crite que nous vous avions transmise et qui concernait l'annonce de dispositions sp�ciales d'information et d'assistance aux parisiens aussi bien au niveau de la Mairie de Paris que dans les mairies d'arrondissements.
Si nous vous avions pos� cette question c'est parce que nous avons le sentiment profond que le Gouvernement a largement sous-estim� les difficult�s que nos concitoyens vont avoir dans le changement de monnaie. Tous les analystes s�rieux placent la France dans le peloton de queue des �tats passant � l'euro d�but 2002, tant notre impr�paration et notre manque de mobilisation sont patents. La d�faillance du Gouvernement doit bien �videmment �tre compens�e par les collectivit�s territoriales. Pour les Parisiens c'est donc tout naturellement la Ville qui doit faire le travail de fond pour assurer une transition en douceur du franc vers l'euro.
Votre catalogue de propositions qui assurent aussi bien l'information, l'assistance des Parisiens, des entreprises, des touristes que les nouveaux tarifs que la Ville propose de mettre en ?uvre a malheureusement un co�t. Paris doit se substituer � l'�tat d�faillant et les Parisiens vont avoir � payer deux fois un service qui leur est d�.
Mais notre d�ception provient surtout du fait que votre communication ne soit pas accompagn�e d'une intervention de M. le Pr�fet de police r�pondant � l'autre volet de notre question �crite. En effet, tous les sp�cialistes de la s�curit� nous informent des risques encourus par le pays pendant une p�riode d'au mois six mois au cours de laquelle des mouvements tr�s importants de fonds vont �tre op�r�s ; et Paris va �tre concern� au premier chef par ce probl�me pendant la p�riode allant de septembre prochain au mois de mars 2002 !
Alors quels sont ces risques ? Ce sont les risques d'augmentation de la d�linquance li�e aux op�rations li�es au passage effectif du franc � l'euro fiduciaire.
Le premier risque provient de tous les mouvements de billets et de pi�ces qui vont intervenir � partir de l'automne prochain pour alimenter les �tablissements financiers et commerciaux, les automates bancaires et autres distributeurs qui devront disposer de la nouvelle monnaie au 1er janvier 2002.
Ces transferts d'argent seront sans commune mesure avec les mouvements habituels et les diff�rents acteurs concern�s, comme les convoyeurs de fonds, sont d�j� largement mobilis�s. Aux risques de transferts importants d'argent liquide, il faut ajouter un stockage important de pi�ces et de billets dans des endroits, comme les commerces, mal �quip�s pour se prot�ger contre le vol !
Le deuxi�me risque provient des particuliers, de celles et de ceux disposant d'argent liquide, m�me et surtout pour des montants modestes, qui devront �changer leurs francs contre des euros dans des �tablissements financiers.
Une rapide �valuation permet de situer au minimum � 10 milliards de francs, � comparer aux 150 milliards qui sont estim�s au niveau fran�ais, le montant des billets et des pi�ces qui vont sortir des armoires et autres caches pour argent liquide afin d'�tre convertis en euros. Il va falloir sortir dans la rue avec des billets plein les poches ou dans les cabas, se diriger vers la banque ou la Poste pas forc�ment la plus proche afin de proc�der � la d�pose des francs. A partir du 1er janvier 2002, le retour sera aussi risqu� que l'aller car chacun pourra repartir de son �tablissement financier favori avec des euros. Il s'agit l� d'au minimum 5 milliards d'euros � comparer avec les 50 milliards d'euros au niveau national. Cette op�ration est risqu�e et les personnes �g�es seront des cibles privil�gi�es.
Le troisi�me risque, l'escroquerie, provient de ceux qui abuseront de l'incapacit� de nombreuses personnes � convertir les prix dans la nouvelle monnaie. De la valse des �tiquettes � la r�daction erron�e de ch�ques en passant par des paiements cartes bancaires en "aveugle", les personnes �g�es, les plus d�munis et m�me les touristes sont des victimes d�sign�es. Quelle que soit la qualit� de l'information pr�alable, le risque existe et il faudra bien enregistrer les plaintes dans les commissariats et agir vite pour �viter que certains d�linquants ne prosp�rent en accumulant le nombre de leurs victimes.
Nous attendions de votre communication une r�ponse � ces risques encourus par les Parisiens, les Parisiennes, ceux qui travaillent � Paris et ceux qui nous visitent.
Certes, le Gouvernement a annonc� d�but mai au niveau national des mesures pr�voyant une mobilisation exceptionnelle de la police, de la gendarmerie et des forces arm�es afin d'assurer l'escorte des transports de fonds, la garde des centres d�partementaux de stockage des pi�ces ou encore la s�curit� des agences bancaires, postales et du Tr�sor public, la protection renforc�e des commer�ants et des personnes les plus expos�es. La communication gouvernementale pr�cisait �galement que des instructions avaient �t� donn�es aux pr�fets pour qu'ils adaptent les mesures de ce plan au contexte de leur d�partement.
Nous attendions donc que M. le Pr�fet de police compl�te la communication de M. le Maire de Paris par un plan pr�cis d'actions efficaces � m�me de combattre les risques importants de d�linquance que nous venons de r�sumer.
Nous pensions, Madame la Maire, que votre conversion r�cente aux probl�mes de s�curit� des Parisiens vous conduirait � anticiper ces probl�mes. Ce n'est pas le cas et, dans ce domaine, nous ne pouvons qu'�tre d��us !
Alors en conclusion, en plus des mesures Bus-Euro, Euro-Vision, Euro-cadres et autres dispositions int�ressantes qu'il convient de chiffrer...
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Vous avez d�pass� votre temps de parole, il faut conclure.
M. Ren� le GOFF. - ... nous demandons au Pr�fet de police qu'il mette en place un "Plan Vigie euro" qui, sur le mod�le de "Vigipirate" sera vraiment capable d'assurer la protection des Parisiens et de tous les professionnels qui auront � vivre le passage d�licat du franc � l'euro.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "D�mocratie lib�rale et ind�pendants" et "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - M. Christian SAUTTER pourra vous rassurer tout � l'heure sur la prise en compte de tous les risques peut-�tre excessifs que vous avez soulev�s dans votre intervention.
La parole est � Mme CAPELLE au nom du groupe du Mouvement des citoyens.
Mme Liliane CAPELLE. - Si le passage est sans nul doute un �v�nement historique majeur, permettez-moi d'�tre moins euphorique que beaucoup d'entre vous.
En effet la R�publique fran�aise a abandonn� sa souverainet� mon�taire en substituant l'euro au franc. Le 17 f�vrier 2002, les citoyens et tous les acteurs �conomiques devront effectuer toutes les transactions en euro apr�s une p�riode d'un mois et demi de mise en place d'une monnaie g�r�e � Francfort et non plus � Paris. Vous avez raison, c'est un fait historique sans pr�c�dent : les �lites d'une nation souveraine ont impos� en temps de paix au peuple l'abandon d'un moyen de paiement accept� par tous depuis des temps imm�moriaux au profit d'un autre, m�connu et n'ayant jusqu'� pr�sent suscit� aucune avidit�. Les acc�s r�currents de faiblesse de l'euro face au dollar n'encouragent d'ailleurs pas la d�tention de la nouvelle monnaie. Le 17 f�vrier 2002 marquera donc un tournant majeur de l'effacement de la nation au profit d'un ensemble supranational engag� dans un processus de "land�risation".
Mais le 17 f�vrier 2002 marquera aussi plus prosa�quement le d�but d'une p�riode de soucis quotidiens pour nos concitoyens. D'ores et d�j�, nous savons que l'argument selon lequel les voyages dans les pays de la zone euro seront facilit�s est inexact.
R�cemment, un de nos compatriotes s'est rendu en Belgique et a souhait� payer une de ses d�penses avec un ch�que libell� en euro. Au motif que le ch�que reste un instrument de paiement national, il lui en a co�t� des frais de banque s'�levant � 150 F environs. Je vous laisse le soin de le calculer en euro. La Commission de Bruxelles jure qu'elle s'emploiera � faire baisser ces tarifs, mais ne s'aventure pas � promettre de les faire dispara�tre. Il est vrai que le ch�que payant nous menace, y compris � l'int�rieur de nos fronti�res. C'est d'ailleurs la raison de la proposition de loi d�pos�e � l'Assembl�e nationale par Georges SARRE.
Il y a cependant des raisons de s'inqui�ter plus grandes encore. D'une part, la conversion des francs en euros �tant particuli�rement compliqu�e, la vie de la plupart d'entre nous va rapidement se r�sumer � un exercice permanent de calcul mental de mani�re � v�rifier que les prix restent stables.
Si nous n'y prenons garde, l'introduction de l'euro peut entra�ner, en effet, un regain d'inflation par le jeu des arrondis � l'euro sup�rieur. Notre vigilance devra donc �tre accrue. A supposer m�me que celle-ci soit suffisante pour r�duire ce risque, il reste que nombre de nos concitoyens seront d�sarm�s. Ils seront des proies faciles pour des commer�ants sans scrupules ou eux-m�mes en difficult�, voire des escrocs et des aigrefins de tous poils dont je ne doute pas que l'imagination est d�j� mobilis�e pour tirer parti de cette p�riode propice aux op�rations malhonn�tes.
D'autre part, l'introduction de l'euro va amplifier les ph�nom�nes d'ins�curit�. Comme la monnaie allemande, l'euro circulera sous la forme de grosses coupures. Il en r�sultera que la quantit� de liquide dans la poche des Fran�ais augmentera et suscitera n�cessairement des convoitises plus grandes. Comme chacun sait, avec le bon sens qui les caract�rise, nos concitoyens r�pugnent � circuler avec trop d'argent sur eux. Les agressions dont sont victimes les personnes �g�es allant retirer leur pension � la Poste nous rappellent chaque jour que leur souci ne rel�ve pas que de l'intoxication.
Enfin, sans m�me penser � ces noirs desseins caress�s par les malfrats de tous ordres, il reste l'horreur, notamment pour le r�glement des dettes anciennes ou p�riodiques initialement libell�es en francs mais payables en euros. Je voudrais rappeler que les factures E.D.F., qui sont d�j� re�ues par beaucoup, posent beaucoup de probl�mes.
La Ville de Paris, � mes yeux, devra jouer un r�le essentiel durant cette p�riode difficile. Il lui appartiendra de tout mettre en ?uvre pour informer au mieux les Parisiens, non seulement � l'aide de supports � diffuser mais �galement par la tenue de permanences euro dans les mairies d'arrondissement, voire dans les quartiers � l'aide des camions que la Ville fait circuler.
Le plan de campagne �tabli doit perdurer aussi longtemps que cela sera n�cessaire, surtout, et comme l'ont d�j� exprim� beaucoup de mes coll�gues, en direction des personnes les plus d�favoris�es ou les plus fragiles.
Enfin, je nous souhaite � tous bonne chance. Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et radical de gauche, communiste et "Les Verts").
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame CAPELLE.
La parole est � M. LEKIEFFRE, pour trois minutes.
M. Christophe LEKIEFFRE. - Madame le Maire, mes chers coll�gues, �lu ind�pendant et non inscrit, je souhaite pour ma part placer cette intervention sur le terrain du concret plut�t que sur le terrain du combat politique national.
Je tiens d'ailleurs � mettre en garde la nouvelle Municipalit� contre toute tentation, � propos de l'euro ou de la mise en place de l'euro dans quelques mois, de mener une op�ration � caract�re politique ou de d�fendre l'euro sur un plan politique.
Car, au moment o� l'euro se met en place, personne ne peut ignorer, sauf � �tre aveugl� par son esprit partisan, qu'il reste un nombre certain de Fran�ais qui contestent la pertinence de la mise en place de cette monnaie unique. Ils ne pourront qu'�tre choqu�s par la communication qui nous a �t� distribu�e. La propagande et l'esp�ce de triomphalisme qui y sont omnipr�sents sont, � leur �gard, incongrus et, � mon avis, risqu�s.
Affirmer, par exemple, que Paris est pr�te pour l'euro, cela demande d'abord � �tre confirm�. A cet �gard, les pr�visions ont souvent �t� d�menties. Je ne sais pas, personnellement, si mon passage � l'euro va bien se passer et je trouve un peu pr�somptueux que la Ville de Paris s'affirme avec tant de certitude pr�te pour l'euro.
Lorsque je lis, en derni�re page de cette communication : "Pour la premi�re fois de l'histoire, les habitants de douze pays de l'Union effectueront leurs �changes dans une seule et m�me monnaie... A l'aube de ce moment qui, sans outrance, peut �tre qualifi� d'historique, Paris a l'intention de tenir son rang", je trouve que vous oubliez un peu vite qu'il s'agit l� d'une d�cision impos�e d'en haut et qu'il n'est pas s�r que la base ait � s'en r�jouir.
Vous me permettrez, au passage, de souligner que sur le march� des changes, depuis deux ans, c'est 25 % de leur pouvoir d'achat sur l'�tranger que les Fran�ais ont vu dispara�tre avec la mise en place de l'euro.
Donc pas de certitude mal plac�e, pas de triomphalisme et surtout pas de propagande.
Vous ne feriez que renforcer les bons esprits qui d�fendent que, plut�t que d'avoir une difficile et compliqu�e monnaie unique, l'euro, on aurait pu et d� conserver la simple mais suffisante monnaie commune, l'�cu. Mais ce d�bat n'est pas le n�tre aujourd'hui et, pour ma part, j'en resterais l�.
Si la Ville d�cide de s'engager dans une direction afin d'aider les Parisiens, commer�ants et consommateurs, � ce que ce passage, important et sans doute difficile, d'une monnaie � une autre s'effectue le mieux possible, alors elle sera dans son r�le.
La Ville de Paris devra le faire en coordination �troite avec les autres acteurs institutionnels d�j� impliqu�s sur ce dossier, comme la Chambre de Commerce ou le Minist�re des Finances, et elle �vitera par ailleurs de reproduire des communications et services d�j� existants.
La Ville de Paris devra aussi soutenir les initiatives locales, celles des associations de commer�ants en particulier qui, plac�es en premi�re ligne de ce difficile passage � l'euro, ont � c?ur de sensibiliser d�s � pr�sent un maximum de leurs clients.
A ce sujet et pour conclure, je voudrais saluer l'importante op�ration qu'ont mis en place sur le 2e arrondissement deux pr�sidents d'associations de commer�ants du quartier Montorgueil-Saint-denis, Pierre LIENARD pour la rue Montorgueil et Christian FOIN-BLOND pour la rue Ticquetone. L'ouverture d'une maison de l'euro et des animations de rue propos�es jusqu'au 13 juillet prochain vont permettre aux �coles du quartier et aux maisons de retraite, aux habitants et aux commer�ants d'aborder avec un peu moins d'appr�hension une page difficile de l'histoire �conomique de notre pays.
Je sais que le Maire de Paris viendra personnellement soutenir cette initiative, le 15 juin prochain, en fin de matin�e, alors permettez-moi, Madame le Maire, d'inviter l'ensemble de nos coll�gues � se joindre � nous pour cette inauguration. Ils pourront ainsi constater, et pourquoi pas s'inspirer d'une v�ritable et pratique op�ration euro sur Paris, op�ration pilote sur la Capitale, "Montorgueil marche � l'euro".
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Je crois que tous nos coll�gues ont entendu votre invitation.
Pour achever ce d�bat, la parole est � M. REY, pour quatorze minutes, qu'il n'est pas oblig� d'utiliser int�gralement.
M. G�rard REY. - Quatorze minutes, c'est un peu long.
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - En euro, cela fait 2,5.
M. G�rard REY. - D'autant que je ne voudrais pas achever un d�bat qui ne le sera pas.
Il ne s'agit pas, aujourd'hui, de discuter du bien-fond� de l'euro ou de refaire la discussion politique de ces derni�res ann�es. Il s'agit simplement de prendre en compte la n�cessit� pour la Ville de mener des actions importantes pour accompagner la mise en application de l'euro � Paris. Ce sera fait et il vaut mieux que ce soit bien fait et toutes les mesures qui seront prises sont positives.
Dans le 12e arrondissement, nous souhaitons que des mesures et des initiatives soient prises pour que cela se passe bien.
Nous proposons aussi au Maire de Paris qu'une initiative soit prise � travers les enfants � destination des commer�ants parce que nous pensons que l'avenir, ce sont les enfants. Au-del� de cette certitude, nous pensons qu'il faut faire entrer l'euro dans les maisons. On en parle dans les �coles mais il faut faire en sorte que cela commence � avoir une r�alit� concr�te dans les commerces.
Voil� notre proposition. Pour r�sumer, nous souhaitons que le Maire de Paris nous apporte l'aide financi�re n�cessaire pour que chaque enfant puisse b�n�ficier d'un euro "fictif", mais d'un euro qui pourrait devenir r�el avec l'appui des commer�ants, qui pourrait �tre rachet� par les commer�ants, dans les boulangeries, les p�tisseries, les commerces de proximit�, pour qu'on puisse faire un essai � blanc mais avec une r�alit� concr�te derri�re, afin qu'on puisse voir qu'un euro, cela a une valeur, cela a une r�alit�.
C'est anticiper les d�cisions qui vont �tre prises.
Bien s�r, cela co�te cher. Donner un euro � chaque enfant dans les arrondissements, c'est important mais si cet euro permet une discussion, une bonne appr�hension du probl�me et anticipe les d�cisions du futur, moi, je pense que c'est un euro bien plac� dans la main de chaque enfant.
Bien entendu, cette proposition peut �tre �largie � tout Paris. Ce serait une fa�on concr�te de mener une initiative nouvelle, qui pourrait faire vivre l'euro d'une mani�re int�ressante.
C'est donc une mesure concr�te que nous voulons proposer. Il ne s'agit pas de r�volutionner les choses ou de se positionner d'une mani�re d�cisive sur l'orientation politique, il s'agit simplement de mettre en application une mesure simple, qui permet � chaque enfant, � chaque parent, � chaque �colier d'avoir une discussion et de mener une action concr�te pour que l'euro devienne non pas simplement un sujet de d�bat dans les �coles (c'est important qu'on parle de l'euro dans les �coles, bien entendu, et c'est important qu'on en parle un peu partout), mais l'objet d'une action qui le transforme en quelques chose de ludique, de festif et de positif, qui sera bien accueilli par tous.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens, communiste et "Les Verts").
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur REY.
Nous avons achev� le temps des interventions.
Je vais donner la parole tout d'abord � Lyne COHEN-SOLAL puis � Christian SAUTTER pour r�pondre aux intervenants.
Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Merci, Madame le Maire.
Je voulais d'abord parler de l'action que la Mairie de Paris entend mettre � la disposition des commer�ants, des artisans et bien entendu des consommateurs pour ce passage � l'euro.
Comme beaucoup d'orateurs l'ont dit, ce moment sera historique et nous devons, en tant que Mairie de Paris, aider au maximum tous les commer�ants et artisans parisiens, et bien entendu les consommateurs de ces commer�ants et de ces artisans, afin que ce passage � l'euro soit pour eux le moins traumatisant possible et qu'ils se sentent rassur�s � l'annonce de cette date.
La Mairie de Paris n'est pas responsable du passage � l'euro mais elle travaille d'une mani�re syst�matique, en partenariat avec la Chambre de Commerce, la Chambre de M�tiers, le Minist�re des Finances, la Banque de France et la Chambre des Experts-Comptables ainsi qu'avec l'ensemble des associations de commer�ants qui prennent des initiatives.
Donc, la Mairie de Paris agit en synergie et se doit d'�tre exemplaire en mettant � disposition de toutes les initiatives d'information et de formation les lieux, mais aussi les panneaux d'annonce et les kiosques qui sont � sa disposition.
Premi�re action, les actions d'information. La Mairie se propose de se rapprocher au plus pr�s des commer�ants, des artisans et des consommateurs en installant dans les 80 march�s qu'elle g�re directement ou par le biais de ses concessionnaires, des kiosques d'information. Nous proposons de mettre les trois bus d'information de la Mairie de Paris en mouvement autour de ces lieux. Les 20 mairies d'arrondissement, vous le savez, recevront des propositions de la part des services de la Mairie de Paris afin que des kiosques d'information soient install�s dans leur hall. Un certain nombre d'entre elles l'ont d�j� fait, d'autres s'y pr�parent.
Nous laisserons en permanence des petits kiosques dans ces mairies d'arrondissement afin que tous les habitants qui les fr�quentent puissent recueillir des informations.
La Mairie de Paris a mis en place des Maisons du Commerce et de l'artisanat et des Maisons de d�veloppement et de l'emploi. Nous entendons y installer ces kiosques d'information ainsi que des formateurs, pour que tous les commer�ants et artisans qui les fr�quentent, puissent en b�n�ficier.
Des actions de formation sp�cifiques seront d�velopp�es. Les ateliers de l'euro ont commenc�. Derni�rement, nous avons assist� � un atelier dans le 13e o� un certain nombre de commer�ants ont pass� plusieurs heures pour poser des questions, mais aussi recevoir des informations pr�cises. La mise en place de monnaies "monopoly", c'est-�-dire des sp�cimens de monnaie europ�enne sont mises en place et des exp�riences de double caisse sont exp�riment�es dans un certain nombre de commerces. Le travail des experts comptables, qui viennent nous seconder, est essentiel dans ce domaine. Un certain nombre d'emplois-jeunes de la Mairie de Paris pourront mener un travail de mailing et d'approche syst�matiques dans les boutiques et les rues des commer�ants et artisans afin que personne ne soit oubli� dans ces actions de formation et d'information.
Des actions plus pr�cises sont pr�vues dans quatre formes de commerces, qui seront les plus fragiles aux premiers jours de 2002 : les tabacs, les caf�s, les marchands de journaux et les boulangers.
Hier au soir, avec la F�d�ration patronale de la boulangerie que nous recevions � la Mairie de Paris lors de leur congr�s, nous avons pr�cis� le projet de les aider au plus pr�s. En effet, le premier janvier 2002, si quelqu'un ach�te son croissant avec un billet de 200 F, son boulanger devra lui rendre la monnaie en euros. Nous devrons informer les consommateurs de se doter d'un "kit euro", mais nous devons aussi aider les commer�ants � tenir des doubles caisses en toute s�curit�.
Nous devons entreprendre une action aupr�s des touristes, qui ne parlent pas tous le Fran�ais et qui devront payer ou recevoir la monnaie en euro d�s le premier janvier 2002.
Tout ce que la Mairie pourra entreprendre pour d�velopper, animer et aider les institutions consulaires, les associations de commer�ants et les initiatives, naturellement la Mairie le fera en partenariat et d'une mani�re m�thodique.
Nous pensons que le passage � l'euro est une force d'int�gration de tous, en particulier des populations les plus fragiles, mais aussi des petits commer�ants et des petits artisans.
(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).
Je pense pouvoir r�pondre � un certain nombre d'orateurs qu'ils peuvent se rassurer. Si la Mairie de Paris n'est pas responsable du passage � l'euro, elle fera tout pour qu'il soit le plus rassurant possible pour chacun d'entre nous, et chacun d'entre vous. Je rappelle � M. POZZO DI BORGO qu'au sein de la Mairie il existe un comit� de pilotage de service pour le passage � l'euro. Par ailleurs, des partenaires travaillent avec nous et se r�unissent r�guli�rement sous la pr�sidence de M. SAUTTER ou moi-m�me afin que tout soit entrepris en synergie et que les habitants puissent �tre rassur�s, comme il le faut, pour le premier janvier 2002.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous remercie. Je donne la parole � M. SAUTTER.
M. Christian SAUTTER, adjoint, au nom de la 1�re Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Je r�pondrai aussi pr�cis�ment que possible aux interventions qui ont �t� faites et d'abord � l'intervention constructive de Mme DUMAS, qui a bien montr� que, pour Paris, il existait un double enjeu. D'abord Paris veut �tre au premier rang des capitales europ�ennes et doit �tre exemplaire en mati�re de passage � l'euro. Ensuite comme le Maire l'a fort bien exprim�, il s'agit d'une r�volution pour la vie quotidienne de nos concitoyens. Vous avez, Madame, �mis un certain nombre de suggestions concr�tes. Par exemple, vous avez sugg�r� que les d�lib�rations soient formul�es dans les deux monnaies. Je peux d�j� vous r�pondre que le budget primitif pour 2001, que nous avons vot� en avril, est disponible en euros. Je me ferai un plaisir de le faire parvenir � tous les Conseillers qui le souhaitent. Comme le Maire l'a expliqu�, nous sommes en train de pr�parer d�s maintenant le budget de l'an prochain en euros, ce qui nous oblige les uns les autres, � une gymnastique salutaire.
Vous avez dit avec un peu de s�v�rit� que la Ville devait rattraper son retard. La pr�paration � l'euro n'a pas commenc� aujourd'hui. D�s 1998, des dispositifs ont �t� mis en place pour convertir tous nos syst�mes informatiques et toutes les r�gies de paiement de fa�on � ce que nous soyons pr�ts au 1er janvier 2002.
Je voudrais � ce propos, rendre hommage comme le Maire l'a fait, aux services qui se sont mobilis�s sur ce passage d�licat depuis maintenant deux � trois ans.
A Mme HOFFMAN-RISPAL, je ne dirai rien de particulier sauf des louanges puisqu'elle a montr� que l'on pouvait �tre � la fois concret et g�n�reux en mati�re d'actions en direction des seniors.
Je voudrais rendre hommage aux b�n�voles, notamment � ceux de l'Institut national de la retraite active, mais aussi aux personnels du C.A.S.-V.P. et aux agents de la Ville et du D�partement car il s'agit v�ritablement d'une mobilisation d'ensemble. Toutes ces personnes m�ritent que le Conseil de Paris les salue.
A M. POZZO DI BORGO, faute de temps, son intervention �tait trop limit�e : il n'a pas pu rendre hommage � Fran�ois MITTERRAND et � Jacques DELORS en tant que p�res de la construction europ�enne. Vous avez parl� de pr�cipitation et de manque d'ambition. Je vous donne un exemple concret. Il �tait pr�vu initialement une exposition itin�rante sur l'euro, qui irait de mairie en mairie d'arrondissement. Cette exposition a d�j� rendu visite � 6 mairies d'arrondissement. Il �tait pr�vu qu'elle parcoure les 14 mairies qui subsistent d'ici la fin de l'ann�e. La d�cision qui vous a �t� annonc�e par le Maire est qu'il y aurait � la rentr�e, des antennes permanentes d'information dans les mairies d'arrondissement. M. REY y a fait allusion. C'est l� un changement de vitesse dans la pr�paration � l'euro.
Sur les personnes �g�es, Mme HOFFMAN-RISPAL a r�pondu � l'avance. Il y a une vraie mobilisation de volontaires et de fonctionnaires. Quant aux tarifs des transports en commun, le Maire a tendu une oreille favorable � votre suggestion.
M. NAJDOVSKI a cit� le quartier "Montorgueil". Mme COHEN-SOLAL lui a r�pondu. Il a attir� l'attention � juste titre, sur les personnes les plus fragilis�es, sur la n�cessit� du maintien d'un double affichage, sur la simplification des tarifs de la Ville et leurs arrondis vers le bas.
Ce sont des principes qui ont �t� annonc�s par le Maire dans sa communication. Nous y travaillerons ensemble si vous le voulez bien pour les mettre en application.
J'ai �cout� ensuite M. ASSELINEAU avec l'impression d'avoir "Radio Nostalgie" aux oreilles, mais peut-�tre que son ton un peu vif traduisait des convictions plus branlantes qu'il n'y paraissait.
Je crois qu'il n'y a pas de n�cessit�, Monsieur ASSELINEAU, � revenir sur la d�cision du passage � l'euro. La d�cision a �t� prise. Elle a �t� prise par le peuple fran�ais. Nous devons la mettre en ?uvre.
Je voudrais, Monsieur ASSELINEAU, dire que mon caract�re incurablement optimiste a vu dans vos propos un hommage en creux � l'importante campagne d'information qui a d�j� �t� men�e par l'Etat et � celle que nous allons entreprendre � Paris.
M. DAGUENET a parl� de l'euro d'un point de vue g�n�ral. Je voudrais lui dire qu'autrefois, il y a quelques lustres ou quelques d�cennies, on disait que lorsque les Etats-Unis s'enrhument, l'Europe attrape une pneumonie.
Je crois qu'actuellement la croissance am�ricaine s'est arr�t�e, la croissance europ�enne ralentit, c'est vrai, mais elle reste soutenue.
Je crois que l'euro prot�ge la croissance europ�enne des turbulences am�ricaines, pas compl�tement, mais me semble-t-il dans une large mesure.
Vous avez, Monsieur DAGUENET, attir� l'attention sur les familles en situation de pr�carit� et sur les personnes handicap�es.
C'est l'occasion pour moi de dire qu'en direction des personnes handicap�es, Mme KOMIT�S, comme chacun des adjoints auxquels je veux rendre hommage, a propos� des initiatives concr�tes par exemple d'organiser une ou deux journ�es de formation � l'euro dans les centres d'aide par le travail, dans les maisons d'accueil sp�cialis�es, dans les ateliers prot�g�s, dans les foyers d'h�bergement, dans les centres de jour, dans les services d'accompagnement.
Vous voyez que votre pr�occupation, parfaitement justifi�e sur l'action de la Ville de Paris et du D�partement de Paris, est, me semble-t-il, satisfaite.
M. LE GOFF a parl� d'impr�paration et a dit que la Ville de Paris allait se substituer � l'Etat. Je crois que cette vision est inexacte. Ce que nous faisons, nous le faisons en plus de ce que fait l'Etat, et pas � la place de ce que fait l'Etat.
Nous pensons, et le Maire l'a fort bien expliqu�, qu'il faut au-del� de l'information g�n�rale qui couvre toute la France, qu'il y ait un travail d'information, de p�dagogie de proximit� et ceci est de notre responsabilit�.
Vous avez surtout parl� des questions de s�curit� et c'est votre droit entier.
Je voudrais vous dire, sur ce point, mais le Pr�fet de police aura, � l'occasion d'une question d'actualit� pour �tre plus pr�cis, que le Pr�fet de police est tr�s attentif aux questions de s�curit�, qu'il s'agisse des transferts de fonds, ou des op�rations de change.
Il met en place un v�ritable plan vigi-monnaie, donc votre expression est presque retenue, avec une mobilisation tr�s forte entre le 1er d�cembre et le 31 janvier. Il aura l'occasion de s'exprimer sur ce point.
Ses pr�occupations de s�curit� sont au c?ur de ses pr�occupations pour la fin de l'ann�e.
Mme CAPELLE a appel� - et elle avait tout � fait raison - � la vigilance pour que le jeu des arrondis ne se fasse pas au d�triment des consommateurs. Elle a soulign�, avec des termes bien choisis, le r�le essentiel que la Ville de Paris doit mener aussi bien en ce qui concerne les permanences dans les mairies d'arrondissement que les bus itin�rants.
Je voudrais insister, Mme Lyne COHEN-SOLAL y a fait allusion, sur les march�s parisiens. Il y aura des bus itin�rants o� aussi bien les commer�ants que les consommateurs pourront trouver l'information et � mon avis, le r�confort s'ils en ont besoin en ce qui concerne le passage � l'euro.
M. REY enfin a expos� dans un t�moignage tr�s vivant toutes les initiatives qu'un maire d'arrondissement peut prendre.
Il a parl� du 12e arrondissement, fort bel arrondissement. Il est clair que l'action de la Ville de Paris pourra et sera d�multipli�e par des initiatives particuli�res des maires d'arrondissement.
Il a fait une suggestion en direction des enfants, ambassadeurs de l'euro, et nous allons �tudier cette suggestion.
Je voudrais terminer par M. LEKIEFFRE pour dire que la Ville se pr�pare activement � l'euro, et qu'il s'agit d'une mobilisation de l'ex�cutif autour du Maire, autour des adjoints, particuli�rement comp�tents en la mati�re. Mobilisation des �lus, mobilisation des fonctionnaires. Il y a, dans chaque direction, un fonctionnaire en charge du passage � l'euro. Il y a une mobilisation des associations parisiennes et une mobilisation des b�n�voles.
Je suis absolument convaincu que gr�ce � cette mobilisation, nous allons pouvoir tous ensemble passer � l'euro de fa�on plus facile que cela �tait peut-�tre concevable, il y a quelques semaines.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � Christian SAUTTER, � Lyne COHEN-SOLAL, � tous les adjoints, � tous les collaborateurs, et � l'Administration qui essaient de faire pour le mieux. Merci � tous les orateurs de ce matin.
Je pense que tout cela �tait utile et ce d�bat n'est pas clos. Nous sommes disponibles, l'ensemble de l'ex�cutif, pour entendre toutes vos suggestions notamment celles des mairies d'arrondissement mais aussi celles de tous les �lus de terrain que vous �tes, pour nous dire au fur et � mesure que se d�roulent ces op�rations, ce que nous pouvons am�liorer, corriger et inventer.
Ne vous g�nez pas pour nous inspirer encore dans les semaines qui viennent pour r�ussir ce passage en euros � Paris.
Merci � tous.

Juin 2001
Débat
Conseil municipal
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