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96 - QOC 2001-154 Question de M. René LE GOFF et des membres du groupe "Démocratie libérale et indépendants" à M. le Maire de Paris à propos de l'implantation de centres d'accueil et de soins dans le cadre de la lutte contre la toxicomanie


Libell� de la question :
"M. Ren� LE GOFF et les membres du groupe "D�mocratie lib�rale et ind�pendants" connaissent les efforts d�ploy�s par la Municipalit� dans le domaine de la toxicomanie qui rel�ve aussi bien de la comp�tence du D�partement de Paris. Ils s'adressent donc � la Municipalit�, au Conseil g�n�ral et, plus pr�cis�ment, � M. le Maire de Paris.
Au cours de la derni�re s�ance, le Conseil municipal a d�battu sur la s�curit�, sujet prioritaire de pr�occupation pour les Parisiennes et les Parisiens, ayant donn� lieu � quelques interventions sur le sujet de la toxicomanie. M. le Maire de Paris a indiqu� qu'il convenait de conclure au plus vite la convention th�matique concernant "La lutte contre la toxicomanie" pr�vue par le contrat parisien de s�curit�.
Il a �galement pr�cis� : "la lutte en mati�re de toxicomanie est d'abord et avant tout un probl�me de sant� publique. Les toxicomanes sont des personnes malades avant d'�tre des d�linquants (dans la mesure o� ils contreviennent � la loi de 1970). C'est pourquoi notre collectivit� a notamment veill� � renforcer le soutien qu'elle apporte aux clubs et �quipes de pr�vention agissant dans les quartiers sensibles : dans le budget primitif adopt� en avril dernier, les moyens qui leur sont affect�s sont en hausse de 70 %. Mais 1'usage des drogues et des stup�fiants est � l'origine de nombreux actes de d�linquance et de criminalit�. C'est aussi une source de troubles pour le voisinage".
Il se trouve que la presse a repris la volont� de la majorit� municipale de lutter contre ce fl�au et "Le Figaro" n'a pas h�sit� � titrer ; "Drogue ; les centres d'aide et de soins vont se multiplier". Et c'est face � cette volont� que de nombreux habitants du 10e arrondissement ont r�agi en rappelant que le Maire d'arrondissement, M. Tony Dreyfus, n'avait pas h�sit� en 1998 � imposer l'ouverture d'une boutique d'accueil des toxicomanes rue Beaurepaire, � moins de 50 m�tres d'une �cole, contre la volont� des riverains.
Si le 10e arrondissement est touch� par la toxicomanie, il ne doit pas l'�tre plus que les autres si on en croit le dernier rapport publi� par la Pr�fecture de police signalant simplement 4 d�lits en 2000 concernant les stup�fiants sur un total parisien de 2.821 ! Et encore le nombre de d�lits recens�s a doubl� par rapport � l'ann�e pr�c�dente...!
Comme M. Ren� LE GOFF et les membres du groupe "D�mocratie lib�rale et ind�pendants" l'ont plusieurs fois d�clar�, la rue Beaurepaire est une erreur "de casting" ayant conduit � l'implantation d'une boutique d'accueil des drogu�s l� o� il n'y avait pas de toxicomanes, dans un quartier tranquille pr�s de plusieurs �coles. La toxicomanie est un sujet s�rieux qui concerne tout le monde et c'est pour cette raison qu'il faut �tre vigilants.
M. le Maire de Paris a pr�cis� que les toxicomanes sont des malades avant d'�tre des d�linquants et il a raison. C'est pour cela que les centres d'accueil et de soins doivent �tre m�dicalis�s et que le choix des implantations de tels centres doit �tre fait avec beaucoup de rigueur et en pleine concertation avec les riverains. Dans le 10e arrondissement, par exemple, il aurait �t� plus judicieux de le faire dans les h�pitaux suivant l'exemple de ce qui avait �t� fait � "Fernand-Widal". Par ailleurs, le choix des associations sp�cialis�es et subventionn�es doit �tre r�alis� avec de vrais crit�res m�dicaux par le Minist�re de la Sant�.
Sans exploiter ou faire exploiter l'aspect passionnel du malaise des riverains de la rue Beaurepaire, M. Ren� LE GOFF et les membres du groupe "D�mocratie lib�rale et ind�pendants" souhaitent informer le Conseil de Paris de la vive inqui�tude des habitants du quartier "Saint-Vincent-de-Paul" qui aimeraient conna�tre avec pr�cision la destination des locaux du 75, rue de Maubeuge et du 11, rue d'Abbeville, appel�s "Maison Blanche". Le 75, rue de Maubeuge a longtemps b�n�fici� de l'effet Beaurepaire retardant l'�ch�ance de l'implantation d'un dortoir (traduction sleeping..) pour toxicomanes, mais il semble que de fa�on rampante l'activit� aurait d�marr�. Et ceci est surprenant consid�rant la concentration d'au moins 6 �tablissements scolaires � proximit�.
Dans un souci de transparence, M. le Maire de Paris accepte-t-il de consulter les riverains � chaque fois qu'il sera d�cid� d'implanter un centre d'accueil et de soins pour les toxicomanes et de les informer de la d�cision prise (missions de l'�tablissement, date d'ouverture, mode de fonctionnement...) ou bien pense-t-il que le sujet est trop s�rieux pour �tre d�battu avec les habitants du quartier concern� ? Et pour �tre complet quelle est l'utilisation pr�vue pour les locaux situ�s au 75, rue de Maubeuge et au 11, rue d'Abbeville ?"
R�ponse (M. Alain LHOSTIS, adjoint) :
"Nous souhaitons effectivement d�velopper notre action en faveur de la pr�vention des conduites addictives et apporter toute l'attention n�cessaire � la prise en charge m�dico-sociale des toxicomanes.
La toxicomanie est avant tout l'expression d'une souffrance psycho-affective, sociale dont les dimensions sont � la fois sanitaire, sociale, �conomique et politique. C'est pour cette raison - et parce que nous pensons que l'�tre humain se construit dans sa relation � l'autre - que nous ne r�duisons pas l'usager de drogue � un malade dont le sort rel�ve exclusivement de la m�decine ou un d�linquant dont le sort rel�verait de la justice. Il en va autrement �videmment de ceux qui vivent et s'enrichissent du trafic.
Nous sommes convaincus que la pr�vention des conduites addictives, celles qui conduisent � la d�pendance aux produits licites ou illicites, est de la responsabilit� de tous. Pr�venir l'�chec scolaire, offrir aux jeunes la possibilit� de s'int�grer dans le monde des adultes, notamment par des emplois qualifi�s, leur permettre de trouver un sens � l'existence, les aider � se structurer dans un monde en perte de rep�res tout cela contribue, en donnant du lien social, � pr�venir les conduites � risques.
Il est aussi de notre responsabilit� de venir en aide � celles et ceux qui sont devenus toxicomanes. Il s'agit l� aussi d'un probl�me de sant� publique.
La politique de r�duction des risques mise en place depuis une dizaine d'ann�es a permis de r�duire de mani�re tr�s significative les d�c�s par overdose, a fait reculer la contamination par le VIH, et freine aujourd'hui la propagation de l'h�patite C. Je juge pour ma part cela de mani�re tr�s positive. C'est la raison pour laquelle nous entendons contribuer pour la part qui nous revient � cette politique. Nous sommes favorables � la cr�ation de nouveaux lieux d'accueil pour les toxicomanes, r�partis de fa�on harmonieuse entre les diff�rents arrondissements, dans un souci de mixit� sociale et de solidarit� entre les quartiers parisiens. Ces lieux d'accueil repr�sentent souvent la premi�re porte qui s'ouvre sur des droits sociaux, sur l'acc�s aux soins, et, pour certains, peut-�tre le chemin pour se sortir de la d�pendance. Nous entendons �galement encourager l'implantation de distributeurs de seringue afin de r�duire les risques d'�changes, vecteurs de contamination.
Tout ceci se fera bien �videmment en concertation avec les repr�sentants de l'Etat, avec les �lus et les habitants. Il en va de la s�curit� et de la tranquillit� des populations auxquelles nous sommes particuli�rement sensibles.
Concernant votre demande sur le local du 75, rue de Maubeuge dans le 10e arrondissement, il n'a pas vocation � accueillir des toxicomanes. En revanche il existe sur ce site un projet visant � y installer des lits infirmiers pour le S.A.M.U.-social o� seraient accueillies des populations en grande difficult�. Ce projet, qui serait financ� par l'assurance maladie, sera �tudi� en �troite relation avec la mairie du 10e. Cet �quipement r�pondra � la volont� d'am�liorer l'acc�s aux soins et la prise en charge des personnes en situation de grande exclusion."

Juin 2001
Débat
Conseil municipal
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