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55 - 2002, DVLR 82 - DFAE 89 - Subvention à l'Association des ressortissants des DOM/TOM et d'Afrique pour l'organisation du carnaval tropical de Paris. - Montant : 38.000 euros.Proposition de vœu n° 30 déposée par M. RIOU et le groupe "Les Verts" en vue de la renaissance d'un grand carnaval parisien


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DVLR 82 relatif � l'attribution d'une subvention � l'Association des ressortissants des DOM/TOM et d'Afrique pour l'organisation du carnaval tropical de Paris - montant 38.000 euros.
Mme de LA GONTRIE r�pondra et c'est M. RIOU qui intervient.
M. Alain RIOU. - Oui, Monsieur le Maire, chers coll�gues, d'abord je voulais nous f�liciter au nom du groupe "Les Verts" qu'enfin la Ville de Paris prenne une position d'aide et de soutien � une action festive carnavalesque. En effet, le carnaval tropical de Paris est une r�surgence ou une renaissance puisqu'il y a maintenant quelques ann�es, ce carnaval a pris fin sous une forme tropicale et antillaise, cara�b�enne, en raison du fait que la Ville de Paris et la Pr�fecture de police avaient propos� � ce carnaval d'aller le plus loin possible dans Paris et hors de Paris, puisque d'abord sur le Cours de Vincennes, ensuite sur la pelouse de Reuilly, on lui avait propos� finalement la Courneuve, ce qui est �videmment pour un carnaval parisien un petit peu excentr�.
Aujourd'hui, on nous propose une subvention pour aider cette r�surgence qui, du centre de Paris ensuite d�bouche sur le 12e arrondissement.
Au moment o� l'on a mis fin � cette tradition naissante, Londres, avec Nothing Hill, prenait son envol et je pense que l'on a bris� � ce moment l� une activit� qui me semble tout � fait int�ressante pour que la Ville reconnaisse une partie de la culture qui r�side en son sein.
Je voudrais aller au-del� de cette f�licitation pour dire qu'il y avait � Paris en dehors de cette culture cara�b�enne une grande tradition carnavalesque. En effet, au XIe si�cle l'antique F�te des Fous au pied de Notre-Dame se d�ployait puis au XVIe et pendant 5 si�cles environ le carnaval de Paris en plein hiver, se d�ployait autour de la promenade du b?uf gras.
Il y a eu des interruptions dans l'histoire dues notamment au fait que sous la monarchie de Louis XIV, on consid�rait que cela r�pondait � une traduction de r�volte. Il y a eu des renaissances mais le carnaval parisien a disparu en 1936 pour essayer de rena�tre en 1951 et 1952 puis il s'est �teint, m�me si les initiatives r�centes ont essay� de le faire rena�tre.
Je voudrais en profiter pour pr�senter le v?u qui passera maintenant, ou dans le cadre de la 9e Commission, mais initialement j'avais essay� de me raccrocher au carnaval tropical de Paris qui doit devenir le grand carnaval d'�t�. Il ne faut pas faire l'�conomie de la r�flexion sur un grand carnaval d'hiver, m�me sur un grand carnaval tout court.
La saison du carnaval aux Antilles, � Nice ou ailleurs est en hiver m�me si sous nos contr�es, climatiquement, c'est toujours un peu compliqu�. C'est parce que c'est compliqu� que je pense que nous devons tous nous atteler � une r�flexion pour savoir si entre le 11 novembre - tradition ancienne du carnaval - et la mi-car�me (la mi-mars g�n�ralement) avec en point d'orgue les journ�es qui pr�c�dent le Mardi gras et le mercredi des Cendres, on ne pourrait pas faire rena�tre un grand carnaval parisien, selon cette tradition parisienne b�n�vole et gratuite, sans introduction de parrainages ou de financements ext�rieurs, sauf peut-�tre de m�c�nats et qui m�lerait non plus les Indiens, les Chinois, les Antillais, les homosexuels avec la Gay Pride, les amateurs de techno avec la Techno Parade, mais qui m�leraient l'ensemble des cultures parisiennes ainsi que toutes les communaut�s.
C'est une r�flexion int�ressante que nous devrions avoir ensemble car Paris comme Nice, comme Rio, comme d'autres villes du monde peut avoir un grand carnaval d'autant plus que, je le r�p�te, durant 5 si�cles elle a �t� porteuse de cette tradition. Il faut mettre cette tradition au go�t du jour et c'est ce que je vous propose dans le v?u que je pr�sente au nom des "Verts".
Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", communiste, du Mouvement des citoyens, socialiste et radical de gauche).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE puis � Christophe GIRARD pour r�pondre.
Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE, adjointe, au nom de la 5e Commission. - Deux mots pour dire simplement que je crois qu'il �tait tr�s important que l'on puisse reprendre la tradition de ce carnaval, qui s'�tait interrompu en 1995, qui s'est d�roul� le week-end dernier � la satisfaction des participants.
Concernant le v?u de M. RIOU, nous avons la chance d'avoir le sp�cialiste mondial du carnaval � la Mairie de Paris ; l'id�al serait que ce soit lui qui r�ponde � ce v?u.
(Rires).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur GIRARD, vous avez la parole puisque vous avez �t� sollicit�.
M. Christophe GIRARD, adjoint. - Je ne savais pas que l'on r�v�lerait mon assiduit� au Carnaval de Rio depuis 20 ans mais puisque c'est chose faite...
L'id�e d'organiser un grand carnaval parisien nous para�t plut�t une id�e judicieuse puisqu'elle est g�n�reuse. De nombreuses initiatives existent en effet en ce sens �manant d'associations de quartiers parisiens et je dois dire que ces demandes �manent de nombreux maires d'arrondissement quels qu'ils soient et pour des manifestations qui se d�rouleraient � des dates parfois diff�rentes.
Je rappelle que le seul jour de l'ann�e o� le travestissement a priori est autoris� est bien le jour de Mardi-gras.
M. RIOU �voque par ailleurs l'antique tradition carnavalesque parisienne et je l'en remercie, c'est dans la culture des Parisiens. En raison de la diversit� des initiatives et du souhait qu'une ou plusieurs manifestations soient cr��es ou d�velopp�es � Paris en faisant en sorte que de telles actions soient dignes de la renomm�e de la capitale et rendent acteurs un grand nombre de Parisiens, je propose que notre Assembl�e vote le v?u suivant :
"Le Conseil de Paris �met le v?u que soit engag�e une r�flexion pour cr�er une ou plusieurs manifestations carnavalesques b�n�voles et gratuites - la gratuit� est un �l�ment essentiel de ce type d'op�ration - � des p�riodes � d�terminer", un groupe de travail sera r�uni en ce sens � l'automne ce qui me para�t une date raisonnable et je salue � cette occasion la pr�sence au cabinet du Maire de Paris de Mme PAU-LANGEVIN qui, par sa culture et ses origines, peut apporter beaucoup � cette r�flexion.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur LEBEL, vous avez la parole.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Je vous remercie.
Au nom du groupe R.P.R., je demande que M. GIRARD veuille bien nous confirmer que le groupe de travail en question r�unira aussi des membres de l'opposition municipale.
M. Christophe GIRARD, adjoint. - Je r�ponds tout � fait facilement, puisque c'est d'abord dans ma pratique comme l'a souhait� Bertrand DELANO� et si vous si�giez, Monsieur LEBEL, en 9e Commission, vous sauriez que c'est une commission o� il nous arrive de prendre des d�cisions � l'unanimit� parce que le d�bat a lieu de fa�on tr�s respectueuse des minorit�s que j'associe pleinement.
Quant � l'avis sur le v?u, il est favorable.
C'est un v?u amend�, je suis favorable � mon amendement.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. GALLAND.
M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, on va s'abstenir sur ce v?u, je voudrais vous indiquer pourquoi. Je regrette que le talent de M. GIRARD soit brid� par une note de la Ministre. Il a suffisamment de qualit�s personnelles pour se laisser aller et s'enflammer sur les probl�mes qui sont pos�s sans �tre oblig� d'�tre contraint dans un papier sur lequel il ne nous �chappe ni aux uns ni aux autres que cette pesanteur ne laisse pas libre cours � son talent.
Deuxi�mement, le v?u amend� ne me para�t pas aller dans la bonne direction, je le dis tout de suite � M. GIRARD. Il a dit lui-m�me qu'il y avait une journ�e par an sur laquelle on avait l�galement le droit de se d�guiser. L'id�e d'un carnaval est une id�e qui n'est pas facile � relancer et dans le v?u, vous proposez un groupe de travail avec l'id�e d'avoir plusieurs carnavals.
Il me semble qu'on est en train de lancer le bouchon tr�s loin alors que l'objectif de base est d�j� difficile � r�aliser. C'est la raison pour laquelle il ne me semble pas que votre amendement soit tr�s fameux et c'est la raison pour laquelle, �tant partisan de la relance d'un carnaval, et je pense d'un seul au d�part, tellement l'ambition est difficile ; nous nous abstiendrons sur le v?u de l'Ex�cutif.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur BLOCHE, vous avez la parole.
M. Patrick BLOCHE. - Explication de vote tr�s rapide : nous voterons ce v?u et sous la forme amend�e telle que l'a propos� Christophe GIRARD.
Cela dit, pour apporter un �l�ment de r�flexion �videmment tr�s bri�vement, je suis quand m�me �tonn� qu'on s'inscrive en ce domaine dans une logique d'institutionnalisation, confiant � des structures bien �tablies le soin de prendre de fa�on a priori non spontan�e des initiatives en ce domaine.
Il existe pour ceux qui connaissent bien la vie de quartier des aspirations tr�s spontan�es d'habitants et d'associations � faire la f�te, � organiser des festivals de rue, des carnavals et les arts de la rue sont une forme d'expression culturelle en plein d�veloppement.
Plut�t que d'institutionnaliser, de nous confier le soin de cr�er nous m�mes le cadre pour �tablir ce carnaval, �tudions les multiples propositions dont nous sommes saisis, f�d�rons-les �ventuellement en cr�ant les synergies n�cessaires, mais je crois beaucoup � la spontan�it�, � la capacit� d'imagination de nos concitoyens parisiens et je ne voudrais pas que l'on soit dans la logique d'une institutionalisation qui viserait � articuler de fa�on tout � fait artificielle ce qui doit �tre un �l�ment de fait.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � M. RIOU.
M. Alain RIOU. - Je voudrais dire que le v?u qui a �t� pr�sent� ne tend pas � l'institutionalisation, il a pour but d'ouvrir une r�flexion o� la Ville de Paris pourrait �tre m�l�e bien s�r, comme je l'ai dit et comme ce v?u l'�crit. Les initiatives viendront forc�ment de structures associatives, mais l'id�e c'est qu'elles viennent de toutes les structures associatives et qu'on puisse les inciter et discuter avec elles. On sait bien aujourd'hui que la Ville de Paris peut �tre un interlocuteur tout � fait valable. On l'a vu d'ailleurs puisque la Ville est quand m�me tr�s fortement � l'origine de la renaissance du carnaval tropical, qui a �t� en partie organis� avec un soutien institutionnel, donc ne disons pas une chose et son contraire.
Quant � l'amendement que propose Christophe GIRARD, j'avoue que je ne suis pas enti�rement convaincu. Je ne vois pas pourquoi nous nous y opposerions puisque c'est le seul moyen de faire discuter de cette question dans cette enceinte.
J'ajoute, Monsieur GIRARD, qu'il ne serait peut-�tre pas mal d'�crire "notamment en hiver" parce que cet amendement est tellement contourn� que dire que ce sont des dates � d�terminer est vraiment le minimum que l'on puisse faire. J'invite ainsi M. GIRARD � sous-amender son amendement et � �crire "notamment en hiver", ce qui serait quand m�me quelque chose qui aurait un sens puisque le carnaval a lieu traditionnellement � cette �poque de l'ann�e et qu'� part une association, tous les carnavals ont lieu en dehors de cette p�riode.
Evidemment, si l'on veut faire des carnavals toute l'ann�e, c'est parfait, mais si on ne veut surtout pas en faire au moment du carnaval, je ne vois pas quel sens cela peut avoir.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur S�GUIN, vous avez la parole.
M. Philippe S�GUIN. - Monsieur le Maire, je dois dire que nous avons quelque peine � nous y retrouver ! Apr�s avoir entendu M. GIRARD, nous �tions dispos�s � passer de l'abstention au vote pour, en votant au passage son amendement. Mais la lecture qu'en fait M. BLOCHE n'est pas vraiment celle que nous faisons et croyons comprendre de celle de M. GIRARD lui-m�me, et M. RIOU, qu'il me pardonne, a accru la confusion g�n�rale. Pourrions-nous savoir sur quoi nous sommes invit�s � voter ? Merci.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - On va repr�ciser cela.
M. Christophe GIRARD, adjoint. - J'aimais bien la proposition de M. LEBEL qui �tait de s'assurer qu'en tant que Conseiller de Paris et Maire du 8e, il si�gerait dans ce groupe de r�flexion. Je pensais en effet que c'�tait un geste int�ressant d'un arrondissement tr�s touristique en faveur d'une manifestation tr�s populaire. J'�tais donc sensible � son engagement, mais tout � coup, patatras, les choses s'effondrent ! Alors je serais presque tent� de d�cevoir mon ami Alain RIOU, en proposant que l'on repr�sente un v?u formul� diff�remment lors d'un autre Conseil de Paris et qu'on ne vote pas ce v?u. Je retire mon amendement.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur RIOU, acceptez-vous de retirer votre v?u dans la mesure o� l'Ex�cutif prend l'engagement de repr�senter quelque chose � la rentr�e, plus travaill� ?
M. Alain RIOU. - On va donc retirer ce v?u... On va donc r�fl�chir sur la r�flexion ! C'est int�ressant, nous avan�ons � petits pas, mais nous avan�ons !
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVLR 82 - DFAE 89.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, DVLR 82 - DFAE 89).

Juillet 2002
Débat
Conseil municipal
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