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20 - III - Question d'actualité de Mme MARTIANO, au nom du groupe Union pour la démocratie française à M. le Préfet de police relative au climat général de la banalisation de la consommation et de la vente de drogue dans les parcs et jardins et la dépénalisation de toutes les drogues


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d'actualit� de Mme MARTIANO � M. le Pr�fet de police relative � la banalisation de la consommation et de la vente de drogue dans les parcs et jardins de la Capitale.
La parole est � Mme MARTIANO.
Mme G�raldine MARTIANO. - Merci, Monsieur le Maire.
Cette question nous concerne tous, m�me si c'est � vous, Monsieur le Pr�fet, que les circonstances m'am�nent � la poser.
"Les Parisiens, quels que soient les quartiers o� ils vivent, ont droit � la s�curit�, c'est devenu une revendication majeure ; c'est le cas dans certains quartiers et particuli�rement les quartiers o� les questions de s�curit� li�es au trafic de drogue deviennent obs�dantes". C'est M. CARESCHE qui a prononc� ces mots.
Et maintenant, on est bien forc� de se rendre compte qu'il s'agit d'un constat unanime.
Aujourd'hui on peut parler d'une v�ritable invasion des parcs et jardins par les dealers.
La Ville a, certes, fait des efforts mais malheureusement les postes d'agent pr�vus au budget ne sont pas tous pourvus, il n'y a pas de syst�me de vid�o-surveillance dans les parcs et les agents, confront�s � une situation grave, doivent faire appel � la police nationale qui ne surveille pas les parcs ferm�s.
Les revendeurs sont de plus en plus nombreux. Il est aujourd'hui plus facile de se procurer de la drogue qu'un manuel scolaire �puis� et les jardins sont devenus la propri�t� des dealers. Pas un arrondissement n'est aujourd'hui �pargn�. Un quotidien a m�me publi� la carte des stup�fiants. Le Contrat local de s�curit� du 16e va peut-�tre am�liorer la situation au Trocad�ro mais risque de l'aggraver au Champ-de-Mars ou au parc Andr�-Citro�n.
Quand comprendrons-nous que notre r�le est de tout faire pour �radiquer la vente de drogue dans tous les lieux publics.
Les p�res courageux de la coordination anti-drogue l'ont bien compris, eux qui se battent sans moyens avec pour seules armes leur courage et leur d�termination... et leur chagrin aussi. Je voudrais ici les saluer et leur dire combien ils sont admirables.
Mais leur action nous renvoie � notre propre incurie. Nous devrions tous ici avoir honte de voir des citoyens accul�s � se battre seuls contre la puissante arm�e des dealers.
Monsieur le Pr�fet, l'autorit� ne proc�de que de la responsabilit�. Ceux qui demandent aujourd'hui la vente libre du cannabis r�clameront demain celle du "crack" et de "l'ecstasy".
(Murmures dans l'h�micycle).
Je suis d�sol�e, M. CONTASSOT a dit dans le "chat" de Lib� que la d�p�nalisation devait concerner l'usage de toutes les drogues.
Quant � moi, je consid�re que lever les interdits consisterait � reculer les fronti�res de la transgression.
Que ferez-vous demain si un des p�res de Stalingrad est victime d'un incident, ou pire, commet un acte irr�parable ?
Monsieur le Pr�fet, la loi est la loi. Avez-vous l'intention de la faire appliquer ?
La comp�tence sans l'autorit� est aussi impuissante que l'autorit� sans comp�tence. Et la d�mocratie plus que tout autre r�gime exige l'exercice de l'autorit�.
Les questions sont simples : quand et combien ?
Quand allez-vous lancer un grand plan de lutte contre la vente de drogue dans les lieux public ? Pour cela, quels moyens vous faut-il ? Donnez-nous une �valuation pr�cise de vos besoins et l'on verra bien alors si l'Etat et la Ville osent vous les refuser.
Je vous remercie, Monsieur le Pr�fet. Merci, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs des groupes Union pour la d�mocratie fran�aise, "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", "D�mocratie lib�rale et ind�pendants" et "Ensemble pour Paris").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
La parole est � M. le Pr�fet de police.
M. LE PR�FET DE POLICE. - La lutte contre le trafic des stup�fiants constitue une priorit� pour la Pr�fecture de police quel que soit le lieu o� s'exerce cette activit� p�nalement r�pr�hensible.
Les r�sultats obtenus par les services de police parisiens au cours du premier semestre 2002 en t�moignent et cela sans la moindre ambigu�t�.
Ainsi par comparaison avec le premier semestre 2001, l'ensemble des infractions aux stup�fiants qui comprend les faits de trafic, d'incitation et d'usages, est en hausse globale de 36 % soit 751 infractions suppl�mentaires constat�es en 6 mois par les services de police.
Il s'agit d'une d�linquance r�v�l�e, fruit du travail d'initiatives des services de police.
Vous dites, Madame, � quand le grand plan de lutte contre le trafic des stup�fiants ?
Je le dis avec force, renseignez-vous et regardez ce plan qui est engag�.
La lutte contre le trafic des stup�fiants est engag�e sur tout Paris et surtout dans les quartiers o� il se pratique. C'est dire la motivation et l'engagement dont font preuve tous les policiers parisiens dans la lutte contre ce type d'infractions dont on sait bien qu'elles sont g�n�ratrices d'ins�curit� et de d�linquance sur la voie publique.
Cette action d�termin�e s'exerce bien �videmment en tous lieux particuli�rement dans ceux o� les nuisances caus�es aux Parisiennes et aux Parisiens sont les plus fortes, qu'il s'agisse de lieux publics, de jardins, de certains quartiers de la Capitale.
A titre d'illustration, je rappellerai le travail engag� par les services de police pour redonner au quartier des Halles et � la place de Stalingrad une vision conforme aux aspirations des riverains.
Vous �voquez ceux qui, particuli�rement, engageraient seul la lutte contre le trafic des stup�fiants. Non, ils ne sont pas seuls et ils le reconnaissent. La police fait son travail et je peux vous dire que le nombre de trafiquants arr�t�s, le nombre de r�seaux d�mantel�s, est tout � fait consid�rable, il faut le dire.
Nous ne faisons pas rien.
La police travaille, d�mant�le tous les jours des r�seaux. Je prendrai le cas de Stalingrad ou des Halles... C'est sans rel�che que tous les jours, nous mettons des moyens pour interpeller les trafiquants et les consommateurs.
Il y a le probl�me de l'insuffisance � Paris, c'est clair, de moyens th�rapeutiques. C'est une autre affaire, c'est un autre probl�me qui ne rel�ve pas de la seule Pr�fecture de police.
Nous n'avons pas � Paris - et nous sommes tr�s en retard sur la plupart des villes de province - de moyens de proposer aux juges l'injonction th�rapeutique.
Il n'y a pas d'endroits o� soigner les toxicomanes. Ceci dit, les trafiquants de stup�fiants sont poursuivis devant la justice. C'est une ?uvre de longue haleine qui suppose beaucoup de t�nacit�.
La lutte contre les toxicomanes men�e par les effectifs de la police urbaine de proximit� a permis, au cours du mois de juin, l'interpellation sur la place de Stalingrad, de 506 personnes qui ont �t� pr�sent�es � la justice. C'est � peu pr�s la m�me chose aux Halles.
De m�me, les services de la police judiciaire ont entrepris, aux alentours de la place de Stalingrad, un important travail de d�mant�lement des r�seaux op�rant sur le secteur. Il y en a d'autres qui ont �t� interpell�s au cours de ce dernier mois.
Je m'efforce d'informer les maires d'arrondissement d'ailleurs des diff�rentes interpellations qui, dans ce domaine, comme dans d'autres, sont faites sur leurs arrondissements.
J'ai cit� deux endroits, mais h�las, vous le savez bien, il y a des micro-zones de trafic de stup�fiants � peu pr�s sur tous les arrondissements de Paris.
Ces op�rations seront poursuivies tant que ces quartiers n'auront pas retrouv� une physionomie normale.
Vous pouvez donc �tre assur�e de la mobilisation et de l'engagement sans faille des effectifs de la Pr�fecture de police pour lutter sans rel�che contre le trafic des stup�fiants quel que soit le lieu o� il s'exerce � Paris.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet de police.

Juillet 2002
Débat
Conseil municipal
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