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2009, DASES 131 G - Signature d'une convention avec l'association "Relais Ile-de-France" (18e) pour l'attribution d'une participation pour la prise en charge de jeunes Parisiens autistes, psychotiques ou souffrant de troubles apparentés. - Montant : 119.058 euros. 2009, DASES 210 G - Signature d'un avenant n° 2 à la convention pluriannuelle passée avec l'association "Léa pour Samy" pour l'attribution d'une subvention. Montant total : 70.000 euros.


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons � l'examen des projets de d�lib�ration DASES 131 G et DASES 210 G concernant, d'une part, la signature d'une convention avec l'association "Relais Ile-de-France" 18e, pour l'attribution d'une participation pour la prise en charge de jeunes parisiens autistes, psychotiques ou souffrant de troubles apparent�s. La subvention propos�e est de 119.058 euros.

D'autre part, relatif � la signature d'un avenant de 70.000 euros � la convention pluriannuelle pass�e avec l'association "L�a pour Samy".

La parole est � M. Hamou BOUAKKAZ qui interroge Mme DUBARRY.

M. Hamou BOUAKKAZ. - Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues.

Aujourd'hui, je suis assez en verve, je dois vous dire. Dans la presse et dans la langue de tous les jours, l'autisme n'est pas qu'une insulte. D'ailleurs, � cet �gard, je vous encourage, mes chers coll�gues, � veiller � ne point trop utiliser ce mot � tort et � travers.

L'autisme est un impens� majeur de notre vie publique. L'autisme fait peur. On pr�f�re remettre la question, apr�s quelques pirouettes rh�toriques, � des "sp�cialistes", mani�re politiquement correcte d'�carter l'autisme de la cit�.

Comme le disait Nathalie Sarraute, je cite : "Non, pas cela, pas un de ces mots, ils me font peur. Je pr�f�re me passer d'eux, qu'ils ne s'approchent pas. Qu'ils ne touchent � rien, rien ici chez moi n'est pour eux".

H�las, avec le mot, ce sont des centaines de milliers de nos concitoyens que l'on exclut d'un trait de plume, quand on ne les exporte pas en Belgique. Les m�dias qui se font abondamment l'�cho des anecdotes de la moindre starlette, qui rab�chent � outrance tel ou tel ph�nom�ne � la mode, gardent le silence sur le quotidien des quelques 500.000 concern�s par l'autisme en France. 1 fran�ais sur 150, 100 fois plus que le nombre de gens touch�s par la mucoviscidose, 20 fois plus que le nombre de gens touch�s par la parapl�gie.

Ce silence couvre l'une des plus grandes hontes de notre pays. Quand je dis "couvre", c'est dans tous les sens. On couvre des techniques barbares utilis�es pour soi-disant soigner l'autisme, sorties tout droit des asiles du Moyen Age et dont on peine � croire qu'elles soient toujours pratiqu�es � quelques centaines de mettre de notre confortable H�tel de Ville (enveloppement du jeune autiste nu dans des draps imbib�s d'eau glac�e, neuroleptique � outrance, camisole chimique et physique), maintenues parfois pendant des d�cennies.

Oui, le droit de la R�publique et la rh�torique des droits de l'Homme s'arr�tent l� o� l'autisme commence. Malgr� les innombrables condamnations internationales de la France et les rapports successifs particuli�rement clairs du Comit� national d'�thique, le droit � la scolarisation, pas si votre enfant est autiste, quand bien m�me il a des aptitudes intellectuelles exceptionnelles comme beaucoup d'autistes Asperger.

Le droit � l'insertion professionnelle ? Quelle question ? On n'envisage m�me pas que les enfants autistes dont on parle parfois grandissent et deviennent des adultes autistes dont on ne parle jamais.

Chers coll�gues, les deux mesures sur lesquelles nous sommes invit�s � nous prononcer aujourd'hui ne pourront, malheureusement, �tre qu'une goutte d'eau face � l'oc�an des retards pris par notre pays. J'avais coutume de dire, il y a quelque temps, que s'attaquer � l'autisme, c'�tait �coper l'oc�an pacifique avec une cuill�re � caf�.

Toutes deux s'inscrivent pourtant dans une optique r�solument nouvelle pour notre pays : ?uvrer � l'insertion scolaire, professionnelle et humaine des personnes avec autisme.

Cette nouvelle optique vise � faire profiter de leur talent m�connu, de leurs comp�tences et de leurs apports notre pays, comme on le fait dans les pays scandinaves et anglo-saxons.

C'est l'honneur de Paris que d'agir hors comp�tences pour soutenir les associations dans leur lutte. C'est l'honneur de Paris que d'avoir, hors comp�tences, palli� l'inactivit� multid�cennale de notre Education nationale en cr�ant des �coles pour ces enfants. Ce sera notre honneur que de voter ces subventions.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste et �lus du Parti de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur BOUAKKAZ, pour cette intervention tr�s �mouvante.

Je donne la parole � Mme V�ronique DUBARRY pour vous r�pondre.

Mme V�ronique DUBARRY, au nom de la 6e Commission. - Je ne vais pas r�pondre � M. BOUAKKAZ ; comment voulez-vous que je r�ponde � ce qu'il vient de dire ? Je vais �ventuellement compl�ter d?une fa�on un peu plus technique, mais je ne peux pas r�pondre.

M. Hamou BOUAKKAZ a tr�s bien pr�sent� le probl�me et le retard qui a �t� pris par la France, malgr� de multiples condamnations, comme il l?a rappel�, en mati�re d'accueil des enfants autistes dans des structures et � l'�cole.

Il a �galement employ� les mots qu'il faut encore, en 2009, utiliser � l'�gard de l'autisme. L'autisme, effectivement, fait peur, tr�s peur, et c'est vraisemblablement l'une des raisons pour lesquelles nous n'avions, jusqu'� il y a peu, � Paris, aucune structure un peu innovante qui permette de r�pondre d?une fa�on diff�rente, avec d'autres m�thodes que celle du "packing" qu?a �voqu�e Hamou BOUAKKAZ, pour l'accueil de ces enfants autistes.

Aujourd'hui, nous avons quatre ou cinq structures install�es � Paris qui ont d�lib�r�ment choisi d'aller � l'encontre de ce qui se fait habituellement en France. Elles l'ont fait sans l'accord du Gouvernement et avec le seul soutien du Conseil g�n�ral, ce dont nous pouvons �tre fiers et qui est tout � notre honneur.

Nous avons accompagn� ces associations dans leurs recherches et dans leur combat pour obtenir un cadre l�gal qui leur permette �galement - disons les choses telles qu?elles sont, d'obtenir des subventions de la part de l'Etat.

Je pensais - tr�s sinc�rement, j'�tais tr�s optimiste lorsqu'il y a � peine deux mois, nous avons �voqu� l'autisme lors d'une s�ance de ce Conseil - vraiment que cette fois, le Gouvernement, avec ses annonces sur le plan autisme, allait donner suite � un engagement aupr�s de ces associations.

Malheureusement, il y a � peu pr�s une semaine, l'Etat a apport� une r�ponse n�gative aux associations parisiennes qui font pourtant un travail extraordinaire avec beaucoup de courage, et je tiens � les remercier de cette implication et de ce combat qu'elles m�nent au quotidien. Nous n'avons, pour l?instant, aucune assurance sur le fait que le Gouvernement accompagne ces associations, accompagne ces structures innovantes, contrairement � ce qui avait �t� annonc� par Mme L�TARD � de tr�s nombreuses reprises.

Les associations qui ont fait un effort important pour r�pondre aux demandes du Gouvernement qui sont parfois contraignantes, qui restreignent le domaine dans lequel elles entendent ?uvrer, sont extr�mement d��ues et, bien �videmment, je le suis aussi, nous le sommes �galement.

L'argent - disons les choses clairement - que nous apportions � ces associations aurait pu servir � d'autres associations, � l'ouverture d'autres structures. M. Hamou BOUAKKAZ a bien r�sum� la situation ; nous tentons, avec cette petite cuill�re que sont les subventions du Conseil g�n�ral, m�me si un million d'euros, ce n'est pas rien, de vider l'oc�an Pacifique.

Malheureusement, nous ne pourrons pas aller au-del� de ce que nous faisons � l'heure actuelle, nous ne pourrons pas ouvrir d'autres structures tant que le Gouvernement ne se sera pas engag� et, une fois encore, il nous a claqu� la porte au nez. C?est bien dommage.

Je remercie M. Hamou BOUAKKAZ de son intervention qui m'a permise de rappeler ces simples faits qui sont particuli�rement d�plorables, il faut bien le dire.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame DUBARRY.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 131 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, DASES 131 G).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 210 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, DASES 210 G).

Juin 2009
Débat
Conseil général
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