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31 - 2002, DAUC 31 - Substitution de la dénomination "rue Jean Pierre-Bloch" à celle de "rue Alexis Carrel" (15e). Vœu déposé par M. Jean-François LEGARET tendant à débaptiser la bibliothèque François Mitterrand


M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAUC 31 relatif � la substitution de la d�nomination "rue Jean Pierre-Bloch" � celle de "rue Alexis Carrel".
Je donne la parole � Mme Marie-Pierre MARTINET pour "Les Vertes".
Mme Marie-Pierre MARTINET. - Et "Les Verts" aussi.
Monsieur le Maire, chers coll�gues, lors de la s�ance du Conseil de Paris du 4 d�cembre dernier, le groupe "Les Verts" pr�sentait un v?u demandant que la rue Alexis-Carrel, dans le 15e arrondissement de Paris, soit d�baptis�e. Conform�ment � ce v?u qui fut adopt� par notre Assembl�e, l'Ex�cutif nous pr�sente aujourd'hui ce projet de d�lib�ration. Nous nous en f�licitons doublement, d'une part parce que cela d�montre que les v?ux vot�s lors des s�ances du Conseil ne sont pas tous des v?ux pieux et, d'autre part, parce qu'il correspond � une demande ancienne des �lus �cologistes d�j� formul�e sous la pr�c�dente mandature, mais jusqu'� ce jour rest�e enterr�e.
Et pourtant, panth�ons discrets, lieux de m�moire, les noms des rues de Paris t�moignent et perp�tuent le souvenir de femmes et d'hommes dont la R�publique fran�aise se revendique. Or, en attribuant, en 1974, � une rue du 15e arrondissement de Paris, proche du Vel d'Hiv, le nom d'Alexis Carrel, porte-parole scientiste de la pens�e vichyste, auteur de th�ses dans lesquelles la R�publique ne saurait se reconna�tre, la Ville a commis une faute.
Ce faisant, elle a en effet honor� celui qui fut nomm� R�gent de la Fondation fran�aise pour l'�tude des probl�mes humains en 1941 et ?uvra activement pour, je cite, "le salut de la race".
Sa doctrine trouva malheureusement un �cho bien au-del� des fronti�res fran�aises et notamment en Allemagne...
En 1936, dans la pr�face � l'�dition allemande de son ouvrage, il expliquait qu'en Allemagne le Gouvernement a pris des mesures �nergiques contre l'augmentation des minorit�s, des ali�n�s, des criminels.
Faut-il encore rappeler ses d�clarations antis�mites de 1938 � New York o� il d�non�ait "l'�norme propagande bolcheviste et juive" qui, selon lui, poussait � la guerre, o� il se plaignait de ce que "la radio �tait entre les mains des juifs".
Le combat contre Alexis Carrel fut initi� assez naturellement par des r�sistants universitaires, notamment � partir de leur bulletin "L'universit� libre" dans son n� 63 du 5 juillet 1942.
Le combat contre Alexis Carrel, son action et ses id�es, a malheureusement retrouv� au cours de ces dix derni�res ann�es, dans notre pays notamment, une grande actualit�. Ainsi, Jean-Marie LE PEN comme M. Bruno MEGRET se sont-ils � plusieurs reprises reconnus comme les fils spirituels de cet homme irr�prochable puisque aur�ol� d'un Prix Nobel.
En octobre 1993, de nombreuses personnalit�s, parmi lesquelles MM. Lucien BONNAFE, Pierre BOURDIEU, Georges CHARPAK, Didier DAENNINCKX, Mme Fran�oise HERITIER, M. Serge KLARSFELD, Mme Rita THALMANN, MM. Patrick TORT, Jean-Pierre VERNANT, avaient sollicit� le Maire de Paris de l'�poque, M. Jacques CHIRAC, pour lui remettre une p�tition demandant que soit d�baptis�e la rue Alexis-Carrel.
En r�ponse, une lettre de M. Camille CABANA indiquait que l'emploi du temps de M. CHIRAC ne lui permettait pas de recevoir cette d�l�gation.
Ces derni�res ann�es, une vingtaine de villes se sont d�barrass�es de leur rue Alexis-Carrel : Strasbourg, Montpellier, Limoges, Belfort... La Facult� de m�decine de Lyon a fait de m�me.
A Paris, par contre, pendant longtemps, rien ne bouge. Invariablement, le Maire de Paris s'est abrit� derri�re la Commission d'examen des projets de d�nomination des voies, places et espaces verts de la Ville de Paris, qui proposait de maintenir cette d�nomination.
Ce conservatisme hypocrite est aujourd'hui remis en cause et il faut s'en f�liciter. Mais puisqu'il est question de cette commission, pouvez-vous, Monsieur le Maire, � l'occasion de ce projet de d�lib�ration, nous pr�ciser sa composition et les r�gles de son fonctionnement, ainsi que les r�gles qui pr�sident aux renominations ?
En conclusion, Freud disait : "N'oublions pas l'oubli". Le souvenir est en effet fragile, c'est pourquoi il requiert de notre part une grande exigence et toute notre vigilance. Le devoir de m�moire dont il est beaucoup question a beaucoup de mal � s'incarner. L'actualit� foisonne d'exemples d�montrant que la France a toujours beaucoup de mal � regarder Vichy en face. Il en est de m�me pour la guerre coloniale que la France a men�e en Alg�rie. Les r�ticences persistantes � ouvrir les archives le prouvent �galement. R�sister � l'an�antissement, dur ou doux, de la m�moire, c'est se donner les moyens d'emp�cher le retour des infamies de notre histoire.
D�baptiser la rue Alexis-Carrel, c'est modestement, peut-�tre, lutter contre l'oubli et la banalisation d'id�es toujours mena�antes, tout en prenant garde aux modalit�s qui pr�vaudront aux nouvelles nominations propos�es.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Monsieur LEGARET, vous avez la parole.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1e arrondissement. - Je souhaite intervenir et pr�senter un amendement que nous avons d�pos� au sujet de ce projet de d�lib�ration, qui consiste � d�baptiser la rue Alexis-Carrel et � lui attribuer le nom de M. Jean Pierre-Bloch. Je ferai plusieurs observations.
Je trouve que notre Conseil est confront� maintenant, de s�ance en s�ance, � des dossiers de cette nature. Ils m'inspirent toujours prudence, probl�me de conscience et �quit�. Prudence, je crois que nous avons tous le devoir d'en faire preuve. Probl�me de conscience parce que, que nous dit-on ? Je connais relativement mal la vie du docteur Alexis Carrel et je vous prie de bien vouloir m'en excuser. J'imagine que si on lui a attribu� le nom d'une rue, c'est parce qu'il avait effectivement re�u le Prix Nobel de m�decine. J'imagine que s'il avait re�u le Prix Nobel de m�decine, c'est parce qu'il existait des raisons de le lui attribuer. Que nous dit-on ? Dans la vie, un homme peut avoir plusieurs personnalit�s. Alexis Carrel n'est pas le seul dans ce cas.
(Mouvements divers dans l'h�micycle).
Vous savez, c'est un probl�me s�rieux. Quand je dis que c'est un probl�me de conscience, seuls ceux qui n'ont pas de conscience peuvent s'en offusquer.
J'ai simplement observ� que M. Fran�ois Mitterrand avait �t�, lui aussi, naturellement honor� � Paris et en France. Or j'ai d�couvert, en lisant un ouvrage que vous connaissez tous, M. Pierre P�AN "Une jeunesse fran�aise" consacr� � la jeunesse de M. Fran�ois Mitterrand, une publication qui a �t� distribu�e en d�cembre 1942, pr�fac�e par le Mar�chal de France, chef de l'Etat, M. Philippe P�tain, qui adresse un ordre du jour aux arm�es de terre, de mer et de l'air. Suit le sommaire de ce num�ro et on y lit, dans les vari�t�s, un article intitul� "La science de l'homme" sign� du docteur Alexis Carrel. On y lit un autre article, 2 lignes plus bas, intitul� "P�lerinage en Thuringe" sign� M. Fran�ois Mitterrand. C'est un fait historique av�r�.
Je voudrais, Monsieur le Maire, m'�tonner qu'ayant distribu� en 1�re Commission l'amendement et en ayant joint comme annexe ce sommaire, l'annexe n'ait pas �t� reproduite dans la liasse. On a donc censur� cette annexe en �tant � l'amendement une grande part de sa signification.
Je vous remets cette annexe et j'aimerais qu'elle soit distribu�e par le service de la s�ance puisqu'elle a �t� remise � bonne date, � la s�ance de la 1�re Commission.
Qu'est-ce que tout cela veut dire ? Le docteur Alexis Carrel s'est malheureusement fourvoy� dans la propagande p�tainiste. M. Fran�ois Mitterrand aussi.
Le docteur Alexis Carrel a �t� d�cor� de l'ordre de la Francisque, M. Fran�ois Mitterrand aussi.
Le docteur Alexis Carrel s'est vu attribuer le nom d'une assez modeste rue du 15e arrondissement, qu'il s'agit aujourd'hui de d�baptiser. Je n'ai pas d'objection. Je ne suis pas un d�fenseur, je ne suis pas un propagandiste du docteur Alexis Carrel. Je dis simplement qu'un probl�me d'�quit� est ainsi pos�.
Le r�visionnisme est un art extr�mement difficile et je vous invite � ne pas faire de progr�s dans cet art fort dangereux. Vous savez tr�s bien que nous partageons tous parce que nous sommes tous, hommes et femmes d'une m�me �poque, un certain nombre de valeurs sur lesquelles je pense que nous avons un large consensus et c'est tant mieux. Mais ces valeurs n'�taient pas celles de nos a�n�s. Si l'on remonte tr�s loin dans les diff�rentes �poques, on ferait des d�couvertes accablantes sur les �crits, sur les pens�es, sur les paroles d'un certain nombre de nos c�l�bres personnages de l'histoire de France ou m�me de l'histoire de l'Europe.
Alors, je crois que cette d�rive est dangereuse. Je pense d'ailleurs que M. Jean-Pierre Bloch, Fondateur de la LICRA, m�ritait mieux que cette modeste art�re du 15e arrondissement. Oui, c'est une grande personnalit�. Je connais la rue Alexis-Carrel. Franchement, la proposition est finalement bien m�diocre. Il va de soi que ce voeu peut �tre qualifi� de caricatural et j'assume le caract�re caricatural de ce voeu. Je m'adresse au Maire, � son adjoint M. Jean-Pierre CAFFET, et dis que si vous n'en tenez pas compte et si vous nous proposez � chaque s�ance des op�rations de r�visionnisme, je vais m'y mettre aussi. Je vous soumettrai une relecture des oeuvres, des pens�es, des actes et des paroles d'un certain nombre de personnages qui figurent parmi les piliers du socialisme et des hommes de gauche en France. Voil�, je le ferai parce que je ne veux pas que vous ayez le monopole de ces actions purement symboliques et finalement assez d�risoires, dont vous me pardonnerez de souligner m�me si �a vous choque, la parfaite m�diocrit�.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur LEGARET.
Je vous demande le silence. Il y a un certain nombre d'intervenants auxquels r�pondra M. CAFFET. Je voudrais faire deux remarques, si vous me le permettez. La premi�re est qu'il est sain de d�battre dans notre Assembl�e du sujet qui touche, en effet, � la vie des Parisiens, � la m�moire collective.
R�jouissons-nous qu'il y ait d�bat. Ensuite, comme je l'avais d�j� dit, si je suis un lecteur assidu de Louis-Ferdinand C�line, je serais �mu qu'une rue port�t son nom.
La parole est � M. DARGENT.
M. Claude DARGENT. - M. LEGARET vient de choisir un bien mauvais terrain. Il conna�t mal M. Alexis Carrel. Or le fond du probl�me est bien l�. On va ensemble, en quelques minutes, essayer de mieux conna�tre M. Alexis Carrel. Le probl�me que pose l'attribution de son nom � une rue de Paris, ce n'est pas d'abord un probl�me de collaboration, Monsieur LEGARET, c'est qu'Alexis Carrel a �t� un des th�oriciens et un des praticiens de ce qu'on appelle l'eug�nisme. Voici, par exemple, quelques-unes des th�ses qu'il d�veloppait dans son livre "L'homme, cet inconnu", paru en 1935, que vous pourrez trouver assez facilement, Monsieur LEGARET, il est encore dans les biblioth�ques.
Je cite : "Il est n�cessaire de faire un choix parmi la foule des hommes civilis�s. Ceux qui portent un lourd fardeau ancestral de folie, de faiblesse d'esprit ou de cancer ne doivent pas se marier". Un peu plus loin : "L'�tablissement d'une aristocratie biologique h�r�ditaire serait une �tape importante vers la solution des grands probl�mes de l'heure pr�sente". Nous sommes dans les ann�es 30. Dans l'avant-dernier chapitre de son livre, M. Alexis Carrel indique que pour un certain nombre de d�linquants, "un �tablissement euthanasique, pourvu de gaz appropri�s permettrait d'en disposer de fa�on humaine et �conomique. Le m�me traitement ne serait-il pas applicable aux fous qui ont commis des actes criminels ? Il ne faut pas h�siter � ordonner la soci�t� moderne par rapport � l'individu sain".
Certains ne voudront s�rement voir qu'un hasard malencontreux dans cette co�ncidence entre ces th�matiques d'Alexis Carrel et les pratiques qu'allait bient�t adopter le nazisme en Europe. Alexis Carrel leur r�pond par avance dans la pr�face � l'�dition allemande de son livre, en 1936, trois ans donc, nous le savons tous, apr�s l'installation d'Adolf Hitler au pouvoir :
"En Allemagne, le Gouvernement a pris des mesures �nergiques contre l'augmentation des minorit�s, des ali�n�s, des criminels. La situation id�ale serait que chaque individu de cette sorte soit �limin� quand il s'est montr� dangereux".
Ce triste personnage ne s'est pas content� de formuler ce genre de voeux et d'appr�ciations, il a cherch� � mettre ses th�ses en pratique. Comme l'a rappel� tout � l'heure Marie-Pierre MARTINET, il a fond� et dirig� la Fondation pour l'�tude des probl�mes humains, sous le r�gime de Vichy et sur les indications du Mar�chal P�tain.
Alexis Carrel, � la t�te de cette fondation, envoie une �quipe intitul�e "biologie de la lign�e" enqu�ter sur la "qualit� biologique" des familles immigr�es de Paris et de sa banlieue, � l'�poque m�me o� s'organisaient les d�portations de Drancy.
Voici un extrait du rapport d'activit� de cette �quipe que, l� encore, Monsieur LEGARET, vous pourrez retrouver dans les cahiers de la fondation en 1943 :
"Beaucoup d'immigrants, on le sait, ont �t� admis en France. Les uns sont d�sirables, les autres ne le sont pas. La pr�sence de groupes d'�trangers ind�sirables du point de vue biologique est un danger certain pour la population fran�aise. La fondation se propose de pr�ciser les modalit�s d'assimilation des immigrants afin qu'il devienne possible de les placer dans des conditions appropri�es � leur g�nie ethnique. Elle proc�de actuellement au d�nombrement et � la localisation - nous sommes pendant la deuxi�me guerre mondiale, je le rappelle - de certaines cat�gories d'entre eux surtout des Nord-Africains, des Arm�niens et des Polonais. Elle �tudie, en particulier, la population arm�nienne d'Issy-les-Moulineaux" dont chacun sait que c'est une commune riveraine du 15e arrondissement de Paris o� se trouve aujourd'hui encore, mais plus pour longtemps, la rue d�nomm�e Alexis Carrel.
Pendant ce temps, les rafles de Vichy s'occupaient alors de placer les ind�sirables "dans des conditions appropri�es � leur g�nie ethnique" pour reprendre les termes de ce texte de la fondation dirig�e par le docteur Carrel.
Le fait d'avoir cr�� et dirig� la Fondation pour l'�tude des probl�mes humains valut d'ailleurs � l'?uvre de Carrel d'�tre mise � l'index par le Comit� national des �crivains en 1945.
En octobre 1995, l'appartenance logique d'Alexis Carrel au parti populaire fran�ais de Jacques Doriot, une formation nationale-socialiste et collaborationniste, est mise � jour par des chercheurs lyonnais.
Voil� ce qu'a �crit et ce qu'a fait Alexis Carrel. Comme l'a rappel� Marie-Pierre MARTINET, un certain nombre de politiques comme LE PEN ne s'y trompent pas.
La question qui est pos�e � cette Assembl�e est la suivante : est-il l�gitime que l'auteur de tels propos et de tels actes se voie honorer par une rue dans le 15e arrondissement de Paris ? Au vu de ces informations, la r�ponse ne fait aucun doute pour la gauche en g�n�ral, et le groupe socialiste et radical de gauche en particulier.
Bien s�r Alexis Carrel ne peut pas �tre r�duit � cet aspect-ci de sa vie. Il a re�u le Prix Nobel, personne ne le conteste ; il a contribu� � la transplantation d'organes, il a �t� un pionnier en la mati�re. Mais ces apports incontestables � la m�decine pour quelqu'un qui a profess� des valeurs et des pratiques tellement contraires � la dignit� humaine ne m�rite en aucun cas une rue dans Paris aujourd'hui, ni hier d'ailleurs.
L'ensemble du pays, et j'en terminerai l�, s'est retrouv� sur cette conclusion : la quasi-totalit� des villes qui avaient donn� � une de leurs rues le nom d'Alexis Carrel, une vingtaine d'entre elles, l'ont d�baptis�e dans les ann�es 1990. Paris est aujourd'hui la seule ville en France � avoir r�sist� � ce mouvement. Pourtant, ce n'est pas faute pour la gauche d'avoir cess� de r�clamer que cette rue soit d�baptis�e dans le 15e comme partout ailleurs en France. J'entends encore en 2000, sous l'ancienne mandature, le Maire du 15e, Ren� GALY-DEJEAN, opposer une fin de non-recevoir � cette demande �manant de la gauche au Conseil d'arrondissement.
L'argument, on le conna�t, il a �t� de nouveau donn� ici : vous comprenez, un changement de nom, cela perturbe les riverains !
Eh bien la question que je voudrais poser ici est celle de savoir s'il n'est pas bien plus perturbant d'habiter dans une rue qui porte le nom d'un individu qui a pr�conis� les chambres � gaz, la s�lection raciale et s'est f�licit� de la politique men�e par Hitler en ce domaine ?
Ce que la majorit� de droite � Paris a refus� de faire, la gauche va le faire. Elle va d�baptiser la rue Alexis-Carrel. Et c'est bien au-del� de ses rangs, que les habitants du 15e et de Paris vont se r�jouir de la fin d'un scandale que la droite, fid�le � elle-m�me, avait laiss� perdurer.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Le nombre d'inscrits �tant important, je vous demande d'avoir la vigilance de ne pas vous r�p�ter et peut-�tre dans vos pr�sentations futures de penser � l'objet de la substitution de la d�nomination qui est donc de se r�jouir que la rue s'appelle dor�navant Jean Pierre-Bloch.
Je donne la parole � M. Gilles ALAYRAC.
M. Gilles ALAYRAC. - Ce soir nous arrivons, enfin, au terme d'un combat qui dure depuis une dizaine d'ann�es, auquel ont pris part des personnalit�s diverses comme Pierre BOURDIEU, Gilles PEYRAULT, Serge KLARSFELD, Georges CHARPACK, Marc BONAFE, Jean-Pierre VERNANT.
Ce combat a �t� aussi celui des formations politiques de gauche qui n'ont eu de cesse de r�clamer que soit d�baptis�e la rue Alexis-Carrel dans le 15e arrondissement.
Ce nom est une infamie, une honte pour Paris, car bien qu'ayant �t� un grand savant et un grand m�decin, Alexis Carrel s'est fourvoy� dans des th�ses pseudo m�dicales, raciales et finalement racistes et x�nophobes.
Ce m�decin � la pens�e nazie continue d'exercer aujourd'hui une certaine fascination sur l'extr�me-droite, et je vous engage � jeter un coup d'oeil sur Internet sur les sites r�visionnistes qui lui sont consacr�s et qui font son apologie.
Nous n'allons donc pas r�habiliter Alexis Carrel, nous allons le supprimer de notre plan d'urbanisme, nous allons tenir la promesse de Bertrand DELANO� qui a pris l'engagement de faire dispara�tre ce nom qui demeure une fl�trissure.
Au d�but du XXIe si�cle, il est grand temps de regarder les r�alit�s historiques en face. Aussi, je regrette vivement que, par son voeu, M. LEGARET se plaise � sortir des vieux cadavres du placard, ceux des Fran�ais qui ont collabor�. Il proc�de ainsi par amalgame et cherche � d�tourner le d�bat vers des rives incertaines.
L'exhumation � laquelle il se livre ne nous fait pas d�couvrir ce soir ce que fut le pass� de Fran�ois Mitterrand durant quelques mois de sa vie. Je le renvoie � plusieurs ouvrages historiques r�cents sur ce sujet qui �voquent cette p�riode tr�s courte de la vie de l'ancien chef de l'Etat avant qu'il ne s'illustre brillamment dans la R�sistance et ne devienne un homme public.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Ce n'est pas ce que dit Pierre P�AN !
M. Gilles ALAYRAC. - L'heure est venue de repousser tout cela pour rendre hommage � un homme qui a repr�sent� l'exacte anti-th�se de ce qu'incarnait Alexis Carrel.
Au racisme, au fascisme, � la collaboration, je pr�f�re l'exemple qui fut donn� de la lutte contre l'occupant, de l'honneur en politique et de l'h�ro�sme.
Sans h�siter et contrairement � la grande majorit� d'�lus de la droite du 15e arrondissement qui se sont abstenus, je voterai en faveur d'une rue qui honore un patriote et une figure de la R�sistance.
Je voudrais ajouter quelques mots sur Jean Pierre-Bloch. Il �tait un homme d'abn�gation et de choix courageux. Militant politique engag�, jeune �lu, c'est lui qui escortait L�on Blum le 12 f�vrier 1934 lors de l'immense d�fil� populaire contre le fascisme et l'extr�me-droite. En 1938 il fait partie des 7 d�put�s S.F.I.O. qui au sein de leur groupe votent contre les accords de Munich.
Il est d�put� et pourtant il s'engage dans l'Arm�e fran�aise comme sous-lieutenant. Prisonnier des allemands en 1940 il s'�vade du camp de Mauzac en Dordogne. Bien que mari� et p�re de 3 enfants - et l'un d'eux si�ge sur nos bancs - il rejoint la m�me ann�e la R�sistance � une �poque o� bien peu de Fran�ais faisaient preuve d'un tel courage. Il organise alors le premier parachutage anglais en France.
Pendant ce temps, Alexis Carrel se pavanait un verre de cognac � la main dans les salons de l'Institut allemand de Paris, le meilleur organisme mondain au service de la propagande nazie.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Un tout petit peu de silence, que M. ALAYRAC conclue.
M. Gilles ALAYRAC. - Fait prisonnier � Marseille par la police de Vichy alors qu'il venait alimenter en argent les r�seaux de la R�sistance, Jean Pierre-Bloch est condamn� � mort, mais il s'�chappe de sa prison gr�ce � une scie que lui adresse son �pouse dans un colis. Il d�cide alors de rejoindre Londres et le G�n�ral de Gaulle en passant par l'Espagne franquiste. Il sera nomm� num�ro deux des services secrets de la France libre et pendant 2 ans il organisera, depuis Londres et Alger, l'envoi des agents charg�s d'aider la R�sistance et de pr�parer les sabotages.
Nomm� au Comit� fran�ais de lib�ration nationale il est le premier Ministre � mettre le pied sur le territoire de la m�tropole. Nous sommes le 21 ao�t 1944. Il atterrit � Toulouse, qui vient de se lib�rer, et le m�me jour il installe le Pr�fet, le G�n�ral commandant de la r�gion militaire et il remet les insignes de Compagnon de la Lib�ration au Cardinal Saliege.
Jean Pierre-Bloch �tait un homme libre. Il s'est retir� de la carri�re politique en 1946 pour consacrer sa vie au combat contre le racisme et l'antis�mitisme.
Son dernier acte public sera son t�moignage au proc�s de Maurice PAPON, o� il contestera son appartenance � la R�sistance. A son d�c�s le Pr�sident de la R�publique, Jacques CHIRAC, lui rendra hommage en citant - je cite - "sa passion pour la libert�". Et le Premier Ministre Lionel JOSPIN dira que "ses combats contre le racisme - je cite - ont incarn� les valeurs de la R�publique fran�aise".
Mes chers coll�gues, parce que j'ai eu le privil�ge de conna�tre Jean Pierre-Bloch, je puis vous dire qu'il �tait un homme exceptionnel, et je suis fier que la Ville de Paris rende � ce grand r�publicain un hommage m�rit�, lui qui fut un exemple pour nous tous.
J'aurais simplement un regret c'est que j'aurais aim� ce soir que son nom nous rassemble tous.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement des citoyens et "Les Verts").
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - J'insiste, j'insiste vraiment, mes chers coll�gues, il y a trop d'intervenants pour que l'on puisse r�p�ter ind�finiment...
M. Patrick BLOCHE. - Combien ?
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Il y en a 5 encore. Quand un maire d'arrondissement ou un membre de l'Ex�cutif souhaite s'inscrire, je ne peux pas refuser son inscription.
M. CHERKI souhaite intervenir, M. VUILLERMOZ, pr�sident de groupe souhaite intervenir.
M. Jean VUILLERMOZ. - Pour une explication de vote.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Tout � fait. Je ne veux pas censurer qui que ce soit, mais si vous sentez que vos textes pr�par�s vont r�p�ter ce qu'ont dit brillamment d�j� vos pr�c�dents coll�gues ayez la gentillesse, s'il vous pla�t, de ne pas lire ces textes et de passer votre tour. Si vous le voulez bien. Et puis que l'on puisse terminer par une impression tr�s positive qui nous r�unisse autour de Jean Pierre-Bloch et de son fils qui est l�, Jean-Pierre PIERRE-BLOCH. Je crois que ce serait un moment aussi agr�able pour cette Assembl�e.
M. BOHBOT a la parole et puis quelques mots de Pierre AIDENBAUM.
M. Jack-Yves BOHBOT. - Je veux vous remercier, Monsieur le Maire, de l'hommage que vous avez d�cid� de rendre � Jean Pierre-Bloch en donnant son nom � une rue de notre Ville.
Journaliste, homme politique, Jean Pierre-Bloch a surtout laiss� l'image d'un inlassable combattant, mon coll�gue vient de le dire, pour les droits de l'homme, pour la tol�rance et la justice.
Journaliste au Populaire, avec L�on Blum, plus jeune d�put� socialiste de l'Assembl�e du Front populaire, engag� volontaire, fait prisonnier, condamn� � mort par Vichy, Jean Pierre-Bloch rejoint le G�n�ral de Gaulle � Londres, puis � Alger, o� il est nomm� Commissaire du Gouvernement provisoire.
Il s'emploie apr�s guerre � rapprocher les juifs et les chr�tiens. Nous lui devons la fameuse rencontre entre l'historien Jules Isaac et Jean XXIII qui d�bouchera sur Vatican II.
Il faut rappeler aussi qu'il incite l'O.N.U. apr�s guerre � voter l'imprescribilit� des crimes commis contre l'humanit�.
Il prend en 1968 la t�te de la LICRA et se battra notamment contre l'apartheid d'Afrique du sud, pour l'int�gration de la communaut� noire aux Etats-Unis, contre toutes les formes de racisme et d'antis�mitisme.
Pour terminer, je voudrais tout simplement associer � cet hommage l'�pouse de Jean Pierre-Bloch, son �pouse Gaby, r�sistante, v�ritable h�ros de l�gende qui a organis� et men�, comme on l'a rappel� tout � l'heure, l'�vasion de son mari et de 20 officiers anglais enferm�s dans le sinistre camp de Mauzac.
Je ne sais pas si la rue du 15e arrondissement est une petite rue, ce dont je suis s�r c'est que Jean Pierre-Bloch �tait un grand homme.
(Applaudissements).
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.
Alors rapidement Pierre AIDENBAUM en quelques mots, puis Pascal CHERKI et deux explications de vote, ensuite Jean-Pierre CAFFET pour r�pondre.
M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Je ne pensais pas intervenir dans ce d�bat. J'interviendrai juste en quelques mots apr�s les propos tout � fait choquants de Jean-Fran�ois LEGARET. Si j'interviens c'est parce que j'�tais le collaborateur de Jean Pierre-Bloch pendant 20 ans et j'ai �t� son successeur � la t�te de la LICRA en 1992.
Je ne pensais pas intervenir d'autant plus que l'hommage qui lui a �t� rendu par les intervenants pr�c�dents a d�montr� s'il le fallait la personnalit� de Jean Pierre-Bloch et je voudrais tout simplement vous dire pour ma part que c'est un tr�s grand jour pour notre Assembl�e ce soir, � la fois de d�baptiser la rue Alexis-Carrel et Claude DARGENT et d'autres ont bien montr� pourquoi il �tait indispensable de d�baptiser cette rue, et en m�me temps pour rendre un hommage qui, je l'aurais esp�r�, aurait d� �tre unanime pour ce changement.
Le grand r�sistant, cela vient d'�tre rappel�, le combattant infatigable des droits de l'homme, avec son �pouse Gaby, � qui il faut rendre hommage, et peut-�tre d'ailleurs que cette rue pourrait s'appeler Gaby et Jean Pierre-Bloch.
Voil� tout simplement ce que je voulais vous dire et je souhaiterais, Monsieur LEGARET, que vous retiriez vos propos. Et je souhaiterais, parce que j'ai �t� le successeur de Jean Pierre-Bloch, que maintenant toute l'Assembl�e ici r�unie se l�ve et applaudisse le personnage et qu'on en finisse avec ces quelques interventions assez minables que j'ai entendu ce soir. Et je me l�ve et j'applaudis.
(L'assembl�e se l�ve et applaudit).
M. Alain DESTREM. - Nous ne sommes pas au th��tre !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Nous sommes vraiment en plein cin�ma.
(Applaudissements).
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - M. CHERKI aura la sagesse de faire l'unanimit� et ensuite Jean VUILLERMOZ et Alain DESTREM.
M. Pascal CHERKI, adjoint. - Non, je ne cherche pas � faire la l'unanimit� mais les mots ont un sens et, Monsieur LEGARET, votre haine profonde et visc�rale de la gauche vous emm�ne sur une pente tr�s glissante.
Je vous dis une anecdote. Avant d'�tre �lu conseiller de Paris, j'�tais avocat et un de mes clients s'appelait "SOS racisme" et nous avons attaqu� au Tribunal correctionnel de Lyon Jean PLANTIN, �diteur d'une revue n�gationniste et on s'�tait rendu compte en soulevant le marigot de la droite lyonnaise que quelques ann�es avant, une poign�e d'universitaires avaient refus� mordicus de d�baptiser la facult� Alexis Carrel pour les m�mes arguments que vous avez donn�s, avec le m�me relativisme politique qui aboutissait � dire que tout �tait dans tout et r�ciproquement. Et il a fallu une mobilisation exceptionnelle de la communaut� scientifique pour aboutir � ce que cette facult� change de nom et cela n'a pas �t� sans mal puisqu'� l'�poque les universitaires lyonnais ont m�me propos� le nom d'un r�sistant, Gaston Floumens, un professeur arr�t� dans son amphith��tre par les Allemands. A l'�poque, la bonne communaut� universitaire mandarinale lyonnaise attach�e tellement au professeur Alexis Carrel a battu en retraite et appel� la facult� du nom de La�nnec au nom de la neutralit� de la science.
Voil�.
Monsieur LEGARET, je pense que le vrai r�visionniste, c'est vous.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Restons-en l�.
Pour explication de vote, la parole est M. VUILLERMOZ.
M. Jean VUILLERMOZ. - Je ne m'�tais pas inscrit sur ce projet de d�lib�ration car je ne pensais pas qu'il allait soulever des mots aussi n�gatifs que ceux que vient de prononcer M. Jean-Fran�ois LEGARET. Il est de ceux qui regardent l'histoire avec des loupes d�formantes. Ses propos conduisent � des amalgames qui sont lourds de cons�quences.
Vous dites que vous ne connaissez pas Alexis Carrel, ce n'est pas possible. Vous �tes oblig� de conna�tre ce qu'il a fait dans sa vie au-del� du Prix Nobel. Ce n'est pas vraisemblable. Comment pouvez-vous soutenir l'id�e qu'on puisse maintenir le nom d'Alexis Carrel alors que vous savez bien qu'il a �t� de ceux qui - quand m�me, cela a �t� dit - ont �t� les pires propagandistes de l'eug�nisme. Comment est-il possible qu'aujourd'hui un homme puisse d�fendre cette id�e ? Ce n'est pas normal.
Et vous parlez de r�visionnisme par rapport � ce changement de nom et vous le faites, en plus, dans la situation que nous connaissons aujourd'hui.
Il n'y a pas de mot suffisamment fort pour condamner cette r�alit� tragique et ceux qui l'ont propag�e. Il s'agit surtout de rester vigilant et intransigeant. Nous sommes finalement heureux - je parle des communistes - que cette rue prenne un nouveau nom, celui de Jean Pierre-Bloch qui a consacr� une grande partie de sa vie � la lutte contre le racisme. Pour moi, il est incompr�hensible que l'on puisse continuer � penser ce que vous pensez, Monsieur LEGARET.
(Applaudissements).
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Donc vous voterez pour.
M. DESTREM a la parole pour le groupe "D�mocratie lib�rale et Ind�pendants".
M. Alain DESTREM. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, les lib�raux sont souvent sur la r�serve lorsque des membres de notre Conseil proposent des changements de rue - je parle du principe pour l'instant - parce qu'il existait dans les pr�c�dentes mandatures des commissions ad hoc qui �taient charg�es de r�fl�chir, en amont et avant de faire des propositions au Conseil de Paris. C'�tait la Commission des voies et espaces verts, que le Maire de Paris vient de remettre en place il y a tr�s peu de temps puisque cela a �t� sign� le 6 mars 2002. Pendant un an, on a donc vu fleurir des intentions tr�s louables sans aucun doute : "Il faut changer telle rue, telle avenue, il faut revenir l�-dessus, faire table rase du pass�, il faut...", d'ailleurs cela continue car on nous propose de changer de nom le square Willette... Finalement nous ne respectons pas la r�gle pr�c�dente, qui �tait � mon avis sage. En remettant en place la Commission des voies et espaces verts, ce sera une bonne chose car au-del� des incantations des uns et des autres, il est pr�f�rable d'abord d'�couter les Commissions ad hoc qui nous rendrons sagement leurs recommandations et qui nous permettrons de juger. Cela �vitera que soient r�veill�s tous ces vieux d�mons.
Je souhaite s�rieusement que cet hommage soit rendu � M. Pierre-Bloch et bien entendu nous le voterons, mais avons-nous choisi la bonne rue ? Est-ce bien un hommage exceptionnel rendu � la famille Pierre-Bloch lorsque l'on sait que cette rue n'a que six num�ros. C'est inadmissible et c'est l� o� je trouve que nous aurions pu prendre le temps de la r�flexion pour trouver un autre lieu.
Je le regrette, mon cher Jean-Pierre, parce que ton p�re m�ritait mieux qu'une rue de Paris � 6 num�ros ; c'est de l'op�ration b�cl�e et faite � la va-vite.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Je ferai deux remarques, avant de donner la parole � M. Jean-Pierre CAFFET, la premi�re remarque, c'est que je crois me souvenir que votre groupe, Monsieur DESTREM, et d'autres groupes de l'opposition, proposent une rue pour Michel Fleury.
Je crois qu'il est sain...
Vous avez parl�, Monsieur DESTREM, laissez-moi m'exprimer !
La deuxi�me chose, c'est que M. Bertrand DELANO� a pris des engagements. Il les respecte comme pour la rue Richepance.
Monsieur CAFFET, vous avez la parole.
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, rapporteur. - Merci, Monsieur le Maire.
Je suis un peu d��u de ce d�bat. Je pensais que ce soir le Conseil pouvait se rassembler pour rendre un hommage � M. Jean-Pierre Bloch, que ce serait un moment, non pas de f�te, mais de rassemblement de l'ensemble des Conseillers de Paris, sur la d�nomination de cette voie.
Malheureusement, je suis oblig� de constater que ce que je pensais �tre une f�te en quelque sorte est g�ch�e par M. LEGARET et par M. DESTREM.
Je n'ai interrompu personne et je demande le silence � mes coll�gues. Quand M. LEGARET s'est exprim�, il a �t� �cout�, je demande � avoir la m�me faveur, c'est-�-dire de pouvoir m'exprimer dans le silence !
M. DESTREM essaie de sauver la rue Alexis-Carrel d'une mani�re plus �l�gante que M. LEGARET qui, lui, y va franco.
Monsieur LEGARET, je suis oblig� de r�pondre � vos propos et � l'amalgame que vous faites.
Je reviendrai sur l'intervention de mon ami M. CHERKI. Oui, vous �tes un r�visionniste et je vais essayer de le d�montrer !
Qu'indique votre v?u ?
"Que les griefs concernant le docteur Alexis Carrel et justifiant de d�baptiser la rue portant son nom �tant applicables � tous ceux qui se sont illustr�s dans la propagande collaborationniste, il convient que soit d�baptis�e la biblioth�que Fran�ois Mitterrand ainsi que la station du m�me nom de la ligne "METEOR".
J'aurais souhait� entendre de votre bouche la lecture de ce v?u, Monsieur LEGARET. Il est distribu� ? Parfait.
Je reviens sur cette annexe, Monsieur LEGARET. Vous n'avez pas fait une d�couverte. Cette annexe, que vous avez jointe � votre v?u, vous l'avez trouv�e � la page 569 du livre de M. Pierre P�AN.
Cette annexe est en r�alit� le sommaire du num�ro de d�cembre 1942 de la revue de l'Etat nouveau, dans lequel il est vrai, il y a un article de M. Fran�ois Mitterrand, intitul� "p�lerinage en Thuringe".
Cet article, je vais peut-�tre vous apprendre une chose, Monsieur LEGARET, n'a jamais �t� cach� par M. Fran�ois Mitterrand.
Il l'a publi� lui-m�me et non seulement il a publi� cet article de d�cembre 1942, mais il a �galement publi� celui de mars 1943 issu de la m�me revue.
Ces articles, il les a publi�s dans ce livre intitul� "politique" qui est le recueil des �crits politiques de M. Fran�ois Mitterrand entre 1938 et 1977, date d'�dition de cet ouvrage.
M. Fran�ois Mitterrand a ainsi pris lui-m�me la responsabilit� d'assumer la publication de tous ses textes.
Monsieur LEGARET, est-ce que vous pouvez me laisser terminer ? Vous traitez M. Fran�ois Mitterrand de collaborateur dans votre v?u, sans avoir m�me lu la prose de celui qui a publi� cet article en 1942, et qui a pris la responsabilit� politique de l'assumer, au vu et aux yeux de tout le monde.
Excusez-moi, Monsieur LEGARET, mais je veux dire que votre argumentation est l�g�re.
Antis�mite, M. Fran�ois Mitterrand ? Avez-vous lu le livre de M. Pierre P�AN ? Ou vous �tes vous content� de lire son annexe ?
Si vous l'aviez lu, Monsieur LEGARET, vous auriez pu constater � la page 211 cette remarque de M. Pierre P�AN :
"J'ai acquis la conviction que M. Fran�ois Mitterrand � aucun moment n'a �t� antis�mite. Son amiti�, � partir de 1938, avec M. Georges DAYAN..." et vous, vous affirmez que c'est un collaborateur ?
Pire que cela, vous dites "les griefs concernant le docteur Alexis Carrel justifiant de d�baptiser la rue portant son nom, �tant applicables � tous ceux qui se sont illustr�s..." Les griefs contre M. Carrel montrent que c'�tait un eug�niste notoire, un antis�mite notoire et un collaborateur notoire".
Avez-vous trouv� une ligne de M. Fran�ois Mitterrand d�fendant l'eug�nisme ? Avez-vous trouv� une ligne d�fendant l'antis�mitisme chez M. Fran�ois Mitterrand ?
M. Pierre P�AN dit le contraire ; lisez-le au moins, ce livre.
D'ailleurs, son amiti� � partir de 1938 avec Georges DAYAN n'est pas la seule. M. Georges BEAUCHAMP, juif, qui travaillera � ses c�t�s � partir de l'automne 1943 d�clare : "il �tait totalement allergique � l'antis�mitisme".
Voil� pour vous montrer ce qu'�tait M. Fran�ois Mitterrand.
Monsieur LEGARET, vous ne prenez pas vos responsabilit�s... Il faut avoir le courage d'assumer ce que vous dites et ce que vous �crivez !
M. Fran�ois Mitterrand collaborateur ?
Relisez par exemple, Monsieur LEGARET, cette annexe sur laquelle vous avez d� passer rapidement, qui est le compte rendu de l'entrevue de Mitterrand et de M. Georges Vallice, le repr�sentant du Colonel Passy, en novembre 1943.
Quand on traite M. Fran�ois Mitterrand de collaborateur, il faut qu'on le prouve.
Savez-vous, Monsieur LEGARET, lorsque de Gaulle s'est exprim� devant les Parisiens, le 25 ao�t 1944 d'une salle de cet H�tel-de-Ville, qui �tait dans la salle ?
M. Jacques Chaban-Delmas et M. Fran�ois Mitterrand.
M. CHERKI a parfaitement raison de dire que s'il y a un r�visionniste dans la salle c'est vous, Monsieur LEGARET. Je consid�re que vous vous �tes �gar� et ce qui me rassure pour la suite de l'histoire c'est qu'un homme comme M. Fran�ois Mitterrand et qu'un homme comme M. Jean Pierre-Bloch ont pu s'estimer � un moment donn�. C'est la raison pour laquelle, au nom de nombreux coll�gues et de tous les groupes, je vous demanderai de retirer votre voeu sinon je demanderai que ce soit un refus massif de ce qui est absolument inqualifiable.
(Applaudissements sur les bancs de la majorit�).
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Nous allons donc sereinement...
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - J'esp�re que vous allez me donner la parole quelques instants, Monsieur le Maire.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - J'ai entendu qu'il y avait un jeu de mot LEGARET l'�gar�. C'est assez dr�le. Je vous propose qu'il n'y ait pas de surench�re dans les discours passionnels et affectifs des uns et des autres. Je vous demande d'avoir la sagesse si vous voulez dire quelques mots de les dire rapidement, mais de ne pas attiser un feu nouveau dans cette Assembl�e, s'il vous pla�t.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Je vais m'efforcer de le faire, Monsieur le Maire.
Je demande simplement la parole pour fait personnel parce qu'il me semble avoir entendu mon nom cit� pour me reprocher des choses que je n'ai pas dites. Alors je tiens simplement � dire tout d'abord qu'une question qui suscite des r�ponses aussi passionn�es est vraisemblablement une question qui m�rite d'�tre pos�e.
Je vous dirai par ailleurs que je consid�re que M. Fran�ois Mitterrand est un homme qui a marqu� notre �poque, qui a �t� Pr�sident de la Ve R�publique, que c'est une fonction qui m�rite le respect. Que c'est un homme de grande culture et que c'est une riche personnalit�. J'ai simplement rappel� ce soir - cela ne pla�t pas � tout le monde - que c'est un homme qui comporte aussi sa part d'ombre. Voil�, ce rappel g�ne un certain nombre de gens ; c'est un rappel qui m�ritait d'�tre fait.
Je tiens � dire que je maintiens bien entendu ce voeu. Je n'ai jamais tax� M. Fran�ois Mitterrand d'�tre antis�mite parce que j'ai bien lu l'ouvrage de M. Pierre P�AN. J'ai simplement dit un fait que M. Jean-Pierre CAFFET n'a pas contest�, c'est que les deux noms d'Alexis Carrel et de M. Fran�ois Mitterrand cohabitaient sur le sommaire d'une revue de propagande p�tainiste de collaboration. Voil� ce que j'ai dit. Je le maintiens.
Je terminerai, Monsieur le Maire, en disant que je maintiens ce voeu et que je voterai le projet de d�lib�ration parce que, aussi paradoxal que cela peut l'�tre, je pense que notre Conseil doit �tre unanime � rendre un hommage ce soir au grand r�sistant, au grand Parisien qu'a �t� M. Jean Pierre-Bloch. Je regrette simplement que cet hommage soit rendu de cette fa�on-l� et que la f�te soit g�ch�e, mais � qui la faute ?
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci.
Nous allons passer au vote. On ne va pas �tre l� jusqu'� 2 heures du matin sur un seul sujet ! L'Assembl�e doit d�battre d'un certain nombre de sujets. On vous a tous entendu. Tout le monde s'est exprim�. M. NAJDOVSKI pour le groupe "Les Verts" et puis ensuite on passe au vote.
M. Christophe NAJDOVSKI. - Mme MARTINET a pos� une question bien pr�cise concernant la commission qui choisit le nom des rues et M. Jean-Pierre CAFFET n'a pas r�pondu � cette question. Je demande que M. CAFFET fasse une r�ponse donc de l'Ex�cutif concernant cette intervention de Mme MARTINET.
Je vous remercie.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Laissons M. Jean-Pierre CAFFET r�pondre rapidement � cette question.
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, rapporteur.- Il y avait effectivement une question sur la composition de cette commission.
Je dois vous dire tout d'abord que les comp�tences de cette commission ont �t� �largies puisque lors de notre dernier Conseil, il y avait un certain nombre de demandes pour pouvoir d�nommer des �quipements publics et notamment des �coles.
M. le Maire de Paris a donc pris un arr�t� en date du 13 mars dernier, qui stipule que les comp�tences de cette commission concernent les voies, places, espaces verts, ce qui �tait le cas auparavant, mais �galement les �tablissements publics municipaux qui doivent recevoir un nom. Elle �tudie les propositions de d�nominations propos�es au Maire de Paris et les voeux �mis � ce sujet par le Conseil de Paris. Elle peut elle-m�me formuler des propositions de d�nomination. Voil� quelles sont les comp�tences de la commission.
S'agissant de sa composition, elle a �t� consid�rablement �largie puisque dor�navant cette commission comprend l'Adjoint au Maire charg� de l'Urbanisme qui la pr�side, l'Adjoint au Maire charg� de la M�moire, du Monde combattant et des Archives, l'Adjoint au Maire charg� de l'Environnement, de la Propret�, des Espaces verts et du Traitement des d�chets, l'Adjoint au Maire charg� de la Culture, l'Adjoint au Maire charg� des Transports, de la Circulation, du Stationnement et de la Voirie, le Secr�taire g�n�ral de la Ville de Paris, le Directeur de Cabinet du Maire de Paris, le Directeur des Parcs, Jardins et Espaces verts, le Directeur des Affaires culturelles, le Directeur de la Voirie et des D�placements, le Directeur de l'Am�nagement urbain et de la Construction, ainsi que l'Adjoint au Maire charg� de la Vie scolaire et de l'Am�nagement de la vie scolaire, le Directeur des Affaires scolaires, l'Adjoint au Maire charg� des Sports, le Directeur de la Jeunesse et des Sports. Ces derniers personnages �tant convi�s � la commission lorsque leur secteur est concern� par le sujet c'est-�-dire lorsqu'il s'agit de donner un nom soit � une �cole soit � un �quipement sportif.
Par ailleurs, la commission peut comprendre toute personne dont la pr�sence appara�t n�cessaire pour �clairer les questions en cause. C'est donc un �largissement consid�rable de la commission par rapport � ce qui pr�existait.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.
Nous allons passer au vote, s'il vous pla�t.
Avant de passer au vote, r�jouissons-nous n�anmoins qu'un grand personnage, qu'un beau personnage comme M. Jean Pierre-Bloch ait pu faire l'objet d'un vrai d�bat. Nous passons maintenant au vote.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 31.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Adopt� � l'unanimit� comme l'aurait souhait� M. Jean Pierre-Bloch.
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, DAUC 31).
(Applaudissements sur les bancs de la majorit�).
M. Jean-Pierre PIERRE-BLOCH. - Un mot, s'il vous pla�t.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Bien s�r, vous �tes hautement l�gitime.
M. Jean-Pierre PIERRE-BLOCH. - Merci, Monsieur le Maire.
Il n'est pas dans l'habitude de cette Assembl�e de commenter un vote. Je voudrais remercier le Maire de Paris et l'ensemble du Conseil qui a vot� � l'unanimit�.
L'homme c'est mon p�re, mais au nom de ces r�sistants qui sont morts pour que l'on existe ou qui se sont battus ou tous ces gens qui ont disparu dans les chambres � gaz et qui ont marqu� une p�riode de notre vie, si on est l� c'est gr�ce � ces gens-l�. Je pense que l'on aurait pu �viter le d�bat de querelle, je le dis comme je le ressens. Je n'ai pas particip� au vote parce que je me sentais mal plac�.
Le nom de mon p�re m'�chappe ou nous �chappe � notre famille parce que c'est un nom qui inspire le respect ; je dis le nom de mon p�re et je devrais ajouter celui de ma m�re, parce qu'on parle surtout de mon p�re, mais on ne parle pas de ma m�re qui �tait Commandeur � titre militaire de la L�gion d'Honneur, titulaire de la Croix de Guerre, la seule femme d�cor�e par le G�n�ral de Gaulle sur la place d'armes d'Alger.
Je vous le dis � tous - parce que l'�ge aidant, je ne suis plus un jeune "poulet", si je puis m'exprimer ainsi, Monsieur le Maire - je crois qu'on devrait avoir dans ce genre de d�bat une certaine s�r�nit�.
Je tiens � dire que j'ai �t� un peu choqu� que le d�bat s'envenime dans l'opposition � laquelle j'appartiens. Je pense que les Verts et d'autres dans cet h�micycle on eu raison de rappeler qui �tait Carrel et je pense que M. Jean-Fran�ois LEGARET - je le dis avec l'amiti� que je lui porte - s'est tromp� de d�bat ce soir, parce qu'il vient un moment o� il faut que l'on oublie nos querelles partisanes, que l'on oublie nos appartenances politiques.
En effet, je rappelle � tous et aux plus jeunes qu'en 1943 on ne demandait pas s'ils �taient communistes, socialistes, francs-ma�ons... Ils �taient juifs, on les embarquait dans des trains ! On ne leur demandait pas d'o� ils venaient, on les embarquait et je parle ici par rapport � certains dont les parents sont morts en camp de d�portation.
Je pense que ce qui nous honorerait dans cette salle, de temps en temps, ce serait d'oublier nos querelles partisanes, parce que nos querelles partisanes nous cachent la for�t. En effet, le racisme, l'antis�mitisme sont toujours d'actualit� dans ce pays, il y a toujours le rejet de l'autre, la "sale gueule" parce qu'il est m�t�que, parce qu'il est noir ou parce qu'il est "beur", il y a toujours des actes antijuifs, comme on le voit dans un certain nombre d'arrondissements de Paris.
Alors, ce soir, nous qui sommes des �lus municipaux, des repr�sentants du peuple de Paris, je pense que l'on aurait pu donner une autre image.
Mais je tiens � vous remercier du fond du c?ur - parce qu'il est toujours difficile pour un fils de parler de son p�re -, et particuli�rement M. Pierre AIDENBAUM, qui a �t� le successeur de mon p�re � la LICRA, dont le p�re �tait avec mon p�re, avant-guerre, quand la LICRA s'est cr��e sur les pogroms juifs en Russie.
C'est vrai que nous ne sommes que des �tres humains, apr�s tout, et que souvent nous sommes emport�s par des passions qui d�passent nos paroles et nos actes. Mais je parle aux plus jeunes de cette Assembl�e : n'oubliez jamais une chose, c'est que l'Histoire nous rattrape toujours et que l'Histoire est un �ternel recommencement.
On pensait que le g�nocide �tait quelque chose de termin� - plus jamais �a ! - en 1945. Et puis, on a eu le Cambodge, on a eu les pays en Afrique, on a tu�, on a eu le Kosovo, et puis on a eu derni�rement l'Afghanistan... On pensait que plus jamais on ne tuerait des peuples, que plus jamais on ne s'assassinerait pour des religions, pour des couleurs... L'histoire est un �ternel recommencement.
Merci, Monsieur le Maire, de m'avoir donn� la parole. Je voudrais remercier particuli�rement M. Bertrand DELANO� qui m'avait fait cette promesse - parce qu'il �tait aussi � la LICRA - pendant cette campagne de l'ann�e derni�re, comme l'avait fait M. Jean TIBERI, il faut le rappeler, quand il a inaugur� les nouveaux locaux de la LICRA. Je tiens � vous remercier tous particuli�rement du fond du c?ur. Je ne trouve pas tr�s bien mes mots, mais gr�ce � vous, ce soir, le nom de M. Jean Pierre-Bloch, qui a disparu, revit et il est toujours pr�sent parmi nous.
Merci.
(Applaudissements sur tous les bancs de l'Assembl�e, debout).
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci, Jean-Pierre PIERRE-BLOCH. L'autre visage que vous souhaitiez donner, je crois que vous l'avez donn� : c'est celui de l'amour et de la paix.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Monsieur le Maire ?
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Je crois, Monsieur LEGARET, qu'il serait peut-�tre raisonnable...
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Si vous ne voulez pas me donner le micro...
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident.- ... qu'on reste sur les paroles qu'on vient d'entendre. Je crois que vous souhaitiez vous-m�me que M. Jean Pierre-Bloch...
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - 10 secondes.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Vraiment, je vous le demande amicalement, je crois qu'il est bien qu'on reste...
A moins que vous ne fassiez un v?u apaisant ?
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Je veux prendre la parole, pour M. Jean Pierre-Bloch je retire le v?u.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Donc, cela valait la peine de l'�couter.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", "D�mocratie lib�rale et ind�pendants", "Ensemble pour Paris" et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Mars 2002
Débat
Conseil municipal
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