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93 - Vœu présenté par M. Jean-François LEGARET et des membres du groupe "Ensemble pour Paris" relatif à la suppression des hippodromes parisiens


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous allons passer maintenant � l'examen d'une proposition de v?u concernant la suppression des hippodromes parisiens et qui est pr�sent� par M. LEGARET.
Vous avez la parole.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Monsieur le Maire, nous avons pris connaissance d'un certain nombre d'annonces m�diatiques sur les projets de r�am�nagement des bois de Boulogne et de Vincennes.
Je m'empresse tout de suite de dire que je ne suis en rien hostile � tous les aspects de ces am�nagements, notamment ceux qui consistent � essayer, bien que le sujet soit difficile, � limiter la pression de l'automobile dans les bois de Boulogne et de Vincennes. Il en va de m�me des projets de rev�g�talisation d'un certain nombre de sites des bois qui le m�ritent et du d�sir de retrouver un certain nombre d'am�nagements qui �taient des am�nagements de qualit�, que l'on doit vraisemblablement � Alphand, et qui ont, c'est vrai, �t� d�t�rior�s au cours des d�cennies pass�es.
Mais ce projet, tel qu'il a �t� pr�sent�, comportait �galement une modification tr�s substantielle des hippodromes parisiens, avec, bien s�r, le projet consistant � supprimer les activit�s de l'hippodrome d'Auteuil.
On sait bien depuis des ann�es que c'est l'hippodrome d'Auteuil qui est le plus convoit�, parce que c'est celui qui est le plus proche de Paris et c'est le seul qui soit directement accessible par le m�tro. De ce point de vue-l�, il est �vident que cela comporterait beaucoup d'avantages.
Ce que je voudrais surtout faire observer par le biais de ce v?u, c'est qu'en r�alit� les projets qui annoncent la suppression des activit�s hippiques � Auteuil et la reconversion des emprises pour y r�installer un certain nombre de concessions, sont des projets totalement irr�alistes sur le plan l�gal et r�glementaire.
D'abord, parce que c'est une loi, bien qu'elle soit fort ancienne, qui a affect� les espaces d'Auteuil, de Longchamp et de Vincennes aux courses hippiques. Pour modifier cet �tat de choses, il faudrait donc que le l�gislateur s'y int�resse ; c'est une d�cision qui ne peut pas relever du Maire de Paris, ou m�me du Conseil de Paris.
Deuxi�me observation, Auteuil est enti�rement un site class�, ce qui veut dire que les tribunes qui y sont �difi�es sont prot�g�es. On ne voit pas tr�s bien ce que l'on pourrait faire de tribunes d'hippodrome une fois qu'on les aurait conserv�es, on ne voit pas tr�s bien comment on pourrait les reconvertir pour un autre usage, et puis surtout les emprises de l'hippodrome elles-m�mes sont inconstructibles.
Il est donc tout � fait fallacieux de pr�tendre que l'on va r�installer sur ces emprises les concessions du Racing Club, du Tir aux pigeons ou de je-ne-sais-quoi qui n�cessiterait, cela va de soi, la construction d'un certain nombre de b�timents, m�me sommaires, puisque ces terrains sont inconstructibles.
Voil� ce que je voulais me borner � dire. J'insiste beaucoup pour dire que les projets de r�am�nagement des bois sont des projets qui m�ritent d'�tre examin�s avec attention. Ils sont � priori int�ressants. J'ai d�pos� ce v?u car je souhaite que l'on clarifie la situation des hippodromes et qu'il soit clairement exprim� que dans l'imm�diat il est hors de question de toucher aux activit�s des hippodromes de Longchamp, d'Auteuil et de Vincennes.
Je vous remercie.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur CONTASSOT, vous avez la parole.
M. Yves CONTASSOT, adjoint. - En plein accord avec Christian SAUTTER, Monsieur LEGARET, je voudrais d'abord vous faire remarquer que Longchamp est un nom tellement mythique comme vous l'�crivez que nombreux sont ceux qui font des fautes d'orthographe en l'�crivant, surtout lorsqu'ils d�posent un v?u au Conseil de Paris. Ce qui prouve que les v?ux, en ce domaine comme dans d'autres - et malheureusement je vais �tre oblig� de pointer de nombreuses erreurs dans votre propos - peuvent comporter des erreurs.
Jean TIBERI, alors Maire de Paris d�clarait au lendemain de la temp�te de d�cembre 1999 : "Il y a un hippodrome de trop � Paris." N'est-ce pas vous, Monsieur LEGARET, adjoint aux Finances, qui disiez au journaliste qui vous interrogeait dans "France-Soir" du 10 janvier 2000: "Nous sommes fond�s � nous interroger sur la n�cessit� de conserver 150 hectares pour l'usage des courses" ? Erreur de m�moire ou tourne-casaque ?
Alors, Monsieur LEGARET, si vous �tiez si attach� � ces hippodromes, que ne vous �tes-vous occup� du renouvellement de leurs concessions qui ont expir� en 1998 !
Vous accusez la nouvelle Municipalit� de d�cider de l'avenir des bois sans concertation. Vous avez commis une nouvelle erreur en lisant le Journal du Dimanche : vous avez m�lang� les propos du Journal, les pistes de r�flexion sur le paysage et enfin la d�marche engag�e par la Ville.
En mati�re de concertation je vais vous donner quelques informations : j'ai r�uni les maires des 12e et 7e arrondissements. Puis les maires ou leurs repr�sentants de l'ensemble des communes riveraines et enfin les associations de riverains et cela continue r�guli�rement puisque tous les acteurs concern�s par les bois sont rencontr�s r�guli�rement depuis quatre mois et j'ai m�me encore rencontr� M. SARKOZY, Maire de Neuilly, le 8 mars. Vous voyez que la concertation est active.
Il est vrai que le diagnostic de l'�tat d�sastreux des bois est malheureusement tel qu'il est aussi, et c'est fort heureux, largement partag� bien au-del� des clivages politiques. Vous savez que nous pr�parons une charte d'am�nagement durable des bois, qui devait �tre soumise au Conseil de Paris de juin apr�s avis des collectivit�s concern�es.
Je ne vous surprendrai pas en vous disant que l'axe principal de cette charte est de redonner � ces bois un caract�re plus naturel, en privil�giant les espaces mieux adapt�s � ces lieux, la promenade, les autres activit�s de plein air et ce n'est qu'ensuite et qu'en application de cette charte que seront prises des d�cisions d'am�nagement ou de r�am�nagement, en termes de circulation comme en termes de d�placement et de type de concession, l� encore, �videmment en lien �troit avec Christian SAUTTER. Erreur donc encore une fois de pr�tendre qu'une d�cision a �t� prise.
Pour ce qui est des hippodromes, les conventions sont venues � expiration en mars 1998 pour Longchamp (sans "s") et le 31 d�cembre 1997 pour Auteuil. La convention de Vincennes pour ce qui la concerne court, elle, jusqu'en 2020. Pour autant, les n�gociations �taient pratiquement arriv�es � leur terme dans la pr�c�dente mandature, quand "France Galop" est revenu sur son agr�ment aux dispositions financi�res. Vous le saviez, vous �tiez bien plac�.
Pour Longchamp (toujours sans "s") il a �t� pr�sent� un projet de r�habilitation totale, sans avancer de programme d�taill� ni sur le plan architectural, ni sur le plan environnemental, ni encore moins sur le plan financier.
Donc nous sommes dans une situation actuelle des hippodromes du bois de Boulogne provisoire mais n�anmoins conforme aux r�gles jurisprudentielles de domanialit� publique, d�s lors que la charte d'am�nagement des bois aura abouti, que les modalit�s d�finitives d'utilisation et d'occupation des deux sites d'Auteuil et de Longchamp pourront �tre mises en ?uvre.
Alors, Monsieur LEGARET, je vous demande de ne pas faire par anticipation votre deuil d'Auteuil et d'admettre que concernant Longchamp votre v?u a fait long feu.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur LEGARET, vous avez la parole.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Je ne veux pas pol�miquer, je veux simplement dire qu'il n'y a aucune contradiction dans mes propos sur les 150 hectares d'hippodromes parisiens puisque que j'avais dit, et je le maintiens, que nous nous sommes efforc�s lors de la discussion avec le gestionnaire de ces hippodromes d'ouvrir ces espaces qui ant�rieurement n'�taient pas accessibles sauf les jours de r�union hippiques. Nous avons donc travaill� en liaison avec ces gestionnaires sur des projets de diversification qui ont permis d'installer sur ces hippodromes un certain nombre de choses, poney-club ou terrains d'entra�nement pour le golf par exemple, que sais-je encore... qui ont fait que ces terrains qui �taient ferm�s, cadenass�s en dehors des jours de r�unions hippiques sont d�sormais accessibles. C'est donc une �volution tr�s positive qui change fondamentalement la situation.
Voil� ce que je voulais me borner � dire, mais vous n'avez pas indiqu� votre position favorable ou d�favorable sur le v?u.
M. Yves CONTASSOT, adjoint. - Il est �vident que tel qu'il est r�dig� ce serait anticiper la charte d'am�nagement, donc je ne vois pas comment je pourrais proposer au Conseil de Paris de prendre des d�cisions sur telle ou telle concession, anticipant sur les r�flexions globales.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Ce n'est pas un d�faut l'anticipation.
M. Yves CONTASSOT, adjoint. - Surtout quand il vise � demander en toute ill�galit� pour certaines activit�s le maintien des d�monstrations de voitures sur l'hippodrome, qui va dans le sens de ce que nous souhaitons faire.
Donc je propose que nous rejetions ce v?u.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Il faudrait d�montrer que c'est ill�gal.
M. Yves CONTASSOT, adjoint. - C'est tout � fait ill�gal, la convention le pr�cise.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous allons arr�ter l�.
Monsieur MANO, vous avez la parole.
M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Une petite pr�cision par rapport au bois de Boulogne. Ce bois a besoin d'�tre r�am�nag� pour �tre mis � la disposition des Parisiens. Cela semble indispensable. Mais au-del� de ces probl�mes, se pose le d�bat qui est engag� depuis longtemps, y compris avec "France Galop" dont tout le monde sait qu'ils se sont eux aussi pos� la question de la suppression d'Auteuil. Donc � partir de l� ils n'y sont pas tant attach�s que cela...
Mais il se trouve que les pistes d'Auteuil ne rentrent pas sur l'hippodrome de Longchamp. C'est technique, donc ce n'est pas possible.
Aujourd'hui qu'est-ce que l'on constate ? Auteuil est peu utilis�, il est surtout utilis� comme terrain d'exposition permanente. Je ne pense pas objectivement que ce soit la destination normale d'un tel site qui devrait �tre � la disposition des Parisiens, en espaces verts, en aires de jeux pour les habitants de Paris. Si l'on avance dans ce sens l� les choses sont positives.
A ma connaissance "France Galop" pour le moment n'a propos� que la cr�ation d'un h�tel 4 ou 5 �toiles. On parle de la cr�ation d'un lieu parisien pour la pelote basque. Je pense que le bois de Boulogne n'a pas vocation � accueillir ce type d'activit�. Je ne vois pas l'int�r�t pour les habitants et pour les Parisiens. Si nous voulons des voitures dans le bois de Boulogne, allons dans ce sens. Ce n'est pas ce que souhaitent les habitants, y compris ceux du 16e.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - M. COUMET a la parole pour le groupe socialiste.
M. Alain DESTREM. - Vous �tes contre les turfistes ?
M. J�r�me COUMET. - Nous comprenons �videmment, nous avons bien entendu M. CONTASSOT, que la charte d'am�nagement des bois est en cours de discussion et donc que ce v?u appara�t �videmment un peu trop t�t dans notre d�bat. Quand on fait une concertation, il ne s'agit pas d'y mettre un terme avant m�me qu'elle se tienne.
N�anmoins, sur l'avenir des activit�s hippiques, nous voulons signaler � ce sujet que nous y sommes attach�s. Et donc nous souhaitons qu'il y ait un d�bat ult�rieurement dans notre Conseil � ce sujet pour assurer la p�rennit� des activit�s hippiques et leur organisation � Paris.
Merci.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, ce v?u.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le voeu est repouss�.

Mars 2002
Débat
Conseil municipal
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