retour Retour

16 - VI - Question d'actualité de Mme Cécile RENSON et des membres du groupe "Rassemblement pour la République et apparentés" à M. le Maire de Paris sur les conditions d'exercice de la médecine libérale


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d'actualit� de Mme C�cile RENSON et des membres du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s" � M. le Maire de Paris sur les conditions d'exercice de la m�decine lib�rale.
La parole est � C�cile RENSON pour le groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s".
Mme C�cile RENSON. - Monsieur le Maire, se faire soigner � Paris devient de plus en plus difficile et ce pour trois raisons :
D'abord, l'exercice lib�ral s'y r�v�le p�rilleux, difficile et dissuasif.
Les m�decins g�n�ralistes se font agresser r�guli�rement, un chirurgien a �t� poignard�, des pharmaciens sont tous les jours attaqu�s dans leur officine.
Les couloirs de bus, malgr� le v?u adopt� par notre Conseil, ne sont autoris�s que pour les m�decins capables de d�montrer l'urgence de leur intervention. C'est dire que leur voiture doit �tre �quip�e d'un gyrophare ou bien qu'il faut que l'h�morragie du patient embarqu� s'ext�riorise vraiment par la porti�re !
(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement des citoyens et "Les Verts").
Enfin, apr�s avoir d�pass� les embouteillages, le praticien arrive au chevet de son patient. Trop content de trouver une place de stationnement, il doit s'acquitter du paiement, certes minimum mais obligatoire, � l'horodateur le plus proche, et il doit �viter une aire de livraison car, caduc�e ou non, son v�hicule risque la mise en fourri�re.
On comprend la baisse constante de la d�mographie m�dicale lib�rale, d'autant qu'une r�glementation absurde emp�che d�sormais le praticien d'installer son cabinet dans un local commercial.
Monsieur le Maire de Paris, savez-vous que vous perdez vos m�decins lib�raux ?
Deuxi�mement, en ce qui concerne le secteur hospitalier, le Maire de Paris, Pr�sident du Conseil d'administration de l'Assistance publique - H�pitaux de Paris, comprend-il la col�re des agents hospitaliers qui travaillent d�j� en sous-effectif et avec des moyens r�duits, alors que le passage aux 35 heures va aggraver ces dysfonctionnements ?
Les t�ches administratives sont telles qu'actuellement le temps moyen infirmier que re�oit chaque patient � l'h�pital est de douze minutes par jour. En l'absence de cr�ation d'un nombre suffisant de postes, la r�duction du temps de travail va forc�ment amputer ces douze minutes (je cite Le Quotidien du M�decin du 14 mars dernier).
Enfin, Paris devait innover une grande politique de pr�vention.
La pr�vention du cancer n'est pas pr�vue. Il n'est question que de d�pistage, ce qui n'est pas pareil, mais avec quels m�decins et quels personnels infirmiers ?
La pr�vention de la toxicomanie est laiss�e � des associations telle que l'Association des p�res qui luttent contre le crack. Il est vrai que la gauche est plus que plurielle, sinon franchement divergente dans le domaine de la toxicomanie, malgr� les propos volontaristes de M. LHOSTIS...
M. LE MAIRE DE PARIS. - Ch�re Madame, vous avez largement d�pass� votre temps.
Mme C�cile RENSON. - Enfin, pour le Sida, si une campagne d'affichage a soulign� avec r�alisme qu'on meurt encore du Sida � Paris, que faites-vous pour aider l'association "Action Traitement" compos�e de membres personnellement concern�s, dont le r�le d'�coute et d'information est particuli�rement efficace, qui se veut un lieu de partage et de soutien et qui occupe un local tout � fait inadapt�, sans sanitaire, sans point d'eau, sans endroit propre � la confidentialit� ?
Monsieur le Maire, je crois votre compassion sinc�re, je l'aimerais efficace. Nous ne vous demandons pas d'�tre aussi cr�atif que le premier Maire de Paris, puisque c'est � lui que nous devons la carte "Paris-Sant�" et le Samu social, mais si les banderoles de dimanche dernier demandaient au Gouvernement de rendre la sant� aux patients, nous vous demandons au Conseil de Paris, de rendre la sant� aux Parisiens.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", "D�mocratie lib�rale et ind�pendants", "Ensemble pour Paris" et Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Franchement, si jamais ils l'ont perdue et s'il faut leur rendre la sant�, ce n'est quand m�me pas mois, en un an, qui les ai rendus malades !
(Rires sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement des citoyens et "Les Verts").
Pour le reste, par rapport au Sida, ce n'est pas de la compassion, c'est de la conviction, Madame.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, "Les Verts" et du Mouvement des citoyens).
Mme Martine DURLACH, adjointe. - Tr�s bien.
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Alain LHOSTIS.
M. Alain LHOSTIS, adjoint. - J'ai envie de dire que tout ce qui est excessif est vain.
Quand on dit qu'il faut rendre la sant� aux Parisiens, je crois qu'il faut d�j� r�tablir certaines v�rit�s. La sant� des Parisiens est plut�t meilleure que dans le reste de la France et il para�t que nous avons le meilleur syst�me de sant� au monde ; c'est donc d�j� quelque chose d'important.
Mais vous n'avez pas parl� de l'essentiel, Madame, c'est que cela cache des in�galit�s dont vous portez, avec vos amis, en grande partie la responsabilit�. En effet, la sant� des plus ais�s est bien meilleure que celle des plus pauvres. Une esp�rance de vie de huit ans les s�pare, vous n'en avez pas parl�, c'est un constat dramatique que nous tentons, nous, peu � peu, de corriger. Et nous voulons effectivement permettre � tous d'acc�der sans barrage � l'offre de soins.
Si la carte "Paris-Sant�" avait r�gl� un certain nombre de probl�mes, la C.M.U. et les dispositifs mis en place � Paris depuis un an repr�sentent une nouvelle et r�elle avanc�e. Mais ce qui rend difficile l'acc�s aux soins � Paris, c'est l'importance du secteur 2, c'est-�-dire un d�passement d'honoraires par les m�decins. Or le secteur 2 ne pose pas des probl�mes seulement aux plus pauvres, mais �galement aux couches moyennes qui ne peuvent pas, par exemple pour les femmes, se payer des gyn�cologues � 400 ou 500 F la consultation.
C'est aussi le fait d'�tre oblig� d'avancer l'argent et donc de payer ces d�passements. Il convient de rappeler que, pr�s de 1 g�n�raliste sur 2 et plus de 2 sp�cialistes sur 3, sont en d�passement d'honoraires dans la Capitale.
C'est aussi une in�gale r�partition g�ographique : 37 m�decins pour 10.000 habitants dans le 8e et � peine 8 m�decins pour 10.000 habitants dans le 20e.
Cette situation de l'offre m�dicale ambulatoire place les Parisiens en situation diff�rente face � l'acc�s aux soins.
Nous essayons de corriger les effets des politiques ant�rieures, notamment celles du plan "JUPP�". C'est vrai, nous enregistrons un embouteillage dans les h�pitaux, avec les urgences, d'o� notre volont� d'apporter des solutions en renfor�ant l'action des centres de sant� que vous n'aidez plus depuis 25 ans et en organisant mieux les h�pitaux de Paris.
Vous avez critiqu� mon action volontariste. Il faudrait vous entendre ! Ce que vous faites de l'autre c�t� de la place de l'H�tel-de-Ville, vous l'oubliez en passant ici. Le Conseil d'administration de l'A.P.-H.P. a vot� le plan strat�gique � une tr�s large majorit�, avec le vote de l'ensemble des Conseillers de Paris toutes tendances confondues. Je suis tr�s curieux de savoir comment vous nous expliquez votre position aujourd'hui.
Nous voulons am�liorer la prise en charge de la sant� mentale. Ce point a �t� �voqu� � propos d'une question, vous n'avez jamais rien entrepris de ce point de vue.
L'organisation de l'offre ne suffira pas � am�liorer notoirement l'�tat de sant�. Il faut une politique active de pr�vention. Nous renfor�ons le r�le de la m�decine scolaire. Concernant le d�pistage des cancers, nous allons mettre en place celui du cancer du sein d�s cette ann�e.
Notre action sur le Sida, nous la revendiquons, ainsi que sur les maladies sexuellement transmissibles et sur la tuberculose qui est r�apparue. J'en ai parl� � l'instant, nous avons cr�� une "Mission Toxicomanie", nous ne nous sommes pas content�s de discours. Il faut agir sur les d�terminants de la sant�, c'est-�-dire sur la vie des Parisiens, sur l'alimentation, sur la politique du logement, sur la lutte contre les nuisances sonores et la pollution atmosph�rique, notamment en mati�re de transport. C'est ce que nous faisons avec la nouvelle �quipe. Nous sommes donc engag�s dans la mise en place d'une politique de sant� publique � Paris, et ce sera bien la premi�re fois.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens et "Les Verts").

Mars 2002
Débat
Conseil municipal
retour Retour