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12 - II - Question d'actualité de Mme Marie-Chantal BACH, MM. Laurent DOMINATI et Jack-Yves BOHBOT à M. le Préfet de police sur la sécurité des sites fréquentés par les juifs de Paris


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d'actualit� de Mme Marie-Chantal BACH, MM. Laurent DOMINATI et Jack-Yves BOHBOT � M. le Pr�fet de police sur la s�curit� des sites fr�quent�s par les Juifs de Paris.
Monsieur BOHBOT, vous avez la parole.
M. Jack-Yves BOHBOT. - Monsieur le Pr�fet de police, toujours dans l'actualit�, dans la nuit de mercredi � jeudi dernier la cr�che juive Gan-Yossef situ�e 15, rue de la Mare � Paris dans le 20e a �t� vandalis�e et plusieurs inscriptions antis�mites ont �t� peintes sur les murs. Ces faits font suite � ceux que l'on a connus dans le 15e arrondissement en f�vrier, o� deux magasins de cet arrondissement ont �galement fait l'objet d'inscriptions antis�mites sur leurs vitrines et ce week-end, samedi soir, trois personnes ont �t� agress�es � la sortie de la synagogue de Pierrefitte.
Depuis un an, vous le savez, Monsieur le Pr�fet, nous avons connu � Paris et en R�gion francilienne pr�s de 350 actes antis�mites.
Les �lus ind�pendants, Marie-Chantal BACH, Laurent DOMINATI et moi-m�me sont intervenus � plusieurs reprises sur cette question d�s le mois de septembre et en janvier encore. Nous vous demandions de prendre des mesures sp�cifiques pour lutter contre ces actes qui sont tout � fait intol�rables et qui rel�vent de la haine raciale, de la haine raciste et que les pouvoirs publics ne doivent plus ignorer plus longtemps.
Aujourd'hui nous vous demandons, Monsieur le Pr�fet de police, pr�cis�ment combien de personnes ayant commis ces actes ont-elles �t� arr�t�es et quelles ont �t� les sanctions. Au-del� de la communaut� juive on a le sentiment persistant de beaucoup de ses membres que les pouvoirs publics, la Pr�fecture de police et les responsables de l'Etat restent trop souvent passifs devant cette mont�e de l'intol�rance.
Je voudrais aussi saisir l'occasion de cette question pour vous demander quelles sont les mesures de s�curit� que vous prendrez pour une grande r�union qui a lieu ce soir, organis�e par la communaut� juive et qui r�unit pr�s de 3.500 personnes au Palais des sports dans le 16e et je souhaiterais qu'effectivement toutes les mesures soient prises pour que cette r�union o� viendront des familles, des parents, des enfants, puisse se d�rouler dans les plus parfaites conditions de s�curit�.
Je vous remercie, Monsieur le Pr�fet.
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. le Pr�fet de police.
M. LE PR�FET DE POLICE. - Monsieur le Conseiller, autant il est exact que plusieurs actes inadmissibles et � caract�re antis�mite ont �t� constat�s dans la Capitale ces derni�res semaines, autant, Monsieur le Conseiller, je ne peux pas vous laisser dire qu'il y aurait une certaine passivit� de la Pr�fecture de police. Je tiens d'ailleurs � votre disposition toutes les correspondances que je re�ois des autorit�s qui repr�sentent cette communaut� et qui se louent de l'action de la Pr�fecture de police � commencer par le C.R.I.F. que je cite car il l'a dit en public.
Je condamne vivement ces manifestations totalement inadmissibles d'antis�mitisme dont les auteurs doivent �tre punis avec la plus grande fermet�. Des enqu�tes ont �t� ouvertes et confi�es au service sp�cialis� de la Direction de la Police judiciaire et soyez assur� qu'elles seront men�es avec toute la c�l�rit�, la t�nacit� et la rigueur n�cessaires.
Je ne doute pas, compte tenu de la qualit� de ces services sp�cialis�s de la P.J. qui ont �t� attach�s � cette t�che, que toute la lumi�re sera faite sur ces faits et que t�t ou tard les auteurs de ces faits seront de toute fa�on arr�t�s.
Par ailleurs, je puis vous indiquer que des mesures particuli�res sont mises en oeuvre dans la Capitale de mani�re permanente afin de pr�venir la Commission de tels actes.
Ces dispositions sont en outre syst�matiquement renforc�es dans le cadre de tout un plan �tabli avec la communaut� � l'occasion des f�tes et manifestations religieuses, voire certaines manifestations comme celles que vous avez �voqu� ce soir.
Ainsi, lors des festivit�s du Tichri qui se sont d�roul�es en septembre et octobre derniers, plus d'une centaine de lieux de culte de la Capitale ont fait l'objet d'une surveillance renforc�e et permanente. Je me suis moi-m�me rendu sur place dans plusieurs synagogues pour appr�cier l'efficacit� du dispositif en place.
Des mesures sp�cifiques ont d'ores et d�j� �t� arr�t�es par mes services en liaison �troite avec le Comit� repr�sentatif de la communaut� juive, pour les prochaines f�tes de P�que juives qui auront lieu du 27 mars au 4 avril 2002. 113 lieux de culte parisiens ont �t� r�pertori�s et feront l'objet d'une surveillance sp�cifique par les effectifs de la police de proximit� pour chacun des sites ayant une forte fr�quentation � cette �poque. De la m�me mani�re, 72 autres �tablissements accueillant du public de cette communaut� feront l'objet de patrouilles r�guli�res.
Pour compl�ter l'engagement de ces effectifs parisiens, je disposerai d'une unit� mobile de la r�serve gouvernementale.
J'ajoute enfin que les effectifs de police, qui participeront � ce dispositif, seront en liaison permanente avec le personnel de la communaut� charg� de la s�curit� int�rieure de ces lieux de culte.
Je tiens �galement � souligner que les repr�sentants des institutions communautaires juives et la Pr�fecture de police - en particulier mon cabinet - entretiennent une liaison permanente, quotidienne, pour d�jouer tous ces risques que vous �voquez.
Je puis vous donner ainsi l'assurance de la mobilisation compl�te de l'ensemble de mes services pour lutter contre ces actes.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Si vous le permettez, Monsieur BOHBOT, je veux apporter un t�moignage.
Depuis que ces actes ont retrouv� malheureusement une certaine actualit�, nous organisons tr�s r�guli�rement des r�unions de travail Pr�fecture de police/Ville de Paris/institutions et beaucoup de d�cisions nouvelles ont �t� prises - notamment la voirie pour ce qui concerne la Ville - afin que chacun, Pr�fecture de police, institutions et le Fonds social juif unifi� avec lequel nous passons une convention, apporte une contribution concr�te suppl�mentaire � la s�curit�. Vous savez aussi que lorsqu'il y a eu des graffitis sur la statue du Capitaine Dreyfus, nous les avons fait retirer tout de suite pour bien montrer que nous ne l'acceptons pas. Je suis �galement all� d�poser une gerbe avec le Pr�sident du C.R.I.F.
Je veux t�moigner que tout le monde se sent concern� sans aucune arri�re-pens�e politicienne car il s'agit d'une cause d'int�r�t public qui doit nous rassembler.
M. Jack-Yves BOHBOT. - Monsieur le Maire et Monsieur le Pr�fet, je vous remercie de votre r�ponse et je ne doute pas un seul instant de votre total engagement dans ce combat. Mais je note que vous n'avez pas pu r�pondre sur le nombre d'arrestations ou condamnations alors que ce ph�nom�ne existe depuis octobre 2000, c'est-�-dire presque un an et demi. J'ai le sentiment que tant qu'une action dans ce domaine ne sera pas men�e, l'inqui�tude de la communaut� juive restera tout � fait l�gitime.

Mars 2002
Débat
Conseil municipal
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