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92 - 2002, PJEV 25 - Subvention à la Société centrale canine pour l'organisation de cours d'éducation canine. - Montant : 15.245 euros


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration PJEV 25 accordant une subvention � la Soci�t� centrale canine pour l'organisation de cours d'�ducation canine.
Je donne la parole � Mme Elisabeth de FRESQUET.
Mme Elisabeth de FRESQUET. - Merci, Monsieur le Maire.
Le projet de d�lib�ration portant sur une subvention � la Soci�t� centrale canine pour l'organisation de cours d'�ducation des chiens me laisserait sans voix si le sujet n'�tait d'importance. Bien s�r, il aurait pu passer inaper�u tant son co�t appara�t modique.
Depuis hier, en effet, nous avons brass� des centaines de milliers d'euros. Je vous demande donc beaucoup d'indulgence dans la mesure o� j'�prouve la sensation d'abuser d'un temps de parole qui repr�sente pour nous tous des minutes pr�cieuses.
Pourtant, et en vertu d'un principe que je crois partag�, il n'y a pas de petites �conomies, mais je suis oblig�e de vous dire, Monsieur le Maire, que nous atteignons l� un sommet dans le pittoresque.
Ce n'est pas � vous que j'expliquerai que nous sommes face � un probl�me s�rieux qui peut se r�sumer en quelques chiffres.
Les d�jections canines repr�sentent 16 tonnes par jour qui provoquent en moyenne 2 chutes quotidiennes pour 650 hospitalisations par an.
Et voil� que vous nous proposez parall�lement � un projet global, dont je ne discute pas l'attrait, de reconduire la subvention que la Ville de Paris a sign� avec la Soci�t� centrale canine et qui consiste � organiser 30 s�ances annuelles de formation des ma�tres ou des chiens, ou des deux, et qui s'adressent, bon an mal an, � 15 participants par le�on.
Je dois d'abord vous dire que je ne crois pas un instant qu'il existe dans cette ville des propri�taires ignorants de leurs devoirs et qui ne seraient pas capables d'�duquer eux-m�mes leur chien. Il n'y a, � Paris, que deux cat�gories de ma�tres : les disciplin�s et les n�gligents chroniques, il n'y a pas de propri�taire ignorant de la bonne conduite.
Face � une telle v�rit� d'�vidence, le financement de cette formation vaut ce qu'elle vaut, c'est-�-dire 15.245 euros c'est-�-dire, 15.245 euros de trop.
D'autant que je m'interroge avec s�rieux ou avec ironie, je vous laisse le soin d'appr�cier, sur le caract�re tr�s s�lectif de cette formation qui s'adresse � suffisamment peu de chiens pour que l'on s'interroge sur la transparence qui gouverne la s�lection des heureux candidats.
S'agit-il d'une s�lection sur crit�res sociaux, sur crit�res raciaux (b�tard de Belleville, Bichon de Palais) ou autres discriminations qui m'�chapperaient ?
J'aimerais, � cet �gard, que vous me donniez des informations sur le paragraphe de l'avenant qui pr�cise que les actions poursuivies depuis plus de deux ans ont donn� de tr�s bons r�sultats et donnent en particulier enti�re satisfaction aux propri�taires de chien.
Je souhaite, Monsieur le Maire, conclure beaucoup plus s�rieusement.
En effet, le sujet est suffisamment important pour que nous �vitions la dispersion des moyens dans des actions "gadgets" finalement co�teuses. N'aurait-il pas mieux valu d�penser la m�me somme en installant de nouveaux distributeurs de sacs plastiques, aujourd'hui � peine 100 pour une population canine de 200.000 ?
Vous le savez, Paris est une des grandes m�tropoles parmi les plus sales du monde occidental, la ville de New York, comme celle de Vienne, a r�ussi, gr�ce � une verbalisation drastique l� o� nous en sommes-nous � une verbalisation de 6.000 proc�s-verbaux par an.
Mais � ma connaissance, aucune de ces m�tropoles ne semble avoir favoris� la formation initiale comme mesure essentielle de lutte contre la pollution canine. Comme propri�taire de chien, je reste convaincue que deux mesures pr�alables, simples � mettre en ?uvre, contribueraient efficacement � la lutte contre les d�jections canines.
D'abord, le port de la laisse dont je rappelle qu'il est obligatoire, mais de moins en moins respect�. Ensuite, le port par le chien d'une plaque indiquant le nom du propri�taire qui permettrait, � la fois, de responsabiliser et de verbaliser le ma�tre.
Pour finir, Monsieur le Maire, et me faisant l'�cho de Parisiennes et Parisiens exasp�r�s par la d�gradation de la propret�, je crois qu'il ne serait pas souhaitable que les M�dor deviennent les cadors du trottoir.
Je vous remercie.
(Rires et applaudissements sur les bancs de l'opposition municipale).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Excellent !
Madame de CLERMONT-TONNERRE, vous avez la parole.
Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Merci, Monsieur le Maire.
Nous retrouvons donc avec ce projet de d�lib�ration le serpent de mer de la lutte pour la propret� de nos trottoirs.
"Il ne doit plus y avoir une seule crotte de chien dans les rues de la Capitale � compter de mars 2002" disiez vous il y a un an. Malheureusement, les faits sont t�tus et je ne suis pas s�re que les r�sultats obtenus aujourd'hui soient de nature � r�pondre aux attentes des Parisiens.
S'agissant du projet de d�lib�ration que vous nous proposez, nous regrettons, Monsieur le Maire, que vous n'ayez pas jug� opportun de nous communiquer le contenu de la convention et de l'avenant sign�s par la Ville le 6 mars 2001 avec la Soci�t� centrale canine.
Si notre groupe est bien �videmment favorable � ce que des actions soient engag�es en faveur de la responsabilisation des propri�taires de chien et d'une meilleure int�gration de l'animal dans la ville, nous souhaitons en revanche que vous nous �clairiez sur les points suivants :
Ainsi, Monsieur le Maire, parall�lement aux cours d'�ducation canine dont il est question :
Pourriez-vous nous indiquer combien de distributeurs de sacs la Municipalit� a-t-elle mis en place � ce jour et nous confirmer si chacun de ces distributeurs dispose bien d'une poubelle � proximit� ?
Pourriez-vous nous pr�ciser si les corbeilles, en particulier celles situ�es � proximit� des lieux de promenades (mails plant�s, jardins non clos), sont bien vid�es tous les jours, samedi et dimanche compris ?
Nous nous interrogeons par ailleurs sur le montant des amendes actuellement d�livr�es, car comment r�clamer une somme allant de 183 � 450 euros lorsqu'il s'agit de propri�taires de chiens disposant de retraites ou de revenus modestes ?
Nous souhaiterions, Monsieur le Maire, avoir connaissance du taux de recouvrement de ces 3.000 P.V. d�livr�s � Paris en 2001, si tant est que ces P.V. ne rentrent pas dans la cat�gorie de ceux qui pourraient faire l'objet d'une prochaine amnistie...
Enfin, pourriez-vous nous pr�ciser quel sera le devenir des sani-canin ?
La rumeur parisienne voudrait que vous ne souhaitiez pas poursuivre leur implantation qu'en est-il ?
Monsieur le Maire, nous ne sommes pas convaincus que l'on puisse se satisfaire de la seule politique d'incitation au ramassage d�velopp�e par la Municipalit� parisienne. On ne peut pas � la fois arr�ter les sani-canin, interdire le caniveau et supprimer les moto-crottes. L'offre unique du ramassage n'est pas satisfaisante, pas adapt�e � toutes les g�n�rations et en tout cas impensable tant que la Ville n'est pas en mesure de mettre en place un nombre suffisant de distributeurs de sacs et de poubelles.
Pour en revenir � la convention avec la Soci�t� centrale canine qui, � la lecture des �l�ments dont nous disposons dans le projet de d�lib�ration, semble se limiter � deux parcs, nous souhaiterions qu'un certain nombre de suggestions puissent �tre prises en compte. Je pr�cise que ces propositions sont �galement partag�es par l'Association des amis des chiens du Champ-de-Mars qui rassemble plus de 250 propri�taires de chiens.
Voici plus de trois ans que ces cours d'�ducation canine ont lieu, entre autres, au Champ-de-Mars, toujours sur le m�me mode.
Or, si ces cours ont connu un vif succ�s pendant les trois premi�res ann�es, il faut reconna�tre que leur fr�quentation commence � s'�claircir et qu'il conviendrait de r�fl�chir � leur �volution, soit par exemple en proposant des cours d'�ducation canine sur de nouveaux sites parisiens tr�s fr�quent�s par les propri�taires de chiens, soit en modifiant, en fonction des sites, les jours et cr�neaux horaires propos�s, soit en proposant un certain nombre d'actions sp�cifiques en direction des enfants qui sont bien souvent � l'origine de l'arriv�e d'un chien dans un foyer, mais aussi en r�alisant un effort d'information plus important pour sensibiliser le plus grand nombre de propri�taires de chiens � l'existence de ces actions p�dagogiques que notre collectivit� confie � la Soci�t� centrale canine.
Nous souhaiterions qu'une r�flexion soit engag�e en ce sens afin d'optimiser les actions que notre collectivit� confie � la Soci�t� centrale canine.
Parall�lement, il me semble que m�me si le montant de ces cours reste raisonnable, l'investissement annuel �tant de moins de 10 centimes d'euros par chien, il serait souhaitable que vous puissiez nous communiquer le bilan de ces initiatives tant en termes de fr�quentation qu'en termes de diversit� des publics touch�s.
Pour conclure, Monsieur le Maire, nous nous demandons si, apr�s "Monsieur V�lo", "Madame Ch�teau-Rouge" et "Monsieur X", vous envisagez de nommer un "Monsieur Chien" afin de permettre � notre collectivit� de d�velopper une approche r�fl�chie et transversale sur la place de l'animal dans la ville, d'�couter tous les acteurs concern�s, de tenter de mettre en place une politique r�pondant aux aspirations des diff�rentes cat�gories d'usagers et surtout de parvenir � ces objectifs que vous nous annonciez, Monsieur le Maire, il y a quelques mois : "z�ro crottes de chien dans les rues de Paris au printemps". Mais le printemps 2002, Monsieur le Maire, c'est d�j� demain, mercredi 20 mars !
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", "D�mocratie lib�rale et ind�pendants", "Ensemble pour Paris" et Union pour la d�mocratie fran�aise).
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Monsieur CONTASSOT, vous avez la parole.
M. Yves CONTASSOT, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Je me demandais si l'une et l'autre des oratrices se r�pondaient, tellement elles avaient des discours contradictoires, mais manifestement je crois que l'une et l'autre ne prennent qu'une partie du probl�me en charge car, en ce qui nous concerne, nous ne sommes ni pour le tout-r�pressif ni pour, uniquement, le tout-sensibilisation et p�dagogique. Nous voulons les deux axes d'action.
Contester l'action de la Soci�t� centrale canine me para�t m�conna�tre totalement l'action men�e par cette association qui est une des plus connues - d'ailleurs, la pr�c�dente Municipalit� n'a jamais renonc� � travailler avec cette association - et qui a sans doute facilit� la meilleure int�gration de ces animaux dans les parcs et jardins, o� leur acc�s est d�j� autoris�, ainsi que le comportement de leurs ma�tres sur la voie publique.
C'est le premier �l�ment.
Je ne vais pas rentrer dans le d�tail de tout ce que fait la Soci�t� centrale canine, je communiquerai � Mme de CLERMONT-TONNERRE tous les �l�ments que vous avez souhait� d�tailler aussi pr�cis�ment que vous l'avez demand�, ne vous inqui�tez pas !
Je voudrais simplement rappeler qu'en la mati�re, quand on nous demande d'installer des distributeurs suppl�mentaires de sacs plastiques sur la voie publique, je me demande si cela est tout � fait compatible avec la gestion intelligente des d�chets que nous mettons en place, alors que chacun est d�j� d�bord� de sacs plastiques chez soi et que je ne me vois pas - l�, je pense que beaucoup dans cet h�micycle r�leraient - distribuer 500.000 sacs par jour pour r�pondre aux besoins des propri�taires de chiens ! Je crois que le chiffre � lui seul suffit � montrer l'aberration d'une telle proposition !
Ce n'est certainement pas dans ce sens que nous irons et, d'ailleurs, aucune ville au monde ne distribue des sacs dans de telles proportions et les villes que vous avez cit�es, Vienne, New York ou d'autres, sont effectivement des villes qui ont toutes - je pr�cise, toutes - mis en place un dispositif simple : le ramassage obligatoire.
Si vous nous dites aujourd'hui que ce n'est pas le bon axe, il faudra nous donner des exemples de villes qui n'ont pas retenu cette politique et qui ont obtenu des r�sultats positifs. J'attends avec impatience que vous nous les indiquiez.
Je persiste � penser que la p�dagogie intelligemment faite, telle que la pratique l'association "Soci�t� centrale canine", associ�e � une communication et � une verbalisation qui, faut-il le rappeler, n'a fait l'objet d'aucune indulgence (parce que, je dirai que c'est une chance, les �lus n'interviennent pas et le Pr�fet de police non plus dans le dispositif, et donc il y a 100 % de P.V. qui aboutissent et qui sont recouvr�s, n'en d�plaise � certains qui, ici ou l�, n'ayant sans doute pas bien compris le dispositif, continuent � m'adresser des demandes d'indulgence) est la politique qu'il faut mener. Je crois que les choses sont assez claires en la mati�re et c'est effectivement en liant ces deux aspects que nous arriverons � avancer.
M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration PJEV 25.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, PJEV 25).

Mars 2002
Débat
Conseil municipal
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