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12 - 2003, DAUC 32 - Attribution de la dénomination "place Henri Fiszbin" à une place du 19e arrondissement de Paris


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous continuons sur les dossiers de mon coll�gue Jean-Pierre CAFFET : le projet de d�lib�ration DAUC 32 concerne une attribution de d�nomination "place Henri Fiszbin" � une place du 19e arrondissement de Paris.
Monsieur VUILLERMOZ, vous avez la parole, puis ce sera � M. CAFFET pour vous r�pondre.
M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Madame la Maire.
Je ne m'attendais pas � intervenir tout de suite.
J'apporte le soutien du groupe communiste � la proposition d'attribuer le nom d'Henri Fiszbin � une place du quartier R�beval.
Henri Fiszbin �tait dans cette Assembl�e conseiller de Paris, membre du groupe communiste qu'il a pr�sid� en 1978 et 1979.
Je souhaite dire quelques mots � propos de la personnalit� et des engagements d'Henri Fiszbin.
Henri Fiszbin fait partie de cette g�n�ration d'enfants d'immigr�s juifs qui sont venus de Pologne vers les ann�es 20 et 30. Ces familles se sont install�es dans les quartiers populaires de Paris comme � Belleville. De condition modeste, elles travaillaient dans la chaussure, le v�tement, dans les cuirs et peaux, la chapellerie, ce qui �tait le cas pour le p�re d'Henri Fiszbin.
Ils �taient artisans, ouvriers, petits commer�ants et vivaient tr�s modestement. Dans ces familles, on avait l'amour de la France, le pays qui les avaient accueillis, symbole de libert� et de droits.
C'�taient des familles de gauche, souvent communistes, antifascistes. Avec l'occupation allemande, une immense chasse aux juifs s'est organis�e, avec la complicit� du Gouvernement de Vichy.
Henri Fiszbin, avec ses parents, ont �chapp� � l'effroyable rafle du Vel d'Hiv gr�ce � l'aide trouv�e dans la population parisienne. Ils ont fui vers la zone non occup�e en franchissant la ligne de d�marcation.
Ils trouv�rent refuge dans la Creuse.
Dans cette p�riode, la solidarit� du peuple fran�ais a �t� magnifique et a permis � beaucoup de juifs d'�chapper au g�nocide car en France il y avait la collaboration de P�tain, de Laval, des nazis, des Papon, des Bousquet ; il y avait aussi des paysans, des gens du peuple, des gardiens d'immeubles, des R�sistants qui ont fait comme une cha�ne de fraternit� humaine.
De retour � Paris en 1944, � 15 ans, Henri Fiszbin s'est tourn�, tout naturellement, comme tant d'autres jeunes, vers la jeunesse communiste. Il milita au parti communiste. Il en devient un dirigeant dans le 19e arrondissement, secr�taire de la section Fabien du 19e du parti communiste.
Il travailla comme ouvrier dans la m�tallurgie � Saint-Ouen et aussi chez Maggi, dans le 19e arrondissement. Il fut d�l�gu� syndical de la C.G.T., bient�t dirigeant de la F�d�ration de Paris du parti communiste et il fut �lu Conseiller de Paris et aussi D�put� et membre du Comit� central du parti communiste de 1967 � 1979.
Il a �t� candidat communiste � la Mairie de Paris en 1977 et mena une campagne de grande qualit�. Dans notre Assembl�e municipale comme dans son activit� g�n�rale d'�lu, Henri Fiszbin, a port� tr�s haut la critique des communistes envers la politique de droite parisienne, soumettant la Ville � la sp�culation financi�re repoussant toujours plus loin la population populaire de Paris, politique porteuse de r�gression et de d�clin.
En 1979, une crise politique importante eut lieu dans la F�d�ration de Paris du parti communiste. Des questions politiques essentielles �taient en d�bat. La rupture de l'union de la gauche entre le parti communiste et le parti socialiste provoqua un d�bat et divisa les communistes. A un moment de cette crise, Henri Fiszbin qui avait cr�� un journal interne de contestation (ce que les statuts du parti communiste de l'�poque interdisaient) fut �cart� - de fait exclu - du parti communiste avec plusieurs autres militants.
Cette p�riode, � beaucoup d'�gards dramatique, de la vie politique du parti communiste a suscit� beaucoup de t�moignages, de livres et d'articles dans la presse.
Elle reste assur�ment � approfondir et continue de susciter beaucoup de r�flexions y compris au parti communiste.
Henri Fiszbin, dans ce qu'on peut appeler une autre p�riode de sa vie politique a �t� une personnalit� marquante du parti socialiste. Il a �t� D�put� socialiste des Alpes Maritimes, Conseiller d'arrondissement dans le 19e.
Je tiens � rappeler que lors de la derni�re mandature, le Pr�sident de notre groupe, Henri MALBERG, avait propos�, avec d'autres, qu'une telle d�cision soit prise.
Henri Fiszbin �tait un enfant authentique des quartiers populaires de Paris. Il est repr�sentatif des choix comme des conflits qui ont marqu� une g�n�ration. Il est l�gitime qu'une place porte son nom � quelques dizaines de m�tres de l'endroit o� il a v�cu.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.
Je regrette qu'il n'y ait pas plus de monde pour entendre ce rappel historique et d'ailleurs je pense que nous n'accepterons plus des dossiers comme cela en fin de s�ance ou en fin de matin�e sur des sujets aussi importants d'autant que les rangs sont vides.
La parole est � M. CAFFET.
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Merci, Madame la Maire.
Je n'ajouterai pas grand chose � ce que vient de dire mon coll�gue Jean VUILLERMOZ.
Je voudrais simplement dire que je m'associe totalement � cet hommage qu'il a voulu rendre � Henri Fiszbin qui a �t�, toute sa vie, un militant exemplaire avec un parcours parfaitement rectiligne.
J'ai connu cet homme avant qu'il ne meure en 1990 et je lui ai toujours vou� une v�ritable amiti�, voire une admiration.
Je me f�licite bien �videmment, comme mes camarades du groupe communiste, que cet hommage lui soit rendu, et que le nom d'une rue lui soit attribu� dans le 19e, l� o� il a travaill� et milit� pendant si longtemps.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Jean-Pierre CAFFET.
La parole est � Patrick BLOCHE.
M. Patrick BLOCHE. - Pour une explication de vote du groupe socialiste tr�s br�ve, vu l'heure, pour m'associer totalement aux propos et de Jean VUILLERMOZ et de Jean-Pierre CAFFET.
Je salue l'intervention de Jean VUILLERMOZ car c'est une intervention compl�te, puisqu'il a pris en compte � la fois l'enfance, et la jeunesse d'Henri Fiszbin, tr�s r�v�latrice � la fois d'une �poque et des quartiers o� il a v�cu.
Nous rencontrons r�guli�rement, lors de comm�morations ayant trait � la R�sistance, ou dans une manifestation aussi forte que la Comm�moration de l'affiche rouge, aux alentours de chaque 21 f�vrier, des femmes et des hommes qui ont vu l'enfance et la jeunesse d'Henri Fiszbin, son engagement durant la guerre.
De la m�me fa�on, Jean VUILLERMOZ a rappel� le parcours politique d'Henri Fiszbin � la fois et principalement au parti communiste mais aussi au parti socialiste.
Nous sommes nombreux ici, sur ces bancs � l'avoir c�toy�, et � avoir milit� avec lui.
Rendons hommage � cette personnalit� forte de la gauche fran�aise et tout particuli�rement de la gauche parisienne. Il a �t� candidat � la Mairie de Paris en 1977. Je m'en souviens bien. C'est un acte, � mon avis, qui ne peut qu'engager unanimement, je l'esp�re, notre Assembl�e.
Il a beaucoup apport� � Paris, beaucoup apport� aux Parisiens. C'�tait un �lu, c'�tait un militant, et, � ce titre, l'hommage qu'on lui rend est un hommage � combien m�rit�.
Je me permettrai, en guise de conclusion, et je souhaiterais �galement, mais peut-�tre faut-il que l'initiative parte du 11e arrondissement, qu'on puisse �galement rendre hommage � une autre figure, tr�s semblable, peut-�tre dans sa d�marche, que j'ai connue, qui �tait une figure marquante puisqu'il a pr�sid� durant de nombreuses ann�es le groupe communiste, Maurice Berlemont.
Je pense qu'il faudra, le moment venu, de mani�re diff�rente ou compl�mentaire sans doute rendre hommage � Maurice Berlemont.
Le groupe socialiste votera bien entendu ce projet de d�lib�ration.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � Sylvain GAREL.
M. Sylvain GAREL. - Nous aussi, bien entendu, nous nous associons � cet hommage et � ce vote en faveur de cette place baptis�e Henri Fiszbin.
Nous souhaiterions aussi qu'on r��tudie le v?u que nous avons d�pos� pour une place Henri Curiel, autre militant communiste de grande valeur, qui malheureusement n'a pas l'heur de plaire � l'ensemble des groupes de la majorit�.
Je trouve que c'est tr�s dommage.
Henri Curiel, comme Henri Fiszbin m�rite d'avoir une place � Paris, avec son nom. D'autant plus qu'Henri Curiel a �t� assassin� pour ses activit�s politiques.
Je vous remercie.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous examinons ce projet de d�lib�ration concernant une place portant la d�nomination de Henri Fiszbin.
Nous passons au vote.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 32.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2003, DAUC 32).
Je crois que nous pouvons l'applaudir.
(Applaudissements dans l'h�micycle).

Janvier 2003
Débat
Conseil municipal
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