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2008, SGRI 51 - Signature d'une convention pour l'attribution d'une subvention au profit de l'association "Moto Action" pour son programme "Moto Action Sida, Campagne Cameroun 2008". - Montant : 35.000 euros.


M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration SGRI 51. Je rappelle que nous sommes en 9e Commission. Il s'agit de la signature d'une convention pour l'attribution d'une subvention au profit de l'association "Moto Action" pour son programme "Moto Action Sida, Campagne Cameroun 2008" pour un montant de 35.000 euros.

La parole est � Sylvain GAREL, pour le groupe "Les Verts".

M. Sylvain GAREL. - Merci, Monsieur le Maire.

Tous les gens qui si�gent au sein de l'Assembl�e, tout au moins ceux qui �taient l� lors de la pr�c�dente mandature savent combien la lutte contre le Sida en Afrique m?est ch�re. Ce qui nous a choqu� dans ce projet de d�lib�ration, c'est son titre. C'est une association qui utilise l?attrait suppos� des Africains pour la moto pour lutter contre le Sida. Peut-�tre que cette association fait des choses tr�s bien - c'est apparemment le cas mais nous ne sommes pas certains que la promotion des v�hicules � moteur � explosion dans la situation environnementale dans laquelle nous nous trouvons soit la bonne m�thode.

Donc, nous allons nous abstenir sur ce projet de d�lib�ration, mais nous voulons attirer l'attention du Conseil � travers cela pour que les questions environnementales soient toujours pr�sentes lorsque l'on fait ce type de choix. Je rappelle aussi que lors de subventions donn�es � des associations d?aide dans le Sud, l'un des projets �tait de cr�er des garages automobiles au S�n�gal.

Je pense qu'il faut se rendre compte qu'aujourd'hui, la situation est vraiment tr�s grave. On parle beaucoup, actuellement, de la crise financi�re, et � juste titre, mais il y avait � la fin de la semaine derni�re dans "Le Monde" un article traitant d?un rapport sur la situation des rejets de gaz carbonique dans l'atmosph�re.

Ce rapport fait par des scientifiques incontest�s est extr�mement alarmant. Non seulement les pr�visions du G.I.E.C. se r�v�lent inf�rieures � la r�alit�, mais on s?aper�oit que l'augmentation de rejets de gaz carboniques dans l'atmosph�re va beaucoup plus vite que les pires des pr�visions.

Je vous rappelle que si cela est le cas, la temp�rature de la terre augmentera de 6 � 7 degr�s d'ici la fin du XXIe si�cle. C'est une chose qui n'est jamais arriv�e sur notre plan�te, et si cela arrivait, ce serait une catastrophe d'une ampleur incommensurable.

A chaque fois que nous aidons un projet, nous devons nous demander si ce projet est soutenable d?un point de vue environnemental. En l?occurrence, j?ai des doutes, parce que promouvoir la moto et des modes de d�placement que les occidentaux ont utilis� pendant des d�cennies, qui conduiront peut-�tre � la destruction de la plan�te doivent �tre bannis de nos r�flexions.

Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. SCHAPIRA.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Sylvain m?�tonnera toujours. Mais que souhaitez-vous que l'on fasse ? Si je comprends vos pr�occupations, Monsieur le Pr�sident, pr�occupations environnementales que nous partageons tous, il ne faudrait plus subventionner d'O.N.G. parce que la premi�re des choses qu'elles font lorsqu'elles sont dans un pays subsaharien c'est d'acheter un minimum de 4x4 afin de pouvoir circuler. Le jour o� l?on pourra se d�placer en brousse en rollers ou en patinette, � ce moment-l�, �videmment, nous aurons gagn�, et si un m�tro partait de Douala � Yaound�, �videmment, nous aurions gagn�. Mais le probl�me n'est pas cela.

Ces 5 motos exercent un attrait, comme l'a dit Sylvain, m�me s?il �met des doutes, les rapports l'indiquent : autour de la moto se cr�e un environnement qui attire les personnes. 30.000 personnes ont �t� directement touch�es par cette caravane, j'y reviendrai. 5.000 tests de d�pistage en moins de 15 jours, parce que les jeunes viennent, notamment les gar�ons, et ce n'est pas une mauvaise chose. Maintenant, je dois te dire, Sylvain, que l?on a cinq motos, mais �galement un camion de sant� mobile, des v�hicules de s�curit�, un fourgon d'assistance technique, un camion de transport de mat�riel et des cars de transport. Que devons-nous faire ? Tout arr�ter ? Il est vrai qu'il faut penser � la question environnementale, tu faisais allusion � ce prix que nous avons d�cern� concernant le label "Cod�veloppement Sud".

Eh oui ! Il y a des voitures ; il y a m�me des dons faits par la Ville de Paris pour des bennes � ordure. Seulement, il faut former des m�caniciens, c'est le but de l'op�ration et c'est pour cela, que malgr� ton d�saccord, nous avions donn� le premier prix � cette association qui pr�nait la formation de garagistes.

Evidemment, je tiens compte, comme toujours, de ce que dit le Pr�sident GARREL, mais je vous demande de soutenir ce projet de d�lib�ration.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Monsieur GAREL, un petit mot rapide.

M. Sylvain GAREL. - Nous savons bien que la plupart des O.N.G. qui travaillent en Afrique utilisent des v�hicules � moteur.

L�, c?est autre chose, c'est une association qui, autour d'un de ces v�hicules, la moto en l'occurrence, attire les jeunes. C'est encore une fois pr�ner des modes de d�veloppement qui aujourd'hui ne sont plus soutenables.

Que cela attire 30.000 personnes n'est pas une bonne chose en soi. Les prix de F1 attirent des centaines de milliers de personnes et il faudrait pourtant les supprimer.

Je pense que l'on fait fausse route en subventionnant les associations qui jouent de cette fascination sur un type de d�veloppement qui n'est absolument plus soutenable pour la plan�te.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SGRI 51.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2008, SGRI 51).

Septembre 2008
Débat
Conseil municipal
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