2008, IV - Question d'actualité posée par le groupe Centre et Indépendants à M. le Maire de Paris relative à la culture cet été à Paris (acte 2).
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M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question du groupe Centre et Ind�pendants.
Mme BRUNO a la parole.
Mme Catherine BRUNO. - Merci, Monsieur le Maire.
La question d'actualit� que nous vous soumettons aujourd'hui vient en �cho � celle formul�e par notre pr�sident Yves POZZO di BORGO lors du dernier Conseil de juillet au nom du groupe Centre et Ind�pendants.
Nous vous interrogions alors sur la capacit� de l'Ex�cutif parisien � r�pondre � la l�thargie de Paris dans le domaine culturel pendant la p�riode estivale.
A cette question, M. GIRARD avait r�pondu de mani�re pol�mique et caustique en �non�ant une litanie d?activit�s culturelles - rappelez-vous le festival du hip-hop - subventionn�es par la Ville de Paris durant l'�t�.
Force est de constater aujourd'hui que notre question �tait malheureusement fond�e, � preuve la lecture de la presse de ces derniers jours qui situe notre Ville dans les plus mal class�es en termes d'offres et d'activit�s culturelles pendant l'�t�.
En effet, Monsieur le Maire, il �tait inutile de nous r�pondre � cette question par une liste de manifestations ayant lieu essentiellement en juillet et pratiquement aucune en ao�t, tant nous savons que Paris est reconnue en la mati�re.
N�anmoins, les r�sultats sont l�, le compte n'y est pas. Vous nous reprochiez � mots couverts d'entretenir une vision soit �litiste, soit d�pass�e de l'art et de la culture dans Paris, au d�triment d'activit�s plus populaires comme "Paris-Plage", qui d'ailleurs, marque encore un net recul de fr�quentation cette ann�e.
Mais l� n'est pas la question.
L'attractivit� de la France se voit confort�e au moment o� Marseille vient d'�tre d�sign�e comme future capitale europ�enne de la culture. Or, nous sommes constern�s de voir le manque de visibilit� de Paris l'�t� autour de son patrimoine.
Que sont devenus les grands festivals d'�t� � Paris ? Pourquoi les th��tres sont-ils syst�matiquement ferm�s en �t� alors que les subventions qui leur sont allou�es augmentent ? Quid de l?organisation de grandes expositions parisiennes ? Pourquoi laisser la Capitale internationale de la culture s?�teindre et vivre son hibernation annuelle en pleine p�riode d'ouverture aux touristes �trangers ?
A l'heure o� vous �tablissez votre bilan de mandat, il y a bien une promesse que vous avez tenue : celle de multiplier par deux le budget de la culture de la Ville de Paris. Si les chiffres y sont, Monsieur le Maire, les r�sultats se font encore attendre.
Certes, il existe des activit�s culturelles � Paris en �t�, mais rencontrent-elles un public, � l'instar d'�v�nements comme la nuit des mus�es de Berlin en ao�t dernier qui a rassembl� 227.000 visiteurs ?
Et contrairement � ce que vous nous affirmiez en juillet, faire de Paris un phare culturel en �t� n'enl�verait rien � l'attractivit� des festivals des autres r�gions de France.
Paris doit �tre la vitrine culturelle fran�aise qui vient en appui � la r�ussite des festivals en r�gion.
Monsieur le Maire, vos choix et vos moyens de communication sur les �v�nements dans Paris l?�t� sont discutables. Il y a encore quelques ann�es, les rues de la Capitale regorgeaient d'invitations � s'installer dans les parcs pour visionner les films en plein air, les th��tres offraient des programmations estivales originales.
Cette ann�e, en tous les cas, dans toutes les manifestations, un recul s'est fait ressentir, d'o� ce classement peu flatteur pour Paris.
Vous avez fait le choix, Monsieur le Maire, de confier dans le cadre d�mocratique du respect de l'opposition, la 9e Commission � une �lue de notre groupe Centre et Ind�pendants. Vous savez combien Mme Genevi�ve BERTRAND prend � c?ur cette mission dans le cadre d'une opposition constructive. Notre coll�gue devrait avoir les moyens d'engager un v�ritable processus de r�flexion avec l'Ex�cutif dans sa commission, car c'est d�s � pr�sent que la programmation culturelle de Paris pour l'ann�e 2009 doit �tre envisag�e : quelles activit�s pour quel public, avec quels moyens d'action et de communication ? Comment donner aux Parisiens qui ne partent pas en vacances la possibilit� de s'enrichir culturellement dans leur ville ? Comment leur offrir des espaces de culture abordables et populaires, tout en donnant la vision d?une capitale dynamique, originale, � la hauteur de sa r�putation, en un mot, culturellement vivante ?
M. LE MAIRE DE PARIS. - Ch�re Madame, vous avez fait le double du temps qui est pr�vu. Je ne sais pas pourquoi on fait des r�glements.
La parole est � M. GIRARD, qui ne doublera pas son temps?
M. Christophe GIRARD, adjoint. - Non.
Je suis tr�s content, Monsieur le Maire, que vous ayez nomm� Mme BERTRAND pr�sidente de la 9e Commission et non Mme BRUNO. Excusez-moi, je n'y suis pour rien si dans le 15e, l?�t�, vous dormez. En tout cas, Paris est en vie et je vous recommande la lecture des magazines et des journaux internationaux qui parlent de la vitalit� de Paris dans le domaine culturel. Peut-�tre qu?une traduction sera � votre disposition.
Comme je vous l'avais dit lors du Conseil de Paris de juillet - mais j?ai vu que les �lus du 15e ont applaudi Mme BRUNO, donc je vois qu?il y a solidarit� pour la torpeur dans le 15e -, qu'il s'agisse du cin�ma, du th��tre, de la danse, des biblioth�ques ou des mus�es, et j'associe bien s�r Colombe BROSSEL � ce travail, Paris est une ville foisonnante et enflamm�e l'�t�. Les manifestations culturelles int�ressent les deux millions de Parisiens et touristes pr�sents l'�t�.
La Ville apporte 800.000 euros de subvention � "Paris quartier d'�t�", festival pluridisciplinaire confirm� qui remporte un succ�s ; il a dur� cinq semaines, 104 repr�sentations se sont tenues et ont attir� plus de 63.000 visiteurs et spectateurs. Parmi ces spectateurs, 14.000 ont assist� � des spectacles payants et 49.000 � des spectacles gratuits.
Par ailleurs, l'�t�, Paris affirme son r�le de capitale du cin�ma - Festival Paris Cin�ma a propos� du 1er au 12 juillet plus de 300 films, des avant-premi�res, des r�trospectives ou des hommages pour cinq euros la s�ance rassemblant plus de
67.500 spectateurs, contre 66.000 en 2007.
Ce succ�s est d'autant plus remarquable que durant la premi�re semaine de juillet, les salles parisiennes enregistraient une baisse g�n�rale de leur fr�quentation.
L'op�ration "Cin�ma au clair de lune" a rassembl� 40.000 spectateurs pour sa huiti�me �dition, un chiffre sup�rieur � celui de l'ann�e derni�re.
Pour sa septi�me �dition, l'op�ration "3 jours 3 euros", organis�e depuis 2002 par la Ville de Paris, en collaboration avec la F�d�ration nationale des cin�mas fran�ais, a attir� 320.000 spectateurs, Madame BRUNO, dans les salles parisiennes les 10, 11 et 12 ao�t, des jours o� vous �tiez peut �tre sur la c�te basque ou ailleurs, mais s�rement pas � Paris.
Concernant le spectacle vivant, je cite � nouveau l'excellente programmation du Tarmac de la Villette, seul th��tre fran�ais d�di� � la francophonie, soutenu par la Ville de Paris � hauteur de 80.000 euros, les Et�s de la danse au Grand Palais, du 21 juillet au 9 ao�t, qui a r�uni 25.000 personnes, le festival Paris hip-hop, du 23 juin au 6 juillet, troisi�me �dition du festival, avec 30.000 personnes.
C�t� mus�es, j'associe la d�licieuse Colombe BROSSEL?
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur l?Adjoint, si vous lisez tout, on en a pour deux heures tellement on en fait !
M. Christophe GIRARD, adjoint. - Vous m?avez dit trois minutes ; je suis � 1,5 minutes, Monsieur le Maire. Je veux la parit� avec Mme BRUNO !
(Rires).
Cinq expositions temporaires �taient visibles en juillet et ao�t et ont totalis� 300.000 visiteurs, ce qui �tait au-del� de nos pr�visions : les Parisiennes de Kiraz � Carnavalet, 150.000 visiteurs, Bridget RILEY et Peter DOIG au mus�e d?Art moderne de la Ville de Paris, deux grands artistes internationaux, 30.000 visiteurs et 77.000 visiteurs, la Nuit espagnole au Petit Palais, 26.000 personnes, Alain S�CHAS � Bourdelle, 15.000 personnes et je m'arr�te l�, la liste serait beaucoup plus longue.
Nous pouvons aussi �voquer les manifestations culturelles en associant notre coll�gue Fabienne GIBOUDEAUX dans les parcs et jardins : le festival musiques et jardins, avec 4.000 spectateurs dans le 18e arrondissement. Ce sont plus de 60 jeunes qui se sont inscrits aux ateliers mis en place au centre Fleury - Goutte-d'Or.
Nous pouvons �galement �voquer le dispositif biblioth�que hors les murs, qui a atteint le chiffre record de 5.300 participants contre 3.000 en 2007 ; 18 biblioth�ques ont men� cette action et assur� 220 s�ances dans une vingtaine de squares et jardins.
Permettez-moi, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, de rendre hommage aux biblioth�ques de la Ville de Paris, ainsi qu?aux biblioth�caires qui ne partent pas toujours en vacances l'�t�.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.
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