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2008, DEVE 126 - Avis du Conseil de Paris sur la demande d'autorisation formulée par la société "Climespace" en vue d'exploiter, au titre de la réglementation relatives aux Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE), une installation de réfrigération et de refroidissement située dans la gare RER Auber (9e).


Mme Ma�t� ERRECART, adjointe, pr�sidente. - Nous avons un dernier projet de d�lib�ration � voir qui est le DEVE 126. Il concerne une demande d'autorisation formul�e par la soci�t� "Climespace" en vue d'exploiter une installation de r�frig�ration et de refroidissement situ�e dans la gare RER Auber.

La parole est � Mme Fabienne GASNIER.

Mme Fabienne GASNIER. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Les demandes d'installation de tours a�ro-r�frig�rantes se multiplient actuellement � Paris. Un projet vient d'�tre formul� par la soci�t� "Climespace" pour une implantation dans la gare R.E.R. Auber, un autre a �t� pr�sent� par la soci�t� "Interxion" pour la Z.A.C. de la Montjoie � Saint-Denis.

Pour le futur centre commercial Beaugrenelle, c'est un projet de dix tours a�ro-r�frig�rantes qui �tait pr�vu. Or, ces installations de tours peuvent faire courir des risques importants � la population et ont aussi des cons�quences pour l'environnement.

Nous avons malheureusement pu le v�rifier au cours de r�cents incidents qui sont loin d'�tre isol�s. En juillet dernier, c'est � la Cit� des Sciences qu'une alerte � la l�gionellose a �t� lanc�e. En cause toujours ces fameuses tours. D�j�, en 2006, celles-ci avaient �t� responsables d'un grave accident � la gare d'Austerlitz, 20 cas group�s de l�gionellose dont deux morts.

Aujourd'hui, la soci�t� "Climespace" demande une autorisation d'installation de ce type � nouveau dans une gare � la station Auber.

Vous comprendrez que cela appelle une certaine vigilance de notre part. La question de ces tours est sensible et n�cessite que l'on prenne tr�s au s�rieux les enjeux qu'elle comporte, des enjeux de sant� publique, c'est une �vidence au vu des risques d'incidents dramatiques qu'elles peuvent provoquer, des enjeux �cologiques aussi compte tenu des cons�quences sur l'environnement.

En termes de sant� publique, une ma�trise parfaite de la surveillance de ces syst�mes de r�frig�ration est indispensable, sans quoi ils peuvent permettre la prolif�ration de bact�ries qui se traduisent par la maladie de la l�gionellose.

Il est d'autant plus important d'accorder la plus grande vigilance � ce probl�me que les personnes susceptibles de la contracter sont des personnes fragilis�es, dites immunod�prim�es c'est-�-dire atteintes de certaines maladies comme le cancer, etc.

Or, ces tours ont vocation � �tre install�es dans des lieux de passage o� le public est tr�s nombreux : gares ou centres commerciaux. En termes d'environnement, nous devons aussi prendre toutes les mesures de r�percussion que ces tours impliquent, ces syst�mes de climatisation entra�nent une consommation �nerg�tique consid�rable et participent � l'effet de serre.

Si nous voulons respecter les engagements du Plan Climat que le Conseil de Paris a adopt�, nous devons conna�tre de mani�re certaine et objective les cons�quences de chacune de ces installations pour le d�veloppement durable.

C'est la condition premi�re afin de l'encadrer et d'en limiter les effets n�fastes. Actuellement, ces tours sont soumises � une autorisation du Pr�fet, les demandeurs doivent fournir une �tude d'impact examin�e par un commissaire-enqu�teur d�sign� par le Pr�sident du Tribunal administratif.

Au pr�alable, l'�tude d'impact est soumise au service technique de la Ville qui �met ses observations.

Cependant, il appara�t que les �tudes d'impact sur lesquelles nous devons nous prononcer sont la plupart du temps incompl�tes ou insuffisamment pr�cises.

Il nous est donc impossible dans ces conditions de porter un jugement �clair� sur les dossiers concern�s. Cet �tat de fait nous oblige � renoncer � une d�marche constructive qui nous permettrait de donner un avis en toute connaissance de cause. Il nous semble n�cessaire de sortir aujourd'hui de cette impasse. C'est aussi le r�le de la Ville de pousser � ce que les �tudes d'impact qui nous sont propos�es nous permettent d'�mettre un avis averti.

Il est donc de notre devoir d'�lus d'alerter de cette situation inconcevable, au regard des enjeux qui sont en cause. C'est pourquoi, dans un souci d'am�lioration de la qualit� de ces �tudes et avec la volont� de rem�dier � ces insuffisances, n'ayant pas l'information satisfaisante au jour d'aujourd'hui, nous nous abstiendrons.

Mme Ma�t� ERRECART, adjointe, pr�sidente. - Monsieur BAUPIN, vous souhaitez apporter des �clairages ?

M. Denis BAUPIN, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Oui, je voudrais remercier Mme GASNIER pour son excellente intervention, sauf les tout derniers mots qui sont incoh�rents avec l'ensemble de ce qu'elle a expos� pr�c�demment. Elle a eu raison de souligner tous les aspects qu'elle a �voqu�s sur la climatisation. En effet, la consommation �nerg�tique que cela entra�ne, et donc la n�cessit� partout o� on peut le faire - c'est ce qui est pr�vu dans le Plan climat - de favoriser l'isolation thermique des immeubles afin d'�viter de sur-utiliser en hiver le chauffage et la climatisation en �t�, le fait de privil�gier "Climespace" plut�t que des installations �parpill�es en mati�re de climatisation, afin de limiter les risques sanitaires, tout cela est pertinent.

Je lui pr�cise malgr� tout, qu'en ce qui concerne la station Auber, il ne s'agit pas d'une nouvelle installation mais de la r�novation d'une installation existante. Ne pas le faire entra�nerait le maintien d'une installation qui a vieilli et qui n'assure pas les m�mes s�curit�s.

Elle souligne, � juste titre, et de ce point de vue je vais saisir le Pr�fet afin que nous puissions modifier les conditions dans lesquelles nous travaillons, que nous sommes dans une situation particuli�re dans les villes de la loi P.L.M. o� nous devons consulter les arrondissements - ce qui est une bonne chose �videmment - sur les ICPE (installations class�es de protection de l'environnement) mais que cela entra�ne des d�lais qui sont longs par rapport au d�lai extr�mement court qui nous est donn� pour pouvoir donner un avis. Nous n'avons que trois mois et la consultation des arrondissements avant celle du Conseil de Paris laisse extr�mement peu de temps aux services de la Ville pour pouvoir examiner les dossiers.

La cons�quence de cela, c'est que nous proposons aujourd'hui un projet de d�lib�ration qui permet justement d'intervenir dans la proc�dure et de souligner aupr�s du requ�rant, c'est-�-dire de "Climespace", les insuffisances du dossier qui est soumis, de l'�tude d'impact.

Donc, je l'invite plut�t que de s'abstenir sur ce projet de d�lib�ration � le voter. Nous serons d'autant plus forts pour demander � "Climespace" la mise en place d'�tude d'impact qui nous permettent de prendre position, que nous aurons �t� nombreux � voter ici dans cette enceinte pour ce projet de d�lib�ration.

Il serait � mon avis incoh�rent de souligner ce manque de pertinence des �tudes d'impact qui nous sont fournies et de ne pas voter un projet de d�lib�ration qui demande des �tudes plus compl�tes.

Mme Ma�t� ERRECART, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur BAUPIN.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 126.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2008, DEVE 126).

Septembre 2008
Débat
Conseil municipal
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