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2008, Voeu déposé par M. Jacques BOUTAULT et les éluEs du groupe "Les Verts" relatif aux couloirs de bus et à la sécurité des cyclistes.


M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Nous passons � pr�sent � l?examen de 13 v?ux, nos 62 � 73 et 69 bis qui ne se rattachent � aucun projet de d�lib�ration.

Tout d'abord, le voeu n� 62 du groupe "Les Verts" qui a trait aux couloirs de bus et � la s�curit� des cyclistes.

La parole est � M. BOUTAULT, le maire du 2e arrondissement.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. Merci, Monsieur le Maire.

La mandature pr�c�dente avait commenc� avec des couloirs de bus �largis � 4,50 m�tres. Celle-ci d�marre avec une signalisation in�dite dans les couloirs de bus. C'est contre ce symbole qui, j'esp�re, ne sera pas repr�sentatif de la politique qui va �tre suivie au cours de la mandature sur le d�placement v�lo � Paris que le groupe "Les Verts" pr�sente ce v?u.

Il faut dire que l'apparition de cette signalisation sur fond jaune repr�sentant un cycliste barr� d'une croix rouge a �t� faite sans concertation des associations cyclistes. Et probablement sous le coup de l'�motion, suite � l'accident grave survenu dans un couloir de bus qui a vu le d�c�s d'une cycliste. Mais cette signalisation, plut�t que de prot�ger le cycliste, est, au contraire, v�cue comme stigmatisante et fait d'une victime un coupable.

Car c'est bien pour permettre aux cyclistes de se d�placer dans des conditions de s�curit� meilleures que les associations formulent r�guli�rement de nombreuses propositions en la mati�re, notamment la cr�ation de pistes cyclables et l'�largissement des couloirs de bus.

Le v?u demande � ce que cette signalisation redondante, qui est sur fond jaune donc, par d�finition du code de la route, une signalisation provisoire, soit enlev�e au profit d'am�nagements s�curisant ces usagers de la route qui ne g�n�rent aucune pollution et auxquels il faut plut�t faciliter les d�placements. Il faut encourager la pratique de ce mode de d�placement, alors que la Ville vote le Plan Climat et que nous sommes tous conscients des d�g�ts que font sur notre environnement des d�placements avec des engins � moteur.

Juste un exemple du c�t� un peu absurde de l'installation syst�matique de ces tr�s d�sobligeants panneaux de signalisation : rue de Rohan, dans le 1er arrondissement, sur 10 m�tres de couloir de bus, il y a une interdiction qui oblige le cycliste qui est sur la piste rue de Rivoli � faire pr�s de 500 m�tres de d�tour pour rejoindre l'avenue de l'Op�ra, alors que ces simples 10 m�tres lui permettent, en toute s�curit�, le couloir �tant tr�s peu fr�quent�, de rejoindre l'avenue de l'Op�ra. Ce sont toutes ces installations que nous souhaitons voir r�am�nag�es pour la promotion du d�placement v�lo � Paris.

Merci pour votre attention.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Je ferai juste une remarque avant de donner la parole � Mme LEPETIT : vous savez, Monsieur BOUTAULT, qu?il y a de bons cyclistes, de bons automobilistes, de mauvais cyclistes et de mauvais automobilistes et je crois qu?on ne peut pas faire des cat�gories aussi claires que cela.

Madame LEPETIT, vous avez la parole.

Mme Annick LEPETIT, adjointe. - Je vais r�pondre � M. BOUTAULT et aux �lus du groupe "Les Verts".

D'une certaine mani�re, d'ailleurs, en vous �coutant attentivement, Monsieur BOUTAULT, vous avez en partie r�pondu � votre propre voeu dans la mesure o� vous avez dit que ces panneaux, pour un certain nombre d'entre eux, �taient une signalisation provisoire, ce qui est le cas.

Mais je ne peux pas, bien �videmment, ratifier votre v?u dans la mesure o� vous souhaitez que nous retirions d'abord les panneaux et que nous puissions ouvrir davantage de couloirs de bus apr�s.

J'ai choisi une autre m�thode, mais je ne l'ai pas choisie comme cela parce que cela m'est venu un beau matin en me levant. Tout simplement parce que, suite � un dramatique accident auquel vous avez d?ailleurs fait allusion, les services de la Ville ont fait installer ces panneaux apr�s, bien �videmment, que nous ayons eu une discussion avec les services de la Pr�fecture de police, avec la R.A.T.P. Apr�s cet accident, nous avons - je dis un nous collectif, les Parisiens dans leur ensemble, mais particuli�rement les cyclistes - d�couvert qu'il existait des couloirs de bus qui n'�taient pas autoris�s aux cyclistes et qu'il y en avait au total 58 kilom�tres sur les 190 am�nag�s. Nous ne pouvions pas faire semblant de l'ignorer.

En mati�re de signalisation, ce sont d?ailleurs les couloirs autoris�s qui sont signal�s par un petit panneau bleu avec un v�lo sous le panneau de bus. Chacun pensait que tous les couloirs de bus �taient ouverts, ce qui est logique puisque lors de la pr�c�dente mandature, c'est comme cela que la Ville, et elle a bien fait, a travaill�.

Apr�s cet accident, j'ai tout de suite pris l'initiative de relancer un groupe de travail qui existait d�j�, groupe de travail qui justement travaillait, mais avait arr�t� ses r�flexions depuis juin 2007, notamment celles qui permettaient d'ouvrir davantage de couloirs de bus.

Nous avons d�cid� de prendre nos responsabilit�s, les uns et les autres, et de mieux signifier aux cyclistes les couloirs qui �taient interdits. Je vous rappelle, et je ne suis pas d'accord avec votre v?u, que le fait que ces panneaux sont sans valeur r�glementaire n'est pas exact puisque je pr�cise qu'ils ont re�us l'aval de la Pr�fecture de police et qu'ils ne constituent en rien une information redondante. Justement, s'ils constituaient une information redondante, nous n'aurions pas �t� oblig�s de les mettre pour indiquer - c'est leur utilit� - les couloirs autoris�s et ceux qui ne le sont pas.

Enfin, c'est l'information essentielle, il est bien question de poursuivre notre politique d'am�nagements cyclables, et notamment � l'int�rieur des couloirs de bus, car vous avez raison, comme vous l'�crivez dans votre v?u, toutes les �tudes et enqu�tes qui ont �t� men�es le prouvent : ce sont dans les couloirs de bus que les cyclistes sont le plus en s�curit�. Faut-il aussi que ces couloirs de bus soient suffisamment larges ou am�nag�s pour qu'un bus puisse doubler un cycliste.

C'est la raison pour laquelle nous avons d�cid�, dans le cadre de notre groupe de travail avec la Pr�fecture et la R.A.T.P., que d'ici la fin du mois, il pourra y avoir un arr�t� commun sign� par le Maire de Paris et par le Pr�fet de police pour ouvrir 27 kilom�tres de couloirs de bus aux cyclistes. Nous allons parall�lement �tudier les autres, je pense notamment � 18 kilom�tres de couloirs de bus ne disposant pas de marge de s�curit� n�cessaire, qui demandent des �tudes techniques avant d'envisager leur ouverture. Je pense qu'il est essentiel que nous puissions travailler en ce sens.

Certes, ce ne sont pas des panneaux qui vont stopper les accidents dramatiques et les accidents qui touchent les plus fragiles. Je pense aux cyclistes, mais je pense aussi aux pi�tons puisque encore r�cemment, un pi�ton a trouv� la mort suite � un choc avec un poids lourd. Je n'ai pas les conclusions de l'enqu�te et je n'interviendrai pas sur ce fait.

En tout cas, je voulais que vous sachiez que notre �tat d'esprit est que les cyclistes puissent circuler dans de meilleures conditions et que chacun des usagers, comme le disait d'ailleurs tr�s bien le Pr�sident de s�ance, respecte les autres et apprenne � partager l'espace public.

Je souhaiterais que M. BOUTAULT et les �lus "Verts" puissent retirer ce v?u compte tenu des explications que je leur ai donn�es.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - On a deux demandes de parole : Mme DOUVIN pour une explication de vote et M. BOUTAULT.

En tout cas, en tant que "v�libriste" assidu, comme beaucoup de mes coll�gues du Conseil de Paris, j'appr�cie que vous vous pr�occupiez de notre s�curit�.

Monsieur BOUTAULT, vous avez la parole.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. J'ai une proposition � faire � Annick LEPETIT, c'est de supprimer le dernier paragraphe du v?u, parce que j'ai bien compris que c'�tait celui qui lui posait le plus de probl�mes, c'est-�-dire rappelant que les panneaux, �tant r�glementaires, doivent �tre retir�s. En revanche, les deux premiers consid�rants vont dans le sens de ce qu'elle a pr�conis�, c'est-�-dire demandant que le Comit� parisien pour le v�lo se r�unisse pour se concerter rapidement. Et puis, Mme l'Adjointe a propos� qu'un calendrier d'ouverture des pistes cyclables et d'am�nagement puisse �tre mis en place au cours de l'ann�e 2009.

Je pense que ces deux points �tant votables, je lui propose de voter le v?u en maintenant ces deux points, auquel cas, je le maintiendrai.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Mme LEPETIT et ensuite, Mme DOUVIN.

Mme Annick LEPETIT, adjointe. - Mme DOUVIN d?abord peut-�tre, je r�pondrai ensuite.

Mme Laurence DOUVIN. - Je veux bien, mais je ne trouve pas cela tr�s logique que j'intervienne maintenant, parce que l'explication de vote que je fais d�pend de la r�ponse que Mme LEPETIT veut faire.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Mme LEPETIT et ensuite, Mme DOUVIN.

Mme Annick LEPETIT, adjointe. - Je souhaiterais r�pondre � M. BOUTAULT qui, visiblement n'a pas tout entendu de ce que j'ai dit, alors que j'ai �t� pourtant longue et je suis rentr�e dans le d�tail. Ce que vous demandez dans le premier paragraphe du v?u en lui-m�me est d�j� fait, puisque nous avons consult� avant m�me de mettre les panneaux. Vous auriez pu me reprocher de ne pas consulter avant, mais cela a �t� fait.

Nous allons continuer bien �videmment � travailler avec le comit� v�lo pour la suite, et d'autre part, en mati�re de calendrier, je redis ce que j'ai dit tout � l'heure. D'ici la fin du mois, il y aura un arr�t� conjoint du Maire de Paris et du Pr�fet de police pour l'ouverture de couloirs de bus suppl�mentaires. Et nous continuerons � travailler.

Je suis pr�te � venir devant le groupe des �lus "Verts" pour que nous en parlions ensemble, et entendre toutes les propositions, d�s lors qu'elles sont positives. Encore une fois nous suivions une m�thode qui me semble �tre la bonne, compte tenu des n�gociations que nous avons avec la Pr�fecture de police et la R.A.T.P. Un certain nombre de chauffeurs - je ne porterai pas de jugement - ont �t� choqu�s par la mani�re dont ils ont �t� trait�s dans la presse au mois de mai dernier � la suite de l'accident rue La Fayette.

Tout cela se pr�pare, s'anticipe, et l'objectif que nous avons, et vous aussi, Monsieur BOUTAULT, est d'ouvrir davantage de couloirs de bus. Poursuivons cet objectif, mais acceptez ma m�thode.

Merci.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Je pr�cise qu'il s'agit d'un arr�t� de la Pr�fecture de police et non pas d'un d�cret.

Mme DOUVIN a la parole.

Mme Laurence DOUVIN. - Une explication de vote de notre groupe. Nous voterons contre ce v?u parce que pour nous, l'objectif prioritaire est la s�curit� des cyclistes et tel ne nous semble pas �tre v�ritablement celui du v?u, qui parle de panneaux stigmatisants. Ils ne sont pas stigmatisants pour nous, mais s�curisants, tout simplement parce que la plupart des cyclistes ne savent pas quels couloirs leur sont ouverts ou non.

Sinon, je suis tout � fait en accord avec un bon nombre des arguments �voqu�s par Mme LEPETIT, et je rappellerai que nous nous pronon�ons de pr�f�rence en faveur de bandes ou de pistes cyclables o� ces probl�mes de s�curit� ne se posent pas de la m�me mani�re.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Je mets donc aux voix, � main lev�e, le voeu assorti d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le voeu est rejet�.

Septembre 2008
Débat
Conseil municipal
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