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2008, DASES 70 - Permis de construire au profit de l’association Charonne pour le relogement de son Centre d’accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques des Usagers de Drogues (CAARUD) boulevard Ney (18e).


M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DASES 70 relatif au permis de construire au profit de l?association Charonne pour le relogement de son Centre d?accueil et d?Accompagnement � la R�duction des risques des Usagers de Drogues (CAARUD) boulevard Ney (18e), sur lequel l?Ex�cutif a d�pos� l?amendement n� 44.

La parole est � Mme DECORTE.

Mme Roxane DECORTE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Il nous est demand� d?approuver aujourd?hui le projet de d�localisation des structures d?accueil pour toxicomanes de la rue Philippe de GIRARD au 58, boulevard Ney dans le 18e arrondissement.

La toxicomanie est un enjeu de sant� publique, une source de d�litement de la vie sociale dans les quartiers, un fl�au dramatique.

La prise en charge de la toxicomanie doit �tre globale et coordonn�e.

Si la r�ponse en terme d?ordre public est essentielle, il s?agit de r�primer sans faille le trafic de drogue et l?�conomie parall�le, il faut aussi soigner les toxicomanes et se donner les moyens de les soigner, de les aider en travaillant sur les parcours individuels et sur des parcours de soins.

Je regrette que l?adjoint comp�tent sur ce dossier ne soit pas pr�sent pour �voquer ce sujet important.

Force est de constater qu?il y a ceux qui colloquent � l?abri des dorures sur cette question et ceux qui vivent au quotidien cette situation faite d?inhumanit� et d?ins�curit� comme moi, habitant le quartier Chapelle depuis 37 ans.

Daniel VAILLANT comme moi-m�me nous sommes engag�s lors de la campagne municipale pour la d�localisation des structures d?accueil rue Philippe de Girard qui cristallise le m�contentement des habitants depuis 1993.

Leur implantation est inadapt�e entre un coll�ge et sept �coles dans une rue �troite en plein coeur du quartier.

Le 22 juin 2006, le conseil de quartier la Chapelle Max Dormoy a r�dig� le v?u dans lequel �tait stipul� initialement, je cite, qu?il conviendrait logiquement de relocaliser les boutiques ailleurs dans le 10e et 18e arrondissement et de veiller � ce que le choix de cette nouvelle localisation soit pr�c�d� d?�tudes d?impact sur l?environnement social et urbain et qu?il b�n�ficie d?un soin particulier en termes d?implantation et d?architecture.

Quid de l?�tude d?impact sur l?environnement social et urbain ?

Pourquoi les habitants concern�s par l?arriv�e de cette nouvelle structure n?ont re�u aucun courrier d?information dans leur bo�te � lettres contrairement aux habitants de la rue Philippe de Girard en pleine campagne �lectorale ?

La concentration des structures dans un m�me quartier, dans un m�me arrondissement est une erreur.

Pourquoi toujours demander plus aux m�mes habitants dans les quartiers les plus populaires et, dans le cas pr�sent, dans un secteur vuln�rable, marqu� d�j� par les trafics entre la Porte d?Aubervilliers et la Porte de la Chapelle ?

Pourquoi ne donnez-vous pas la m�me valeur aux territoires ?

Pourquoi ne donnez-vous pas la m�me valeur aux habitants ?

Un habitant de la Porte d?Aubervilliers ou de la Porte de la Chapelle a le droit � la m�me qualit� de vie qu?un habitant d?un autre quartier du 18e.

Permettez-moi de livrer � votre sagacit� ces paroles d?habitants. J?ai re�u � ce jour pr�s de 200 lettres, de mails d?habitants - ils sont � votre disposition si vous le souhaitez - concern�s par cette d�localisation.

Mme COPIN, pr�sidente de l?association Objectif 18, m?�crit : ?Madame la conseill�re de Paris, nous sommes contre l?implantation du centre d?accueil et d?accompagnement des usagers de drogues Porte de la Chapelle. Malgr� ce que certains �lus nous disent, le choix de ce site n?est pas judicieux, par la proximit� du parking, du stade, de l?�cole de coiffure, du lyc�e de m�canique, du trajet des enfants pour se rendre au coll�ge. Nous vous demandons de bien vouloir faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que soit revue la d�localisation du centre de la rue Philippe-de-Girard vers un autre lieu, pour que notre quartier ne soit pas � court terme un quartier de structures en tous genres.?

Courrier d?un autre habitant du 7 avenue de la Porte d?Aubervilliers : ?Je suis contre ce projet qui ne peut qu?aggraver la situation du quartier et des personnes qui veulent en finir avec la drogue, du fait que le quartier soit d�j� la source de trafiquants de drogues et de prostitution, et ce, pas loin de la Porte de la Chapelle, juste devant le C.F.A. du 27 boulevard Ney. Mais peut-�tre que M. VAILLANT ne fr�quente pas le quartier ?

?Par ces quelques lignes...

(Mouvements divers dans l?h�micycle).

Je cite les paroles d?un habitant, ce ne sont pas les miennes ! Et je tiens, comme je vous l?ai dit, les 200 courriers � votre disposition !

?Par ces quelques lignes, je voulais vous exprimer mon non � ce projet et dire � M. VAILLANT que le quartier ne peut accueillir toute la mis�re et, par la m�me occasion, lui faire part que nous avons d�j� un centre pour sans-abri boulevard Ney. A cela, s?ajoutent la drogue, la prostitution. Il devient difficile de remonter le boulevard sans �tre inquiet.?

Les portes de Paris - M. CAFFET le sait tr�s bien, quand il parlait des ?coulisses de notre Capitale? ; j?aimais assez cette expression - m�ritent un plan d?am�nagement ambitieux et en particulier la Porte de la Chapelle.

Ma d�marche, Monsieur le Maire, est r�solument constructive. Je pense que d?autres pistes sont possibles, comme des partenariats avec l?h�pital. Il existe des pavillons d�saffect�s � l?h�pital Bichat, avec une ouverture sur la ville. Pourquoi ne pas y implanter cette structure pour toxicomanes ?

Merci de votre attention.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame DECORTE.

Pour vous r�pondre, la parole est � Mme Myriam EL KHOMRI.

Mme Myriam EL KHOMRI, adjointe, au lieu et place de M. Jean-Marie LE GUEN, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, ch�re Madame DECORTE, tout d?abord, je me r�jouis que vous souteniez la politique de r�duction des risques, quand on sait qu?elle sauve des vies et je vous invite � garder toute votre ardeur et � convaincre vos coll�gues de votre groupe pour qu?ils permettent, par exemple, l?installation de distributeurs r�cup�rateurs de seringues dans d?autres arrondissements. Cela favoriserait, en effet, un meilleur maillage territorial du dispositif que vous appelez de vos v?ux et que nous �galement, nous appelons de nos v?ux.

Pour revenir � vos courriers d?habitants, sur ces questions, puisqu?on est plut�t tous d?accord qu?il faut de la pr�vention, du soin, de l?accompagnement social et de la r�pression des trafics, il m?appara�t tout d?abord important que vous ne vous engagiez pas � agiter le chiffon rouge comme envoyer un courrier � 4.000 habitants du quartier de la Porte de la Chapelle. Forc�ment, vous avez re�u des courriers de r�ponse, mais je pense que nous devrions avoir un front uni sur ces questions.

Au nom de l?Ex�cutif municipal du 18e et de Jean-Marie LE GUEN, je tiens � vous faire part, en tout cas pour notre part, de notre satisfaction de voir aboutir ce projet de relocalisation provisoire d?une structure d?accueil de toxicomanes.

Je me permets de rappeler quelques �l�ments.

En 1993, cette structure s?est install�e sans concertation, donc pas par l?�quipe municipale actuelle, dans une rue �troite, � proximit� d?�tablissements scolaires.

Une m�diation judiciaire a �t� engag�e par une association d?habitants, qui a aboutit, justement, � la recherche de nouveau locaux � �ch�ance des baux.

Alors que m�me cette structure �tait inadapt�e, la D.A.S.S. du 93 - puisqu?il faut quand m�me rappeler que la toxicomanie est de la comp�tence de l?Etat - a ferm� deux structures d?accueil aux toxicomanes en 2005, ce qui a engendr� plus de pr�sence de toxicomanes dans le 18e arrondissement.

Oui, il faut une politique r�gionale sur cette question.

C?�tait le sens des �tats g�n�raux organis�s par Alain LHOSTIS, Bertrand DELANO� et Daniel VAILLANT en 2005 � la mairie du 18e.

Les locaux exigus rendaient impossible le travail en direction des toxicomanes et l?action se poursuivait dans la rue.

Le conseil de quartier a donc �mis un v?u en 2006 demandant la relocalisation, v?u vot� � l?unanimit� par la suite par le Conseil d?arrondissement et le Conseil de Paris. Il n?�tait pas indiqu� dans ce v?u qu?il fallait trouver un endroit ailleurs que dans les 10e et 18e arrondissements. Il y a eu un amendement au v?u du conseil de quartier, pour m�moire, Madame DECORTE.

Aujourd?hui, il vous est donc propos� de voter un projet de d�lib�ration autorisant l?association Charonne � d�poser un permis de construire pour une installation provisoire au 58, boulevard Ney dans un b�timent dont la Ville est depuis peu propri�taire et qui sera, par la suite, d�truit et r�am�nag� dans le cadre d?un grand plan d?am�nagement.

Bien �videmment, nous installerons tr�s rapidement un comit� de suivi de cette installation pour anticiper les nuisances qu?elle pourrait causer � l?environnement. La concertation se fera avec les conseillers de quartier une fois que le permis de construire sera d�pos� et nous nous engageons � travailler avec les services de police, l?association Charonne et les services de l?Etat qui sont, je le rappelle, comp�tents dans ce domaine et qui soutiennent cette relocalisation.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

La parole est � M. Sylvain GAREL, pour une explication de vote, mais extr�mement rapide !

M. Sylvain GAREL. - Tr�s courte.

Je suis tout � fait d?accord avec ce que vient de dire Myriam EL KHOMRI.

Simplement pour dire � Mme DECORTE que le mois dernier, c?�tait M. GOASGUEN qui ne voulait pas de SDF dans son arrondissement, maintenant c?est Mme DECORTE qui ne veut pas de toxicomanes ni de structures d?accueil dans le 18e.

Je ne sais pas si l?U.M.P. �volue sur la question du droit de vote des �trangers ; on le voit tr�s timidement : juste quelques personnes qui ne participent pas au vote sur un sujet comme celui-l�. Mais en tout cas, sur la gestion de l?exclusion, on voit qu?elle n?�volue vraiment pas du tout.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Je vous avais dit que l?Ex�cutif avait d�pos� l?amendement n� 44, que vous avez.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet d?amendement n� 44 d�pos� par l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet d?amendement n� 44 est adopt�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 70 ainsi amend�.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2008, DASES 70).

Mai 2008
Débat
Conseil municipal
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