�

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du v?u r�f�renc� n� 52 dans le fascicule, d�pos� par le groupe U.M.P.P.A., relatif � l?organisation d?une exposition Universelle en 2020.

Vous avez la parole, Monsieur DUBUS.

M. J�r�me DUBUS. - Je voudrais d?abord associer � ce v?u M. CAVADA, vice-pr�sident du groupe Centre et Ind�pendants et �lu du 12e arrondissement.

L?organisation de l?Exposition universelle � Paris en 2020 : c?est possible ! Apr�s Saragosse, apr�s Shanghai, apr�s Milan, la France et Paris peuvent en effet accueillir ce grand �v�nement, pour peu que nous en ayons la volont� politique. A ce jour, une seule candidature semble pressentie, celle de l?Australie. Une candidature de la France, organis�e autour de la Ville de Paris, mobilis�e sur un projet technique fort serait en tout �tat de cause un projet tr�s puissant.

L?avantage qualitatif qu?aurait notre ville, tr�s li�e � l?histoire des Expositions universelles, et la position de notre pays, sans doute beaucoup plus puissant qu?il ne pouvait l?�tre au Comit� International Olympique, constituent des atouts tr�s forts.

Les avantages de cette Exposition pour Paris seraient nombreux. D?abord, retrouver un projet f�d�rateur � la dimension internationale qui garantirait le rayonnement de Paris, capitale mondiale, et son d�veloppement �conomique avec 40 millions de visiteur sur six mois.

Ensuite, ce projet structurant permettrait, comme ce fut le cas pour la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2012, de faire avancer un certain nombre d?infrastructures, notamment en mati�re de transports, dont on parle beaucoup, mais dont les financements ne sont pas assur�s aujourd?hui.

Je pense �galement, en mati�re d?infrastructure, � l?am�nagement de la zone qui pourrait �tre concern�e : la zone Bercy Poniatowski, li�e � Charenton, une zone enclav�e et �galement �touff�e par les r�seaux de transports actuels.

J?ajouterai �galement qu?il s?agit d?un formidable ?booster? pour le Grand Paris. Voil� un projet intercommunal qui peut marquer cette avanc�e vers une structuration de la zone dense, du c?ur de la r�gion, ce c?ur qui doit battre au m�me rythme de d�veloppement que les autres grandes m�tropoles mondiales.

Enfin, last but not least, Paris, avec ce projet, peut retrouver cet humanisme universel qui lui fait actuellement d�faut. Cette tradition s�culaire qui fait que Paris n?est pas une ville ordinaire, comme une autre, en un mot, est une ville unique, une ville que nous aimons, une ville que nous ch�rissons.

C?est la raison pour laquelle, mes chers coll�gues, au-del� de tous les clivages partisans, nous vous demandons de bien vouloir adopter ce v?u.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur DUBUS.

Mme HIDALGO a la parole pour vous r�pondre.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - M. Jean-Bernard BROS pr�cisera des �l�ments sur l?Exposition universelle.

Vous le dites : Paris est une ville exceptionnelle, et nous en sommes tous convaincus ; c?est aussi une ville o� les Parisiens ont des besoins, comme tous les habitants de toutes les villes. Nous en avons beaucoup parl� pendant la campagne �lectorale, puisque cela a constitu� un sujet sur lequel nous avons �t� amen�s � exprimer notre opposition � cette proposition.

Le site Bercy-Charenton est pour nous un territoire strat�gique � l?interface de Paris et de Charenton. Cela ne vous a pas �chapp� : il avait fait l?objet d?une premi�re �tude de l?A.P.U.R. en 2006, il a �t� int�gr�e au workshop ?hauteur?, l?an dernier avec un p�rim�tre d?�tude limit� � 30 hectares sur Paris. Les �tudes ont montr� un tr�s fort potentiel de constructibilit� et en �quipements publics. Nous avons la possibilit� d?y construire une ville. Il y a environ 200.000 m�tres carr�s possibles de logements, ce qui veut dire environ 2.500 logements pour les Parisiens et les Franciliens.

Aujourd?hui, l?A.P.U.R. est en train de poursuivre sa r�flexion sur un p�rim�tre qui est �largi - 50 hectares � Paris et 10 hectares � Charenton -, ce qui permet de multiplier par deux ce potentiel de logements dont nous avons tous besoin.

Pourquoi voulez-vous que l?on se donne comme perspective 2020 une Exposition universelle qui va geler tous les am�nagements possibles sur cette zone alors qu?il est urgent d?am�nager cette zone, de cr�er cette ville dense, c?est-�-dire une relation beaucoup plus lisse entre Paris et les communes limitrophes, en l?occurrence Charenton ?

Pourquoi rentrerions-nous dans une logique qui n?apporterait pas grand-chose, et Jean-Bernard BROS le dira mieux que moi, pourquoi s?engager dans cette voie alors que nous avons besoin de ces terrains pour travailler, pour faire na�tre une ville qui est la ville du XXIe si�cle dans la perspective m�tropolitaine qui est la n�tre ?

Nous ne sommes pas d?accord avec ce v?u. Nous voulons pouvoir agir plus vite et de fa�on rationnelle, dans la concertation et dans la discussion. Je vous informe, mais vous le savez, que ces terrains ne nous appartiennent pas, qu?il y a une discussion sur le foncier � engager, notamment avec la S.N.C.F., mais que les habitants de la m�tropole et les habitants de Paris, les habitants du 12e aussi, ont besoin d?un quartier qui naisse � cet endroit et pas d?un espace qui devra attendre l?apr�s 2020 pour revenir l�gitimement � un usage des habitants de Paris et de la m�tropole.

C?est un avis d�favorable.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

En compl�ment, la parole est � M. Jean-Bernard BROS.

M. Jean-Bernard BROS, adjoint. - Je vous indique que les liens historiques entre le Bureau international des Expositions et la Ville de Paris sont forts et anciens, puisque 8 expositions se sont d�j� tenues � Paris. Les Expositions universelles sont filles de Paris et le visage de Paris a �t� fa�onn� en grande partie par ces expositions. Le si�ge du B.I.E. se trouve � Paris et sa langue de travail officielle est le fran�ais.

En tant qu?Adjoint au Maire charg� du tourisme, mais aussi en tant que pr�sident de la soci�t� d?exploitation de la Tour Eiffel, symbole de l?histoire des Expositions universelles, je ne peux que me r�jouir que votre famille politique finisse, apr�s 150 ann�es de retard tout de m�me, par d�couvrir les vertus des Expositions universelles.

Les trois projets d?Expositions � Paris �labor�s au cours des vingt derni�res ann�es ont tous �chou�, notamment du fait des r�sistances politiques mises en ?uvre par des formations politiques de droite.

L?Exposition universelle de 1989, souhait�e par le Pr�sident de la R�publique Fran�ois Mitterrand pour c�l�brer la comm�moration du bicentenaire de la R�volution Fran�aise, devait se d�rouler � Paris. Les porteurs de ce projet ont but� sur la r�sistance du maire de l?�poque, Jacques CHIRAC.

L?Exposition universelle ?Portes de Paris 1997?, qui avait pour th�me les biotechnologies et devait se tenir pr�s de la ville nouvelle de Marne-La-Vall�e, avait �t� repouss�e par le Pr�sident de la R�publique Jacques CHIRAC.

Beaucoup plus alarmant est le cas de l?Exposition internationale ?Images 2004?, qui devait se tenir en Seine-Saint-Denis, et ce n?est pas Christian SAUTTER, alors Ministre des Finances, qui me contredira. Les premiers contacts avaient d?abord �t� pris par le d�l�gu� de la France au B.I.E. avec Jean TIBERI, Maire de Paris. Il est ressorti de ces discussions qu?il y avait une volont� partag�e d?entreprendre, mais aucune volont� de faire sur le territoire de Paris, faute de foncier.

Je pose la question : pourquoi alors, n?avoir pas pens� et regard� du c�t� de la porte de Bercy et de Charenton ? Je vous signale, en compl�ment de ce qu?a dit ma coll�gue Anne HIDALGO, que le maire de Charenton a fait savoir depuis qu?il ne souhaitait pas recevoir quelque exposition chez lui.

De nouveaux contacts ont �t� �tablis avec le Conseil g�n�ral de Seine-Saint-Denis. Ces contacts ont permis l?�laboration d?une candidature par une association cr��e pour l?occasion : ?Seine-Saint-Denis - Porte de France?. Je rappelle ici que la Ville de Paris avait vot� une subvention de soutien � l?association, vote auquel vous n?avez pas pris part.

Une fois Jacques CHIRAC r��lu au poste de Pr�sident de la R�publique et la nomination de M. RAFFARIN au poste de Premier Ministre, ce dernier prononce l?annulation du projet en la justifiant par des �conomies budg�taires.

Cette annulation annonc�e � quelques semaines des premiers coups de pioche occasionne un co�t de 65 millions d?euros aux collectivit�s impliqu�es dans l?�laboration du projet et la France se d�dit vis-�-vis de ses engagements internationaux. Soit le prix qu?aurait co�t� cette exposition dans son hypoth�se de fr�quentation la plus basse.

Il y a donc l� au moins deux projets disponibles clef en main, particuli�rement ?Val-de-Marne 1997? et ?Seine-Saint-Denis 2004?, pour une exploitation et une mise en ?uvre rapide.

Pour conclure, je voudrais profiter de l?occasion pour rappeler que le Maire de Paris m?a missionn� en janvier dernier pour suivre et porter le dossier d?une candidature commune, Ville de Paris, R�gion Ile-de-France, Chambre de Commerce et d?Industrie de Paris au sein du p�le de l?aire des meilleures pratiques urbaines de l?Exposition universelle de Shanghai 2010, dont le th�me est : ?Meilleur ville, meilleure vie?. Fin mars, le comit� de s�lection chinois a annonc� que notre candidature �tait retenue pour figurer au sein de l?aire des meilleures pratiques urbaines.

Une preuve de plus qu?au-del� d?un ectoplasmique Grand Paris dont l?horizon semble chaque jour un peu �lectoraliste et tacticien, Paris m�tropole existe bien et que ses diff�rents degr�s de gouvernance travaillent ensemble et qu?ils cr�ent et construisent au quotidien.

L?exposition universelle Shanghai 2010 ouvre ses portes le premier mai 2010 et la Ville de Paris sera au centre du jeu pour effectivement lier contacts pertinents et appr�hender l?esprit des expositions modernes et ainsi �laborer avec pragmatisme et intelligence, tr�s loin de tous effets d?annonce �lectoralistes, une possible candidature pour la tenue d?une exposition aux portes de Paris m�tropole en 2017, en 2020.

Pour toutes ces raisons je donne un avis d�favorable pour votre v?u.

Je vous remercie.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci pour cette r�ponse tr�s pr�cise.

M. Yves POZZO-DI-BORGO a la parole pour une courte explication de vote, je ne crois pas que ce soit une bonne habitude de recommencer les d�bats. Les r�ponses sont argument�es comme l?�tait votre intervention.

M. Yves POZZO-DI-BORGO. - Notre groupe a particip� � la campagne de Mme Fran�oise de PANAFIEU qui a soutenu ce projet, nous voterons donc ce v?u.

Nous sommes plus dans une logique de voter le principe de cette exposition universelle. Nous sommes moins pr�cis dans le lieu mais soutenons n�anmoins le v?u.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Monsieur J�r�me DUBUS ?

M. J�r�me DUBUS. - Lorsque Paris a pr�sent� sa candidature � l?organisation des Jeux Olympiques de 2012 vous n?aviez pas ces pudeurs vis-�-vis des habitants.

C?est justement parce que la candidature de Paris a �t� pr�sent�e que l?affaire des Batignolles a d�marr�. Je ne vois pas pourquoi ce qui �tait bon pour les Batignolles est mauvais pour Bercy.

M. Jean-Pierre CAFFET. - C?est faux, cela avait commenc� avant.

M. J�r�me DUBUS. - M. BROS nous a fait l?historique de l?exposition universelle � Paris, il pourra ajouter un chapitre malheureusement aujourd?hui, c?est que c?est une majorit� de gauche qui a refus� ce formidable projet.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Nous passons au vote avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de voeu d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de voeu est repouss�e.

�