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2008, Vœu déposé par le groupe socialiste, radical de gauche et apparentés relatif à l’attribution du nom de Germaine Tillion à une bibliothèque municipale de Paris.


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le v?u r�f�renc� n� 3 dans le fascicule, d�pos� par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, relatif � l?attribution du nom de Germaine Tillion � une biblioth�que municipale de Paris.

M. AIDENBAUM a la parole.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Aujourd?hui, c?est une femme de combat et de conviction qui a travers� le XXe si�cle que je vous propose d?honorer.

Le 19 avril dernier, Germaine Tillion disparaissait.

Ethnologue de renom, sp�cialiste du Maghreb et plus particuli�rement de l?Alg�rie, elle fut une r�sistante de la premi�re heure, impliqu�e d�s l?�t� 1940.

D�nonc�e, elle fut arr�t�e le 13 ao�t 1942, alors qu?elle participait � l?organisation de l?�vasion d?un de ses camarades r�sistants.

Germaine Tillion fut d�port�e le 31 octobre 1943 au camp de femmes de Ravensbr�ck, � 80 kilom�tres au nord de Berlin, o� sa m�re, Emilie Tillion, �galement r�sistante et d�port�e, est morte gaz�e en mars 1945.

Apr�s sa lib�ration, elle consacrera enti�rement ses recherches � la r�sistance et � la d�portation. Elle avait, selon ses propres mots, dit adieu � l?Alg�rie.

En 1954, son ma�tre et ami Louis Massillon qui lui avait �crit : ?Avez-vous abandonn� l?Afrique ??, la persuada de retourner en Alg�rie accomplir une mission officielle pour enqu�ter sur le sort des populations civiles dans les Aur�s, l� o� elle avait men� ses recherches avant la guerre.

En 1957, dans le cadre d?une mission de la Commission internationale contre le R�gime concentrationnaire dans les Prisons et les Camps en Alg�rie, elle recueille de nombreux t�moignages de tortures et d?exactions et consacre d�sormais toute son �nergie � informer les responsables fran�ais de la soci�t� civile et de la vie politique.

Elle multiplia alors les d�marches pour sauver des personnes, obtenir la gr�ce ou le sursis des condamn�s � mort et tenter d?arracher � l?arbitraire et � la torture ceux qui en sont menac�s.

Quand Yacef Saadi, chef du F.L.N., est arr�t� par les militaires, elle obtient qu?il soit remis � la justice et elle t�moigne � d�charge � son proc�s.

Elle poursuivra sans rel�che ses interventions jusqu?� la fin de la guerre et au-del� pour sauver les personnes, quel que soit leur camp, intervenant aussi bien pour des militaires putschistes que pour des militaires du r�seau Janson, les Harki ou les objecteurs de conscience.

Ces prises de position lui vaudront l?admiration et la reconnaissance de beaucoup, mais aussi des attaques virulentes.

A la fin de la guerre d?Alg�rie, elle reprit ses recherches et enseigna notamment � l?Ecole pratique des Hautes Etudes o� ses cours sur le Maghreb demeurent, aujourd?hui encore, des r�f�rences.

Germaine Tillion a par ailleurs continu� de militer, que ce soit pour l?�mancipation des femmes ou, r�cemment encore, alors qu?elle avait 97 ans, en 2004, elle lan�a avec d?autres intellectuels fran�ais un appel contre la torture en Irak.

Elle assuma �galement des responsabilit�s dans plusieurs organisations et mouvements au service des migrants, des minorit�s, des exclus, en France et dans le monde.

En 2007, � l?occasion de son centenaire, le Th��tre du Ch�telet pr�sentait ?Le Verf�gbar aux enfers?, une op�rette revue � Ravensbr�ck dont Germaine Tillion est l?auteur. Le texte fut �crit en d�portation dans un seul but : survivre � la barbarie nazie.

En raison de tous ces combats qu?a men�s Germaine Tillion, je vous demande aujourd?hui, mes chers coll�gues, de bien vouloir approuver ce v?u qui demande qu?un lieu de Paris et particuli�rement une biblioth�que porte le nom de Germaine Tillion.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci � vous, Pierre AIDENBAUM.

M. Christophe GIRARD va vous r�pondre.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Merci beaucoup � ceux qui portent ce v?u.

C?est l?occasion pour moi de dire que ce v?u est port�, je crois, par l?ensemble de notre Assembl�e, puisque H�l�ne MAC� de L�PINAY avait elle-m�me, en derni�re s�ance du Conseil de Paris, souhait� que le nom de Germaine Tillion puisse �tre appos� sur un �tablissement culturel.

Je me r�jouis qu?il soit d�fendu par l?Ex�cutif et que nous l?adoptions.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Christophe GIRARD.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2008, V. 19).

Mai 2008
Débat
Conseil municipal
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