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2008, DDEE 131 - DASCO 99 - Communication de M. le Maire de Paris sur l’innovation, la recherche et l’enseignement supérieur.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc � la communication sur l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation.

Mes chers coll�gues, faire en sorte que chaque Parisien ait un r�le dans sa ville et Paris un r�le dans le monde : l?enjeu dont nous d�battons aujourd?hui se situe au c?ur de ce double objectif de notre nouveau mandat. A travers l?innovation, la recherche et l?enseignement sup�rieur, c?est sur le talent de chacun que nous nous appuyons et c?est l?excellence de Paris que nous visons.

Car l?�conomie a profond�ment chang� ; elle ignore de plus en plus les fronti�res et elle tend � devenir immat�rielle.

La cr�ation, la connaissance et la communication sont d�sormais les fondements de l?�conomie globale. Nous devons en prendre acte et je compte sur le talent et l?�nergie de Jean-Louis MISSIKA pour nous aider � relever ce d�fi.

Cela commence par une politique universitaire volontariste que nous souhaitons, bien s�r, coordonner avec l?Etat comme avec la R�gion.

Et quand le Gouvernement n?assumera pas pleinement sa mission, nous prendrons nos responsabilit�s, comme nous n?avons cess� de le faire depuis 2001.

En sept ans, nous avons consacr� plus de 400 millions d?euros au d�veloppement universitaire de Paris, ce qui repr�sente un investissement sup�rieur � celui de l?Etat. Non seulement cet effort ne s?interrompra pas, mais il sera amplifi�.

Pour la recherche, l?enseignement sup�rieur, l?innovation, pour tout ce qui contribue � la comp�titivit� de Paris, nous nous donnons les moyens de nos ambitions en pr�voyant d?y consacrer 1 milliard d?euros. Et nous comptons sur l?impulsion de ce premier milliard pour en mobiliser un second, avec le concours de nos partenaires publics et priv�s.

Les universit�s sont, nous le savons bien, une part essentielle de la force de Paris.

Or, la situation est devenue alarmante. Les universit�s fran�aises, � Paris comme ailleurs, prennent un retard inqui�tant, sanctionn� dans les classements internationaux par des rangs indignes d?un grand pays.

Afin de donner � nos universit�s les armes n�cessaires pour revenir dans la course, nous devrons lutter contre le morcellement qui entra�ne in�vitablement une dispersion des talents et une d�perdition d?�nergie.

Nous dessinerons donc dans les six ann�es � venir trois grands p�les universitaires parisiens.

Le premier sera celui de la Montagne Sainte-Genevi�ve et du Quartier Latin. Le deuxi�me ira de Jussieu � Ivry voire au-del� en passant par Paris-Rive gauche, la biblioth�que Fran�ois Mitterrand et la Piti� Salp�tri�re.

Quant au troisi�me site, nous aurons la t�che exaltante de le cr�er. Il se situera dans le Nord-Est parisien et nous souhaitons y travailler en �troite concertation avec Plaine Commune.

Paris sera ainsi dot�e de trois centres organis�s, ambitieux, d�di�s � la vie intellectuelle dans deux de ses dimensions majeures : l?enseignement et la recherche.

Il serait difficilement concevable que le plan Campus lanc� en f�vrier par le Gouvernement ne contribue pas � la r�alisation de cet objectif.

Nous intensifierons �galement notre effort pour le logement des �tudiants et des chercheurs.

Didier GUILLOT, charg� de la vie �tudiante mettra en oeuvre en lien avec Jean-Yves MANO notre projet qui pr�voit le financement de 4.000 logements �tudiants d?ici � 2014.

Nous veillerons aussi � favoriser l?intensit� de la vie culturelle et associative des �tudiants.

La Maison des initiatives �tudiantes, rue de Tournelle, que nous avions cr��e dans la premi�re mandature, contribue au mouvement de notre Ville.

Nous en cr�erons trois autres, dans le Quartier Latin, � Paris-Rive gauche, � Ternes dans le p�le Nord-Est.

D?autre part les fonctionnalit�s de la carte num�rique interuniversitaire seront �tendues � tous les �tudiants.

Innover c?est aussi avoir � l?esprit que l?information ne circule plus selon les m�mes sch�mas qu?il y a encore quelques ann�es.

On communique aujourd?hui en r�seau avec un sens de la vitesse et de la simultan�it� qui tend en fait � changer nos rapports � l?espace et au temps.

Paris doit �tre en avance sur ces �volutions. Nous avons entrepris la mise en place sur l?ensemble du territoire de notre Ville d?un r�seau performant de fibre optique.

Toutes nos op�rations d?urbanisme, et je sais pouvoir compter bien entendu sur l?engagement d?Anne HIDALGO, toutes nos op�rations d?urbanisme continueront de mettre en ?uvre l?installation du tr�s haut d�bit.

Mais nous devrons aller plus loin avec un objectif.

Dans les quatre ans, l?ensemble de la population parisienne pourra acc�der au tr�s haut d�bit.

La fracture num�rique, mes chers coll�gues, est aussi une fracture sociale.

Elle isole les plus fragiles, elle �carte les plus modestes et les moins inform�s des r�seaux quasi-universels de communication.

Pour mettre l?innovation au service de la justice sociale, nous irons donc au-del� des 400 points d?acc�s gratuit au Wi-Fi install�s pendant le pr�c�dent mandat, nous veillerons en particulier � ce que les bailleurs sociaux garantissent � leurs locataires � des tarifs avantageux un acc�s au tr�s haut d�bit.

De m�me, les �coles et les coll�ges parisiens seront dot�s d?espaces num�riques de travail offrant aux �l�ves et aux enseignants des outils modernes et efficaces.

Pour que Paris puisse mettre toutes les chances de son c�t�, nous devrons faire de ces enjeux un dessein collectif, nous devrons faire �merger une culture de l?innovation, ce qui suppose une intervention publique, �nergique et efficace.

Afin d?organiser, de planifier, vous voyez que le mot ne me fait pas peur, et de superviser notre action, une Agence parisienne de l?innovation sera cr��e.

Elle aura pour mission de faire conna�tre les jeunes entreprises et de leur faciliter l?acc�s au march�.

Elle sera soutenue par des structures sp�cialis�es dans le capital risque, le financement et l?accompagnement des P.M.E.

Les entreprises d�di�es � l?�conomie de la connaissance continuerons donc d?�tre �paul�es par la Municipalit� surtout � leurs d�buts, quand elles ont le plus besoin de soutien financier, mat�riel et immobilier.

Nous avons depuis 2001 multipli� par huit les surfaces d�di�es aux p�pini�res et aux incubateurs. Nous en avons cr�� 44.000, dont Paris Bioparc, Paris Innovation villages, les p�pini�res de Cochin ou de la rue des Haies. Notre objectif est de cr�er dans les six ann�es � venir 55.000 m�tres carr�s suppl�mentaires, notamment dans le secteur de la sant�, � travers l?Institut de la vision � l?h�pital des Quinze-Vingts et l?Institut du cerveau et de la moelle �pini�re � la Piti� Salp�tri�re.

Et nous devrons penser au-del� de Paris.

C?est � l?�chelle de Paris M�tropole que se situent cette ambition et cette exigence.

L?innovation ne se pense pas � l?int�rieur de limites artificielles, elle exige un regard large, des ambitions vastes et des projets qui donnent � Paris l?occasion de travailler �troitement avec les collectivit�s voisines.

Ainsi nous porterons les projets de Bioparc 2 � Ivry ou du Cancer Campus � Villejuif.

Dans la mise en place de ces p�pini�res et de ces incubateurs, deux dimensions seront essentielles.

L?une concerne le fond, l?autre la m�thode.

La premi�re c?est le d�veloppement durable. Notre politique de recherche et d?innovation sera non seulement respectueuse de l?environnement, mais elle reposera sur une exigence plus haute encore puisqu?il n?est de d�veloppement que durable. Il n?est d?�conomie moderne que responsable.

Nous soutiendrons tout particuli�rement, selon l?application stricte du Plan Climat, les entreprises d�di�es aux �coactivit�s � l?image d?Agoranov, cet incubateur situ� dans le 4e arrondissement auquel j?ai rendu visite il y a quelques semaines et qui est un mod�le de dynamisme et d?inventivit�.

Et la deuxi�me dimension sur laquelle je veux insister, c?est le partenariat public-priv� qui sera la clef de notre politique d?innovation.

Certes, nous sommes plus que jamais attach�s � l?essor de la recherche publique et je pense notamment � la recherche fondamentale qui est l?une de nos priorit�s et je tiens ici, comme je l?avais fait dans le premier mandat, � apporter mon soutien r�solu au monde de la recherche publique que nous soutenons et que je continuerai personnellement � soutenir vigoureusement.

Mais innover, cela signifie aussi et peut-�tre d?abord r�nover les sch�mas de pens�e d�suets, le public et le priv� sont deux forces qu?il faut associer pour la vitalit� de Paris.

Nous avons d�j� dans le cadre du P.L.U. consacr� deux millions de m�tres carr�s � l?activit� �conomique. J?ai toute confiance en Christian SAUTTER pour accompagner et attirer sur notre m�tropole les projets �conomiques qui contribueront � son rayonnement.

Nous ne n�gligerons pas le levier de la commande publique, afin de faire de Paris une Ville toujours plus accueillante et comp�titive.

Mes chers coll�gues, l?innovation en somme nous invite � la vigilance et � la volont�.

Vigilance parce qu?il s?agit de garder l?attention n�cessaire pour �tre toujours en avance sur notre temps.

Volont� parce qu?une politique de l?innovation doit investir sur les forces de l?intelligence et de la cr�ation. N?en doutons pas, pour relever le d�fi de l?avenir, si nous le voulons, si nous posons les actes efficaces, Paris sera bien au rendez-vous.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mes chers coll�gues, il y a donc un d�bat organis�. Pour commencer ce d�bat, je donne la parole � M. Jean-Fran�ois LAMOUR.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, cr�er des emplois, d�velopper des richesses, attirer les �quipes, les projets, les entreprises sur le territoire parisien, s?engager pour l?innovation, la recherche et les universit�s, ce sont vos propres termes, Monsieur le Maire, sur cela, nous sommes tous d?accord : c?est l?avenir �conomique et social de Paris qui en d�pend.

Mais, vous pr�tendez avoir r�alis� pendant ces sept derni�res ann�es de nouveaux �quipements universitaires, des r�habilitations, des cr�ations de p�pini�res et des p�les de comp�titivit�. Soit, mais nous en serions totalement convaincus si la culture d?�valuation faisait vraiment partie int�grante de votre propos, et si un bilan v�rifiable �tait apport�, ce qui n?est pas le cas.

Je vous pose donc ces premi�res questions, Monsieur le Maire : quels sont les montants exacts que la Ville a investi pour la r�novation des universit�s parisiennes ? Combien d?entreprises ont �t� concern�es par les p�pini�res ? Et combien d?emplois ont-elles permis de cr�er ?

Je salue, d?ores et d�j�, Monsieur le Maire, le soutien que vous apportez enfin au partenariat public/priv�, puisque vous pr�voyez d?utiliser cet outil performant pour la cr�ation de p�pini�res suppl�mentaires. L�, c?est certainement le souffle nouveau du lib�ralisme qui vous a touch�. Mais, si je retiens votre volont� d?impliquer la Municipalit� dans l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation, je demeure plus circonspect quant � la politique que vous envisagez concr�tement. J?en veux pour preuve votre annonce d?un milliard.

Ce milliard, Monsieur le Maire, je ne le trouve nulle part dans votre communication. Il est s�rement d�sir�, peut-�tre r�v�, mais v�ritablement inexistant pour l?instant. C?est si vrai que vous ne prenez m�me pas la peine de nous en pr�ciser l?origine : Fonds structurels europ�ens, lesquels? Contrat de plan Etat R�gion, d?autres subventions r�gionales peut-�tre ?

Quant au bilan de votre pr�c�dente mandature, vous vous r�fugiez derri�re le sempiternel d�sengagement financier de l?Etat, alors qu?au travers de la convention U3M, ce dernier a continu� d?investir dans ces domaines.

L?Etat a, en effet, lourdement financ� la r�novation compl�te de Jussieu � hauteur de deux milliards d?euros. Il participe au d�placement de Paris VII � Tolbiac. Il a �galement en charge les personnels des universit�s. Pr�tendre que la Mairie de Paris, en ayant consacr� 400 millions d?euros au d�veloppement universitaire pendant la mandature 2001-2008, a davantage investi que l?Etat est totalement infond�. Dans ces 400 millions d?euros, Monsieur le Maire, vous ne dites pas que la Ville tient compte de la valorisation du foncier mis � disposition, ce qui �videmment fausse la donne.

En outre, il faut ajouter des mesures prises par le Gouvernement pour les doctorants et les chercheurs. Pour les doctorants, l?Etat� a augment� de 8 % l?allocation de recherche depuis octobre 2007. Mille postes de moniteurs suppl�mentaires ont �galement �t� cr��s. Dans la m�me lign�e, le m�c�nat pour les projets de th�se a �t� compl�tement d�fiscalis�. Quant aux chercheurs, l?Etat a multipli� par trois le taux de cr�dits imp�ts recherches.

Je veux saluer l?action de Mme Christine LAGARDE et, en particulier, les mesures de d�fiscalisation des revenus des �tudiants, leur permettant de financer une partie de leurs �tudes et d?am�liorer ainsi leur niveau de vie. De m�me que la possibilit� pour les personnes assujetties � l?I.S.F. d?investir dans le d�veloppement des universit�s.

Par ailleurs, je vous rappelle, Monsieur le Maire, que le projet d?Aubervilliers que vous soutenez - ce dont nous nous r�jouissons - a �t� initi� par l?Etat. Je souligne que les universit�s Paris IV, V, VI et VII ont b�n�fici� d?audits financiers par l?Etat pour acc�der au syst�me de comp�tences �largies d�s janvier 2009, dans le cadre de la loi sur l?autonomie des universit�s, port�e avec d�termination par Val�rie P�CRESSE. Gr�ce � l?Etat, l?universit� se modernise � Paris.

Alors, il n?est pas justifi� de parler de son d�sengagement dans son domaine, quand on sait que le plan de modernisation des universit�s b�n�ficie de 5 milliards qui seront inject�s. Et, Monsieur le Maire, ces 5 milliards, nous savons d?o� ils viennent.

Mais revenons plut�t sur le milliard que vous avez apparemment l?intention de consacrer, sur toute votre mandature, � l?enseignement sup�rieur, � la recherche et � l?innovation. Il est tout de m�me stup�fiant que vous ne nous donniez pas plus de pr�cisions sur sa programmation budg�taire. Les d�clarations de la semaine derni�re de Jean-Louis MISSIKA nous indiquent qu?il faudra attendre le mois d?octobre, c?est-�-dire les orientations budg�taires pour le budget 2009 pour en conna�tre enfin les affectations. Nous attendons l?inscription, Monsieur le Maire, d?environ 80 millions d?euros, d�s le budget modificatif de juillet 2008. Ou alors, cela voudrait dire que 2008 demeurera sans nouveau investissement dans ce domaine.

Si le plan U3M a offert � Paris de redessiner son paysage universitaire, nous sommes aujourd?hui � la crois�e des chemins. C?est pourquoi je voudrais savoir la part d?investissement qui sera consacr�e � la cr�ation du nouveau p�le universitaire de Paris Nord-Est.

Il existe une opportunit� que je qualifie d?historique pour notre Capitale, celle qui r�side dans ce projet situ� au nord de Paris. Oui, Paris m�rite d?avoir un nouveau Campus, comme ceux existant aux Etats-Unis mais plus pr�s de nous en Allemagne ou en Belgique, et qui accueillent chaque ann�e d?ailleurs de nombreux �tudiants fran�ais.

C?est justement ce campus dans la ville qui rassemblera 5.000 �tudiants, 1.000 chercheurs, o� seront implant�es des p�pini�res d?entreprises. Les �tudiants et les chercheurs disposeront, non seulement de salles de cours et de logements adapt�s mais aussi d?une biblioth�que pluridisciplinaire assortie d?�quipements culturels et sportifs.

D?une part, je vous le rappelle, Monsieur le Maire, vos chiffres sont inexacts, puisque au moins dans ce domaine il aurait fallu consacrer effectivement une �tude plus approfondie, concernant l?installation de ce nouveau campus.

Mais venons-en, Monsieur le Maire, � une autre partie de votre communication qui concerne les logements �tudiants. Vos chiffres, l� aussi, Monsieur le Maire, sont inexacts puisque moins de 2.000 logements �tudiants ont �t� effectivement construits jusqu?en 2007. Vous �ludez, l� aussi, la participation des autres acteurs, et toujours bien s�r de l?Etat dans le cadre du plan U3M. Cette convention a v�ritablement donn� un co�t d?acc�l�rateur � la construction de logements. Ce ne sont pas 321 logements �tudiants financiers qui ont financ�s en 1995 et 2000, comme vous le dites dans votre communication, mais plus de 2.000.

Aujourd?hui, vous annoncez un programme de 4.000 logements sur 6 ans, soit 600 par an, mais c?est largement insuffisant. Nous voulons que soit maintenu un vrai niveau d?exigence sur ce dossier crucial, soit 1.000 logements �tudiants par an, et, surtout quand on conna�t les opportunit�s fonci�res, que ce soit le quartier Bercy ou la Porte de Charenton, cela est �videmment possible. Il y a l� un potentiel consid�rable, qui m�rite une vraie dynamique d?�tudes et de propositions.

Puisque vous nous dites que vous avez l?ambition d?une politique fonci�re adapt�e � tous ces enjeux, alors, Monsieur le Maire, prouvez-nous que ce milliard servira aussi � cela. Peut-�tre peut-on esp�rer �galement que ce milliard d�veloppera les produits d?appel des universit�s parisiennes. J?entends par l� tous les aspects de la vie �tudiante, auxquels il faut se consacrer, car la concurrence est rude, y compris au sein des universit�s fran�aises.

Il faudra bien s�r renforcer notre r�seau de biblioth�ques. Vous nous dites qu?il faut lancer une r�flexion, mais dans ce domaine la r�flexion a d�j� eu lieu. Il faut donc d�velopper les outils d?acquisition du savoir, faire en sorte qu?il y ait plus de places de travail assises avec des connexions Internet, repenser les horaires et les jours d?ouverture jusqu?� 22 heures le soir, mais �galement le samedi et le dimanche.

Il faut travailler effectivement sur la vie associative du monde �tudiant. Nous ne disposons dans ce domaine d?aucun bilan sur l?efficacit� des subventions aux associations d?�tudiants. Vous souhaitez que les maisons des initiatives �tudiantes soient d�velopp�es mais �tes-vous en mesure de nous faire parvenir un rapport d?activit� les concernant avant de leur donner plus de moyens ?

Quant au domaine si important de la sant� �tudiante, on regrette l?absence de propositions dans votre communication, notamment la mise � disposition de locaux pour y installer des dispensaires.

Monsieur le Maire, vous annoncez la cr�ation de l?Agence parisienne de l?innovation. Vous n?en pr�cisez ni le montage institutionnel ni le champ de comp�tences ni les moyens humains et financiers � d�ployer. Il est d?ailleurs �tonnant que cette agence n?int�gre pas la question de la recherche et de sa valorisation. Ce ne sont pas des entreprises qui attireront les projets de recherche mais l?inverse. Et dans ce domaine, le territoire parisien, vous l?avez dit, n?est pas suffisamment pertinent pour son d�veloppement. Nous comptons l� aussi vous faire des propositions dans le cadre du projet Paris R�gion Capitale.

Je voudrais conclure en vous interrogant sur la structure indispensable � la mise en ?uvre de ce dispositif strat�gique. La derni�re mandature ne comptait pas moins de quatre adjoints au maire pour tenter de g�rer ce secteur, mais ce management ne s?est pas r�v�l� suffisamment efficace.

Aujourd?hui, vous en nommez deux, mais en fait, vous n?annoncez aucune r�organisation des services comp�tents. Alors, Monsieur le Maire, j?ai deux propositions � vous faire : soit vous cr�ez une D�l�gation g�n�rale � l?enseignement sup�rieur, � la recherche et � la vie �tudiante, soit vous dotez la Ville d?une direction sp�cifique d�di�e � ces dossiers. C?est une annonce de ce type qui rendrait cr�dible votre plan d?action pour plus de coordination et plus de lisibilit�.

J?en reviens � l?essentiel : la feuille de route que vous venez de nous pr�senter doit �tre financi�rement calibr�e. Vous avez d�clar� il y a quelques jours dans la presse qu?il y avait urgence � innover, qu?il fallait d�marrer tr�s vite, eh ! bien, Monsieur le Maire, donnez-nous un signe fort lors du budget modificatif du mois de juillet. L?attractivit� et le rayonnement de Paris d�pendent de cette impulsion pour que la Capitale acc�de enfin dans ce domaine au rang de m�tropole europ�enne.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et du Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Karen TA�EB.

Mme Karen TA�EB. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, l?�re dans laquelle nous sommes entr�s nous rappelle � l?ordre : il s?agit de l?�re de la mati�re grise, de la haute technologie, de la performance, le tout magistralement orchestr� par la comp�tition.

Vous �voquez � juste titre dans votre communication l?�conomie de la connaissance et on pourrait m�me oser parfois plus trivialement : le march� de la connaissance, victime lui aussi de la concurrence. Un march� de plus dans le monde impitoyable des entreprises et des �changes commerciaux. Je vais me permettre d?ouvrir une petite parenth�se et j?aurais souhait� que Mme Christine LAGARDE soit pr�sente, car dans ce monde impitoyable, j?ai envie d?�voquer le dossier de cette boisson �nergisante ?Red Bull?, qui fait fi des remarques de nos scientifiques et qui pour un commerce de plus, met en vente cette boisson nocive.

Monsieur LAMOUR, vous vous inqui�tez de la sant� de nos �tudiants : voil� une chose pour laquelle il faut s?inqui�ter d?urgence et je remercie notre coll�gue Jean-Marie LE GUEN d?avoir pris position dans la presse. Je voulais faire cette parenth�se et la fermer.

Je voudrais reprendre les propos d?un professeur de l?Universit� Paris I Panth�on Sorbonne, qui dit : ?Dor�navant, les universit�s sont assimil�es � des firmes ou � des marques qui se partagent un march� des dipl�mes dont la valeur sociale est mesur�e en fonction des d�bouch�s et des salaires?.

Cela dit, je veux �voquer l?autre versant : le noble, celui de la recherche pour la recherche, au service des hommes et de l?environnement, et rappeler par exemple, que ce sont deux Fran�ais qui ont co-d�couvert le virus du SIDA en 1982 - Willy ROSENBAUM et Jean-Claude CHERMANN de l?�quipe de Luc MONTAGNIER -, que l?on doit la premi�re carte du g�nome humain au g�n�ticien fran�ais Daniel COHEN, ou plus r�cemment, que le prix Nobel de physique 2007 a �t� attribu� au physicien fran�ais Albert FERT dans le domaine des nanosciences.

Tous ces chercheurs et tant d?autres dans le domaine des sciences, de l?�cologie, de la biotechnologie, de la m�decine, avec notamment le centre de la vision des Quinze-Vingts ou l?Institut du cerveau et de la moelle �pini�re que nous inaugurerons l?an prochain et qui accueillera plus de 600 chercheurs � la Piti�-Salp�tri�re sur 22.000 m�tres carr�s me donnent envie de dire : oui ! La recherche fran�aise peut �tre fi�re, mais pourrait faire tellement plus avec davantage de moyens.

Toute cette mati�re grise ne m�rite pas seulement notre admiration, mais aussi notre volont� politique affirm�e. Les chercheurs fran�ais contribuent � placer Paris et la France au premier rang et nous nous devons d?�tre � la hauteur.

C?est avec eux, chaque jour, que Paris cr�� et invente demain.

Paris se doit d?investir et de parier sur l?avenir et nous nous devons d?�tre ambitieux pour Paris. C?est pourquoi nous nous f�licitons de voir ce milliard d?euros pr�vu pour l?innovation � la recherche et l?enseignement sup�rieur.

Cet investissement sur l?avenir passe par une universit� digne du troisi�me mill�naire, par une aide accrue � la recherche, par une plus grande consid�ration pour nos chercheurs, qui trop souvent aujourd?hui, empruntent le navire de nos universit�s pour jeter l?ancre l� o� la recherche se conjugue au pr�sent, autrement dit, avec les moyens importants qui lui sont n�cessaires, avec des salaires qui valorisent leurs �tudes et leur statut, avec de vrais financements qui permettent de mener � bien leurs projets.

Avec ce milliard d?euros, Paris Capitale montre l?exemple au Gouvernement. Il suffit tout simplement, comme nous le faisons aujourd?hui, de le pr�voir dans son orientation politique et budg�taire.

Alors, M. LAMOUR se f�licitait des ?mesurettes? en faveur de la recherche. Je m?excuse, mais demandez leur avis aux chercheurs : ils vous en diront un mot.

Cette �nergie que Paris met au service du monde universitaire, avec notamment les 4.000 logements �tudiants pr�vus pour cette mandature qui viendront s?ajouter aux 3.800 que nous avons financ�s lors de la pr�c�dente mandature au service de l?innovation, de la recherche, du renforcement de l?attractivit� scientifique et �conomique de son territoire, doit rejaillir partout et doit �tre plus qu?amplifi�e. Il faut s?en f�liciter : dans ce projet, au-del� de ce milliard d?euros, on a cette volont� et ce pari sur l?avenir avec 55.000 m�tres carr�s suppl�mentaires de p�pini�res et d?incubateurs, ce nouveau fonds d?investissement d�di� � l?amor�age pour les jeunes entreprises, sans oublier le partenariat avec les villes qui entourent Paris et qui feront le Paris m�tropole de demain.

Je suis s�re qu?il y aura d�sormais un avant et un apr�s ce conseil de Paris du 26 mai 2008, car nous signons aujourd?hui un engagement : celui de l?innovation, de l?ouverture sur le monde, celui de Paris acteur de son avenir et de celui du monde, avec cette m�me exigence pour la justice sociale. Paris a cette volont� d?avancer et le prouve aujourd?hui encore plus qu?hier.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

La parole et � Mme Val�rie SACHS.

Mme Val�rie SACHS. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Les familles politiques dont notre groupe est la synth�se, lib�rale, centriste et europ�enne s?attachent depuis toujours � encourager Paris � d�velopper une v�ritable ambition �conomique en phase avec le rythme de l?�conomie mondiale et � cr�er un environnement attractif propice � attirer l?investissement et � retenir les ressources humaines financi�res et technologiques. Quel r�le peut jouer la Ville de Paris pour promouvoir la recherche et l?innovation ?

Nous reconnaissons au maire d?une m�tropole internationale une force d?impulsion politique qui renforce consid�rablement ses comp�tences r�elles. Nous saluons par exemple la d�marche du maire de New York dans la r�forme de la place financi�re new-yorkaise. Il a r�ussi � faire la synth�se entre d�mocrates et r�publicains, entre la Ville, l?administration f�d�rale et les �lus des trois �tats impliqu�s pour ne pas rajouter � la concurrence internationale une concurrence r�gionale.

La symbolique de proposer ce th�me � l?ordre du jour apr�s le logement comme seconde priorit� de la mandature est forte et nous l?interpr�tons comme une r�elle volont� du Maire de Paris d?afficher son ambition sans tabou, ?avec audace?. Le hasard du calendrier nous oblige � entendre les communications, votre communication, comme un �cho � vos �crits, et face � l?affirmation de votre humanisme lib�ral, nous ne pouvons que vous souhaiter, Monsieur le Maire, bienvenue parmi nous, bienvenue au groupe Centre, seul vrai refuge pour lib�raux, humanistes, et v�ritables europ�ens !

Nous partageons votre constat de la mont�e en puissance des villes-mondes par rapport aux Etats. Nous partageons votre crainte de voir Paris d�crocher par rapport aux autres m�tropoles mondiales. Nous aimons croire nous aussi que la comp�tition �conomique est devenue celle de l?intelligence, que les fils conducteurs en seront la solidarit�, la recherche d?une fraternit� entre les hommes et les territoires. Mais les beaux concepts peuvent sonner creux face � la concurrence internationale que se livrent les m�tropoles entre elles.

Nous regrettons le manque de regard critique sur le bilan de la mandature pass�e, m�me si nous reconnaissons bien volontiers que de bonnes choses ont �t� initi�es. Nous craignons une simple rationalisation des projets lanc�s, m�me si nous notons avec satisfaction votre engagement ?de concentrer l?effort avec une strat�gie volontariste qui place la Ville comme un acteur � part enti�re?.

Vous nous assurez que Paris s?engagera ?au-del� de ses comp�tences institutionnelles et de ses limites territoriales?. Votre communication n?est-elle pas pr�texte � un positionnement o� le Maire de Paris se taille un costume pr�-pr�sidentiel sur mesure ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous �tes obs�d�e !

Mme Val�rie SACHS. - Oui.

Monsieur le Maire, la stigmatisation du d�sengagement de l?Etat affaiblit toujours le discours. L?Etat, s?il se d�sengage, n?en a pas moins dot� Paris d?atouts de poids. Dans le cadre de la loi sur la recherche vot�e en 2006, Paris dispose de r�seaux en math�matiques, informatique, biologie, neurosciences, �conomie, et du p�le de comp�titivit� mondial Finance Innovation.

La nomination d?un secr�taire d?Etat charg� du d�veloppement de la R�gion Capitale assure que l?Etat assumera son r�le de pilotage strat�gique.

Christian BLANC annonce deux projets structurant : la cr�ation d?un ?cluster? sur le plateau de Saclay et l?am�nagement de la Plaine de France.

Votre communication semble s?inscrire dans une logique parall�le voire alternative et nous craignons que Paris n?en souffre.

Vos ambitions sont-elles compatibles ?

Nous avons bien compris pour l?instant qu?il s?agit uniquement des grandes lignes d?un plan strat�gique, mais nous regrettons le peu d?innovation par rapport � la mandature pr�c�dente sauf deux ?clusters?, design et innovation urbaine, qui au demeurant semblent prometteurs.

Le d�veloppement des trois axes choisis esquisse une �conomie parisienne de la recherche et innovation � nos yeux trop dirigiste, enferm�e dans une architecture de projets qui se d�clinent de haut en bas.

Or l?innovation ne se d�cr�te pas.

La Ville se veut op�rateur, nous l?imaginons davantage en accompagnateur, en facilitateur.

La m�thode semble manquer de vision concert�e entre tous les acteurs impliqu�s et rien ne semble pouvoir modifier significativement le contexte �conomique parisien.

Vous prenez acte que la nouvelle g�ographie du d�veloppement �conomique se constitue en un r�seau qui dessert les centres n�vralgiques de la finance, de la recherche et des nouvelles technologies et vous avez raison.

Vous rappelez qu?aux Etats-Unis une start-up l�ve dix fois plus de capitaux qu?en France mais vous n?en tirez pas toutes les cons�quences.

Comment comptons-nous attirer les investissements de recherche dans nos universit�s parisiennes sachant que les entreprises sont libres de puiser en Chine, en Inde ou en Russie, que le Br�sil ou Singapour offrent des r�ductions d?imp�ts � ceux qui investissent dans leurs universit�s ?

Comment allons-nous agir pour pallier le manque de financement en fonds propres qui nous prive d?emplois ?

Soulignons l?avanc�e de la r�forme de l?I.S.F. qui permet d?�changer le montant � verser contre un investissement dans une P.M.E.

Vous avez raison de vouloir faciliter l?amor�age des jeunes entreprises, encourager les incubateurs et les business angels, mais pour avoir un meilleur impact il faut en parall�le encourager la croissance de la gestion d?actifs � Paris.

Toutes les �tudes montrent que les investisseurs pr�f�rent d�tenir des actions d?entreprise install�es � proximit�.

C?est l� une chance consid�rable pour le grand Paris et ses entreprises.

Il faut d�fendre la place financi�re parisienne qui est la cl� de vo�te de l?innovation. L?innovation c?est un continuum entre recherche et d�veloppement, entre entreprises et universit�s, entre politique industrielle et march�s financiers.

Notre r�le politique est de faciliter ces interactions, de contribuer � la puissance de Paris place financi�re.

La pr�dominance de la City de Londres n?est pas une fatalit�.

Permettez-moi une remarque. Warren BUFFET, investisseur l�gendaire, �tait la semaine derni�re en Europe pour faire son shopping, pour investir dans des entreprises familiales.

Il a fait escale en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Suisse mais pas � Paris. Qu?attendons-nous pour le faire citoyen d?honneur de la Ville ?

Votre communication semble faire du probl�me social des �tudiants la question cl� de la recherche et l?innovation alors que l?enjeu nous semble ailleurs, m�me si les probl�mes des conditions de vie et du logement �tudiant doivent �tre r�gl�s.

Vous conviendrez avec moi qu?en ce qui concerne la r�novation des locaux, la Ville de Paris ne fait que sa mission.

Je ne r�siste pas � la tentation de proposer mon arrondissement, le 16e, pour accueillir les meilleurs chercheurs �trangers dans des logements de prestige.

Je suis s�re que cette proposition aura l?accord de Claude GOASGUEN, d�put� maire, de Bernard DEBRE, d�put� du 16e Nord, et m�me de Jean-Yves MANO, votre adjoint.

Comment faire oublier le classement de Shanghai, favoriser la cr�ation des start-up et le d�veloppement des entreprises existantes?

La loi sur l?autonomie des universit�s est un bon d�but. Nous voulons des p�les universitaires attractifs qui attirent les talents du monde entier et des entreprises dynamiques qui retiennent nos jeunes dipl�m�s.

Nous avons tous conscience que les d�partements d?essaimage et les incubateurs universitaires sont des moteurs � la cr�ation des entreprises.

Le Royaume-Uni compte un incubateur par universit� et 40 % des soci�t�s de biotechnologies cot�es � la bourse de Londres sont issues du ?cluster? de Cambridge.

C?est pourquoi nous partageons vos projets de ?clusters? d?envergure mondiale, de financement � travers des partenariats public priv�, d?utilisation de la commande publique, outils dont nous-m�mes vantions les m�rites dans notre projet de ?Small Business Act? � la parisienne.

Nous devons encourager les professeurs et les chercheurs � s?impliquer dans les entreprises tout en poursuivant leur carri�re universitaire.

Nous pourrons alors attirer et retenir les meilleurs, assur�s ainsi de voir leurs travaux valoris�s par un retour financier pour eux comme pour leur laboratoire.

Nous recommandons d?associer sans cloisonnement de statut ou de culture chercheurs publics et priv�s, cr�ateurs d?entreprise et investisseurs capables d?intervenir � chacun des stades de la cr�ation jusqu?� l?introduction en bourse.

Paris doit encourager les universit�s � vocation scientifique et technique � cohabiter avec nos �coles de management sur le principe du M.I.T. de Boston.

En conclusion nous retiendrons les trois mots de Jean-Louis MISSIKA pour r�sumer votre communication : continuit�, amplification, inflexion.

Nous prenons acte qu?il s?agit d?un plan strat�gique en cours de finalisation dont certains aspects cl�s ne sont pas tranch�s.

Nous nous interrogeons par exemple sur le montant et l?affectation de l?enveloppe d?un milliard d?euro ou sur la fa�on dont s?articuleront les comp�tences de l?Agence de l?innovation par rapport � l?Agence de d�veloppement de Paris.

Nous attendrons plus de d�tails pour nous prononcer sur le p�le Nord-Est mais nous adh�rons au principe de recomposition du paysage universitaire parisien.

Nous souhaitons une �valuation syst�matique des projets prioritaires et des co�ts de fonctionnement, une analyse des objectifs, des moyens et des r�sultats.

Le groupe Centre et Ind�pendants et moi-m�me sommes pr�ts � nous impliquer concr�tement sur certains th�mes o� nous pensons pouvoir apporter notre expertise.

Nous entendons notre r�le d?opposition comme une force de proposition et de contr�le, une d�marche critique mais positive.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. Jean-Pierre CAFFET.

M. Jean-Pierre CAFFET. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Depuis 2001, nous avons plac� la recherche et l?enseignement sup�rieur parmi les axes prioritaires de la politique municipale.

Des mesures importantes ont �t� prises et les r�sultats obtenus, excusez-moi de vous le dire, contrastent fortement avec l?atonie des mandatures pr�c�dentes.

Je constate que cette politique a �t� marqu�e par de vraies r�ussites et que surtout peut-�tre elle a jou� un r�le essentiel dans le changement des mentalit�s.

La Municipalit� a pleinement fait son travail en finan�ant les infrastructures universitaires et scientifiques, les r�seaux dans les technologies de la communication, et en facilitant les transferts entre la recherche publique et le secteur priv� tout en �vitant de se substituer aux acteurs.

Il est vrai que ce secteur rel�ve en bonne partie du domaine des comp�tences de l?Etat, mais, �tant donn� le manque de vision strat�gique des gouvernements successifs depuis 2002 - qu?on se souvienne par exemple du mouvement des chercheurs sous le pr�c�dent quinquennat -, nous avons �t� oblig�s de prendre ce dossier � bras le corps.

Je tenais n�anmoins � souligner ici que, pour notre groupe, cette politique volontariste de notre Municipalit� ne doit pas �tre comprise comme une acceptation du d�sengagement de l?Etat comme une fatalit� et je maintiens ce terme malgr� les d�n�gations du pr�sident du groupe U.M.P.

D?ailleurs, j?ai cru comprendre que dans son intervention, Mme Val�rie SACHS reconnaissait d?une certaine mani�re ce d�sengagement.

L?Etat doit continuer � assumer ses responsabilit�s et faire face aux difficult�s rencontr�es dans nos universit�s et dans le monde de la recherche scientifique.

Le sujet que nous abordons aujourd?hui est en effet d�cisif pour l?avenir de Paris et de la zone m�tropolitaine.

Je voudrais d?embl�e, au nom du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s saluer l?engagement financier sans pr�c�dent qui est pris, un milliard d?euros � investir dans les six ann�es avenir.

Nous poursuivons la politique men�e depuis 2001 en l?amplifiant et il faut reconna�tre je crois et sans esprit pol�mique le caract�re strat�gique des enjeux qui sont contenus dans ce document afin de faire de Paris l?un des lieux phare de l?�conomie et de la connaissance.

En ce qui concerne tout d?abord la mise en place des trois grands p�les universitaires dont deux qui d�passent les fronti�res parisiennes, il s?agit d?une d�marche indispensable car universit�s et organismes de recherche ont besoin de meilleures conditions de travail et de plus de coh�rence, car la grande dispersion que l?on constate actuellement rend difficile les liens n�cessaires � la d�marche de l?innovation.

Les aides directes et indirectes pr�vues pour la communaut� universitaire et scientifique sont aussi fondamentales, je veux �galement signaler la place faite � la vie �tudiante avec 4.000 logements en perspective ainsi que les cr�dits qui seront attribu�s � l?am�lioration de leur cadre de vie.

Nous avons besoin d?une telle politique d?ensemble, concert�e, capable de prendre en compte tous les facteurs et pouvant cr�er les compl�mentarit�s n�cessaires entre les acteurs et les divers p�les dispers�s � Paris et dans la m�tropole.

Entre 2001 et 2008, notre Municipalit� a consacr� 400 millions d?euros au d�veloppement universitaire de Paris et je maintiens que cela a �t� plus que l?Etat.

Je me f�licite que nous allions au-del� dans les six ans qui viennent. Et encore une fois, dans ce dossier, l?Etat doit prendre ses responsabilit�s en s?engageant sur des projets concrets et avec des financements effectivement d�gag�s ; je pense notamment au grand p�le universitaire de Paris Nord-Est et � l?extension de l?universit� de Paris I. Pour le moment, les financements qui sont r�unis sont des financements de la Ville et de la R�gion.

Le deuxi�me volet de la communication est �troitement li� � la dimension universitaire scientifique et technologique mais aussi soci�tale.

Faire de Paris une ville pionni�re de l?�conomie num�rique, avec le d�veloppement des r�seaux sans fils et de fibres optiques, c?est en effet permettre l?acc�s rapide � l?information, la source indispensable � l?av�nement d?une soci�t� de connaissance. Equiper les �coles, les services, les �quipements municipaux, les espaces publics d?acc�s au num�rique, inciter les bailleurs sociaux � offrir � leurs locataires un acc�s � des tarifs avantageux sont autant de mesures qui pourront singulariser notre ville en ce qui concerne le d�veloppement des infrastructures informationnelles et leur d�mocratisation. J?insiste sur ce terme ?leur d�mocratisation?.

A cet �gard, je tiens � saluer l?objectif consistant � mettre en place un programme de formation, pour inciter les jeunes en difficult� aux m�tiers des nouvelles technologies de la communication, car il va de soi qu?une soci�t� innovatrice ne peut pas se structurer sur fond de fracture num�rique. Il s?agit donc d?une d�marche qui, en dehors des b�n�fices �vidents pour les acteurs de l?innovation, est essentielle pour tous les Parisiens.

L?objectif consistant � faire acc�der 80 % des habitants au tr�s haut d�bit d?ici 2010 est ambitieux, mais nous devons l?atteindre, car cet enjeu est absolument crucial.

Troisi�me volet de la communication : il concerne, d?une part, le transfert de connaissance de la recherche vers les entreprises et, d?autre part, la diffusion des r�sultats dans le monde �conomique et dans la soci�t� tout enti�re. Il s?agit donc de l?accroissement de la capacit� d?innovation, de la cr�ation de richesse et, j?ose le dire, du progr�s social et �cologique.

Notre ville, notre r�gion cr�ent encore trop peu d?entreprises innovantes, m�me s?il existe de brillantes exceptions, et c?est pourquoi nous devons ?uvrer � la cr�ation d?un syst�me d?innovation localis�, associant universit�s, laboratoires publics et entreprises priv�es autour de termes prioritaires.

La recherche joue un r�le fondamental, car si le processus d?innovation a vocation � se diffuser dans l?ensemble de la soci�t�, c?est �videmment dans les r�sultats de la recherche qu?il puise sa source. C?est pour cela que nous devons poursuivre nos aides cibl�es � la recherche fondamentale et, je veux le dire ici, sortir d?une pol�mique, que je trouve st�rile, entre recherche fondamentale et recherche appliqu�e. Les deux sont aussi utiles � la soci�t�.

Je veux �galement ajouter que Paris soutient depuis 2005 quatre p�les de comp�titivit� et que nous voulons saluer le souhait de la Ville de s?associer � la cr�ation de deux nouveaux p�les de dimension mondiale, consacr�s au design, aux m�tiers de la cr�ation et aux innovations urbaines, � la mobilit� et au d�veloppement durable. Il y a l�, bien �videmment, une promesse d?avenir.

Une autre mesure consiste � soutenir les structures de valorisation � l?interface entre la recherche et l?entreprise : incubateurs, qui aident les jeunes entreprises � d�marrer, mais aussi p�pini�res et h�tels d?entreprises qui leur permettent de se confronter progressivement au march� et de se d�velopper.

D?ores et d�j�, plusieurs structures rencontrent un succ�s consid�rable et, dans six ans, Paris disposera de 50.000 m�tres carr�s suppl�mentaires dans divers domaines, dont les �co-activit�s, qui favoriseront, au-del� de la cr�ation d?emplois, l?�cologie urbaine mais aussi la dynamisation des quartiers.

Je salue, enfin, la cr�ation de l?Agence parisienne de l?innovation qui, en lien avec l?Agence de d�veloppement �conomique de Paris, rendra plus lisible et efficace la dynamique propos�e. Celle-ci, cette agence, pourra veiller � l?inclusion de clauses sp�cifiques dans les cahiers des charges, afin de mobiliser la commande publique parisienne. En outre, il me semble que cette agence devra mener � bien une �valuation de la politique conduite.

Pour conclure, je tenais � vous dire, chers coll�gues, que nous abordons d�sormais une seconde phase de notre politique sur ce secteur, avec une strat�gie, une v�ritable strat�gie qui nous donne les moyens physiques, financiers et juridiques qui nous faisaient d�faut jusqu?� pr�sent.

L?augmentation massive de l?effort budg�taire renforcera le potentiel parisien et francilien dans les ann�es � venir et nous esp�rons que les cr�dits europ�ens, r�gionaux, nationaux et de la sph�re priv�e se conjugueront afin de favoriser cette d�marche. Il nous semble que tous les partenaires impliqu�s doivent jouer le jeu, afin de construire cette communaut�, innovatrice � l?�chelle de Paris, de l?�re m�tropolitaine que nous souhaitons tous.

Je le r�p�te, il n?est pas question de se substituer � l?Etat et aux investisseurs priv�s mais de lancer un mouvement en att�nuant une partie des risques pris et en favorisant les partenariats crois�s.

La Ville est donc dans son r�le en instaurant un cadre propice � la cr�ation d?entreprises de haute technologie et d?emplois qualifi�s. Elle ne peut pas g�rer les activit�s de valorisation et de commercialisation � la place des chercheurs et des entrepreneurs. Elle peut et elle doit, en revanche, les aider en termes de financement, de locaux, de comp�tences juridiques et techniques. L?objectif est de parier sur la force du service public en le mettant en �tat de concourir au dynamisme de Paris.

Chers coll�gues, il s?agit donc d?un dispositif global et coh�rent qui vous est propos� aujourd?hui et qui vise � encourager l?innovation dans toutes ses dimensions. Les outils de cette politique sont pos�s et les conditions sont r�unies afin de favoriser l?�panouissement des initiatives. Le dynamisme et la prosp�rit� de Paris d�pendent beaucoup de cette strat�gie.

Notre groupe souhaite donc, Monsieur le Maire, sa totale r�ussite et nous y prendrons, bien �videmment, toute notre part.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - J?ai beaucoup appr�ci� cette excellente intervention et je me permets de partager les r�flexions.

La parole est � Mme Danielle FOURNIER.

Mme Danielle FOURNIER. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, bonjour.

Nous nous r�jouissons de ce d�bat et de la volont� exprim�e par le Maire de Paris de poursuivre les efforts et l?engagement de la Ville pour l?innovation, la recherche et l?enseignement sup�rieur.

Nous souhaitons, � cette occasion, rappeler diff�rents points qui nous semblent particuli�rement importants pour que cette politique r�ponde r�ellement aux d�fis qui se posent aujourd?hui � nos soci�t�s et pour que cette politique soit v�ritablement au service de toutes les Parisiennes et de tous les Parisiens.

Tout d?abord, � l?heure o� la recherche et les �tablissements d?enseignement sup�rieur connaissent une marchandisation et une comp�tition accrues au niveau mondial, il nous appara�t important de souligner que les initiatives pour d�velopper et renforcer ce secteur et la volont� exprim�e de d�velopper � Paris les trois grands p�les universitaires, que vous avez d�crits rapidement dans l?intervention pr�liminaire, ne doivent pas laisser de c�t� les valeurs de coop�ration et de solidarit� avec les pays en voie de d�veloppement. Nous d�fendons la sup�riorit� de la coop�ration sur la concurrence et pensons que l?attractivit� des universit�s ne peut �tre bas�e sur la comp�tition.

Aussi, les projets qui seront engag�s ne pourront �tre anim�s uniquement d?une logique �conomique et comp�titive.

Ensuite, nous souscrivons sans r�serve au v?u exprim� d?am�liorer les conditions de travail et de vie des �tudiants.

Nous souhaitons cependant souligner ici que ces investissements ne peuvent et ne doivent en aucune fa�on n?�tre destin�s qu?� un groupe restreint de chercheurs et doctorants, engag�s dans des travaux et activit�s de recherche �valu�s sur une simple logique de rentabilit� et de revenus.

Le d�veloppement de l?enseignement sup�rieur et de la recherche � Paris ne doit pas uniquement viser une �lite tri�e sur le volet pour b�tir des p�les universitaires et de recherche d?excellence.

C?est pourquoi nous trouvons important d?encourager l?acc�s au savoir et � la connaissance pour tous, en menant des politiques volontaires pour faciliter l?acc�s � l?enseignement sup�rieur, notamment des jeunes en difficult� et des personnes en situation de handicap.

De m�me, ces initiatives doivent �tre un outil pour encourager et d�velopper l?�ducation tout au long de la vie.

Certaines fili�res, comme celles des sciences sociales et humaines, ne doivent pas non plus �tre n�glig�es. Les sciences sociales et humaines, dont il a �t� fort peu question, apportent un regard critique et distanci� sur notre monde et elles sont parmi les disciplines les plus menac�es par la r�forme des universit�s qui est en cours, et qui r�organise en profondeur l?enseignement sup�rieur et la recherche. Il serait souhaitable que la Ville de Paris porte une attention particuli�re � les soutenir et ne les exclut pas du champ de l?innovation et du d�veloppement.

De m�me, les �coles de la Ville de Paris qui assurent un enseignement sup�rieur sp�cialis�, telle l?�cole Dubreuil par exemple, ont besoin de notre soutien pour se moderniser et avoir les moyens de leurs ambitions. Il faut que la Ville profite de cet effort pour investir davantage dans leur d�veloppement.

Nous tenons �galement, et tout particuli�rement, � ce que soient soutenues la recherche et les fili�res d?enseignement dans le domaine de l?environnement, car ces derni�res sont porteuses d?innovation et de d�veloppement technologique.

Le recyclage, le traitement de la pollution, les �nergies renouvelables, entre autres exemples, sont source pour notre Ville ensuite de cr�ations d?emplois nouveaux et durables car non d�localisables. C?est aussi la garantie d?avoir � terme des personnes comp�tentes pour mettre en ?uvre une politique cons�quente du d�veloppement durable que vous avez appel�e de vos voeux.

Nous serons �galement particuli�rement vigilants � ce que les 4.000 logements �tudiants suppl�mentaires, pr�vus lors de cette mandature, soient r�alis�s dans un souci d?acc�s � tous, et dans une logique encourageant la mixit� sociale de nos quartiers.

Se loger � Paris, quand on est �tudiant, est difficile et cher. Faute de logements adapt�s en nombre suffisant, la plupart des �tudiants sont contraints de travailler pour payer leurs �tudes et leurs logements, parfois au d�triment de leurs �tudes, et choisissent ainsi parfois de les poursuivre ailleurs qu?� Paris pour cette raison.

De m�me, nous souhaitons que l?effort annonc� pour l?am�lioration de la restauration universitaire garantisse aux �tudiants un acc�s � une alimentation o� les produits issus de l?agriculture biologique auraient toute leur place, ou auraient enfin leur place, ce qui serait une vraie nouveaut�.

A propos du deuxi�me volet de la communication, la volont� de faire de Paris une Ville pionni�re dans la r�volution num�rique et l?innovation scientifique, l� aussi on ne peut faire l?�conomie d?une r�flexion et d?un d�bat sur la finalit� et les cons�quences de telles innovations.

Aussi, aurions-nous souhait� que soit rappel� ici le principe de pr�caution, face aux innovations que sont notamment les antennes relais de t�l�phonie mobiles et le Wi-Fi. Au printemps dernier, par exemple, la Ville a �quip� les biblioth�ques de bornes Wi-Fi. Actuellement, plusieurs d?entres elles ont �t� d�branch�es, � la demande des personnels qui souffraient de troubles divers. Le principe de pr�caution, c?est aussi le dialogue en amont avec les usagers et ceux qui sont expos�s par leur m�tier � ces technologies nouvelles.

A ce titre, je rappellerai ici notre proposition d?organiser cet automne une conf�rence de citoyens sur ce th�me o� un panel repr�sentatif de Parisiens pourra interroger les experts et dialoguer avec les professionnels du secteur, ainsi que les repr�sentants d?associations et d?organismes de recherche qui s?interrogent sur les effets de ces innovations.

Nous souhaitons �galement rappeler notre attachement aux logiciels libres, seul gage d?un acc�s pour tous au savoir et aux nouvelles technologies de l?information et de la communication. La Ville de Paris et l?ensemble de ces services doivent se montrer pionniers dans ce domaine. Comme l?ont fait d?autres administrations, la Ville de Paris aurait pu d�cider de faire le choix du logiciel libre pour le travail de ses agents.

Au-del�, il nous semble important de soutenir les associations du logiciel libre � Paris qui militent pour la diffusion et l?usage de ces logiciels aupr�s d?associations et des habitants, de mani�re � exploser d?autres possibilit�s de partenariat que celui pass� avec Microsoft, par exemple.

Il est �galement important d?accompagner le d�veloppement du tr�s haut d�bit par un d�veloppement cons�quent des points d?acc�s libres � Internet, en particulier dans les quartiers d�favoris�s, les maisons de retraite, les foyers de jeunes travailleurs et de travailleurs migrants, sans oublier les centres d?accueil, notamment de SDF. En la mati�re, l?�quipement est vital, et vous avez �voqu� le plan de quatre ans, mais c?est l?usage, le principal. Aussi le soutien aux initiatives qui concernent l?accompagnement dans le long terme est essentiel.

Pour conclure, et pour toutes les raisons que je viens d?exposer, nous souhaitons que cette communication et les initiatives pr�sent�es soient l?occasion de r�ellement poser les questions essentielles suivantes : � qui sont destin�es ces innovations? Qu?est-ce que Paris et surtout ses habitants pourront retirer de cette politique initi�e par la Ville ?

Trois conditions nous semblent incontournables. Il est souhaitable que soit prisent en compte, sur l?ensemble de ces dossiers, des consid�rations environnementales et �cologiques trop souvent n�glig�es au profit de la rentabilit� �conomique et financi�re, afin de garantir que ces engagements cons�quents de la Ville s?inscrivent v�ritablement dans un d�veloppement responsable et durable de la Ville. Il est n�cessaire aussi de rappeler que la production de ce bien public qu?est le savoir scientifique doit se faire en toute ind�pendance.

Aussi, dans le contexte de r�forme des universit�s, de course � l?innovation en tant que telle, les m�tiers de la connaissance, de la production et de la transmission du savoir, doivent pouvoir fonctionner sur des valeurs, certes mises � mal actuellement, qui pr�nent l?ind�pendance du savoir par rapport aux diff�rents pouvoirs et le placent au-del� de toute utilit� marchande et recherche imm�diate de la rentabilit�. Enfin, les habitants dans leur diversit� doivent �tre plac�s, me semble-t-il, au c?ur des dispositifs et des r�flexions.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme Emmanuelle BECKER.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, la r�forme de l?enseignement sup�rieur et de la recherche qui est mise en ?uvre par la Droite se fait dans de tr�s mauvaises conditions et au d�triment de cette m�me recherche que l?on dit vouloir sauver. Alors que tous s?accordent sur la n�cessit� de repenser, � la fois l?organisation et le fonctionnement du syst�me fran�ais, alors que personne ne peut se satisfaire de son fonctionnement actuel, Val�rie P�CRESSE r�alise l?exploit de d�stabiliser les �quipes de recherches, de d�motiver les jeunes chercheurs et d?inqui�ter les �tudiants.

La r�forme passe en force sans tenir compte de l?avis des professionnels eux-m�mes. Nous l?avons encore vu la semaine derni�re pour le C.N.R.S. Une concertation �tait programm�e mi-juin mais c?est par la presse que les chercheurs et la direction elle-m�me apprennent son d�pe�age. A la veille de l? ?Academic Pride?, marche de tous les savoirs, je voudrais dire au nom du groupe communiste ma solidarit� et mon soutien aux enseignants chercheurs, aux chercheurs et � tous les personnels des �tablissements de la recherche publique.

Ce contexte dans lequel nous d�battons aujourd?hui de nos orientations n?est pas sans importance. Disons les choses clairement : la r�forme en cours s?inscrit dans droit fil de la strat�gie europ�enne de Lisbonne, telle qu?elle est d�finie d�s l?ann�e 2000, puis relanc�e en 2004. Il s?agit de ?faire de l?Europe, dit le Conseil europ�en de Lisbonne, l?�conomie de la connaissance la plus comp�titive et la plus dynamique du monde?.

Dans ce cadre, l?Agence nationale de la recherche, cr��e en 2006, a en charge le financement des projets de recherche tant publics que priv�s. Elle a aussi en charge leur s�lection, mais la Droite n?a pas cru bon de la doter d?un conseil scientifique.

Le contexte, c?est aussi celui de la r�cente loi relative aux libert�s et aux responsabilit�s des universit�s, la si mal nomm�e ! Car, en r�alit�, la libert� et l?autonomie des universitaires et des chercheurs n?ont jamais �t� autant remises en cause. Le pilotage de la recherche est progressivement retir� des instances professionnelles et scientifiques pour �tre de plus en plus livr� directement ou indirectement � l?Etat et aux entreprises.

Cette vision de la recherche n?est pas la mienne. Il faut souligner l?effort et l?engagement de notre majorit� pour la recherche. Le groupe communiste ne peut que saluer cette audace? Nous aurions aim� voir l?Etat augmenter de pr�s de 40 %, comme nous nous engageons � le faire, son budget dans ce domaine pour les biblioth�ques, le logement �tudiant, pour l?accueil des chercheurs �trangers, pour le foncier et l?immobilier.

Un milliard d?euros pour la recherche et l?innovation permet d�j� de r�pondre � une grande part des attentes.

Le choix de promouvoir le regroupement g�ographique des universit�s est � encourager et peut �tre un acte de r�sistance face � un Gouvernement qui impose un Plan Campus sans toutes les concertations souhaitables.

Paris s?oriente vers un travail collectif, associant les diff�rentes composantes de l?Ile-de-France, comme le p�le Paris Nord, et c?est heureux. Il faut, en effet, cr�er les conditions qui favorisent l?�change, qui permettent la constitution de r�seaux ouverts entre la recherche et les entreprises, qui donnent leur chance � l?�mergence de projets innovants et qui, en un mot, peuvent �tre une source de croissance et de cr�ation d?emplois. Qui peut �tre contre ? La n�cessit� de penser d?autres espaces pour les campus, de sortir de la g�ographie actuelle de morcellement de l?enseignement sup�rieur et de la recherche est largement partag�e par la communaut� universitaire. Les difficult�s rencontr�es en terme de locaux et d?espace sont r�elles pour de nombreuses �coles sup�rieures et de nombreuses universit�s. Les espaces favorisant la collaboration et les �changes sont souhait�s par les acteurs eux-m�mes.

Notre ambition pour un Paris de l?innovation ne doit pas nous conduire � une vision utilitariste de la recherche. L?�conomie de la connaissance, con�ue dans le cadre de la concurrence de tous contre tous, peut conduire � opposer une ?bonne recherche?, celle qui rapporte � court terme, et finalement une ?mauvaise recherche? dont s?�loigneraient les financements. C?est la vision du Gouvernement, faite de dogmatisme, de lieux communs et de pr�jug�s.

Je voudrais donc, sur le cadre g�n�ral de cette ambition, insister sur trois points.

Concurrence, disent-ils ! Les chercheurs d�montrent tous les jours que leurs pratiques et leurs valeurs m�mes se fondent sur le partage des savoirs et sur la coop�ration, y compris internationale. La logique de concurrence ou de comp�tition, dont les r�sultats sont aujourd?hui �valu�s par des indicateurs largement contest�s, tels que le fameux classement de Shanghai, conduit au nivellement des th�matiques de recherche. Promouvoir l?�conomie de l?immat�riel peut donc conduire au meilleur comme au pire. Concurrence ou coop�ration ? Ce n?est pas neutre pour promouvoir un progr�s efficace des connaissances.

Soutiens th�matiques, affirme l?Agence nationale de la recherche, qui veille, dit-elle pudiquement, ?� la pertinence �conomique des projets?, en privil�giant quelques th�matiques cibl�es, telles qu?�cosyst�mes ou num�rique.

Une bonne recherche, nous disent les scientifiques, est celle dans laquelle ce sont les chercheurs eux-m�mes qui d�cident, au sein de leurs instances, de l?orientation de leurs travaux. Et l?on doit se garder de la tentation d?imposer de l?ext�rieur telle ou telle th�matique de recherche, se m�fier de ces effets de mode qui ne garantissent � terme ni l?insertion professionnelle des jeunes chercheurs ni m�me l?existence de n�cessaires financements dans la dur�e.

Enfin, la fuite des cerveaux. C?est l?une des menaces agit�es pour acc�l�rer le passage � cette nouvelle politique industrielle, mise en ?uvre aujourd?hui, fond�e sur un soutien fort � l?innovation dans les secteurs de haute technologie. Et � eux seuls. Mais cela fait aussi largement partie des id�es re�ues et se focalise sur les flux sortants, en oubliant les flux d?entr�e.

Paris reste l?un des p�les les plus attrayants du monde pour les salari�s hautement qualifi�s. Il suffit de comparer deux indicateurs, qui appartiennent d?ailleurs au suivi de la Strat�gie de Lisbonne, et de remarquer l?�cart au niveau de la R�gion Ile-de-France entre le degr� d?enseignement atteint et la r�alit� du march� du travail. Les cerveaux localement employ�s, comme disent certains, sont plus nombreux que les cerveaux localement produits.

Et pourtant, loin des sir�nes de l?�conomie de l?immat�riel, il y a toujours de nombreux dipl�m�s de l?enseignement sup�rieur soumis � la pr�carit�, voire en marge de l?emploi. Un master pour faire du phoning, c?est aussi cela la r�alit� aujourd?hui !

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, notre projet pour la recherche, l?enseignement sup�rieur et l?innovation doit donc se faire sans oublier ces �l�ments de contexte et doit nous permettre d?affirmer aussi nos propres ambitions, notre r�sistance � la politique de r�forme de l?enseignement sup�rieur et de la recherche, telle qu?elle est mise en ?uvre aujourd?hui.

C?est pourquoi la vigilance qui sera la n�tre doit s?exercer dans au moins quatre domaines.

Premi�rement, il n?est pas dans nos pr�rogatives de nous substituer � l?Etat, m�me si les collectivit�s locales sont de plus en plus mises � contribution, dans un contexte de r�duction des financements nationaux. Nous en percevons tout le risque. Les collectivit�s riches financeront puissamment la recherche locale, les autres n?y parviendront pas et l?on verra les in�galit�s territoriales se creuser davantage. Il serait illusoire de croire que Paris puisse alors s?�manciper du contexte national.

La tendance est aujourd?hui � la constitution de p�les de rayonnement et d?attractivit� devant b�n�ficier au pays tout entier. Mais ce postulat, sur la petite musique de l?Europe des r�gions, oublie un peu vite l?importance d?un engagement fort de l?Etat. Le potentiel de recherche qui est le n�tre n?est d?ailleurs pas parisien ni m�me francilien mais bien national.

Il nous faudra donc mettre l?Etat devant ses responsabilit�s et, puisqu?il faut filer la m�taphore agricole, disons que l?essaimage de p�pini�res et de jeunes pousses suppose, par exemple, de n�gocier l?enracinement de l?Etat au niveau des premiers cycles universitaires. Pour notre part, nous ne devons pas oublier dans ce programme la d�finition d?un plan de vie �tudiante ambitieux sur le logement, la sant� ou le sport, un plan capable d?accompagner toujours plus de jeunes dans des �tudes sup�rieures longues.

Un choix est fait de promouvoir deux grands types de recherche : les biotechnologies et le num�rique. Les p�pini�res sont l?occasion d?encourager les jeunes chercheurs � prendre des risques. Cependant, la crainte majeure est de voir ce travail r�cup�r� par les grandes entreprises dans un �change in�gal avec ces jeunes, de ne pas p�renniser les emplois et les implantations. Paris et l?Ile-de-France en sortiraient affaiblies.

Au contraire, un pilotage v�ritablement d�mocratique consisterait � promouvoir un partenariat entre collectivit�s territoriales, instituts de recherche et P.M.E. Ainsi, le fruit du travail de ces jeunes chercheurs pourra �tre investi dans l?am�lioration des infrastructures num�riques de la m�tropole et nous ne serons pas soumis � une concurrence entre op�rateurs. Par ailleurs, l?investissement de Paris aura, dans ce cadre, une retomb�e directe, au-del� de la rentabilit� �conomique. Veillons � ne pas mettre les jeunes chercheurs � la merci de la pr�carit� dans une politique du contrat � court terme.

Deuxi�mement, Paris ne doit pas pr�ter qu?aux riches.

Nos soutiens doivent aller vers l?ensemble des �tablissements d?enseignement sup�rieur et de recherche, sans en oublier aucun. Ils doivent b�n�ficier � toute la recherche, dans toutes les disciplines, y compris � celles n?ayant pas de rentabilit� �conomique imm�diate. Il faut donc que ce milliard d?euros irrigue l?ensemble de la recherche et de l?enseignement sup�rieur parisien.

Troisi�mement, les soutiens apport�s par la Ville, tant � la recherche publique que priv�e, devront �tre assortis de garanties et d?engagements des institutions b�n�ficiaires, en particulier en termes de recrutements et de ratios entre emplois statutaires et emplois pr�caires.

Voil� une sorte de clause sociale sans laquelle il n?y a pas non plus de d�veloppement durable. Nous sommes ici dans un domaine peu compatible avec la pr�carit�, M. le Maire le soulignait tout � l?heure. Dans leur vie personnelle et dans le financement de leur projet, l?activit� des chercheurs exige en effet une assurance � long terme.

Quatri�mement, et ce sera mon dernier point, les missions de l?Agence parisienne de l?innovation devraient s?inscrire dans le cadre de nos ambitions pour Paris M�tropole et �tre pens�es en partenariat avec les communes voisines. Il ne doit pas s?agir d?encourager l?innovation et la prise de risque sans d�finir un outil de pilotage ambitieux, d�mocratique, en veillant � l?exigence sociale. L?Agence parisienne pour l?innovation ne peut pas n?�tre qu?une interface entre P.M.E. et multinationales, elle devra favoriser l?�mergence de projets novateurs. Mais allons plus loin ! Les b�timents lib�r�s gr�ce au regroupement des universit�s pourraient lui �tre confi�s afin qu?elle ne devienne pas seulement une vitrine prestigieuse de la recherche parisienne mais aussi une institution ins�r�e au c?ur de la population, favorisant les �changes avec les Parisiens ; en d?autres termes, une forme d?universit� populaire de demain.

Notre v�ritable d�fi doit �tre de promouvoir une v�ritable innovation, celle de la r�duction des in�galit�s. Mise au service et dans l?int�r�t de tous, l?innovation n?en sera que plus n�cessaire.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste, radical de gauche et apparent�s, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vive la jeunesse et sa cr�ativit� ! Mais il faut quand m�me rentrer dans le cadre !

La parole est � Mme Val�rie HOFFENBERG.

Mme Val�rie HOFFENBERG. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je me r�jouis tout d?abord de constater, Monsieur le Maire, que vous partagez avec le Pr�sident de la R�publique l?ambition d?un enseignement sup�rieur parisien de qualit� et que vous apportez aussi votre soutien au Plan Campus initi� par la Ministre de l?Enseignement sup�rieur et de la Recherche.

On ne peut que se f�liciter - m�me si vous partez, Monsieur le Maire ! -, en vous �coutant aujourd?hui, de votre r�cente conversion au lib�ralisme.

Lib�ralisme que l?on retrouve dans votre volont� de renforcer les n�cessaires partenariats entre l?universit�, la recherche, l?entreprise et la Ville de Paris.

Je partage �galement votre constat sur l?effritement du rayonnement des universit�s parisiennes, qui attirent de moins en moins d?�tudiants et de chercheurs �trangers, et la n�cessit� d?y rem�dier. C?est ensemble que nous devons travailler pour que Paris reste une ville de r�f�rence pour ses universit�s et la recherche. Mais pour y parvenir, il me para�t important de ne pas passer outre l?�tape indispensable du bilan.

Vous annoncez par exemple vouloir financer la construction de 55.000 m�tres carr�s d?incubateurs et de p�pini�res. Or, il me semble essentiel de commencer par faire une �valuation de l?occupation de ces 44.000 m�tres carr�s d�j� construits, ainsi qu?un bilan du nombre d?emplois cr��s gr�ce � ces structures. Par exemple, savons-nous si aujourd?hui, il faut construire davantage d?incubateurs pour des chercheurs ou bien de p�pini�res pour de jeunes entrepreneurs ? Seul ce bilan permettra de r�pondre � ces questions et de d�finir aujourd?hui les secteurs d?activit� qu?il faut favoriser, car j?ai comme vous � c?ur d?utiliser au mieux l?argent des Parisiens.

Si aider les jeunes entrepreneurs � h�berger leur entreprise est important, c?est loin d?�tre suffisant. Au-del� du fond d?investissement destin� � aider la cr�ation des entreprises, il est imp�ratif de les aider � p�renniser leur activit� et � s?int�grer dans le tissu �conomique mondial.

Le lib�ralisme du Maire de Paris pourrait peut-�tre le pousser � s?inspirer du mod�le am�ricain, en instaurant un ?Small Business Act? � Paris, destin� � soutenir l?activit� des nouvelles entreprises, des P.M.E. innovantes en leur r�servant une partie �quitable des march�s publics parisiens.

Cette d�marche est d?ailleurs tr�s compl�mentaire de la volont� de promouvoir les partenariats public/priv�. L� encore, je vous encourage � aller plus loin dans votre d�marche en en favorisant l?utilisation, non seulement pour la construction des logements �tudiants, mais aussi pour la construction de nouvelles universit�s et la r�novation des locaux d�j� existants. Vous r�pondrez ainsi aux pr�occupations des pr�sidents des universit�s parisiennes qui souhaitent d�velopper ces modes de financement pour r�pondre � l?urgence de leurs besoins.

Je me r�jouis aussi de la volont� de r�nover les sch�mas de pens�e, m�me s?il semble qu?il reste du travail, et de la d�diabolisation de la pr�sence de l?entreprise au sein de l?universit�.

Je souhaite que la Ville de Paris encourage la cr�ation de ces fondations entrepreneuriales, qui cr�ent des synergies indispensables entre les entreprises et les universit�s. Ces deux moyens de financement : fondations et PPP, soutenus par un investissement de la Ville de Paris, pourront permettre ainsi la construction de nouveaux locaux pour les �coles de la Ville de Paris, comme par exemple ceux de l?ESPCI ou pour l?�cole de g�nie urbain.

Comme le maire, et comme Jean-Louis MISSIKA, j?ai � coeur le d�veloppement de ces deux �coles, et je pense que ces deux fleurons de notre ville m�ritent de pouvoir augmenter le nombre de dipl�m�s, ce qui renforcerait leur rayonnement � l?international, et par-del� m�me, le rayonnement de Paris.

Il en est de m�me pour l?Universit� de Paris Dauphine, et bien qu?elle soit situ�e dans le 16e arrondissement, je suis s�re que tout comme moi, vous avez � coeur son d�veloppement. Dauphine pourrait doubler le nombre de ses �tudiants si elle disposait de terrains et des moyens n�cessaires � la cr�ation d?une annexe : Dauphine International, ainsi qu?une cit� scolaire qui pourrait accueillir �tudiants et chercheurs. Plusieurs possibilit�s d?extension ont d�j� �t� �tudi�es par le pr�sident de l?universit� et je vous invite � �tudier avec attention et soutenir ces projets qui permettraient la consolidation d?un p�le universitaire dans l?Ouest parisien, absent de votre communication.

Mais au-del� des p�les d?excellence, il y a urgence � encourager une offre alternative � l?universit� en favorisant la construction d?IUT et de BTS. Pendant trop longtemps, notre pays a valoris� les dipl�mes au d�triment des m�tiers. Nous devons aujourd?hui aider � la valorisation de ces formations professionnelles courtes qui sont trop peu nombreuses � Paris. Trop de jeunes ne trouvent pas leur place � l?universit� et souvent, faute de dipl�mes, se retrouvent au ch�mage. Nous devons apporter des r�ponses � ces jeunes qui nous interpellent � juste titre sur leur avenir.

Vous souhaitez aussi am�liorer la vie �tudiante et c?est une excellente chose. J?ai bien pris note de votre volont� d?am�liorer l?acc�s au sport pour les �tudiants. Je regrette n�anmoins le manque de pr�cision et de projets d�taill�s. Que r�pondre demain aux �tudiants qui nous interpellent sur la difficult� de pratiquer un sport � Paris, sur la v�tust� des installations et sur l?inad�quation des horaires d?ouverture des installations sportives aux horaires des �tudiants ?

Vous souhaitez aussi investir dans la construction de nouveaux logements �tudiants, mais la demande est si importante que l?on doit r�fl�chir � d?autres options. Je vous propose la cr�ation d?un office du logement �tudiant qui aurait pour mission de faciliter les contacts entre �tudiants et propri�taires et d?offrir des garanties de paiement aux propri�taires ou des incitations fiscales pour les imp�ts locaux.

Enfin, Monsieur le Maire, je ne peux que vous inciter � soutenir l?image de nos universit�s � l?international en cr�ant une Agence parisienne de l?universit� destin�e � promouvoir nos universit�s � l?�tranger, et qui offrirait aussi des syst�mes de bourses compl�mentaires pour les �tudiants qui veulent participer � des programmes d?�change.

Pourquoi pas aussi d?ailleurs vous inspirer des initiatives du Pr�sident de la R�publique en invitant de temps en temps des pr�sidents des universit�s parisiennes � vous accompagner lors de vos d�placements � l?�tranger ? D�placements qui seront sans aucun doute tr�s nombreux �tant donn� vos nouvelles ambitions politiques nationales.

Enfin, pour conclure, Monsieur le Maire, Paris m�rite une politique ambitieuse pour ses universit�s, mais cette politique ne sera que plus efficace si elle est pr�c�d�e d?un bilan, si elle est port�e par une vision lib�rale et toujours avec un regard vers l?international.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � M. Georges SARRE.

M. Georges SARRE, adjoint. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, cette communication pose les principes d?une v�ritable politique industrielle municipale. D�sormais, nous ne nous satisferons plus seulement de lever les obstacles � l?activit� �conomique, par exemple en mettant � la disposition des entreprises des locaux d?activit� bon march� : nous irons au-del�.

Nous chercherons �galement � susciter l?activit�, nous aiderons les entreprises � exp�rimenter leurs innovations avec la nouvelle Agence parisienne de l?innovation.

Nous ferons de la commande publique municipale un levier de l?innovation. Nous cr�erons un fond de financement des jeunes entreprises innovantes. Nous encouragerons la constitution de nouveaux p�les de comp�titivit�. C?est l� un nouvel �lan consid�rable.

Je salue cette �volution de notre action �conomique que j?avais encourag�e d�s l?�laboration en 2006 de la contribution parisienne au sch�ma r�gional de d�veloppement �conomique.

Nous serons, les �lus de mon groupe et moi-m�me, particuli�rement attentifs � trois �l�ments.

Cette politique industrielle doit nous permettre de dynamiser l?activit� �conomique et l?emploi dans la capitale. Des p�les l�gers de comp�titivit� pourraient �tre envisag�s dans des secteurs inattendus si l?agence parisienne de l?innovation r�ussit � y enclencher une dynamique. Je pense par exemple au secteur de l?imprimerie, de l?�dition et de la reproduction, qui est le premier secteur industriel de notre ville.

Je pense aussi � d?autres secteurs industriels que nous devons d�velopper en mati�re d?environnement par exemple, ou dans la m�canique de pr�cision, les micro automatismes, les instruments de mesure. Nous devons garder � Paris une industrie � forte valeur ajout�e n�cessitant peu d?espace et ne g�n�rant pas de nuisances. N�anmoins, notre priorit� doit �tre de faire de Paris la capitale de l?innovation urbaine.

Le succ�s de V�lib? nous donne une id�e des attentes qui existent � l?�gard des services urbains. Dans le cadre de ma d�l�gation, des solutions technologiques pourraient �tre recherch�es pour aider les agents de la Ville et de la Pr�fecture de police � consacrer moins de temps aux contr�les et davantage � la protection des citoyens et � la lutte contre les incivilit�s.

D?autres projets pourraient encore �tre envisag�s en faveur de la rationalisation du transport de marchandises, de la technologie au maintien � domicile des personnes �g�es, etc.

Toujours, n�anmoins, nous devrons faire acte de patriotisme �conomique.

Votre communication d�crit l?av�nement, � l?�chelle de la plan�te, d?un r�seau de m�tropoles globales dont Paris fait partie. Cet horizon ne peut �tre ni�, mais n?oublions pas que le d�veloppement de Paris doit profiter au d�veloppement de la France.

C?est pourquoi, je demande que les innovations con�ues avec notre soutien soient produites de fa�on privil�gi�e dans notre pays. L?Agence parisienne de l?innovation doit tisser des liens avec les usines fran�aises afin d?orienter prioritairement nos cr�ateurs et nos concepteurs sur le pr�cieux outil industriel dont nous disposons encore. Je me f�licite avec enthousiasme de cette communication. Mon groupe et moi-m�me, avec Mme Karen TA�EB, en suivrons avec attention la mise en ?uvre.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - C?est moi qui vous remercie, Monsieur Georges SARRE, et je donne la parole � M. Daniel VAILLANT.

M. Daniel VAILLANT, maire du 18e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Je souhaite tout d?abord me f�liciter de la communication du Maire de Paris et revenir plus pr�cis�ment sur la cr�ation d?un nouveau p�le universitaire Nord-Est sur une zone allant de la porte de la Chapelle, dans le 18e arrondissement, � Aubervilliers et Saint-Denis.

De ce point de vue, je me r�jouis d?entendre le pr�sident M. Jean-Fran�ois LAMOUR consid�rer comme une priorit� la cr�ation de ce p�le universitaire Nord-Est.

Il s?agit l� d?une conversion, m�me si elle est tardive, je veux la saluer parce que pour ce projet au Nord-Est de Paris, dans le 18e, la Ville de Paris, la R�gion Ile-de-France et les communes d?Aubervilliers et Saint-Denis s?entendront, je le sais, pour mettre en ?uvre cette priorit� voulue depuis plusieurs ann�es d�j�.

Le projet de cr�er un campus universitaire intercommunal est n� en effet il y a plus de deux ans, Monsieur LAMOUR, de la demande de l?Universit� de Paris I Panth�on - Sorbonne de lui trouver des terrains pour mener � bien ses projets d?extension et de la demande de nouveaux locaux de l?�cole des Hautes �tudes en sciences sociales.

Et si l?on ajoutait alors les projets d�j� lanc�s d?un I.U.T. de Paris VII dans la future Z.A.C. Pajol, la restructuration de Paris IV Porte Clignancourt ou la Maison des sciences de l?homme � Saint-Denis, la volont� de la Ville de Paris est rapidement devenue de cr�er dans le Nord de Paris un p�le coh�rent de recherche et d?enseignement sup�rieur de dimension internationale susceptible d?accueillir plus de 12.000 �tudiants du monde entier.

Je veux remercier Jean-Pierre CAFFET et Dani�le POURTAUD pour leur active, convaincante et d�termin�e action dans la mandature pr�c�dente. Ce qui vaut encouragement pour Anne HIDALGO, Didier GUILLOT et Jean-Louis MISSIKA en charge aujourd?hui de ces dossiers.

C?est donc bien � l?initiative de la Ville de Paris et des collectivit�s concern�es qu?ont �t� inscrits au contrat de plan Etat R�gion en mars 2007 l?installation de Paris I � Porte de la Chapelle, de l?�cole des Hautes �tudes en sciences sociales � Aubervilliers et la Maison des sciences de l?homme � Saint-Denis.

Cette derni�re op�ration n?est d?ailleurs pas nouvelle puisque d�j� inscrite au pr�c�dent contrat de plan, h�las il avait �t� d�cid� par le Gouvernement auquel j?avais l?honneur d?appartenir de ne pas donner une suite favorable, elle n?avait pas �t� r�alis�e dans la mandature qui a suivie, c?est-�-dire 2002-2008, faute de financement de l?Etat, Monsieur LAMOUR.

Concernant les deux nouvelles op�rations Paris I et l?E.H.E.S.S., il convient de rappeler que le gouvernement de M. de VILLEPIN avait d�cid� de n?apporter aucun financement.

C?est donc bien la Ville qui, seule, � d�cider d?acheter �

R.F.F. et � la S.N.C.F. les terrains concernant les locaux d?enseignement de l?Universit� de Paris I Panth�on - Sorbonne et d?en financer la construction avec la R�gion, le tout pour un montant de 36 millions d?euros.

N?oublions pas non plus l?engagement financier de la Ville pour qu?un I.U.T. de Paris VII voie le jour dans la Z.A.C. Pajol toute proche ou pour que Paris IV se restructure Porte de Clignancourt.

Nous n?avons pas non plus attendu l?engagement de l?�tat pour construire du logement �tudiant dans tout le 18e. Six r�sidences �tudiantes ont �t� construites sous la pr�c�dente mandature, ce qui repr�sente plus de 500 logements pour �tudiants et ces constructions vont se poursuivre.

Au total, cette politique volontariste visant � d�velopper un grand p�le universitaire coh�rent et pertinent dans le Nord-Est de Paris repr�sente d�j� un engagement financier de la Ville de plus de 160 millions d?euros.

Je veux aussi saluer l?engagement de la R�gion Ile-de-France qui a d?ores et d�j� pr�vu 21 millions d?euro pour Paris I Porte de la Chapelle, 40 millions pour l?�cole des Hautes �tudes en science sociale � Aubervilliers, dix millions pour la Maison des sciences de l?homme � Saint-Denis et sept millions pour l?I.U.T. Pajol.

De son c�t� l?�tat ne s?est engag� � ce jour qu?� hauteur de 44 millions d?euros sur ces quatre op�rations, dont 28 millions sont gag�s sur la vente de constructions universitaires � Paris.

Au final ce ne sont � ce jour que 16 millions d?euros que l?�tat met sur la table quand la Ville et la R�gion en apportent � elles deux pr�s de 150.

En conclusion, mes chers coll�gues, nous ne pouvons que nous r�jouir de cette �volution m�me tardive du Gouvernement et de son ralliement � notre projet qui repr�sente une v�ritable opportunit� pour le 18e et l?ensemble des collectivit�s concern�es.

Mais, comme maire du 18e arrondissement, je resterai extr�mement vigilant pour que cette priorit� affich�e se concr�tise par des actes et des engagements financiers sonnants et tr�buchants.

Aujourd?hui force est de constater que nous n?en sommes qu?� des d�clarations, opportunes certes, mais il ne faudrait pas qu?elles ne restent qu?opportunes.

Je rappelle enfin que ce projet s?int�gre compl�tement dans le projet Paris Nord-Est et notre volont� de cr�er des quartiers intercommunaux, ce projet de campus ne saurait donc s?extraire des autres probl�matiques de cette zone et notamment du projet de liaison C.D.G. Express dont l?�tat doit s?engager tr�s vite � garantir l?enfouissement comme le pr�conise la commission d?enqu�te dans ces conclusions motiv�es.

Je sais pouvoir compter sur le Maire de Paris et sur vous Madame la Maire pour convaincre l?�tat d?�tre plus engag� qu?il ne l?a �t� jusqu?� maintenant car, bien s�r, comment pourrait-il y avoir un p�le universitaire, notamment sur les terrains tels qu?on les conna�t, ceux de terrains de R.F.F. et de la S.N.C.F. si cette ligne devait rester suspendue avec une navette tous les quarts d?heure. Pour un campus universitaire ce serait v�ritablement contradictoire.

Si la volont� d?aller dans le sens que j?ai rappel� et que je salue de l?�tat, de la R�gion et de la Ville est bien confirm�e, c?est aussi pour moi une garantie concernant l?enfouissement de cette ligne.

Je vous remercie de cette communication, Madame la Maire.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie et donne la parole � Mme Catherine DUMAS.

Mme Catherine DUMAS. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Dans votre intervention, Monsieur le Maire, vous pr�cisez � juste titre que la comp�tition �conomique est devenue celle de l?intelligence.

Or, je pense que notre r�flexion sur la place et le potentiel de Paris en ce domaine ainsi que les projets que nous pourrions envisager pour l?avenir de notre Capitale ne seraient pas complets si nous omettions d?aborder une forme d?intelligence couramment baptis�e intelligence de la main.

J?aimerais et je pense que notre Ville s?honorerait de le faire que dans chacune de vos propositions envers les intellectuels, ing�nieurs, �tudiants ou chercheurs nous puissions trouver le moyen de valoriser une fili�re �conomique, patrimoniale, culturelle non n�gligeable dans notre pays, particuli�rement � Paris, � savoir les m�tiers d?art.

Aussi avec mes coll�gues nous vous proposons que le projet de nouveau campus dans le secteur Nord-Est de Paris int�gre la cr�ation ambitieuse et novatrice de la premi�re universit� fran�aise des m�tiers d?art.

Paris pourrait ainsi, comme vous nous y invitez dans votre communication, renouer avec le r�le historique que la Ville a toujours tenu dans le d�veloppement des savoirs.

Car l?image de Paris est �troitement li�e � l?histoire et au d�veloppement des m�tiers d?art. Nul ne contestera en effet qu?en mati�re d?entretien, de valorisation de patrimoine, d?industrie de la mode, du luxe, de la gastronomie et de bien d?autres activit�s artistiques, les exemples sont nombreux et vari�s pour montrer que Paris aurait beaucoup � perdre avec le d�part ou la disparition de ces m�tiers de haute technicit� qui font la sp�cificit� et la notori�t� de la France et de sa capitale dans le monde.

Alors, qu?il s?agisse de l?Agence parisienne de l?innovation, du dispositif de pr�ts d?honneur et de fonds d?amor�age propos�s par Paris Entreprendre, de la politique de valorisation des jeunes entreprises, des projets innovants que vous souhaitez mettre en place sur Paris, les fili�res de formation et les projets �conomiques li�s aux m�tiers d?art ne doivent pas �tre oubli�s.

L?Universit� de Bordeaux a d?ailleurs su faire une place � l??nologie, celle de Tours, � l?Institut Europ�en d?Histoire et des Cultures de l?Alimentation.

Ainsi notre collectivit� pourra assurer de concert la promotion de la culture de l?innovation � laquelle vous nous invitez Monsieur le Maire, en m�me temps que l?indispensable innovation dans la culture.

Car les professionnels des m�tiers d?art sont aussi soucieux de promouvoir l?innovation technologique que de conserver les gestes ancestraux qui font la sp�cificit� de leurs m�tiers.

Ils ont �galement conscience que pour se d�velopper et susciter de nouvelles vocations ils doivent d�passer l?image d?une formation qui s?arr�terait au B.E.P., au C.A.P. ou au Bac Pro notamment en collaborant activement avec l?universit�.

Vous le voyez Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, la cr�ation que nous vous proposons d?une universit� des m�tiers d?art � Paris, outre le fait qu?elle contribuerait � favoriser l?insertion professionnelle de nos futurs dipl�m�s via un rapprochement avec un secteur �conomique en pleine expansion conforteraient �galement notre capitale dans un r�le privil�gi� de vitrine de la France pour l?�tranger.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame DUMAS.

Je donne la parole � M. Romain L�VY.

M. Romain L�VY. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, je me r�jouis que cette communication, portant sur un domaine essentiel pour l?avenir de notre Ville, intervienne d�s le d�but de la mandature. J?y vois un signe suppl�mentaire de notre volont� de placer l?innovation, la recherche et l?enseignement sup�rieur au c?ur de nos pr�occupations.

Au moment o� l?Etat se d�sengage de ses responsabilit�s en ce domaine, il �tait particuli�rement important que nous rappelions que dans une soci�t� de la connaissance, la qualit� de la recherche est la garantie de la qualit� des emplois, de la croissance et de la coh�sion sociale.

Elle contribue �galement � l?attractivit� d?une ville. Et pour d�fendre la place de notre Capitale comme p�le universitaire et de recherches, pour attirer les �tudiants et les chercheurs du monde entier, il �tait essentiel que notre municipalit� accroisse encore son investissement dans l?�conomie de la connaissance.

Il �tait notamment indispensable de se pencher sur l?avenir du c?ur historique du Paris universitaire et scientifique, afin qu?il reste une r�f�rence en termes de rayonnement et d?excellence. Sa tradition et ses formidables potentialit�s le conduisaient naturellement � prendre toute sa place dans cette nouvelle dynamique, pour autant qu?on lui en donne les moyens et qu?on l?aide � y op�rer les rapprochements n�cessaires.

Beaucoup a d�j� �t� fait depuis 2001. Je ne m?�tendrai pas sur ces r�alisations pour �tre plus succinct, mais je pense en particulier � l?universit� Ren� Descartes, � Paris II Assas ou � la Chapelle de la Sorbonne. Je veux toutefois insister sur l?affectation du couvent des Cordeliers aux universit�s, pour qu?elles y d�veloppent leurs missions de diffusion de la culture et de l?information scientifique, ce qui constitue un enjeu de taille, alors que les �tudiants ont tendance � s?�loigner de ces fili�res.

Ces actions trouvent leur prolongement dans l?engagement des travaux qui permettront � nos �tablissements de disposer d?�quipements de standing international. Je pense � l?Ecole Sup�rieure de Physique et de Chimie Industrielle (E.S.P.C.I.) ou encore � la remise aux normes de s�curit� de la biblioth�que de la Sorbonne pour laquelle notre ville consacrera plus de 40 millions d?euros.

Toutefois, comme l?a indiqu� Daniel VAILLANT, l?enjeu majeur reste bien la volont� d?aider l?universit� et la recherche parisiennes � se structurer autour de trois grands p�les. Elu du 6e arrondissement, vous ne m?en voudrez pas d?insister plus particuli�rement sur la constitution de l?un de ces p�les, autour de la Montagne Sainte-Genevi�ve. Je pense d?ailleurs qu?il pourrait avantageusement prendre le nom de p�le Quartier latin, ce qui aurait sans doute une plus grande r�sonance encore dans le monde entier. Devant la dispersion des �tablissements, il convenait bien de cr�er ce p�le combinant enseignement et recherche, logements, activit�s culturelles, incubateurs et p�pini�res d?entreprises, afin de favoriser les synergies n�cessaires.

A ce titre, je ne peux r�sister � l?envie d?�voquer d?un mot la cr�ation de la prochaine p�pini�re de l?�dition et des m�tiers du livre dans le 6e arrondissement. Elle illustre parfaitement cette m�me volont� de pr�server un ?h�ritage historique?, non comme un simple vestige du pass� mais comme un atout pour l?avenir, un gage de vitalit� �conomique.

L?ensemble des mesures que nous venons d?�voquer prouve que notre municipalit� souhaite rester vigilante � ce que la dimension m�tropolitaine, qu?il convient n�cessairement de donner � la politique universitaire, ne se d�veloppe au d�triment du berceau historique de l?universit� fran�aise que constitue le centre de Paris. Nous recherchons bien la compl�mentarit�.

De la m�me fa�on, au moment o� certains seraient tent�s de s�parer dans des p�les g�ographiquement distincts les sciences humaines, d?une part, et les sciences dites dures, d?autre part, le Quartier latin t�moigne du d�veloppement harmonieux de la culture scientifique et des sciences humaines dans un m�me p�rim�tre, et de l?int�r�t bien compris de l?interdisciplinarit�.

Enfin, il ne me serait pas possible de parler de la recherche et de la connaissance sans aborder la question du devenir des locaux de l?E.H.E.S.S. et de la Maison des Sciences de l?Homme dans le 6e arrondissement. Je forme 2 v?ux, dont j?aimerais que notre collectivit� puisse se faire une nouvelle fois l?�cho. Tout d?abord que l?implantation de l?E.H.E.S.S., pr�vue dans le P�le Nord-Est parisien, puisse se faire tout en pr�servant un ancrage dans le 6e arrondissement. Une certaine compl�mentarit� doit, l� encore, pouvoir �tre trouv�e.

Second point, le devenir m�me des locaux du boulevard Raspail. Comment ne serait-ce qu?imaginer qu?ils ne servent pas l?avenir � accueillir un lieu de connaissance, d?enseignement ou de recherche ? Nous devrons �tre particuli�rement attentifs � ce point, et s?il devait en �tre d�cid� autrement, je souhaite que notre ville use alors de l?ensemble de ses pr�rogatives pour s?y opposer.

Etant d�j� trop long, je ne peux que souligner d?une phrase � quel point il est aussi important que soit propos�, dans cette communication, � c�t� de la question des �quipements universitaires et scientifiques, un plan ambitieux pour le soutien et l?accueil des doctorants ou des enseignants chercheurs.

En guise de conclusion, Madame la Maire, je suis s�r que le pari de l?intelligence que vous avez fait permettra au coeur universitaire et scientifique traditionnel de notre Ville, qu?est le Quartier latin, de se projeter vers l?avenir tout en pr�servant son identit�. Ce sera la contribution, oserai-je dire, du vieux Quartier latin, � l?�mergence du Paris universitaire du XXIe si�cle.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur Romain L�VY.

La parole est � M. LECOQ.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, la communication que vous nous pr�sentez aujourd?hui sur des sujets aussi important que l?enseignement sup�rieur, la recherche et l?innovation, pour l?avenir de notre pays et pour une partie de sa jeunesse, aurait d� �tre d?essence consensuelle.

Pour quelles raisons ? D?abord, parce qu?il y a urgence. Tout le monde le sait et le constate aujourd?hui, nos universit�s sont vieillies, ankylos�es, de petite taille, si on les compare � leurs homologues am�ricaines, indiennes et chinoises, alors qu?elles rec�lent souvent en leur sein des chercheurs et des universitaires de grand renom et de grande qualit�.

La loi L.R.U. �tait une premi�re r�ponse � leurs probl�mes. En leur donnant plus de pouvoir et d?autonomie, le Gouvernement SARKOZY leur a donn� plus de moyens pour lutter � armes �gales avec leur concurrentes �trang�res.

La seconde raison est que tous les gouvernements depuis trente ans ont sous-investi dans le domaine de l?enseignement sup�rieur. Si, en province, un certain nombre d?investissements en partenariat avec les r�gions ont �t� faits,� la situation des universit�s parisiennes n?est pas brillante. Certes, ponctuellement de grandes op�rations ont eu lieu mais les besoins sont immenses et n�cessitent que l?on mutualise les ressources de fa�on coordonn�e et intelligente.

Le plan U3M, annonc� par Lionel JOSPIN en 2000, n?a pas permis de progr�s notables. Certes, il contenait des cr�dits substantiels mais il ne traitait pas les deux probl�mes majeurs qui conditionnent la r�novation des locaux universitaires. Premi�rement, la ma�trise d??uvre confi�e aux universitaires, qui leur donne la capacit� juridique et financi�re de mener les travaux de r�novation. Deuxi�mement, les locaux tiroirs, c?est-�-dire les locaux qui permettent, en accueillant les �tudiants, de pouvoir mener les travaux sur les sites universitaires.

Chers coll�gues, je vis depuis plusieurs ann�es la r�novation des locaux de la facult� d?Assas pour laquelle la Ville s?est d?ailleurs engag�e financi�rement, mais rien n?aurait encore d�marrer, si la pr�sidence de la facult� n?avait pas r�ussi, � force de recherches, � mobiliser les locaux n�cessaires au d�marrage effectif des travaux de r�novation.

Monsieur le Maire, je vous le sugg�re, si vous voulez r�ellement, au-del� des d�clarations d?intention, coproduire avec les autorit�s acad�miques et aider v�ritablement � la r�novation des universit�s parisiennes, aidez-les � trouver des locaux interm�diaires pour abriter les �tudiants pendant la dur�e des travaux. Nous le savons, des possibilit�s existent dans le parc scolaire parisien, dans les lyc�es et coll�ges de la capitale, notamment en soir�e. Leur mobilisation, certes, n?est pas facile juridiquement mais ne saurait r�sister � une volont� politique clairement affich�e du Maire de la capitale.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, dans quelques jours nous conna�trons les sites retenus au titre du plan Campus et nous ne doutons pas que des sites parisiens soient retenus. Nous souhaitons que la Ville les accompagne et les soutienne financi�rement, tout en d�veloppant � destination des �tudiants de nouveaux services.

Quant au p�le Quartier latin, il existe de fait mais rassemble souvent des entit�s et des locaux disparates. L� encore, je vous fais une proposition : quand l?E.H.E.S.S. abandonnera ses locaux du boulevard Raspail pour rejoindre le nouveau p�le Paris Nord Aubervilliers, qu?une partie de ces locaux servent � abriter les �tudiants des facult�s dont la r�novation n?a pas d�marr� ; c?est d?ailleurs le cas de la Facult� de m�decine de la rue des Saints-P�res.

Ensuite, lorsque le jury de Paris Campus aura d�lib�r�, aidez les projets parisiens pr�sent�s qui n?auront pas �t� retenus mais qui pr�sentent un int�r�t ind�niable. Je pense notamment au campus de la pharmacie et du m�dicament, pr�sent� par Paris V et qui permettrait sur le site de l?avenue de l?Observatoire de cr�er un campus au rayonnement international. Dans le cadre de la m�decine dentaire et de l?odontologie, il est possible dans les anciens locaux historiques de la rue Garanci�re de cr�er un institut de renomm�e internationale.

Monsieur le Maire, au Quartier latin, vous avez la possibilit� en partenariat avec l?Etat et les universit�s parisiennes de contribuer � un passionnant travail de dynamisation et de transformation des diff�rents sites existants.

Cette t�che ne demande pas une nouvelle conversion de votre part. Ne soyez pas lib�ral dans ce domaine mais seulement constructif et coop�ratif. L?int�r�t de Paris et son avenir l?exigent.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je donne la parole � Mme Sandrine CHARNOZ.

Mme Sandrine CHARNOZ. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, cette communication sur l?innovation qui vient de nous �tre pr�sent�e est compl�te et de grande qualit�.

Pour nous, l?innovation ne doit pas �tre simplement �conomique. C?est aussi un projet citoyen pour Paris.

Dans le 12e arrondissement, le projet de l?Institut de la Vision et le projet ?PANAMMES?, projet d?am�nagements nouveaux pour am�liorer l?accessibilit� des malvoyants, malentendants et sourds, sont de bons exemples de l?interaction entre le soutien que l?on peut apporter � la recherche et aux entreprises, d?une part, et � la solidarit�, d?autre part.

Initi� par Christian SAUTTER et poursuivi avec la m�me �nergie et passion par Jean-Louis MISSIKA, l?Institut de la Vision install� au c?ur des Quinze-Vingt rassemble sur un m�me site des unit�s de recherche de l?I.N.S.E.R.M. et du C.N.R.S., un service clinique et 2.000 m�tres carr�s de surface d�di�s aux jeunes entrepreneurs pour d�velopper des projets communs tr�s innovants.

A c�t�, le centre hospitalier d?ophtalmologie poursuit les soins, mais aussi l?enseignement et la recherche, tout en conservant sa vocation initiale d?h�bergement des personnes aveugles ou malvoyantes.

Nous devions donc, autour de l?Institut de la Vision, favoriser l?accessibilit� de ceux qui �taient les plus concern�s par la th�matique des lieux, c?est-�-dire les malvoyants, les malentendants et les sourds.

Le projet ?PANAMMES? qui nous tient particuli�rement � c?ur dans le 12e exp�rimente en milieu urbain, autour de l?Institut de la Vision, des dispositifs d?aide � la mobilit� des malvoyants et malentendants.

En effet, la loi du 11 f�vrier 2005 pour l?�galit� des droits et des chances, la participation � la citoyennet� des personnes handicap�es, traduit dans le droit l?id�e que la cha�ne des d�placements doit s?adapter aux personnes en situation de handicap.

Cette loi qui, pourtant, � l?origine, �tait ambitieuse n?a conduit qu?� quelques �volutions et elle est loin d?avoir permis le d�cloisonnement n�cessaire.

A Paris, nous avons souhait� faire de la ville un laboratoire d?exp�rimentation pour mettre fin � ces discriminations.

Ce projet ?PANAMMES? illustre un volet important de l?innovation telle que nous la concevons. Ce projet exp�rimental r�pond � un cahier des charges �tabli selon le besoin des utilisateurs, en associant les deux f�d�rations des malvoyants et des malentendants.

Il s?agit d?assurer son appropriation par les citoyens et de concevoir avec eux ce dont, demain, ils auront r�ellement besoin.

La Ville devient par ailleurs un laboratoire d?exp�rimentation, un lieu de test de grandeur r�elle, de nouveaux mobiliers, de nouvelles fonctionnalit�s, de simulations de nouvelles ambiances sonores et lumineuses et ce, pour l?usage de tous.

L?innovation impr�gne ainsi la Ville et irrigue la vie des Parisiens, des chercheurs les plus exp�riment�s jusqu?aux citoyens, y compris ceux qui en sont encore trop souvent exclus.

C?est le Paris de la promotion d?une culture commune, d?une culture commune de l?innovation. C?est le d�fi d?une ville accessible, compr�hensible et lisible pour tous.

L?innovation est ici au service du mieux vivre ensemble et cette exp�rimentation permettra demain de d�velopper, je l?esp�re, les technologies pour les aveugles et malvoyants, soit plus de 1,7 million de personnes en France, et pour les malentendants et sourds, soit plus de 6 millions de personnes.

?PANAMMES? permettra d?acc�l�rer la mise en ?uvre de projets dont les freins sont trop souvent les d�lais entre le laboratoire et la mise sur le march�.

Le handicap est un d�fi � relever, il pose la question de l?�galit�. Et nous avons, Madame la Maire, par ce projet, souhait� que l?innovation et la cr�ativit� soient au service du progr�s social, au service d?une ville pour tous, par et pour tous ses citoyens.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci � vous, Sandrine CHARNOZ.

La parole est � M. J�r�me COUMET.

M. J�r�me COUMET, maire du 13e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

C?est � double titre que j?ai souhait� m?inscrire dans ce d�bat, d?abord en tant que maire du 13e mais aussi sur un plan, je l?avoue, plus personnel.

En effet, je suis fils d?universitaire. L?�volution de ces derni�res ann�es m?inqui�te tout particuli�rement, l?actualit� plus encore. L?actuelle r�forme du CNRS heurte, � juste titre, le monde de la recherche ; le manque de moyens allou�s par l?Etat plus encore.

Et j?ai bien entendu votre plaidoyer, Monsieur LAMOUR, mais Mme P�CRESSE ne dispose pas du soutien financier du Gouvernement et, s?il ne faut pas s?interdire toute r�flexion sur la modernisation de l?universit� et de la recherche, l?urgence n?est pas au probl�me de gouvernance mais bien au manque de moyens pour faire fonctionner l?universit�, financer la recherche et r�nover les b�timents.

Au passage, et je reprendrai � cette occasion ma casquette de maire d?arrondissement, je souhaite manifester mon incompr�hension face � une d�cision de Mme P�CRESSE qui va � l?encontre du bon sens.

Nous avions facilit� et organis� l?implantation d?une antenne parisienne de l?I.N.R.I.A., au c?ur de la Z.A..C. d�veloppement durable de la Gare de Rungis. Implanter cet institut de pointe dans la recherche informatique, � deux pas de l?�cole T�l�com Paris, faisait sens. Dans la derni�re ligne droite, Mme P�CRESSE s?y est oppos�e, injustement, nous obligeant � abandonner ce beau projet et � reformuler la construction du p�le de bureaux de cette Z.A.C.

Mais cette tribulation inutile, infond�e, n?emp�chera pas le 13e de devenir le premier arrondissement universitaire de Paris.

A ce propos, je me permets, Monsieur LAMOUR, de vous souligner cet �tat de fait : quand je vous �coute, vous semblez ignorer tout ce qui s?est pass� et va se passer dans le 13e. Je suis � votre disposition pour r�parer cette erreur et vous faire visiter le nouveau quartier universitaire de Paris Rive Gauche.

En effet, apr�s Paris I, T�l�com-Paris et le p�le des Arts graphiques, le 13e s?enorgueillit d?accueillir aujourd?hui la nouvelle �cole d?architecture Val de Seine, Paris 7 aussi, cette formidable universit� pluridisciplinaire, maintenant largement install�e, m�me si plusieurs b�timents restent encore � construire, et demain l?I.N.A.L.C.O.

Ainsi, le 13e accueillera le plus grand nombre d?�tudiants. Et notre travail, avec le concours de la S.E.M.A.P.A., fut d?aider � ces implantations, de largement les financer, � hauteur de 250 millions pour le foncier et la construction, et m�me de les accompagner, puisque la S.E.M.A.P.A. fut charg�e de la ma�trise d?ouvrage d�l�gu�e.

Et, plus encore, d?inscrire ce nouveau quartier universitaire dans la ville.

Nous faisons le contraire d?un campus � l?am�ricaine, non pas par id�ologie mais tout simplement au nom d?un choix diff�rent. Tout le contraire d?une universit� en autarcie, repli�e sur elle-m�me. Une universit� inscrite dans la ville, au milieu des habitations, dans un quartier bien desservi, avec des commerces dont certains sont situ�s en pied d?immeuble des b�timents universitaires, avec une correspondance tout particuli�rement avec le quartier : une biblioth�que ouverte aux habitants, le conseil de quartier qui se r�unit dans les amphis, un programme culturel partag�.

(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Et ce travail se poursuit, y compris pour la coh�rence des enseignements.

Je prendrai l?exemple de l?I.N.A.L.C.O., les Langues O. Etant donn� l?une des caract�ristiques du 13e, nous r�fl�chissons � faire un lien particulier par l?enseignement du chinois. Ainsi, dans le 13e, il sera bient�t possible d?�tudier le chinois de la maternelle � l?universit�, avec y compris des fili�res d?excellence, une fili�re scientifique int�grant des cours de math�matiques en chinois.

Je prendrai aussi l?exemple de Paris Bioparc, cette p�pini�re d?entreprises de 18.000 m�tres carr�s, sp�cialis�e dans les biotechnologies. Son implantation en plein quartier universitaire n?a pas �t� choisie par hasard. Bien entendu, cela doit permettre de faire le lien entre l?universit� et le monde de l?entreprise. Je ne sais pas s?il s?agit d?un souffle lib�ral, comme le disait M. LAMOUR, mais il s?agit, j?en suis s�r, de pragmatisme, d?intelligence et de bons sens.

Nous poursuivrons en ce sens en d�veloppant une deuxi�me p�pini�re Biopoarc 2, en lien avec Ivry, en rendant �galement possible l?implantation d?h�tels d?activit�, d�di�s aux P.M.E., en accompagnant aussi l?Institut du cerveau et de la moelle �pini�re qui sera ouvert � la Piti�-Salp�tri�re.

Enfin, faciliter la recherche, d�velopper les synergies entre notre ville et l?universit�, permettre � Paris de rayonner dans le monde, cela passe aussi par un accueil d�cent des �tudiants et des chercheurs, et l� aussi, le 13e apportera plus que sa part. Nombre de programmes de logements �tudiants sont soit d�j� livr�s soit programm�s et ce lien, nous souhaitons le d�velopper dans notre arrondissement.

Mes chers coll�gues, le 13e, son nouveau quartier universitaire maintenant bien install�, vont sans nul doute se d�velopper gr�ce aux efforts engag�s par la Ville de Paris en faveur de la recherche et de l?universit� et je vous en remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur Claude DARGENT, comme vous �tes tr�s intelligent, si vous arriviez � beaucoup concentrer votre message, ce serait bien ; sinon, on va dire que je favorise un groupe, ce qui n?est vraiment pas dans mon �tat d?esprit !

M. Claude DARGENT. - Je vais aller directement au fait, pour �conomiser le temps de notre Assembl�e.

Les questions qui nous r�unissent aujourd?hui devraient, de ce point, cr�er un consensus.

Et je suis oblig� de constater que, malheureusement, les propos de Jean-Fran�ois LAMOUR tout � l?heure ont un peu fait fi des r�alit�s et de ce que nous avons constat� � Paris depuis plusieurs ann�es, � savoir les graves retards sur toute une s�rie d?�tablissements universitaires que l?Etat s?�tait engag� � construire.

Il se trouve que je peux en t�moigner comme professeur des universit�s. La situation mat�rielle de nos �tablissements est, chers coll�gues, une v�ritable honte. Quand nous accueillons nos coll�gues �trangers dans le cadre des �changes internationaux, c?est tr�s difficile, parce que nous les sentons atterr�s ! Atterr�s par les conditions qui sont faites � leurs coll�gues fran�ais lorsqu?ils les d�couvrent !

Il ne s?agit pas ici de confort. Il s?agit des moyens susceptibles d?assurer que l?enseignement et la recherche, intimement li�s au niveau du 3e cycle, puissent se d�rouler dans les conditions qui assurent leur succ�s. Il s?agit de qualit� des biblioth�ques, d?adaptation des locaux, d?�quipements lourds, d?�quipements informatiques, de logements �tudiants, etc.

Or, il y a urgence !

Il y a urgence parce que de plus en plus de nos �tudiants, et pas les moins dou�s, sont attir�s par les conditions de recherche que leur assurent les universit�s �trang�res. Au plan international, partir �tudier � l?universit� de Paris demeure une id�e s�duisante pour des �tudiants du monde entier, mais la concurrence des �tablissements anglo-saxons est de plus en plus forte. La barri�re de la langue constitue pour nous un handicap. Il est essentiel que nous puissions le plus vite possible offrir aux �tudiants fran�ais et �trangers des conditions d?�tudes enfin align�es sur le standard des pays d�velopp�s.

L?effort � fournir est consid�rable !

En cons�quence, dans le Plan Campus, qui a �t� fort justement annonc�, notre ville ne doit pas �tre oubli�e. Elle repr�sente 20 % du potentiel national de chercheurs et la R�gion Ile-de-France, 40 %. Or, en l?occurrence, le Directeur g�n�ral de l?enseignement sup�rieur l?a rappel� il y a peu, on n?est pas dans une logique du saupoudrages, donc les chiffres que je viens d?indiquer devraient conduire � ce que, sur les 10 projets annonc�s dans le cadre du Plan Campus, 2 au moins se situent dans Paris intra muros et 4 dans la r�gion.

Pour terminer, je prendrai un exemple simple, pour montrer que Paris est plut�t d�favoris� tr�s souvent par rapport aux universit�s de province, contrairement � ce que l?on pourrait croire.

Les enseignants statutaires des universit�s de province disposent en g�n�ral d?un bureau dans leur universit�, ce que l?on peut consid�rer, chers coll�gues, comme minimal ! Il faut savoir que ce n?est pas le cas en Ile-de-France ! Comme mes coll�gues, alors que nous dirigeons, pour certains d?entre nous, des th�ses, nous ne pouvons pas recevoir, dans notre universit�, nos �tudiants dans un bureau. Aujourd?hui, en 2008 !

Tout cela est tout simplement inimaginable !

Chers coll�gues, notre universit� est aujourd?hui � la crois�e des chemins. Soit un effort consid�rable est fourni tr�s rapidement, la Ville y est pr�te, au-del� m�me de ses strictes comp�tences, au-del� m�me de son territoire propre - cela a �t� dit -, mais l?effort principal se trouve fatalement, compte tenu de ses ressources, de la responsabilit� de l?Etat. Ses dirigeants actuels doivent prendre la mesure du jugement que l?Histoire prononcerait sur leur action, s?il s?av�rait que c?est au d�but du XXIe si�cle que l?Universit� de Paris, qui rayonne depuis toujours sur l?ensemble de la plan�te, se trouvait clairement distanc�e, pour la premi�re fois depuis des si�cles, par ses homologues �trang�res. L?enjeu est l� !

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous �tes un exemple, Claude DARGENT. On peut dire beaucoup de choses intelligentes en tr�s peu de temps. Vous allez d?ailleurs inspirer les deux adjoints qui vont r�pondre au nom de l?Ex�cutif.

Je donne d?abord la parole � M. Jean-Louis MISSIKA.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint au nom de la 2e Commission. - Je voudrais me f�liciter de la richesse et de l?int�r�t tr�s grand de l?ensemble des interventions. Il y avait beaucoup de choses ; il y avait des propositions, des id�es. On va faire la synth�se de tout cela et je pense que l?on va pouvoir enrichir le projet qui est un des projets phares de la mandature.

Avant de rentrer dans le d�tail des interventions, je voudrais commencer par r�pondre � Jean-Fran�ois LAMOUR parce que j?ai �t� tr�s surpris de son intervention. Son discours �tait un discours de d�fense et d?illustration de la politique universitaire de l?Etat plut�t que celui d?un conseiller de Paris.

Je voudrais lui proposer une citation d?Andr� Malraux. J?esp�re qu?elle lui ira droit au c?ur. Il avait coutume de dire : ?La politique est manich�enne, mais il ne faut pas en rajouter?.

Je trouve que vous en avez rajout� beaucoup. J?ai remarqu� en revanche que nombre des interventions du groupe U.M.P.P.A. avaient une tonalit� beaucoup plus positive.

Daniel VAILLANT a tr�s bien montr� que le projet ?Paris Nord-Est? �tait d� � l?initiative des collectivit�s locales, notamment de Paris et de Plaine-Commune, que son inscription au pr�c�dent contrat de plan Etat-R�gion a �t� pilot�e par les collectivit�s locales et que l?Etat n?a pas tenu ses engagements de financement sur le C.P.E.R. 2000-2006, sur ce projet.

C?est bien de se rallier � un projet, mais, en m�me temps, reconna�tre la paternit� de ce projet n?est peut-�tre pas une mauvaise chose.

Puis, il faut faire attention � l?enthousiasme des convertis. Il y a trois grands p�les universitaires � Paris : le p�le Rive-Gauche de Jussieu � Ivry, le quartier latin et, bien s�r, le projet Paris Nord-Est. La Ville de Paris doit tenir �quilibr�e la balance de ses investissements entre ces trois grands p�les et ne pas consid�rer qu?il y a un seul projet prioritaire qui serait celui de Paris Nord-Est.

Vous dites que l?Etat a rempli tous ses engagements. C?est faux ! L?Etat n?a pas rempli tous ses engagements. Et c?est, par exemple, Bernard SAINT-GIRON, le Directeur de l?Enseignement universitaire, qui l?a reconnu publiquement devant la commission des finances de l?Assembl�e nationale, avouant des retards de 400 millions d?euros de cr�dits de paiement non d�pens�s au titre du C.P.E.R. 2000-2006. Ces retards accumul�s sont peut-�tre � l?origine du refus de l?Etat de faire un bilan de la convention 2000-2006 qu?il a sign� avec la Ville sur les investissements universitaires de la premi�re mandature, bilan que la Ville de Paris r�clame � corps et � cris depuis un certain temps.

Ce qui montre que lorsque vous demandez une �valuation et un bilan, vous avez tendance � dire : ?Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais?.

La faiblesse de l?engagement de l?Etat est patente. En octobre 2005, l?ensemble des pr�sidents d?universit� est venu � l?H�tel de Ville autour du Maire de Paris pour d�noncer le d�sengagement de l?Etat. L?absence d?investissements dans les universit�s parisiennes est reconnue par tout le monde ; par les responsables universitaires et par les responsables politiques.

C?est Jacques CHIRAC qui promettait, en 1994, que plus personne ne travaillerait en milieu amiant�, fin 1996, dans les universit�s parisiennes. Je vous rappelle qu?aujourd?hui on doit attendre environ 2012 pour la fin du d�samiantage de l?Universit� de Jussieu. On a trois ans de retard sur la biblioth�que Sainte-Barbe, cinq ans de retard sur l?I.N.A.L.C.O., etc.

On se rend bien compte que, peut-�tre parce que les caisses de l?Etat sont vides, il y a une tendance � retarder les projets de la part de l?Etat en mati�re d?investissements dans l?enseignement et la recherche.

Vous avez cit� le plan ?Campus?. C?est un �l�ment int�ressant. On nous dit que ce sont 5 milliards d?euros. En r�alit�, nous avons vu, pour le moment, 3,8 milliards d?euros issus de la vente des actions E.D.F. par l?Etat. 3,8 milliards d?euros et non pas 5 milliards d?euros. On attend avec impatience de conna�tre la source du 1,2 milliard d?euros suppl�mentaire.

Ces sommes vont �tre plac�es dans un fonds par Bercy et ce sont les revenus de ce fonds qui vont �tre investis dans l?universit� et la recherche. Le calcul est relativement simple. Cela fait environ 200 millions d?euros par an. 200 millions d?euros par an divis�s par dix projets, cela donne 20 millions d?euros par an et par projet.

Si Paris n?obtient qu?un projet, ce qui est malheureusement envisageable, cela veut dire qu?il y aura 120 millions d?euros d?investissements au cours des six prochaines ann�es, � travers le plan ?Campus?. Il faut bien mettre en regard le chiffre global annonc� qui est de 5 milliards d?euros avec une r�alit� sur six ans de 120 millions d?euros d?investissement par projet du plan ?Campus?.

Enfin, troisi�me �l�ment dans votre intervention, vous vous inqui�tez de l?affectation du milliard d?euros qui est pr�vu par la Municipalit�. Vous avez une vision � la fois comptable, bureaucratique et inefficace de la d�pense publique, ce qui me surprend beaucoup de votre part.

Comme l?a tr�s bien dit la conseill�re d?opposition Val�rie HOFFENBERG, on doit �valuer les besoins pour d�penser intelligemment l?argent des contribuables parisiens. Au lieu de cela, vous faites une sorte de p�r�quation du milliard, de telle mani�re que l?on se retrouve avec 80 millions d?euros qui devraient �tre d�pens�s avant la fin de l?ann�e.

Que fait-on s?il n?y a pas mati�re � d�penser imm�diatement ces 80 millions d?euros ? Se retrouve-t-on dans une logique purement bureaucratique consistant � dire qu?il faut vite d�penser cet argent avant la fin de l?ann�e ?

Or, nous devons faire un travail de pr�figuration des missions de l?Agence Parisienne de l?Innovation. D�j�, deux groupes de travail ?uvrent sur ce sujet et nous vous pr�senterons les r�sultats de ces travaux avant la fin de l?ann�e.

Il faut faire un travail d?identification des besoins et cette identification des besoins est complexe. C?est pourquoi nous allons lancer un appel � projets concernant les p�pini�res et les incubateurs sur la Ville de Paris parce qu?on ne d�cide pas par d�cret de cr�er des incubateurs et des p�pini�res. Ce sont les chercheurs, les jeunes entrepreneurs, les jeunes dipl�m�s qui doivent �tre capables de dessiner le contour des besoins et des n�cessit�s du futur investissement dans le domaine des p�pini�res et des incubateurs.

Je crois que l?on est dans un domaine o� il faudrait un consensus ; il faudrait que tout le monde tire dans la m�me direction ; il faudrait que l?Etat, la R�gion et la Ville de Paris puissent se concerter. Aujourd?hui, nous sommes dans une situation o� nous avons mis sur la table une feuille de route, nous avons d�fini un cahier des charges, des objectifs. Nous avons montr� comment nous voulions atteindre ces objectifs et c?est ainsi que le travail doit �tre men�.

Vous aurez, le moment venu, c?est-�-dire � l?automne, la r�partition budg�taire, la r�partition de l?investissement qui nous para�t souhaitable au cours de la fin de l?ann�e 2008 et de l?ann�e 2009.

J?en viens aux autres interventions. Romain L�VY a raison d?insister sur l?importance du p�le Quartier Latin, �tant entendu que ce p�le recouvre non seulement les 5e et 6e arrondissements, mais �galement, pour partie, les 13e et 14e arrondissements.

Il y a quelque chose d?assez inqui�tant dans la phrase prononc�e par Val�rie P�CRESSE quand elle parle d?installer les ?sciences dures? au Sud et les ?sciences humaines et sociales? au Nord. Cette phrase est doublement pr�occupante. Elle est pr�occupante parce qu?il y a l?oubli du c?ur de l?universit� parisienne qui se situe au Centre de Paris. Or, le c?ur de l?universit� parisienne ne doit pas �tre n�glig�. Nous avons un immense travail de r�novation et de recomposition du tissu urbain � engager dans le quartier latin et la Montagne Sainte-Genevi�ve. Il y est fait largement allusion dans la communication, et plus particuli�rement en ce qui concerne, par exemple, une �cole prestigieuse de la Ville de Paris qui est l?Ecole Sup�rieures de Physique et de Chimie Industrielle.

D?autre part, il y a dans cette phrase quelque chose d?�trange, qui consiste � dire qu?il faut s�parer les sciences dures des sciences humaines alors qu?en r�alit� toutes les grandes universit�s de recherche du monde entier combinent sciences dures et sciences humaines et sociales.

C?est la raison pour laquelle la Ville de Paris, qui a une politique universitaire, n?est pas seulement la roue de secours de l?�tat, Monsieur LECOQ, charg�e de trouver des locaux tampons � sa place pour le d�placement des �tudiants pendant que l?on est en train de r�nover des locaux.

La Ville de Paris qui a une politique universitaire d�fendra fermement le fait qu?aussi bien dans le p�le Nord-Est que dans le campus Rive Gauche ou qu?au centre de Paris bien �videmment, cette pluridisciplinarit� qui est une des forces de l?universit� parisienne soit maintenue.

Je signale pour ceux que les d�tails int�ressent que la communication met en avant le concept de bip�le, ce qui montre la fa�on dont nous concevons le travail au niveau de Paris m�tropole.

Par exemple, le fait que Telecom ParisTech doive s?agrandir et aller sur le plateau de Saclay ne signifie pas que la totalit� de T�l�com ParisTech doive d�m�nager de Paris vers Saclay.

Ce qui est vrai, c?est que vu de Shanghai, de New York ou de Tokyo, Paris Centre, Saclay et Marne-la-Vall�e ne font qu?un mais cela ne doit pas nous emp�cher de nous concerter entre collectivit�s avec la R�gion, avec l?�tat pour que l?am�nagement de ce grand ?cluster? de Paris m�tropole soit un am�nagement intelligent, et que l?on ne d�shabille pas Paris pour habiller Saclay.

Je voudrais remercier Mme Sandrine CHARNOZ d?avoir �voqu� le projet ?PANAMMES? parce je crois qu?il pr�figure assez bien une des missions essentielles de l?Agence parisienne de l?innovation.

Ce projet ?PANAMMES? qui est un projet articul� � l?Institution de la Vision et � l?h�pital des Quinze-Vingts est une zone d?exp�rimentation en milieu urbain pour tester des dispositifs d?aide � la mobilit� aux personnes handicap�es.

Cette notion d?exp�rimentation sera au coeur du travail de l?Agence parisienne de l?innovation, c?est-�-dire la capacit� de concevoir des prototypes, de tester ces prototypes, de faire ce que l?on appelle la preuve du concept qui est un jalon essentiel dans la cr�ation d?une jeune entreprise innovante et qui est souvent une �tape difficile � franchir.

On a tendance � ne s?int�resser aux jeunes entreprises innovantes qu?� partir du moment o� elles ont trois ou quatre ans d?�ge, c?est-�-dire � partir du moment o� elles ont fait tout ce travail essentiel de d�monstration de l?utilit� sociale et de l?utilit� �conomique de leur innovation.

Pour revenir � l?intervention de Jean-Pierre LECOQ, je souhaite ajouter qu?en mati�re de locaux tampon, Paris a fait plus que son devoir : Boucicaut pour Paris VI, Championnet pour Paris IV, la rue du Pr� pour l?E.H.E.S.S. et l?E.P.H.E.

En ce qui concerne la r�novation de Paris II Assas, la Ville a investi 7,2 millions d?euros et les travaux ont d�j� commenc�.

J?insiste sur le fait que Paris ne peut pas �tre con�ue comme une simple roue de ce secours de l?�tat en mati�re de locaux tampons.

Nous avons � d�finir et � mener une politique universitaire et une politique de recherche territoriale et nous le ferons au cours de cette mandature, nous chercherons � montrer en quoi les id�es que nous d�fendons sont des id�es pertinentes.

Je vais conclure rapidement en disant que s?agissant de la fracture num�rique soulign�e par plusieurs intervenants, l?attractivit� num�rique d?une ville n?est pas seulement l?acc�s � des r�seaux haut d�bit, mais c?est aussi une population qui sait s?en servir, inventer de nouveaux usages, qui a une comp�tence professionnelle dans l?�conomie num�rique et qui est homog�ne dans ses usages num�riques.

La lutte contre la fracture num�rique est un �l�ment totalement int�gr� � cette politique de l?innovation que j?appelle de mes voeux et sur lequel nous allons travailler tout au long de cette mandature.

Je vous donne rendez vous pour parler investissements, cr�dits de fonctionnement au mois d?octobre, c?est-�-dire au moment o� nous pr�senterons le budget et les diff�rents r�sultats des appels � projet que nous allons lancer au cours de l?�t�.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Pour nous parler de vie �tudiante, je donne la parole � M. Didier GUILLOT.

M. Didier GUILLOT, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Pour r�pondre � M. Jean-Fran�ois LAMOUR, � propos de la question du regroupement des d�l�gations ou de l?administration, je ferai un constat simple : sous la mandature de M. Jean TIB�RI il y avait 48 adjoints, on peut difficilement faire plus, mais pas d?adjoint � la vie �tudiante.

Je pense que cela a eu une influence sur le fait qu?il n?y a bien eu que 320 logements r�alis�s de 1995 � 2001 pour les �tudiants, ce qui est comparable au nombre de logements qui vont ouvrir en septembre dans les trois r�sidences universitaires du 18e, trois parmi huit r�sidences qui ouvrent cette ann�e.

Nous sommes dans la continuit� pour nous de l?effort fait dans la premi�re mandature et dans l?amplification puisque nous allons passer de 3.800 logements � 4.000 qui seront financ�s dans la prochaine mandature, 4.000 logements neufs, je le pr�cise pour les pol�miques qui pourraient avoir lieu sur la nature de ces logements.

Je pr�cise �galement � Mmes Emmanuelle BECKER et Danielle FOURNIER en r�ponse aux inqui�tudes qui pourraient exister encore quant � la nature de ces logements que l?effort de la Ville en mati�re de logements �tudiants porte d?abord �videmment sur du logement � crit�res sociaux.

Nous veillons � cela depuis le d�but avec le C.R.O.U.S. et c?est donc quelque chose de tr�s important pour les questions de mixit� sociale � Paris.

Deuxi�me chose, sur le logement, nous avons parl� de 4.000 logements. Nous pouvons �videmment faire plus et nous souhaitons faire plus, c?est un minimum, nous esp�rons �tre entendus par Val�rie P�CRESSE qui a fait une offre tr�s int�ressante au D�partement des Yvelines.

Esp�rons que cette offre de convention avec ce d�partement pourra s?�tendre � d?autres d�partements de la R�gion Ile-de-France, � commencer par Paris. Nous sommes �videmment partants pour une telle signature.

Sur la question de la restauration, je dirai � Mme Val�rie HOFFENBERG que Paris-Dauphine est effectivement une belle universit�. La Ville de Paris a particip� � la r�novation de son restaurant.

Sur les engagements de logement de prestige dont Mme SACHS a parl�, il y a des projets dans les trois lettres d?intention de Plan Campus qui sont int�ressants et sur lesquels on pourra s?appuyer, je pense � Paris Centre Universit�s ou � Paris Universitas, ces logements seront plut�t situ�s dans le cadre historique notamment la Cit� internationale.

Nous serons l� aussi en appui � ces deux grands projets, un sur Paris-Rive gauche et l?autre sur la Cit� internationale.

D?une fa�on g�n�rale, s?agissant des tr�s nombreux projets figurant dans le Plan Campus dont on ignore lesquels seront retenus, la Ville de Paris sera tr�s attentive et interviendra, non pas en substitution mais en appui et nous veillerons projet par projet � voir comment nous pourrons aider. L?effort en mati�re de vie �tudiante est �vident quand on lit les trois projets.

Sur les �coles d?art, je ne reviens pas sur ce qu?a dit Mme DUMAS, l?effort de la Ville a �t� �vident d�j� sur la pr�c�dente mandature qui a sauv� les grandes �coles d?art de la Ville de Paris.

Sur le sport, M. CHERKI avait lanc� sous le mandat pr�c�dent avec les Pr�sidents d?universit� une grande r�flexion pour cr�er un G.I.P. sur le sport universitaire. C?est un effort sur lequel nous allons nous appuyer pour permettre la pratique du sport amateur dans le monde �tudiant � Paris et aussi le sport de tr�s haut niveau comme nous venons de le voir avec l?U.P.M.C. Paris VII.

Sur Paris Nord-Est, par rapport � ce qui a �t� dit par Daniel VAILLANT et Jean-Louis MISSIKA, j?ai rencontr� M. SALVATOR, le maire d?Aubervilliers, et le Pr�sident de l?E.P.H.E. la semaine derni�re. Une chose est �vidente pour tous ces acteurs : c?est bien parce que la Ville de Paris s?est impliqu�e dans ce projet, en a �t� moteur que l?attractivit� pourra �tre forte et que les �coles et les universit�s susceptibles de s?agr�ger � ce projet viendront le faire.

Nous sommes attach�s � la pluridisciplinarit� sur ce nouveau campus dont a parl� M. MISSIKA, mais nous sommes aussi tr�s fiers de voir que, pour rejoindre ce que disait Mmes FOURNIER et BECKER, nous avons l� un vrai p�le des sciences humaines et sociales, qui font partie de l?excellence de la place parisienne.

Sur la question de la maison des initiatives �tudiantes, je propose � la pr�sidente de la 7e Commission d?organiser une visite pour les �lus et M. LAMOUR, si cela les int�resse, de la Maison des initiatives �tudiantes. Ce sera mieux que tout rapport d?�valuation auquel je suis �galement pr�t. Je sais que des dizaines de milliers d?�tudiants sont d�j� pass�s et sont d�j� des ?praticiens? de ce lieu, lieu d?incubation de la vie culturelle et associative. De mon point de vue, c?est une r�ussite et c?est pourquoi nous en cr�ons trois nouvelles sous cette mandature.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Beaucoup de choses dites en peu de temps. Deux nouveaux adjoints qui viennent de s?exprimer. Tout cela est aussi li� � l?attractivit� �conomique de Paris.

Je voudrais que M. Christian SAUTTER nous dise un mot.

M. Christian SAUTTER, adjoint. - Monsieur le Maire, le pr�sident M. Jean-Fran�ois LAMOUR et Mme Val�rie HOFFENBERG ont souhait� qu?une �valuation soit faite de la politique men�e pendant la premi�re mandature.

Si la deuxi�me commission veut se pencher sur cette question, si elle veut interroger la Chambre de Commerce, qui est un partenaire important, et un certain nombre de responsables de projets, tel le professeur SAHEL pour l?Institut de la Vision, je crois que nous pourrions tous en tirer b�n�fice.

Je ne reprends pas la liste des locaux, mais je dirai qu?en avril 2001, lorsque j?ai voulu faire le tour des implantations pour aider les entreprises innovantes, une apr�s-midi m?a suffit, puisqu?il y avait un appartement rue Geoffroy-Saint-Hilaire, dans le 5e arrondissement, et la remarquable p�pini�re Soleillet de la Chambre de Commerce et d?Industrie. Pour visiter les p�pini�res et incubateurs qui existent aujourd?hui, je pense qu?il faudrait plus de temps.

Vous m?avez interrog� sur le nombre d?emplois, je peux vous dire que 3000 emplois directs ont �t� cr��s durant la mandature gr�ce � ce dispositif. Mais j?insisterai plut�t sur la partie qualitative, c?est-�-dire que 80 % des entreprises innovantes qui ont �t� h�berg�es et accompagn�es ont r�ussi et parmi celles qui sont sorties des incubateurs et des p�pini�res, 80 % se sont implant�es sur Paris.

Voil�, Monsieur le Maire, apr�s l?impulsion de la premi�re mandature, je veux me f�liciter de l?acc�l�ration qui est en cours et dire que je travaillerai avec Jean-Louis MISSIKA, y compris pour attirer de jeunes entreprises et de moins jeunes entreprises innovantes de l?�tranger, pour contribuer au rayonnement international de Paris.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Un grand merci � tous les �lus, parce que j?ai trouv� le d�bat int�ressant, m�me s?il y a parfois des incompr�hensions et des enjeux diff�rents.

Je remercie aussi l?Ex�cutif, en particulier MM. Jean-Louis MISSIKA et Didier GUILLOT. N�anmoins, tous les adjoints, sentez-vous extr�mement mobilis�s par cette belle ambition. J?assume compl�tement le fait d?avoir voulu que la premi�re s�ance du Conseil de Paris ait pour point central le logement, et la deuxi�me, l?innovation, la recherche et l?enseignement sup�rieur. Cela est vraiment fondamental. Si vous n?avez pas le d�tail des projets, c?est parce que l?on est au d�but du mandat. Au d�but du mandat, j?entends que l?on montre la volont�, que l?on cherche des solutions et que l?on ne perde pas de temps.

Si le premier mandat m?a appris quelque chose, c?est que quand on reporte la r�flexion, l?�laboration � deux ou trois ans, cela sort trop tard.

Merci beaucoup � tous de vous impliquer dans cette ambition qui nous d�passe et, bien s�r, contr�lez au fur et � mesure que les engagements pris correspondent bien � cette dynamique que nous voulons cr�er. C?est bien le r�le de tous les groupes, et notamment de l?opposition, de veiller � ce que ce milliard... D?ailleurs, Monsieur LAMOUR, je vous pr�cise que ce milliard est celui des finances de la Ville de Paris. Nous comptons bien en mobiliser un second aupr�s de partenaires publics et priv�es, mais pour ce milliard-l�, nous ne demandons pas � l?Etat, � l?Europe ou aux entreprises priv�es, c?est pour en avoir un deuxi�me. Tout cela est un travail passionnant.

Merci � tous.

Mai 2008
Débat
Conseil municipal
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