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39 - 2002, DVLR 146 - Projet "Chinois d'Europe et intégration" conduit par la Ville de Paris, dans le cadre du programme européen EQUAL. - Etat d'évolution du projet. - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer avec l'Etat une convention cadre ainsi que 3 conventions bipartites avec les associations partenaires du projet, Batik international, Association de soutien linguistique et culturel et Pierre Ducerf et de souscrire un avenant à l'Accord de partenariat pour l'entrée de 3 autres membres


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration DLVR 146 concernant le projet "Chinois d'Europe et int�gration" conduit par la Ville de Paris dans le cadre du programme europ�en EQUAL.
Cette d�lib�ration concerne une autorisation accord�e � M. le Maire de Paris de signer avec l'Etat une convention-cadre ainsi que trois conventions bipartites avec les associations partenaires de ce projet.
Je donne la parole � Mme BACHE.
Mme Marinette BACHE. - Merci, Madame la Maire.
Le 8 avril dernier d�j�, Georges SARRE avait eu l'occasion d'indiquer que les �lus du Mouvement des citoyens, s'ils �taient tout � fait favorables � la mise en ?uvre de ce programme EQUAL, avaient quelques objections � �mettre sur son cahier des charges.
Je ne peux aujourd'hui que confirmer cette position.
Nous sommes �minemment favorables � ce que tous les moyens soient mis en ?uvre pour une pleine insertion de l'immigration chinoise dans la collectivit� parisienne et nationale et nous souhaitons la disparition de toutes les discriminations dont elle est victime.
Cependant, nous regrettons l'absence dans ce projet d'un terme fondamental qui serait la lutte contre l'exploitation des �tres humains.
Rien n'est possible dans les domaines de la formation, de la scolarisation, de l'insertion, qui sont �voqu�s, s'il n'est pas mis des moyens consid�rables dans la lutte contre les fili�res clandestines qui sont responsables des conditions de travail �pouvantables des travailleurs en situation irr�guli�re, oblig�s de rembourser le prix de leur passage en Europe � n'importe quelles conditions.
Vous nous parlez d'orientation professionnelle et d'obtention de dipl�mes. C'est un objectif tout � fait louable que nous reconnaissons, � condition que l'on travaille au grand jour, dans un atelier aux normes, que l'on dispose de temps et qu'on puisse en sortir.
Vous �voquez �galement le probl�me de la scolarisation des jeunes. Or, nombre d'entre eux ne sont pas scolaris�s car tout simplement eux aussi travaillent, et parfois la nuit.
Chacun s'accorde � constater - notamment les repr�sentants de l'Etat, et c'est d'ailleurs confirm� par les r�unions tenues sur le sujet, sur le terrain - qu'il est temps de r�primer lourdement les multiples infractions au Code du travail et aux r�gles de s�curit� qui persistent dans les m�tiers qui emploient majoritairement les immigrants chinois.
Je tiens d'autre part � vous signaler, puisque le projet s'int�resse �galement aux femmes de l'immigration asiatique, le d�veloppement tr�s r�cent - et je me fais ici le porte-parole du maire du 11e arrondissement - dans le quartier du Faubourg du Temple, d'une prostitution asiatique importante. Je ne doute pas d'ailleurs que le groupe de travail mis en place par Anne HIDALGO sur cette question trouvera les moyens d'aider ces femmes victimes elles aussi d'une autre forme d'exploitation.
Je vous remercie.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame BACHE.
Effectivement, nous avons suivi cette �volution terrible dans cette partie de votre arrondissement.
Mme Kh�dija BOURCART a la parole pour la r�ponse.
Mme Kh�dija BOURCART, adjointe, au nom de la 6e Commission. - Madame, tout ce que vous dites est juste, le chantier concernant les �trangers � Paris est immense, mais tout ne rel�ve pas de la Municipalit� et notamment pas le probl�me du travail clandestin qui, lui, renvoie au probl�me de la r�gularisation de tous les sans papiers � Paris.
Quand un certain Ministre disait "la France d'en bas", moi je parlerai de "la France du sous-sol" et, � Paris, elle est extr�mement importante. Oui, vous avez raison, mais la Municipalit� n'a pas de r�ponse en ce sens.
Par contre, en ce qui concerne l'int�gration, si nous entendons par int�gration le fait de pouvoir accompagner tous les Parisiens - et en l'occurrence, l�, les �trangers - dans leur possibilit� d'�tre des Parisiens � part enti�re, je dis oui.
Le programme EQUAL, qui est un programme europ�en dont l'objectif est la lutte contre les discriminations et les in�galit�s dans le monde du travail, a �t� l'opportunit� pour la Ville de Paris d'ouvrir un chantier. Il n'est pas la r�ponse � l'ensemble des questions pos�es par l'immigration, mais une des possibilit�s de pouvoir notamment aborder le probl�me des communaut�s chinoises � Paris.
Je rappelle que les Chinois repr�sentent 20 % des �trangers non-communautaires dans notre ville, qu'ils sont souvent organis�s en mono-activit� et vivent souvent en autarcie.
Donc, l'opportunit� d'ouvrir ce chantier dans le cadre d'un programme europ�en �tait pour nous extr�mement int�ressante.
Effectivement, beaucoup d'entre vous ont une vision tronqu�e, voire caricaturale, des communaut�s chinoises, notamment en ce qui concerne les jeunes. Non, ils ne r�ussissent pas tous. Et oui, ils ont effectivement beaucoup de difficult�s, autant que tous les jeunes d'origine populaire (et d'autant plus �trang�re).
Dans le cadre de ce programme europ�en, nous avons cibl� une partie des jeunes, � savoir les 16-18 ans, qui n'ont pas acc�s au syst�me scolaire et n'ont pas acc�s non plus au syst�me de formation qui s'adresse davantage aux plus de 18 ans.
Ce programme �chelonn� sur cinq ans, permet aussi de r�fl�chir � la fa�on de sortir de la mono-activit�, c'est-�-dire de pouvoir offrir � des jeunes des perspectives d'autres m�tiers que le textile et la restauration, et de pouvoir aussi, en accord avec elles, ouvrir l'horizon des femmes � des m�tiers comme ceux de l'aide aux personnes, comme les emplois dans les cr�ches, les emplois de pu�ricultrice. C'est donc un travail qui est beaucoup ax� sur l'ouverture � d'autres m�tiers.
Puisque vous avez ouvert le d�bat, je voudrais rappeler que ce programme que nous pilotons au niveau de Paris est fait en concertation avec d'autres villes europ�ennes et que le choix de nos partenaires europ�ens n'est pas du tout anodin. Ainsi, notre partenaire italien est la r�gion de Florence, r�gion o� il y a �norm�ment d'immigr�s chinois, notamment dans la ville du Prato o� plus de 20 % de la population est chinoise.
Vous voyez bien que la r�flexion que nous menons, les actions que nous menons ont une logique qui r�pond aussi � une n�cessit� d'�changer avec d'autres pays europ�ens car les probl�mes de mouvement de population ne se font pas seulement � l'�chelle de notre Ville ni de notre pays mais � l'�chelle europ�enne.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je vais vous demander de conclure.
Mme Kh�dija BOURCART, adjointe, rapporteur. - Je voulais montrer tout l'int�r�t qu'il y avait � ouvrir un chantier europ�en m�me si nous apportons des r�ponses sp�cifiques dans le cadre de notre ville.
Merci.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup pour ces pr�cisions sur ce projet tr�s important.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVLR 146.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, DVLR 146).

Octobre 2002
Débat
Conseil municipal
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