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17 - I - Question d'actualité de M. Didier BARIANI, au nom du groupe Union pour la Démocratie française, à M. le Préfet de police sur la hausse de la délinquance


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous prenons la premi�re question d'actualit�, celle de M. Didier BARIANI.
Vous avez la parole, Monsieur BARIANI.
M. Didier BARIANI. - Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Pr�fet de police, forte hausse de la d�linquance � Paris, selon les termes m�mes de M. le Procureur de la R�publique. Et puis tr�s mauvais chiffres pour le Gouvernement : l'augmentation nationale se situant � 7,7 %. Mauvais r�sultats, disons-le franchement, pour la Pr�fecture de police et le Parquet de Paris, qui est responsable pour l'essentiel de la politique p�nale dans la Capitale.
Alors il conviendrait d�sormais de se demander tr�s clairement si la police de proximit� ne serait pas un �chec. Vider ainsi de ses effectifs, de ses moyens le Service de police judiciaire a contribu� tout naturellement � d�mobiliser le meilleur outil, parce que le mieux form�, contre la d�linquance.
Je n'ajouterai pas de commentaires tout � fait fond�s par ailleurs sur les cons�quences de l'application de la loi Guigou.
Mais � Paris, particularisme local, les personnels de police se forment et ne restent pas. Sectoriser la Capitale, comme vous venez de le d�cider, ne peut avoir d'effet si cela ne s'accompagne pas d'un v�ritable et efficace programme de fid�lisation des personnels et si on ne cesse de confier � des adjoints de s�curit�, peu form�s, des missions de terrain.
L'U.D.F. r�clame depuis fort longtemps la cr�ation d'une police municipale sous la d�nomination de "force municipale de s�curit� et de pr�vention", qui d�chargerait la police nationale de ses t�ches administratives. Le contraire est mis en ?uvre puisque les personnels recrut�s par la Ville sont plac�s sous l'autorit� du Pr�fet de police.
Aussi - et j'en termine - permettez-moi, Monsieur le Pr�fet, de vous demander si vous allez alerter le Gouvernement sur les errements de sa politique, l'inviter � en tirer les cons�quences, � adapter le dispositif de s�curit� � la r�alit� de la d�linquance, de ses auteurs et de ses territoires.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur BARIANI.
Je crois que vous avez respect� le temps c'est tr�s bien.
(Applaudissements sur les bancs des groupes Union pour la d�mocratie fran�aise, "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", "Ensemble pour Paris" et "D�mocratie lib�rale et Ind�pendants).
... Oui. Je laisse le temps des applaudissements.
La parole est � M. le Pr�fet de police et si M. CARESCHE veut s'exprimer, il le dira, mais il peut attendre une autre question.
Monsieur le Pr�fet, vous avez la parole.
M. LE PR�FET DE POLICE. - Monsieur le Conseiller, Mesdames Messieurs, j'ai adress� une note � tous les Conseillers de Paris pour leur donner les statistiques d�finitives de la d�linquance pour 2001. Je rappelle que celle-ci, avec 311.000 faits signal�s a progress� de 5,39 % � Paris. Je pr�cise que la petite diff�rence qu'il y a avec le chiffre donn� quelques jours plus t�t par le Procureur n'en est pas une, parce que, simplement � la date o� s'exprimait le Procureur, les statistiques n'�taient pas arr�t�es et il avait fait une extrapolation � partir des 11 premiers mois. Mais c'est bien le chiffre que je vous indique qui est le chiffre d�finitif.
M. Didier BARIANI se demande si la mise en place de la police de quartier n'est pas un �chec. Il est �videmment trop t�t pour dresser le bilan d'une op�ration qui est simplement en train de se mettre en place.
Paris a �t� d�coup�e en 209 quartiers, et ceci d'ailleurs en concertation �troite avec tous les maires d'arrondissement. Donc 209 quartiers o� doivent intervenir des groupes de policiers fid�lis�s, aux heures o� l'attend le plus la population, l'apr�s-midi et le soir et 7 jours sur 7. Ce n'est que depuis ce mois de janvier qu'environ 140 de ces �quipes de quartier sur 209, sont en place, avec 800 gardiens de la paix suppl�mentaires et j'entends achever la mise en place de ce dispositif dans le d�lai d'un an que nous avions annonc� en mai 2001 ici m�me, c'est-�-dire en mai 2002.
Alors il est �videmment beaucoup trop t�t pour tirer un bilan. Je constate simplement que la d�linquance s'est beaucoup moins d�velopp�e au second semestre, plus 3,5 %, qu'au premier semestre, o� elle s'�levait de 7,2 %. C'est un signe encourageant, non suffisant bien s�r, mais j'esp�re bien que le quadrillage de Paris qui sera achev� dans les mois qui viennent, permettra d'inverser la tendance et de faire enfin reculer la d�linquance. La pr�sence des policiers � toute heure et tous les jours est de toute fa�on une condition incontournable pour y parvenir.
J'ajoute que le d�ploiement de 1.000 policiers de quartier s'est fait en r�organisant les gardes statiques, en utilisant pour la circulation les nouveaux agents de surveillance de Paris financ�s par la Ville, mais en aucun cas au d�triment de la capacit� d'investigation.
J'avais dit que ce red�ploiement ne concernait pas la police judiciaire. Je vous le confirme, puisqu'en 2001 les effectifs de la police judiciaire ont augment� de 40 agents. C'est peut-�tre encore insuffisant mais en 2001 j'ai veill� � ce que les effectifs de la police judiciaire augmentent parall�lement � notre op�ration police de quartier.
J'ajoute que le travail d'investigation de la police a fortement gagn� en efficacit� puisque les faits �lucid�s augmentent de pr�s de 10 % et que les interpellations augmentent de 5 % en 2001.
Enfin, il faut pr�ciser que les adjoints de s�curit� qui ne sont qu'au nombre de 800 sur un effectif de 15.000 gardiens de la paix ne constituent qu'un appoint. Leur pr�sence est positive dans la mesure o� elle suscite souvent des vocations pour le m�tier de policier.
Enfin, je tiens � pr�ciser que l'affectation de 800 A.S.P. financ�s par la Ville � la circulation devrait permettre de doubler les effectifs charg�s de la circulation, 1.000 au lieu de 500, tout en me permettant de r�affecter 300 gardiens de la paix dans les quartiers.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet.
(Applaudissements).
Nous passons...
M. Didier BARIANI. - Je crois que la proc�dure permet que j'intervienne.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui bien s�r.
M. Didier BARIANI. - Ce sera bref, je ne veux pas abuser de mon temps de parole. Monsieur le Pr�fet de police, votre franchise est louable, votre d�sir d'information sympathique mais cela ne vaut pas absolution.
Paris c'est � peu pr�s un peu plus de 3 % de la population nationale, 300.000 d�lits sur 4 millions recens�s, c'est beaucoup plus que le ratio population/d�lits.
Alors, tr�s honn�tement, au-del� du probl�me de la police de quartier que vous �tes en voie d'installer, et que l'on ne peut pas naturellement condamner � priori, j'ai pos� et je repose clairement, et j'ai peur que le Gouvernement soit autiste en la mati�re, le probl�me de l'efficacit� et, je le dis, de la p�rennit� de la police de proximit�.
Et deuxi�mement, M. le Maire le sait bien, le probl�me demeure, non pas parce que naturellement ce serait un rem�de absolu mais parce que ce serait un moyen suppl�mentaire, d'une v�ritable police municipale d�chargeant la police d'Etat d'un certain nombre de contraintes.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Union pour la D�mocratie fran�aise").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Ce qui mettrait en p�ril la p�rennit� de police de proximit�, ce serait un changement de Gouvernement. Un changement de Gouvernement pourrait remettre en cause cette politique qui portera progressivement ses fruits.
Quant � la police municipale, pardonnez-moi, Monsieur BARIANI, c'�tait au coeur de la campagne municipale et les Parisiens ont vot�.
J'ajoute que je serais � la place de l'opposition, je serais plus prudent car j'ai not� que, parmi les importantes nominations faites par le Pr�sident de la R�publique sur la s�curit�, figure quelqu'un qui vous a pr�c�d� qui est violemment hostile � toute police municipale � Paris.
Alors, il faudrait peut-�tre �tre coh�rent et surtout dire la v�rit� aux citoyens.

Janvier 2002
Débat
Conseil municipal
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