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53 - Vœu présenté par M. SÉGUIN, M. CHARON et les membres du groupe "Rassemblement pour la République et apparentés" visant à commémorer Jacques Chaban-Delmas


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc au v?u pr�sent� par M. S�GUIN, M. CHARON et les membres du groupe R.P.R. est apparent�s visant � comm�morer Jacques Chaban-Delmas.
Je crois qu'� ce moment du d�bat, Monsieur CHARON et Monsieur S�GUIN, si vous en �tes d'accord, il vaudrait peut-�tre mieux que je donne mon sentiment tout de suite.
J'ai dit avant d'�tre Maire de Paris, que je souhaitais qu'il y ait une voie � Paris qui rende un hommage digne � Jacques Chaban-Delmas. Je me souviens l'avoir dit en deux circonstances, une fois au Conseil de Paris comme pr�sident de groupe d'opposition lors de la mort de Jacques Chaban-Delmas, une deuxi�me fois - et cela pourrait vous surprendre mais je ne le regrette vraiment pas - dans le plus grand rassemblement que j'ai fait au cours de la campagne �lectorale, au Z�nith.
J'ai dit - et j'avais cit� aussi Pierre Mend�s-France - que dans la vision que j'avais de Paris, de son histoire et notamment la R�sistance, je souhaitais qu'une voie importante de Paris porte le nom de Jacques Chaban-Delmas. Cela pouvait peut-�tre surprendre le public mais il n'a pas eu l'air en d�saccord.
Car je crois que quelles que soient nos opinions politiques, lorsqu'on g�re et lorsqu'on aspire � g�rer une ville comme la Capitale, toute son histoire la plus honorable, la plus belle, la plus admirable, doit �tre port�e par les �lus du peuple.
Pour moi, Jacques Chaban-Delmas fait partie de cette histoire, d'autant que cet homme engag�, avec ses convictions, qui n'�tait pas les miennes en politique int�rieure, a eu lui aussi une mani�re de faire de la politique qui honore la politique, y compris dans son respect des adversaires, dans sa capacit� d'ouverture aux id�es des autres, et lorsqu'il a �t� Premier Ministre, dans bien des occasions je n'�tais pas d'accord mais j'ai trouv� honorable sa capacit� d'entendre les arguments des autres et de les int�grer dans la politique de la France.
Pour toutes ces raisons et surtout pour son r�le dans l'Histoire, jeune G�n�ral de la R�sistance, je crois effectivement que Paris n'a pas � tenir compte en ces choses l�, de la "tradition des 5 ans", dont nous rediscuterons d'ailleurs, car ce n'est pas du niveau. Je suis favorable � ce qu'il y ait le nom de Jacques Chaban-Delmas dans un lieu prestigieux. Je vais m�me vous dire : je suis favorable � ce que ce soit la place du Palais-Bourbon qui ne serait pas d�baptis�e, mais porterait en dessous la mention : place Jacques Chaban-Delmas. Simplement, je trouve que ce ne serait pas convenable de le faire contre l'Assembl�e nationale.
Donc je souhaiterais, Monsieur S�GUIN, que l'on puisse ajouter dans votre v?u "sous r�serve de l'avis du Bureau de l'Assembl�e nationale". Je veux convaincre le Bureau de l'Assembl�e nationale que cette id�e est juste et je pense que notre vote peut y contribuer. Y compris le mien, peut-�tre.
Je prends un engagement, si le compromis n'�tait pas trouv� avec l'Assembl�e nationale, je chercherais avec vous, avec sa famille, avec ses amis, un lieu important. Je ne veux pas attendre pour Jacques Chaban-Delmas ou que des propositions insuffisantes soient faites comme cela a pu �tre fait dans d'autres cas. Mais je n'insiste pas.
Si M. S�GUIN veut bien nous proposer un ajout qui irait dans ce sens, en tous cas pour ce qui me concerne, je souhaiterais que ce v?u soit adopt�.
Monsieur S�GUIN, vous avez la parole.
M. Philippe S�GUIN. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.
Je pense �tre l'interpr�te de l'ensemble de mon groupe et de l'opposition pour vous remercier de vos propos et de vos engagements.
C'est bien volontiers que nous donnons suite � l'id�e consistant � prendre la pr�caution que vous avez sugg�r�e et, en cons�quence, nous pourrions, � la deuxi�me ligne du dernier paragraphe du voeu, apr�s les mots "il sugg�re que" rajouter entre virgules : "sous r�serve de l'avis du Bureau de l'Assembl�e nationale".
M. LE MAIRE DE PARIS. - Tr�s bien.
Personnellement, amend� ainsi, j'approuve ce voeu. Je souhaite le voter et j'appelle vraiment le Conseil de Paris � le voter.
Monsieur CHARON, vous avez la parole.
M. Pierre CHARON. - Je suis un peu ennuy�, Monsieur le Maire, parce que j'ai eu votre directeur de cabinet, il y a quelques semaines, au t�l�phone pour nous expliquer sur un rendez-vous qui n'avait pas pu �tre pris aupr�s de vous, et il m'a dit que le Bureau de l'Assembl�e nationale n'�tait pas d'accord. Il avait donc d�j� la r�ponse.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Qui ?
M. Pierre CHARON. - Votre directeur de cabinet.
Est-ce que ce n'est pas un peu g�nant d'avoir une r�ponse � un voeu g�n�reux...
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur CHARON, prenons les choses au moment o� nous pouvons les voter et faire oeuvre utile car, je vous le dis sinc�rement, surtout si ce vote est large, j'esp�re qu'il aura de l'influence sur le Bureau de l'Assembl�e nationale d'autant qu'� ma connaissance il ne s'est pas prononc�.
Essayons d'aboutir, Monsieur CHARON.
M. Pierre CHARON. - On ne d�pend pas d'une majorit� pour quelque chose comme cela !
M. LE MAIRE DE PARIS. - On est en train de faire un travail utile pour atteindre l'objectif que vous vous fixez.
A ma connaissance, le Bureau de l'Assembl�e nationale n'a pas d�lib�r� formellement. Que telle ou telle personnalit� ne soit pas tr�s favorable, c'est un fait. Mais le Bureau de l'Assembl�e nationale, � ma connaissance, n'a pas d�lib�r�.
Si le vote du Conseil de Paris auquel, je crois, j'essaie d'apporter ma contribution est positif, je pense qu'il pourrait �tre utile pour d�terminer la position du Bureau de l'Assembl�e nationale, et d'ailleurs je me suis un peu tourn� vers les d�put�s pour qu'ils nous aident.
J'ajoute que je vous promets que nous reprendrons ce d�bat en fonction des �l�ments nouveaux qui appara�tront. Je trouve tr�s estimable votre implication personnelle, parce que vous repr�sentez bien la famille et parce que vous �tiez dans l'�quipe de Jacques Chaban-Delmas. Je me permets de vous dire que la m�thode propos�e par le Pr�sident de votre groupe avec notre vote est un �l�ment qui va compter. S'il ne suffisait pas, je vous promets de reprendre le d�bat et d'oeuvrer dans le sens que je vous ai dit et par rapport auquel, Monsieur CHARON, je me suis engag� devant les Parisiens et en particulier devant ceux qui me soutenaient. Je ne vois pas pourquoi je ne continuerai pas.
La parole est � Jean VUILLERMOZ.
M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Monsieur le Maire.
Simplement un mot, �videmment, quels que soient les d�saccords que nous ayons pu avoir en politique int�rieure, quel que soit aussi le chemin parcouru ensemble pendant la R�sistance, il est �vident que nous vous suivons et nous suivons la proposition qui est faite d'attribuer, que ce soit la place du Palais-Bourbon ou une autre place importante de Paris, le nom de Jacques Chaban-Delmas. Nous vous suivons sur cet aspect.
Nous sommes plus r�serv�s, je le dis sans pol�mique, par rapport � la station de m�tro "Assembl�e nationale". Il nous semble qu'il est logique de laisser ce nom "Assembl�e nationale" et de ne pas l'associer, quel que soit le Pr�sident de cette assembl�e, � Jacques Chaban-Delmas bien qu'il ait �t� certainement jusqu'� maintenant celui qui a dur� le plus longtemps � ce si�ge.
Autant nous vous suivons sur la premi�re partie du voeu, autant sur le reste nous sommes r�serv�s.
M. LE MAIRE DE PARIS. - D'abord il ne faut pas qu'il y ait de malentendu. Je vais plaider pour le voeu de M. S�GUIN. Le voeu ne propose pas de d�baptiser la station de m�tro, il propose d'ajouter la mention "Jacques Chaban-Delmas".
Je ferais deux votes. Personnellement je voterai les 2 y compris celui concernant la station de m�tro. Je vais vous dire pourquoi : parce que la station de m�tro reste "Assembl�e nationale", et qu'il y a une mention en dessous "Jacques Chaban-Delmas". Mais on a le droit de ne pas penser la m�me chose.
Mais il se trouve que j'ai l'intuition qu'une immense majorit� de cette Assembl�e est d'accord sur la place du Palais-Bourbon.
Je vous sugg�re de faire efficace : si on pouvait faire un vote sur la place et un vote sur la station de m�tro, on a des chances d'avoir plus de voix pour la place.
Qu'en pensez-vous, Monsieur S�GUIN ? Vous acceptez ?
M. Philippe S�GUIN. - Oui.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur CHARON ?
M. Pierre CHARON. - Oui.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vais vous proposer, pour que le vote soit clair, de voter le v?u d�pos� par MM. S�GUIN et CHARON tel qu'il est amend� par M. S�GUIN : "sous r�serve de", on l'arr�te � la station de m�tro et on votera pour la station de m�tro �videmment mais � part.
Je mets aux voix, � main lev�e, la premi�re partie du v?u qui porte sur la place du Palais-Bourbon amend�e tel que l'a dit M. S�GUIN.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
La premi�re partie du v?u amend� est adopt�e.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Maintenant, je mets aux voix, � main lev�e, la seconde partie du v?u concernant la station de m�tro qui porterait la plaque Jacques Chaban-Delmas.
Qui est pour ?
Tout le monde n'a pas compris. On me demande des explications.
La derni�re partie du voeu : la station de m�tro "Assembl�e nationale" ne serait pas d�baptis�e, porterait la mention "Jacques Chaban-Delmas". Voil� ce sur quoi on va voter maintenant.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
La derni�re partie du voeu est adopt�e. (2002, V. 7).
(Applaudissements).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, le Secr�tariat g�n�ral du Conseil de Paris me sugg�re de faire une br�ve interruption de s�ance pour prendre un sandwich et respirer quelques instants.
Nous reprendrons la s�ance � 21 heures 50.

Janvier 2002
Débat
Conseil municipal
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