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15 - 1999, DFAE 93 - Communication de M. le Maire de Paris sur les arrêtés d'engagement pris sur le budget d'investissement de la Ville de Paris entre le 28 juin et le 24 septembre 1999.1999, DFAE 86 - Budget d'investissement de la Ville de Paris. - Décision modificative n° 2 de 1999


M. Jean-Loup MORL�, adjoint, pr�sident. - Nous allons passer au projet de d�lib�ration DFAE 93 relatif � la communication de M. le Maire de Paris sur les arr�t�s d'engagements pris sur le budget d'investissement de la Ville de Paris entre le 28 juin et le 24 septembre 1999.
L'orateur inscrit est Mme FLAM.
Mme Mireille FLAM. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.
J'interviendrai � la fois sur les projets de d�lib�ration DFAE 93 et DFAE 86, budget d'investissement, d�cision modificative n� 2, si vous le voulez bien.
Il est difficile de prendre au s�rieux les orientations budg�taires pour l'an 2000 qui ont �t� pr�sent�es ce matin alors qu'au cours de la m�me s�ance, deux documents techniques sur l'exercice 1999 en cours, la communication sur les engagements pris entre le 28 juin 1999 et le 24 septembre 1999 d'une part et la d�cision modificative n� 2 du budget d'investissement de l'exercice 1999 de la Ville d'autre part, montrent qu'� la fin du mois de septembre, le budget 1999 qui a �t� annonc�, et particuli�rement le budget d'investissement, ne sera que tr�s partiellement r�alis�.
M�me si ces r�sultats sont encore provisoires puisqu'il reste encore trois mois jusqu'� la fin de l'ann�e, ils indiquent une tendance qui correspond � ce qui a �t� constat� sur les exercices ant�rieurs.
Les cr�dits engag�s � la date du 24 septembre repr�sentent 37 % des dotations � affecter. En effet, le montant des cr�dits � affecter s'�levaient � 6.739 millions de francs. A la fin du mois de septembre, 2.612 millions de francs ont �t� engag�s, soit 37 % de cette somme.
M. LEGARET a expliqu�, ce matin, une fois de plus, que le budget d'investissement de la ville s'articulait entre autorisations de programmes et cr�dits de paiements, les autorisations de programmes correspondant aux travaux, programm�s le plus souvent sur plusieurs ann�es, et les cr�dits de paiements correspondant aux sommes destin�es � payer ces travaux pour une ann�e donn�e. Nous l'avons bien compris.
Il n'en demeure pas moins que le rythme d'engagement des d�penses sur l'ann�e en cours n'est pas sans influence sur le rythme de consommation des cr�dits sur les exercices suivants.
Diff�rentes explications ont �t� donn�es sur les ann�es ant�rieures, la principale �tant que le budget, lorsqu'il �tait vot� en mars, �tait communiqu� aux services avec trois mois de retard, ce qui raccourcissait la p�riode d'ex�cution budg�taire.
Ce n'est pas le cas cette ann�e et pourtant, sur une p�riode de neuf mois, force est de constater que le rythme d'engagements des d�penses d'investissement ne correspond pas � ce qui a �t� pr�vu.
De la m�me mani�re, la d�cision modificative n� 2 pr�sent�e au cours de cette s�ance pr�voit la diminution des ouvertures de cr�dits : 156 millions de francs de moins pour le logement social, en baisse de 27 %, 157 millions de francs en moins pour les acquisitions fonci�res, en baisse de 22 %, alors que ces secteurs �taient affich�s comme prioritaires pour l'exercice 1999 et qu'ils sont encore affich�s comme prioritaires pour l'ann�e 2000. Les faits contredisent les intentions affich�es. Et pourtant, dans le projet de d�lib�ration sur la d�cision budg�taire modificative, pas un seul mot d'explication. 39 pages de tableaux chiffr�s o� la Ville se r�jouit de pouvoir r�duire le montant des emprunts appel�s de 660 millions de francs, comme si la r�duction des recettes n'avait aucune cons�quence sur la r�alisation des d�penses !
On assiste donc � un exercice qui consiste � afficher des pr�visions d'�quipements, notamment dans le logement social, mais �galement dans le secteur scolaire, en baisse de 17 %, et � retarder la r�alisation de ces �quipements, ce qui permet chaque ann�e d'afficher de nouvelles priorit�s en ne r�alisant qu'une partie de ce qui avait �t� pr�vu !
Pour l'an 2000, la Ville, dans son document d'orientation budg�taire, pr�voit moins de recettes et plus de d�penses.
En effet, la Ville pr�voit de continuer � r�duire le volume de sa dette. Dans le m�me temps, elle compte baisser les imp�ts locaux et cette r�duction des recettes doit permettre une augmentation des d�penses d'investissement de 12 � 13 %. C'est-�-dire que la Ville propose moins de recettes et plus de d�penses !
Malheureusement, nous savons que cela n'est pas possible et il est fort � craindre qu'il se passe en l'an 2000 ce qui s'est pass� au cours des ann�es pr�c�dentes, c'est-�-dire qu'un tiers des investissements r�els promis lors du budget ne seront pas r�alis�s, ce qui, concr�tement, veut dire des chantiers qui ne d�marrent pas et d'autres qui s'�ternisent.
La communication sur les arr�t�s d'engagement montre �galement que le rythme d'engagement des cr�dits varie beaucoup d'un arrondissement � l'autre.
En effet, pour les investissements autres que ceux relevant du logement social qui, en l'absence de mixit� sociale, sont concentr�s dans les arrondissements de l'Est parisien, les cr�dits affect�s aux travaux dans les cr�ches ou dans les �coles, aux am�nagements de voirie, sont tr�s in�galement r�partis sur le territoire parisien. Dans le 11e arrondissement, par exemple, les cr�dits affect�s depuis le 1er janvier repr�sentent 13 centimes par habitant, contre 1,85 F dans le 5e arrondissement ! Ce r�sultat, comme les autres, n'est encore que provisoire puisqu'il reste trois mois jusqu'� la fin de l'ann�e. Il indique une tendance � investir davantage dans le 5e arrondissement que dans les autres arrondissements qui n'avait pas �t� soulign�e lors de la pr�sentation du budget primitif.
D�s lors, il est difficile de prendre au s�rieux les priorit�s affich�es par la Ville, qui ex�cute son budget, cette ann�e encore, de fa�on tr�s diff�rente de ce qui a �t� annonc�.
C'est pourquoi nous voterons contre la d�cision budg�taire modificative n� 2.
Monsieur le Maire, je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
M. Jean-Loup MORL�, adjoint, pr�sident. - La communication n'�tait pas soumise au vote et Mme FLAM �tant intervenue sur la d�cision modificative n� 2, si vous en �tes d'accord, Monsieur LEGARET, je donnerai la parole � M. AUTEXIER, apr�s quoi vous pourrez r�pondre aux deux intervenants.
Monsieur AUTEXIER, vous avez la parole.
M. Jean-Yves AUTEXIER. - Merci, Monsieur le Maire.
Chacun sait que l'endettement par habitant � Paris est sensiblement inf�rieur � celui qu'on observe dans la moyenne du pays. Grosso modo, l'encours de la dette des collectivit�s parisiennes, Ville et d�partement, repr�sente une ann�e de produit de fiscalit� directe et le tiers environ du total des recettes de ces collectivit�s.
Alors, sans vouloir pr�ner un recours inconsid�r� � l'emprunt, on peut tout de m�me s'interroger sur le dogme de "l'endettement z�ro" qui para�t enchanter ceux qui, aujourd'hui, sont en charge des affaires de Paris.
Le projet de d�cision modificative n� 2 qui nous est soumis para�t inspir� de ce souci.
Apr�s avoir amput� au fil des ans de 4 milliards de francs environ en ann�e pleine les moyens d'investissement de la Ville et du d�partement, vous nous invitez � ouvrir 55 millions de francs d'autorisations de programme nouvelles en valeur nette, c'est-�-dire un montant d�risoire au regard de ce qui a �t� abattu.
Au fond, il n'y aurait rien � redire si, dans le m�me temps, les cr�dits de paiement n'�taient pas abattus de 565 millions de francs, dont 100 pour le D�partement.
La section d'investissement de la Ville supportera, elle, une diminution de 283 millions de francs des cr�dits destin�s � l'acquisition par la collectivit� d'immobilisations nouvelles, et de pr�s de 154 millions de francs des moyens d'accorder � des tiers des pr�ts et avances pour la r�alisation d'�quipements publics. Sachant que les cr�dits d'investissement, � la diff�rence de ceux de fonctionnement, peuvent �tre report�s sur l'exercice suivant, quel int�r�t y a-t-il � proc�der � de pareilles coupes claires, ramenant de plus de 9 milliards de francs � moins de 8,5, soit une diminution de 6,6 %, les d�penses pr�visionnelles en cause ?
J'y vois un esprit de dogmatisme qui consiste � r�duire par principe les autorisations d'emprunter de la Ville et du d�partement. Celles-ci seront diminu�es de 700 millions de francs sur cette seule d�cision modificative, � raison de 600 millions de francs pour la Ville et 100 pour le D�partement.
Il faut rappeler, mes chers coll�gues, que la Municipalit�, depuis l'ann�e derni�re, a rembours� par anticipation des emprunts et amoindri ses recettes pr�visionnelles � mobiliser aupr�s des �tablissements de cr�dit. La derni�re d�cision modificative, par exemple, en avait d�j� annul� 660 millions de francs. Au total, ce sont donc plus de 2 milliards de francs de ressources qui soit ont �t� pay�s avant terme aux pr�teurs, soit purement et simplement abandonn�s.
C'est �videmment, d'un point de vue comptable, r�jouissant, mais je rappelle quand m�me que c'est l'�quivalent de pr�s de 2.000 logements sociaux, ou de plusieurs kilom�tres de tramway...
Cela me para�t tout � fait contestable compte tenu de ce que l'on sait de la situation financi�re de la Ville et du d�partement de Paris. Je sais bien qu'on lit quelquefois dans la presse, quelques ann�es apr�s, que la situation est pr�occupante... Alors, de deux choses l'une : ou elle est vraiment pr�occupante et les mesures qu'on nous propose sont justifi�es, ou bien elle ne l'est pas et les mesures qu'on nous propose n'ont pas de sens.
Voil� pourquoi je voudrais vous interroger sur le sens de ce dogmatisme affich� d'un d�sendettement forcen�, alors que rien ne nous y oblige et que des besoins r�els en mati�re d'investissement se manifestent.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et communiste).
M. Jean-Loup MORL�, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur AUTEXIER.
Pour r�pondre, la parole est � M. LEGARET.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, au nom de la 1�re Commission. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je r�pondrai � Mme FLAM et � M. AUTEXIER sans dogmatisme ; je les rassure l'un et l'autre.
Je ne suis pas habit� par le dogme de "l'emprunt z�ro". D'ailleurs, si c'�tait le cas, cela se verrait puisque notre encours de dette est, � l'heure actuelle, de l'ordre de 12,5 milliards, entre 12,5 et 13 milliards selon les mobilisations qui interviendront d'ici la fin de l'ann�e. Donc, vous admettrez que c'est un encours de dette qui reste raisonnable, tr�s raisonnable au regard de notre budget consolid� Ville et d�partement, mais ce n'est pas tout � fait z�ro quand il s'agit de sommes de cette importance.
La deuxi�me chose que je voudrais faire observer, sans aucun esprit pol�mique ni dogmatique, aussi bien � Mme FLAM qu'� M. AUTEXIER, c'est que, sauf erreur de ma part, encore assez r�cemment (et m�me tout derni�rement), dans des interviews donn�es � un certain nombre de journaux ou de magazines, M. BRAVO, membre du m�me groupe politique que Mme FLAM, continue � alerter l'opinion sur l'endettement excessif de la Ville ! Il n'y a pas si longtemps, nous avons eu des d�bats ici m�me, en s�ance du Conseil de Paris - vous les avez certainement en m�moire, mes chers coll�gues - sur les sc�narios-catastrophes et l'endettement inconsid�r� de la Ville. Nous avons r�pondu � ces critiques.
Aujourd'hui, je veux dire qu'on va de surprises en surprises. Je vous ai r�pondu sur l'endettement excessif. On nous dit que ce dernier est insuffisant. Je ne sais pas ce qu'il faut faire pour �tre agr�able aux intervenants du groupe socialiste mais je suis bien oblig� de constater qu'il est assez difficile de se montrer digne � leurs yeux.
M�me chose pour M. AUTEXIER � qui je pourrai ressortir un certain nombre d'interventions qu'il a faites lui-m�me ou que M. SARRE, son Pr�sident, a faites encore r�cemment pour dire que le sc�nario catastrophe, l'exc�s de dette allait �touffer la ville et le D�partement dans des d�lais tr�s rapides et que nous serions submerg�s par les actes de mauvaise gestion que nous avions commis, et notamment le fait de souscrire des emprunts inconsid�r�s.
Je dis cela pour relativiser les choses.
Deuxi�me observation que j'ai d�j� faite et que je r�it�re : il ne suffit pas de dire "engageons, engageons". Nous manifestons dans chaque budget notre volont� politique lorsque nous d�lib�rons sur des autorisations de programme.
Quand vous �tes au Conseil de Paris, �lus de l'opposition, vous dites "non, non, la volont� politique, ce sont les cr�dits de paiement". Et nous, nous disons que ce sont les autorisations de programme.
Il se trouve que je suis moi aussi �lu d'opposition au Conseil r�gional d'Ile-de-France et je suis surpris de voir les m�mes �lus qui si�gent, et qui disent "la volont� politique s'exprime par les autorisations de programme".
Nous disons la m�me chose, mes chers coll�gues : la volont� politique s'exprime dans les autorisations de programme. Les cr�dits de paiement suivent � leur rythme ces autorisations de programme mais ne venez pas nous parler de r�gulation budg�taire �ternellement, de renoncement � un certain nombre d'�quipements, d'abandons d'un certain nombre de cr�dits.
Vous le savez, il faut naturellement plusieurs mois et souvent plusieurs ann�es pour que le rythme des cr�dits de paiement vienne rattraper celui des autorisations de programme.
Il les rattrapent toujours � la diff�rence d'autres budgets et notamment de la comptabilit� de l'Etat. Je crois qu'on nous fait l� encore une fois un proc�s qui n'est pas juste, qui n'a aucun fondement.
Je serai le premier � me f�liciter d'un rythme d'engagement, d'un pourcentage d'engagement plus favorable. Nous y travaillons, vous le savez. Vous savez que si nous sommes revenus au vote de notre budget en d�cembre, c'est � la demande unanime de tous les groupes politiques de l'Assembl�e.
Je me permets de rappeler que cela a �t� effroyable pour la direction des Finances qui a travaill� sur ce calendrier budg�taire de mani�re � ce que l'on fasse revenir la date du budget en d�cembre. C'est une pr�occupation que nous avons tous partag�e effectivement, que l'exercice budg�taire redevienne un exercice calendaire qui tombe juste et que l'on puisse de ce fait am�liorer notre rythme d'engagement, eh bien nous n'y sommes pas encore !
Je suis pr�t � le reconna�tre. Je suis pr�t � reconna�tre qu'�tant revenu au vote de notre budget seulement depuis un an, en d�cembre, il y a encore une certaine inertie pour que nous puissions recaler dans chaque direction notre rythme d'engagements sur un calendrier qui ressemble � ce qu'�tait notre calendrier ant�rieur.
J'ajoute, et je n'ai pas besoin de m'y appesantir, que les contraintes nouvelles, les proc�dures de march�s, le nombre de march�s qui sont soumis � la commission d'appels d'offres - ceux qui en font partie le savent pertinemment - ne sont pas de nature � am�liorer ce rythme d'engagement.
Voil� ce que je voulais dire.
Sachez simplement, mes chers coll�gues, que nous travaillons avec la Direction des Finances � am�liorer - et avec la Recette g�n�rale des Finances - la rapidit� de ces proc�dures, � am�liorer autant que faire se peut, le rythme de ces engagements.
J'esp�re qu'un beau jour, je finirai pas vous en convaincre.
Je vous remercie.
(Applaudissements).
M. Jean-Loup MORL�, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur LEGARET.
Vous avez rassur� M. AUTEXIER, en tout cas, je l'esp�re, sur le pr�tendu dogmatisme de la Ville.
Je mets aux voix, � main lev�e, chapitre par chapitre, puis globalement, le projet de d�lib�ration DFAE 86 relatif au budget d'investissement de la Ville de Paris - D�cision modificative n� 2 de 1999.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (1999, DFAE 86).

Octobre 1999
Débat
Conseil municipal
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