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11 - VI - Question d'actualité de M. Yves GALLAND, au nom du groupe "UD.F. et Modérés" à M. le Maire de Paris au sujet de l'engagement et l'action du Secrétaire général de la Ville de Paris


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la derni�re question d'actualit�, d�pos�e par M. GALLAND, au nom du groupe "UD.F. et Mod�r�s".
M. GALLAND a la parole.
M. Yves GALLAND, adjoint. - Monsieur le Maire, la question de notre groupe concerne la fonction et le r�le du Secr�taire g�n�ral de la Ville de Paris.
Il a dit de vous qu'on vous appelait "le Chinois, � cause cet �ternel sourire qu'il affiche" ("Le Parisien" du 15 octobre 1999) ajoutant : "Le Chinois ne laisse jamais rien transpara�tre."
J'esp�re malgr� tout que vous laisserez transpara�tre une opinion, voire une d�cision � la suite de mes propos !
Je voudrais vous lire quelques d�clarations de M. BLED pour qui nous avons � titre personnel de la sympathie.
Je n'ai pris que les plus r�centes, toutes d'actualit�, qui ont �t� effectu�es naturellement alors qu'il exer�ait depuis longtemps ses fonctions de Secr�taire g�n�ral de la Ville, sachant que les interviews pour un homme de cette qualit� sont relues et font l'objet de rectificatifs le cas �ch�ant.
6 septembre 1999, France 3, 12 heures 15 - citation - : "Les circonstances ont voulu que j'aille sur le terrain de la bagarre politique".
16 septembre 1999, "Le Parisien" : "Il y a des ambitions personnelles, des rancoeurs, des d�sirs de revanches. Il y a ceux derri�re TOUBON, qui sont d�j� sortis du bois, et d'autres qui souvent se cachent". Et dans la m�me interview, � la question : "que dites-vous � ceux qui ont envie de partir � l'assaut de l'H�tel-de-Ville ?", "Je leur dis, la Ville, venez donc la chercher !".
15 octobre 1999, "Le Parisien" : "Les finances, notamment �taient en tr�s mauvais �tat. CHIRAC, c'est un haut fonctionnaire, un Ministre-Pr�fet"... et plus loin, "Il y avait deux crocodiles dans le marigot, il fallait que l'un des deux bouffe l'autre". Et � la question : "Vos propres ennemis sont donc � droite ?", la r�ponse a �t� "Oui, dans notre propre famille".
Comment s'�tonner d�s lors que "Le Nouvel Observateur" surtitre son article sur la Mairie de Paris : "Les d�clarations explosives du num�ro deux de la Mairie" ? Monsieur le Maire, comme Ministre des collectivit�s locales entre 1986 et 1988, j'ai pr�sent� et fait voter par le Parlement la loi sur la Fonction publique territoriale donnant un statut aux 1.100.000 fonctionnaires qui travaillaient � l'�poque dans nos communes, d�partements, r�gions. Il y a quelques r�gles qui sont � la base de l'engagement et font l'honneur de la Fonction publique.
Les Fonctionnaires ont la charge de pr�parer, puis d'ex�cuter les d�cisions des �lus. Ils sont par nature d�politis�s dans leur action, ont une obligation, un devoir de r�serve.
Le Secr�taire g�n�ral de la Ville, chef d'une Administration exemplaire de 40.000 fonctionnaires, se doit de montrer l'exemple.
A l'�vidence, l'actuel Secr�taire g�n�ral ne respecte pas les exigences de son �minente fonction !
Il appara�t comme �tant tr�s engag� politiquement, non pas � titre personnel, mais dans le cadre de ses fonctions.
Toutes les citations que je viens de lire sont prises dans les interviews du Secr�taire g�n�ral de la Ville, lequel porte en plus en permanence et publiquement des jugements de valeur sur les �lus. Cela est sans pr�c�dent et repr�sente une d�rive d�ontologique grave.
Monsieur le Maire, le groupe "U.D.F. et Mod�r�s" vous demande de mettre un terme � cette situation. Il nous para�t tr�s naturel que M. BLED, poss�dant par ailleurs d'�minentes qualit�s, puisse donner la pleine mesure de son engagement, l� o� vous pourrez normalement utiliser son talent. Il nous para�t n�cessaire que vous nommiez un nouveau Secr�taire g�n�ral de la Ville, qui dirigerait l'Administration parisienne dans le respect des r�gles de l'Association des Secr�taires g�n�raux des Villes de France et dans la tradition r�publicaine qui honore la Fonction publique.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "U.D.F. et Mod�r�s").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je ne veux pas laisser se d�velopper un proc�s d'intention dans cette Assembl�e sur le Secr�taire g�n�ral.
Si M. BLED a accept� de r�pondre � certains journalistes au cours des derni�res semaines, il l'a fait apr�s m'en avoir parl�.
Certains ont dit qu'il est scandaleux que le Secr�taire g�n�ral de la Ville s'exprime publiquement car c'est un fonctionnaire tenu au devoir de r�serve.
Certes, M. BLED est un fonctionnaire de la Mairie de Paris et le Premier. C'est aussi un homme qui aura consacr� sa carri�re au service de la Ville sans concession, avec le plus grand sens du service public.
Ne nous trompons pas d'�poque et de sujet. Nous ne sommes plus en 1917. Paris a conquis sa libert� administrative, le Conseil de Paris, sa libert� d'expression.
Paris ne serait donc pas toujours une collectivit� autonome.
Il �tait de tradition que le Secr�taire g�n�ral soit issu du corps pr�fectoral. J'ai souhait�, en nommant un haut fonctionnaire qui avait fait toute sa carri�re dans l'administration parisienne, casser cette tradition qui rel�ve d'une sorte d'anachronisme et de tutelle qui ne dit plus son nom. Je sens bien qu'il y a des r�sistances de ci, de l�, mais je ne me laisserai pas entra�ner dans cette cabale sans fondement.
De plus, je dois dire que M. BLED s'est exprim� sur les sujets qu'il a eu � conna�tre lorsqu'il �tait � mes c�t�s de 1995 � 1998, en qualit� de Directeur de cabinet ; je l'avais d�li� � cette occasion de r�serves � cet �gard.
Ne nous trompons pas d'�poque, ni de sujet. Ne nous trompons pas non plus de d�bat, ni de combat. Qu'est-ce qui est plus scandaleux : que M. BLED parle aux journalistes en dehors des probl�mes de l'administration de la Ville, ind�pendamment de ces probl�mes, ou que M. DELANO� puisse �crire et porter des accusations choquantes ?
Le bilan de cette Municipalit� est excellent, je le r�p�te, et l'avenir nous rendra raison sur ce sujet. Il s'inscrit dans le bilan extr�mement positif de la gestion de la Capitale par la droite parisienne depuis 1977.
Quant � l'allusion que vous avez faite sur une information sur la gestion financi�re de la Ville, je me suis expliqu� d'une mani�re tr�s claire et tout le monde a compris. Je suis surpris qu'un homme tel que vous ne l'ayez pas compris.
La gestion financi�re a �t� excellente, mais les finances de la Ville ont eu des difficult�s non pas � cause de la gestion qui �tait excellente, mais parce qu'il y a eu les pr�l�vements que vous devriez avoir pr�sents � l'esprit de 1,5 milliard qui avaient �t� faits par le Gouvernement des amis de M. DELANO�. Voil� la v�rit� que M. DELANO� n'aime pas entendre.
(Exclamations dans l'h�micycle).
Vous permettez ? Je ne vous d�range pas, Monsieur DELANO� ?
En trois mandatures, le visage de Paris s'est transform�, et la Capitale est d�sormais pr�te � entrer avec les meilleurs atouts dans le XXIe si�cle.
Vous pouvez compter sur ma d�termination et sur ma pugnacit� � d�fendre envers et contre tout ce bilan dont les Parisiens reconnaissent l'ampleur.
Je ne laisserai donc pas entra�ner dans de faux proc�s et de mauvais d�bats la majorit� municipale. L'opposition veut nous faire entrer pr�matur�ment en campagne ; pour ma part je ne suivrai pas ce chemin...
(Exclamations dans l'h�micycle).
... Vous n'�tes pas g�n�, Monsieur DELANO� ?
Paris sera g�r� jusqu'en 2001 par cette Municipalit� avec transparence et rigueur.
M. BLED a toujours �t� � l'�coute des �lus et des fonctionnaires de cette Maison quels qu'ils soient, o� qu'ils soient, sans aucun parti pris - je demande � ce que chacun en prenne note. Il a toujours �t� impartial, je le souligne, dans le traitement des dossiers, qu'ils viennent de quelque �lu que ce soit, de quelque tendance que ce soit. Il s'est toujours manifest� et est intervenu dans cet �tat d'esprit.
Dans ces conditions, je renouvelle ma confiance � M. BLED, et je lui demande de poursuivre, � la t�te de l'Administration parisienne, la mise en ?uvre de la politique municipale choisie par les Parisiens et que nous avons assum�e ensemble, et de continuer � moderniser comme il le fait l'administration parisienne.
Merci.
(Applaudissements dans l'h�micycle).

Octobre 1999
Débat
Conseil municipal
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