retour Retour

G Vou relatif au nom du collège Vincent d'Indy dans le 12e arrondissement.


D�lib�ration affich�e � l?H�tel-de-Ville

et transmise au repr�sentant de l?Etat le 27 mai 2010.

Re�ue par le repr�sentant de l?Etat le 27 mai 2010.

Le Conseil de Paris, si�geant en formation de Conseil g�n�ral,

Depuis 1988, Porte de Saint-Mand�, au 18 avenue Vincent d'Indy, le 12e arrondissement accueille un coll�ge aux formes originales dessin� par l'architecte Claude Parent.

Depuis l'ouverture de cet �tablissement, les �quipes p�dagogiques y accomplissent un travail remarquable et dynamique qui ne saurait �tre critiqu�, et auquel l'ensemble des �lus municipaux apporte leur soutien.

Cet �tablissement se nomme coll�ge Vincent d'Indy, tout simplement en raison du nom de l'avenue o� il se trouve. Cette derni�re, ouverte en 1920 sur les fondations des anciennes enceintes de Thiers, porte ce nom depuis 1932.

Vincent d'Indy, n� en 1851 et mort en 1931, fut un compositeur et un enseignant d'une grande activit� qui eu une certaine notori�t� de son vivant. Un an apr�s sa mort, la Ville de Paris jugea opportun de lui attribuer le nom d'une nouvelle avenue. Toutefois, son ouvre musicale, et m�me sa vie, nous sont aujourd'hui peu connues.

Et pourtant, Vincent d'Indy fut aussi un acteur publiquement engag� de la vie politique de son temps. Violemment antidreyfusard, membre de la Ligue de la Patrie Fran�aise et proche et proche de l'Action Fran�aise, il manifesta vigoureusement, dans le cadre de sa discipline, ses convictions antis�mites.

Ainsi, dans un de ses ouvrages d'histoire musicale, il �crit : "?le juif ne peut que r�p�ter et imiter, il ne peut pas cr�er? Nous sommes donc forc�s de regarder la p�riode du juda�sme dans l'art musical, comme celle de la plus compl�te impuissance dans l'ordre de production". Dans un autre ouvrage, � propos de F�lix Mendelssohn, il affirme : "?de telles qualit�s et de tels d�fauts sont extr�mement r�pandus chez les isra�lites : toujours habiles � s'approprier le savoir des autres, il ne sont presque jamais v�ritablement artistes par nature."

En 1920, utilisant son "art" pour exalter son antis�mitisme, il pr�sente m�me, au Palais Garnier, son op�ra lyrique La l�gende de Saint-Christophe, qu'il pr�sente comme "un drame antijuif" dans le but de combattre "la naus�abonde influence jud�o-dreyfusarde". Dans le livret, des personnages aux actions tr�s n�gatives, sont par exemple d�crits comme ayant des "cheveux cr�pus et nez busqu�".

D'autres exemples significatifs, portant la marque de cette obsession raciste antis�mite, sont encore nombreux tout au long de "l'ouvre" de Vincent d'Indy.

Les �lus parisiens savent qu'ils n'ont pas comp�tence � juger la qualit� d'une ouvre artistique. Ici, ce n'est pas le sujet. Ils savent aussi que l'histoire de notre ville, m�l�e � celle de notre pays, est une histoire complexe qui ne doit subir aucune simplification ou analyse anachronique.

Mais, le choix du nom que l'on attribue � une avenue et tout particuli�rement � un �tablissement scolaire public, lieu de transmission de connaissances et de valeurs universelles, ne peut �tre fait sans r�flexion. C'est un sujet grave et s�rieux car il marque plusieurs g�n�rations de jeunes �l�ves. Ce nom doit �tre celui d'une femme ou d'un homme dont l'existence est porteuse de sens et constitue un exemple. Il doit transmettre des valeurs symboliques conformes � celles de la R�publique qui n'est pas un r�gime neutre. Notre R�publique est forte quand elle d�fend ses id�es. Les nombreux �crits et m�me certaines ouvres de Vincent d'Indy nous apparaissent, d'�vidence, tourner radicalement le dos � ces principes fondateurs. Les choses ne peuvent donc rester en l'�tat.

Sur la proposition de M. Alexis CORBIERE, M. Ian BROSSAT au nom du groupe Communiste et des �lus du Parti de gauche,

Emet le voeu :

- Que M. le Maire de Paris autorise qu'une r�flexion s'engage pour attribuer � cet �tablissement scolaire un nouveau nom conforme aux valeurs �mancipatrices de la R�publique et de Paris.

- Que pour cela, une commission r�unissant des repr�sentants du rectorat de Paris, les diff�rents acteurs de l'�tablissement scolaire concern�, les repr�sentants du Conseil de quartier, les repr�sentants d'�tablissements susceptibles d'�tre int�ress�s (Conservatoire municipal du 12e, CISP, etc.) et les �lus municipaux, se mette en place pour travailler en ce sens. Cette r�flexion se ferait en concertation permanente avec le Principal du coll�ge et avec son accord, dans le but d'�clairer les �lus du Conseil d'�tablissement, seule instance habilit�e pour changer le nom du coll�ge.

Mai 2010
Déliberation
2010 V 24
Conseil général
retour Retour