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2010, DASES 295 G - Signature d'une convention avec l'association "Allô Maltraitances des Personnes Agées à Paris - Alma-Paris" pour l'attribution d'une subvention pour le fonctionnement de la plateforme d'écoute au titre de 2010. Montant : 100.000 euros.


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous arrivons au dernier projet de d�lib�ration ayant donn� lieu � inscriptions, le DASES 295 G. Il s'agit d'une convention avec l'association "All� Maltraitance des Personnes Ag�es � Paris".

Il s'agit d'une subvention de 100.000 euros pour la plateforme d?�coute au titre de l'ann�e 2010.

Mme Karen TA�EB va pr�senter le v?u. Mme CAPELLE r�pondra et M. ALAYRAC donnera une explication de vote.

Madame TA�EB, vous avez la parole.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Il s'agit d'un projet de d�lib�ration et pas d'un v?u.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - C'est effectivement un projet de d�lib�ration. Dont acte !

Mme Karen TA�EB. - La maltraitance des personnes �g�es est un sujet douloureux, r�voltant et inacceptable pour une soci�t� digne de ce nom.

Je remercie toutes celles et tous ceux qui ont os� un jour r�v�ler cette situation inavouable.

Violence physique, violence psychologique, violence m�dicamenteuse, violence financi�re, voil� ce qui existe et qui est r�v�l� aux b�n�voles de "All� Maltraitance des Personnes Ag�es".

En France, c'est le Professeur HUGUONOT, m�decin g�riatre � Grenoble, qui a �t� le premier � m�diatiser cette probl�matique et qui a cr�� en 1995 l'association "A.L.M.A.".

Le D�partement de Paris a sign� en 2002 une convention avec cette association et l?antenne est op�rationnelle depuis 2003.

Le projet de d�lib�ration qui nous est donc soumis aujourd'hui a pour objet d'attribuer une subvention de 100.000 euros � "A.L.M.A. Paris" pour l'ann�e 2010.

L?�coute t�l�phonique "A.L.M.A." est assur�e trois demi-journ�es par semaine mais, depuis 2008, il existe un num�ro national d?�coute sur la maltraitance, le 39-77, qui travaille en �troite relation avec "A.L.M.A. Paris".

Il a ainsi �t� constat� que 70 % des appels concernaient une situation � domicile avec des maltraitances d'ordre psychologique, financi�re ou physique.

Etre � l'�coute des a�n�s, de leur souffrance, de leur mal-�tre et de leur maltraitance parfois permet de rep�rer, de diagnostiquer la violence subie.

Cela va de l?ind�licatesse aux n�gligences, des traitements d�gradants aux pressions financi�res, sans oublier les d�marchages commerciaux abusifs contre lesquels nous nous devons d?�tre vigilants.

Cela va des violences verbales aux actes de maltraitance physique comme une mauvaise distribution de m�dicaments, un manque de soins, un enfermement voire un abandon dans un univers insalubre et glauque.

Lorsque je pr�side chaque mois la Commission A.P.A., il n'est pas rare que les �quipes m�dicosociales nous fassent part d'�tats des lieux absolument insoutenables.

Lits d�vast�s par l?urine, encombrement des appartements par des poubelles entass�es depuis des mois, odeurs de putr�faction et, dans ce cas, les premi�res maltraitances sont la solitude et l?isolement.

Cette m�me solitude qui fut l?une des causes du drame de l'�t� 2003, une date, qui sans doute a enfin fait prendre conscience de la fragilit� des personnes �g�es, d'autant plus vuln�rables qu'elles sont seules chez elles.

Si la plupart des maisons de retraite parisiennes sont bien dot�es, quitte � d�passer l'entendement, certaines r�sidences en France ont fait l'objet de reportages peu glorieux, lesquels nous ont fait prendre conscience de maltraitances intol�rables, comme faire manger � vive allure, enfoncer la fourchette dans la bouche, ne pas changer les couches pendant de longues heures � ces a�n�s qui auraient justement besoin d'attentions particuli�res.

� l'h�pital, certains pr�nent avec raison le respect de l?intimit�, comme frapper avant d?entrer dans la chambre, une certaine consid�ration qui se manifesterait par l'explication des actes prodigu�s ou le repas du soir servi le soir, et non pas au go�ter.

Prendre le temps de l'�coute et du dialogue afin de leur redonner un go�t � vivre : nombre de malades �g�s ont tendance � moins se laver, � se n�gliger � l'h�pital.

Mais le probl�me � l'h�pital, comme en maison de retraite d'ailleurs, vient souvent du manque de personnel. Or, avec la suppression massive des emplois pr�vue � l'A.P.-H.P., le personnel soignant aura encore moins de temps, et la qualit� des soins va fatalement diminuer, quels que soient les services, et notre inqui�tude est immense.

Dans les services de g�riatrie, il sera difficile d?aboutir � cette "bientraitance" envers les personnes �g�es vers laquelle nous aimerions tendre, un mot que l'on entend de plus en plus pour ces g�n�rations qui m�ritent surtout respect et attention et qui nous renvoient l'image de ce que nous serons tous ici un jour.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs de la majorit�).

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame TA�EB.

Mme Liliane CAPELLE vous r�pond.

Mme Liliane CAPELLE, au nom de la 6e Commission. Je vais r�pondre sur un sujet �videmment difficile puisque beaucoup trop d'adultes vuln�rables, comme les personnes �g�es, mais je voudrais aussi ajouter les personnes en situation de handicap, sont encore victimes de maltraitances, qu'elles soient psychologiques, financi�res, physiques, ou qu'il s'agisse de n�gligences.

Depuis 1994, l'association "A.L.M.A., all� maltraitance personnes �g�es", a pour vocation de pr�venir et de lutter contre la maltraitance des personnes �g�es et des personnes handicap�es. Pour ce faire, "A.L.M.A." anime un r�seau de conseil, d?�coute et de traitement des signalements de maltraitance en lien avec le num�ro national d?�coute, le 39-77, comme vient de l'indiquer ma coll�gue Karen TA�EB.

Chaque antenne d�partementale d?"A.L.M.A." regroupe trois types d'intervenants : les �coutants b�n�voles, qui assurent le recueil des plaintes, les r�f�rents professionnels de l'action g�rontologique, qui d�cident des suites � donner, et un comit� technique de pilotage constitu� par un panel de professionnels des secteurs sanitaire, social et juridique.

Depuis plusieurs ann�es, la collectivit� parisienne renforce ses actions d?information et de sensibilisation de la population pour pr�venir la maltraitance et multiplie ses contr�les dans les E.H.P.A.D.

D'ailleurs, � ce sujet, vous savez que tous les ans, des prix de la bientraitance sont donn�s. Je voulais juste rajouter, concernant les E.H.P.A.D. g�r�s par le Centre d'action sociale de la Ville de Paris, que le taux d'emploi au lit du malade est plus �lev� que dans les �tablissements priv�s, m�me si cela est parfois encore insuffisant, mais que nous allons encore avoir besoin de nous mobiliser tr�s fortement puisque l?A.R.S. nous demande de restituer des emplois. Il va donc falloir �tre tr�s ferme sur les prix, si je puis dire.

Pour cela, la collectivit� parisienne a donc d�cid� d'augmenter le temps d?�coute t�l�phonique, comme vous l'avez dit, de trois � cinq demi-journ�es par semaine, en accroissant ses moyens financiers qui progresseront de 86.600 euros en 2009 � 100.000 euros en 2010.

L'engagement de la collectivit� parisienne est donc majeur au regard des moyens que l'�tat met � disposition des centres d?"AL.M.A." puisque pour Paris, l'�tat n'a vers� que 3.000 euros pour l'ann�e en cours sur? 100.000 euros.

Les mesures de la Secr�taire d'�tat charg�e des a�n�es, pr�sent�es en d�cembre dernier, sont bien p�les au regard de notre investissement, puisque parmi celles-ci, un module sp�cifique sur la maltraitance dans chaque formation destin�e aux accompagnants professionnels, ainsi que la mise en place avant chaque recrutement d'un processus d'aptitude psychologique, installation de courtes formations pour les aidants familiaux, mise en place par l'Agence nationale de l'�valuation des crit�res d'�valuation des E.H.P.A.D. et cotation de ceux-ci en fonction de crit�res structurels de maltraitance.

C'est un sujet extr�mement d�licat, extr�mement douloureux, extr�mement sensible, et soyez assur�s de notre attention compl�te � veiller � ce que les personnes �g�es ou les personnes en situation de handicap soient bien trait�es.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame CAPELLE, pour cette r�ponse tr�s sensible et tr�s compl�te.

Je donne la parole � M. Gilles ALAYRAC qui, j?esp�re, ne va pas en casser son fauteuil, pour une explication de vote.

M. Gilles ALAYRAC. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

D'abord, l'int�r�t que nous, �lus parisiens devons � cette association "A.L.M.A. Paris", qui tient d'abord � la n�cessit� que nous avons d'avoir � Paris une structure r�pondant � un r�el besoin. Or, elle est la seule aujourd'hui sur le march�, si je puis dire, pour r�pondre � des actes extr�mement graves pouvant aller de l'ind�licatesse aux d�marchages commerciaux abusifs, en passant bien s�r par les violences physiques.

En tant que Conseillers g�n�raux, il y a donc l� une n�cessit� d'accompagner les associations qui font ce travail.

Deuxi�me raison, quand on regarde les sources de financement de cette association - Mme CAPELLE l?a dit -, � plus de 90 %, c'est le D�partement de Paris, et je trouve qu'il n'est pas normal que nous ne trouvions pas de trace de financement de l?ACSE, du F.I.P.D. ou de la justice, par exemple. Il y a l� une anomalie qui m�ritait, me semble-t-il, d'�tre d�nonc�e, ce que je tenais � faire.

Merci.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur ALAYRAC.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 295 G.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2010, DASES 295 G).

La s�ance est suspendue.

Septembre 2010
Débat
Conseil général
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